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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LES PENSÉES SONT

    DES EMBRYONS D'ACTION)

    ¤¤¤

    "Je... Oui, c'est vrai, je suis rentré un peu tard... heu...

    ce matin... Mais, mais tu ne m'en veux pas, hein?"

    alternative-pinup:

    Alternative Model

    (via nylbondi)

    ¤¤¤

    "Et tu comptes conduire dans cette tenue?

    - Conduire? Pas vraiment..."

    (via lady-kadaver)

    ¤¤¤

    (Alicia avait une façon bien à elle de me dire bonjour)

    "Les propos saugrenus de ce Politicien furent vite avalés par mon vide-ordures". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

    (Source: acornareola, via brudesworld)

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    "Che d'aime...

    - Moi aussi, Grand Fou"

    "Les propos saugrenus de ce Politicien furent vite avalés par mon vide-ordures". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

    horrorandhalloween:

    by  SimonFraser

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    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LES MOTS PARFOIS

    SONT DES MAUX)

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     (Chez ce poissonnier, la fraîcheur laissait à désirer)

     (Source: rhetthammersmithhorror, via vixensandmonsters)

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     mediascitoyens-diois.info

    Faisons de la France un refuge

    pour les lanceurs d’alerte

       « Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. » (Benjamin Franklin) Les auteurs Sandrine Belier (députée européenne EELV), Julien Bayou...
     

       Edward Snowden est un citoyen ordinaire... qui a fait preuve d’un courage extraordinaire. Ses révélations et sa cavale mondiale ont mis à nu l’empire américain, eldorado supposé des libertés individuelles et de la protection des citoyens.

       Il a révélé que les Etats-Unis étaient en fait les porteurs d’atteintes aux libertés. L’œil de Washington semble avoir remplacé l’œil de Moscou. Pire, les Américains fournissent là aux Russes et Chinois l’opportunité de se dédouaner des violences dont ils savent aussi bien abuser contre leurs peuples. Voilà des relents de guerre froide qui traduisent en réalité un chaos toujours plus fluctuant, entre des démocraties libérales qui réalisent l’œuvre d’Orwell et des dictatures qui défendent la liberté des individus...

       Et maintenant  ? Toute initiative américaine visant à l’accroissement des échanges sera désormais entachée de suspicions. Comment croire qu’après avoir tenté de nous faire avaler l’Accord commercial anti-contrefaçon ACTA (Anti-Counterfeiting Agreement), les Etats-Unis parviendront à préserver la confiance et nous faire adopter l’Accord de libre-échange transatlantique (TAFTA), nouveau front de l’accès aux données et de la surveillance mondialisée ?

       Il aura fallu attendre l’annonce d’écoutes des ambassades et du personnel diplomatique de la France et de l’Union européenne pour que des voix s’élèvent enfin pour demander l’asile pour Edward Snowden. Pourtant, celui-ci a dévoilé un système de surveillance généralisé des données personnelles de plusieurs millions de citoyens du monde.

       Il nous a alerté sur un système de renseignement et de la manipulation des informations. Sous prétexte de lutte contre le terrorisme, les Etats-Unis surveillent donc tout le monde et partout, des Indignés d’Occupy Wall Street aux fers de lance du Printemps arabe en passant par... les parlementaires européens ! (...)

       (...) Nous sommes entrés dans l’ère de la société de surveillance consentie et du techno-totalitarisme. Nous ne pourrons désormais plus dire que nous ne savions pas. L’Europe est désormais prévenue, les négociations en cours avec les Etats-Unis sur le traité de libre-échange devront en tenir compte, nous y veillerons.

       Edward Snowden est un citoyen ordinaire, comme le sont d’autres lanceurs d’alerte tels que Daniel Ellsberg, Bradley Manning, Julian Assange, Irène Frachon ou Paul Watson. Aux Etats-Unis, l’ancien employé de la NSA, le soldat et le fondateur de Wikileaks risquent tous trois la peine de mort. Les abandonner, c’est aussi envoyer ce terrible signal aux futurs lanceurs d’alerte : « Vous risquez la mort et nous ne lèverons pas le petit doigt. »

       Le capitaine Paul Watson, fondateur et président de l’ONG internationale de défense des océans Sea Sheperd est lui poursuivi par le Costa Rica, qui agit en tant que proxy pour le compte des baleiniers japonais. Défenseur de la biodiversité des océans, et plus particulièrement des baleines, il fait partie de ces visionnaires que l’avenir encensera mais que ses contemporains laissent se faire étriller par les intérêts à court-terme qu’ils importunent. Comme Snowden et Assange, sa liberté de mouvement est affectée : il ne peut sortir des eaux internationales sur lesquelles il s’est réfugié. Sa tête est mise à prix au Costa Rica et un séjour en prison signifierait vraisemblablement la mort.

       Le Parlement français a adopté le 16 avril dernier une loi de protection des lanceurs d’alerte sanitaires et environnementaux qui s’inscrit dans la lignée de la résolution adoptée au Parlement européen en 2010. L’Assemblée nationale vient d’adopter une disposition renforçant la protection des lanceurs d’alerte en matière de fraude fiscale. L’esprit de ces mesures doit être étendu au-delà de nos frontières. (...)

       (...) Europe Ecologie-Les Verts a appelé la France à accorder l’asile à Edward Snowden. Depuis septembre 2012, un comité de soutien formé par les responsables des principales ONG écologistes françaises demande que la France donne l’asile politique à Paul Watson et en fasse le premier réfugié politique écologiste.

       Nous faisons nôtre cette démarche et demandons au président de la République, François Hollande, de faire perdurer la tradition de terre d’asile de la France et d’accueillir ceux et celles qui subissent des persécutions en raison des révélations salvatrices qu’ils ont faites dans le cadre leur engagement pour la justice sociale et environnementale et la protection des libertés individuelles.

