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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SUJET À CAUTION:

    LE BONHEUR DE

    NE RIEN POSSÉDER)

    (Pcc Jacques Damboise)

    +++

    "Oui? Vous désirez?

    Heu... Madame...

    Madame... ARGH!"

    saoirsesronan:

    I’m the Black Widow. I could eat you for lunch. Maybe not in one sitting, though. I have my limits.

    +++

    (Babouchka, ma chatte russe, se la jouait...)

    Source: thecatsmustbecrazy

    +++

    (Sports oubliés:

    Le lancer de crabe sur popotin rebondi)

    @ellyllonselegantemporium , our day at the beach


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (VIVRE SANS

    RENONCER À SES RAVES)

    Pcc Jacques Damboise

    %%%

    (via jiggerhoo)

    Source: frikiskrew

    %%%

    http://www.courrierinternational.com/article/2011/02/03/medecin-une-profession-a-risques

    Les leçons à tirer du face à face

    indo-chinois à la frontière

    (Counterpunch)

    Gerry BROWN

    Traduction : Dominique Muselet

       L’Inde a souligné le double retrait, ou retrait simultané, (elle a utilisé le terme euphémique de « désengagement ») des deux camps de la zone contrôlée par la Chine (également revendiquée par le Bhoutan) dans laquelle les troupes indiennes avaient fait intrusion. En ce qui concerne la Chine, elle a confirmé que les 50 derniers soldats indiens avaient quitté la région, sans dire que les troupes chinoises s’étaient aussi retirées. Ce que Pékin a dit, c’est qu’il continuerait à « maintenir une présence militaire et à patrouiller » la région, et à « ajuster et déployer » ses forces en fonction de la situation.

       Si victoire il y a, elle réside dans le fait que les deux camps ont reculé devant une nouvelle escarmouche frontalière, après la guerre de 1962. C’est en soi une raison tout à fait suffisante de pousser un soupir de soulagement. La perspective que deux puissances nucléaires qui représentent à elles seules plus d’un tiers de la population mondiale, entrent en guerre était vraiment effrayante.

       C’est aussi une victoire pour la multipolarité émergente. Le choc des deux titans, tous deux membres de BRICS, pourrait affaiblir, sinon détruire, les BRICS tel que nous le connaissons.

       New Delhi avait besoin de se sortir rapidement de cette impasse sans perdre la face tout autant que Pékin. Les chutes de neige imminentes et la baisse des températures en dessous de zéro allaient bientôt rendre intenable la situation des troupes indiennes stationnées sur le plateau de l’Himalaya. Modi avait réclamé publiquement un double retrait et l’accord chinois était le meilleur qu’il pouvait espérer. Il savait probablement depuis le début que l’Empire du Milieu ne renoncerait pas à construire sa route dans la zone sous contrôle chinois.

       En vérité, le chantier de la route chinoise avait servi de prétexte, de feuille de vigne, à l’incursion de l’Inde dans une zone sur laquelle elle n’a aucun droit. L’ambassadeur chinois à New Delhi avait prévenu l’Inde de la construction de la route à l’avance. L’Inde a fait semblant de l’ignorer et a pris prétexte du prétendu changement du statu quo pour empiéter sur le territoire chinois, en prétendant qu’il venait défendre le Bhoutan en vertu d’un traité qui la lie à ce pays. Des sources à Thimphou ont affirmé que New Delhi mentait. Le Bhoutan n’avait pas sollicité l’aide de l’Inde. Leur traité d’amitié n’est pas un traité de défense et il ne comporte pas d’engagement de défense mutuelle.

       Il est devenu évident pour beaucoup de Bhoutanais que l’aventurisme militaire indien à Donglang / Doklam avait pour but de nuire aux relations sino-bhoutanes pour empêcher le parti pro-Pékin de remporter les élections au Bhoutan l’année prochaine. Exactement comme l’Inde avait réussi à le faire dans l’élection précédente, en 2013, en réduisant les subventions indiennes sur l’essence et le gaz domestique pour le Bhoutan.

       Ce qui a mis Pékin particulièrement en colère, c’est que les Indiens sont entrés dans la zone contrôlée par les Chinois sur laquelle New Delhi n’a aucun droit, et cela à partir du secteur de Sikkim où la frontière a été établie par un traité entre Qing China et l’Inde britannique en 1890.

       Tandis que l’arrivée du mauvais temps sur le plateau de l’Himalaya préoccupait les troupes indiennes qui y avaient fait incursion, ce qui inquiétait Pékin était que Modi joue les « abonnés absents » au sommet des BRICS qui se tiendra à Xiamen, en Chine, du 3 au 5 septembre. Cela constiturait un affront pour l’hôte chinois. La Chine attache beaucoup d’importance aux BRICS et à leur apparence d’unité. Pékin ne veut pas être vu comme celui qui a causé une fracture, et encore moins une rupture, entre les BRICS. Après plus de deux mois de bataille verbale à travers l’Himalaya, la Chine a fait la concession tactique de la onzième heure pour garantir le succès du sommet des BRICS.

       On est enfin sorti de l’impasse de la frontière, en dépit des cris nationalistes, et même chauvins et bellicistes, de ceux qui ne font que jacasser dans les deux pays. Quelles leçons la Chine et le Bhoutan peuvent-elles tirer de cet incident ?

       Les Bhoutanais, en particulier les jeunes générations qui veulent un développement économique, doivent prendre leur destinée entre leurs propres mains. Cela implique de ne pas se laisser intimider par les menaces de New Delhi et de voter pour le parti qui peut obtenir de la Chine l’aide, les investissements et les touristes dont le pays a besoin. C’est seulement à ce prix qu’ils pourront se libérer du handicap d’être un protectorat de facto de l’Inde. Et il y a actuellement une opportunité à saisir avec le boom de la construction de la nouvelle route de la soie.

       Les Chinois doivent se préparer à payer le prix de leur objection de principe à l’entrée de l’Inde dans le groupe des Fournisseurs nucléaires**. Il lui faut aussi prendre la mesure, et agir en conséquence, de l’opportunisme de l’Inde en matière de politique étrangère. l’Inde se fiche des traités bilatéraux et des conventions internationales, tout autant que de son nouveau Statut de meilleur ami de l’Amérique***.

       Cela complique et rend plus difficile la défense chinoise de ses plus de 4 000 km de frontière avec l’Inde. La surveillance par satellite en temps réel des troupes indiennes tout au long de la longue frontière ainsi que le déploiement d’une force de réaction rapide pour prévenir toute intrusion sont devenus nécessaires. 

    Notes :

    http://www.la-croix.com/Monde/Asie-et-Oceanie/route-chinoise-Bhoutan-v...

    **https://asialyst.com/fr/2016/06/10/inde-candidature-de-new-delhi-bloqu...

    ***http://www.firstpost.com/world/trump-gives-india-bff-status-praises-mo...

     

    »» https://www.counterpunch.org/2017/09/01/lessons-from-the-china-india-b...

