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    Pensées pour nous-mêmes:

    (C'EST TOI QUI DÉTIENS

    LE PINCEAU DE LA CRÉATION)

    ***

    "Pourquoi j'emporte mon porte-manteau avec moi?

    Sinistre idiot!"

    (Source: ladyxgaga, via irvingklawed)

    ***

    "Bon, toi tu passes après elle et...

    - Pas question! Ce que je porte, c'est moche!

    - Tudiou!!!"

    black-is-no-colour:

    Maison Margiela by John Galliano; Katya Ledneva

    (Look 9) backstage at the Défilé Spring 2016 show,

    photographed by Karl Collins.

    ***

    "Ce Monsieur a un coeur?

    - Oui... Mais pas que..."

    lelaid:

    Christy Turlington by Herb Ritts for Valentino S/S 1995

    ***

    Jacques Damboise


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  • °°°

    Pensées pour nous-mêmes:

    (CROIRE EN SOI EST LA PREMIÈRE

    MARCHE VERS LE BONHEUR)

    °°°

    (Habillez-vous pour l'hiver en habits

    tissés en feuilles d'automne)

    by gian paolo barbieri

    °°°

    les-crises.fr

    Réchauffement climatique:

    La flambée des émissions

    de méthane inquiète

       L’augmentation des émissions de méthane, un gaz à effet de serre plus nocif pour le climat que le CO2, inquiète. Elle risque de compromettre la lutte contre le réchauffement, indique une étude parue dans le journal Earth System Science Data.

       Après un léger ralentissement entre 2000 et 2006, la concentration de méthane dans l’atmosphère a cru dix fois plus rapidement la décennie suivante. (...)

       (...) «Il faut de toute urgence s’attacher à quantifier et réduire les émissions de méthane», plaident dans un éditorial ces chercheurs qui ont coordonné un bilan mondial mené par plus de 80 scientifiques de 15 pays. «Contenir le réchauffement sous 2°C est déjà un défi considérable,» soulignent ces mêmes chercheurs dans le bulletin Environmental Research Letters, à propos de l’objectif que la communauté internationale s’est fixée fin 2015 dans l’accord de Paris.

       «Un tel objectif deviendra de plus en plus difficile à tenir si l’on ne réduit pas les émissions de méthane fortement et rapidement», ajoutent-ils. (...)

       (...) Résultat de l’exploitation des énergies fossiles ou plus probablement des activités agricoles… Les chercheurs formulent plusieurs hypothèses pour tenter d’expliquer cet emballement. Les concentrations augmentent de plus en plus vite depuis 2007, avec en particulier une forte accélération en 2014 et 2015. Selon l’étude, 60 % de ses émissions sont liées aux activités humaines : notamment 36 % viennent de l’agriculture (éructations des ruminants et rizières) et du traitement des déchets. Quelque 21 % des émanations de méthane sont aussi dues à l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz : de l’extraction jusqu’aux réseaux de distribution, les fuites de méthane sont très fréquentes. (...)

       (...) Deuxième grand gaz à effet de serre lié aux activités humaines, après le dioxyde de carbone (CO2), le méthane contribue pour quelque 20 % au réchauffement en cours.

       Jusqu’ici les mesures contre le réchauffement se sont largement concentrées sur le CO2, issu pour une large part des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), et qui représente 70 % des gaz à effet de serre. Or, le méthane est 28 fois plus «réchauffant» que le CO2 -- tout en persistant moins longtemps dans l’air (environ 10 ans).

       Il est plus difficile à pister que le CO2, car plus diffus et une bonne part provient de sources «naturelles» (zones humides, formations géologiques…). «On peut réduire ces émissions plus facilement, de manière moins coercitive, que celles de CO2, en encourageant aussi l’innovation et les emplois. Alors il ne faut pas s’en priver !», insiste Philippe Bousquet.

    http://www.20minutes.fr/planete/environnement/1978667-20161212-

    rechauffement-climatique-flambee-emissions-methane-inquiete

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SACHE QUE LES MAITRES DU MONDE

    SONT MOINS HEUREUX QUE TOI)

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    (Les Soeurs Frottfrott s'entraînaient tous les jours)

    browsethestacks:

    Vintage Paperback - Reformatory Girls

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    mesinstantanes.blogspot.com

    Aux Insoumis

    la patrie reconnaissante !

    Afficher cet article dans son contexte d'origine

    (source : http://huberthurard.over-blog....)

       L’année électorale qui s’annonce risque de nous imposer non pas un débat républicain ordinaire mais une fracture ouverte au sein du peuple qu’il nous sera difficile de guérir. Tout semble en effet réuni pour que deux blocs s’affrontent face à face en mai et juin prochains. Qui donc aura contribué à nous diviser de la sorte ? Une droite conservatrice qui ne propose ni plus, ni moins qu’une société qui fera fi de la solidarité et qui ne promet que le chacun pour soi où seuls les plus forts survivront au détriment de ceux qu’ils auront oppressé et un parti socialiste, qui n’a plus de socialiste que le nom, et qui, sous ses trahisons vis à vis de celles et ceux qu’il est censé défendre, n’aura fait depuis 20 ans que pousser un peu plus les classes populaires vers l’impasse du fascisme Le Peniste. Social-libéralisme et conservatisme capitaliste auront, les uns trahi, les autres exclu, les uns désenchanté, les autres cultivé la peur et le repli.

       Ils ont pendant leurs méfaits été à la solde de médias avides de sensationnel pour qui la mission de pédagogue est totalement devenue étrangère. Ces trois complices, qui se complaisent les uns les autres dans une vérité qu’ils pensent universelle tant ils se flattent toujours les uns les autres d’être les seuls à savoir comment le monde tourne, auront non seulement déçu, c’est un euphémisme, mais ils auront de plus participé à faire que la résignation soit devenue le mot de ralliement d’une norme de la pensée, d’un seul mode de pensée crédible qui exclurait toute résistance et toute insoumission en reléguant celles-ci à des adjectifs marginalisant. Résistez et vous serez nostalgiques, rêveurs, gauchistes. Soyez insoumis et vous serez anarchistes, utopiques, idéalistes. En résumé, ne soyez pas comme eux et vous ne serez pas crédibles. Soyez singuliers, pensez différemment et vous serez disparates et illégitimes.