       Soyons cohérents et faisons preuve du courage contagieux tel que le défend Wikileaks : offrons l’asile aux lanceurs d’alerte, et refusons le traité TAFTA. 

    http://rue89.nouvelobs.com/2013/07/01/faisons-france-refuge-les-lanceurs-dalerte-243860

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE NE BOIT

    QUE LA SAGESSE)

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     "Maria! Pas avec tes escarpins de soirée!

    - M'en fous! Pas le temps de chercher mes baskets!"

     http://scorchedmonkey.tumblr.com/post/141317776689

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     bdtrash.net

    Tribune de la Charte - Parole d'auteur : Thierry Lefèvre

       Chaque mois, L.H.S.F offre un espace libre à la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. Ce mois-ci, c'est une tribune poignante de Thierry Lefèvre.

       Thierry Lefèvre est auteur jeunesse depuis le début des années 90. Il a aussi créé et dirigé les collections Courants noirs chez Gulf Stream Éditeur et Galapagos aux éditions de l'Archipel.

    Le mépris

       Qu'Alberto Moravia et Jean-Luc Godard me pardonnent cet emprunt, mais je n'ai pas trouvé mieux pour intituler cette tribune que la Charte des auteurs et illustrateurs de jeunesse m'a gentiment demandée.

       Je me suis toujours flatté d'être un cador quant au choix d'un titre, mais pour parler de la précarité des écrivains (n'ayons pas peur des mots) et de mon expérience de Rsaïste, je ne trouve pas mieux aujourd'hui.

       Après avoir tergiversé durant deux ans et payé ma cotisation annuelle à la Charte sur la banque des aveugles, j'ai dû me résoudre cette année à me retirer provisoirement de ladite Charte, incapable de rassembler quarante-cinq euros sur un même chèque. Depuis deux ans, je vis essentiellement d'un RSA : 524,17 € — les centimes, lorsque l'on est très très pauvre, ont tous leur importance ; en les mettant de côté, au bout de six jours, on peut s'offrir une baguette de pain. Bien sûr, au printemps, la saison préférée des auteurs, je touche des droits d'auteur résiduels sur des ouvrages encore exploités par mes éditeurs et vendus par les librairies en ligne. Mais ce fruit sec d'un travail ancien est naturellement déduit en grande partie du RSA. En gros, je dois me démerder avec sept mille euros par an.

       Dois-je rendre visible ma situation d'extrême précarité ? Pourquoi pas ? Après tout, depuis le début de l'année je n'en fais plus mystère sur mon blog. Et si cette tribune pouvait avoir une quelconque utilité, ne serait-ce pas de dire publiquement que les écrivains et les auteurs de littérature jeunesse tout particulièrement figurent parmi les professions intellectuelles les plus fragiles, les moins rémunérées, les plus précaires socialement, et les plus méprisées ?

       J'ai dû tenter ensuite, non pas de faire l'analyse de ma situation— ces quatre dernières années, j'ai eu le temps d'y réfléchir —, mais de présenter les grandes lignes de cette sorte de crash social qui m'a conduit jusque-là.

       La métaphore aérienne mérite d'être un poil filée. Tout a commencé dans un avion qui m'emmenait à Mayotte où j'étais invité pour rencontrer des collégiens qui avaient sélectionné un de mes livres pour un prix. Je ne voulais pas aller à Mayotte, j'ai toujours eu la trouille de l'avion, et là il fallait se coltiner un voyage de quatorze heures pour atterrir à huit mille kilomètres de chez moi. J'en avais déjà marre du train, des sempiternels week-ends dans les salons du livre, des hôtels, des tables rondes à la con (« le polar, bon ou mauvais genre ? »), des classes auxquelles on impose la lecture de vos livres, des ateliers d'écriture qui trop souvent m'empêchaient d'écrire. Et puis j'ai pris l'avion, sans appréhension. Avec le sentiment que j'allais changer de vie. Quinze jours plus tard, je ne voulais plus écrire un livre après l'autre, courir les contrats comme on michetonne. Je voulais souffler, vivre à la campagne, prendre le temps de retrouver le goût d'écrire.

       Les changements de vie ne sont jamais aussi simples qu'on le croit. Les problèmes de fric ont tout de suite été prégnants. J'ai perdu des contrats, n'en ai pas honoré d'autres, les deux collections que j'avais créées se sont arrêtées brutalement. Au bout de deux ans, j'ai dû me résoudre à m'inscrire à Pôle Emploi. Sans obtenir d'indemnités, bien sûr puisque les « auteurs de l'écrit » ne cotisent pas à l'assurance chômage. Tu ne bosses pas ? Tu te démerdes avec rien. Tu es malade ? Tu te démerdes avec rien.

       J'ai trouvé du boulot facilement (mais j'ai compris pourquoi) : prof de lycée, j'avais les diplômes requis et un casier judiciaire vierge. Remplacement de cinq mois, j'étais sauvé. Je ne suis pas prof, je n'ai pas tenu. Ensuite j'ai assuré le recensement de ma commune pour une misère, et puis… et puis mon père m'a convaincu de faire une demande de RSA.

       La première fois que j'ai entendu parler de ce « minimum social », j'étais dans un petit salon du livre en Bretagne, et l'une de mes camarades, auteur-illustratrice, me révéla qu'elle bénéficiait du RSA. Je n'en revenais pas. Comment était-ce possible ? Elle devait mal se démerder. Ben non, elle était simplement auteur d'albums, un secteur qui amorçait une descente phénoménale, et qui plus outre certains de ses éditeurs étaient de véritables escrocs. Encore un peu incrédule, je me sentais à l'abri : ça ne m'arriverait pas…

       Je pourrais ici évoquer le quotidien du Rsaïste que je suis désormais (mon père qui me paye mes pneus de voiture, le tarif social d'EDF, les nombreux dossiers dont un précaire doit s'acquitter pour garder ses droits ou la sécu, un contrôle de mes ressources par la CAF qui dure depuis quatre mois, la bouffe des Restos du Cœur, les fringues achetées chez Emmaüs, le glanage dans les champs…), mais de tout cela vous trouverez des échos sur mon blog.  C'est juste une tannée. Je défie n'importe qui de vivre avec 524,17 € par mois.