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    Luc Desle


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (RESPECTE-TOI TOI-MÊME

    EN REFUSANT LES FLATTERIES)

    ***

    "Bonjour, Mademoiselle...

    - Bonchour, Monfieur..."

    https://djinn-gallery.tumblr.com/post/165037025475

    ***

    https://livretsante.com/femme/harcelement/

    Australie. 

    Le harcèlement sexuel,

    plaie des universités

    FINANCIAL TIMES - LONDRES

     

       L’enquête a été conduite par la Commission australienne des droits de l’homme, elle concerne les 39 universités du pays et elle a recueilli les réponses de 30 000 étudiants. Ses résultats sont édifiants : au cours de l’année universitaire 2015-2016, plus de la moitié des étudiants inscrits à l’université ont été victimes de harcèlement sexuel, rapporte le Financial Times.

       Il s’agit de l’une des enquêtes les plus complètes jamais menées sur le sujet, précise le quotidien britannique. Elle établit que les étudiantes sont deux fois plus susceptibles d’être harcelées que leurs condisciples masculins. Une étudiante sur dix aurait subi une agression sexuelle en 2015-2016 – trois fois plus que les étudiants.

       Environ un quart des étudiants interrogés précisent que l’incident a eu lieu dans le cadre universitaire. Les deux tiers des incidents impliquaient un étudiant et 7 % un enseignant ou un conférencier.

       La plupart des victimes de harcèlement (94 %) ou d’agression sexuelle (92 %) ont renoncé à faire un signalement officiel ou à déposer plainte.

       En outre, l’enquête met en évidence une défaillance majeure de la part des autorités universitaires en matière d’information et de prévention : seulement 6 % des étudiants interrogés estiment que leur établissement fournit une information claire sur les procédures, les politiques et les dispositifs de soutien.

    http://www.courrierinternational.com/article/australie-le-harcelement-sexuel-plaie-des-universites

    ***

    Benoît Barvin


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  • µµµ

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE PÈLERIN DE LA SAGESSE

    A DE BONNES SANDALES)

    µµµ

    "Pourquoi c'est quand je suis tout nu, Chérie,

    que tu sors à chaque fois ton couteau? Tu sais

    bien que ça me coupe tous mes effets..."

    https://djinn-gallery.tumblr.com/post/164959993430

    µµµ

    http://communistefeigniesunblogfr.unblog.fr/tag/gattaz/

    Des milliards

    comme s’il en pleuvait

       Ce début de quinquennat aura été marqué par des annonces plus folles les unes que les autres : et que je te supprime la taxe d’habitation, les cotisations sociales des salariés pour leur redonner du pouvoir d’achat. A y regarder de plus près, ces mesures qui font saliver le petit peuple risquent d’avoir du mal à se mettre en place et ne représentent pas grand-chose à côté des milliards promis aux entreprises et aux plus riches, sans garantie de retour sur investissement et sur l’amélioration de l’emploi. (...)

       (...) C’est vrai qu’elles sont populaires ces mesures visant les actifs, entre la diminution des cotisations salariales et la suppression de la taxe d’habitation pour 80 % des redevables, mais depuis quelques temps la vision précise de la mise en place de ces mesures dans les temps se fait plus trouble : pour les cotisations salariales, ce sera étalé en deux fois, comme la revalorisation du minimum vieillesse et l’allocation adulte handicapé. Il ne faudrait pas que les plus pauvres croient qu’ils seront exemptés d’efforts.

       Par contre pour l’augmentation de la CSG, il n’y aura pas d’étalement, ce sera le 1er janvier 2018 et plein pot, y compris pour les retraités « favorisés » qui touchent plus de 1200 euros de pension et pour les fonctionnaires pour lesquels aucune compensation n’est prévue.

       Pas d’étalement non plus pour la diminution des APL de 5 euros par moins : 5 euros, qu’est-ce que cela représente pour un fonctionnaire de Bercy, un Ministre ou un député en marche ? Rien, ils ne connaissent rien des fins de mois difficiles.

       Voilà un bel exercice limité de solidarité Macronienne qui stigmatise les retraités sommés d’être solidaires des plus jeunes. « Les pauvres d’aujourd’hui sont moins les retraités que les jeunes » nous dit-il. La ligne de partage se fait donc sur un statut présumé plus favorable, excluant les riches qui l’étaient déjà hier et qui le seront encore plus demain par la transformation de l’ISF. (...)

       (...) Comment boucler le prochain budget ? C’est l’exercice auquel est confronté le Premier Ministre et il est à la peine. Le concours Lépine de l’invention fiscale la plus bête (cf Canard Enchaîné) est ouvert dans les différents Ministères. C’est ainsi que le chiffrage du report de l’âge légal de la retraite de 62 à 63 ans (non prévu dans le programme Macron) a fait l’objet d’études savantes (4 milliards de gagnés en 2018, 6.3 en 2019 et 15.7 en 2019). Le calcul sur le gel des pensions en 2018 et 2019 a également été fait et pour ne rien oublier dans le sordide on a calculé ce que pourrait rapporter le versement des pensions à l’euro inférieur !

       Du côté des aides aux logements, il ne faudrait pas croire que les 5 euros de gagnés sur les APL seront suffisant et nos brillants technocrates ont envisagé de prendre en compte les prestations sociales dans le calcul des ressources des allocataires ce qui pourrait produire une perte de 100 euros par mois pour les allocataires du RSA et de 60 euros pour ceux qui touchent la prime d’activité. Le partage des miettes des pauvres est en route !

       On a beaucoup parlé du gel de crédits dans différents Ministères, ce qui pose tout de même quelques problèmes au quotidien. C’est le cas des armées dont le matériel n’est plus de toute première jeunesse. C’est aussi le cas dans la police avec les biens belles images des commissariats vétustes, des cafards qui y grouillent et des véhicules qui ne passeraient pas le contrôle technique. Parlons enfin de la grande misère de la justice et des services pénitenciers.

       A part les sempiternelles annonces d’augmentation des budgets ou du déblocage de crédits gelés, les militaires et fonctionnaires ne voient rien venir, comme d’habitude. La palme de la mesure nulle revient à M. Colomb, Ministre de l’Intérieur qui a annoncé la sous-traitance des contrôles de vitesse par des sociétés privées (sans doute des autoentrepreneurs…) afin de remettre des fonctionnaires sur le terrain et au passage augmenter les recettes issues des contraventions. Belle hypocrisie !

       Le service public de l’Etat part en quenouille et il va entraîner avec lui celui offert par les collectivités locales qui vont voir leurs dotations amputées de 3 Milliards. Ces collectivités (qui ont bien profité du système et recruté à tour de bras) vont devoir faire preuve d’ingéniosité afin de boucler leurs budgets et nul doute que des services publics locaux, donc les administrés, vont en faire les frais. Moins de services publics ou services publics en déliquescence signifient plus de dépenses à la charge des usagers ou d’augmentation de la fiscalité locale.