       Mais comment osent-ils encore aujourd’hui nous parler de chômage et de pouvoir d’achat et nous promettre de « vivre ensemble » dans une société apaisée tant ils auront poussé aux divisions et à la haine. Oui, ces trois mercenaires du capitalisme nous auront poussés à la haine et à la suspicion. En acceptant depuis des années le fascisme à leurs côtés sur les bancs de la République, puis en opposant ceux du privé à ceux du public, en trahissant leurs promesses ou en imposant ce qu’ils n’avaient pas promis, en ordonnant la peur de l’autre, de l’étranger, du pauvre jusqu’en dans nos plus profondes campagnes, en faisant du capitalisme un dogme inamovible au milieu d’un système tentaculaire entièrement dédié à son service. Touchez en un morceau et leur système tremble. Effleurez le par un sondage et les banques s’affolent.

       Alors qu’ont fait de leur mandat ces élus au service du peuple ? Eh bien ils en ont fait, depuis des années, une néo-féodalité de l’entre soi où le peuple est devenu au service des élus !

       Le « Je suis donc je sais » est venu supplanter le « cogito ergo sum » ! 

       Mais voilà qu’aujourd’hui ils ont peur de la « bête » qu’ils ont créée, ils ont peur de ces neuf millions de pauvres, peur de ces classes moyennes qui craignent de ne plus faire face, peur que le peuple veuille à nouveau croire en un autre monde que celui qu’ils nous ont imposé. Ils ont peur, tels des gosses surpris en train de commettre leurs méfaits, de se faire fâcher par ceux dont dépend l’autorité, c’est à dire par le peuple !

       Ils ont toujours eu peur que la Lumière se diffuse alors ils se sont employés à déshabiller toujours un peu plus l’Education Nationale, ils ont ruiné l’Education Populaire, ils ont créé nombre de diversions pour nous hypnotiser, nous endormir et ainsi engendré des prophètes tels Hanouna ou autres pantins nous faisant oublier quelques minutes par jour l’oppression qu’ils nous assènent. Ils nous ont lavé le cerveau et tenté de détruire tout esprit critique. Penser comme eux c’est être intelligent et raisonnable. Penser autrement et vous serez responsable de la catastrophe économique.

       Cela aurait peut-être pu fonctionner encore quelques années s’ils n’avaient pas été aussi pressés de tout détruire. Mais voilà, si avides de posséder pouvoir et argent tout de suite et pour toujours, leur précipitation nous oblige aujourd’hui à résister. Heureuse soit donc la faute de ces bonimenteurs et de ces camelots de la pensée unique.

       Bloc contre bloc disais-je ? En 2017 il y aura bloc de ceux qui n’ont plus rien à perdre contre bloc de ceux qui ont tout pris. Bloc des généreux contre blocs des individualistes. Bloc de ceux qui n’ont pas peur contre bloc des haineux, bloc de ceux qui veulent construire un monde plus juste contre bloc de ceux qui veulent encore jouir de leur richesse en imposant aux autres l’austérité qu’ils ne se sont jamais imposée pour eux mêmes. Cet affrontement causera une faille sur laquelle il nous sera difficile de bâtir. Ils en auront été responsables mais ils sont incapables et seront incapables de le reconnaître.

       Pourquoi ? Parce qu’ils osent par exemple encore nous dire que la France est en faillite. Que cette cinquième puissance mondiale, qui n’a jamais été aussi riche, qui a vu son PIB croître tout au long de ses 30 dernières années, ne peut plus se permettre de redistribuer un peu de sa fortune à d’autres qu’aux actionnaires et qu’aux fonds de pension. Et comble du mépris, c’est toujours celui même qui nous ment sur cette prétendue faillite, celui qui en serait un des responsables qui nous promet, avec le sourire qui plus est, de résoudre le problème. Car Fillon promet le Tartare grec aux manants et les paradis terrestres aux prédateurs.

       Et le socialisme, non l’idéologie, non tous ses militants, mais le parti, qui est mort sous les coups de boutoir de ses cadres ? Ses idolâtres nous jurent, comme à chaque scrutin qui s’annonce, que la défaite qui leur est annoncée sera de notre faute, à nous, derniers hommes et femmes de gauche. Que nous avons divisé, que nous avons mis la droite au pouvoir en ne nous rangeant pas – plus – derrière leur politique du moindre mal.

       Elles et eux, tels des seigneurs d’un autre temps, qui auront abîmé notre démocratie en cumulant les mandats et en ne voulant même plus terminer ceux pour lesquels ils ont été élus pour en briguer déjà de nouveaux. Maire ne leur suffit plus, vice-président d’un conseil départemental ne leur suffit plus, maire adjoint d’une grande ville ne leur suffit plus. Ils veulent commettre leurs forfaits encore plus haut et qu’importe donc si leur mandat, celui du peuple, n’est pas fini. Ils en veulent plus, toujours plus ! Et ils se placarderont bientôt sur les affiches de France pour nous supplier de leur octroyer – encore – ce privilège.

       Mais cette fois-ci, nous leur dirons « non » ! Nous exigerons à leur place l’honnêteté, nous exigerons à leur place la sincérité, nous exigerons à leur place la probité et nous leur dirons non parce qu’il en va tout simplement du sens même de notre démocratie. Qu’importe le candidat, nous leur dirons non à ces responsables, souhaitant rester anonymes quand cela les arrange, solidaires et coupables, par ces actes précisément, de déni de démocratie.

