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    Pensées pour nous-mêmes:

    (MÊME DANS SES TOILETTES, 

    DIEU N'EST JAMAIS SEUL)

    %%%

    "Ne vous inquiétez pas, je ne fais que vous l'emprunter, hein,

    je ne veux pas vivre avec elle, juste... heu...

    - J'ai compris!"

    http://silverfoxclub.tumblr.com/

    %%%

    http://www.topito.com/top-trucs-retrouve-melenchon-perquisition

    Ce que le rendez-vous raté

    avec les gilets jaunes dit de Mélenchon

       Au printemps dernier, alors que la majorité démantelait le service public de la SNCF, il était logiquement devenu le premier opposant à Macron. Le mouvement des gilets jaunes, dont le cœur bat bien plus à gauche économiquement qu’à droite, malgré les interprétations erronées de certains, devrait consacrer et renforcer cette position. Pourtant, il n’en est rien. Pourquoi ?

        L’après-présidentielle était idéal pour Mélenchon : entre une Marine Le Pen largement déconsidérée par son débat d’entre-deux tours et avec un Macron occupant tout l’espace à droite, LR étant totalement asphyxié et le PS déconsidéré, Mélenchon disposait en effet d’un boulevard et d’un espace politique gigantesque : tout ce qui est à gauche de Macron… D’ailleurs, comme le rappelle Jérôme Sainte-Marie d’IFOP dans une interview au FigaroVox, en septembre 2018, la France Insoumise était le premier opposant au pouvoir pour 42% des Français, contre 22% citant le RN. Aujourd’hui, 35% cite le parti de la famille Le Pen et 30% celui de Mélenchon. En clair, La France Insoumise a décroché. 
     
       Déjà, en décembre, un sondage le donnait très loin de Macron et Le Pen au premier tour d’une présidentielle. Plus récemment, un sondage Elabe pour BFMTV place la liste LFI au coude à coude pour la 4ème ou la 5ème place des élections européennes selon la configuration électorale : 8 à 9,5%, au coude à coude avec une liste d’Europe Ecologie les Verts, c’est tout de même une sacrée dégringolade par rapport à la situation du printemps dernier. Même les Républicains, pourtant asphyxiés par Macron, sont donnés 3 points plus haut ! Mais surtout, le RN est donné plus de deux fois plus haut ! Marine Le Pen n’a pas fait grand-chose depuis 2017, mais elle est repassée devant. Pourtant, le contexte des gilets jaunes pourrait être porteur pour Mélenchon. D’abord le RIC et les demandes institutionnelles font écho avec sa Sixième République.
     
       Mais surtout, la révolte contre une société injuste, où les plus riches paient moins, quand les plus pauvres paient plus, alors même que les services publics quittent certaines parties du territoire devrait être porteur pour LFI : les gilets jaunes ne veulent-ils pas une plus grande redistribution, plus d’impôts pour les riches pour aider les moins riches, et défendre les services publics ? Pourtant, comme le note Jérôme Sainte-Marie, la crise des gilets jaunes profite à Le Pen, et pas à Mélenchon.
     
       Comment ne pas y voir l’impact de ses choix ? Pour le sondeur, Mélenchon a choisi la gauche contre le peuple, notamment sur la question migratoire, et a pris ses distances avec le souverainisme. En somme, il a fait des choix contraires à ceux des classes populaires, qui reviennent vers le parti qui leur permet d’exprimer leur colère démocratiquement : celui des Le Pen. 
     
       Michel Onfray fait une analyse très proche et épingle le patron de la France Insoumise, incriminant son opportunisme politique, mais aussi son penchant pour une forme d’autorité forte. Comment ne pas y voir également les conséquences de sa gestion des perquisitions de l’automne, où il a pu apparaître comme très agressif, auto-centré et peu cohérent avec l’affaire Fillon.  Il y a six mois encore, Mélenchon semblait parti pour s’imposer comme l’opposant N°1 à Macron, chose somme toute logique face à un président glissant de plus en plus à droite. Aujourd’hui, il semble ne plus être qu’un ennemi utile à Macron dans le sens où il stérilise, comme le FN depuis des décennies, une part de l’opposition à sa politique, sans réelles perspectives d’avenir.

