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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'INSOLENCE EST-ELLE

    RÉELLEMENT UNE AMIE?)

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    "Tu attends quoi, gentil chien-chien?

    - Que mon Maître ouvre sa tombe et qu'il me donne ses os"

    Source: lilithsplace

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    grapho-illustrateur.com

    « Un arbre sait s’il est de la même espèce

    que son voisin ou non »

    THIBAUT SCHEPMAN

       Un grand entretien sur les arbres ? Là, maintenant ? Oui. Parce que parler des arbres avec Francis Hallé, c’est aussi s’interroger sur la nature humaine.

       Il est l’auteur d’un Eloge de la plante (Seuil, 2014) et d’unPlaidoyer pour l’arbre (Actes Sud, 2005). Il fut l’un des premiers hommes à explorer la canopée des forêts tropicales, cet écosystème aussi riche que méconnu où la cime des grands arbres rencontre les premiers rayons de soleil. Après une carrière tout entière consacrée à l’étude du végétal, le biologiste Francis Hallé est aujourd’hui, à 77 ans, l’acteur, le témoin et le vulgarisateur des énormes avancées scientifiques actuelles dans ce domaine.

       Elles nous confirment que les plantes communiquent entre elles et qu’elles adoptent des stratégies d’une grande complexité – saviez-vous que certains arbres sont « timides », qu’un seul arbre peut avoir plusieurs génomes et que le diamètre de certains végétaux varie en même temps que les marées ? La magie de ces découvertes et la poésie de Francis Hallé le confirment : il nous faut plus souvent contempler les plantes, elles nous font du bien.

       / Rue89 : Dans vos livres et dans le film Il était une forêt, vous témoignez souvent de votre immense passion pour le végétal. D’où vous vient-elle ?

       - Francis Hallé : Quand j’étais étudiant à la Sorbonne, dans les années 1950, je m’intéressais aux animaux, comme d’ailleurs 99% des étudiants de ma promotion. Je suis allé assez loin dans leur étude, jusqu’à ce que je réalise que les végétaux sont beaucoup plus intéressants que les animaux. Je me suis rendu compte un jour qu’une plante avait poussé toute seule à ma fenêtre, sans que je m’en occupe. J’ai continué ensuite à la regarder, et je l’ai vue donner des fleurs, puis des graines, puis se multiplier. Elle a fait tout ça toute seule. J’ai trouvé ça hyper astucieux et d’une grande indépendance.

       / Comment expliquez-vous qu’il y ait longtemps eu si peu de recherches et d’intérêt pour les végétaux, beaucoup moins notamment que les animaux ?

       - Parce que nous sommes des animaux ! On s’intéresse donc spontanément aux autres animaux. Mes petits enfants sont ravis quand ils voient un écureuil passer dans un arbre, mais l’arbre, lui, ne les intéresse pas du tout. C’est normal, quand nous voyons un animal, on sait où est la bouche, on sait que si on fait du bruit, il aura peur, on sait que si on le nourrit, il sera content. Pour les végétaux, on ne sait rien de tout ça. Un végétal, ça n’a ni queue ni tête. Donc peu de gens y réfléchissent.

       / Comment regardez-vous les arbres ?

       - Quand je suis dans les Tropiques, je me mets devant l’arbre et je fais un dessin. Pour enregistrer ce que je vois, j’ai besoin de dessiner. Très souvent, on me demande pourquoi je m’embête à dessiner alors qu’il existe des appareils photo formidables. Mais c’est parce que dessiner un arbre, ça dure une heure, on réfléchit pendant tout ce temps, on se pose des questions au moment où l’arbre est devant nous.

       Les arbres d’Europe, par contre, je ne les dessine pas beaucoup, mais je les regarde souvent. Ils sont très compliqués, beaucoup plus que ceux des Tropiques. Ils sont tout petits, tout « tortilleux », ils poussent gentiment, ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’ils ont. Quand mes amis des Tropiques viennent ici, ça les fait rigoler de voir ce qu’on appelle une forêt, avec des petits arbres de 10 mètres de haut.

       / Qu’est-ce qu’il nous manque pour nous émerveiller ?

       - C’est quand même difficile de s’émerveiller pour un truc qui ne fait pas de bruit et ne bouge pas. La plupart des gamins pensent que les plantes ne sont pas vivantes. Quand je leur en parle, ça donne des discussions assez houleuses. Je leur explique que la vie, c’est pas de bouger et faire du bruit ; la vie, c’est de se reproduire et d’évoluer. Les plantes font tout ça et quand on le voit, c’est passionnant.

       Après, il y a quelque chose de formidable pour le goût des plantes, ce sont les jardins botaniques. Quand j’étais gamin, ça n’aurait intéressé personne un jardin botanique, on allait au parc zoologique. Maintenant, pour le grand public, la condition des animaux dans ces jardins devient un peu limite. Les plantes ne sont pas prisonnières de ces jardins comme les animaux, elles ne le sont jamais d’ailleurs, c’est une notion qui les dépasse. En France, des jardins botaniques se créent en ce moment, et c’est une bonne nouvelle.

