Il ne l’avait jamais caché : marqué depuis plusieurs années par les tensions politiques, le groupe Planeta se dit prêt à quitter la Catalogne en cas d’indépendance. Dont acte. Quelques minutes après le discours du président de la Catalogne Carles Puigdemont ce mardi 10 octobre, la plus grande maison d’édition espagnole a annoncé que son siège social quittera Barcelone, “la capitale de l’édition espagnole”, pour Madrid.

   S’il ne s’agit pour le moment que d’une délocalisation géographique et pas encore économique – puisque le reste du groupe ne quitte pas pour le moment la capitale catalane, tous les regards sont tournés vers le géant du livre, Planeta représentant avec ses 3 300 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel environ 18 % de la totalité du marché du pays. Le journal catalan La Vanguardia explique : Si la production du groupe n’était plus comptabilisée dans les éditeurs de Barcelone mais dans celui de Madrid, le chiffre d’affaires de ces derniers dépasserait 60 % de la totalité du marché espagnol tandis que le marché de l’édition catalan diminuerait de 30 %.”

   Soit une redéfinition du secteur du livre espagnol tout entier en défaveur de la Catalogne, où l’on craint de toute part la crise économique qui suivrait l’indépendance.

   Une conférence de presse du groupe Planeta a eu lieu ce samedi 14 octobre en présence de son président José Creuheras pour apporter des précisions pratiques sur cette délocalisation.

https://www.courrierinternational.com/article/catalogne-barcelone-la-capitale-de-ledition-sur-le-point-de-vaciller