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/ce-que-le-rendez-vous-rate-avec-212463

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (MON PARADIS

    EST L'ENFER DES AUTRES)

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     (Pampy, mon lapin apprivoisé, fumait comme un pompier)

    (Source: cainimagery, via nadchris34

    ***

     

    La grande fumisterie

       C’est assez extraordinaire pour ne pas dire inouï comment les médias « mainstream » instruisent les tentatives de dialogue initiées par le pouvoir, ce fameux grand débat dont l’on nous ressasse le déroulement à longueur de bulletins d’information.

       J’hésiterai à les appeler désespérées ou pathétiques ces tentatives tant il est courant dans l’histoire qu’un pouvoir pourtant sévèrement malmené réussisse par une succession de tours de passe-passe à rétablir la situation à son avantage.

       On savait déjà que c’est dans l‘ADN des organes d’information de trafiquer, d’amoindrir certaines infos importantes et de donner un éclairage démesuré de ce qui n’est qu’accessoire, la manipulation de l’information est une constante de toutes les époques mais elle prend en France un tour dramatique avec la concentration des pouvoirs en un nombre restreint de mains toutes agitées du tremblement frénétique de la puissance financière a l’affût des journalistes hésitants ou récalcitrants, de ceux qui méritent tout simplement d’être appelés journalistes.

       Les gilets jaunes drainent encore la sympathie d’une petite majorité de Français mais sont-ils encore réellement soutenus. On sent bien ici et là que les « oui mais » commencent à polluer l’atmosphère : les gilets jaunes devraient selon ces beaux esprits en recherche de quiétude faire le ménage dans leur rang, c’est-à-dire éjecter ceux qui ne sont pas capables d’encaisser avec bonhomie, sans énervement, les charges subites des forces de l’ordre dont le comportement laisse parfois pantois.

       Débonnaires et presque complices pendant des heures puis subitement prises de frénésie punitive sans qu’il y ait réellement eu un changement marqué d’attitude dans les rangs des manifestants dont je ne m’aventurerais pas non plus à prétendre qu’ils sont tous bon enfant. Néanmoins on ne me fera pas croire que ces mutations soudaines de comportement que rien ne laissait présager ne sont pas téléguidées par les autorités, en l’occurrence le Ministère de l’Intérieur puisque c’est lui qui est en définitive à la commande du service d’ordre.

       Loin de moi l’idée qu’il n’y eût point eu de dérapages violents de gilets jaunes dans certains endroits, je veux même bien les admettre inadmissibles dans un état de droit. Mais je les soutiens compréhensibles tant ils témoignent de la souffrance longtemps cachée d’une partie de la population, celle sur laquelle Hollande ironisait en les appelant des « sans dents » et où ne sont effectivement pas rares ces miséreux qui faute de moyens manquent de « tabourets dans la gargote » 

       Les gueux ont rarement des réactions d’aristocrates quand ils se sentent provoqués. D’ailleurs même les aristos dans de telles occurrences perdent le contrôle de leurs nerfs.Les meilleures gens du monde devraient être prises de colère devant l’injustice et par quel miracle ceux-là qui ont été habitués à subir sans réagir se retrouvent-ils ensemble autour des ronds points où ils prennent conscience de leur force collective ? On ne va pas non plus leur tenir excessive rigueur de parfois en mésuser, eux qui furent accoutumés à encaisser les pires avanies sans oser se plaindre.

       Philosophiquement et juridiquement la violence n'est pas que physique, d'ailleurs cette dernière se surmonte plus ou moins facilement ( pour autant qu'elle ne tourne pas au dommage irréversible ) mais elle est aussi morale voire éthique comme quand on la subit forcé de se débrouiller avec quelques centaines d'Euros par mois pour survivre chichement et être souvent dans l'impossibilité de se chauffer.

