• "Ce prisonnier était enchaîné à l'idée de Liberté". Benoît Barvin in "Pensées pensées".

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA PENSÉE DU SAGE

    EST SON ÉCOUTE)

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    "Oh jolie nuit câline,

    Puisses-tu m'apporter

    Ce si tendre baiser

    A l'odeur d'opaline"

    (Laureline, qui se piquait de poésie, avait heureusement

    d'autres charmes moins cucul-la-praline)

    victoriousvocabulary:

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    "J'ai ici des papiers qui vont faire votre fortune.

    - Comment savez-vous, l'Abbé, que j'aime les Brunes?"

    (Edmond Dantès était un peu dur de la feuille)

    goodreads.com

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    Le prisonnier du Château d’If: 
    un bel échange théâtral entre deux condamnés

     Florence Gopikian Yeremian -

       Les jeunes générations ne lisent plus Dumas et c'est fort regrettable: Le Comte de Monte Cristo est un roman qui contient tant d’émotions et de péripéties que tous les parents devraient le déposer sur les tables de chevet de leur progéniture. Lorsque l'on se plonge dans les aventures d'Edmond Dantès, l'un des passages les plus captivants est celui de sa détention dans les cachots du Château d’If. Trahi par des « amis » jaloux de son bonheur, Dantès va y passer quatorze années de sa vie! Accusé à tort d'avoir conspiré pour le retour de l'empereur Bonaparte, il clame son innocence, mais en vain.

       Sentant le désespoir le guetter, il finit par envisager le suicide jusqu’à ce que la providence fasse surgir un vieux prisonnier au beau milieu de sa cellule: le vieillard est un détenu que tous les geôliers croient fou. Il prétend en effet être le gardien d'un fabuleux trésor et passe ses journées à tracer des plans sur le sol graveleux de sa geôle. Heureux de trouver enfin une âme sœur, Dantès découvre peu à peu les secrets de ce compagnon inattendu: l’homme est un prêtre fort érudit qui se nomme l'Abbé Faria. Ébloui par les connaissances de ce misanthrope éclairé, Dantès lui demande de l’instruire et retrouve peu à peu l’espoir d’échapper à son injuste tombeau.


       La pièce mise en scène par Charlotte Forest se focalise précisément sur cette cohabitation clandestine entre le vieux savant et son fervent élève, avide d’amitié et d’éducation. C’est Thibaut Truffert qui prête sa drôle de voix et son corps émacié au personnage de l’Abbé Faria. Quoiqu’il soit un peu jeune pour incarner ce rôle, l’acteur lui offre une interprétation originale et convaincante: paré de haillons et d’un optimisme à toute épreuve, il ne cesse de cogiter, de gribouiller ou de philosopher. Rampant sur le sol pour passer d’une cellule à l’autre, il ne s’épanche jamais sur son malheur et dégage un enthousiasme communicatif.

       Bien que sa maigreur et son aspect charbonneux nous font parfois songer à un mort vivant sortant de terre, le comédien ne s’attarde pas à l’aspect tragique de sa situation et il parvient même à conférer à ce prêtre à demi-nu une amusante exaltation. Face à lui, Gabriel Laborde compose un Dantès plus posé. Agé d’une vingtaine d’années, ce jeune marin a été enfermé à l’aube même de sa vie. Naïf et sans éducation, il va au fil de la pièce passer du désespoir à l’espérance en conservant toujours une certaine réserve.

       Afin de surveiller ces deux protagonistes, on voit également défiler un frileux inspecteur trainant sa patte (Jean-Philippe Mas) ainsi qu’un ivrogne de geôlier (excellent Guy Bourgeois) dont la voix rauque et imposante parviendrait à réveiller un mort!  


       A défaut d’être une pièce complète, Gabriel Laborde et Charlotte Forest ont fait de ce « morceau choisi » un très beau dialogue philosophique entre deux captifs. A travers les figures émouvantes de Dantès et de l’Abbé Faria se dessinent celles d’un maître et son disciple mais également celles d’un père et son fils adoptif. En effet, au cours de ces échanges complaisants et spirituels, les spectateurs assistent à la naissance d’une véritable filiation: face à la soif d’apprendre de Dantès, l’abbé lui transmet non seulement son savoir mais aussi son humanité. Faisant d’Edmond l’enfant de sa captivité, il lui enseigne les langues, la politique sans oublier le respect de Dieu. Priant alternativement  la Vierge ou le sang du Christ, cet extravagant ecclésiastique teinte ses paroles d’espoir et remercie le Seigneur d’avoir donné à l’homme une intelligence pour qu’il s’en serve.

       Le prisonnier du Château d’If? Une pièce porteuse d’espoir et de volonté. Afin de mieux la savourer, allez vite relire vos classiques! 

    Le prisonnier du château d’If
    Mise en scène Charlotte Forest
    Adaptation Gabriel Laborde
    Compagnie Boss’kapoc: Gabriel Laborde, Thibault Truffert, Jean-Philippe Mas et Guy Bourgeois

    Théâtre du Temps
    9, rue du Morvan - Paris 11e
    Métro Voltaire

    Jusqu’au 12 avril 2015
    Le samedi à 20h30 et le dimanche à 16h

    http://www.bscnews.fr/201503094568/Paris-Show/le-prisonnier-du-chateau-d-if-un-bel-echange-theatral-entre-deux-condamnes.html

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    Luc Desle

    « "Sa philosophie de vie consistait à n'en avoir aucune". Jacques Damboise in "Pensées inconvénientes"."Ce djihadiste stérile offrait des bonbons explosifs à chaque enfant rencontré". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet". »

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