       Je préfère profiter de l'espace qui m'est dévolu pour dire deux ou trois petites choses qui me tiennent à cœur et qui pourraient, qui sait ?, faire avancer le débat.

       Il y a autant d'incompétents et d'abrutis dans les maisons d'édition, les librairies, les bibliothèques, et chez les auteurs, que partout ailleurs. J'ai rencontré quelques fameux zavatra cosmiques chez les éditeurs, de véritables nuisibles. Je me contenterai d'en évoquer deux qui, selon moi, sont exemplaires de l'exploitation des auteurs. Un petit éditeur d'art, l'un des plus fins entourloupeurs que je connaisse : pas de droits, que du forfait, du moins à l'époque où je bossais pour lui comme auteur et rewriter, des assauts téléphoniques répétés pour obtenir son chèque. Et une maison de taille moyenne dont les contrats sont tout simplement léonins : quand on signe chez cet éditeur, les droits d'auteur d'un titre sont couplés avec ceux d'un second ouvrage à venir. Autrement dit et à condition d'en écrire deux, vous vendez bien un livre et vous vous plantez sur l'autre, les pertes sont compensées par les profits. Vous ne touchez jamais rien au-delà de l'à-valoir. Le pire, c'est que ce mec continue de sévir.

       Pour prendre de la hauteur, on peut une fois encore s'interroger sur les pourcentages consentis aux auteurs de littérature jeunesse. Pourquoi de 5 à 8 % (et même 3 % pour les albums) alors que les auteurs vieillesse touchent de 8 à 12 et au-delà ? J'ai tout entendu : les livres jeunesse se vendent moins cher, sont plus chers à fabriquer, le ratio, etc. Mais si l'on était payé décemment, je gage que la surproduction dont toute la chaîne du livre se plaint serait en partie endiguée par les auteurs eux-mêmes, qui publieraient moins.

       En littérature jeunesse, même avec quinze mille exemplaires vendus en un an ou deux, on peut disparaître du catalogue. Un roman vieillesse vendu à huit cents exemplaires et ayant obtenu de bonnes critiques est un succès…

       Depuis 1981, rien n'a été sérieusement entrepris pour les écrivains : pas de chômage, retraite complémentaire tardive (de mémoire, en 2004). Jack Lang a sauvé la librairie, très bien. Mais nous non, il ne nous a pas défendus, ni ses successeurs. J'entends l'antienne du petit libraire (notre métier est difficile, il faut nous soutenir, on gagne le SMIC, etc.), je la comprends. Mais quand je lui sors la mienne (tu as entre 30 et 40 % du prix hors taxe d'un livre, et moi six fois moins…), il ne la comprend pas : mais j'ai des charges ! C'est vrai, il a des charges, moi non… Et je me nourris de peu : je suce des noyaux d'olive, je bois de la sueur de chien.

       Je pourrais aussi citer les représentants devant lesquels on vient parler d'un ouvrage. Combien écoutent ce que dit l'auteur ? Combien lisent quelques ouvrages du programme de l'éditeur ?…

       Je suis membre de plusieurs sociétés d'auteur (SGDL, SACEM, SACD, SOFIA) et je ne comprends pas pourquoi la SGDL n'est pas une société de perception et de redistribution de droits aux auteurs. Ses trois consœurs le font sans problème. Il serait plus simple et plus sain, et pour les auteurs et pour les éditeurs, que la SGDL s'adresse directement à ces derniers et qu'elle reverse plusieurs fois par an leurs droits aux premiers. La SACD, par exemple, redistribue leurs droits aux auteurs dramatiques chaque trimestre. Attendre que l'éditeur envoie sa reddition de comptes une fois par an est pour un auteur une anomalie et une source de conflit (auprès de certains il est nécessaire de s'armer d'une patience japonaise : combien de mails ou de coups de téléphone avant d'avoir son chèque ?).

       Lorsque j'ai publié mes premiers textes, les conditions matérielles consenties aux auteurs n'étaient déjà pas formidables. Je me considérais comme un ouvrier du livre, et pourtant les mecs des NMPP (aujourd'hui Presstalis) étaient mieux payés que nous. Aujourd'hui la situation est encore plus dramatique (je vous renvoie à tous les chiffres publiés récemment sur la précarité sociale des auteurs) et j'ai désormais la conviction que je suis un paysan du livre : comme le litre de lait ou le kilo de viande, mon livre est produit à perte. Faut-il que l'on se pende à l'instar des paysans ?

       Oui, il y a autant d'incompétents et d'abrutis dans les maisons d'édition, les librairies, les bibliothèques, et chez les auteurs, que partout ailleurs. Seule petite différence, à quelques exceptions près, les auteurs, les écrivains, ne bénéficient jamais d'un rapport de forces favorable : ils sont entièrement dépendants de toute la chaîne du livre et à ce titre complètement infantilisés.

       Pardon de me répéter, mais quid de la poule ou de l'œuf ? Je clame haut et fort que l'écrivain, l'auteur, est à la fois la poule et l'œuf. Il devrait être remis exactement au centre de la chaîne du livre, en son cœur même. Sans lui, il n'y a pas de livre. Pas de livre.

       Il faut en finir avec le mépris.

       « Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ? » Parce que là, maintenant, j'ai le cul à l'air, et j'ai vraiment le sentiment que quelqu'un en profite.

    Thierry Lefèvre

    Écrivain-Rsaïste

    http://thierrylefevre-ecrivain.blogspot.fr

    http://jeunesse.actualitte.com/humeur/tribune-de-la-charte-parole-d-auteur-thierry-lefevre-1182.htm

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    Benoît Barvin


    3 commentaires
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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'UTILITARISME

    N'EST PAS SAGESSE)

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    "Ho Mon Dieu, j'avais oublié!

    C'est jour de grève générale!"