       Le sort indigne de ces millions d’infra-salariés ne suscite pas de longs développements dans les médias beaucoup moins en tout cas que les frasques des grands de ce monde. On s’intéressera au menu gastronomique et à la gabegie alimentaire ou vestimentaire des grands évènements du « Gotha », on ne s’intéressera que fort peu ou alors de manière détournée à la maigre pitance de « Jojo » le gilet jaune auquel, selon Macron, les Médias accorderaient pourtant le même statut qu’un député ou un ministre, bref trop d’importance !

       Toujours est-il que le pouvoir en organisant ces débats a réussi à enfoncer un coin dans le mouvement des Gilets Jaunes :

       - d’aucuns participent sans illusions ;

       - peut-être d’autres y vont-ils croyant à leur force de conviction pour vaincre les préjugés et surtout les dures lois économiques auxquelles nos dirigeants ont prêté allégeance ;

       - certains refusent d‘entrer dans la danse ;

       - d’autres encore s’intègrent au système et envisagent de se présenter aux Élections européennes, la tentative la plus aboutie jusqu’ici ( et c’est très relatif puisque des dix premiers candidats deux ont déjà quitté l’esquif ) est celle de Madame Levavasseur qui a l’avantage d’être jolie et de bien s’exprimer même si manifestement elle n’a pas grand chose à dire qui pourrait faire l’ossature d’un programme.

       Je ne pense pas que ces tentatives aboutiront mais en admettant qu’elles fussent plus ou moins fructueuses, elles ne feraient que renforcer le président Macron qui voit d’ores et déjà sa courbe de popularité reprendre des couleurs en profitant sans vergogne de médias qui surfent et nourrissent l’exaspération d’une partie de l’opinion publique intoxiquée par de faux semblants et chez ils cultivent en fait l’indifférence à la vérité.

    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-grande-fumisterie-212414

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE NE CONNAIT PAS LA GLOIRE

    AUTREMENT QUE SIX PIEDS SOUS TERRE)

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    "C'est TRÈS amusant..."

    http://nadchris34.tumblr.com/post/182405884214/salome-mi-ange-mi-demon-by-bibi-and-jacob

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    "Excuse mais... T'as de la toile d'araignée sur la tête...

    - Crétin"

    http://nadchris34.tumblr.com/post/182299340414

    ***

    "Oui, t'as raison, une fleur c'est très goûtu...

    surtout quand y'a une abeille qui la butine"

    http://nadchris34.tumblr.com/post/182221693174/when-mars-meets-venus-close-up-jimmy-marble

    ***

    Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MANQUE D'AMOUR EST UNE EXCUSE

    POUR ÊTRE SALEMENT MALHEUREUX)

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    St Beetlejuice

    (via runcibility)

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    https://www.pinterest.fr/pin/421438477610288072/?lp=true

    Climat et maladies ont fait

    chuter l’Empire romain

     Jean-Pierre Tuquoi (Reporterre) .

       Pourquoi l’Empire romain s’est-il effondré après avoir dominé des siècles durant le pourtour méditerranéen ? Les travaux d’historiens abondent. Plus de deux cents explications ont été recensées, qui vont de l’empoisonnement lent de la population par la vaisselle contenant du plomb à l’influence du christianisme ou à l’éloignement des valeurs morales qui fondaient la société romaine. Et pourquoi s’intéresser à cette question sur Reporterre, dédié non pas à l’histoire antique mais à l’écologie au quotidien ? C’est que l’auteur de Comment l’Empire romain s’est effondré renouvelle la question et intègre dans son modèle des données originales comme le climat et, plus généralement, les éléments naturels.

       Certes, il n’est pas le premier à le faire. Au début du XXe siècle, aux États-Unis, des universitaires plaçaient déjà les variations climatiques au cœur des changements historiques. Quelques décennies plus tard, lorsqu’il écrira sa monumentale Méditerranée, Fernand Braudel inclura lui aussi le climat mais dans une vision longue. Les modifications climatiques qu’il recense ne pèsent pas sur les évènements à l’échelle humaine. Le constat vaut également pour Emmanuel Le Roy Ladurie. L’historien du climat sous-estime celui-ci comme acteur majeur de l’Histoire alors que Kyle Harper en fait un élément central – mais pas unique.

