Cinq ans après le séisme et le tsunami qui ont causé l’accident à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi au Japon, le 11 mars 2011, des chiffres avancés par le Financial Times montrent que les contribuables nippons endossent la plupart des coûts générés par la catastrophe. Et ce, malgré les discours officiels affirmant que le groupe Tokyo Electric Power Company (Tepco) règle la facture.  (...)

   (...) D’après le quotidien britannique, qui se base sur les évaluations du Pr Kenichi Oshima, de l’université Ritsumeikan au Japon, Tepco n’aurait pris que 20 % des frais à sa charge, sur les 13 300 milliards de yens (107 milliards d’euros) qu’aurait pour l’instant coûté l’accident.

   Ce montant comprend l’indemnisation des entreprises et des personnes évacuées de la zone sinistrée, soit environ 6 200 milliards de yens (50 milliards d’euros), la décontamination du site de Fukushima, évaluée à 3 500 milliards de yens (28,15 milliards d’euros) et le démantèlement des réacteurs de la centrale, pour 2 200 milliards de yens (17,7 milliards d’euros). Il n’intègre pas le coût du démantèlement progressif de l’ensemble des réacteurs du pays.

   De son côté, le gouvernement japonais n’a donné aucune évaluation chiffrée du coût de la catastrophe.(...)

   (...) “Les frais sont principalement payés par le contribuable, via les factures d’électricité ou bien sous forme de taxes”déclare le professeur Oshima. Car, même si Tepco doit payer les indemnisations et le démantèlement, la compagnie reçoit des fonds du gouvernement pour lui éviter la faillite, précise le Financial Times. En théorie, Tepco et d’autres fournisseurs d’électricité nucléaire devraient reverser cet argent à l’Etat japonais via une taxe. Mais, au final, ce sont les contribuables et les consommateurs d’électricité – dont les factures ont fortement augmenté – qui mettent la main à la poche.  

http://www.courrierinternational.com/article/fukushima-cest-le-contribuable-japonais-qui-regle-la-facture