       Il ne nous reste qu’une seule alternative. Il nous faut désormais éduquer et plus largement encore éduquer et toujours éduquer. Il nous faut gagner et éduquer pour que plus jamais, grâce à notre esprit critique, nous ne subissions demain le fanatisme de ce capitalisme qui humilie, qui exclut et qui tue partout à travers le monde, de toutes façons et avec toutes armes qui soient.

       Si la seule gauche qui reste ne nous propose pas demain l’entre soi et le dogmatisme alors elle sera, j’en suis convaincu, en mesure de faire de la France un exemple, encore une fois dans l’Histoire, d’insoumission.

    ***

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SUIS-JE MON CORPS

    MALADE OU BIEN PORTANT?)

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    "Tu aimes vraiment ça?

    - Honhon..."

    (Source: disconnectsstuff)

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    http://hirokuthegoblin.tumblr.com/post/153130985044

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    "Oui, Esméralda... Mais encore?"

    (Source: gifkikkers)

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    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA PUCE VOYAGE-T-ELLE

    MIEUX EN CHIEN QU'À DOS

    DE CHAMEAU?)

    Proverbe arabe

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    "Je n'attends rien et c'est déjà trop"

    Calvin and Hobbes

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    aucoinducomptoir.wordpress.com

    Les mécanismes meurtriers

    de la mondialisation néo-libérale

    Auran Derien, universitaire ♦


       Il existe des structures économiques meurtrières. Telle est la thèse que présente Garry Leech (1) et qu’il développe en insistant sur l’aspect génocidaire du capitalisme globalisé.

       Le génocide, comme conséquence du système occidental, est expliqué dans six chapitres, dont certains sont consacrés aux exemples de pays ou de continents où la mortalité a augmenté brutalement à cause des changements structurels violents imposés par les forces globalitaires. Entre autres zones, l’auteur détaille les cas du Mexique, après le traité de libre-commerce (ALENA), l’Inde, avec les semences OGM et le continent africain. Il termine par un long plaidoyer en faveur d’un socialisme selon les peuples, non dogmatique, hors de l’inhumanité bolchévique. Toutefois, ce livre manque de fonds sur trois questions centrales. (...)

       (...) Il est clair que la structure actuelle du pouvoir mondialisé débouche sur une destruction massive de toutes les richesses du globe, sur le génocide des peuples et l’appauvrissement des cultures. Les structures ont toutefois été installées  et sont animées par des organisations. Gary Leech se moque de son public lorsqu’il affirme à la fois que la violence structurelle dans le capitalisme constitue un génocide structurel mais que les individus spécifiques qui prennent les décisions n’importent pas.  Il est tout à fait légitime d’analyser des systèmes et des structures. Cependant, à partir du moment où certaines personnes dirigent les organisations responsables de génocides, alors l’adversaire ou l’ennemi a un visage et doit être sanctionné.

       Il faut être de mauvaise foi pour affirmer que la guerre contre le terrorisme peut se faire sans jamais désigner les financiers.  On découvre une incapacité de l’auteur à penser clairement la différence entre l’économie qui fonctionne en partie avec des droits de propriété privé et le système actuel devenu crapuleux avec des personnes bien identifiables, responsables et coupables de décisions criminelles. Il manque donc un niveau de réflexion. L’économie d’investissement dans laquelle nous vivons est susceptible de fonctionner avec plus ou moins de droit privé. La finance est très ancienne, et on se souviendra de Diogène qui dut quitter sa cité pour avoir falsifié la monnaie. Pourquoi de tels comportements, prédation, fraudes, falsifications ne seraient plus sanctionnés ? (...)

       (...) La seconde faiblesse de l’ouvrage provient de sa clef analytique, aujourd’hui périmée, la division Nord / Sud. Le Français Alfred Sauvy avait débuté une analyse du tiers-monde, après la seconde guerre mondiale, et dans la foulée, des idéologues avaient cru pouvoir tout condenser en une analyse du monde en deux parties : le Nord développé et exploiteur contre le Sud, sous-developpé et exploité.

       Cette grille de lecture n’a aucune pertinence pour comprendre le monde contemporain. L’absolutisation du marchand est susceptible de toucher toutes les zones de civilisation. L’escroquerie financière met en jeu des personnes de toutes origines. Une distinction pertinente d’aujourd’hui est plutôt entre l’inhumanité globalitaire d’un côté et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes d’un autre. (...)

       (...) La troisième insuffisance de Gary Leech se perçoit dans le dernier chapitre dédié au socialisme. Il fut rédigé avant les attaques globalitaires contre les pays qui se sont engagés dans la voie de la vertu, celle du bien public. Le Vénézuela, le Brésil, l’Argentine, Cuba, tous sont victimes des méthodes utilisées par l’oligarchie occidentaliste.

       On perçoit cela aussi en Europe où le génocide des populations est organisé avec un entêtement  biblique. L’auteur du “capitalisme un génocide structurel” insiste trop sur la dialectique entre le droit privé et le droit public, l’individu abstrait du modèle occidental et le membre d’une communauté de travailleurs. Le socialisme proposé nécessite aussi une réflexion sur le système monétaire, ce qui manque cruellement ici, ainsi qu’une conception plus générale de la culture qui se trouve étouffée partout par les tombereaux de déchets répandus par la poubelle hollywoodienne.

       Il en résulte que l’alternative proposée par Garry Leech est incapable d’inspirer une véritable résistance. Ceux qui ont le plus de chance de survivre au chaos organisé  doivent être porteurs d’une culture vivante et connaître clairement l’ennemi, sans se laisser tromper par sa propagande vomitive.

       Dans la configuration actuelle du monde, la résistance existe en Asie et, en partie, en Russie. De là germeront les éléments d’un autre monde.

    (1) GARRY LEECH : LE CAPITALISME. UN GÉNOCIDE STRUCTUREL, EDITIONS LE RETOUR AUX SOURCES, 2012. 270 P. 19€.

    http://metamag.fr/2016/12/11/les-mecanismes-meurtriers-de-la-mondialisation-neo-liberale/

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA FLEUR SANS ÉPINES

    N'EXISTE PAS)

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    "Les potos... J'm'en carre le f... d'la Démocratie!"

