J’ai rencontré Fati sur le camp de réfugiés de Minawao dans l’extrême nord du Cameroun. Elle a 16 ans et se cache sous un faux nom afin de protéger son identité. Elle me parle avec assurance tout en agrippant les trois bracelets en or qui ornent son poignet. Ils lui ont été offerts par sa mère et sont aujourd’hui les seuls souvenirs qui la relient à sa famille après son enlèvement, comme d’autres centaines de jeunes filles, par l’organisation terroriste la plus meurtrière au monde qui force ces dernières à marier ses soldats.