    A special one made for -> http://etermagazine.com

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    blogdemariepauledarchicourt.hautetfort.com

    Piège grossier

    Laurent Joffrin 

    ÉDITO

       Ils luttent contre le racisme : qui peut s’en plaindre ? Ils ont raison de se mobiliser, d’alerter l’opinion, de dénoncer préjugés, agressions et discriminations. Les violences physiques ou morales motivées par l’intolérance ethnique sont suffisamment nombreuses pour que des militants prennent la défense des Noirs ou des musulmans, attaqués parce qu’ils sont noirs ou musulmans.

       Pourtant le «nouvel antiracisme» que nous décrivons pose plusieurs questions. D’abord parce qu’il est délibérément communautaire. Les musulmans défendent les musulmans, les Noirs défendent les Noirs. Ainsi chacun s’occupe de sa paroisse, de son clocher, de son origine. Au nom d’une légitime autodéfense ? Certes.

       Encore faut-il le faire aussi au nom de valeurs communes, et non de simples réflexes communautaires. Encore faut-il éviter cette malsaine concurrence des victimes qui attise les tensions au lieu de les apaiser. Les républicains qui se sont mobilisés en faveur du capitaine Dreyfus n’ont pas seulement défendu un juif. Ils ont défendu un homme parce qu’il était homme. Les plus engagés ont fondé la Ligue des droits de l’homme, qui promeut des principes généraux, abstraits, universels, autant que des individus situés avec leur histoire propre.

       Si les juifs défendent les juifs, les Noirs les Noirs, les musulmans les musulmans, qui défendra les principes communs ? Distinguer entre les victimes, n’est-ce pas les séparer, les affaiblir ? On connaît l’histoire emblématique de celui qui, face à l’oppression, ne songe qu’à sa communauté : «Quand on a arrêté les Juifs, je n’ai rien dit : je ne suis pas juif. Quand on a arrêté les communistes, je n’ai pas protesté : je ne suis pas communiste. Quand on a arrêté les socialistes, je n’ai rien fait : je ne suis pas socialiste. Etc. Quand on m’a arrêté, il était trop tard : il n’y avait plus personne pour protester.»

       La deuxième inquiétude tient à un mot : islamophobie. Certes, les musulmans sont souvent attaqués en tant que musulmans, et derrière la critique de l’islam se cache souvent un préjugé «essentialiste» imputant aux musulmans des traits communs, présentés comme négatifs, qui découleraient de leur nature profonde.

       Mais pourquoi avoir voulu à toute force imposer ce mot ambigu, «islamophobie», dont chacun voit bien qu’il porte en lui un piège grossier ? Si tous ceux qui n’aiment pas l’islam sont catalogués comme racistes, l’antiracisme est détourné de son objet. Il se mue en défense de la religion.

       Ces errements sont aussi le produit d’une théorie perverse. Le racisme anti-Noirs et antimusulman, dit-on, serait lié à un«impensé postcolonial» hérité du passé et qui affecterait peu ou prou l’ensemble de la société française. Ainsi tout Français, serait-il antiraciste, progressiste, anticolonialiste ou même musulman lui-même, serait sujet à cette mentalité inconsciente.

       Cette théorie essentialise la culture française, qualifiée de «postcoloniale» par nature, (alors que ses promoteurs se battent par ailleurs contre «l’essentialisme»), permet d’accuser de racisme à peu près n’importe quel acteur public, dès lors qu’il critique une religion. Ainsi Libération,qui a toujours soutenu la cause antiraciste, est-il traité de raciste par un exalté du Net, ancien porte-parole du CCIF.

       Ainsi on traite de raciste la ministre Laurence Rossignol, militante antiraciste de toujours, parce qu’elle a employé un mot avec maladresse. Ainsi est-il scandaleux, quoi qu’on pense de l’appel au boycott lancé par Elisabeth Badinter, d’assimiler la parole de la philosophe à une forme de racisme. Elle veut défendre l’individu émancipé contre la contrainte religieuse et la tradition, la liberté contre la communauté. Où est le crime?

       Ainsi on qualifie de raciste la loi qui prohibe les signes religieux ostensibles dans les salles de classe, alors qu’il s’agit d’une règle laïque qu’on peut contester mais qui n’a évidemment rien de «raciste». Ainsi on finit par rejeter ce qu’on appelle «l’universalisme abstrait», associé au post-colonialisme, sans se rendre compte que l’assignation permanente des hommes et des femmes à leurs origines particulières constitue l’argument principal opposé aux droits de l’homme par les conservateurs de tous les temps et de tous les pays.

       Si l’identité devient l’ultima ratio, l’intolérance communautaire n’est pas loin. N’est-ce pas un piège pour le nouvel antiracisme que d’utiliser les mêmes ressorts que l’ancien racisme ?

    http://www.liberation.fr/france/2016/04/03/piege-grossier_1443734

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (ADOPTE TON PASSÉ

    COMME UN ENFANT TROUVÉ)

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    (Les rentrées de boîte de Fiona, au petit matin,

    c'était pas glorieux)

    artforadults:

    Forest Noir

    Graphite on moleskine

    by Soey Milk

    ¤¤¤

    (Sofia, qui cherchait à se sevrer, buvait de l'eau

    à même le robinet)

    www.suzie-q.fr

    www.facebook.com/suzieq.illustratrice

    www.pinterest.com/suzieqillustrat

    http://instagram.com/suzieq_illustratrice

    http://suzieqillustratrice.tumblr.com

    ¤¤¤

    Gifs by Xaviera Lópes | WWW | Instagram | Giphy 

    via: @lesstalkmoreillustration

    ¤¤¤

    (Quelque chose me disait que Gloria broyait du noir)

    Dima Rebus

    ¤¤¤

    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SOIS LE SOLEIL

    QUI ENSEMENCE LES GRAINES)

    ¤¤¤

    "Mais non, ma Chérie, Monsieur Chasseur

    ne nous veut pas de mal. Il va simplement

    me montrer sa collection de fusils...

