• %%%

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SOIR TOMBE

    COMME NOUS-MÊMES

    À LA FIN DE NOTRE VIE)

    %%%

    (Sans paroles)

    le Bat, Super A

    %%%

    https://www.bbc.com/afrique/region-47980634

    L’arrestation d’Assange

    est scandaleuse

    Noam CHOMSKY

       L’arrestation d’Assange est scandaleuse à plusieurs égards. L’un d’entre eux est l’effort déployé par des gouvernements – non seulement le gouvernement des États-Unis. Les Britanniques coopèrent. L’Équateur, bien sûr, coopère actuellement. La Suède, auparavant, avait coopéré. Les efforts pour faire taire un journaliste qui publiait des documents que les gens au pouvoir ne voulaient pas que la foule de gueux connaissent. C’est essentiellement ce qui s’est passé. WikiLeaks publiait des choses que les gens devraient savoir sur ceux qui sont au pouvoir. Les gens au pouvoir n’aiment pas ça, il faut donc le faire taire. C’est le genre de chose, le genre de scandale qui se produit, malheureusement, encore et encore.

       Pour prendre un autre exemple, juste à côté de l’Équateur, au Brésil, où les événements qui se sont produits sont extrêmement importants. C’est le pays le plus important d’Amérique latine, l’un des plus importants au monde. Sous le gouvernement Lula, au début de ce millénaire, le Brésil était le pays le plus respecté, peut-être le plus respecté au monde. C’était la voix du Sud sous la direction de Lula da Silva. Remarquez ce qui s’est passé. Il y a eu un coup d’État, un coup d’État soft, pour éliminer les effets jugés néfastes du Parti des travailleurs.

       Ces effets sont décrites par la Banque mondiale - pas par moi, la Banque mondiale - comme la "décennie d’or" de l’histoire du Brésil, avec une réduction radicale de la pauvreté, une extension massive de l’inclusion des populations marginalisées, une grande partie de la population - afro-brésilienne, autochtone - qui a été intégrée dans la société, un sentiment de dignité et d’espoir pour la population. Ce qui était intolérable.

       Après le départ de Lula, il y eut un autre "coup d’État" soft - je n’entrerai pas dans les détails, mais la dernière mesure, en septembre dernier, a été de prendre Lula da Silva, le personnage principal, le plus populaire du Brésil, qui allait presque certainement gagner les élections, pour le mettre en prison, à l’isolement, essentiellement une peine capitale, 25 ans de prison, interdit de lire la presse et des livres et, surtout, de faire une déclaration publique – contrairement à des tueurs dans le couloir de la mort. Ceci dans le but de faire taire la personne qui était susceptible de gagner l’élection. C’est le prisonnier politique le plus important du monde. Vous en avez entendu parler ?

       Eh bien, Assange est un cas similaire : Il faut faire taire cette voix. Examinons l’histoire. Certains d’entre vous se rappelleront peut-être quand le gouvernement fasciste de Mussolini a mis Antonio Gramsci en prison. Le procureur a dit : "Nous devons faire taire cette voix pendant 20 ans. Je ne peux pas le laisser parler." C’est Assange. C’est Lula. Il y a d’autres cas. C’est un scandale.

       L’autre scandale, c’est la portée extraterritoriale des États-Unis, ce qui est choquant. Pourquoi les États-Unis auraient-ils le droit de contrôler ce que d’autres font ailleurs dans le monde ? Aucun autre État ne pourrait le faire. C’est une situation bizarre. Et ça n’arrête pas. On ne le remarque même plus. Du moins, il n’y a aucun commentaire à ce sujet.

    [...]

    Traduction "ce bon vieux Noam..." par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

    https://www.legrandsoir.info/l-arrestation-d-assange-est-scandaleuse.html

    %%%

    Benoît Barvin


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (VIVRE EXPURGE

    TOUS LES RÊVES)

    ***

    (Le pas de trop)

    gnostic-pinup: Vincent Van de Wijngaard

    ***

    (Sans paroles)

    mordmardok:

    Par Richard Avedon, “Suzy Parker à Notre Dame, Paris”, 1951.