    (Le nouveau président des States faisait déjà de sacrés émules)

    (via picknickbasket)

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    lorgnonmelancolique.blog.lemonde.fr

    Plaidoyer pour

    un journalisme flâneur

       Dans l’énorme masse de ce qu’on a lu et entendu sur la crise du journalisme et son incapacité à sentir – et donc rendre compte de – ce qui se jouait dans nos sociétés, rares sont les analyses éclairantes. (...)

       (...) Celle de Frédéric Lordon attaquant le fact-checking (la vérification des faits) – et l’idéologie de l’absence d’idéologie – dans Le Monde diplomatique faisait l’effet d’une plongée dans un lac gelé : on sait que ça fait du bien de subir ça, mais le problème, c’est qu’après, on a juste envie d’aller sous la couette.

       Or, hier, une aimable correspondante m’a adressé un article qui est à la fois d’une dureté nécessaire, mais ouvre des pistes. L’auteur s’appelle Dominique Trudel, il est chercheur en sciences de la communication au CNRS, et son texte a été publié dans le quotidien canadien Le Devoir.

       Pour comprendre le succès de Trump – mais l’ambition peut s’étendre à d’autres mouvements politiques en Europe – il relit les réflexions des intellectuels des années 1930, 1940 et 1950 – parmi lesquels Adorno, Fromm ou Benjamin – qui eux aussi se sont interrogés sur le rôle des médias en époque trouble. Or ces théoriciens, de manière tout à fait contre-intuitive, s’en sont pris à l’objectivité, incapable selon eux de rendre compte de la subjectivation à l’oeuvre dans la montée du fascisme. (...)

       (...) Voici un des enseignements que Dominique Trudel en retire pour aujourd’hui (je vais le citer longuement, désolé, mais c’est tellement bien…) :

       « Aujourd’hui, à l’ère de la crise du journalisme et de la multiplication des plateformes, les épistémologies et les pratiques du journalisme convergent autour d’un modèle dominant adopté par les grands médias. Le journalisme de données, les pratiques de vérification des faits et les sondages se sont imposés comme les instruments par excellence de l’objectivité journalistique. Qui sera en mesure de produire le tableau le plus juste, le visuel le plus frappant ? Qui sera capable d’accomplir le vieux rêve objectiviste d’une carte coïncidant parfaitement avec le territoire ?

       Cet horizon n’est pratiquement pas remis en question aujourd’hui par les institutions dominantes du journalisme. Or c’est précisément l’objet de la critique du journalisme proposée par Walter Benjamin. Dénonçant la chimère d’une “ information impartiale ”, [Benjamin] s’inquiétait non seulement de ce que le journalisme défend, “ mais encore de la manière dont il le fait ”. 

       Au journalisme d’information alors triomphant, Benjamin oppose la figure du journaliste-flâneur qui privilégie l’expérience et la narration. Dans cette perspective, la vérité ne découle pas d’un ensemble de faits objectifs […], mais [consiste] à “ s’emparer d’un souvenir, tel qu’il surgit à l’instant du danger ”. » (...)

       (...) Voilà qui est passionnant. Ce que Frédéric Lordon dénonçait d’un point de vue politique dans l’illusion du fait objectif, Trudel le voit à l’oeuvre dans des pratiques journalistiques contemporaines en tant qu’elles sont travaillées par le numérique, son goût du chiffre, de la donnée, du visuel définitif. Mais, si l’on en conclut avec Benjamin qu’il faut substituer un journalisme flâneur, se pose une question : où flâner ? Là, il faut aller voir comment Baudelaire décrit le flâneur :

       « Pour le parfait flâneur, pour l’observateur passionné, écrit Baudelaire dans “Le Peintre de la vie moderne”, c’est une immense jouissance que d’élire domicile dans le nombre, dans l’ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l’infini [...] Ainsi l’amoureux de la vie universelle entre dans la foule comme dans un immense réservoir d’électricité. »

       Cette foule électrique, où la trouve-t-on aujourd’hui ? Dans la rue, bien sûr, toujours. Mais – vous me voyez venir... – « élire domicile dans le nombre, dans le mouvement, le fugitif », c’est aussi sûrement plonger dans Internet et les réseaux sociaux. La « modernité », dont parle Baudelaire, qu’il faut à la fois saisir et critiquer, n’est-elle pas là aussi ? (...)

       (...) Il faudrait donc, pour qu’il produise quelque chose d’intéressant, définir les conditions de ce journalisme qui flâne dans les réseaux (perso, je passe beaucoup de temps à traîner dans les réseaux, mais je ne suis ps sûr d’être un rempart contre le fascisme). Car ce que fait le flâneur de Benjamin dans la rue – marcher, observer, interpréter –, n’est pas si simple à faire dans Internet où la technique conditionne toujours un peu les actions, et où le réseau nécessite une forme d’appartenance que la rue permet d’éviter.

       Mais voilà, s’il faut faire ce travail pour moins se tromper, et ne pas reproduire les erreurs du passé, ça vaut le coup.

    http://rue89.nouvelobs.com/2016/12/12/plaidoyer-journalisme-flaneur-265877

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE NÉCESSAIRE ET 

    LA LIBERTÉ SONT-IL

    FRÈRES ET SOEURS?)

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     Merry Christmas, to My Wife - art by Johnny Craig (1954)

    http://atomic-chronoscaph.tumblr.com/post/

    154315367763/merry-christmas-to-my-wife-art-by-johnny-craig

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     altermonde-sans-frontiere.com

    L’universel n’est pas
    forcément l’Un

       Qui peut encore penser l’universel, aujourd’hui, sous le modèle de l’universel-Un qui ne supporte pas les différences ? On connaît les ravages suscités par cette adhésion à un universel abstrait, des monothéismes aux idéologies totalitaires. Mais, si l’on ne souhaite pas se perdre dans l’infini relativisme des pures différences juxtaposées, il est nécessaire de maintenir l’horizon d’un universel. Tel est, sur ce plan, le dilemme du temps présent. Comme chacun le sait, il ne se contente pas de parcourir les textes des philosophes. Il dispose de ressources très étendues dans nos sociétés : dans le discours politique, dans les attitudes morales, etc.

