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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA SAGESSE DU LOUP

    EST TROMPEUSE)

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    (LA VÉRITÉ EST AILLEURS)

    http://caligarianzuparadzay.tumblr.com/post/143585513058/nevver-i-want-to-believe

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    eco-blog.fr

    Groenland.

    Le fléau des “suicides

    de l’Arctique”

       En moins de quinze jours, la petite communauté de Tiniteqilaaq (3 000 habitants), dans le sud du Groenland, a vu deux de ses enfants se suicider : Pele, 22 ans, et Peter, 15 ans.

       “C’est quelque chose qui arrive trop souvent, dans trop de villes du Groenland, écrit le site de NPR (National Public Radio). Une poussée de suicides, inexplicable et indiscriminée, qui déchire la jeune génération d’un territoire qui a le taux de suicide le plus élevé du monde.” En 2015, celui-ci s’élevait à 82,8 pour 100 000 personnes, contre 13,4 au Etats-Unis. Et d’après une étude publiée en mars 2015 par l’institut national de santé publique, près de 1/5 des Groenlandais ont déjà pensé à se suicider.

        Dans une enquête long format enrichie de nombreuses photos et interviews audio, NPR tente de comprendre les raisons de ce phénomène qui préoccupe les autorités depuis plusieurs années. Ce n’est pas seulement parce qu’il fait nuit tôt que les jeunes se suicident davantage au Groenland, écrit la journaliste Rebecca Hersher. Comme pour la communauté amérindienne d’Attawapiskat au Canada, touchée par une vague de suicides, ces “suicides de l’Arctique” s’expliquent à la fois par l’histoire et par l’évolution récente du Groenland. (...)

       (...) Ancienne colonie du royaume du Danemark devenue autonome en 1979, le Groenland est majoritairement peuplé d’Inuits et vit essentiellement de la pêche.“Comme les peuples autochtones partout dans l’Arctique, les Groenlandais ont souffert [à partir des années 1980] de la modernisation rapide du pays et d’interférences culturelles sans précédent.” De nombreuses familles ont quitté leur communauté, certains villages ont carrément disparu de la carte.   Lorsque les communautés sont perturbées, les familles commencent à s’effondrer. L’alcoolisme augmente, de même que la négligence et la maltraitance physique : autant de facteurs de risque de suicide.”

       NPR pointe aussi des raisons plus profondes, liées à la crise d’identité de la culture inuit. “Quand une culture disparaît en moins d’une génération, beaucoup de jeunes se sentent coupés des générations plus âgées sans non plus avoir le sentiment de faire partie de la nouvelle.”

     http://www.courrierinternational.com/article/groenland-le-fleau-des-suicides-de-larctique

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ESPRIT CLAIR

    EST LA BOISSON DE LA VIE)

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     "T'as mal où?

    - Là..."

     http://aventure-digitale.tumblr.com/

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    lepetitbecquartillustre.com

    Saltimbanques, fauteurs de troubles

       Ils sont dépenaillés, affamés, transis, et bruyants. Mais ils sont aussi vivifiants et sexy. Alors, quand le jeune baron de Sigognac accepte de donner l’hospitalité à ces comédiens ambulants qui viennent de frapper aux portes de son château glacial, il découvre que l’ennui n’est pas une fatalité, et décide de changer de nom et de vie : il va devenir le Capitaine Fracasse. Lorsque Théophile Gautier raconte, dans son enthousiasmant roman (1863), les tribulations d’une troupe dans la France de la première moitié du XVIIe siècle, il fixe avec affection l’image traditionnelle du saltimbanque : entre mendiant et roi d’un soir, il est libre mais vulnérable, amusant mais sans grande éducation, dévoué à son art mais d’une moralité douteuse.

       Ce cliché ambigu n’est pas dû à la seule fantaisie d’un romancier. Il est nourri par des siècles de suspicion fascinée, et il n’est pas tout à fait certain que le regard ait entièrement changé. Les Eglises ont évidemment eu leur part de responsabilité dans le rejet des histrions professionnels — ainsi, tandis qu’en France les comédiens étaient excommuniés, en Angleterre les puritains, comme le rappelle Peter Ackroyd dans sa nécessaire biographie de Shakespeare, les fustigeaient en les accusant de « titiller la sexualité » et de« pratiquer le faux-semblant et contrefaire l’image de Dieu », avant de se donner la joie vertueuse, à la faveur de leur victoire sur le roi Jacques Ier, d’interdire totalement le théâtre. Mais ce sont tous les tenants de l’ordre social, dans leur ensemble, qui n’ont pas davantage eu l’envie de les intégrer en tant que tels.

      Il faut bien reconnaître qu’ils manquaient de tenue. A Londres, les représentations en ce temps alternent souvent avec des combats d’ours et de chiens, et ont lieu hors les murs, pour éviter les impôts, tout près des bordels. Autant dire que « théâtre et lupanars offraient un répit face à l’éthique dominante et au moralisme ambiant », ce qui évidemment prêtait à confusion. Les rixes sont fréquentes, tant entre les divers membres de la tribu (Ben Jonson, l’auteur deVolpone, tue l’acteur Gabriel Spencer en 1598) que dans le public même. Mais il y a pire. Le théâtre apparaît comme une « force démocratisante », qui s’adresse aussi bien à la « vile populace », au« rebut pétulant et impie », qu’aux privilégiés et, de surcroît, nivelle de fait la hiérarchie sociale en traitant à égalité nobles ou manants comme autant de personnages.