    ***

    schulz

    Reblogged from notneverunless.

    ***

    Blanche Baptiste


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SUPERFLU FAIT

     HÉLAS LA BEAUTÉ DU MONDE)

    ***

    "T'es moche de toute façon!

    - Je sais et je t'emm..."

    (Chez Sylvie, les relations entre les parents

    n'étaient pas au beau fixe)

    jeannemoreau:

    Barbara Stanwyck in The Bitter Tea of General Yen, 1933 (Frank Capra)

    ***

    http://dessin.actu.over-blog.com/article-il-etait-une-fois-la-revolution-67588675.html

    NOTRE-DAME OU PAS, NOUS NE FÊTERONS

    PAS LA SAINT-MACRON

    Christian Perrot, le 17 avril 2019

    Le 15 avril à minuit : on voyait le coup venir

       Evidemment, après l’incendie de Notre-Dame, la droite et Macron vont nous faire le coup de l'union nationale à retrouver (des heures que cela a déjà commencé). Et pourquoi pas, de l'expiation des péchés des Gilets Jaunes. Et des racines chrétiennes de la France. De la "résurrection" (mot que j'entends à l'instant sur BFM TV) de Notre-Dame. Nous n'en sommes évidemment pas dupes. "Ce soir, tout Paris est en train de prier" (entendu aussi à l'instant où je vous écris sur BFM). Non, pas du tout. N'exagérons rien. On peut pardonner aux catholiques d'être un peu exaltés cette nuit (Dieu punit la France impie etc). Mais pas aux politiciens qui essaieront d'exploiter la tristesse de tous.

    Le 16 avril à 20h :

       Macron utilise ce soir sans pudeur l'incendie d’hier pour réclamer l'union sacrée autour de sa personne. Cela a tout de royaliste. Et rien de républicain. Le bref discours de Macron ce soir était d'ailleurs tout du long inspiré de Charles Maurras. Les riches, les pauvres, mais "chacun à sa place" (Macron dixit), chacun donnant ce qu'il peut (!), incarnant cette France millénaire, patiente comme le Christ, agenouillée (mais sur des bancs séparés) devant la Vierge Marie, et priant pour qu'on fasse de la reconstruction en cinq ans seulement (!) d'une cathédrale "plus belle encore" (?), dont l'inauguration coïncidera avec les Jeux Olympiques (hommage en passant au Dieu tourisme), une "priorité nationale", plutôt que ces objectifs bassement terrestres, et pour tout dire vulgaires, mesquins, en comparaison de la grandeur de la France, que sont la réduction des inégalités, un toit pour tous, l'augmentation du SMIC, des retraites décentes qui évitent de fouiller dans les poubelles ou la fin du scandale des EPHAD.

       Mais tout cela n'est qu'un rêve que fait Macron. Peu importe que le rideau de fumée vienne cette fois d'un encensoir. L'odeur de messe se dissipera vite pour faire place, comme chaque samedi, à celle, plus âcre, du gaz lacrymogène. Tous les français souhaitent, bien sûr, qu'on restaure Notre-Dame. Comme ils voudraient qu'on relève une tour Eiffel abattue. Tout le monde ne tombe pas à genoux. Tout le monde ne court pas au confessionnal. Tout le monde ne se bat pas la poitrine. Tout le monde ne rêve pas d'une France de nouveau prosternée devant le roi, la noblesse et le clergé.

       La fille aînée de l'Église s'est de longtemps émancipée. Cela torture Emmanuel Macron, qui en a souvent exprimé, sinon le regret, du moins la nostalgie. Roi il se voit bien, remplissant un vide affectif chez les français que les français ignorent. Messianique, il vient "sauver la France d'elle-même" (sa paresse, son inconséquence, son esprit frondeur, son refus de l'inégalité... c'est le fond, le socle, de son discours, de sa pratique brutale, de son aveuglement, de sa confiance en lui-même et son rôle dans l'Histoire). Mais nous avons les pieds sur terre, et, quand nous avons la chance d'être un peu loin des villes, aimons contempler ces étoiles que Vincent Van Gogh avouait à un ami (c'est dans notre éphéméride aujourd'hui) ne pas pouvoir se retenir de peindre toujours un peu trop grandes, nous savons qu'avoir la chance de passer près de Notre-Dame, avant de retourner dans nos banlieues, n'a jamais rien changer à la dureté de nos vies, au coup de sonnette des huissiers à la porte de la famille qui va être expulsée, à l'inquiétude constante de ne pas pouvoir nourrir les siens.