    - Tu me rassures..."

    http://thisisnthappiness.com/post/141848563364/hip-hop-lee-boyd

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    policepassion.skyrock.com

    Violences policières en France :

    une radiographie accablante

     

        Pour son rapport sur les violences policières publié le lundi 14 mars, l'Association des chrétiens pour l'abolition de la torture (une ONG de défense desdroits de l'Homme) a enquêté durant 18 mois.

       Elle a analysé 89 situations alléguées de violences policières enregistrées depuis 2005 en France. Parmi ces 89 cas, elle a dénombré 26 décès, 29 blessures irréversibles et 22 blessures graves. Il ne s'agit que d'un "échantillon", la "partie émergée de l'iceberg", peut-on lire dans le document. Celui-ci constitue une véritable radiographie des violences policières en France, sur lesquelles l'association souhaite "briser le silence".

       Elle dénonce la dangerosité de certaines méthodes (de la technique d'immobilisation au flashball) mais aussi le manque de transparence des autorités et "l'impunité" dont bénéficient les forces de l'ordre. 

       Armes "non létales" (ou presque)

       La doctrine du maintien de l'ordre en France, qui visait historiquement à mettre les manifestants à distance, consiste désormais à "attaquer la foule", estime l'association.

       Et l'"attaque" se fait de plus en plus avec des armes intermédiaires. Leur usage a fortement augmenté depuis le milieu des années 1990, date d'apparition des lanceurs de balles en caoutchouc, les flashball. 

    • Le flashball

       Réservés au départ aux situations extrêmes, les flashball, qui tirent des balles en caoutchouc à 186 km/h, sont désormais utilisés quotidiennement. 

    "Quelques mètres ou un mauvais angle suffisent à entraîner un dommage irréversible", peut-on lire dans le rapport, notamment lorsque ces armes sont utilisées dans des situations de foule comme les manifestations. 

       Au moins 24 personnes ont été grièvement blessées par des tirs de Flashball entre 2010 et 2015. Et en 10 ans, ces armes ont fait au moins un mort et 39 blessés graves, dont 12 mineurs. L'Acat recommande le retrait total des deux types de Flashball utilisés par les forces de l'ordre, le Flashball Superpro et le LBD 40x46.

    • Le taser

       L'utilisation du taser, qui envoie une décharge électrique de 50.000 volts, est aussi en hausse. Cette arme est utilisé par la Police nationale, la gendarmerie et l'administration pénitentiaire depuis 2006. Depuis 2010, les municipalités peuvent aussi équiper leurs policiers municipaux : c'est déjà le cas à Marseille, Nice, Bordeaux ou Calais. Le taser est utilisé principalement en "mode contact", c'est à dire directement sur le corps d'un individu.

       Quatre personnes sont décédées peu après l'utilisation d'un taser, selon les données recueillies par l'Acat. Mais dans les quatre affaires, "la justice a conclu à l'absence de lien" entre l'arme et le décès.

    • Les grenades

       La France est le seul pays européen à avoir encore recours à des grenades de différents types pour ses opérations de maintien de l'ordre. En 2014, c'est une grenade offensive qui provoquait la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, sur le site du barrage de Sivens. Le ministère de l'Intérieur a ensuite interdit l'utilisation de ces armes.

       Mais d'autres types de grenades restent utilisés, comme celles dites de désencerclement, qui projettent 18 galets en caoutchouc. Un journaliste blessé à Notre-Dame-des-Landes en octobre 2014 :

       "L’onde de choc m’a arraché la peau au niveau des deux chevilles sur une surface de plusieurs centimètres carré [...], tout en causant des brûlures aux 2e et 3e  degrés."

       L'Acat pointe par ailleurs la dangerosité des gestes d'immobilisation utilisés par les forces de l'ordre, comme le placage ventre contre terre, jambes repliées : depuis 2005, ces techniques ont fait huit morts. (...)

       (...) Selon l'Acat, "le ministère de l'Intérieur fait preuve d’une opacité flagrante" sur ces cas de violences. Au-delà de quelques exemples médiatisés comme celui de Rémi Fraisse, il n'existe "aucune statistique, aucun chiffre" publics sur l'utilisation des armes et des victimes des opérations de police :

       "Les seules données chiffrées dont on dispose sont éparses et incomplètes. Certaines peuvent être trouvées de manière dispersée dans des rapports institutionnels ou parlementaires, ou parfois au hasard de questions écrites au Gouvernement ou de communications de la France auprès d’instances internationales."

       Les cas d'utilisation des armes par les forces de l'ordre sont bien recensés dans le fichier TSUA (Traitement relatif au suivi de l'usage des armes), mais les données de ce fichier ne sont pas publiées.

       Ainsi,  "On sait combien de personnes sont tuées par an par des guêpes. Par les violences policières, on ne sait pas", souligne l'association dans sa campagne de communication. Par ailleurs, les chiffres analysés par l'Acat ne prennent pas en compte les violences "de l'ombre" (utilisations abusives des menottes, tutoiement, injures...).

       Pour Aline Daillère, l'auteure du rapport, cette absence de transparence revient à "nier la réalité" des violences policières et "l'existence de victimes". Plusieurs villes ou pays font preuve de plus de transparence :

    • A Montréal (Canada), le nombre d'utilisation d'armes intermédiaires par les policiers est publié chaque année par la police de la ville ;
    • Aux Etats-Unis, les personnes décédées lors d'intervention policières sont recensées par le Bureau fédéral des statistiques judiciaires ;
    • Au Royaume-Uni, l'Independent Police Complaints Commission, un organisme indépendant, les comptabilise depuis 2004. (...)

       (...) Chez les policiers comme chez les gendarmes, l'opacité est aussi de mise en matière disciplinaire, selon le rapport de l'Acat. Les autorités communiquent peu sur les motifs de saisines de l'IGPN et l'IGGN (Inspections générales de la police et de la gendarmerie nationales), ainsi que sur les sanctions prononcées. 

       A tous les niveaux, il est difficile d'obtenir une "enquête effective" sur un cas de violence, explique l'Acat, qui dénonce de "graves défaillances dans les enquêtes administratives et judiciaires effectuées à la suite de plaintes pour violences policières".