       Prochaine étape, la suppression de la taxe d’habitation. On verra quand et comment la compensation s’opérera entre l’Etat et les collectivités. Les 10 ou 11 Milliards attendus ne seront sans doute pas au rendez-vous. Et surtout comment justifier que les 20 % les plus aisés continueront de payer cette taxe jugée inéquitable. Notons enfin l’économie possible de 3 ou 4 milliards par la suppression des emplois aidés soudainement devenus inefficaces et considérés par M. Macron comme une perversion de la politique de l’emploi. Comment qualifier alors les milliards du pacte de responsabilité et du CICE qui n’ont quasiment pas créé d’emplois : un scandale ! (...)

       (...) Les recettes sont connues. On évalue entre 60 à 80 Milliards la fraude fiscale et sociale de la part des entreprises. Cela fait des années que le phénomène est connu mais on ne voit pas arriver de mesures qui permettraient de passer à la vitesse supérieure. Les contrôles sont faits avec parcimonie et avec des effectifs restreints, ce qui correspond à une volonté réelle de ne pas froisser les entreprises « créatrices de richesses » surtout pour leurs dirigeants et actionnaires.

       On permettra de rappeler (ce qu’a fait le Canard enchaîné de cette semaine) les pratiques d’entreprises ou de certains secteurs d’activités en matière de concertation, échange de prix, abus de position dominante ou de répartition des marchés par zones géographiques en vue de maintenir des prix élevés sur le dos des consommateurs. Le champ des investigations est connu depuis des décennies mais l’action de l’Autorité de la Concurrence n’est pas adaptée à l’immensité de la tâche. (...)

       (...) L’Etat est généreux, mais pas avec tout le monde. Si le simple citoyen a toutes les raisons de penser qu’il sera grugé en fin de course, M. Gattaz et ses mandants ont toutes les raisons d’être satisfaits, même si les ordonnances ne concernent que peu ou pas les entreprises du Medef. Ce sont en effet les PME qui sont les plus satisfaites par les mesures.

       M. Gattaz cache sa joie. Il est « prêt à jouer le jeu » (lequel ?). Il a « retrouvé le sourire ». Il a été entendu lorsqu’il a « appelé à changer de modèle ».

       Mais surtout M. Gattaz est très content de voir pérennisé le pacte de responsabilité et le CICE, ce qui se traduira par une baisse de 7% (ou plus ?) des charges patronales : environ 25 Milliards par an de consolidés. Ajoutons la baisse prévue de l’Impôt sur les Sociétés (11 milliards) ainsi que la transformation de l’ISF en impôt immobilier (3 milliards de recettes en moins pour l’Etat) et le taux d’imposition unique à 30 % des revenus du capital (1 milliard de recettes en moins). (...)

       (...) On aura compris que les quelques sucreries accordées aux salariés seront payées par eux-mêmes et par les retraités « aisés ». La CSG ainsi que le rabot sur les services publics s’en chargeront. Par contre, les dizaines de milliards d’allègements offerts aux entreprises et aux riches profiteront-ils à l’économie ? Il est permis d’en douter. Comme d’habitude, M. Gattaz et les autres nous diront que c’était nécessaire, qu’il s’agit d’un nouveau point positif mais pas suffisant.

       Dans leur avidité, leur constance à vouloir se constituer des matelas d’argent et si possible à pouvoir les faire sortir de l’emprise du fisc, ils vont sans vergogne finir par scier la branche sur laquelle ils sont assis ou bien délocaliser leur activité pour faire encore plus de profits. Pendant ce temps les PME non délocalisables auront toutes les facilités pour licencier et flexibiliser ou externaliser avec des autoentrepreneurs. Bienvenue dans le monde des travailleurs pauvres, des salariés invités à se prononcer par référendum sur l’augmentation des cadences et du temps de travail et des retraités dont on rognera les pensions par solidarité avec les jeunes.

       Le monde de M. Gattaz est en marche et l’intendant Macron est à la manœuvre.

    https://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/des-milliards-comme-s-il-en-196442

    µµµ

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (FRAGILES NOS AMOURS

    DÉFUNTES ET ADORÉES)

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    Fragile
     
     
    If blood will flow when flesh and steel are one
    Drying in the color of the evening sun
    Tomorrow's rain will wash the stains away
    But something in our minds will always stayPerhaps this final act was meant
    To clinch a lifetime's argument
    That nothing comes from violence and nothing ever couldFor all those born beneath an angry star
    Lest we forget how fragile we are
    On and on the rain will fall
    Like tears from a star
    Like tears from a star
    On and on the rain will say
    How fragile we are
    How fragile we are
    On and on the rain will fall
    Like tears from a star
    Like tears from a star
    On and on the rain will say
    How fragile we are
    How fragile we are
    How fragile we are
    How fragile we are
     
    Paroliers : Gordon SumnerParoles de Fragile
    © Sony/ATV Music Publishing LLC

    ***

    Simone Kopmajer - Fragile [Jazz Version - Sting]

    ***

    Sting - Fragile (Salsa version)

    ***

    George Skaroulis " Fragile " [CINEMATIC]

    ***

    Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE N'UTILISE AUCUN

    SHAMPOING IDÉOLOGIQUE)

    +++

     "La plus jolie femme du monde? Ahahah!

    Non, une des plus jolies, seulement..." 

     Judy Garland in Presenting Lily Mars (1943)

    gameraboy:

    +++

     http://bichau.canalblog.com/archives/2013/09/17/28036941.html

    Syrie. 

    L’indifférence triomphe

    AL-MODON - BEYROUTH

       Les Syriens ne s’intéressent plus à l’évolution de la situation militaire. Quand les Américains ont interrompu leurs aides, via le centre des opérations militaires (MOC) en Jordanie, la nouvelle a été accueillie dans la quasi-indifférence. De même, les Syriens sont restés de marbre quand les factions qui se battent sur le front sud ont annoncé qu’elles avaient entamé des discussions en vue d’une éventuelle unification sous le nom de Front patriotique pour la libération de la Syrie. Ce nom aurait suscité il y a cinq ans l’enthousiasme et l’adhésion.

       Or les mêmes Américains qui demandent aujourd’hui à ces forces de s’unir juste pour combattre Daech les en avaient empêchées à l’époque, et même parfois menacées de couper les aides si un tel scénario venait à se réaliser. Dans ce climat d’indifférence, personne ne pose de questions sur les raisons derrière la décision de l’administration Trump d’envoyer ces forces pour combattre Daech dans le nord-est du pays, alors même que les milices kurdes y sont déjà à l’œuvre, avec le soutien de l’aviation de la coalition internationale, et sont sur le point de chasser l’organisation terroriste de son dernier fief. On ne s’émeut pas non plus de l’apparente contradiction entre d’une part le désir des Américains de disposer de davantage de combattants [syriens] d’un côté, et de l’autre leur persistance à leur refuser la fourniture de certaines armes, armes qu’ils leur avaient pourtant fournies dans le passé. (...)