       De ce point de vue, rien n'a changé depuis le Moyen-Âge, où les pauvres croupissaient dans la misère, et demandaient la charité, sachant que le prix de demander la justice était la mort sous les coups des gendarmes. Et tout a empiré ces quarante dernières années, où l'on a vu s'effondrer les idéaux collectifs et les forces de la Résistance, et triompher comme jamais les intérêts personnels des Pinault et des Arnault. Nos généreux mécènes aux dons défiscalisés.

       Retour à la rue, donc, et comme jamais. La justice au ciel est un pari, que font ceux qui le souhaitent. La justice sur terre un objectif vital, que tous ceux qui souffrent de son inexistence doivent poursuivre, coûte que coûte. A samedi !

    https://www.lautrequotidien.fr/articles/2019/4/17/wryw16m7dqbk9lcyu8juragf60u0sv

    ***

    Luc Desle


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  • °°°

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SENTIMENT, VOUS DIS-JE,

    EST LE MAÎTRE DU MONDE)

    °°°

    "Qu'est-ce que j'ai dit ENCORE!"

    blueblackdream: Lara Flynn Boyle, 1990

    °°°

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Caricature_Emmanuel_Macron.jpg

    Notre Dame :

    la honte de la récupération

       Sans minimiser l’importance de la catastrophe qui a touché un des monuments les plus emblématiques de la France et en dehors de toute considération religieuse, il est étrange de voir toutes ces bonnes volontés se précipiter pour rétablir le bâtiment, reconstruire, rassembler…

       Les milliardaires philanthropes se refont leur pub à moindre frais (ils déduiront de toute manière la majeure partie de leurs dons des impôts). Qu’ils sont bons, qu’ils sont gentils les milliardaires !!! Ils méritent d’être là où ils sont !!! Voilà le postulat qui se dégage de toute cette mascarade !

       Si l’État n’avait pas vendu les autoroutes, Renault, EDF, etc, etc, il n’y aurait pas besoin de tout ça pour reconstruire et plus encore. Stéphane Bern qui pleure ! Il va pouvoir reparler du retour du roi fabriquer encore quelques livres (si l’on peut les qualifier ainsi) et continuer à jouer aux ministres de la Culture…

       Cependant… Et le gagnant est : Emmanuel Macron !

       Là où il devait annoncer encore le maintien de la suppression de l’impôt sur la fortune pour ses amis, il trouve un argument de poids pour défendre l’indéfendable : Voilà ! les premiers de cordée participent à la restauration de vos monuments.

       De plus, l’attention est reportée ailleurs que sur les cinq mois de manifestations des gilets jaunes, sur le chômage, sur le pouvoir d’achat en berne, sur l’école délabrée, sur les inégalités croissantes… la liste est vraiment longue…

       Un président rassembleur, de nouveau combatif, bien rasé cette fois, bien propre et prêt au combat s’est présenté devant les Français qui n’ont rien demandé de tel. Rassembler les Français sur un thème qui fait généralement et largement l’unanimité est chose aisée. Personne ne peut être contre la reconstruction d’un monument historique ; aussi bien les croyants que les athées, tous sont d’accord pour ça.

       Parler des gilets jaunes et des mesures (que son entourage a pris soin de faire fuiter dans la presse afin de préparer l’opinion publique) est autrement plus ardu. On attend les effets positifs du rassemblement autour de Notre Dame et on voit après ! La récupération politique est à chi… ! Mais, ainsi va le monde, vous diront les bonnes âmes !

       Ah oui, j’oubliais ! Finalement, si l’incendie n’était pas survenu, il aurait fallu l’inventer (j’exagère à peine).