       Par quel biais, grâce à quelle inspiration élaborer la philosophie d’un universel concret et tenable dans les sociétés multiculturelles qui sont désormais les nôtres ? Plusieurs voies sont possibles. Les uns nous renvoient à l’impératif de solidarité ; les autres, à la perspective démocratique, etc. Cela suffit-il ? Sans doute pas. Barbara Cassin propose une autre voie, qu’elle qualifie d’« universel dédié » et qu’elle justifie en soulignant le paradoxe qui traverse nécessairement toute solution contemporaine : « Je n’accepte l’universel qu’à une condition : bien comprendre pourquoi et comment il est relatif. Le bon universel n’est pas bon tout court, il est « meilleur pour » ici et maintenant ».

       Directrice de recherche au CNRS, philologue et philosophe, elle a publié le célèbre Vocabulaire européen des philosophies : Dictionnaire des intraduisibles, devenu indispensable dans la recherche en philosophie. C’est à partir de cette expérience qu’elle revient sur cette question de l’universel. Son point d’appui est la traduction. (...)

       (...) S’agissant d’un recueil d’articles, il n’est pas étonnant d’y trouver en premier lieu les textes publiés à l’occasion de la défense et illustration du Vocabulaire européen. Aussi Cassin souligne-t-elle à nouveau que cet ouvrage ne doit rien à l’ontologie, mais tout à la logologie – rien à la pensée de l’être au-delà des mots, mais tout à la pensée du langage en-deçà des choses –, ce qui va nous rapprocher très vite de la question de la traduction et de l’universel dédié.

       Le Dictionnaire des intraduisibles, dans la perspective de cette réflexion sur l’universel, ne constitue pas seulement un geste philosophique. C’est aussi un geste politique, ne serait-ce que par la présence de l’adjectif « européen » dans le titre, lequel engage à la fois l’universel et les différences. La première caractéristique du Dictionnaire est en effet le multiple. Il part du fait, premier, de la diversité des langues.

       Puis il s’aventure dans la traduction, qui en est le premier effet ou la première obligation. Les intraduisibles sont des symptômes, sémantiques et syntaxiques, de la différence des langues dans leur volonté de passer l’une dans l’autre. L’intraduisible n’est pas ce qu’on ne traduit pas, mais ce qu’on ne cesse de (ne pas) traduire. Serait-ce le « mal radical » de toute traduction ? (...)

       (...) Il s’agit bien du rapport à l’universel, mais pensé autrement. Le Dictionnaire, en effet, ne fournit pas la bonne traduction : il explicite au contraire les discordances, il met en présence et en réflexion, il est pluraliste et comparatif, en un geste sans clôture, mais qui correspond bien au geste d’un universel nouveau. C’est bien la traduction qui conduit le propos, les différences rapportées à un projet universel (et non pas à une essence).

       D’ailleurs, le Dictionnaire n’est pas l’œuvre d’une solitaire. C’est une œuvre collective, qui regroupait 150 auteurs répartis sur une quinzaine de langues. Chacun avait bien en tête d’une part son travail de traducteur (dans le pluriel à partir de sa propre langue) et d’autre part son rapport à la question : de quelle Europe linguistico-philosophique convient-il de parler ?
     

       En ce point se réengage tout le débat sur la « barbarie », dans lequel on rencontre la catastrophe de la norme unique. C’est le renversement opéré par Cassin : face aux paradoxes du présent, c’est en réinvestissant le problème de la barbarie de l’autre (relatif à l’un qui exclut) qu’il est possible de rétablir une pensée adéquate de l’universel.

       Traduire, dans l’optique d’une réflexion critique sur l’universel, c’est ouvrir les langues les unes sur les autres (sur ce qu’elles sont de fait), expliciter les difficultés, déployer les équivoques. Barbara Cassin place geste sous l’égide de Jacques Derrida, qui affirmait dans Le monolinguisme de l’autre : « 1 – On ne parle jamais qu’une seule langue ; 2 – On ne parle jamais une seule langue ». On peut encore ajouter à ces considérations que les langues pratiquent l’homonymie – une « rame » est de papier, de navire ou encore de train ; une célèbre chaussure est de « vair » et non de « verre » –, ce qui implique que le sens d’un mot ne peut se confondre avec l’essence de la chose. L’homonymie exclut définitivement toute idée d’univoque. (...)

       (...) Partir de la pratique concrète de la traduction permet de poser le problème de l’universel complexifié, sans moraliser encore sur ce thème, in abstracto, au risque rarement évité de ne jamais s’arracher à l’identité, au pur, à l’un, etc. Dans le mépris universaliste abstrait, il est vrai qu’on parle aussi d’« intraduisibles », mais l’objectif n’est pas le partage : ce serait plutôt le nationalisme ontologique (on ne peut traduire parce que la spécificité de « ma » langue est irréductible, d’autant qu’elle est la « meilleure » ou la plus proche du « vrai »).

       On pourrait faire le même genre de remarque, en l’adaptant un peu, pour le globish, cette langue de communication ou de service qui réduit les langues de culture à l’état de dialecte « idiots » au sens grec du terme, c’est-à-dire isolés dans leur singularité. Paradoxe : dans un milieu où le globish s’est imposé comme la langue de communication, ceux qui emploient la langue anglaise dans sa complexité et son « idiotisme » en deviennent inaudibles ! Au demeurant, la traduction américaine (une véritable réinvention) du Dictionnaire joue précisément l’english contre le globish.