       En bref, le comédien sent le soufre. Il est donc placé sous contrôle. Dès 1572, la loi anglaise exige que « tous maîtres d’armes, gardiens d’ours, acteurs communs d’interludes et ménestriers », à défaut d’appartenir à la domesticité d’un grand seigneur, soient fouettés et« brûlés dans l’oreille ». Les acteurs vont chercher des mécènes et tenter de conquérir un début de respectabilité, notamment en s’installant autant que faire se peut dans des théâtres (The Globe, The Rose…). Mais cela ne les préserve pas pour autant des tournées, quand la peste frappe à Londres, par exemple.

       Ils reprennent le chariot, vont de ville en ville demander l’autorisation de jouer, et ne parviennent pas toujours à éviter de devoir vendre leurs costumes avant de rentrer chez eux sans un penny : ils n’appartiennent à aucune guilde, seul le bon plaisir de leur maître peut éventuellement les secourir. Si le statut de l’acteur s’élève néanmoins peu à peu au-dessus de celui du mendiant ou de l’acrobate, c’est grâce au prestige de certains parrainages, comme celui du Grand Chambellan, à la troupe duquel appartenait Shakespeare, et peut-être à l’argent que certains, copropriétaires de leur théâtre, parviennent à gagner. Mais que tombe la protection, qu’une épidémie se déclare, et le comédien peut à nouveau frôler le mendiant, tandis que les prédicateurs dénoncent sa pratique comme « un acte de rébellion contre Dieu ».

       En 1758, soit près de trente ans après la mort d’Adrienne Lecouvreur, interprète fameuse de Voltaire, et la dernière comédienne, semble-t-il, à qui l’Eglise refuse un enterrement en terre consacrée, Jean-Jacques Rousseau écrit sa Lettre à d’Alembert sur les spectacles. Il y condamne le comédien avec ferveur : « Qu’est-ce que le talent du comédien ? L’art de se contrefaire, de revêtir un autre caractère que le sien, (…) et d’oublier sa propre place à force de prendre celle d’autrui. » Duplicité intrinsèque, élément de désordre social par son seul exemple, l’acteur est dangereux, sinon toxique. Diderot répondra de biais, avec le Paradoxe sur le comédien (1773), en soulignant que si le théâtre devenait un facteur d’éducation et de moralisation, la profession pourrait être honorable et honorée…

       C’est la Révolution française qui va enfin permettre en principe aux comédiens de prendre toute leur place dans la société civile, en leur conférant une citoyenneté à part entière. A partir de 1810, le nom des interprètes apparaît enfin sur les affiches, et, tout au long des bouleversements du siècle, des stars vont faire de leurs rôles de« puissants symboles sociopolitiques», et parfois même prendre parti ouvertement. L’ancien ouvrier Bocage, fameux pour ses rôles dans les pièces d’Alexandre Dumas et républicain affirmé, fait un usage militant de la scène en choisissant avec Félix Pyat un dramaturge qui convient à ses convictions. Et quand l’orchestre murmure, il sait lui demander : « Est-ce à l’homme politique ou à l’artiste que vous en voulez ? »

       Frédérick Lemaître, celui-là même qu’on croise dans le film de Marcel Carné Les Enfants du Paradis,est un grand improvisateur, qui infléchit si bien les mélodrames qu’il les fait résonner d’échos à l’actualité absolument étrangers à leurs auteurs. La tragédienne Rachel chante La Marseillaise sur scène en 1848. Les comédiens seraient-ils en train de devenir des citoyens et des travailleurs comme les autres ? On pourrait le croire, d’autant que, en 1840, le baron Taylor, longtemps administrateur du Théâtre-Français, a créé l’Association des artistes dramatiques, une association de secours mutuel destinée à aider les comédiens et chanteurs dans le besoin, et à financer une caisse de retraite grâce aux cotisations ainsi qu’aux galas de bienfaisance. Mais elle n’accueille que les artistes « chics », ceux des théâtres subventionnés, que fréquentent les couches favorisées…

       Quarante ans plus tard, alors même que la proportion d’acteurs issus des classes moyennes et ayant fait des études longues augmente sensiblement, alors même que Sarah Bernhardt, communément surnommée « la Divine », fait des tournées sur les cinq continents, le mépris du saltimbanque demeure toujours vivace, à la mesure de son succès, et de sa fragilité. L’écrivain Octave Mirbeau, proche des anarchistes, peut affirmer que le comédien, de par sa nature même, est un être inférieur et un réprouvé. Du moment où il monte sur les planches, il a fait l’abdication de sa qualité d’homme » (Le Figaro, 26 octobre 1882). Coquelin l’aîné, l’interprète légendaire de Cyrano, ici plus ou moins directement visé, avait répondu par avance dans L’Art et le comédien(Ollendorff, Paris, 1880) : « Le comédien est un artiste et il a sa place dans un Etat au même titre que tous les citoyens. »

