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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'AMOUR EST

    À LA FRONTIÈRE 

    DE L'INDICIBLE)

    ***

    (L'affaire de la chaise meurtrière fut promptement bouclée)

    Robert Maguire aka R.A. Maguire aka Robert A Maguire (American, 1921-2005, b. NJ, USA)

    - The Damned Lovely by Jack Webb, 1955, Signet 1233  Pulp Covers

    http://redlipstickresurrected.tumblr.com/post/168167565855/

    robert-maguire-aka-ra-maguire-aka-robert-a

    ***

    http://www.lanaturedanslapeau.fr/non-aux-pesticides-rapportez-les-en-magasin/

    Pesticides : à quand des mesures

    contre les agriculteurs voyous ?

       Souvenez vous, en 2008, le « fameux » Grenelle de l’environnement, ou plutôt, fumeux. Jugez plutôt. On nous annonçait une réduction de moitié des pesticides, et l’interdiction de certaines substances dangereuses.

       A l’aube de 2018, qu’en est-il ? On en utilise de plus en plus. Des pesticides interdits se retrouvent régulièrement et ne parlons même pas des controverses qui finissent systématiquement par des réautorisations ! On doute ? Peut-être que c’est cancérigène ? Peut-être que ça détruit tout les écosystèmes en plus de nous empoisonner lentement mais sûrement  ? Allez, c’est reparti ! 18 mois de plus pour le glyphosate (qui compose le round up, le plus grand destructeur du monde) dans un premier temps, et maintenant, c’est 5 ans  !

       Mais qu’on se rassure ! Nos gouvernements prennent les choses en main, c’est promis. A grands coups de réunions et de prévention.

       Le problème, c’est que ce ne sont pas les particuliers qui posent problème, ni les collectivités, ou tout du moins, plus, parce qu’elles ont récemment et rapidement modifiés leur gestion des zones vertes et ont, pour la plupart, bannis ou tout du moins largement diminué leur utilisation de pesticides. Du côté des citoyens, certes, il reste encore à faire, de nombreux jardiniers continuent d’utiliser des biocides, mais leur surface étant minime, ce ne sont pas eux qui ont le plus gros impact.

       Le plus gros impact, les utilisateurs #1 des biocides, ce sont les agriculteurs. Et quelles sont les mesures pour qu’ils réduisent leur utilisation de pesticides ? Aucune. Au contraire même, puisque le modèle agricole, basé sur la Politique Agricole Commune, est largement basé sur le productivisme, qui oblige à user et abuser d’engins lourds (tracteurs), à traiter de grandes surfaces (monocultures), ce qui va forcément attirer les espèces consommant ces denrées (donc utilisation des biocides).

       Des alternatives existent (notamment la permaculture et tout ses dérivés), mais elles ne sont pas du tout valorisées : bien souvent, aucune aide n’existe pour se lancer dans ce genre de production. Bien sûr, ces alternatives modifieraient profondément la production agricole, mais, et alors ? L’agriculture actuelle, dite conventionnelle, est à mille lieux de l’agriculture standard d’il y a un siècle, et pourtant, elle l’a rapidement remplacé. Mais à quel prix ?

       Année après année, on se plaint que nos rivières soient de plus en plus polluées, nous disposons de cartes et de données qui nous renseignent précisément sur l’utilisation des pesticides, et après ? Rien. Nous savons que nos rivières sont polluées, parfois par des produits interdits, mais à part faire de jolies cartes pour faire le buzz d’un jour, ça n’ira pas plus loin. Pourtant, avec ces cartes, on pourrait facilement repérer les agriculteurs pollueurs, ceux qui utilisent trop de produits ou ceux qui utilisent des produits interdits. On pourrait les repérer, les verbaliser, faire des exemples pour que la pollution aux pesticides se stabilise ou mieux, diminue. Mais nous ne le faisons pas. Pourquoi ? Aller demander aux décideurs… Et aux lobbys qui les financent. 

    https://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/pesticides-a-quand-des-mesures-199294

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (DÉLIRE DU JOUR:

    L'AMOUR TOUJOURS)

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    "Guili guili"

    http://nadchris34.tumblr.com/post/168160417729/namk1-sent-by-luckyhome01

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    "Tu restes comme ça, hein? Tu bouges pas d'un poil...

    Sinon..."

    http://nadchris34.tumblr.com/post/168160805759

    ùùù

    http://nadchris34.tumblr.com/post/168083573954

    ùùù

    Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (DIRE ET FAIRE

    VIENNENT DE LA

    MÊME FAMILLE

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    https://www.pinterest.fr/pin/305470787201545716/

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    https://www.pinterest.fr/pin/314829830179608897/?lp=true

    Des néonazis italiens intimident

    une association de soutien aux migrants

    Carole Lyon

       Mardi 28 novembre, vers 21 heures, des membres de Como Senza Frontiere (“Côme sans frontières”), un réseau d’associations d’aide aux migrants, étaient réunis pour une réunion quand une quinzaine de jeunes hommes au crâne rasé et au blouson noir ont interrompu leur discussion. “Une irruption dans le pur style squadriste”, écrit La Repubblica, évoquant les groupes paramilitaires qui ont accompagné la montée du fascisme dans les années 1920.

       Située à la frontière suisse, Côme est particulièrement concernée par la question des routes migratoires, rappelle le journal. Quant aux “squadristes” qui ont fait irruption, il s’agissait de membres de l’organisation d’extrême droite Veneto Fronte Skinhead, un mouvement né en 1986 et qui a été “l’un des premiers à importer en Italie la sous-culture skinhead”. Ils se sont déployés autour de l’équipe et un porte-parole a entrepris de lire un texte réclamant la “fin de l’invasion” des migrants et de ceux qui leur viennent en aide, et dénonçant le “remplacement” du peuple européen. “Vous pouvez maintenant reprendre vos discussions sur la manière de détruire notre patrie et notre ville”, a-t-il conclu, avant de tourner les talons avec sa bande. D’après la police, indique encore La Repubblica, ils seront poursuivis, et certains d’entre eux ont déjà pu être identifiés grâce aux images, enregistrées par une association et largement diffusées. (...)