       Voilà pourquoi cet Éloge de la traduction ne cesse de frayer aussi avec la question de l’étranger. Cassin reprend évidemment le problème à partir de la culture grecque, celle qui fait l’objet de son travail et celle qui constitue un mythe de l’Occident. Mais elle la regarde du point de vue de son non-respect de l’Autre, qui prend là-bas le nom de « Barbare », c’est-à-dire « Intraduisible ». C’est qu’il faut un autre pour savoir que nous parlons une langue. Mais par ailleurs, un nom étranger est-il toujours un nom d’étranger ? « L’autre » que représentent les mots étrangers sont désormais omniprésents parmi nous, de sorte que nous sommes entrés dans l’ère du « entre autres », que Cassin défendait dans Philosopher en langue (Rue d’Ulm, 2015). (...)

       (...) Chaque article de ce recueil y revient : il faut se battre contre tout ce qui tente de ramener les choses, les mots et les personnes à un commun dénominateur, à un langage unique qui vaut pensée unique, l’un des plus sinistres avatars du Logos. Cassin nous rappelle une expérience européenne marquante, celle de la Lingua Tertii Imperii (LTI), la novlangue imposée par le III° Reich : dans l’analyse fondatrice qu’il en livre à chaud, le linguiste Victor Klemperer soulignait la pauvreté de ce langage de propagande par lequel un groupuscule entendait balayer le pluralisme des dialectes allemands, au bénéfice d’un discours et d’une pensée de masse.

       Le problème d’un universel ouvert à l’intraduisible n’est pas seulement théorique ou agité par la crainte de voir revenir les fantômes du passé. Comment ne pas prendre au sérieux, par exemple, ces expériences quotidiennes des hôpitaux, spécialisés ou non ? Leur problème est extrêmement concret : comment se mettre en capacité de recevoir des consultants venus de l’immigration ? Il faut des médecins et des personnels susceptibles de les comprendre, de les entendre, auxquels il ne suffit pas de parler et de comprendre telle ou telle autre langue, mais tout un ensemble de mots et de conceptions qui déterminent la perception de la douleur, le rapport thérapeutique, etc. Surtout lorsqu’il s’agit d’hôpitaux spécialisés en psychiatrie.

       Par ailleurs ce problème d’un universel ouvert à l’intraduisible n’est pas seulement, non plus, un problème occidental. La réalisation des Intraduisibles du patrimoine en Afrique subsaharienne (Démopolis, 2014) s’est accompagnée de la création d’un « Musée des civilisations noires » à Dakar. Or la vocation de ce musée n’est pas de mettre en scène une africanité réunie et concordante, mais au contraire de saisir les langues africaines dans leurs mots afin de les mettre en interrogation réciproque – précisément, de prendre la mesure de leur intraductibilité.

       Il est clair que notre époque, sur tous ces plans, est prise entre le consensus mou, qui recouvre les disparités et les étonnements au moyen d’un universel postulé ; et l’ancrage dans un incommensurable. Les deux positions d’ailleurs s’échangent leurs termes. (...)

       (...) Cet « universel dédié », Cassin préfère, au nom des Sophistes, l’appeler un « relativisme conséquent ». Depuis Platon, on lie d’ordinaire le relativisme à la haine de la raison et de la vérité. Pas si simple, répond Cassin, dès lors qu’on envisage un relativisme spécifique, qui est celui de la traduction, mais qu’on retrouve aussi dans les tribunaux « Justice et vérité » ou « justice et réconciliation » engagés dans les pays qui ont souffert de guerres civiles, ethniques ou raciales. 

       Dans cette perspective, il n’y a pas à chercher un être sous l’apparaître, ou derrière les choses telles qu’elles se présentent. Il n’y a ni « sous », ni « au-dessus ». Il n’y a pas de point de vue de Dieu pour unifier toutes les perceptions des monades. Pourtant, toutes les opinions ne se valent pas. C’est ce pourquoi, ajoute Cassin, il faut rendre les individus et les cités capables de préférer les meilleures, par la pédagogie et la politique, qui seules peuvent rendre sensible que la meilleure option est toujours et seulement « meilleure pour... ».

       Il faut sortir, quoi qu’il en soit, des faux dilemmes : « moi ou le chaos » ? L’universalisme ou le néant ? Le relativisme ou le totalitarisme ? On pourrait multiplier les formules. Il n’en reste pas moins que l’universel abstrait produit des dégâts considérables, et que le relativisme du « tout se vaut » produit d’autres dégâts. Aussi Cassin propose-t-elle autre chose : ce relativisme conséquent qui ne hait pas la raison, mais qui se méfie de l’idéologie unique.


    A lire également sur nonfiction.fr :


    Maurizio Bettini, Eloge du polythéisme. Ce que peuvent nous apprendre les religions anciennes (Belles Lettres, 2016)

    Yves-Charles Zarka, Jusqu'où faut-il être tolérant ? Traité de la coexistence dans un monde déchiré (Hermann, 2016)

    PHILOSOPHIE ELOGE DE LA TRADUCTION.
    COMPLIQUER L'UNIVERSEL Barbara Cassin
    Éditeur : FAYARD 258 pages /19,00 € sur
     

    ¤¤¤

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (ICI ET MAINTENANT

    SEUL L'AMOUR DONNE)

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    (Emma aimait toujours autant

    son vieux mari milliardaire)

     http://belligerent-ghouls.tumblr.com/post/154220428543

    ***

     (Son goût pour les noeuds papillons

    perdit l'Homme Invisible)

     A gentleman’s thoughts:
    http://a-gentleman-thoughts.tumblr.com/

    ***

    (Mon nouveau voisin me paraissait trop curieux)

     (Source: misterdoor, via kikaosol)

    ***

    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA VIEILLESSE?

    ELLE EST DERRIÈRE TOI)

    ***

    "Tu n'oublies rien?

    - Un peu de pudeur, peut-être..."

    (via klaus-like)

    ***

     occupyvousdefrance.wordpress.com

    Embauché par la société

    qu’il avait fait subventionner.....