       Sans doute… Mais il y a à l’évidence artistes et artistes. Car précisément, « de par sa nature même », le comédien reste équivoque, à tout le moins, surtout quand son public paraît peu fréquentable. Tout naturellement, comme le rappelle Marie-Ange Rauch, les amuseurs, chanteuses, fantaisistes divers qui se produisent dans les très nombreux cafés-concerts (caf’conc’) de Paris et sa banlieue ne sont pas reconnus comme faisant partie de la « grande famille » du spectacle. Exclus de la mutuelle « Taylor », exclus de toute légitimation par l’art. Même Coquelin, qui a fondé une maison de retraite en 1905 à Pont-aux-Dames, la réserve aux acteurs pouvant témoigner de « bonnes mœurs ». C’est que, dans les beuglants et bouis-bouis, l’ouvrier va « se jeter à travers les jouissances brutales où l’homme se complaît », selon la forte expression de Maxime Du Camp, l’ami de Gustave Flaubert, et ceux qui y travaillent et contribuent ainsi à « l’avilissement » de la populace ne valent évidemment pas mieux.

       Splendidement, le caf’conc’ va se battre pour être distingué des lieux de prostitution, et affirmer la dignité sociale des siens par la défense de leurs droits à la protection sociale. Dans la plupart de ces salles, le public « consomme » et ne paie pas de droit d’entrée. Les femmes doivent faire la quête et sont priées de mettre en avant leurs charmes. Quant aux hommes, ils sont moins payés que les serveurs…

       Jules Pacra (1833-1915), qui pratique avec succès la « chansonnette distinguée » et connaît aussi bien les caf’conc’ de luxe (l’Eldorado) que les planches populaires, a rejoint les communards et participé à l’élaboration de la première Fédération artistique. En 1880, il décide, avec quelques confrères, dont le chansonnier Aristide Bruant, qui ouvrira son cabaret Le Chat noir un an plus tard, de créer la Société de secours mutuel des artistes lyriques, celle des« laissés-pour-compte » afin de leur donner accès aux soins, à une pension, et de défendre leurs droits. La recherche du financement (cotisations, dons, galas) se double d’une recherche de respectabilité, via le soutien de vedettes fréquentables, tandis qu’un autre artiste de caf’conc’, Raymond Broca, fonde en 1890 la Chambre syndicale des artistes dramatiques, lyriques et musiciens, plus revendicative.

       Quand Dranem, l’inoubliable interprète de Pétronille, tu sens la menthe, achète un château à Ris-Orangis pour l’offrir comme maison de retraite à ses camarades et qu’elle est inaugurée en 1911 par le président de la République, on peut penser que c’est gagné, tant pour la respectabilité que pour les droits. Rien n’est moins sûr. Le château a été vendu, la mutuelle de Pacra a rejoint en 2011 le groupe Audiens, qui, lui, ne connaît pas le déficit, et « les idées fausses sur les professionnels du spectacle»fleurissent toujours, mais elles se sont « modernisées » : elles portent avant tout sur leur régime d’intermittence, qui les consacrerait comme autant de « profiteurs ».

       Jadis, Diderot, pour les défendre, affirmait qu’ils étaient dissolus en miroir des valeurs du temps. Aujourd’hui, pour justifier leurs droits, on parle économie. En 2004, le rapport Guillot remis au ministre de la culture et de la communication, dans l’émotion suscitée par l’annulation du Festival d’Avignon, souligne qu’en 2003 « la valeur ajoutée dégagée par le secteur du spectacle vivant et enregistré (…) équivalait à celle de la construction aéronautique, navale et ferroviaire ». Depuis, l’argument comptable est régulièrement brandi comme légitimation… Triste réponse, qui accepte la domination de la rentabilité comme raison d’être. Pauvre excuse, qui refuse d’affirmer la nécessité du jeu, du travail gratuit de l’imaginaire à partager, du luxe de la représentation des rêves des humains, autant de facteurs de… désordre.

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SOIS L'OISEAU

    QUI OUVRE SA CAGE)

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    http://zestyblog.tumblr.com/post/143085735212/klimt-eastwood

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    http://www.coeur-vert.com/projet/ecologie/blog/2007_01_01_archive.html

    Ecologie : l'histoire extraordinaire

    du village d'Ungersheim en Alsace

     Bioaddict @bioaddict
     
    Propos recueillis par Anne-Françoise Roger pour Bioaddict.fr
     
       La journaliste d'investigation, réalisatrice et écrivaine Marie-Monique Robin présente son nouveau film "Sacré Village !". Ce documentaire met en lumière la belle histoire et l'expérience d'Ungersheim qui est présenté comme un modèle en matière de transition écologique.

       " Sacré Village ! ", c'est le titre du prochain film de Marie-Monique Robin. Il est consacré à Ungersheim, petite ville futuriste d'Alsace. Pourquoi futuriste ? Parce qu'Ungersheim s'est lancé depuis huit ans déjà dans une transition écologique globale et réfléchie, qui touche à la production alimentaire, l'énergie, le transport, l'habitat, la monnaie. Ce sacré village offre le modèle le plus abouti de transition écologique en France.

       Après le film "Sacrée Croissance !" sorti fin 2014, qui montrait des expériences de transition à travers le monde, Marie-Monique Robin a décidé de filmer Ungersheim comme un témoignage de ce qu'il est possible de faire, ici et maintenant, et quels en sont les bénéfices humains et financiers.