       (...) Avec leur action, ces skinheads “effraient, mais ne font pas peur”, commente Massimo Gramellini dans le Corriere della Sera. “Ils aimeraient bien, mais ils n’y parviennent pas.” L’éditorialiste trouve “pathétiques” ces “gamins” qui ont l’air de “figurants dans un film de série B”, et dont le porte-parole “lit un texte qui semble écrit par un autre, en butant sur des mots trop grands pour lui”Pour le codirecteur de La Repubblica, en revanche, il ne faut pas s’arrêter à l’amateurisme de ces skinheads, ni au calme apparent de l’assistance : “Ils n’ont pas pour objectif de frapper physiquement, mais d’effrayer les esprits. D’interrompre la vie démocratique du pays en surgissant de nulle part.” Ce qui est en train de se passer rappelle les années 1920, quand on répétait encore qu’il n’y avait aucun danger. Que tout était normal. Qu’il ne s’agissait que de groupes isolés.”

       L’épisode de Côme, estime Tommaso Cerno, est encore plus préoccupant que la situation d’Ostie, où le mouvement néofasciste CasaPound a prospéré sur les décombres d’une politique corrompue et s’acoquine avec des clans mafieux. “Ce qui est inquiétant dans ces images, insiste-t-il, c’est précisément leur normalité. Le conformisme de ce groupe de néonazis qui se sentent pleinement en droit d’agir au grand jour. […] Cette scène est surréaliste, et elle est destinée à se reproduire.”

       “Regardez bien les visages de ces 15 jeunes hommes”, abonde La Stampa. “Il faut bien les regarder, parce qu’ils sont l’avant-garde d’un mouvement qui est en train de s’étendre rapidement, qui se meut et s’articule là où la politique traditionnelle est restée muette.” Pour l’éditorialiste, cette montée de la xénophobie est la même que celle qu’on observe en Hongrie, en Pologne, et ailleurs en Europe, et elle doit nous alerter. Il avertit, à nouveau, en conclusion : “Regardez-les bien”.

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SAURAS-TU TROUVER LA

    SORTIE DU DÉDALE 

    DU MALHEUR?)

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    "Toi et ta radinerie...

    - Je ne suis pas radin, mon Amour, simplement économe"

    "Cet excellent cruciverbiste était crudivore". Jacques Damboise in "Pensées d'avant longtemps".

    http://nadchris34.tumblr.com/post/167771701094

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    "Cet excellent cruciverbiste était crudivore". Jacques Damboise in "Pensées d'avant longtemps".

    http://www.gagdz.com/kabylie-31-ans-apres-printemps-berbere/

    Maroc :

    la fièvre berbère

    d’un peuple guerrier

    Michel Lhomme ♦
    Philosophe, politologue

       Depuis des mois, et sans que les médias français ne s’y intéressent alors que nous sommes proches et que surtout des milliers de franco-marocains vivent sur notre territoire, le Rif – et particulièrement la région d’Al Hoceima – est, sinon en état d’insurrection, au moins dans un état de rébellion ouverte.

       Qui connaît ou a entendu parler effectivement en France du Hirak, nom de ce mouvement de contestation inédit sous Mohammed VI, né il y a près d’un an dans le Rif au lendemain de la mort d’un jeune poissonnier ? Un jeune marocain nous disait récemment que les moukhabarat [littéralement en arabe, les informateurs] sont présents actuellement dans toutes les réunions culturelles marocaines pour déceler en France un quelconque soutien indirect à la rébellion. En octobre, la gauche unitaire européenne (GUE) avait organisé au Parlement européen un colloque sur le « Hirak chaabi », le mouvement populaire qui secoue le Rif, au nord du Maroc, cette région rude qui a toujours été historiquement turbulente puisque les Rifains sont des guerriers nés.

       Ils infligèrent en particulier de sévères défaites aux Espagnols dans la guerre du Rif. Lorsque  Abd El-Krim se révolta contre les Espagnols, il laissa plus de 10 000 morts parmi eux. Cela leur valut plus de cinq années de représailles au gaz sarin (fourni par l’Allemagne). Au départ des Espagnols, en 1956, les Rifains refusèrent l’allégeance inconditionnelle à Rabat, ce qui leur coûta 8000 morts en 1958. A l’époque du Maroc Espagnol, ce sont les Rifains encore qui fournirent des combattants – les légendaires Regulares – aux troupes nationalistes  lors de la croisade contre les Rouges et peu le savent mais jusqu’à sa mort, le général Franco fut protégé par une Garde maure majoritairement composée de Rifains.

       Ce  rappel historique devrait  nous alerter sur ce qui se passe aujourd’hui dans le Riff marocain et surtout ne pas le prendre à la légère.

       Or cela fait  bientôt un an, depuis la mort du jeune Mohcine Fikri  dans la petite cité balnéaire d’Al-Hoceima, que le « Hirak » souffle sur les villes et les villages de cette région marginalisée par le pouvoir central, enclavée entre la mer Méditerranée et les montagnes de l’Atlas. Or qui connaît aujourd’hui la nature de ce mouvement, ses militants, ses revendications – du travail, des routes, des hôpitaux, des écoles, une université ? Qui sait que ce mouvement social et identitaire est réprimé quotidiennement avec des arrestations violentes ?

       Cet été, début août, des affrontements entre les forces de l’ordre et les manifestants  ont fait une centaine de blessés dont deux dans un état grave. Nasser Zefzafi, leader de cette contestation populaire est en prison depuis mai dernier et son arrestation n’a fait que renforcer la détermination des militants du mouvement Hirak, mouvement dont le nom signifie « la mouvance ». Le signe de ralliement de Hirak est la main levée, les trois doigts du milieu au garde à vous. C’est le symbole amazigh, au pluriel imazighen, « les hommes libres » c’est-à-dire le vrai nom des Berbères.

       En fait, au fil des mois, le mouvement s’est non seulement durci mais a mûri. Il est aujourd’hui plus politique et identitaire que jamais. Avec le temps et dans l’enlisement, il s’islamise aussi quelque peu (emprise indirecte inévitable des Frères Musulmans par l’intermédiaire de la solidarité des mosquées alors qu’au départ, le mouvement était plutôt laïc et uniquement social). Jusqu’alors, jamais le Hirak ne s’en est pris  ouvertement à Sa Majesté Mohamed VI qui est Amir al Mounine, le « commandant des Croyants ». C’est le pouvoir, le maghzen qui est dénoncé pour corruption.