       Le 11 mars 2016, trois mois après les élections régionales qui ont vu la victoire de Hervé Morin (centriste) à la tête de la Normandie réunifiée, Nicolas Mayer-Rossignol (PS), qui était président de l'ancienne région "Haute-Normandie" du 14 octobre 2013 au 16 décembre 2015, annonce sur son blog qu’il rejoint la société Nutriset en qualité de directeur du Pôle Développement, un recrutement confirmé le même jour par Nutriset dans un communiqué de presse. Dans son communiqué, Monsieur Mayer-Rossignol glisse un paragraphe qui immédiatement attire l'attention : "Je tiens à lever toute ambiguïté concernant d’éventuels conflits d’intérêt : le dernier soutien financier de la Région Haute-Normandie à Nutriset remonte à fin 2013, il y a deux ans et demi. Durant ma présidence de Région en 2014 et 2015, je n’ai eu à gérer aucun dossier ni aucune demande d’aide financière pour cette entreprise." (...)

       (...) C'est semble-t-il un gros mensonge. En effet, ce n’est pas seulement « en 2014 et 2015 » que Monsieur Mayer-Rossignol était président de Haute-Normandie, mais également « fin 2013 », à partir du 14 octobre plus précisément. Or, c’est le 9 décembre 2013 que la commission permanente du Conseil régional, présidée par Mayer-Rossignol, a décidé d’attribuer une subvention de 200.000 euros à Nutriset au titre de l’aide régionale à l’investissement . (...)

       (...) L’éloignement des faits (deux ans et trois mois entre la subvention de la Haute-Normandie à Nutriset et le recrutement de Mayer-Rossignol par cette dernière) peut laisser penser qu’il n’y a aucun lien entre eux, et qu’il faut voir là une simple coïncidence plutôt qu’une causalité. Oui, peut-être. Néanmoins, le délit de prise illégale d’intérêts, qui est passible de 5 ans de réclusion et 75.000 euros d’amende, n’implique pas forcément une simultanéité, ni même une intentionnalité, forcément difficile à prouver. Il implique simplement que le responsable a bénéficié de sa décision publique à titre privé. Il reste à savoir maintenant ce que les principaux intéressés, Nicolas Mayer-Rossignol et Nutriset, auront à répondre sur cette affaire qui relève, a minima, du conflit d’intérêts et ce que compte faire à ce sujet l'actuel Président de la région Normandie....... Source : Observatoire de la corruption

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/embauche-par-la-societe-qu-il-187333

    ***

    Benoît Barvin


    2 commentaires
  • @@@

    Pensées pour nous-mêmes:

    (SAGE EST LA PENSÉE

    DE SAGESSE)

    @@@

    "Chéri, j'ai une surprise pour toi...

    - Tu portes plus tes saletés de bas qui filent?"

    https://pulpcovers.com/tag/hardcasecrime/

    @@@

    (Ralentissez, enfants en train d'écrire des textos)

    https://fr.pinterest.com/pin/432908582910074953/

       / Est-ce que l'entre soi de l'élite médiatique et politique caractérise aussi l'élite académique ?


       - Malheureusement oui, cela fait partie du problème, et c'est particulièrement vrai aux Etats-Unis où les salaires des universitaires, en particulier les économistes, les placent aujourd'hui parmi les 1% des Américains les mieux payés. Pour ne prendre qu'un exemple, tout au long de la campagne, les économistes républicains ont petit à petit dit qu'ils ne voteraient pas Trump ; les médias en ont trop rapidement déduit que l'électorat de Trump ne serait pas au rdv. Mais les universitaires républicains sont une élite déconnectée de l'électorat républicain ! Ils vantent le mérite des inégalités et du commerce international alors qu'ils ne connaissent pas la réalité du chômage, de la pauvreté et de la désindustrialisation.

       / Vous exposez une idée très intéressant sur le fait que « Les médias nous donnent à lire chaque jour la vision du monde qui est la leur ; l’information n’est pas la représentation exacte de la réalité, mais la construction de la réalité par ceux qui la font ». À quoi cela est-il dû à votre avis Julia Cagé ? Une déconnection avec la vie réelle ? Un traitement idéologique de la politique ? Ou les deux ?


       - Je pense que cela est dû avant tout à une déconnexion avec la vie réelle. Les journalistes annonçaient une victoire de Clinton avec une probabilité de 85% ; c'est de fait le score qu'elle a obtenu à Manhattan et  San Francisco, là où ils travaillent et parfois vivent, mais cela n'est pas à l'image de l'électorat américain.


       Je pense qu'il est important de noter que la déconnexion des journalistes est en partie due à la crise économique actuelle que traversent les médias. Aux Etats-Unis, au cours des dernières années, les journaux quotidiens locaux ont fermé les uns après les autres... Oui les médias sont déconnectés de l'électorat blanc de l'Amérique rurale et désindustrialisée, mais c'est en grande partie parce qu'il n'y a plus de journalistes qui travaillent dans ces villes !

       / Selon vous, quel est le dénominateur commun entre les élites politiques et les élites médiatiques ?


       - Il y a deux dimensions. D'une part, les éditorialistes et autres faiseurs d'opinion aux revenus mirobolants ; ils vivent dans une autre réalité, ne veulent pas voir le monde qui les entoure et s'enferment dans une bulle dont il pense qu'elle est à l'image du pays.


       D'autre part, il y a les journalistes qui font chaque jour l'actualité. Ils n’appartiennent pas tous, loin de là (la profession se précarise) à l'élite économique. Mais ils se reposent sur les élites politiques. Ces élites politiques, ils les interviewent, les interrogent, les rencontrent, et prennent le pouls du pays auprès d'elles. C'est une manière pour ces journalistes d'être respectables et respectés. Mais ce faisant ils passent à côté de beaucoup (trop) de choses.

       / Vous évoquez également le salaire de « certains éditorialistes qui voudraient faire la pluie et le beau temps avec des salaires à 5 chiffres. » Selon vous, où est le point de fracture entre ces journalistes et la population ? A-t-on à faire à une opposition de classe sociale avec des individus qui ne se comprennent plus car ils vivent dans des univers diamétralement opposés ?


