• "Cette jolie poulette avait une cuisse très goûteuse". Jacques Damboise in "Pensées pensées".

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SOIS EN COMPÉTITION

    AVEC TOI-MÊME)

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    "Heu... Nue, tu serais plus jolie sur cette monture... 

    - Et mon cul c'est du poulet, peut-être?" 

    (Maria, depuis qu'elle fréquentait les féministes, 

    on ne la tenait plus) 

    easygoingfuture:

    andreea diaconu, equestrian fashion
    http://easygoingfuture.tumblr.com/

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    agoravox.fr

    François Fillon, les 24 heures du Mans

    payées 22, ce sera sans nous !

       Les deux tiers de ces contributeurs au butin de guerre des "républicains" (pauvre Robespierre, qui se retrouve comparé à Fillon !) ont choisi un riche propriétaire terrien sarthois pour les représenter. On imagine l'âge moyen avancé de ces militants, leur désintérêt pour la culture et pour la jeunesse. Une France pluvieuse, à l'image de ce triste département qu'est la Sarthe, retiré, sans industrie, où on passe l'année devant la télévision entre deux beuveries de village. Un endroit qui a oublié les conséquences des traités signés par Fillon et ses amis : ruine de l'agriculture française, fin des subventions, ouverture des frontières, mort des services publics. Après cela, il aura bon dos le sarthois à bérêt d'aller gueuler après les fonctionnaires, quand il vote pour des gens qui ferment bureaux de poste, écoles et hôpitaux de proximité.

       Vous l'avez compris, je n'aime pas François Fillon, et mes proches non plus. Pourtant, je ne viens pas d'une famille communiste, bien que j'ai toujours respecté ces militants ouvriers, aux vues différentes des miennes, qui avaient le mérite de rechercher l'intérêt général, le collectif, et qui défendaient (naivement certes) les plus faibles. Cette gauche ouvrière a disparu, engloutie par la boboisation des héritiers du socialisme, peu différents de Fillon. C'est d'ailleurs curieux, depuis que je suis gosse, tous les politiciens mesquins s'appellent François, allez savoir pourquoi...

     

       Fillon n'est pas un patriote républicain, son programme est à des années-lumières du gaullisme. Proche des nantis, dur avec les humbles, sa future présidence annonce des années de tensions malvenues dans le contexte actuel. Vous me direz que la situation est toujours tendue quand la droite libérale est aux affaires. Mais pas au point d'aujourd'hui, trois cents morts après les attentats, quatorze ans après l'euro et ses conséquences sociales.

       Fillon veut baisser les impôts des riches, supprimer l'ISF. Pour autant, ces gens n'investiront pas dans l'économie active, ils spéculeront et placeront dans l'immobilier, comme toujours. Car le capitaliste franchouillard n'est pas l'aventurier "wasp" américain. Il ne prend aucun risque, il profite comme il peut, s'engraisse et se retire quand c'est trop bouillant. On ne devient pas courageux sur commande.

       Fillon n'aime pas les services publics. Les fonctionnaires représentent la (vraie) république au service de tous. La gratuité, la laicité, le soucis des autres, le désintéressement. Tout le contraire des valeurs libérales. Alors il va les sabrer, comme il a charcuté 300000 postes en tant que vizir de Sarkozy. Au fait, en quoi ces coupes ont-elles relancé l'économie ?

       Fillon n'aime pas le code du travail, le temps libre, les congés payés. Pour lui et ses supporters mayennais des campagnes, il faut bosser pour bosser, douze heures par jour. Se cultiver, voyager, d'ouvrir aux autres, peu pour eux. Vive la France de 1860 ! Celle du second empire, des gosses qui bossaient dans les mines, où les riches savaient se faire respecter, en attendant la révolte des communards (on comprend au passage pourquoi l'histoire sociale n'est jamais au programme des réformes scolaires de droite).

       Fillon représente le passé, c'est un mélange de thatchérisme et d'archaisme rural. Il n'y a rien pour les jeunes dans son programme. Il ne sera jamais le président des forces vives, seulement celui des 35% de seniors sur-représentés dans le corps électoral français. D'où les mouvements sociaux qui découleront de sa politique.

       L'autre dimanche, j'écoutais et j'observais quelques-uns de ses fans dans un bar beauceron. Dix heures du matin, verre de pinard et bière blonde pour ces retraités aux propos antisociaux, xénophobes, anti-jeunes. Certains vont à la messe, bien qu'ils soient très loin de l'amour de leur prochain. Ils sont propriétaires de deux ou trois maisons, vivent de leurs rentes, sortent peu en ville. Ils détestent payer des impôts, il n'y a plus de ligne de car traversant le bourg, le bureau de poste va fermer, l'école communale est vétuste. Mais ils s'en foutent, ils ont leurs deux bagnoles, plus ou moins assurées. Ils n'aiment les gendarmes que pour courir après les cambrioleurs, pas pour verbaliser leurs excès de vitesse et leur conduite en état d'ivresse (le mal des campagnes).

       Une France peu courageuse, qui déteste être contredite (inutile d'essayer !), gueule fort au comptoir mais baisse la tête devant les quelques voyous du coin, déteste le bruit et les nuisances. Cette France sait-elle que sous Thatcher, dans les anneés 1980, les violentes émeutes ont fait des morts ? A-t-elle conscience qu'avant le front populaire et les luttes sociales, l'ouvrier ne vivait pas plus de cinquante ans ? Cette France lit-elle quelques livres, voyage-t-elle de temps en temps ? Non, elle ne lit pas car elle déteste payer pour les médiathèques, le totem des poivrots de comptoirs. Une France qui n'aime pas trop le FN, trop nerveux à son goût (ce n'est pas paradoxal). Nous verrons si la France de Fillon supportera longtemps les conséquences de sa politique économique et sociale à venir...

       Car l'autre France se défendra, comme elle l'a toujours faite. Celle qui travaille, qui étudie, se cultive, s'ouvre aux autres tout en assumant son identité et son patriotisme ne laissera pas une bande de piliers de comptoir détruire plusieurs décennies de luttes sociales. Cette France-là, les "parigots" comme on dit en Mayenne, a enduré les conséquences de la géopolitique post-sarkozyste, au Bataclan notamment. François Fillon sera le président des requins de la finance, des escrocs et des ivrognes du bocage, mais il ne sera jamais celui de la France républicaine, qui saura lui répondre le moment venu. A bientôt, donc, monsieur le sarthois !

    ***

    Benoît Barvin

    « "Ses vieilles pensées se desséchaient dans les pages d'un livre de sagesse". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet"."L'écrivaine Françoise Sangan avait une belle collection de narguilés remplis de différents alcools". Jacques Damboise in "Pensées bizarres autant qu'étranges". »

  • Commentaires

    1
    Jeudi 8 Décembre 2016 à 11:58

    Et toc ! En toute honnêteté, qu'est-ce qu'on peut trouver de bon au programme de ce type ?!

    2
    Jeudi 8 Décembre 2016 à 14:22

    Rien...

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