       Avec Kyle Harper, voici donc le climat (et les facteurs qui le perturbent en amont) mais également les épidémies (et les éléments qui les propagent) au centre du jeu. L’universitaire étasunien, spécialiste de l’Antiquité tardive, s’intéresse aux variations de la course de la Terre autour du Soleil et à leur incidence, à l’activité volcanique, aux épidémies qui frappent les populations. C’est que ces facteurs pèsent sur l’Homme pour le meilleur et pour le pire. Le meilleur : la période entre - 200 et 150 après Jésus-Christ, avec son climat chaud, humide et invariable dans la plus grande partie du bassin méditerranéen (les spécialistes parlent d’« optimum climatique romain », OCR), était « une période favorable pour créer un empire agraire », sans que les Romains en aient conscience. Le pire : les caprices des crues du Nil, qui mettent en péril la vie de millions d’individus.

       Si l’historien peut collecter et analyser des masses de données nouvelles, c’est que le champ des connaissances a bondi depuis une vingtaine d’années. L’étude des carottes glaciaires, celle des cernes des arbres, des pollens, l’essor de l’anthropologie physique (dont l’étude des populations dans les sépultures), le séquençage de l’ADN ont considérablement enrichi le regard sur la civilisation romaine autant que la multiplication des trouvailles archéologiques. Encore fallait-il, comme l’écrit l’historien Benoît Rossignol dans la préface, faire collaborer « les équipes d’archéologues qui fouillent minutieusement les sépultures, les historiens en quête de sources écrites pour reconstituer un contexte historique, les anthropologues analysant les ossements, les généticiens dans leur salle blanche puis face à leur séquenceur en quête de fragments anciens d’ADN, les biologistes et les épidémiologistes cherchant à reconstruire l’histoire de l’évolution du virus ou de la bactérie » pour déboucher sur une vision nouvelle de la fin de l’Empire romain.

       S’appuyer sur cette masse d’informations, l’ordonner, lui donner du sens, c’est l’exploit réalisé par Kyle Harper dans son livre. En s’appuyant sur des travaux scientifiques disparates qu’il croise avec maestria, il nous propose une vision inédite de la fin de l’Empire romain. Avec lui, on comprend que si l’apogée de Rome est indissociable de l’optimum climatique romain, son déclin est inséparable des maladies infectieuses qui l’ont frappé à plusieurs reprises. « La ville romaine était une merveille d’ingénierie civile[avec latrines, aqueducs et égouts, mais] en ville, les rats grouillaient, les mouches pullulaient, les petits rongeurs couinaient dans les passages et les cours (…) On se lavait peu ou pas les mains, et la nourriture ne pouvait pas être protégée des contaminations.

       La cité ancienne était un lieu d’insalubrité maximale », écrit l’auteur aux yeux de qui l’histoire de l’Empire romain tardif est inséparable de celle des pandémies qui l’accablent. Kyle Harper en recense au moins trois pendant cette tranche de temps, dont la dernière (une épidémie de peste bubonique) a fait, au bas mot, sept millions de victimes quand la bataille la plus sanglante de l’empire, celle d’Andrinople, contre les Goths, n’en a fait que vingt mille. Pour l’empire, « les germes ont été bien plus mortels que les Germains ».

       En conclusion de son ouvrage, l’historien étasunien fait observer que « l’histoire des civilisations est encore et toujours le déroulement d’un drame environnemental ». Une façon comme une autre de réveiller la conscience de l’homme du XXIe siècle à l’heure du changement climatique, de l’émergence de pandémies nouvelles ? Sans doute, même s’il est vrai qu’aux préoccupations et aux angoisses d’une époque correspond une lecture du déclin de l’Empire romain.