       (...) Il y a trois ans, l’administration Obama avait échoué à trouver un groupe armé syrien qui se serait engagé à combattre exclusivement Daech, et non pas les forces du régime. D’ailleurs, à l’époque, l’idée même d’un tel projet paraissait choquante. C’était en effet le premier signe de la volonté américaine de maintenir Assad au pouvoir. Les esprits n’étaient pas prêts à l’époque, mais aujourd’hui, le contexte régional est mûr pour cette donne. Car depuis, l’aviation russe s’est chargée de préparer le terrain [en bombardant massivement les zones tenues par l’opposition], tandis que Poutine s’est employé à nouer des accords régionaux tous azimuts, départageant les zones d’influence en Syrie.

       L’administration Trump est en train d’appliquer sa promesse de procéder à un rapprochement avec Poutine sur le dossier syrien. C’est le seul point sur lequel Trump s’inscrit dans la continuité de la politique d’Obama. Beaucoup de pays sont prêts aujourd’hui à [s’asseoir sur leurs principes concernant la Syrie], et beaucoup d’autres ont hâte d’en finir avec la période des changements de régime dans la région [commencés par le printemps arabe].

       Aussi, pas la moindre opposition au plan américain n’est exprimée. Il est même probable que des pressions régionales s’exercent sur les groupes armés pour qu’ils acceptent le fait accompli, dans l’attente d’une réconciliation à venir avec Assad. Ce seront les zones encore contrôlées par l’opposition qui en payeront le prix par des destructions considérables, tandis que leurs habitants auront le choix entre l’extermination et l’exode. Et en prime, tout horizon politique sera bouché pendant des décennies. (...)

       (...) Les Syriens pas plus que d’autres peuples n’ont d’appétence particulière pour la chose militaire. Si la guerre s’est prolongée ces dernières années, c’est essentiellement du fait d’un certain nombre de seigneurs de la guerre. Les groupes syriens d’opposition armée ont en plus exercé une domination sur les habitants des zones qu’ils contrôlaient, domination dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle n’a pas de respect ni pour leurs libertés ni pour leur vie. Ce qui a mené beaucoup de Syriens à devoir choisir entre un mal qui leur paraissait insoutenable, à savoir partir pour les zones contrôlées par le régime, et le fait de rester sous la domination de ces groupes, le tout en étant exposés aux bombardements aériens.

       La guerre en Syrie a fini par n’être qu’une guerre d’usure, qui n’offrait plus aucun horizon. L’indifférence des Syriens face aux évolutions militaires sur le terrain montre qu’en réalité, la rupture est consommée entre eux et les groupes armés. Quant aux Syriens alliés du régime d’Assad, ils ne poseront aucune question sur les violences commises par l’armée. Et du côté des décombres de la révolution aussi, c’est le silence et l’accablement qui dominent. Voire la peur d’affronter les questions qui devront inévitablement se poser après un rendez-vous manqué avec le changement.

    http://www.courrierinternational.com/article/syrie-lindifference-triomphe

    +++

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TOUS NOS ACTES CONSISTENT À

    NOUS ENFONCER DANS LA PEUR

    DE LA MORT)

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    "Ma vie pourrait être bien meilleure qu'elle n'est"

    Calvin and Hobbes @itsPeteski

    ¤¤¤

    http://marealite.canalblog.com/archives/2006/01/22/1264801.html

    On a trouvé l’esprit du capitalisme

    dans une soupe à la tomate

     Jean-Baptiste Malet (Reporterre) 

       En racontant l’histoire des conserves de soupe Campbell rendues célèbres par Andy Warhol, Daniel Sidorick décrit la violence sociale à l’œuvre au sein de la Campbell Soup Company, qu’il décrit comme un « condensé de capitalisme ».

       Symbole de la société de consommation popularisé par Andy Warhol, l’histoire des boîtes de soupes Campbell est, pour l’historien Daniel Sidorick, un « condensé de capitalisme ». Le prix des conserves Campbell ayant été longtemps fixé à dix cents, les dirigeants de la firme née au XIXe siècle à Camden (New Jersey) cherchèrent à augmenter sans relâche la productivité des ateliers en abaissant continuellement les coûts de production. Par sa féroce répression antisyndicale, son contrôle absolu de la chaîne d’approvisionnement des usines produisant de la nourriture industrielle, son recours précoce à l’organisation scientifique du travail, sa quête obsessionnelle d’une production à bas coût assurée par des travailleurs immigrés, et ses stratégies d’individualisation des travailleurs à la chaîne, la violence de l’histoire de la Campbell Soup Company rend caduc le célèbre argument d’Andy Warhol selon lequel les boîtes de soupes Campbell seraient « banales ».

       Ce livre nous prouve le contraire, en faisant la démonstration qu’il n’y a rien de plus complexe que l’histoire d’une marchandise. La boîte de soupe Campbell, à elle seule, est à même de raconter des pans entiers de l’histoire sociale, industrielle et politique. Le titre de cette grande histoire critique de la Campbell Soup, « condensé de capitalisme », tient toutes ses promesses. À sa lecture, on comprend aisément que l’ouvrage, malheureusement non traduit en français, ait été plusieurs fois primé par des jurys d’historiens aux États-Unis.

       Aux amateurs d’art, aux révoltés contre l’ordre établi, Daniel Sidorick rappelle qu’Andy Warhol dessina jadis le graphisme de marchandises Campbell commercialisées en supermarchés. C’était en 1985, peu après que l’artiste ne vende des œuvres à la multinationale.

       Parce que l’ouvrage retrace la grande histoire conflictuelle d’un emblème du capitalisme, on comprend au fil des pages les stratégies impitoyables de la direction férocement anticommuniste qui brisa de grandes grèves ; on découvre les visages d’ouvriers Campbell qui se sont enrôlés dans les Brigades internationales durant la guerre d’Espagne ; ainsi que ceux d’autres syndicalistes qui, dans les années 1940, ont animé une structure d’éducation populaire où l’histoire de l’art était enseignée. Ceux-là, pour avoir osé se dresser contre un géant de l’agroalimentaire au « pays de la Liberté », furent jugés et emprisonnés sous le maccarthysme. Purgés, brisés, ils moururent anonymes et pauvres, loin des mondanités new-yorkaises d’un célèbre artiste pop art.

    • Condensed Capitalism : Campbell Soup and the Pursuit of Cheap Production in the Twentieth Century, de Daniel Sidorick, Ithaca (NY), ILR Press, 2009, 300 p.

    https://reporterre.net/On-a-trouve-l-esprit-du-capitalisme-dans-une-soupe-a-la-tomate

    ¤¤¤

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (À CHAQUE FOIS QUE JE PENSE À TOI,

    UN CHARDON MEURT)

    ***

    "Tu l'as dans ton viseur?