       En attendant, les enfants du Yémen meurent de faim sous les bombes, nos amis Kurdes de Syrie sont laissés à l’abandon, les Indiens d’Amazonie sont déracinés comme les arbres de leur forêt… Là, il n’y a même plus de milliardaires pour faire l’aumône (un vrai fléau qui maintient les gens dans la dépendance). Pas assez médiatique ! Tandis que l’incendie de Notre Dame en mondovision…

     

    °°°

    Benoît Barvin


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  • %%%

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE DÉSIR TUE

    TA FORCE INTÉRIEURE)

    %%%

    (Glenda regrettait de n'être pas obèse. Peut-être

    devait-elle, pour cela, abandonner la cigarette?)

    René Burri
    77 Strange Sensations
    Paris, Magnum Press
    1998 (via maison-wtvr)

    %%%

    "Soutien quoi?"

    kate-jam-and-diamonds:

    by Craig McDean 1997

    %%%

    "Annie, allez, viens te coucher...

    - NOOON!!"

    this-is-sar:

    Susan at the House on Hedges Lane, Annie Leibovitz, (1988), Brooklyn Museum

    %%%

    Nadine Estrella


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE VRAI POUVOIR

    EST POUVOIR SUR SOI-MÊME)

    ***

    (Concupiscence)

    http://dicaprio-diaries.tumblr.com/post/184124419215

    ***

    http://www.dorffer-patrick.com/2017/01/humour-laique-sans-guerre-de-religions.html

    Le clocher de Notre-Dame
    est digne de dix dons, dis-donc

       ND c’est un peu Paris, un peu la France, un joyau de l’humanité et sonnez trompettes ! Et violons et grandes orgues... La famille Pinault ayant décidé de débloquer 100 millions d’euros, LVMH et la famille Arnault y vont (dis-donc) d’un digne don de 200 millions d’euros.

       En un an, Bernard Arnault s’est enrichi de 8,89 milliards d’€, soit 27 millions d’€ par jour, soit 1,13 millions d’€ par heure, soit 18 816€ par minute, soit 16 SMIC chaque minute.

       Si les Français payés au SMIC, les bénéficiaires d’un RSA, les retraités impécunieux, les étudiants, les chômeurs veulent verser autant que lui, proportionnellement à leurs revenus, calculez combien de décimales après la virgule seront nécessaires pour en écrire le montant sur un chèque.

       Calculez la réduction d’impôt auxquels donneront droit les dons (ceux de Pinault, Arnault et les vôtres).

       Allez-y, allez-y, sortez vos calculettes : on vous lira ci-dessous.

       Théophraste R. Théologien dissident (excommunié) auteur du Saint-Livre : « Si Dieu existait, il aurait d’abord fichu le feu à la dégoûtante meringue blanchâtre bâtie à Montmartre contre la Commune de Paris »)

    https://www.legrandsoir.info/

    ***

    Benoît Barvin


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (IL EST PLUS SUR D’ÊTRE VAIN

    QUE D’ÊTRE PROFOND)

    ***

    (Sandra aimait le travail trop bien fait)

    http://lilygoat.tumblr.com/post/183407980439

    ***

    https://www.liberation.fr/debats/2018/11/02/les-gafa-dans-la-ville-un-quartier-de-berlin-repousse-google_1689452

    TRIBUNE.

    Slavoj Zizek : « Il n’y a que nous

    pour aider Assange ! »

     Slavoj Zizek ((philosophe))

       Né en 1949, influencé par Hegel, Marx et Lacan, le philosophe slovène Slavoj Zizek est l’une des principales figures de la pensée radicale contemporaine européenne.

       Cela a fini par arriver : Julian Assange a été extrait de l’ambassade équatorienne de Londres et arrêté. Ce n’est pas une surprise : de nombreux signes laissaient présager une telle issue depuis un certain temps. Il y a une semaine ou deux, WikiLeaks avait prédit une arrestation prochaine, ce à quoi le ministre des Affaires étrangères de l’Equateur avait répondu que son pays n’envisageait pas de retirer à Assange l’asile qu’il lui avait accordé – un mensonge flagrant, comme nous pouvons le constater maintenant. Ce mensonge fut agrémenté d’autres encore : WikiLeaks, affirma-t-on, s’apprêtait à divulguer des photographies du président équatorien relevant pourtant de sa vie privée (mais quel aurait été l’intérêt pour Assange d’agir ainsi, de se mettre ainsi en danger ?).