    • Comment l’Empire romain s’est effondré. Le climat, les maladies et la chute de Rome, de Kyle Harper, éditions L’Harmattan, janvier 2019, 544 p., 25 €.

    https://reporterre.net/Climat-et-maladies-ont-fait-chuter-l-Empire-romain

    ***

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA VOIX DU CENTRE DU MILIEU

    QUELLE EST-ELLE?)

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    https://douceanarchie.tumblr.com/post/179750133081/

    bonne-nouvelle-pour-tous-les-fran%C3%A7aisil-ny-aur

    §§§

    https://www.pinterest.fr/pin/798544577656537134/?lp=true

    Lettre de remerciement

    d’un Gilet Jaune à Jupiter

    Quelques part en France, le 28 janvier 2019

    Cher Manu,

       Depuis maintenant 72 jours, les Gilets Jaunes tiennent les ronds-points et manifestent contre un monde injuste, un monde qui ne tourne plus rond, qui ne leur ressemble plus. Beaucoup t’incriminent, te critiquent, demandent ta démission. Les ingrats ! C’est oublier tout ce qu’ils te doivent. Je tiens à rendre à Jupiter ce qui appartient à Jupiter.

       Parce que c’est toi, Manu, qui as réussi à réveiller le peuple français. Toi qui, pourtant, appliques la même politique néolibérale débridée que tes prédécesseurs. Mais ce que tu as fait de beau, c’est que toi, tu as enfin assumé le mépris de classe, la condescendance et la haine du pauvre qui gangrènent le pouvoir depuis des décennies.

       Toi, tu as osé dire ce que tu pensais. On a pas eu besoin, comme avec François, d’une femme humiliée ou de journalistes sans scrupules. Les « rien », les « gaulois réfractaires », « cyniques » qui n’ont pas assez le goût de l’effort, tu nous l’as dit cash… Et ça nous a fait du bien ! Du bien car enfin les gens ont pu se foutre en rogne. Ils ont pu mettre un visage sur la souffrance qu’ils ressentaient au quotidien. Ton visage, juvénile et prétentieux. Le visage d’un petit mégalomane qui ne se cache plus pour cracher d’en haut sur les gens d’en bas.

       L’ennemi sans nom et sans visage que voulait combattre François, cette finance vampirisante, cette oligarchie méprisante, tu as su les incarner. Elle en a maintenant un de nom, de visage. Et c’est quand on peut donner un nom à son ennemi qu’on peut enfin le combattre.

       Manu, grâce à toi, nous avons identifié l’ennemi. En 72 jours, j’ai pu rencontrer des gens que je n’aurais jamais pu rencontrer avant. Des gens qui restaient cloîtrés chez eux, dans leur souffrance et leur angoisse du lendemain, et qui se laissaient aigrir petit à petit par la solitude et la misère. Ces gens là sont sorti, de chez eux, de leur résignation, et se sont réuni pour ne plus subir. Ils ont repris l’espace public, leur espace, sur les places, sur les ronds-points.

       Manu, grâce à toi, les invisibles sont redevenus visibles. J’ai vu des gens parler politique, sans honte et sans sentiment d’infériorité. Des gens de tous bords, des gauchos, des droitars, des gens se disant « apolitiques ». Je les ai vu échanger, se confronter, s’engueuler, parfois tomber d’accord, d’autres fois tomber d’accord sur leurs désaccords. J’ai vu une conscience collective naître, des consensus se faire, des revendications politiques émerger. J’ai vu un peuple reprendre en main la chose publique, la res publica, la République.

       Manu, grâce à toi, les Français ont recommencé à faire de la politique.  J’ai vu en manifestation des gens que je ne voyais jamais avant. J’ai vu tous ces gens choqués par la répression policière, une répression qu’ils vivaient pour la première fois, qu’ils ne comprenaient pas, eux qui étaient simplement venus demander le droit à une vie décente. Ils étaient beaucoup, avant, à soutenir la répression dans les cités, dans les manifs de gauchistes ou sur les ZAD. Beaucoup ne le feront plus, car ils ont compris que toute dissidence, si légitime et juste qu’elle soit, est réprimée avec force.

