• "Cette femme mystérieuse n'avait de mystérieux que l'importance de son compte en banque". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TOUT ABOUTIT TOUJOURS AU BONHEUR,
    MÊME SI TU NE LE SAIS PAS)

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    LONG RÉCIT AU LONG COURS (1/44)
    pcc Benoît Barvin et Blanche Baptiste

       Le docteur Gleize, qui soigne la jeune Elaine au couvent avoue qu'il utilise les onguents de l'apothicaire...
    ANGÉLUS 
    ou
    LES SECRETS DE L’IMPALPABLE


    Norman Rockwell 


       Le soir même, la Supérieure vint la voir dans sa cellule et lui parla de la miséricorde de Dieu, de Sa Bonté et de Sa grande Douceur. Elaine remarqua une nouvelle fois la similitude qui existait entre le regard de Soeur Camille et celui d’Angélus Gabrielli. Cette constatation ne fit qu’entériner le projet qu’elle avait mûri depuis quelques jours et qui prenait forme enfin.

       - Je vous remercie, ma Mère. Mon délire a cessé et, bien que fatiguée, je suis redevenue moi-même et...

       - Et ?

       - J’ai pris une décision qui, pour moi, est très importante.

       En disant ses mots, Elaine parlait avec une petite voix contrite et baissait la tête. Elle se reprochait de jouer ce jeu, mais une volonté nouvelle et farouche l’habitait, irriguant son corps de forces nouvelles. Elle avait décidé de ne pas partir du couvent sans avoir dénoué les fils d’une intrigue dans laquelle, elle en était sûre à présent, la mort d’Adrien jouait un très grand rôle.

       - Cette décision, reprit-elle, m’a été dictée par ces quelques jours où l’Esprit a soufflé en moi... Je voudrais devenir religieuse, ma Mère, et servir Notre Seigneur !

       Mère Camille de l’Incarnation sursauta et ses yeux se rétrécirent. Elaine fut persuadée qu’elle ne croyait pas un mot de cette soudaine conversion, mais pas une fois le visage lisse de la Bénédictine ne trahit sa méfiance. Elle répondit simplement, d’une voix neutre.

       - C’est une décision grave et noble que vous prenez, Mon Enfant. Sachez que Soeur Adèle et Soeur Jeanne ont déjà trouvé beaucoup d’embûches sur la route qui les conduit au service de Notre Seigneur. Soeur Adèle atteint enfin le sommet à partir duquel l’Esprit Saint va souffler sur elle, du moins nous l’espérons toutes. 

       Elle s’arrêta de parler et joua avec les grains de son chapelet tout en jaugeant son interlocutrice. Enfin elle ajouta :

       - C’est le Chapitre qui va décider, pour la Sainte Marie, si Soeurs Adèle et Jeanne sont dignes de servir Notre Seigneur Jésus. C’est également au cours de cette assemblée que je soumettrai à mes chères filles le voeu que vous venez d’émettre. Si la décision vous est favorable, sachez que nous vous accueillerons comme postulante. Votre âme sera comme un livre ouvert et vous appartiendrez ensuite à la grande communauté des amantes de Dieu. Puisse ce voeu que vous ne tarderez pas à prononcer vous engager au plus profond de votre cœur !

       La Mère Supérieure venait d’appuyer sur la fin de sa phrase d’étrange manière. Elaine comprit alors avec certitude que la Supérieure n’était pas dupe de sa subite conversion.

    ***

       Deux semaines plus tard, la jeune femme se promenait dans le jardin. Il faisait exceptionnellement doux. Des senteurs parfumées embaumaient l’air et ce subit changement de température semblait en parfaite adéquation avec sa volonté nouvelle. Elle avait commencé à interroger les Soeurs au sujet de la Supérieure, arguant que, puisqu’elle allait bientôt devenir une des leurs, elle se devait de connaître tous les arcanes du monastère et le trajet spirituel de celles qui y résidaient. 

       Comme personne n’avait aucune raison de se méfier d’Elaine, on lui apprit que soeur Camille était une femme courageuse qui, toute jeune, avait pris en charge son frère Jean, après que sa propre mère soit morte en couches. Elle l’avait longtemps élevé puis était devenue novice. Jean, après quelques tribulations sur lesquelles les Soeurs n’avaient que peu de renseignements, était malheureusement décédé et Soeur Camille de l’Incarnation avait pris le voile comme un saint suaire.