       - A nouveau, il ne faut pas généraliser. Oui il y a une opposition de classe sociale si l'on regarde les éditorialistes. Au-delà de ces éditorialistes, beaucoup de journalistes sont aujourd'hui précarisés et l'opposition est davantage en termes de capital humain et social qu'en simples termes de capital économique. Regardez comment la plupart des médias ont traité les électeurs de Donald Trump : en s'en moquant, tout comme ils méprisaient Trump. C'est là où se situe le point de fracture.

       / Pour l’élection de Donald Trump, la journaliste américaine Anna Clark explique cela en partie avec la disparition des journaux locaux aux USA , qui a pu provoquer selon elle un éloignement de presse avec le quotidien des Américains moyens. Accréditez-vous cette thèse pour expliquer en partie la défaite cinglante des médias et des instituts de sondage dans cette élection ?


       - Oui, c'est justement le point que je faisais plus haut ! Je ne savais pas qu'Anna Clark défendait cette idée mais je suis entièrement d'accord avec elle là-dessus. D'une part, la presse - les journalistes - se sont éloignés de l'Américain moyen. D'autre part, cet éloignement ne fait que renforcer la défiance dans les médias, car l'Américain moyen se rend bien compte à quel point les médias ne parlent plus de lui, ne voient plus le monde comme il le voit. Alors pourquoi lire les journaux ou regarder la télévision ?

       / Selon vous, est-ce que les médias participeraient-ils à un déni de démocratie en stigmatisant aux USA les électeurs de Donal Trump et en France, les partisans de Marine Le Pen en imposant une certaine forme de bien-pensance hors de laquelle le champs du débat n’existe pas ?

     

    (Heu... Ouvre-toi, Sésame...

    - Désolé, votre mot de passe

    est incorrect...)

    https://fr.pinterest.com/pin/432908582910074945/


       - Je ne sais pas si l'on peut appeler cela un déni de démocratie, mais c'est un déni de réalité et c'est de la désinformation. C'est extrêmement grave, d'autant que les journalistes n'en ont pas conscience. Et si rien n'est fait en France cela risque malheureusement en 2017 de conduire Marie Le Pen tout droit à l'Elysée. Du fait de la méconnaissance plus davantage encore que de la bien-pensance.

       / Pensez-vous qu’une des causes de la crise des médias et de la baisse généralisée des ventes de quotidiens pourraient-elle s’expliquer dans cette fracture avec le citoyen et le lectorat ? Autrement dit est-ce que la tyrannie du mainstream et de l’idéologie dominante mette elle en danger la presse ?


       - Il y a énormément de facteurs derrière la crise des médias : l'effondrement des revenus publicitaires, les contenus gratuits sur Internet,... Mais vous avez raison, la fracture entre les médias et leurs lecteurs joue également un rôle important, et malheureusement le cercle est vicieux : car du fait de cet effondrement du lectorat et des économies qu'il entraîne, il y a de moins en moins de journaux locaux, de correspondants en province, et donc une déconnexion plus grande...

       / Vous évoquez également le choix des sources des journalistes «  qui ne parlent qu’à un petit nombre d’hommes politiques ou d’experts, quitte à passer à côté de la réalité ». Pouvez-vous nous dire quelques mots à ce sujet ?


       - Il y a un livre passionnant de trois chercheurs américains, W. Lance Bennett, Regina L. Lawrence et Steven Livingston, When the Press Fails, qui décortique très bien ce phénomène dans le cadre la guerre en Irak. Pourquoi les médias américains ont-ils "cru" pendant de longs mois l'administration Bush quand celle-ci affirmait que l'Irak avait des armes de destruction massive ? Pas parce qu'il n'y avait pas d'experts affirmant le contraire, mais parce que ces experts n'étaient pas considérés comme suffisamment "légitimes", ils ne faisaient pas partie de l'establishment, de ce petit nombre de sources auprès desquelles les journalistes avaient pris l'habitude de se renseigner.


       Il y a ceux que les journalistes considèrent comme légitimes, et ceux qui ne le sont pas. Or cette légitimité est auto-renforcée dans les médias : est légitime l'expert ou le politique qui a déjà été l'invité de telle ou telle émission, etc. Cette recherche de la légitimité à tout prix, c'est aussi la raison pour laquelle je pense que les médias ont une part de responsabilité dans l'échec de Sanders face à Clinton.

       / Peut-on faire un parallèle avec ce qui se passe en France aujourd’hui dans le traitement médiatique de enjeux politiques de demain  ?


       -   Non seulement on peut mais on doit faire un parallèle avec ce qu’il se passe en France aujourd'hui dans le traitement médiatique du FN. J'espère que la victoire de Donald Trump aura le mérite d'entraîner une prise de conscience de l'élite politique, médiatique, et académique.

       / Pour finir, la perte de confiance de la population dans les médias dont vous parlez est édifiante. Quelles seraient les solutions à mettre en place pour que la presse retrouve de la crédibilité auprès des citoyens ?


       - Il faut réguler la concentration des médias et en particulier en France limiter les prises d'investissement trop importantes d'acteurs extérieurs au secteur. Il faut protéger l'indépendance des journalistes ; ce qui se passe aujourd'hui en France à I-Télé n'est pas digne d'une démocratie, la chaîne devrait être sanctionnée et les journalistes entendus. Il faut enfin penser de nouvelles formes de propriété des médias : redonner la parole aux citoyens aussi en leur donnant accès au capital et à la prise de décision à l'intérieur des médias.


       Julia Cagé est l’auteur de Sauver les médias (Editions du Seuil, Paris, 2015). Elle est également professeure d'économie à Sciences Po Paris

    Propos recueillis par @nicolasbscnews

     http://bscnews.fr/201611105935/franc-tireur/julia-cage-la-plupart-des-medias-se-sont-moques-des-electeurs-de-donald-trump.html

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    Luc Desle


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