    - Heu... Ouais..."

    Jason Levesque aka @Stuntkid

    ***

    (Dans son désir de scandale, Lola était un rien puérile)

    I fought the law, Olivia Locher

    ***

    "Prince Edward, je préférais quand vous étiez un crapaud...

    Vous étiez moins baveux..."

    Everybody’s got a thing, Ewa Kaja

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    Nadine Estrella


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  • ***

    Pensées pour nous-mêmes:

    (CHAQUE MORT N'EST-ELLE

    PAS FUTILE?)

    ***

     "Lucy, tu arrives, oui?

    - Une minute! T'es toujours pressé!"

     Source: classicesquedisney

    ***

    https://www.babelio.com/quiz/7428/Humour-politique--les-dessinateurs-de-presse

     Nicolas Vidal 

     
       Agrégée de lettres et maître de conférences à l’Université, Ingrid Riocreux a jeté un pavé dans la mare médiatique avec cet essai passionnant. Selon elle, les médias décryptent, analysent et orientent l’actualité selon un canevas idéologique. Le propos est dense, corrosif et brillant. Ingrid Riocreux nous explique plus en détails en quoi les enjeux manichéens voulus par une certaine partie de la presse ouvre un débat profond sur la démocratie et le libre arbitre.

       / Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre, Ingrid Riocreux? Y-a-t-il un événement en particulier qui a déclenché l’envie de vous exprimer sur ce sujet ?


       - J’ai commencé à écrire ce livre quand je donnais des cours de rhétorique à de futurs journalistes, à la Sorbonne. Comme je voulais rendre mon propos le plus concret possible, j’ai décidé de prendre des exemples dans l’actualité et je me suis aperçue qu’il existait une véritable langue des médias, une manière de parler propre aux journalistes, avec ses formules toutes faites, sa syntaxe, et ses mots porteurs d’un pré-pensé qui conditionne notre compréhension du monde. Cela dit, bien avant d’entreprendre l’écriture de ce livre, il y a bien un événement qui a représenté pour moi une prise de conscience de la puissance de conditionnement des médias. J’appartiens à ce qu’on a appelé la « génération 21 avril ».

       En 2002, j’étais en classe de première. A la maison, nous n’avions pas la télévision et je ne m’intéressais pas du tout à l’actualité. Or, quand Jean-Marie Le Pen s’est retrouvé au second tour, j’ai vu mes camarades devenir dingues ! Ils pleuraient, ils accusaient ceux qui ne venaient pas aux manifs d’être des complices du fascisme. Comme ils savaient que je n’avais pas la télé, ils se sentaient investis d’une mission à mon égard et m’expliquaient « Le Pen, il est comme Hitler ! ». Or, déjà au collège, les copines avaient essayé de m’expliquer la guerre du Kosovo comme ça : « Tu dois comprendre que Milosevic, il est comme Hitler ! ». Le caractère systématique, abusif et abêtissant de la nazification médiatique m’est apparu à travers le discours des autres, bien avant que je me mette à suivre l’actualité. Et cela m’a vaccinée à vie !

       / Vous avez parlé chez nos confrères de RMC « d’un bain idéologique » dans lequel sont les journalistes. Pouvez-vous expliquer cette notion de « bain idéologique » ? 


       - Dans lequel ils sont et dans lequel ils nous plongent ! Les médias nous rappellent en permanence ce que nous devons penser sur tel ou tel sujet. Ils fixent la ligne officielle de la pensée autorisée. Et le discours médiatique jouit d’une énorme puissance prescriptive, aussi bien sur la forme que sur le fond. Comme je le dis dans mon livre, quand on est prof, on a beaucoup de mal à faire accepter que tel ou tel mot n’existe pas, ou ne s’emploie pas de telle manière, face à des élèves soutenant que « à la télé, ils disent comme ça ». Eh bien, c’est pareil pour les idées portées par ce discours.

       Nous savons d’instinct ce que nous pouvons dire et ce que nous ne pouvons pas dire, ou pas dire trop fort, ou pas avec n’importe qui. Car nous avons très bien intériorisé la ligne officielle. Il y a un discours spécifique aux médias sur des sujets comme l’immigration, le climat, la condition des femmes, la pédagogie, les mœurs, etc. Et ce discours n’est pas réductible à la doctrine d’un parti. C’est le dogme auquel nous sommes appelés à communier, une espèce de garantie d’unité, même si ce n’est qu’une unité de façade maintenue par la crainte généralisée d’être considéré comme un individu divergent.

       / Justement, vous abordez la question à la fois passionnante et terrifiante de l’inquisition médiatique qui « traque la pensée déviante » qui s’écarte donc du politiquement correct. Comment se caractérise cette inquisition médiatique ?


       - Il faut rappeler ce qu’est fondamentalement l’inquisiteur, afin d’éviter de le réduire à une figure du passé nécessairement associée à la prévalence sociale de la religion. L’inquisiteur est le garant de la paix civile, dans la mesure où il est le gardien du dogme. Il s’assure que les discours déviants ne prennent pas trop d’ampleur et ne mettent pas en péril la concorde, l’unité de la société qui repose sur une adhésion consentie ou contrainte au dogme officiel. On peut dire qu’il assure la police de la pensée. Et ce n’est pas nécessairement quelqu’un de cruel ! L’inquisiteur n’a pas le pouvoir de condamner à mort, ce n'est même pas lui qui soumet les gens à la question, c’est-à-dire à la torture.

       Il se charge des questions. De même, quand un journaliste demande « Regrettez-vous d’avoir dit cela ? », quand il traque les « dérapages » et appelle au « rétropédalage », il est dans une posture inquisitoriale. Et comme devant l’inquisiteur, si vous présentez des excuses, si vous vous humiliez, si vous récitez bien votre acte de contrition, vous reprenez une vie normale. Si vous persistez, on vous adjoint définitivement le qualificatif de « sulfureux » et tout ce que vous pourrez dorénavant dire ou faire sera discrédité par principe.

       / Cette inquisition est-elle selon vous l’apanage des grands médias traditionnels ?


       - Oui, pour la bonne et simple raison qu’il faut disposer d’une autorité reconnue pour prétendre avoir la légitimité de prononcer ce qu’on pourrait appeler des verdicts de fréquentabilité, c’est-à-dire des jugements reposant sur des critères moraux, même si les journalistes ne le reconnaissent pas. On se cachera derrière la défense de « nos valeurs ». Ou derrière de faux étiquetages politiques : telle personne sera dite « d’extrême droite ». On a l’impression que c’est une caractérisation objective ; en réalité, c’est une condamnation morale. On accuse parfois les organisations antiracistes ou des lobbys en tout genre d’être aussi des inquisiteurs mais je ne suis pas d’accord. Ils disposent de la visibilité et de la puissance de frappe que veulent bien leur donner les médias. Ils n’existeraient pas sans eux.