       La récente arrestation de Chelsea Manning (largement ignorée par les médias) rentrait également dans ce cadre. Alors qu’elle avait été pardonnée par le président Obama, Manning est désormais tenue à l’isolement, l’objectif étant à l’évidence de l’obliger à divulguer des informations sur ses liens avec WikiLeaks – et tout cela afin d’étayer la procédure judiciaire qui serait automatiquement déclenchée si les Etats-Unis mettaient la main sur Assange.

       La possibilité d’une extradition vers les Etats-Unis semble réelle au regard de l’attitude de la Grande-Bretagne qui, au lieu de dire qu’elle n’extraderait pas Assange vers les Etats-Unis, a déclaré qu’elle ne l’extraderait pas vers un pays où il serait passible de la peine de mort. Songeons aussi à la campagne de communication parfaitement orchestrée menée ces derniers mois sans relâche et qui culmina avec ces rumeurs invérifiées selon lesquelles les Equatoriens entendaient bien se débarrasser de Assange en raison de sa mauvaise odeur et de ses vêtements sales. C’était là un assassinat symbolique.

       Dans un premier temps, les attaques visant Assange, venues d’anciens amis et collaborateurs, avaient consisté à déplorer l’évolution de WikiLeaks et la dérive politique de son fondateur, à pointer du doigt sa prétendue obsession anti-Hillary et ses liens suspects avec la Russie. Ces attaques furent suivies d’autres, diffamatoires et visant cette fois directement sa personne : il fut dès lors présenté comme un individu paranoïaque et arrogant, obsédé par le pouvoir et le contrôle… Enfin, je l’ai dit, ce furent les mauvaises odeurs et les vêtements tachés.

       Assange, paranoïaque ? Lorsque vous vivez en permanence dans une pièce farcie de micros, en étant l’objet d’une surveillance constante des services secrets, n’avez-vous pas quelques raisons de le devenir ? Assange, mégalomane ? Quand le chef de la CIA (l’ancien chef désormais) déclare que votre arrestation est sa priorité absolue, ne laisse-t-il pas entendre que vous représentez au minimum une menace « considérable » pour certains ? Assange, se comportant comme le chef d’un réseau espion ? Mais WikiLeaks est un réseau espion, mais un qui sert les populations, les tenant informées de ce qui se déroule dans les coulisses.

       Soulevons donc la grande question : pourquoi maintenant ? Un nom explique tout, me semble-t-il : Cambridge Analytica. Un nom qui résume tous les combats de Julian Assange – qui consistent à divulguer les liens entre de grands consortiums privés et les structures gouvernementales –, un nom qui représente tout ce contre quoi il se bat. Souvenez-vous de tout le tapage fait autour de l’ingérence russe dans les élections américaines, de cette véritable obsession pour ce sujet.

       Nous savons maintenant que ce ne sont pas les hackers russes (et Assange) qui ont poussé le peuple américain dans les bras de Trump mais des sociétés spécialisées dans le traitement des mégadonnées et entretenant des relations particulièrement étroites avec le pouvoir politique. Cela ne signifie pas que la Russie et ses alliés sont innocents : ils ont probablement tenté d’influer sur l’issue de ces élections de la même manière que les Etats-Unis s’efforcent de le faire dans d’autres pays (mais cela s’appelle alors venir en aide à la démocratie…). Mais cela veut dire que le grand méchant loup qui dénature notre démocratie se trouve bien ici, parmi nous, et non au Kremlin. Voilà précisément ce que Assange affirmait constamment tout haut.