       Alors que la diffusion en avant-première de "Sacré Village !" a lieu ce jeudi 21 avril à Strasbourg, Marie-Monique Robin nous explique ses choix et ses motivations.


       / Votre film est consacré à Ungersheim : Qu'est-ce qui a motivé votre choix ?

       Quand j'ai projeté mon dernier film "Sacrée Croissance !" en Alsace en 2015, un des spectateurs est venu vers moi après la projection. Et il m'a déclaré : " tout ce que vous montrez dans votre film, nous le faisons à Ungersheim ". C'était le maire de la ville, Jean-Claude Mensch. Ce qu'il m'a expliqué m'a tellement interpellée que j'ai décidé de me rendre sur place. Et quand je suis allée à Ungersheim, une petite ville de 2200 habitants située dans le Haut-Rhin près de Mulhouse, l'idée de faire un film s'est imposée aussitôt.

       / Qu'est-ce que cette ville a d'extraordinaire ?

       La ville a lancé en 2008 un programme appelée " 21 actions pour le 21e siècle ", qui organise la transition écologique avec une cohérence d'ensemble. C'est ce qui est exceptionnel. Ce programme concerne la production alimentaire, l'énergie, le transport, l'habitat, la monnaie... et il réconcilie l'écologie, l'économie et les Hommes. Les actions de la commune sont décidées en démocratie participative, avec les habitants. De nombreuses activités citoyennes sont organisées autour de la transition, dès l'école communale qui s'appelle l'Ecole de la transition. Le bilan est positif. En dix ans, la ville n'a pas augmenté ses impôts, elle a réalisé une économie de 120 000 euros et a créé ou attiré une centaine d'emplois, tout en réduisant ses pollutions, ses déchets, et ses émissions de gaz à effet de serre de 600 tonnes de CO2 par an.

       / Pouvez-vous donner quelques exemples de ces actions ?

       La ville travaille à son autonomie alimentaire. Elle s'est dotée d'une ferme urbaine bio, le Trèfle rouge, sur huit hectares de terrain qui lui appartiennent. Une association d'insertion la gère, elle emploie 25 personnes. Les produits sont vendus en paniers et à la cuisine centrale municipale qui sert 550 repas bio par jour à Ungersheim et dans cinq communes des environs. Une régie agricole complète l'approvisionnement en cultivant des terres municipales en permaculture et en achetant localement. Une conserverie met en boîte les produits déclassés pour éviter le gaspillage. Une brasserie bio est en projet ainsi qu'une épicerie -il n'y en a pas au village- sous forme coopérative. Ungersheim crée encore un atlas de la biodiversité pour connaitre les espèces à protéger sur son territoire.

       / Comment la commune réduit-elle ses émissions de gaz à effet de serre ?

       Il y a quelques années, la ville a reconverti un ancien site minier - Ungersheim a été une cité minière jusque dans les années 90- en centrale photovoltaïque. C'est la plus grande d'Alsace avec une capacité de 5,3 mégawatts. Elle produit de l'électricité pour 10 000 habitants, hors chauffage. Les panneaux servent de toits à des bâtiments professionnels, le site est devenu une pépinière d'entreprises. La piscine est chauffée grâce à des panneaux photovoltaïques et, comme sept bâtiments municipaux, par la chaufferie centrale, alimentée en partie par les résidus des forêts. Deux chevaux font le transport scolaire et sont utilisés en maraichage, ils évitent 4600 kms motorisés par an. Un éco-hameau est en construction, sur le modèle de Bedzed, un éco-quartier de Londres : zéro carbone, zéro déchet, récupération de l'eau de pluie... Une éolienne va fournir la future Maison des natures et des cultures. L'exposition solaire de chaque maison est en cours d'étude pour savoir quel équipement peut y être installé.

       / Qu'est-ce qui a fait la réussite économique du programme ?

       Tous les investissements sont décidés en commissions participatives, avec une commission par projet. Ils sont progressifs, pas très élevés et rentables. Les terres industrielles où a été construite la centrale photovoltaïque par exemple n'étaient pas très coûteuses. Aujourd'hui, la ville perçoit une part des bénéfices générés par la centrale. Elle veut créer une régie de l'énergie et aller vers l'autonomie énergétique. La ville a repris la régie de l'eau et divisé par deux le montant de la facture. Elle a créé une monnaie locale, le Radis. Avec le Radis, les achats se font dans la ville et font vivre ses commerces. Aujourd'hui, elle étudie la possibilité de pérenniser sous forme coopérative toutes les activités qu'elle a développées au meilleur coût pour les citoyens.

       / Quel est l'objectif ce nouveau film ? Quand sera-t-il diffusé ?

       Ce film, qui s'appelle "Sacré Village !" comme un prolongement de "Sacrée Croissance !", montre le rôle des élus, l'importance qu'ils aient une vision pour leur ville et qu'ils aient du courage. Il peut inspirer certains d'entre eux et pousser des citoyens à aller les trouver pour les faire bouger. Bien des communes pourraient faire aussi bien qu'Ungersheim. Il sera diffusé en version de 52 minutes sur France 3 en mai -la date n'est pas encore arrêtée- puis sur Ushaïa TV. Une avant-première ouverte à tous aura lieu à Strasbourg le 21 avril à l'auditorium de France 3. Nous envisageons de faire une version longue pour le cinéma tant l'histoire est inspirante et le matériau riche.

    http://www.paperblog.fr/8032285/ecologie-l-histoire-extraordinaire

    -du-village-d-ungersheim-en-alsace/

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA PENSÉE DU MAÎTRE

    PRÊTE-T-ELLE A SOURIRE?)