    • L'association évoque un "corporatisme" qui rend d'abord difficile le dépôt de plainte en cas de violence : les agents peuvent refuser de les enregistrer lorsqu'elles visent leurs collègues.
    • L'enquête va ensuite être réalisée dans la majorité des cas par les services de police ou de gendarmeries eux-mêmes. Concrètement, cela veut dire que les enquêtes peuvent être réalisées par les services mis en cause.
    • Et lorsque l'IGPN ou l'IGNN sont saisies, dans les cas les plus graves, leur indépendance est aussi contestée. Ces services sont notamment "suspectés d’accorder plus de crédibilité aux dires des policiers et des gendarmes qu’aux tiers les mettant en cause", note l'association. 

       Le rapport de l'IGGN sur la mort de Rémi Fraisse en a été un exemple. Les conclusions de ce rapport rendu public semblent "exonérer les forces de l’ordre de toute responsabilité dans la conduite des opérations de maintien de l'ordre", explique l'association. (...)

       (...) Enfin, si les faits de violences policières restent "rares" comparé au nombre d'interventions quotidiennes, rappelle l'association, ces faits donnent aussi "très rarement lieu à des sanctions effectives". 

       Sur les 89 affaires de violences suivies par l'Acat, sept ont donné lieu à des condamnations. Et ces sanctions sont "faibles au regard des faits" : une seule des affaires suivies a donné lieu à une peine de prison ferme.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20160314.OBS6340/violences-policieres-en-france-une-radiographie-accablante.html

    ¤¤¤

    (La petite-fille du Bossu de Notre-Dame 

    exerçait le même métier que son illustre grand-père)

    0hmm:

    (via boomermage)

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE NE VOIT

    PAS QUE LE MAÎTRE)

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    "Chéri, c'est qui ce bel homme à côté de cette grosse

    vache à culotte de cheval?"

    rrrick:

    Sophia Loren

    ***

    lasserpe.blogs.sudouest.fr

    Tout ce qu’il faut savoir sur les pesticides

    Angela Bolis

       Selon les derniers chiffres officiels, au début de mars, le secteur agricole consomme de plus en plus de pesticides, avec une hausse annuelle moyenne de 5,8 % entre 2011 et 2014, qui s’est même accélérée ces dernières années (+ 9,4 % entre 2013 et 2014). En France, premier producteur agricole en Europe et deuxième consommateur de pesticides derrière l'Espagne, les rendements, pourtant, ne progressent plus : céréales, oléagineux, poires, pommes ou betteraves sont moins productifs qu’en 2009.

    • Des risques sanitaires qui inquiètent

       Derrière ces chiffres, les inquiétudes sur l’impact de ces substances chimiques sur la santé se sont une nouvelle fois réveillées au début de février, à la suite de la diffusion d’une enquête de Cash Investigation, vue par 3,12 millions de téléspectateurs. Ce documentaire percutant, qui révélait les chiffres précis, et secrets, des ventes de pesticides, mettait en relief plusieurs données alarmantes : une puissante industrie partagée entre six multinationales, des enfants exposés à près de cent trente polluants chimiques chaque jour, et… 97 % d’aliments contenant des résidus de pesticides. Ce dernier chiffre, erroné, a valu à l’émission de s’attirer les foudres des critiques. Pourtant, l’omniprésence des pesticides est bien réelle : selon l’Institut de veille sanitaire, 100 % de la population française en porte des traces, même à des doses très faibles.

       Or ces doses infimes ne présagent en rien de leur innocuité. Tout d’abord parce que le mélange de différentes substances dans l’organisme pourrait déclencher un « effet cocktail », deux substances inactives isolément pouvant se révéler toxiques ensemble — un effet qui n’est pas pris en compte pour leur homologation. Ensuite parce que parmi les pesticides, on compte des perturbateurs endocriniens, capables d’interférer avec le système hormonal, même à des niveaux d’exposition très faibles.

       De manière générale, nombre de pesticides sont classés CMR — cancérogènes, mutagènes (toxique pour l’ADN) ou reprotoxiques (nocifs pour la fertilité). Certaines de ces substances chimiques sont suspectées dans plusieurs maladies émergentes en lien avec le dérèglement du système hormonal : diabète de type 2, obésité, cancers hormonodépendants (sein, prostate, thyroïde) et troubles neuro-comportementaux (troubles de l’attention, hyperactivité, etc.). Sans compter l’autisme ou les atteintes au développement du cerveau, avec des conséquences sur les capacités cognitives. La maladie de Parkinson, enfin, a été reconnue en 2012 maladie professionnelle en lien avec les pesticides.

       Les enfants, les femmes enceintes et les fœtus sont les plus sensibles aux effets de ces substances. Population à risque également, les agriculteurs eux-mêmes. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime ainsi que l’intoxication par des insecticides, des herbicides ou des fongicides cause quelque deux cent cinquante mille morts par an. En France, un des cas les plus emblématiques de ces intoxications aiguës est celui du céréalier Paul François, qui a inhalé des vapeurs de l’insecticide Lasso, et a fait condamner la firme Monsanto à l’indemniser entièrement.

    • L’environnement, et les abeilles, en première ligne

       Au-delà de la santé humaine, les pesticides sont responsables d’émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de pollution des sols, de l’air et de l’eau. En 2013, 92 % des 2 950 points de surveillance de la qualité de l’eau laissaient apparaître au moins un pesticide ; et même dix substances actives au moins dans la majorité des cas.

       Par ailleurs, la biodiversité dans son ensemble en pâtit. Outre la destruction des micro-organismes dans le sol, les insectes, et notamment les pollinisateurs, sont les premiers touchés. A la fin de février, la plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), équivalent du groupe d’experts climatiques réunis au sein du GIEC, a estimé que « la recherche récente indique des effets létaux et sublétaux des insecticides néonicotinoïdes sur les abeilles et sur le service de pollinisation qu’ils assurent ». Pourtant, reconnaît l’IPBES, « plus des trois quarts des principales cultures mondiales destinées à l’alimentation dépendent d’une manière ou d’une autre de la pollinisation animale ».