       Manu, grâce à toi, les gens on compris que tous vos privilèges ne tiennent que par la peur et la violence. J’ai rencontré un Catalan, une Polonaise, un Brésilien, des Belges, des Espagnols, des Hongrois. Tous nous regardent avec attention, admiratifs et inquiets en même temps, et curieux de voir la suite. Car ils connaissent l’Histoire, et ils savent que se qui se passe en France peut très vite influencer le reste du monde.

       Manu, grâce à toi, les Français se rappellent de leur histoire insurrectionnelle. Pour tout ça, Manu, je tiens sincèrement à te remercier.

       Mais malheureusement, comme les bonnes actions n’effacent pas les mauvaises, tu dois savoir qu’au moment venu, tu devras répondre de chaque œil explosé, de chaque main arrachée, de chaque pied en bouillie. Tu devras répondre de chaque acte de violence policière gratuit, de chaque arrestation arbitraire, de chaque condamnation abusive. Tu devras répondre de la mort de cette vieille dame à Marseille, touchée par un éclat de lacrymo dans son propre appartement. Tu devras répondre du coma de ce pompier, tombé sous les balles de LBD à Bordeaux.

       Car c’est ça, être Jupiter. C’est assumer ses responsabilités quand arrive l’addition. 

    Un citoyen français

    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/lettre-de-remerciement-d-un-gilet-212197

    §§§

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE RIEN VOIR DE CE QUI

    NE DEVRAIT PAS ÊTRE VU)

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    (Sans paroles)

    (Source: k-i-l-l-e-r-s, via loveageorge)

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    "Je vois, on est d'humeur taquine aujourd'hui"

    (Source: simplyblackandwhiteerotic, via simplyblackandwhiteerotic)

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    (Sans paroles)

    (Source: prettybricky, via addictve)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA VIE NE SERAIT-ELLE

    QU'UN SENS GIRATOIRE?)

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    http://universeofchaos.tumblr.com/post/182481200958

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    Image associée

    http://cgtpoleemploihn.canalblog.com/archives/2015/05/20/32088824.html:
     
    Le président Georges Gilles de la Tourette

       Il ne peut pas s’en empêcher. Devenu constitutionnellement président de TOUS les Français, il rejette les : pauvres, fainéants, illettrées, alcooliques, gens de rien, fouteurs de bordel, gaulois réfractaires, Bretons maffieux, déconneurs. Ainsi insultés, les Français le haïssent.

       Alors il promet : « Je ne vais plus parler comme ça ». Et aussitôt, il fustige le gilet jaune « Jojo » qui prétend s’exprimer dans les médias.

       Pourtant « Jojo », c’est le peuple en jaune dans lequel 7 à 8 Français sur 10 se reconnaissent ! Mais lui, Manu l’Eborgneur, il n’aime que Bribri-Marie-Antoinette (1) et il ne fréquente que Neuilly-Auteuil-Poissy, les foulards rouges-Hermès, les bases militaires, un sous-marin, un porte-avion, une caserne de CRS (où il se sent protégé de « la foule haineuse ») et les salles de fêtes villageoises où des maires choisis sont entassés, filmés, impressionnés : otages.

       Et il croit parler aux Français. Ah, oui, vraiment, Macron n’est pas réformable !

       Théophraste R. (Fils d’un charretier et d’une poissonnière, bordel, quel merdaillon, ce banquier !).

       PS. A déguster aussi, son jugement méprisant sur le parler des boxeurs et des gitans.

       Note. (1) En Egypte, Brizitte arborait des baskets Vuitton égayés d’un revêtement d’or sur l’arrière et valant plus de 600 €. Comme quoi, le jaune, ça habille bien, me fait remarquer madame Jojo, chaussée de bottes en caoutchouc au rond-point des Quatre vents.

    https://www.legrandsoir.info/

    ùùù

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE BIEN EST SOUVENT

    DIFFÉRENT DU BON)

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    "M'sieur l'patoquet... Je vous ai fait une bonne boisson

    empoisonnée... Vous m'en direz des nouvelles..."