       / Pour aller plus loin dans cette réflexion, vous évoquez le mouvement «  Je suis Charlie » que vous analysez comme une «  formule vide ». Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?


       - Que nous ayons été contraints de nous rallier au mot d’ordre « je suis Charlie » est très symbolique. D’abord, on constate que cette formule entérine la sacralité des médias : le massacre dans le magasin juif passe à la trappe. Ensuite, ce slogan creux a permis de donner une illusion d’unité. Nous étions tous Charlie dans la mesure seulement où nous condamnions les assassinats perpétrés par les Kouachi.

       Derrière le même slogan, certains jugeaient qu’il fallait abattre la République, quand d’autres voulaient la renforcer ; certains demandaient la démission de Hollande, alors que d’autres voyaient en lui un chef de guerre ; certains voulaient éradiquer l’islam, d’autres voulaient interdire toutes les religions, d’autres enfin espéraient l’instauration de la charia en France mais désapprouvaient les méthodes des terroristes parce qu’elles discréditaient la cause de l’islamisation. Mais tout le monde était Charlie, slogan aussi bête que le « même pas peur » mensonger, brandi et scandé lors de la manifestation du 11 janvier.

    http://ysope.over-blog.net/article-crise-de-la-presse-101912708.html

       / Il est intéressant de réfléchir à cette idée de «  gardiens du code » que vous développez dans votre livre. Néanmoins, vous précisez que «  ce formatage opéré par les médias n’a pas vocation à soutenir un régime, une nation ou un parti. » Par quoi est-il donc motivé ? Et dans quel but ?


       - Les médias se situent au-delà du politique. Ils jouent le rôle de conscience morale athée pour notre temps, c’est ce qu’ils appellent leur «éthique de la responsabilité». On peut trouver leur motivation extrêmement louable, en fait. Mais elle suppose d’accepter que les journalistes soient des directeurs de conscience, des éducateurs, ce qui n’est tout de même pas leur métier, que je sache !

       / Vous  évoquez également l’idée de sujets à charge «  le journaliste a donc trouvé un modus vivendi confortable : il n’enquête que sur les gens à qui il veut nuire. » N’est-ce pas là l’effondrement de l’éthique journalistique donc par conséquence du rôle fondamental de la presse et,  plus généralement, un affaissement de la démocratie ?


       - Si, vous le dites fort bien. C’est calamiteux mais c’est un fait. Les infiltrations ou les enquêtes à charge visent toujours les mêmes et épargnent toujours les mêmes. On s’infiltre dans un groupe de lutte anti-IVG ou dans une cellule locale du FN. On ne s’infiltre pas dans un groupuscule antifasciste ou dans un service d’orthogénie, un Planning Familial ou un lobby antiraciste. C’est comme ça.

       / Comme vous le mentionnez, un journaliste qui se hasarderait à « une lecture anti-conformiste du réel » pourrait être excommunié. Qu’est-ce que cela dit du fonctionnement de la presse en France ?


       - Cet aspect est très important. On peut parler de fonctionnement totalitaire. Les journalistes traquent les dérapages chez tout le monde, y compris et peut-être prioritairement chez leurs confrères. Il y a les cas lourdement médiatisés et il y a tous ces petits rappels à l’ordre entre collègues, dont on n’entend pas parler hors du microcosme journalistique. J’ai découvert cela après la publication de mon livre : j’ai eu droit à des confidences en off, comme on dit. Et cela commence dans les écoles de journalisme.

       Mais en réalité, ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’il règne une pratique généralisée de l’autocensure : on reprend les mots des autres parce que comme cela, au moins, on est certain de ne pas avoir de problème. D’un côté, c’est rassurant : il n’y a ni complot, ni grand gourou occulte. Tout cela est très humain. Mais c’est en même temps inquiétant car on constate que la pression de groupe est énorme. Quand Maïtena Biraben a été accusée de dérapage par toute la profession, elle a répondu, à l’antenne, en s’adressant ironiquement à ses collègues : « merci d’être si fidèles à cette émission ». C’est un métier où l’on se surveille en permanence. Cette vigilance est d’ailleurs matérialisée par un organisme : le CSA (conseil supérieur de l’audiovisuel). « Une aberration à la française », selon les termes d’un journaliste étranger qui préparait une émission au sujet de mon livre.

       / Lorsqu’on met cette question en perspective avec la crise des médias, est-ce l’une des causes du désintérêt grandissant des lecteurs pour la presse ?


       - Désintérêt, le mot est faible. Il y a une véritable méfiance envers les médias et l’on constate que, pour les hommes politiques, il devient extrêmement vendeur de se faire détester des journalistes, d’apparaître comme une cible de la presse. Trump s’est fait élire en grande partie sur cette stratégie. Cela signifie que les médias sont devenus des repoussoirs. Le mythe du contre-pouvoir libre et objectif a vécu.  

       / Les médias alternatifs ou anti-conformistes semblent profiter vigoureusement de la situation. Est-ce votre avis ? Cela représente-il à vos yeux un problème ?


       - Les médias de ce qu’on appelle la réinfosphère (on dit la fachosphère dès qu’on veut y amalgamer des sites conspirationnistes ou des blogs porteurs d’obsessions douteuses) tirent un énorme bénéfice de cette méfiance généralisée à l’égard des grands médias. Ils apparaissent, souvent à juste titre, comme ceux qui révèlent ce qu’on nous cache. Le problème ne réside pas dans ces médias en eux-mêmes. Il réside dans l’excès de confiance qu’on leur accorde. C’est pourquoi je dis toujours qu’il faut garder une saine méfiance envers toute source d’information, généraliser l’esprit critique au lieu de s’en départir dès qu’on se sent dans un environnement idéologique confortable.

       / Au delà de «  la destruction du langage et de la fabrication du consentement », on a l’impression en lisant votre ouvrage que le journaliste travaille selon une grille de lecture idéologique qui ne fabrique justement plus du consentement auprès de l’audience. Face à cette crise de la presse, quel est le but ultime du journaliste? Y-a-t-il une forme de crispation corporatiste face à des courants de pensée populaires que le journaliste semble ne pas comprendre ?


       - Pour les avoir un peu fréquentés depuis la parution de mon livre, je peux confirmer que certains d’entre eux nourrissent, en effet, un véritable mépris pour le peuple, pour nous. Ils abhorrent cette gueusaille qui leur paraît rétrograde et frileuse, rétive au progrès et minée par les mauvais penchants (racisme, etc.). Ils considèrent que leur devoir est de compenser notre vilaine nature, de nous rééduquer en somme. « Compenser », c’est un mot qu’on entend tout le temps dans la bouche des journalistes quand on leur demande des comptes sur leur manière de sélectionner les informations ou de les hiérarchiser. Là encore, il ne me semble pas que la tâche d’un journaliste soit de compenser.