       Mais où se trouve exactement ce grand méchant loup ? Il y a bien contrôle et manipulation, mais pour en prendre la pleine mesure il importe d’aller au-delà du lien qui peut se constater entre certaines entreprises privées et les partis politiques (comme dans le cas de Cambridge Analytica). C’est à l’interpénétration de sociétés comme Google et Facebook, spécialisées dans le traitement des mégadonnées, et d’agences gouvernementales dédiées à la sécurité étatique qu’il faut surtout s’intéresser. Plutôt que de nous indigner de ce qui se passe en Chine, nous ferions mieux de nous indigner de nous-mêmes, qui acceptons de tels contrôles tout en prétendant être pleinement libres, tout en croyant que ces médias nous aident simplement à réaliser nos objectifs (les Chinois, eux, ne se racontent pas d’histoires : ils savent parfaitement qu’ils sont contrôlés).

       Le tableau général qui se dessine alors – lorsque nous le complétons par ce que nous savons des toutes dernières avancées de la biogénétique – nous offre une image absolument terrifiante des nouvelles formes de contrôle social, en comparaison desquelles le bon vieux « totalitarisme » du XXe siècle passe pour une machine de contrôle plutôt grossière et malhabile.

       La réalisation majeure du nouveau complexe militaro-cognitif a consisté à rendre superflue toute oppression directe et manifeste : les individus sont bien mieux contrôlés et « poussés » dans la direction qui convient lorsqu’ils continuent de se vivre comme des acteurs libres et autonomes de leurs propres existences… Il y a une autre leçon essentielle de WikiLeaks : notre absence de liberté est dangereuse au plus haut point lorsqu’elle est vécue comme le médium même de notre liberté. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que ce flux communicationnel incessant qui permet à chacun de faire connaître à tous ses opinions et de former à volonté des communautés virtuelles ?

       Dans la mesure où la licence et le libre choix font figure de valeurs suprêmes, il semble que le contrôle social et la domination ne menacent plus le sujet et sa liberté : l’individu supposément libre en fait l’expérience en tant qu’expérience de soi-même et, ce faisant, les conforte. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que nos manières de « surfer » sur la Toile sans la moindre contrainte ? Voilà comment opère aujourd’hui « le fascisme qui a l’odeur de la démocratie ».

       C’est pourquoi il est absolument impératif de faire échapper la Toile au contrôle du capital privé et du pouvoir d’Etat, de la rendre entièrement accessible au débat public. Google contre WikiLeaks (Ring, 2018), ce livre d’Assange étrangement ignoré, contient des pages profondément justes sur le sujet : afin de comprendre comment nos vies sont contrôlées aujourd’hui, et comment ce contrôle est vécu comme une liberté, il nous faut nous intéresser avant tout à la relation tout sauf transparente entre les entreprises privées qui contrôlent nos communs et les agences de renseignement étatiques.

       Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi Assange a été réduit au silence : une fois que le « scandale » Cambridge Analytica a éclaté, le pouvoir politique s’est efforcé de le ramener à un cas isolé témoignant d’un « mauvais usage » du fait de quelques sociétés et de quelques partis. Mais où est l’Etat lui-même ? Où sont les appareils à moitié invisibles de ce que l’on appelle le « deep state », l’« Etat profond » ?

       Il n’est pas étonnant que le Guardian, qui a consacré des pages entières au « scandale » Cambridge Analytica, ait récemment publié une attaque proprement dégoûtante contre Assange, le présentant comme un mégalomane et un délinquant en cavale. Ecrivez autant que vous le voulez sur Cambridge Analytica et Steve Bannon mais ne réfléchissez surtout pas aux sujets sur lesquels Assange avait attiré votre attention : au fait que les appareils d’Etat qui sont désormais censés enquêter sur le « scandale » sont eux-mêmes partie intégrante et active du problème.

       Assange se présentait lui-même comme l’espion des populations, travaillant en leur nom et pour elles : il n’espionne pas les populations pour le compte des puissants ; il espionne les puissants pour le compte des populations. Voilà pourquoi il n’y a que nous maintenant, nous les populations, pour pouvoir réellement lui venir en aide. Seule notre mobilisation, seule la pression que nous pourrons alors exercer sur le pouvoir politique permettront de le sortir de ce très mauvais pas. On a pu lire bien des choses sur les méthodes des services secrets soviétiques : comment ils châtiaient leurs traîtres, y compris lorsqu’il leur fallait attendre des décennies pour cela ; comment ils pouvaient aussi libérer leurs membres retenus prisonniers par l’ennemi, et l’obstination qu’ils y montraient. Assange n’a aucun Etat avec lui : il n’a que nous, les populations. Alors faisons au moins ce que faisaient à l’époque les services secrets soviétiques : obstinons-nous à le libérer, et peu importe le temps que cela prendra !

