Après trois ans de surveillance continue de l’ambassade d’Equateur à Londres, où est réfugié Julian Assange, Scotland Yard a décidé, le 12 octobre, de mettre un terme à sa surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre du lieu, rapporte The Guardian. Selon le quotidien britannique, la police a toujours l’intention d’arrêter le fondateur de WikiLeaks, mais estime que ce dispositif de sécurité“n’est plus proportionné à l’objectif”.

   De nationalité australienne, Julian Assange était venu réclamer l’asile politique en juin 2012 pour échapper à une demande d’extradition de la Suède, où il est accusé de viol. Il avait affirmé ne pas avoir eu d’autre choix que de trouver refuge à l’ambassade d’Equateur, dans la mesure où la Suède ne pouvait lui garantir qu’il ne serait pas ensuite extradé vers les Etats-Unis, où il est accusé d’espionnage pour avoir divulgué plus de 200 000 câbles diplomatiques américains. (...)

   (...) Pour justifier sa décision, Scotland Yard estime dans un communiqué qu’il n’y a “aucune perspective imminente de résolution légale ou diplomatique” de la situation. Or, “comme pour tous les services publics, explique le service, les ressources de la police métropolitaine sont limitées”. En trois ans, rappelle de son côté The Times, la surveillance vingt-quatre heures sur vingt-quatre de l’ambasssade aura en effet coûté plus de 12 millions de livres, soit 16 millions d’euros, à la police britannique.
 
   Cette initiative a quand même suscité le scepticisme dans les rangs de WikiLeaks. “Mon interprétation est qu’ils n’ont pas suspendu [la surveillance de Julian Assange], a déclaré Kristinn Hrafnsson, une porte-parole de l’organisation, au Guardian. “Ils ont mis un terme à la présence d’hommes en uniforme mais ils ont renforcé la surveillance secrète et vont l’arrêter dès qu’il mettra un pied hors de l’ambassade.”

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