       / N’y a t-il pas quelque part un mépris du journaliste pour le public qui ne jouirait pas de tout son libre-arbitre pour faire la part des choses et forger sa propre opinion sur les grands sujets de société ?


       - C’est un peu cela. Eux, ils savent. Nous pas. Quand Fanny Ardant, sur le plateau de « 28 minutes », concédant qu’elle ne maîtrise pas le sujet autant que les spécialistes, affirme qu’elle en a assez du discours anti-Poutine de la presse française et dénonce une pensée unique manichéenne, on lui répond avec dédain : « vous dites vous-mêmes que vous n’y connaissez rien. »

       /En effet, le journaliste se sent-il, selon vous, investi d’une mission de service public pour préserver la paix sociale ?


    Il  ne se le formule pas ainsi. Mais son éthique de la responsabilité, c’est bien en cela qu’elle consiste. C’est ce que je disais tout à l’heure, à propos de l’analogie avec l’inquisition.

       / Pour finir, quel accueil a reçu votre livre auprès des médias que vous incriminez directement ?


       - J’ai reçu un accueil globalement positif, dans des médias de droite comme de gauche, dans des médias officiels mais aussi, évidemment, sur la réinfosphère. Certains journalistes de gauche ont d’ailleurs émis des réserves quant à l’orientation idéologique de mon livre, précisément en raison du bon accueil qu’il a reçu dans les médias alternatifs, mais je m’y attendais. Mes cibles principales sont les chaînes d’information continue.

       Nous avons vite fait de nous laisser bercer par ce flux permanent d’informations sans en questionner le choix ni la formulation, ce qui nous rend particulièrement vulnérables. Or, ces médias n’ont pas vocation à me répondre. Ce sont de grosses machines qui se moquent éperdument de ce que peut écrire une petite prof de lettres devant sa télé!

    Ingrid Riocreux, La langue des médias, Destruction du langage et fabrication du consentement, Editions du Toucan, 336 pages, 20 euros

    https://bscnews.fr/201702206131/franc-tireur/ingrid-riocreux-un-decryptage-acerbe-de-la-presse-et-de-son-langage.html

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    Luc Desle


    6 commentaires
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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CHAQUE JOURNÉE TE

    RAPPROCHE DE LA VÉRITÉ)

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     (Nadia, c'est rien qu'une allumeuse)

     (Source: fencehopping)

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     http://www.gagdz.com/droits-de-lhomme-2/

    La supercherie

    du droit-de-l’hommisme

    Bruno GUIGUE
     

       Hormis les réactionnaires qui pensent que les hiérarchies sociales sont fondées en nature et qu’il y a des hommes faits pour commander et d’autres pour obéir, tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut défendre les droits de l’homme. Mais il faut admettre que les uns et les autres ne parlent pas de la même chose. Si l’on entend par cette expression la possibilité pour chacun de jouir du bien commun, alors l’accès à l’emploi, au logement, aux soins et à l’éducation fait partie des droits de l’homme - ou des droits humains, ne jouons pas sur les mots - au même titre que la liberté d’expression ou le choix de son orientation sexuelle. Prendre au sérieux les droits de l’homme, c’est y inclure les droits collectifs, c’est-à-dire la possibilité de vivre dans des conditions matérielles décentes.

       Les militants des droits de l’homme, pourtant, ne s’intéressent qu’aux droits individuels et délaissent ostensiblement les droits collectifs. Que des individus soient emprisonnés ou empêchés de s’exprimer par des gouvernements autoritaires leur est insupportable, mais que des masses d’affamés subissent la loi d’airain du capital mondialisé leur est indifférent. Leur compassion pour l’humanité souffrante est étrangement sélective. Ils ne se mobilisent que pour des minorités ou des individus isolés, ils agissent au cas par cas en sélectionnant les individus ou les groupes qu’ils jugent dignes de leur attention, et on ne les voit jamais prendre fait et cause pour une classe socialement opprimée.

       Le vocabulaire de la plupart des ONG - majoritairement anglo-saxonnes - en témoigne clairement. Elles entendent combattre la discrimination et non l’exploitation, l’exclusion et non la pauvreté, la privation de liberté infligée à quelques-uns et non la misère imposée au grand nombre. Leur philosophie est celle de l’individualisme libéral, qui ne connaît que des individus porteurs de droits et se soucie peu de savoir s’il y a parmi eux des riches et des pauvres. Ne parlons pas de la lutte des classes, ce gros mot qu’elles ne veulent même pas entendre prononcer. La seule lutte qui compte à leurs yeux, c’est celle qui vise à aligner des individus abstraits sur un standard restreint aux libertés formelles - et individuelles - en oubliant allègrement que ces libertés n’existent que sous certaines conditions.

       Pour tout dire, le droit-de-l’hommisme ordinaire occulte le fait que ces libertés individuelles ne sont effectives que si les droits collectifs sont garantis par des structures sociales qui les favorisent. En d’autres termes, les droits individuels ne sont réels que si les individus sont correctement nourris, logés, éduqués et soignés, et ces conditions ne sont réunies à leur tour que si un rapport de forces entre classes sociales les inscrit dans la durée. Bref, les droits-de-l’hommistes oublient tout bonnement que les individus ne sont rien sans la société et que les droits individuels dont on réclame l’application ne sont que du vent si la société est divisée en dominants et dominés.

       Cette indifférence aux conditions d’exercice des droits dont ils font pourtant leur fonds de commerce n’est pas étonnante. Petits-bourgeois des pays riches, les défenseurs des droits de l’homme défendent les droits dont ils jouissent, dont ils pourraient jouir ou dont ils voudraient que jouissent ceux qui leur ressemblent. Pourquoi dépenseraient-ils leur énergie à lutter contre la faim dans le monde quand leur assiette est pleine ? Pourquoi se battraient-ils pour l’appropriation collective des richesses puisqu’ils n’ont aucun problème de fin de mois ? En luttant pour les droits de l’homme, ils aspergent d’eau bénite leurs états d’âme de nantis que leurs conditions d’existence n’amènent jamais à interroger les ressorts de l’oppression et de l’injustice qu’ils ont constamment à la bouche, mais sans savoir de quoi ils parlent.

       Que les pauvres soient pauvres importe peu à leurs yeux, car les pauvres revendiquent en général autre chose que la reconnaissance de droits individuels rendus impossibles par l’absence de droits collectifs. Lorsque l’extrême richesse côtoie l’extrême pauvreté, revendiquer la liberté d’expression avec un minimum de sérieux impliquerait d’exiger l’expropriation des capitalistes qui contrôlent la presse afin de créer les conditions d’une information plus objective. Mais on n’a jamais entendu un droit-de-l’hommiste formuler ce genre de revendication. Le contrôle des médias ne s’expose à sa foudre vengeresse que s’il est exercé par de méchants dictateurs qui défient le nouvel ordre mondial. Pour les autres, il n’y a pas de problème.