       Reste une inconnue : les liens du Hirak avec la drogue. Le Rif dont presque tous les organisateurs  de l’attentat de Barcelone étaient originaires est la région qui fait vivre  tout le Maroc avec la culture du haschisch.  Le «cerveau» de l’attentat de Barcelone, l’imam de Ripoll, Abdelbaki es-Satty était né en 1973 à Tinghaya, petit hameau situé à plus de 2000 mètres d’altitude, dans les environs de Bab Taza, au cœur du Rif marocain (région de Chefchaouen). Tous les jeunes qui l’accompagnaient provenaient aussi du cœur de l’un des plus grands centres internationaux de production de cannabis (le «kif») là où il faut savoir se taire, mentir, détourner l’attention, se protéger, négocier, corrompre, pour pouvoir trafiquer.

       Les trafiquants rifains sont donc habitués depuis des lustres à la gestion des filières et des planques, au maniement des armes et surtout à l’argent de la drogue. Leurs transporteurs traversent l’Espagne, franchissent la frontière en Catalogne, remontent jusqu’à Paris, Bruxelles, Amsterdam, Zurich ou Berlin. La drogue endort les banlieues et sert surtout d’économie parallèle de substitution. On sait que l’imam de Ripoll avait été condamné en 2010 à quatre ans de prison pour trafic de kif, kif qui provenait des plantations de sa propre mère.

       Le Hirak ne serait-il pas la face sociopolitique d’une classique lutte de cartel ? Les Berbères ne seraient-ils pas aujourd’hui assez puissants pour prendre en main directement le trafic sans les intermédiaires arabes de Rabat ou de Marrakech ? Ou en tout cas, ne réclament-ils pas en fait une certaine part du trafic et surtout de pouvoir poursuivre sans impunité l’économie illégale? En tant que leader autoproclamé du  mouvement du 18 septembre pour l’indépendance du Rif, le baron de la drogue Saïd Chaôou, a officiellement saisi l’ONU et a sollicité l’instance internationale à mettre tout en œuvre pour que le « peuple du Rif puisse recouvrer son indépendance selon le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

       Le pouvoir central est loin d’être inactif : éclairage des rues, construction d’un hôpital, finalisation d’une voie express, multiplication des liaisons aériennes ou encore reprise de la construction d’un théâtre. Autant de travaux relancés dans l’urgence cette année à Al Hoceima pour répondre aux revendications des habitants qui réclament aujourd’hui avant tout la libération de tous les détenus et surtout de leur grand leader, Nasser Zefzafi.

       Autre fait notable et qui a beaucoup surpris: une partie du gouvernement marocain a été limogée fin octobre manu militari pour ne pas avoir mis promptement en œuvre le projet de désenclavement de la ville d’Al-Hoceima, foyer de la contestation dans le Rif. C’est une décision sans précédent du roi Mohamed VI en 18 ans de règne, une réponse martiale aux dysfonctionnements et aux retards pris dans le programme de développement d’Al-Hoceima, épicentre du Hirak.

       Le roi suivra-t-il Mohcine Fikri, le jeune vendeur de poisson broyé par un camion-benne. Deviendra-t-il  aux yeux des Berbères marocains l’icône de la lutte contre la hogra (le « mépris » en arabe dialectal marocain), mais aussi l’humiliation et l’injustice envers la population) ?

    https://metamag.fr/2017/11/30/maroc-la-fievre-berbere-dun-peuple-guerrier/

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA LUMIÈRE DE

    TON REFUGE T’ÉCLAIRE)

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    "Soizic, t'es où?"

    http://nadchris34.tumblr.com/post/167877113614

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    https://www.pinterest.fr/pin/330662797631635404/?lp=true

    Nicolas Hulot : trahison et coming-out

    pro-Linky en direct sur France-Inter

     Quelques personnes naïves croyaient encore que Nicolas Hulot, désormais ministre, allait prendre ses responsabilités en s'opposant au scandale (*) du déploiement des compteurs Linky…

       Le doute a été définitivement levé vendredi 1er décembre dans la matinale de France-Inter puisque le néo-ministre a signalé que, "après avoir envisagé de refuser Linky pour son propre logement", il soutenait désormais le déploiement du compteur communicant. Notons d'abord que M. Hulot avait des velléités de refus du Linky pour lui-même… alors même que sa Fondation demandait carrément l'accélération du déploiement de ces compteurs (**).

       Les auditeurs ont vainement espéré que l'animateur Nicolas Demorand demande au ministre si sa position n'était pas dictée par ses liens anciens avec EDF (maison mère d'Enedis, le distributeur qui installe les compteurs Linky), parrain historique et généreux de la Fondation Nicolas Hulot…

       Toujours est-il que, profitant de son passage à la radio, M Hulot a fait savoir qu'il s'était rallié au programme Linky, sans donner la moindre explication à ce reniement. Pour en savoir plus, il est donc utile de se reporter au courrier (***) que le ministre a récemment envoyé à un maire qui lui avait écrit à propos du Linky.

       On note d'abord dans ce courrier de vulgaires éléments de promotion pour Linky comme "un client ayant refusé la pose d'un compteur communiquant (sic) ne pourra prétendre à bénéficier des avantages tarifaires qu'il propose" : non seulement M. Hulot tente de réduire le citoyen au simple rang de "client" mais, loin de s'alarmer des graves dangers démocratiques et environnementaux du programme Linky, il abaisse son rôle de ministre à celui de VRP d'un programme industriel.

       Par ailleurs, M Hulot prétend de façon mensongère que "le gestionnaire du réseau est le propriétaire du compteur" alors que même ce gestionnaire, Enedis, n'ose plus le prétendre et reconnaît que les compteurs d'électricité appartiennent aux collectivités locales (en l'occurrence aux municipalités).

       Dans son courrier, M. Hulot ne répond en rien aux objections soulevées à propos du programme Linky et des méthodes injustifiables (violence, intimidation, mensonges) utilisées par Enedis et ses sous-traitants pour imposer ce compteur à d'innombrables citoyens qui n'en veulent pas. Au contraire, il reprend mécaniquement la plupart des arguments avancés par Enedis pour tenter de justifier son programme et ses méthodes.