    • Un coût économique insoupçonné

       Si l’on prend en compte, notamment, tous ces impacts sanitaires et environnementaux, les pesticides se révèlent bien moins rentables que prévu. C’est ce que montre une vaste étude sur les externalités négatives liées à leur usage, menée par deux chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA). Selon eux, aux Etats-Unis au début des années 1990, ils rapportaient environ 27 milliards de dollars par an à l’économie américaine, mais pesaient pour au moins 40 milliards de dollars…

       A compter parmi ces coûts cachés : les dégâts sur les services offerts par les écosystèmes (pollinisation, etc.) ; les frais de santé, avec le traitement des maladies chroniques ou encore la perte de productivité des agriculteurs ; les coûts pour réglementer et contrôler ces substances, ou surveiller et assainir les eaux et les milieux contaminés ; mais aussi les frais d’évitement, principalement induits par les excédents de dépense des ménages qui optent pour l’alimentation biologique. Autre déperdition importante : la perte des rendements due aux résistances aux pesticides développées par les herbes adventices ou les ravageurs.

    • Que dit la loi ?

       Certains pesticides sont interdits au cas par cas, au fur et à mesure des études scientifiques et des alertes. Il en est ainsi, en France, du DDT, du Cruiser OSR, du Gaucho (pour les semences de maïs), ou de l’atrazine, dont la présence dans l’environnement persiste malgré tout pendant des années après leur retrait du marché.

       De manière plus globale, un plan « Ecophyto » a été lancé en 2009, dans la foulée du Grenelle de l’environnement. Essentiellement fondé sur la pédagogie, il avait pour ambition de réduire de moitié l’usage des herbicides, fongicides et insecticides d’ici à 2018. Face à son échec, le deuxième volet, « Ecophyto 2 », a démarré en octobre 2015 avec le même objectif d’une baisse de 50 %, mais repoussé à 2025.

       Dernier rebondissement, lors de l’examen du projet de loi sur la biodiversité, à la mi-mars à l’Assemblée nationale, les députés ont adopté un article interdisant l’utilisation des néonicotinoïdes à partir de septembre 2018, pour l’ensemble des cultures et semences. Et ce malgré une lettre adressée par Stéphane Le Foll aux députés, quelques jours avant le vote, pour les inciter à refuser une interdiction« brutale » de ces néonicotinoïdes.

       Au niveau européen, les autorisations de mise sur le marché des différents pesticides par la Commission européenne font l’objet de critiques en raison de son laxisme ou de l’influence des lobbys industriels. Au début de mars, la Commission a reporté un vote sur le renouvellement de l’autorisation du glyphosate, après que plusieurs pays européens, dont la France, eurent prévenu qu’ils voteraient contre. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) estime « improbable » que le glyphosate soit cancérogène pour l’homme, alors qu’il a été classé« cancérogène probable pour l’homme », mutagène et cancérogène pour l’animal par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), de l’OMS.

    • Du côté des alternatives, agriculture bio et agroécologie

       Principale alternative aux pesticides, l’agriculture biologique est en essor : selon les chiffres de l’Agence bio de la fin de février, les surfaces engagées en « bio » ont bondi de 17 % en un an, pour atteindre 1,3 million d’hectares à la fin de 2015. Le nombre de producteurs ayant aboli pesticides et engrais chimiques a progressé de 8,5 % : ils sont désormais 28 725. Cela ne représente que 6,5 % des fermes françaises, mais près de 10 % des emplois agricoles.

       Présenté par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, comme une voie à suivre pour sortir du tout pesticides, l’agroécologie rallie aussi de plus en plus de partisans. Cette démarche agricole utilise les services rendus par les écosystèmes, plutôt que de chercher à les substituer par des intrants chimiques : cultures associées, insectes prédateurs auxiliaires…

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/03/22/tout-ce-qu-il-faut-savoir-sur-les-pesticides_4887437_3244.html

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA SAGESSE NE S'HABILLE

    PAS EN ARMANI)

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    "Je t'ordonne de te déshabiller...

    - Si tu allonges le fric, ce sera avec plaisir, Maître"

    ***

    "OK, fiston, tu veux certainement me faire comprendre

    quelque chose, mais j'avoue que je sèche..."

    Photographer: Sarah Stiles
    Model: Michael Kolch

    ***

    "Comment ça, on va faire des courses? Je croyais

    qu'on partait en mission..."

    Punisher by Nezart

    ***

    "Ahem..."

    barefootmarley:

    jae lee

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    Nadine Estrella et Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA GLOIRE DE TES ANCÊTRES

    EST DE T'AVOIR CONÇU(E))

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (APPRENDS A NE VOIR

    QUE LA BEAUTÉ DU MONDE)

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    coktail93.free.fr

    Etats-Unis.

    Le petit chaperon rouge

    a un fusil

    Bérangère Cagnat

       Et si le petit chaperon rouge avait eu un fusil ? Pour la National Rifle Association (NRA, le principal lobby pro-armes des Etats-Unis) cela n’aurait pas fait un pli : mis en joue, le loup apeuré se serait enfui et, à la fin de l’histoire, le petit chaperon rouge et sa mère-grand (armée d’un fusil à pompe) auraient eu la vie sauve.

       Cette version remaniée du célèbre conte des frères Grimm est “désormais disponible sur le site de la NRA à destination des familles, rapporte le Washington Post, au grand dam des associations de prévention et de lutte contre les armes à feu”.

       Et ce n’est pas le seul conte concerné : la NRA propose également aux internautes une nouvelle version de l’histoire d’Hansel et Gretel signée de la même plume : la blogueuse conservatrice Amelia Hamilton.  (...)

       (...) Pour celle-ci, ses histoires remaniées sont “moins dérangeantes” que les contes originaux car “ni les grands-mères ni les enfants ne se font dévorer et au final, malgré la présence d’armes, les méchants ne sont pas tués”, souligne le New York Times. (...)