       Soeur Lucie, qui se révéla finalement autant bavarde que Soeur Jeanne, ajouta ceci :

       - Notre Mère Supérieure est tout entière dévouée au service de Notre Seigneur. Mais sa conduite, autrefois sévère et sans tache, est aujourd’hui plus sujette à caution...

       - Tais-toi ! souffla Soeur Jeanne, effrayée. Tu ne sais pas ce que tu dis !

       La conversation avait lieu dans la bibliothèque, heureusement déserte en ce tout début d’après-midi. Cependant Soeur Lucie poursuivit, en baissant simplement la voix.

       - Je ne dis pas de sornettes, Soeur Jeanne. Certaines de nos compagnes affirment que notre Supérieure se conduit bizarrement. On murmure qu’elle rajeunirait indûment...

       - Que veux-tu insinuer? questionna Elaine, le coeur battant.

       - Ne l’écoute pas ! supplia la jeune novice. 

       Mais Soeur Lucie était lancée. Elle se pencha vers Elaine et révéla ainsi encore plus crûment que d’habitude la peau crevassée de son visage et ses lèvres gercées. Faute de soins, son nez pelait continuellement, ce qui gommait la douceur et la beauté de ses traits. En cet instant, les yeux brillant d’excitation, Soeur Lucie ressemblait à un laideron.

       - Notre Mère a dépassé les quarante printemps, susurra-t-elle, d’un ton railleur. Pourtant elle en paraît beaucoup moins... On dirait même qu’elle rajeunit de semaine en semaine... Elle qui était si laide à vingt ans ! Il y a dessous cette métamorphose quelque diablerie que je n’en serais pas étonnée.

        La conversation n’avait pu continuer, en raison de l’intervention de Soeur de la Miséricorde. Mais les propos de la jeune Soeur n’avaient fait que confirmer les soupçons d’Elaine. 

       Elle était à présent persuadée que la Mère Supérieure usait de drogues semblables à celles qu’avait achetées et utilisé son pauvre Adrien. Mais cette certitude, devant un tribunal, ne pèserait pas lourd. Il lui fallait des preuves tangibles afin de faire enfermer à jamais Angélus Gabrielli (ou celui qui se cachait derrière lui) dans l’enceinte d’une prison.

    ***
    (A Suivre)

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    (Proposition de députés:
    - Acceptons que nos élus règlent leurs différents virilement)


    Dix députés en colère : 
    « Abolissons nos privilèges ! »
    Emmanuelle Bonneau

       (...) Le Nouvel Obs – qui appartient au même groupe que Rue89 – publie ce jeudi dix propositions de députés PS, EELV et UMP contre... leurs avantages d’élus. Leurs « solutions concrètes », dont la liste est reproduite ci-dessous, « vont beaucoup plus loin que la “moralisation” proposée par le gouvernement », dit l’hebdomadaire, dont l’appel à suscité de vives réactions (aussi, plus étonnant, dans la forme) :

       Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne : « Publions les augmentations de patrimoine»,
       Laurent Wauquiez (?), député UMP de Haute-Loire : « Supprimons le régime de retraite»,
       Bruno Le Maire (?), députe UMP de l’Eure : « Démissionnons de la haute fonction publique »,
       Gérald Darmanin, député UMP du nord : « Encadrons l’achat des permanences »,
       François de Rugy, député EELV de Loire-Atlantique : « Contrôlons les lobbys »,
       Barbara Pompili, députée EELV de la Somme : « Réformons l’assurance-chômage »,
       Jérôme Guedj, député PS de l’Essonne : « Fiscalisons les frais de mandat »,
       Razzy Hammadi, député PS de Seine-Saint-Denis : « Clarifions les groupes d’amitié »,
       Barbara Romagnan, députée PS du Doubs : « Adoptons le mandat parlementaire unique»,
       Karine Berger, députée PS des Hautes-Alpes : « Publions la réserve parlementaire ». (...)