       Par exemple, le ministre veut nous faire prendre pour argent comptant les belles promesses d'Enedis et de la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) concernant la collecte d'innombrables informations sur notre vie privée qui est rendue possible par le compteur Linky : selon M Hulot, la communication de ces informations "ne peut avoir lieu sans l'autorisation préalable de l'usager".

       Or chacun sait bien que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent : à partir du moment où le compteur espion Linky sera installé, il suffira de quelques minutes à n'importe quel gouvernement - à commencer par celui de M Hulot - pour décréter que, finalement, ces informations seront utilisables sans limitation, que ce soit à des fins commerciales ou policières. En réalité, la seule façon d'être sûr de ne pas être espionné par son compteur est d'avoir un compteur ordinaire et non un Linky.

       De même, le ministre se satisfait sans discussion des "garanties" avancées à propos des ondes électromagnétiques par des agences d'Etat (ANFR, ANSES)… qui oublient consciencieusement que, de l'aveu même d'Enedis, le système Linky est évolutif : comme pour la téléphonie mobile, les protocoles utilisés sont déjà passés du CPL G1 au CPL G3 (lequel n'a bien sûr pas été étudié) en attendant la suite.

       De toute évidence, M. Hulot fait partie des gens non informés en matière d'environnement puisqu'il croit que tout danger est écarté lorsque les nuisances "sont inférieures aux plafonds prévus par les normes sanitaires: en réalité, ces "plafonds" n'ont jamais protégé personne et ces belles "assurances" font furieusement penser à celles avancées pendant longtemps dans les dossiers dramatiques du tabac, de l'amiante, de la radioactivité, des pesticides…

       Par ailleurs, le ministre reprend mot pour mot l'argumentation d'Enedis selon laquelle les délibérations municipales s'opposant au déploiement des compteurs Linky seraient "entachées d'illégalité".

       Non seulement l'affaire est très loin d'être tranchée sur le plan juridique mais, quand bien même ce serait vrai, le ministre devrait s'indigner d'un tel déni de démocratie et non se joindre aux ennemis de la démocratie locale. Même si son courrier n'en fait pas état, il est probable que M Hulot justifie le programme Linky sur le plan écologique par les prétendues "économies d'énergie" promises par Enedis. Or seuls les naïfs peuvent croire qu'EDF, qui vit en nous vendant de l'électricité, a autorisé sa filiale a installer des compteurs pouvant réduire la consommation.

       La réalité est que, au contraire, le programme Linky est un véritable désastre écologique : il consiste à détruire 35 millions de compteurs ordinaires en parfait état de marche et les remplacer par 35 millions de Linky. Ces derniers ont une durée de vie beaucoup plus courte (officiellement 15 ans, en réalité 5 à 7 ans) et ils nécessitent pour leur fabrication, outre des milliards d'euros pris sur nos factures d'électricité, d'immenses quantités de matières premières et d'énergie.

       Il s'agit donc d'un des pires programmes d'obsolescence programmée, ce qui ne semble hélas pas du tout alarmer le ministre prétendu écologiste. La réalité est implacable : outre les exactions menées par les sous-traitants d'Enedis contre les citoyens de France, ces derniers subissent les nombreux problèmes causés par l'installation des compteurs Linky : incendies, installations qui disjonctent jusqu'à 30 fois par jour, appareils qui dysfonctionnent ou "grillent" carrément, factures qui s'envolent sans raison, etc.

       Linky est donc un programme à la fois anti-social et anti-écologique, et il est soutenu tant par Hulot que par son "patron" Macron. Les citoyens de France doivent continuer à s'organiser pour résister : des centaines de collectifs Stop-Linky naissent partout sur le territoire, le nombre de communes opposées à ces compteurs ne cesse de croître, des procédures en justice sont lancées. Comme c'est déjà le cas par exemple au Québec, il est possible de mettre en échec le programme Linky et de préserver ainsi nos droits et notre environnement… malgré la trahison de M. Hulot.

    (*) Toutes les bonnes raison de refuser les compteurs Linky : http://refus.linky.gazpar.free.fr

    (**) http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/contribution-la-table-ronde-sur-lefficacite-energetique

    (***) http://refus.linky.gazpar.free.fr/COURRIER-HULOT-BORDALO.pdf

    https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/nicolas-hulot-trahison-et-coming-199248

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CHAQUE INSTANT

    LA TOMBE T'OUVRE

    SES PORTES)

    ¤¤¤

    "T'es dingue! Facebook va censurer tes seins!"

    whatucravin:

    ¤¤¤

    "Jenny! Tu t'es encore trompée de paire de...

    Ah, heu, pardon? J'avais pas compris...

    - Pauvre type!"

    (Source: palumbocathy)

    ¤¤¤

    "T'es une marrante, Sophie... Si si, je t'assure..."

    (Source: domquixotedospobres, via ollebosse)

    ¤¤¤

    Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LABOURER LE MALHEUR

    NE DONNE AUCUN FRUIT)

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    "Démarche sans contrainte,

    Oh Mon Aimée,

    Déesse de mes pensées"

     walk cycle by Pierre Rutz

    $$$

    https://pepscafeleblogue.wordpress.com/tag/economie/

    Moins d’impôts, plus de croissance?

    Le “ruissellement” à l’épreuve

    aux États-Unis

     Gabriel Hassan

       Trump promet que ce sera “la plus grande baisse d’impôts de l’histoire du pays”. Paul Krugman, le Prix Nobel d’économie et chroniqueur du New York Times, y voit plutôt “la plus grosse arnaque fiscale de l’histoire”. La réforme fiscale qui pourrait être votée par le Sénat ce vendredi 1er décembre est de première importance et divise profondément le pays. Elle est aussi un test à échelle géante de la théorie du “ruissellement”, qui veut que les revenus des plus riches tirent l’économie.

       Si Trump a obtenu quelques succès depuis son élection (comme la nomination du juge Neil Gorsuch à la Cour suprême), le Congrès, pourtant dominé par les républicains, n’a voté aucune grande mesure de son programme. L’abrogation de l’Obamacare, la réforme de la santé de Barack Obama, a échoué à de multiples reprises. Aujourd’hui, écrit The New York Times, les républicains ont à portée de main “leur premier vrai succès législatif de l’ère Trump”.