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    "Dois-je ou ne dois-je pas me faire encorner?"

    "Grâce à sa trompe d'Eustache il appela son ouïe récalcitrante". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

    http://zestyblog.tumblr.com/post/143192220852

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    "B'jour, M'dame, c'est l'plombier"

    "Grâce à sa trompe d'Eustache il appela son ouïe récalcitrante". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

    (Sur Centaury, le service dépannage était super rapide)

    http://zestyblog.tumblr.com/post/143139460627

    ¤¤¤

    "Bonjour, Monsieur, cette chaise est-elle

     en fibre dont on fait les flûtes?

    - Non, Madame, en banal bois

    de forêt équatoriale"

     

    "Grâce à sa trompe d'Eustache il appela son ouïe récalcitrante". Jacques Damboise in "Pensées à contre-pet".

    (Dans cette cité coloniale, les usages

    mondains ne se perdaient pas)

    http://zestyblog.tumblr.com/post/143110740857

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    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (RECRÉE-TOI TOI-MÊME)

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    "Et alors, tu sais pas ce qu'il me dit?

    - Non, et je m'en fous!"

    (Parfois Joe, le copain de Farley, était

    un tantinet grossier)

     Farley Granger

    http://zestyblog.tumblr.com/post/143216313147/farley-granger

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     https://resistanceinventerre.wordpress.com/2013/04/17/six-centrales-nucleaires

    -francaises-epinglees-par-lautorite-de-surete/mix-et-remix-tchernobyl/

    Tchernobyl: trente ans après,

    un "liquidateur" se souvient de la catastrophe

    VYCHGOROD (UKRAINE) (AFP) 

       Lorsque le matin du 26 avril 1986, Igor Magala se rend au volant de sa Volga à la centrale nucléaire de Tchernobyl, il sent un goût métallique dans sa bouche. Mais le directeur adjoint des constructions sur le site n'a pas idée de l'ampleur de la catastrophe.

       Dans la nuit, on l'a appelé pour lui annoncer qu'un accident vient de se produire au niveau d'un réacteur. "Il n'y avait pas d'information. Tout était classé. Je pensais venir pour une semaine. Je suis resté un an", raconte à l'AFP cet homme de 78 ans qui s'appuie aujourd'hui sur une canne.

       Le 26 avril 1986, à 01h23, le réacteur numéro 4 de la centrale soviétique de Tchernobyl, dans le nord de la république socialiste soviétique d'Ukraine, explose au cours d'un test de sûreté. Travaillant à la centrale depuis 1980, Igor a participé à la construction de cette unité.

       L'accident, dû à une erreur humaine et à un défaut de conception de ce réacteur soviétique de type RBMK, provoque la plus grande catastrophe du nucléaire civil. Le bilan des victimes est toujours sujet à controverse, mais selon certaines estimations se chiffre en milliers, voire en dizaines de milliers, de morts.

       Lorsque Igor arrive sur les lieux, de nombreux militaires sont déjà présents. "Le tableau était déprimant", dit cet homme, qui habite désormais à Vychgorod, à 100 kilomètres au sud de Tchernobyl. La première nuit qui suit l'accident, il remarque une lueur inhabituelle, qui s?élève dans le ciel au-dessus du réacteur éventré. "Une lueur rouge, surtout visible la nuit. Cette colonne rouge a continué de briller pendant plusieurs jours", se rappelle-t-il.

       Le combustible nucléaire brûle pendant plus de dix jours, rejetant des radioéléments d'une intensité équivalente à au moins 200 bombes d'Hiroshima. (...)

       (...) Igor fait partie de ce qu'on appelle les "liquidateurs", essentiellement ukrainiens, russes et bélarusses, qui ont participé, mal équipés, au nettoyage et à la construction d'un sarcophage autour du réacteur accidenté. Six cent mille Soviétiques ont été réquisitionnés au total en quatre ans pour ces travaux. "Nous n'avions aucune protection. Tout cela est apparu après", raconte-t-il. "On avait le sens du devoir", dit-il simplement pour expliquer le courage de ces hommes.

       Selon lui, ce sont les pompiers intervenus les premiers pour lutter contre les flammes qui ont été les plus touchés, mais aussi les hommes mobilisés, notamment ceux qui ont dû monter sur le toit du réacteur accidenté pour le débarrasser avec de simples pelles des blocs de graphite, un des constituants du réacteur, qui s'étaient éparpillés suite à l'explosion.

       Un fois au sol, ces blocs de graphite étaient récupérés par des bulldozers télécommandés et enterrés sous une chape de béton. "On les appelait +partisans+, ces gars mobilisés. On ne les équipait que d'un casque et d'un tablier en plomb", se souvient-il avant d'ajouter: "le matériel et l'équipement électronique tombaient en panne (à cause des radiations), mais les hommes tenaient".