    Franz von Stuck, Tilla Durieux Depicting Circe, 1913. 

    http://chatoyantstone.tumblr.com/post/182361121523/theartsyproject-franz-von-stuck-tilla

    ***

    https://www.lexpress.fr/culture/livre/mafalda-50-ans-et-toutes-ses-dents_1318505.html

    Le président 2.0 (Pagina12)

       Le 30 janvier 2019 a confirmé le caractère inédit du champ où se trouve le Venezuela : une nuée de caméras du monde entier à la recherche du “président de transition Guaidó” dans une ville qui aurait dû déborder de sympathisants pour voir exaucé leur désir de voir le “nouveau président” se trouver là où il devrait être, c’est-à-dire au Palais Présidentiel de Miraflores. La réalité, une fois de plus, a déconcerté ceux qui y croyaient : quelques poignées – littéralement – de manifestants circonscrits aux quartiers riches et une courte apparition de Guaidó entouré d’une cinquantaine de personnes, à l’Hôpital de l’Université Centrale, entouré par un peu moins d’une centaine d’étudiants et de professeurs en médecine, vieux antagonistes des politiques de santé gratuite pour la majorité sociale. Les journalistes des grands médias se regardaient sans comprendre.

       Tout ça pour ça ? Les médias ont dû se contenter de quelques plans serrés. Après quoi Guaidó a écrit sur son compte Twitter : “Aujourd’hui #30Janvier, nous, vénézuéliens, sommes sortis à nouveau pour élever notre voix, nous retrouver dans la rue et démontrer que nous pouvons changer le pays”. Un peu plus tôt il avait remercié pour son appel téléphonique Donald Trump lequel à son tour avait twitté pour célébrer “la mobilisation massive”.

       La distance entre la construction internationale des médias, des réseaux sociaux, et ce qui se vit dans le pays, est immense. Il ne se passe pas ce qui devrait se passer une semaine après l’autoproclamation. Guaidó n’a pas de territoire, ni de reconnaissance interne, ne commande à personne, n’éveille pas l’appui qu’il devrait éveiller, se retrouve plus proche du ridicule que du pouvoir. L’expression vénézuélienne la plus exacte pour le qualifier serait “pote de humo”, “boîte à fumée”.

       Ce même 30 janvier, le Parlement Européen a avancé dans son refus de reconnaître Nicolás Maduro, en affirmant à travers Antonio Tajani, que Guaidó est devenu “le seul interlocuteur”, et qu’à partir d’aujourd’hui il serait reconnu comme président. De concert, les salons diplomatiques ont poursuivi leur courbe putschiste, avec la réunion de Julio Borges, député qui a fui la justice, et plusieurs sénateurs états-uniens. Borges assumera la représentation du “gouvernement de Guaidó” auprès du Groupe de Lima (gouvernements néo-libéraux latino-américains).

       Le contresens devient évident. Toute personne honnête et dotée de sens commun qui parcourt Caracas se rend compte que le Venezuela n’est un pays en faillite où une partie de la population aurait décidé de se donner un nouveau président, et que ce “nouveau gouvernement” n’a pas de réalité sur place.

       Ce hiatus révèle deux points centraux. En premier lieu, il corrobore que la construction de Guaidó a été conçue dès le début depuis l’extérieur à travers une puissante opération communicationnelle et politique. Il ne faut pas chercher pour l’heure de réponses sur le plan national pour comprendre ce qui peut venir. Les maigres annonces qu’a faites Guaidó sont destinées à l’international : nommer des représentants dans différents pays, recevoir des appels depuis les Etats-Unis, annoncer qu’on se prépare à recevoir leur aide humanitaire.