       Le Sénat a commencé l’examen d’un texte qui “réduirait les impôts de 1 500 milliards de dollars sur dix ans, transformerait le code fiscal pour les entreprises et acterait de grands changements dans l’imposition des particuliers”résume le journal new-yorkais. Le taux d’impôt pour les entreprises serait notamment ramené à 20 %, contre 35 % actuellement.

       Les sénateurs doivent voter ce vendredi. Mais, alors que les voix nécessaires semblaient en passe d’être acquises, les leaders républicains se voient forcés d’amender le texte pour convaincre des élus réticents face à la perspective d’une hausse du déficit budgétaire, signale Politico.

       Si le texte est approuvé, il devra ensuite être accepté par la Chambre des représentants (qui a déjà voté son propre texte le 16 novembre) ou faire l’objet d’une négociation entre les deux chambres du Congrès. Les républicains, qui ont utilisé une procédure accélérée dite de “réconciliation”, veulent que la loi soit envoyée au président avant Noël.

       The New York Times, entre autres, dénonce le caractère précipité des débats sur une loi fourre-tout, qui pourrait affecter de nombreux aspects de la vie aux États-Unis, dont la santé, l’éducation ou les services sociaux. “Le Sénat s’empresse de passer son projet de loi fiscale parce qu’il pue”écrit le journal en titre de son édito. Les républicains l’assurent : les réductions d’impôts vont tirer la croissance américaine, qui dépassera durablement les 3 %. Les entreprises, profitant de cette bouffée d’air dans leurs comptes, vont augmenter leurs investissements, leurs embauches et les salaires de leurs employés.

       Comme le note le Financial Times, c’est le retour de la théorie du “ruissellement” (trickle-down en anglais) de la richesse dans l’économie. Selon cette théorie, l’argent gagné par les plus riches et par les entreprises, placé dans des investissements productifs et dépensé, tire l’ensemble de l’activité économique et bénéficie in fine à tous. L’ancien leader républicain au Sénat, Trent Lott, déclare :

       “Je pense que si l’on ramène le taux d’impôt sur les entreprises à son juste niveau, si l’on baisse les impôts sur les particuliers et si les petites entreprises ne sont pas oubliées, nous aurons une explosion de la croissance. C’est arrivé après Kennedy, Reagan et Clinton.” Peu d’économistes sont convaincus par ce scénario. “Dans un récent sondage de l’université de Chicago, sur 38 économistes connus et issus de tout le spectre idéologique, un seul affirmait que les coupes d’impôts engendreraient une croissance économique significative”, explique The New York Times.

       Beaucoup voient cette réforme comme un simple “transfert de richesse aux entreprises et aux riches particuliers”, écrit le quotidien new-yorkais. De fait, “selon le Tax Policy Center – un think tank –, 60 % des bénéfices de la réforme iraient dans la poche des 1 % qui gagnent le plus”, note le Financial Times.

       En outre, les économistes s’inquiètent eux aussi de la hausse du déficit budgétaire fédéral, qui “contrebalancera les effets bénéfiques”, indique Alan Auerbach, de l’université de Californie à Berkeley. Pour l’économiste William Cline, du Peterson Institute for International Economics (un autre think tank), l’histoire ne plaide pas non plus en faveur de la théorie du “ruissellement”. “Il y a eu une forte réduction du taux d’impôt légal sur les entreprises, d’environ 50 % dans les années 1960 et 1970 à environ 35 % en 1988, mais peu de réponse au niveau du taux d’investissement des entreprises”, résume notamment le Financial Times.

       Les experts ne sont pas les seuls à être sceptiques. “Je n’ai pas l’impression que ce soit une réduction d’impôts pour les classes moyennes – c’est juste pour les riches”, déclare au Financial Times Roy Padilla, qui travaille à la plonge dans un hôtel de Las Vegas.

       D’après un sondage réalisé à la mi-novembre par l’université Quinnipiac, 16 % seulement des Américains s’attendent à une baisse de leurs impôts, et 61 % estiment que ce sont surtout les riches qui en bénéficieront. Et ce malgré les sommes dépensées par de gros lobbies dans des campagnes publicitaires et des appels aux électeurs dans certains États, précise le journal britannique. “Le ruissellement économique, ça ne marche pas”, tranche Casey Jones, fondateur d’une brasserie en Virginie. “Quoi qu’il advienne de la réforme fiscale, il n’en résultera pas un investissement significatif pour les entreprises. En général, ça débouche sur une distribution significative [de bénéfices] aux actionnaires.”

    https://www.courrierinternational.com/article/moins-dimpots-plus-de-croissance-le-ruissellement-lepreuve-aux-etats-unis

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CHAQUE NUIT EST

    UNE NOUVELLE FUITE)

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    "T'as mis un soutien-gorge?

    - Hein?

    - Face de bouc veille, tu sais..."

    "Les propos positifs de ma Belle-Mère à mon égard possédaient quelques échardes". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

    Source: redgrins

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    https://carolinefourest.wordpress.com/2015/01/31/dessine-moi-mahomet-la-vraie-histoire-de-laffaire-des-caricatures/

    Religion, violence

    et radicalisation

       Mezetulle1 a publié une série d’articles sur le sujet brûlant « Religion et violence »  : les religions portent-elles en elles la violence, et si oui certaines plus que d’autres ? ou bien au contraire la violence religieuse est-elle un dévoiement de la religion authentique ? Ce débat en rejoint un autre qui a gardé toute son actualité depuis deux ans : le terrorisme djihadiste découle-t-il d’une radicalisation de l’islamisme, ou bien est-il simplement l’expression d’une révolte radicale dont l’islamisme ne serait que l’habillage, somme toute secondaire, et par conséquent innocent ?

       Dans ces débats, les positions peuvent être multiples et nuancées. Tentons une synthèse, en ne perdant pas de vue ceci : l’état des sociétés et des rapports de classes jouent un rôle déterminant dans l’apparition et le développement des idées, religieuses ou autres, et celles-ci à l’inverse jouent un rôle dans l’évolution de ces rapports. Demandons-nous donc à chaque moment quels sont les intérêts de classe qui sont en jeu.

       Premier point : les religions, qu’on le veuille ou non, consacrent et confortent l’ordre social établi car, selon le mot de Montesquieu, « il n’y en a aucune qui ne prescrive l’obéissance et ne prêche la soumission ». Même si des variantes peuvent exister qui entendent, au nom de la religion, critiquer l’état de choses existant (la théologie de la libération, par exemple), le principe général est « rendre à César ce qui est à César » et donc lui payer docilement l’impôt, l’ordre du monde ne pouvant être que conforme au dessein de la divinité. Cela à tout le moins, quand la religion n’intervient pas directement comme institution d’État et comme moyen de gouvernement dans les régimes théocratiques.