       WikiLeaks n’est que le début, et notre devise devrait être une devise maoïste : que fleurissent cent WikiLeaks. La panique et la rage avec lesquelles les puissants, tous ceux qui contrôlent nos communs numériques, ont réagi au combat de Julian Assange démontrent à elles seules qu’une telle activité touche le nerf le plus sensible. Dans ce combat, de nombreux coups seront portés en-dessous de la ceinture : de même que Assange avait été accusé de s’être placé au service de Poutine, notre camp sera accusé de jouer le jeu de l’ennemi ; mais il faut s’habituer à cela et apprendre à rendre les coups, à jouer impitoyablement un camp contre l’autre afin de les faire tous deux s’effondrer.

    Traduit de l’anglais par Frédéric Joly

    https://www.nouvelobs.com/debat/20190412.OBS11458/tribune-il-n-y-a-que-nous-pour-aider-assange-par-slavoj-zizek.html?fbclid=IwAR0T_VuD39Qsa357-cBzV1eTucMz1zsb2MmUNrZ64ib4j8fAZr7TGrOu-t8

    ***

    LUC DESLE


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  • ¤¤¤

    Pensées pour nous-mêmes:

    (SAGE EST L'HOMME

    QUI SE MOQUE D’ÊTRE SAGE)

    ¤¤¤

    (Petite libellule)

    http://norrinffm.tumblr.com/post/184068021721

    ¤¤¤

    http://norrinffm.tumblr.com/post/184084476513/arteysentimiento-self-examination-2012-ray

    ¤¤¤

    (Brève amante)

    http://norrinffm.tumblr.com/post/184082350354/ratak-monodosico-warren-criswell-departure-of

    ¤¤¤

    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE LUIT

    MÊME DANS LA CLARTÉ)

    %%%

    (Ami entends-tu le bruit mou de l'espoir qui s'écrase au sol?)

    (via rpfashion2014)

    %%%

    http://www.leplacide.com/caricature-Macron-s%27exprimera-au-Congr%C3%A8s-%C3%A0-Versailles-9179-2-sarkozy.html

    La triplette désopilante :
    Macron, Chevalier et Laspalès

       C’est Macron qui a voulu que soit filmée et diffusée cette vidéo où éclate son génie présidentiel : « On met un pognon de dingue dans les minima sociaux, les gens sont quand même pauvres. On n’en sort pas ! Les gens qui naissent pauvres, ils restent pauvres... »

       Hélas, il avait été devancé. Chevalier et Laspalès : « Moi je ne donne plus à la Croix Rouge, ça ne sert à rien. Avant hier, j’ai donné un paquet de riz, hier j’allume ma télé : il y en avait qui avait encore faim ! 

       Hier je donne 100 € à l’institut Pasteur contre les verrues plantaires : ce matin, en sortant de la douche, j’en avais encore plein les pieds ! Donc, ça ne sert à rien de donner ! »

    Théophraste R. Tagueur : « Travail, famine pâtes riz ».

    https://www.legrandsoir.info/

    %%%

    Benoît Barvin


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA SAGESSE NE SE TROUVE PAS

    SOUS LES PIEDS D'UN POLITICIEN)

    ***

     (Minnie tournait canaille)

     (via rpfashion2014)

    ***

     https://www.babelio.com/livres/London-Greve-generale-/84090

    Pourquoi il faut engager toutes les forces

    en faveur d’une grève générale

       Confédérations syndicales, quand allez-vous rompre avec le « dialogue social » bidon du gouvernement et engager toutes vos forces en faveur de la grève générale en France ?

       Le PRCF met en débat la proposition d’une grande manif de convergence jaune et rouge sur les Champs-Élysées sous l’égide des syndicats, des GJ et des militants progressistes pour appeler ensemble à bloquer le profit capitaliste.