       "Au bout de cinq ans, ces petits soldats ont commencé à tomber comme des mouches", dit-il. "Chacun son destin. Beaucoup ne sont plus là. Beaucoup sont morts", résume-t-il sobrement. Igor, lui, a eu de la chance. Il assure n'avoir jamais été malade suite aux radiations. Il a pourtant été avec dix autres volontaires vérifier en mai 1986 que ni l'eau ni le magma formé par le combustible radioactif brûlé n'avaient pénétré dans la piscine du réacteur accidenté, située sous cette structure.

       "Il y avait ce danger que si de l'eau tombait dans la piscine il pourrait y avoir une explosion thermonucléaire, qui transformerait Pripyat (petite ville située à trois kilomètres de la centrale, ndlr) en un grand cratère et aboutirait à l'évacuation d'urgence de Kiev", explique-t-il.

       Ils ont alors foré un trou dans le mur, s'exposant au plus près des radiations. "Il est apparu que tout était tranquille, paisible. Il n'y avait pas besoin d'évacuer Kiev", dit-il. Fin 1986, lorsque le sarcophage, une chape de béton provisoire, a été construit sur le réacteur accidenté, Igor Magala est rentré à Kiev où il a continué à travailler dans le secteur énergétique. Mais il n'a plus jamais travaillé à Tchernobyl.

    http://www.courrierinternational.com/depeche/tchernobyl-trente-ans-apres-un-liquidateur-se-souvient-de-la-catastrophe.afp.com.20160417.doc.9q0nw.xml

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MÉPRIS NE CONDUIT

    QU'A L'AFFLICTION)

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    (Miss Scoliose dans une de ses plus belles prestations)

    (Source: attractivedecoy, via thehabitualsgo)

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    (Le chapeau qui rend fou avait de nouveau frappé)

    (Source: scrapsofthepast, via attractivedecoy)

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    (Le déménageur de voitures en pleine action)

    (Source: rhetthammersmithhorror, via frank--enstein)

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    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TON ŒIL INQUISITEUR TE FAIT

    VOIR LA SURFACE DES CHOSES

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    "Tu sais, Mira, il y a quelqu'un

    dont le coeur bat en

    secret pour toi...

    - Il est riche?

    - Laisse tomber..."

    (Source: thejigglejoint, via froghair)

    ¤¤¤

    "Comment ça, ma femme est une p...!

    - Pas ta femme, ton pain! C'est un

    p... de pain!"

    http://www.ladepeche.fr/article/2011/06/30/1118923

    -il-y-a-toujours-foule-pour-la-femme-du-boulanger.html

     

    La jolie histoire du boulanger

    et du SDF qui lui avait sauvé la vie...

    finit mal

    Jérôme Aucant et Michel Flamant.

       L'histoire de Jérôme Aucant, un sans-abri qui avait sauvé la vie du boulanger alors qu'il était victime d'une intoxication au monoxyde de carbone à cause d'un four à pain défectueux, avait fait le tour des médias.

       La presse française et internationale s'était fait l'écho de ce duo un peu bourru. Après son hospitalisation en décembre, le boulanger avait embauché le sans-abri à mi-temps, dans la perspective de lui laisser son commerce une fois la formation terminée.

       Mais la jolie histoire s'est avérée plus compliquée que prévu et le boulanger y a mis un terme après que son employé a traité une journaliste de "putain", affirme-t-il.

       "Une fois qu'il a raccroché, je lui ai expliqué que l'on ne parle pas comme ça à une femme. Il a commencé à s'en prendre à moi, à m'insulter, alors je lui ai dit de prendre sa valise", raconte Michel Flamant.

       "Il était saoul comme un cochon et il avait fumé. Il m'a expliqué que la pression des journalistes était trop forte. Mais ça n'excuse pas tout, et je l'avais déjà mis en garde", ajoute le boulanger.

       Les deux hommes doivent se voir en fin de matinée pour régler le solde de tout compte. Jérôme Aucant n'était pas joignable dans l'immédiat. Dommage.

    http://tempsreel.nouvelobs.com/l-histoire-du-soir/20160416.OBS8675/la-jolie-histoire-du-boulanger-et-du-sdf-qui-lui-avait-sauve-la-vie-finit-mal.html?

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (ES-TU DU BOIS DONT

    ON FAIT LES MEUBLES?)

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    (Le briseur d'habitudes me faisait un peu peur)

    (Source: djcoolhandj, via bigbadwulf)

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    (Le tueur de la Mort s'escrimait, hélas en vain)

    FalcaoLucas @falcaolucasart

    ***

    (Il montait ou descendait les marches de la Gloire,

    je ne me souviens plus)

    (Source: spacetalin, via ghostlyloverunknown)

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    Jacques Damboise


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA GAIETÉ

    EST LE SEL DE LA VIE)

    ***

    (Le nouveau costume de Catwoman

    était particulièrement évocateur)

    johngreyp:

    Vanessa Lake Catwoman

    (via raven-lunachick)

    ***

    "Nous sommes fermement contre le terrorisme"

    http://tropctrop.eu/2015/06/pays-ami/

    Pakistan.