       L’affirmation même d’une transcendance, dont se réclame le fidèle, est une excellente propédeutique à l’obéissance et à la soumission : l’individu n’est pas censé agir selon un choix autonome en vue de son propre bonheur, mais pour obéir à une injonction supérieure, les mythes (qu’on songe au Jardin d’Éden ou à Prométhée) se chargeant d’illustrer le châtiment de l’homme révolté contre son créateur. Cela n’empêche pas le discours religieux, à l’occasion, de prendre la défense des pauvres, voire de dénoncer les abus des riches. Mais les pauvres ne sont intéressants que dans la mesure où ils restent pauvres, et ce discours ne s’accompagne pas, sauf exception, d’une analyse de classe et d’une doctrine politique qui proposerait de faire en sorte qu’il n’y ait plus ni riches ni pauvres.

       Cette contrainte inhérente au principe religieux devient facilement violence ouverte. De ce point de vue, les monothéismes, selon la thèse défendue par Jean-Pierre Castel2pourraient bien être plus violents que les autres, chacun s’estimant obligé d’assurer le triomphe de son Dieu sur les autres. L’enrôlement des populations sous une bannière religieuse est alors un excellent moyen de justifier les guerres, derrière lesquelles se nichent des motifs beaucoup plus matériels. Mais cela ne signifie pas que les autres religions ne portent pas en elles la violence. La solidarité entre religion et ordre politique existait dans l’antiquité, comme le montre le procès de Socrate, accusé non pas de ne pas croire à la divinité, mais de ne pas reconnaître précisément les dieux de la cité, et les persécutions contre les chrétiens, motivées par le fait qu’ils ne reconnaissaient pas les dieux de l’Olympe.

       Mais en même temps qu’elles punissent, les religions proposent pour la plupart une consolation, la promesse d’une récompense dans l’au-delà. L’affirmation de la transcendance, menaçante pour l’individu qui ne se conformerait pas ici bas à l’ordre voulu par elle, devient alors promesse d’un bonheur à venir qui permet de supporter les misères actuelles, c’est-à-dire l’exploitation, l’aliénation, les inégalités et les violences ouvertes ou rampantes inhérentes à la société de classes. Sur ce point, les religions sont bien, selon le mot de Jaurès, « la vieille chanson qui berçait la misère humaine », et jouent pleinement leur rôle d’idéologie : un système de pensée destiné à légitimer l’ordre établi et à le rendre plus supportable à ceux qui en font les frais.

       Ajoutons deux remarques.

       D’abord, il est vain de vouloir distinguer une religion des riches et une religion des pauvres, et c’est s’aveugler que de vouloir en conclure que l’une est bonne et l’autre mauvaise. De deux religions, que l’une recrute ses fidèles plutôt chez les riches et l’autre plutôt chez les pauvres n’empêche pas que toutes deux, on l’a vu, ne concourent à l’aliénation des uns et des autres (car dans la société de classes, les exploiteurs sont aliénés comme les exploités, sommés qu’ils sont de jouer sans relâche leur rôle d’exploiteurs sous peine de disparaître : il faut donc qu’eux aussi soient conditionnés à l’obéissance). Le christianisme à ses débuts était la religion des pauvres, et il a joué par la suite le rôle que l’on sait.

       Ensuite, ce que nous disons des religions peut s’appliquer plus largement à certaines doctrines philosophiques ou écoles de pensée. Le stoïcisme, en affirmant que tout ce qui arrive est le résultat d’une raison divine, participait à sa manière à la consécration de l’ordre établi, au point que sous l’Empire romain il avait fini par devenir une sorte de philosophie officielle. L’épicurisme lui-même, malgré sa réputation d’impiété et le fait qu’il refusait les valeurs transcendantes au profit de la recherche du plaisir, proclamait que pour être heureux il fallait de se contenter de peu et qu’il convenait se désintéresser de la politique : à ce titre, il aboutissait à l’acceptation à l’ordre établi. De nos jours, certaines doctrines à la mode, qui prêchent des modes de vie sains, épurés, en matière de diététique par exemple, ne sont pas loin d’une idéologie de la privation qui rejoint l’ascèse religieuse.

       Ces quelques principes d’analyse de classe, principes dénués d’originalité, mais qu’il est toujours bon de rappeler, nous permettent d’appréhender le phénomène djihadiste ou le développement du salafisme en Europe, de façon dialectique et en évitant les simplifications erronées. Dire, par exemple, que la jeunesse embrigadée dans le salafisme l’est par révolte contre l’état des choses, qu’à ce titre l’aspect religieux de cette révolte est secondaire, voire excusable, est le plus sûr moyen de se cacher le danger, puisque les religions, on l’a vu, n’ont aucune visée révolutionnaire et même, quand elles sont militantes, militent au contraire pour la réaction : de fait, nul n’a connaissance que l’islam politique ait la moindre sympathie pour la république et encore moins pour la république sociale. C’est à peu près comme si l’on disait que le Front National devient plus démocratique parce qu’il fait depuis plusieurs années un score considérable dans les milieux populaires.

       Dans un autre sens, traiter le développement de l’islam politique sur un plan seulement idéologique, ne voir dans le djihadisme qu’une mode sectaire lancée par une conjuration de groupes étrangers, se lancer dans des débats théoriques pour savoir si la violence islamique prouve le caractère intrinsèquement violent de l’islam, voire l’opposer sur ce point aux autres religions (faux problème puisque, on l’a vu, toutes les religions sont violentes en puissance ou en acte, à des degrés divers), c’est faire fi du terreau social sur lequel s’est construit son succès.
    De ce point de vue, le débat entre Gilles Kepel3 et Olivier Roy4 pourrait bien se réduire à un faux débat et les deux chercheurs être simultanément dans le vrai : dans son livre Terreur sur l’Hexagone, Gilles Kepel, tout en analysant les diverses étapes du développement international du salafisme et du djihadisme, et donc en se situant au niveau politique, ne manque jamais, quand il retrace le parcours de djihadistes notoires, de relever les données sociales qui les ont menés là : père absent (où l’on retrouve les problèmes de la condition féminine), parcours scolaire catastrophique (où l’on retrouve les problèmes de l’école libérale, qui non seulement ne combat pas l’échec scolaire, mais le multiplie), chômage, délinquance et trafics divers5, prison…

       Son analyse n’est aucunement incompatible avec celle d’Olivier Roy qui met au premier plan ces facteurs sociaux. Dans un précédent article6, nous avions montré comment le libéralisme, en désespérant la jeunesse, fournissait un terreau tout trouvé pour l’islamisme. Radicalisation de l’islamisme et radicalisation des individus se rencontrent et se confortent.