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    "Je suis trop gentille... La prochaine fois,
    je ferai dormir le monstre sous le lit, non mais!"


    LATIBULE
    [noun]
    a hiding place.

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    (Dans ce centre de rétention,
    les prisonniers gardaient l'esprit - et l'oeil -
    bien ouverts sur la méchanceté du Monde)


    Dans le Guantánamo de Rome
    Raffaella Cosentino
    La Repubblica

       (...) Karim a 24 ans, un fort accent milanais, plusieurs an­nées derrière lui en Italie, une compagne italienne et bientôt un enfant. Mais il a aussi un passeport égyptien et risque d’être prochainement expédié à des milliers de kilomètres avec l’interdiction formelle de revenir. 

       Karim fait partie des soixante personnes actuellement internées à Ponte Galeria, près de Rome, le plus grand centre de rétention administrative d’Italie (centre d’identification et d’expulsion, CIE). Comme tous les autres détenus, il a participé à la grève de la faim [courant mai] pour protester contre les conditions de détention. Leurs revendications ? 

       “Des procédures plus rapides, une amélioration de l’hygiène, la traduction des notifications dans la langue d’origine, que les visites soient facilitées, que l’expatriation de ceux qui le demandent soit plus rapide, que les toxicomanes soient accueillis dans des structures adaptées, que ceux qui font l’objet de poursuites judiciaires puissent se présenter à leurs procès afin de ne pas être condamnés par contumace”, lit-on dans un document communiqué par Gabrielle Guido, coordinatrice de la campagneLasciateCIEntrare [campagne nationale contre la rétention administrative des migrants]. (...)

      (...)  “Ce que demandent les détenus, c’est avant tout que leur dignité soit respectée, qu’elle ne soit pas abandonnée à l’entrée du centre de rétention, explique Gabrielle Guido. La campagne LasciateCIEntrare dénonce l’iniquité des normes sur la détention administrative, censée être rediscutée au plus vite par le Parlement.”Le document contient aussi une accusation extrêmement grave. Les détenus demandent qu’aucune violence psychique ou physique ne soit utilisée contre eux, précisant que récemment “une piqûre a été administrée à un détenu contre sa volonté”. Son organisme a mal réagi et il a souffert de troubles graves. Le texte des grévistes de la faim se conclut sur ces mots : “Des centres comme ceux de Ponte Galeria cassent la dignité des personnes et devraient être fermés pour toujours. Nous motivons notre grève de la faim. Maintenant, à vous de nous expliquer pourquoi nous purgeons une peine sans avoir commis aucun délit.” 

       Dans ces centres de rétention s’entassent de plus en plus de personnes privées de leur permis de séjour. Ce sont des étrangers sur le papier, mais des Italiens de fait, qui refusent leur rapatriement. Comme Karim. “Je deviens fou. Je n’en peux plus. Ils disent que je suis entré en Italie en 2006, mais ce n’est pas vrai. Je vis en Italie depuis 1996, raconte-t-il. Il y a quelques jours, ils m’ont dit que j’allais être libéré, qu’ils acceptaient de me laisser rendre visite à ma mère et à ma compagne, enceinte de deux mois. Ils m’ont dit : ‘Vas-y, tu peux rentrer chez toi tranquillement.’ J’ai passé toutes les portes et les grilles du centre et quand je suis arrivé à la dernière porte, ils m’ont annoncé qu’en fait ils m’emmenaient à l’aéroport. Je me suis débattu en leur disant que j’avais ma vie ici, un enfant sur le point de naître, un petit frère né en Italie, un autre marié à une Italienne. Qu’en Egypte je n’avais personne… 

       Ils m’ont répondu que la prochaine fois ils viendraient me chercher avec une escorte, qu’ils me feraient sortir de force. Je parle mieux italien qu’arabe, je vis à l’occidentale. En Egypte, je me sentirais comme un poisson hors de son aquarium. Ils piétinent tous mes droits.” (...)
    Lire sur:

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    Luc Desle
    « "Les Anonymes Anonymes étaient un Association très très secrète". Benoît Barvin in "Pensées pensées"."Le tueur de doutes hésita". Benoît Barvin in "Pensées pensées". »

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