       Combien de samedis de manifestations et de répression avec des blessés par centaines sous les ordres de Macron/Castaner faudra-t-il pour une convergence globale des syndicats afin d’aboutir à une grève générale ?

       Alors que la colère des Gilets Jaunes dure depuis 19 semaines, on se demande pourquoi ce silence assourdissant de la part des syndicats. En effet, les Gilets Jaunes sont pour bon nombre des gens qui galèrent dans leur vie de tous les jours. Ils se sont politisés très vite, en remettant d’abord en cause le prix prohibitif du carburant pour ensuite déboucher sur la demande du RIC et sur des revendications syndicales à savoir : l’augmentation des salaires, du SMIC, revalorisation des retraites et justice fiscale.

       Macron veut faire passer les manifestants pacifiques gilets jaunes pour des extrémistes de droite, des antisémites, des casseurs, des fainéants et des alcooliques. Il envoie les forces de répression contre des femmes et des hommes qui ne réclament que de vivre décemment. De leur côté, les médias inféodés au pouvoir ont comparé, pour mieux diviser, les manifestations gilets jaunes et celles pour le climat, en arguant que ces dernières étaient pacifiques donc dignes d’exemple. Ils veulent faire croire que ce sont les gilets jaunes qui cassent et alors qu’ils savent pertinemment que les casseurs font le jeu du pouvoir et ne cassent pas lors des manifestations organisées par la droite ou les « apolitiques ». Les médias sont uniquement là pour dénaturer le mouvement auprès de la population.

       Ce que les Gilets Jaunes les plus combatifs veulent, comme d’ailleurs beaucoup de syndicalistes de classe, c’est la remise en cause totale du système, de l’Union européenne et du MEDEF, ayant à leur tête un Président illégitime qui au 1er tour des élections présidentielles n’a obtenu que 18% des voix et a été élu au second en mettant en avant le danger Le Pen.

       Aujourd’hui, Macron n’est en rien un rempart à Le Pen puisqu’il applique une politique grossièrement liberticide et fascisante. Cela en se débarrassant des biens publics, en vendant les bijoux de familles (Aéroports, SNCF, EDF, Alstom, STX, FDJ, etc.) et en gouvernant uniquement pour les riches.

       Dans le même temps, il met en oeuvre un big bang néo-libéral et euro-formatée dans l’Éducation nationale et la Fonction Publique et s’apprête à en faire de même avec nos retraites, cherchant à mettre un point final au système social français.

       Alors, dirigeants confédéraux, pendant que les luttes sectorielles se développent dans l’éducation par exemple, à quand une campagne pour expliquer que nous ne pourrons gagner que par un rassemblement général des colères et des luttes qui ne se décrète pas mais qui doit se préparer au moins en insistant sur la nécessité de la convergence des luttes et de la grève générale avec blocage de l’économie pour montrer à Macron et tous ceux qui le soutiennent que les travailleurs de notre pays veulent jouir des fruits de leur travail qui est créateur des richesses empochées par une minorité.

       C’est bien beau de répéter qu’en 1936-1968 nos aînés se sont battus pour obtenir les congés payés, la sécurité sociale, la reconnaissance du syndicat dans les entreprises, des hausses de salaires, la réduction du temps de travail etc. Mais tout cela, ils l’ont obtenu en bloquant les profits capitalistes dans tout le pays et en mettant des millions de travailleurs dans la rue !

       Quant au PRCF, il prend ses responsabilités et met en débat la proposition d’une grande manifestation de lutte à Paris, sur les Champs Élysées, sous la responsabilité con-jointe des Gilets jaunes, des syndicalistes de terrain et des militants politiques progressistes pour appeler d’une seule voix à la grève interprofessionnelle reconductible pour le retrait des contre-réformes présentes et prochaines, pour les salaires et pensions, pour l’emploi, les services publics et la souveraineté du peuple. Débattons de cette proposition sur les ronds-points, dans les AG de Gilets jaunes et dans les entreprises.

    https://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/engager-toutes-les-forces-en-faveur-de-la-greve-generale-en-france-tract-prcf/

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    Benoît Barvin


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