       Le paradoxe, dira-t-on, est qu’à ces individus révoltés l’islamisme n’offre aucune perspective d’émancipation, au contraire. Sans revenir sur son caractère totalitaire, on n’oubliera pas que son développement a pour origine la conjonction entre la stratégie antisoviétique des États-Unis en Afghanistan et les orientations réactionnaires de la monarchie saoudienne, le tout entrelacé avec les intérêts pétroliers : rien de libérateur là-dedans. Mais c’est toute l’habileté de l’idéologie que de s’appuyer, pour défendre l’ordre établi, sur l’adhésion enthousiaste de ceux qui sont le plus opprimés. C’est par le même processus que les propagandes bellicistes (pensons à 1914) ont pu envoyer à la guerre, la fleur au fusil, ceux qui avaient le plus intérêt à ce que la guerre n’ait pas lieu.

       Ce paradoxe, aussi vieux que la société de classes, paraît une nouveauté quand on compare le djihadisme avec les terrorismes des années 1970-1980, celui de la bande à Baader ou des Brigades Rouges. Ceux-ci, comme le remarque Alain Bertho7 prétendaient travailler à la libération de la l’humanité ; ils s’inséraient dans une époque où il était admis que le monde actuel pouvait être changé pour un monde meilleur. Or depuis la chute du bloc soviétique, le discours dominant a proclamé la fin des idéologies, voire la « fin de l’histoire ». Les épigones actuels de Baader et des Brigades Rouges n’ont plus alors pour perspective que leur propre mort. Par un retour en arrière qui n’est qu’un aspect de la réaction généralisée mise en œuvre par le néolibéralisme, le paradoxe d’antan reprend du service : l’embrigadement idéologique des opprimés au service du système qui les opprime.

       Fin de l’histoire, autrement dit fin de la lutte des classes ? Un coup d’œil sur les conflits sociaux, sur les révoltes, sur les émeutes urbaines, sur les fermentations qui font proliférer le djihadisme même, montre qu’il n’en est rien. Fin des idéologies ? ceux qui la proclament arguent de l’échec du bolchevisme et du stalinisme, pour en inférer la fin du marxisme (comme si celui-ci s’identifiait à ceux-là) et plus général de toute doctrine d’émancipation républicaine et sociale fondée sur une analyse de classe.

       Celle-ci, au contraire, n’a rien perdu de sa pertinence. Après les coups de boutoir des gouvernements d’obédience libérale qui ont patiemment œuvré à la démolition des organisations ouvrières, il reste à en reconstruire de nouvelles, à travailler, comme l’ont fait les militants il y a un siècle et demi et sans doute selon des procédures différentes, pour que la révolte diffuse se clarifie par les instruments de l’analyse politique, elle-même en rupture avec l’idéologie dominante, et pour qu’elle se constitue en mouvement d’émancipation.

    1. http://www.mezetulle.fr/ []
    2. http://www.mezetulle.fr/violence-monotheiste-jean-pierre-castel/#_ftn2 []
    3. http://www.liberation.fr/debats/2016/04/14/gilles-kepel-il-faut-ecouter-les-preches-du-vendredi_1446225 []
    4. http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/11/24/le-djihadisme-une-revolte-generationnelle-et-nihiliste_4815992_3232.html []
    5. où l’on retrouve l’économie parallèle et le marché de l’illégalité, conséquence du dogme libéral du « trop d’État » : http://www.fayard.fr/le-marche-fait-sa-loi-9782842055851 []
    6. http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/le-liberalisme-porte-en-lui-le-terrorisme-comme-la-nuee-dormante-porte-lorage/7398305 []
    7. https://www.bastamag.net/Il-faut-etre-clair-un-monde-a-pris-fin-il-n-y-aura-pas-de-retour-en-arriere#nb156-1 [

    http://www.gaucherepublicaine.org/debats/religion-violence-et-radicalisation/7400898

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SOIS CHALEUREUX

    MÊME EN ÉTÉ)

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    Daughter - "Get Lucky" (Daft Punk cover)

     

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    Daft Punk - Get Lucky (ft Pharrell) -

    Swing/ Vintage Cover by Flash Mob Jazz

     

    ***

    Daft Punk - Get Lucky (Miracles of Modern Science cover)

     

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    Nadia Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (ÉVITER DE TANCER

    ÉPARGNE BIEN DES MAUX)

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    (Le vase de Soissons était sacrément résistant)

    (via These porcelains by Laurent Craste are subjected to all kinds of torture - PLAIN Magazine)

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    https://nawaat.org/portail/2011/05/19/la-censure-pour-les-nuls/

    La fin de l’Internet ouvert et le retour

    à l’âge des ténèbres (Counterpunch)

    Jonathan COOK

       Peut-on encore douter que l’accès à un internet relativement libre et ouvert s’achève rapidement en Occident ? En Chine et dans d’autres régimes autocratiques, les dirigeants ont tout simplement détourné l’Internet à leur guise, censurant les contenus qui menacent leur pouvoir. Mais dans l’Occident "démocratique", les chose se passent différemment. L’État n’a pas besoin d’intervenir directement - il sous-traite son sale boulot aux entreprises privées.

       Dès le mois prochain, le net pourrait devenir le jouet exclusif des plus grandes sociétés, décidées à tirer le plus de profit possible de la bande passante. Pendant ce temps, les outils pour nous aider à développer une pensée critique, la dissidence et la mobilisation sociale disparaîtront au fur et à mesure que « neutralité du net » deviendra un souvenir, une étape transitoire dans la « maturation » du réseau.