       Sélective, cette indignation pseudo-humaniste choisit ses victimes. Les autres peuvent crever. Lors de la chute du communisme, en 1991, les organisations droits-de-l’hommistes ont crié victoire. L’idéologie des droits de l’homme ayant été inventée pour lutter contre l’URSS, cette victoire finale sembla consacrer leur vision du monde. Mais aucune de ces organisations n’a souligné que les prisons soviétiques étaient vides depuis longtemps et que le totalitarisme dont la philosophie politique des années 70 faisait un mal absolu était une coquille vide. On ne s’émut pas davantage, chez les humanistes, en constatant que sous la présidence Eltsine (1991-2000) l’espérance de vie régressa de dix ans sous l’effet des réformes structurelles dictées à la Russie par le FMI. C’est normal. Les petits vieux qui meurent en masse dans le paradis capitaliste n’intéressent pas les défenseurs des droits de l’homme.

       L’humanité souffrante dont se soucient des ONG pétries d’humanisme se résume à un agrégat indistinct d’individus abstraits, atomisés, dont le sort n’est intéressant que s’il témoigne d’une violation de leurs droits individuels, de préférence dans un pays exotique dont le procès est instruit par la doxa occidentale. Mais on n’a jamais vu “Amnesty International” - dont le seul intitulé relève de la publicité mensongère - s’insurger contre le fait que 800 millions de personnes souffrent de malnutrition, ou que des centaines de milliers d’ouvrières sont surexploitées par les multinationales occidentales dans les “maquiladoras” de la frontière mexicaine. On répondra sans doute que ce n’est pas l’objet social de cette organisation, et je répondrai à mon tour que c’est précisément le problème sur lequel il convient d’insister.

       Cette triple sélectivité dans le choix des droits en question, des individus concernés, et enfin des pays sur lesquels on braque le projecteur, explique donc beaucoup de choses. Elle explique que l’on fasse le tri parmi les victimes en évitant soigneusement d’incriminer les structures - celles de l’exploitation capitaliste mondialisée – qui sont responsables de 90% des malheurs qui frappent l’humanité. Elle explique aussi la fascination des ONG droits-de-l’hommistes pour la défense des LGBT. La lutte contre les discriminations qu’ils subissent est légitime, mais il faut être lucide sur l’effet de cantonnement qu’elle génère. Car cette cause, aux yeux du droit-de-l’hommisme petit-bourgeois, présente l’avantage de transcender la division sociale, d’évacuer la question des rapports de classe, bref de conférer à la lutte pour les droits humains une universalité abstraite qui sert les intérêts dominants.

       La sélectivité du droit-de-l’hommisme permet aussi de comprendre pourquoi la condamnation des violations incriminées épouse toujours un axe nord-sud. Aucune ONG vénézuélienne ne mène campagne contre la mainmise d’une poignée de milliardaires sur la quasi-totalité des médias en France ou aux USA. En revanche, les ONG occidentales dénoncent sans relâche les violations de la liberté de la presse au Vénézuéla, alors que la presse, loin d’y être opprimée par le pouvoir, appartient à une poignée de capitalistes qui combattent le gouvernement. Machine de guerre contre les Etats récalcitrants, le droit-de-l’hommisme bénéficie donc de financements colossaux, à l’image de ces “Casques blancs” qui jouent au djihadiste côté cour et au brancardier côté jardin grâce aux 15 millions de dollars versés par des fondations britanniques. Moyennant une trousse à maquillage, ils arrivent même à fabriquer des victimes pour émouvoir le populo scotché devant les petites lucarnes.

       Ces exemples montrent également que la fonction expresse de l’idéologie droit-de-l’hommiste - servie par ces appareils idéologiques de masse que sont les ONG - est de saper la souveraineté des Etats qu’elle a pris pour cibles. De la fondation de George Soros aux officines qui participent aux conflits armés sous couvert d’action humanitaire en passant par les révolutions de couleur organisées de l’étranger, la galaxie droit-de-l’hommiste intervient partout, distribuant subventions, éléments de langage et certificats de moralité à qui-mieux-mieux dans le seul but de semer le désordre dans des pays dont la liste est fournie par la CIA et dont le seul tort est de faire obstacle à l’hégémonisme occidental. La Russie en sait quelque chose, et on comprend qu’elle ait neutralisé cette poignée d’exhibitionnistes à moitié débiles (Femen) dont l’activisme desservait les intérêts du peuple russe.

    http://lavieeco.com/news/la-vie-eco-carrieres/travailler-dans-une-ong-

    le-don-de-soi-prime-sur-le-salaire-32970.html

     

       Savamment orchestrée au nom des droits de l’homme, toute cette agitation a pour but de vider de sa substance le droit des peuples à s’organiser comme ils l’entendent. Dirigée contre le droit des nations à disposer d’elles-mêmes, cette ingérence fait peser une menace d’implosion sur les sociétés dont l’essor ou la résistance déplaît à Washington, Londres ou Paris. Pratiquée à grande échelle, l’intervention militaire chez les autres n’a pas toujours donné les résultats escomptés. Elle est désormais remplacée par cette épée de Damoclès planant sur la tête de tous ceux qui osent défier l’Empire et contester le monopole du dollar. Faute de pouvoir vitrifier ses opposants étrangers à l’arme lourde, un Occident arrogant brandit alors l’étendard de l’internationalisme humanitaire. Relayé par un gauchisme qui dissout ses illusions perdues dans le pathos et oublie Trotsky avec BHL, il agite frénétiquement le miroir aux alouettes des droits de l’homme, éblouissant beaucoup de bonnes âmes qui ne voient pas que cette idéologie est le faux-nez de l’impérialisme.

       L’Occident a beau croire qu’il a découvert la pierre philosophale, la conception des droits de l’homme, pourtant, n’est pas univoque. Pour les Chinois, le premier des droits est celui de ne pas mourir de faim. Cette priorité n’est pas celle de la gauche occidentale, sinon elle mobiliserait davantage d’énergie à lutter contre la faim dans le monde qu’à promouvoir les droits des minorités. Mais cette divergence n’est pas une raison suffisante pour dire que les idées chinoises ne valent rien. “A plusieurs, nous sommes moins sujets à l’erreur que lorsque nous sommes seuls à décider”, disait Aristote. On veut bien admettre qu’un milliard 379 millions de Chinois puissent se tromper, mais on peine à croire que ce soit le cas tout le temps, d’autant que leur pays qui était un champ de ruines en 1949 est aujourd’hui la première puissance économique du monde. A défaut de quelques coups bien mérités sur le museau, un peu d’humilité éloignerait homo occidentalis de son penchant indécrottable à donner des leçons à la terre entière.

    https://www.legrandsoir.info/la-supercherie-du-droit-de-l-hommisme.html

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    Luc Desle


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