    L’homme qui demandait aux Américains

    de ne pas le tuer

    Marguerite Gallorini

       “Je suis dans l’étrange position de savoir que je suis sur la ‘kill list’, commence le témoignage de Malik Jalal dans The Independent. A quatre reprises, des missiles m’ont pris pour cible. Je suis incroyablement chanceux d’être en vie”.

       Malik Jalal vient du Waziristan, une zone grise du nord-ouest du Pakistan située à la frontière de l’Afghanistan. Il est l’un des chefs du Comité pour la paix dans le Waziristan du Nord. Le but du comité est de préserver la paix en “prévenant toute violence entre les Talibans locaux et les autorités”.  (...)

       (...) Selon ses dires, son nom figure depuis 2011 sur la liste noire de l’armée américaine, la “kill list”. “Je suis conscient que les Américains et leurs alliés pensent que notre comité représente une cellule dangereuse et que nous ne faisons que créer un espace protégeant les Talibans pakistanais. A cela, je réponds : vous avez tort. Vous n’êtes jamais venus au Waziristan, donc comment pourriez-vous le savoir ?” écrit M. Jalal.  (...)

       (...) La situation au Waziristan s’est tendue le 27 mars 2011, le jour d’une attaque de drones meurtrière, comme le rapportait alors The Express Tribune. Dans leur colère, les chefs du comité ont proclamé faire le djihad contre les Etats-Unis. Voici comment le raconte M. Jalal :   Le 27 mars 2011, un missile américain a pris pour cible Jirga, où des chefs locaux – tous des collègues à moi – étaient en train d’essayer de résoudre une dispute locale et rétablir la paix. Quelque 40 civils sont morts ce jour-là, tous innocents […]. Comme d’autres ce jour-là, j’ai dit des choses que je regrette. J’étais en colère et j’ai juré que nous prendrions notre revanche. Mais en réalité, comment pourrions-nous ? Notre véritable frustration est que nous, les anciens de nos villages, sommes impuissants et ne pouvons protéger notre peuple.

       Malik Jalal est allé au Royaume-Uni. Il dit vouloir protéger sa famille, qui est autant que lui en proie aux drones par le simple fait d’être en sa présence. “J’ai décidé que si les Occidentaux voulaient me tuer sans même prendre la peine de venir me parler d’abord, peut-être devrais-je venir moi-même leur parler.” Le 11 avril, il était surBBC Radio 4 pour raconter son histoire. “Je suis venu en Angleterre parce que je pense qu’elle est comme le petit frère des Etats-Unis. Je dis donc à l’Angleterre que les Etats-Unis ne nous écoutent pas, donc dites-leur d’arrêter de tuer les Waziristanais.”  (...)

       (...) Mais face à cette initiative, les réactions sont mitigées. Le Daily Mail, par exemple, se montre sceptique à propos de l’histoire de M. Jilal, mettant en doute le fait “qu’il clame être un homme recherché” et qu’il puisse pourtant “prendre l’avion pour venir au Royaume-Uni […] sans se faire arrêter”. Mais comme le précise The Independent,M. Jalal est représenté par Reprieve, une ONG spécialisée dans la protection légale et le soutien de personnes dans des cas de persécution.  

       Le Daily Mail écrit plus bas que M. Jalal “a été invité au Royaume-Uni par Lord Macdonald, l’ancien directeur des Poursuites criminelles, et M. Jalal a aussi écrit une lettre à la secrétaire d’Etat à l’Intérieur, Theresa May, et au secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Philip Hammond”.

       L’intéressé, lui, termine son témoignage dans The Independent par l’appel suivant : Posez-moi les questions que vous souhaitez, mais jugez-moi de manière juste – et arrêtez s’il vous plaît de terroriser ma femme et mes enfants. Et retirez-moi de cette ‘kill list’.”

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MÉCHANT FAIT-IL

    PARTIE DE TA FAMILLE?)

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     (La fleur de l'Espoir s'enflammait un peu trop vite)

     http://g-a-n-g-s-t-e-r.tumblr.com/

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     http://fanzine.hautetfort.com/archive/2013/10/28/portrait-litteraire.html

    Finkielkraut expulsé,

    malaise à Libération

    PAR FÉDÉ DAVOUT

    BLOG : LE BLOG DE FÉDÉ DAVOUT

       Nous étions de ce «service d'ordre improvisé» qui a courtoisement raccompagné M. Alain Finkelkraut rue du Temple, et nous souhaiterions réagir à l'éditorial (''Finkielkraut expulsé, malaise à Nuit debout'') de M. Joffrin, qui voudrait voir en «l'expulsion honteuse» de l'Académicien l'indice rêvé d'un «aveu de faiblesse intellectuelle» du mouvement Nuit Debout

       Participant ce samedi aux activités de la Commission Acceuil et Sérénité, que nous n'avons aucune prétention à représenter (tout comme a fortiori la Nuit Debout, qui échappe précisément à la représentation incarnée), nous avons fait le choix d'assumer un rôle de médiation en s'interposant entre l'essayiste et les «quelques dizaines de béotiens excités» contre lesquels Libération – ainsi que la quasi-totalité des médias nationaux et régionaux - a choisi de consacrer un article accablant.