       En décembre, la Federal Communications Commission (FCC) américaine prévoit d’abroger les règlements déjà compromis qui sont en place pour maintenir un semblant de « neutralité du Web ». Son président, Ajit Pai, et les entreprises qui sont des fournisseurs de services Internet veulent faire disparaître ces règles, à l’instar du secteur bancaire qui s’était débarrassé de la réglementation financière pour pouvoir transformer nos économies en de gigantesques bulles spéculatives.

       Cela pourrait constituer le coup de grâce à la gauche et à sa capacité de faire entendre sa voix sur la place publique.

       Ce sont des dirigeants politiques - aidés par les grands médias commerciaux - qui ont ouvert la voie en fomentant de manière intéressée une panique autour des "fausses nouvelles" (fake news). Les fausses nouvelles, disaient-elles, se trouvent sur Internet et non dans les pages des médias commerciaux - les mêmes médias qui nous ont vendu le mythe des Armes de destruction massive en Irak, et qui ont aussi efficacement préservé un système de parti unique à deux visages [Parti Démocrate/Républicain - NdT]. Apparemment, le public ne doit être protégé que contre les blogueurs et les sites internet.

       Les géants des médias sociaux ont vite répondu. Il devient de plus en plus clair que Facebook s’immisce dans la diffusion d’informations des militants progressistes. Il ferme déjà des comptes et limite leur portée. Cette tendance ne fera que s’accélérer.

       Google a modifié ses algorithmes de manière à ce que le classement des sites d’importance à gauche s’effondre. Il devient de plus en plus difficile de trouver d’autres sources d’information parce qu’elles sont activement cachées.

       Google a accéléré ce processus cette semaine en "declassifiant" RT et Spoutnik, deux sites d’information russes qui offrent un contrepoids important – y compris avec leur parti-pris pro-russe - à la propagande anti-russe lancée par les médias occidentaux. Autant dire que ces deux sites seront censurés sur Internet pour la grande majorité des utilisateurs.

       RT est loin d’être une source d’informations parfaite - aucun média public ou privé ne l’est - mais c’est une voix vitale pour avoir des informations en ligne. Il est devenu un refuge pour beaucoup de gens qui cherchent des alternatives, souvent beaucoup plus honnêtes, pour critiquer à la fois la politique intérieure occidentale et l’ingérence occidentale dans les contrées lointaines. Bien sûr, il a son propre programme politique, mais contrairement à l’idée que se font de nombreux progressistes occidentaux, sur une vaste éventail de sujets, il donne une image beaucoup plus exacte du monde que les médias occidentaux.

       Et il y a une raison à cela. Les médias commerciaux occidentaux sont là pour confirmer les préjugés qui ont été inculqués à leurs publics tout au long de leurs vies - le principal étant que les États occidentaux agissent à juste titre comme des policiers bien intentionnés, quoique parfois maladroits, qui essaient de maintenir l’ordre dans d’autres États malveillants ou indisciplinés à travers le monde.

       Les médias et la classe politique peuvent facilement puiser dans ces préjugés pour nous persuader de toutes sortes de contrevérités qui font avancer les intérêts occidentaux. Pour ne prendre qu’un seul exemple - l’Irak. On nous a dit que Saddam Hussein avait des liens avec Al-Qaïda (il n’en avait pas et ne pouvait pas en avoir), que l’Irak était doté d’armes de destruction massive (il ne l’était pas, comme les inspecteurs en désarmement de l’ONU ont essayé de nous le dire), et que les États-Unis et le Royaume-Uni voulaient promouvoir la démocratie en Irak (mais pas avant d’avoir volé son pétrole). Il y a peut-être eu de l’opposition en Occident à l’invasion de l’Irak, mais peu étaient motivés par l’idée que ces éléments du récit officiel pouvaient facilement être dénoncés comme autant de mensonges.

       RT et d’autres sources d’information non occidentales en anglais fournissent un point de vue différent sur les événements importants, des angles d’analyse non obscurcies par un programme patricien occidental. Ces sites et les sites progressistes sont progressivement réduits au silence et mis sur liste noire, nous ramenant dans les bras des propagandistes commerciaux. Peu de progressistes ont élevé la voix au nom de RT, oubliant les avertissements de l’histoire, comme le poème anti-nazi de Martin Niemoller « D’abord ils sont venus chercher les socialistes ».

       Les règles actuelles de la « neutralité du réseau » jouent déjà en défaveur des progressistes et dissidents, comme le montrent clairement les développements que j’ai décrits plus haut. Mais sans ces règles, les choses vont empirer. Si les changements sont approuvés le mois prochain, les fournisseurs d’accès Internet (FAI), les sociétés qui nous connectent à Internet, seront également en mesure de décider ce que nous pouvons voir ou pas.

       Une grande partie du débat a porté sur l’impact de la suppression des règles sur les entreprises commerciales en ligne. C’est pourquoi Amazon et les sites pornographiques comme Pornhub ont été à la tête de l’opposition. Mais cela éclipse la menace la plus importante qui pèse sur les sites progressistes et les principes de la liberté d’expression déjà très vacillantes.

       Les FAI seront beaucoup plus libres de déterminer le contenu que nous pourrons voir en ligne. Ils pourront ralentir les vitesses d’accès aux sites "non rentables", ce qui est le cas par définition pour les sites militants. Mais ils pourront aussi imposer une censure à la chinoise, soit de leur propre initiative, soit sous la pression politique. Le fait que cela puisse être justifié par des motifs commerciaux, et non politiques, ne changera pas grand-chose.

       Ceux qui cherchent à trouver de vraies informations pourront trouver des solutions de rechange. Mais c’est une maigre consolation. La grande majorité des gens utiliseront les services offerts et ignoreront le reste.

       S’il faut trop de temps pour accéder à un site Web, ils cliqueront ailleurs. Si une recherche Google ne leur montre que les résultats approuvés par les entreprises commerciales, ils liront ce qui est proposé. Si leur fil Facebook refuse de leur fournir du contenu « non rentable » ou « faux », ils n’en seront pas plus contrariés. Contrairement à tous ceux qui se demandent ce que l’avenir nous réserve.

    Traduction "ce qui devait arriver arrive ?" par VD pour le Grand Soir avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles

    https://www.legrandsoir.info/la-fin-de-l-internet-ouvert-et-le-retour-a-l-age-des-tenebres-counterpunch.html

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    Benoît Barvin


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