       Cela signifie que le plan et les hypothèses doivent être recherchés dans les couloirs de la Maison Blanche. Chaque jour vient renforcer cette thèse. La décision et le schéma se trouvent à l’extérieur. Comment la droite en est-elle arrivée là ? Il faudrait mener une analyse sur les dernières années, l’accumulation d’échecs politiques et les matrices politico-culturelles issues de décennies et de siècles. Il faudrait aussi analyser la politique actuelle des Etats-Unis vis-à-vis de l’Amérique Latine, sa nécessité de construire un contrôle sans failles avec des gouvernements comme celui de Mauricio Macri ou d’Iván Duque en Colombie, dans un contexte de batailles géopolitiques corrélées dans le continent dans le champ des investissements.

       Par ailleurs le contexte national se caractérise par une haute instabilité. Le calme revenu depuis le 23 janvier ne signifie pas que la droite ne peut pas relancer une série d’actions. Le plus probable est qu’elle le fera quand l’ordre arrivera. Cela se produirait sous deux dimensions.

       La première se nouerait à travers sa base sociale la plus active, avec laquelle la droite a scellé un pacte dangereux : elle ne réussit à la convoquer que pour des actions visant à chasser Nicolás Maduro du Palais présidentiel. Ses autres activités politiques génèrent des sifflets, des refus, un manque de participation d’une base déçue par ses leaders. Cette base d’appui ne répond plus qu’aux appels au coup d’Etat. Elle le sait et c’est une partie de la négociation que mène Guaido en fonction de l’attente qu’il a créée et des logiques construites lors des tentatives de coup d’Etat antérieures (2002, 2014, 2017..)

       La deuxième impliquerait d’activer des groupes armés dans les quartiers populaires. Selon les enquêtes réalisées à l’intérieur de ces territoires et selon les sources officielles, le prix par personne et par nuit pour sortir et monter un foyer de violence, est de 30 dollars. Cela, dans les zones où on cherche à générer un appui populaire, un soulèvement qui jusqu’à présent ne s’est produit nulle part, afin d’exploiter les images instantanément et intensément à travers les réseaux sociaux. Un foyer de violence furtif et converti en tendance sur Twitter possède un haut impact sur la base sociale que cherche à convoquer Guaidó, lui-même co-organisateur des violences d’extrême droite de 2017 caractérisées entre autres par les lynchages d’afrodescendants, brulés vifs.

       Par contre, dans d’autres territoires, où l’objectif a été d’affronter de manière armée les forces de sécurité de l’Etat – avec grenades, armes courtes et longues – le prix fut environ de 50 mille dollars, à répartir ensuite au sein de la bande sous contrat.

     Ces scénarios pourraient se reproduire au moment où la droite décide de les réactiver – ce qui ne signifie pas qu’ils seraient couronnés de suc cès. La violence fait partie intégralement du schéma de siège et d’assaut. Pour comprendre comment elle est calibrée, il faut la corréler avec les temps fixés pour atteindre l’objectif. Pour la droite le danger peut être d’épuiser sa base sociale, ou le refroidissement pur et simple si Guaidó persiste dans le manque de directives claires, dans l’inconsistance et dans l’incapacité de dire quoi que ce soit.

       La position conjointe des gouvernements du Mexique et de l’Uruguay tranche avec ce contexte : ils convoquent une réunion internationale le 7 février pour aborder le thème du Venezuela. Le dialogue semble être la seule manière de désamorcer la tension explosive qui monte grâce à la complicité active de gouvernements, des grands médias et de forces souterraines. Sinon, quoi ? Maduro ne démissionnera pas. La guerre ouverte avec des mercenaires et paramilitaires ?

       Ceux qui mènent le conflit contre le Venezuela se rapprochent de limites dangereuses. Guaidó, le premier président 2.0, une fiction réelle, ne semble qu’un pion dans le schéma qui l’a placé à cet endroit.

    Source : https://www.pagina12.com.ar/171940-el-presidente-2-0

    Traduction : Thierry Deronne

    https://www.legrandsoir.info/le-president-2-0-pagina12.html

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    Benoît Barvin


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