       Notre perspective au cœur de l'événement explique notre indignation à la lecture de l'analyse à laquelle le directeur de rédaction de Libération a cru bon de se livrer sur la base d'une vidéo de quelques secondes de mauvaise qualité. Comme l'exprime parfaitement la sage conclusion de M. Joffrin, «on aurait voulu discréditer un mouvement positif mais fragile qu’on ne s’y serait pas pris autrement».

       Très factuellement d'abord, rappelons que M. Finkielkraut assistait depuis plus d'une heure à l'Assemblée populaire avant que certains n'exigent son départ. Là où Libération imagine un libre penseur agressé par une foule menaçante, nous avons vu au contraire un Académicien étonnement vulgaire menacer de «coups de latte» les quatre ou cinq personnes révoltées qui criaient pour réclamer son départ. En l'escortant jusqu'au trottoir, nous ne l'avons en aucun cas contraint à partir (il s'est au contraire montré surpris d'être protégé à Nuit Debout – ce qui laisse entrevoir l'accueil qu'il imaginait lui être réservé), tout comme nous ne l'avons pas protégé physiquement, puisque personne n'a tenté ni de le menacer ni de le suivre au-delà de la place.

       Les «insultes et crachats» rapportés par Joffrin se résumaient à quelques cris de «fascistes» - ce qui, quoiqu'on puisse penser de ce rapprochement par ailleurs, est du reste reconnu par la loi comme une caractérisation politique et non comme une injure – insultes que pour sa part l'Académicien s'est contenté d'abréger en répondant à son tour «fachos».

       En s'accrochant à ce tableau fantasmé d'un intellectuel chassé par une masse violente et «à court d'arguments», M. Joffrin s'est cru autorisé à décrire «l'invention d'une prohibition supplémentaire», d'une nouvelle atteinte aux droits fondamentaux :« l'interdiction d'écouter». Alors que Libération évoque une «repolitisation sectaire» en rappelant pour les distraits une lapidaire définition de la démocratie, faisant écho à «la purge» dénoncée par Finkielkraut, nous nous interrogeons sur la manière dont une telle personnalité espérait être accueillie.

       Quand Cambadélis prétend avoir "fait un petit tour" sans être reconnu, doit-on comme le souligne justement l'éditorial, rappeler qu'un personnage public controversé comme Finkielkraut, qui a « tout loisir de disserter dans les médias et qui exerce de fait un magistère télévisuel», ne pouvait espérer l'anonymat ? En contribuant activement à imposer la question identitaire, l'intellectuel médiatique ne peut susciter l'indifférence, quels que soient ses interlocuteurs : qualifié de «fasciste» place de la République, de «réactionnaire» ou «lepéniste» à l'Académie française, Finkielkraut est rompu à l'exercice de donner ou recevoir des invectives.

       En exigeant que la Nuit Debout parvienne à s'extraire d'un débat dont le polémiste donne lui-même quotidiennement le ton sur les ondes – on ne rappellera pas ici ses sorties les plus célèbres – Joffrin feint d'espérer une invraisemblable table rase, attendant hypocritement du peuple rassemblé une impossible amnésie politique. La Nuit Debout n'a pas vocation à reproduire sur une place l'étouffant débat que remettent continuellement sur la table les quelques journalistes et politiciens dont le mouvement entend précisément se passer. Puisqu'il est visiblement nécessaire de le rappeler, ce rassemblement quotidien est directement issu d'un mouvement social s'opposant au projet de loi «travail».

       Ainsi, jamais la Nuit Debout n'a eu cette prétention de neutralité politique qu'exige abusivement de nombreux médias en la réduisant à un cadre formel de délibération collective. Sans se risquer à caractériser politiquement la Nuit Debout, il semble que sa simple existence en tant que prolongement de préoccupations sociales suffit à expliquer qu'elle s'oppose à la réduction du débat politique aux problèmes identitaires dont l'essayiste s'est fait le héraut. L'évocation de la statue qui orne la place ne peut suffire à exiger de ce rassemblement éminemment politique une indifférence bienveillante face au défenseur acharné de la «nation charnelle».

       Usant de son art de la provocation, le polémiste a offert à ceux qui l'attendaient l'occasion d'accuser ce mouvement pluraliste et ouvert de sectarisme et d'intolérance. Nous avons rencontré ce soir-là des libertariens de droite comme des socialistes, des écologistes ou de simples curieux. Pourtant, seule la personne de Finkielkraut a suscité notre vigilance lorsque nous en avons été informés, les irritations que suscitaient sa présence étant évidentes et attendues, de part et d'autre.

       Tous ces éléments expliquent notre interrogation quant à l'intention ici de M. Joffrin : en se dissimulant derrière «la frange irresponsable des Anti-Nuit Debout» qu'il convoque, l'éditorialiste se sert de «la droite et l'extrême droite [qui] se servent de cet épisode pour condamner Nuit Debout», créant à partir de cette anecdotique confusion une ridicule polémique nationale. Rappeler la «bienveillance médiatique» dont le mouvement est censé bénéficier ne sert ici qu'à le menacer de retirer un soutien dont la Nuit Debout, on l'espère, saura se passer. 

       Deux étudiants, membres de la Commission Accueil et Sérénité ce soir là, qui ne représentent qu'eux-mêmes.

    https://blogs.mediapart.fr/fede-davout/blog/180416/finkielkraut-expulse-malaise-liberation

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    Luc Desle


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