C’est une grande première : l’an prochain, le gouvernement norvégien devra ponctionner son fonds souverain pour équilibrer son budget, annonce le Financial Times.

   Avec un portefeuille de plus de 750 milliards d’euros, ce fonds, qui est alimenté par les revenus pétroliers (taxes, dividendes, permis d’exploitation, etc.), est le mieux doté au monde. Il est destiné à financer les futures dépenses de l’Etat-providence pour les générations à venir. (...)

(...) Mais avec la chute des cours du pétrole et la baisse de la production dans la mer du Nord, il ne devrait engranger que 204 milliards de couronnes de recettes (22 milliards d’euros) en 2016, ce qui ne suffira pas à compenser les baisses d’impôt sur le revenu, mais surtout sur les sociétés, que le gouvernement conservateur compte mettre en œuvre pour relancer l’économie, affectée par un taux de chômage inégalé depuis longtemps (4,4 %).(...) 

   (...) La Norvège devra donc, pour la première fois depuis la création du fonds souverain, en 1998, dépenser davantage qu’elle n’économise. La somme prélevée (400 millions d’euros) est modeste, mais elle marque “un tournant symbolique”, estime le quotidien britannique.

   Partant du constat que les hydrocarbures ne sont plus le moteur de la croissance norvégienne, le gouvernement mise sur les baisses d’impôts pour accélérer la transformation de l’économie, en aidant le secteur privé à prendre progressivement le relais. Comme le résume Oeystein Doerum, chef économiste de la banque DNB Markets, la Norvège, pays pétrolier, se transforme progressivement en un pays capitaliste.

http://www.courrierinternational.com/article/norvege-bientot-oslo-devra-puiser-dans-sa-cagnotte-petroliere