       Les associations de prévention et de lutte contre les armes à feu dénoncent, pour leur part, une “opération marketing scandaleuse”, rapporte le quotidien new-yorkais.  Pour Dan Gross, le président de l’organisation Brady Campaign to Prevent Gun violence, l’une des principale association de prévention aux Etats-Unis : “la NRA est prête à toutes les bassesses pour mettre des armes à feu dans les mains des plus jeunes. Cela montre à quel point le lobby pro-armes est aux abois. Pour être franc, c’est pathétique.”  (...)

       (...) Le Washington Post rappelle que depuis le début de l’année, aux Etats-Unis, au moins “52 enfants âgés de moins de 18 ans se sont accidentellement tirés dessus ou ont tiré sur autrui avec une arme à feu”. Des statistiques affolantes qui n’émeuvent pas la NRA. Le lobby pro-armes compte en effet mettre en ligne au début du mois de mai un tout nouveau conte : celui des trois petits cochons (avec des pistolets).

     http://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-le-petit-chaperon-rouge-un-fusil

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SOIS L'AMOUR

    AU QUOTIDIEN)

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     unpeudhumour.centerblog.ne

    ***

    A Brazzaville, nécessité fait travailler les jours fériés 

       "On souffre mais on n'a pas le choix", dit André. Comme lui, une vingtaine de jeunes hommes ont repris le travail lundi, jour férié au Congo, à la carrière de Kombé, dans le sud de Brazzaville. Après une semaine d'inactivité à la suite de l'élection présidentielle contestée du 20 mars qui a entraîné des tensions dans la capitale du Congo, il leur faut bien nourrir leur famille, alors que l'opposition appelle à la grève générale.

       En cette fin de matinée du Lundi de Pâques, le soleil tape ardemment sur la rive du Congo en aval du "Pool Malebo", le grand bassin que forme le fleuve le plus puissant d'Afrique à l'est de Brazzaville et de Kinshasa, la capitale jumelle sur l'autre rive. L'orage nocturne a chassé les nuages. Sur la plage, les ouvriers s'activent depuis plusieurs heures déjà. En slip, short ou boxeur, leurs corps musclés et luisants de sueur chargent de gros camions-bennes stationnés sur la berge. A six par véhicule, ils emplissent de sable, pelletée après pelletée, des bennes de dix mètres cubes perchées au-dessus de leur tête.

       Mis en musique par le bruissement des rapides qu'on aperçoit à quelques centaines de mètres, le ballet incessant des pelles montant vers le ciel semble ne jamais devoir s'arrêter : il faut aller vite. Payé à la tâche par l'employeur - le propriétaire du camion - chaque membre de l'équipe gagne 2.000 francs CFA (environ 3 euros) par benne.

       "Une très bonne journée, on peut faire dix bennes", dit André, 23 ans, qui dit faire ce travail depuis cinq ans. Mais on n'est pas certain d'être embauché tous les jours.

       L'activité dépend des commandes des clients du patron, qui vend son sable essentiellement à des particuliers pour la construction de maisons, explique Alfred Mabanza, le chef de la carrière, qui dispose d'une concession accordé par les autorités.(...)

       (...) De plus, l'activité est saisonnière : on ne travaille que pendant la grande saison sèche (mi-mai à mi-septembre) et la petite saison sèche (janvier-février), qui traîne en longueur cette année.

       Pendant la saison des pluies, il faut trouver autre chose. Alfred dit qu'il offre alors ses services de mécanicien à qui voudra bien l'employer. Dans ce petit pays pétrolier et forestier, la pauvreté est largement répandue, et le chômage frappe 40% de la population et 60% des jeunes, selon le Fonds monétaire international (FMI).

       Alfred, lui, n'a qu'une préoccupation : avoir chaque jour 3.000 francs (4,5 euros) à donner à sa femme "pour qu'elle nourrisse la famille".

       Glad, un de ses compagnons de labeur, dit se tuer à la tâche depuis 2004. "C'est un métier plus que difficile", dit-il, qu'il exerce "au lieu de voler". "Au Congo, il y a des métiers", mais il sont réservés aux "Mbochi" (l'ethnie du président Denis Sassou Nguesso) et aux gens "du Nord", dit-il, reprenant une plainte récurrente de nombre d'habitants originaires du Sud du pays, qui a voté majoritairement pour des opposants au chef de l'Etat lors de la présidentielle du 20 mars.

       Les autorités ont annoncé jeudi que M. Sassou Nguesso, qui cumule plus de 32 ans à la tête du Congo, avait été réélu au premier tour avec plus de 60% des voix, prouesse qu'une coalition de cinq candidats d'opposition a qualifiée de "forfaiture", appelant la population à contester la réélection du président par des voies légales et "pacifiques", en commençant par une journée de grève générale dans tout le pays mardi.

       Entre le scrutin du 20 mars et la proclamation des résultats officiels, Brazzaville avait pris des allures de ville morte (boutiques fermées, marchés désertés), une grande partie de la population semblant redouter des violences post-électorales. Avant le long week-end pascal, la situation était encore loin d'être revenue à la normale vendredi.

       Quand son patron est venu lui proposer du travail lundi matin, Alfred dit ne pas avoir hésité longtemps. A Kombé, on extrait aussi de la roche que des petites mains concassent à longueur de journée en gravier, avec pour seul outil un burin cylindrique en métal qui tient dans la main.

       Assise devant un tas de cailloux à l'ombre d'un pagne suspendu aux branches d'un palmier chétif, Léonie, la cinquantaine, explique n'être guère maîtresse de son destin : "Toujours il faut que tu forces pour venir travailler [...] Il n'y a pas de boulot, il n'y a pas d'autre chose à faire donc c'est mieux de venir ici."

     http://www.courrierinternational.com/depeche/brazzaville-necessite-fait-travailler-les-jours-feries.afp.com.20160328.doc.957rz.xml

    ***

    Luc Desle


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