       / Comment expliquez-vous cet intérêt naissant pour les plantes ?

       Regardez autour de vous (d’un geste du bras, il montre la place de la Comédie de Montpellier, où nous nous trouvons, ndlr). L’artificialisation est partout, mais l’homme a besoin de nature. Ça pourrait être les animaux, mais c’est compliqué de mettre un animal là où on vit, dans les villes. Les plantes, c’est possible.

       Les plantes ont une quantité de fonctions positives vis-à-vis de nous, elles sont indispensables pour qu’on respire mais pas seulement, elles ont aussi des effets positifs pour la santé ou pour la concentration. Il y a donc un goût pour les plantes qui naît et qui, je crois, n’est pas une mode : ça ne sera pas remplacé par autre chose. Par exemple, beaucoup de gens jardinent, même ceux qui n’ont pas de jardin s’y mettent sur leur balcon ou dans la rue.

       / Vous avez souvent dit essayer en vain de donner une définition à l’arbre, y êtes-vous parvenu ?

       - Non ! C’est trop compliqué parce qu’il y a beaucoup de cas particuliers parmi les 70 000 espèces d’arbres, et que nos mots sont adaptés pour les animaux, mais pas pour les arbres. Les écoles forestières disent qu’il faut que ça fasse plus de 7 mètres de haut et que ça ait des branches. Mais il y a des tas d’arbres sans branches et en Afrique, une plante de 7 mètres, c’est une grande herbe, pas un arbre !

       Il n’y a aucune définition dans laquelle entrent tous les arbres. J’ai longtemps dit : « Si vous rentrez dans un végétal avec votre bagnole et qu’elle se casse, alors il s’agissait d’un arbre. » Mais même ce truc simpliste n’est pas vrai, on m’a montré en Afrique du Sud un arbre qui pousse sous la terre et dont seules les feuilles dépassent.

       / Vous dites qu’il y a beaucoup de cas particuliers parmi les arbres, mais vous avez aussi montré que l’architecture des arbres est très homogène.

       - Tout à fait. La forme architecturale d’un arbre n’est pas aléatoire. Il existe 24 modèles, 24 programmes de développement pour les arbres. Il y a donc beaucoup d’arbres qui n’ont aucune parenté et qui sont construits de la même façon.

       Vous voyez un sapin, avec les branches comme ça (il mime les branches parallèles d’un sapin, ndlr) ? Quand je suis dans les Tropiques, je vois des arbres qui sont construits exactement comme un sapin, les muscadiers, par exemple, alors qu’ils n’ont rien à voir. Pour l’instant, on peut simplement constater les faits, voir que ces arbres ont eu la même stratégie, et constater aussi qu’il n’y a pas un choix énorme de stratégie, il n’y en a que 24. Mais on ne peut pas expliquer pourquoi, ni comment.

       / Qu’est-ce qui reste à découvrir sur les arbres ?

       - Je suis convaincu que l’essentiel reste à découvrir. En ce moment, les découvertes incroyables se multiplient. Il y a quelques semaines, un laboratoire italien a par exemple découvert qu’un arbre fait du bruit quand il pousse. Nous ne l’entendons pas, bien sûr, mais ses voisins l’entendent. En plus, ce bruit est différent selon les espèces, un hêtre et un frêne ne font pas le même bruit. Donc l’arbre sait s’il a un voisin et il sait s’il est de la même espèce que lui ou non. Qui aurait pu imaginer un truc pareil il y a encore deux ans ?

       C’est peut-être une explication à ce qu’on appelle par anthropomorphisme la timidité des arbres, c’est-à-dire le fait que deux grands arbres de la même espèce ne croiseront jamais leurs branches, ils restent à distance l’un de l’autre.

    lezardsdelapoesie.xooit.fr


       / Peut-on aujourd’hui comprendre l’évolution des plantes, avec l’analyse du génome des plantes, par exemple ?

       Par exemple, on a été surpris de découvrir que le plantain et la gueule-de-loup, qui ne se ressemblent pas du tout, sont très proches au niveau génétique. C’est juste qu’ils ne sont pas pollinisés par les mêmes agents. Le plantain est pollinisé par le vent, donc il n’a pas besoin d’attirer les insectes. La gueule-de-loup, elle, est pollinisée par les insectes, donc elle a besoin d’être belle, avec des fleurs qui attirent les insectes.

       C’est intéressant parce que ça montre que la pollinisation n’est pas vraiment ce qui est important, ça peut même changer au cours de l’évolution, alors que nos ancêtres se sont longtemps basés là-dessus pour classer les plantes. Et puis on se rend mieux compte de l’immense complexité des plantes : on a réalisé que le génome du riz contient 50 000 gènes différents, alors que nous nous n’en avons que 26 000.

       / Vous êtes témoin à la fois de l’avancée fulgurante de ces connaissances, et de la destruction continue des forêts primaires. Quel sentiment domine chez vous, entre l’optimisme et le désespoir ?

       - Tant qu’il y aura des arbres à couper, l’homme les coupera. Pendant qu’on tournait Il était une forêt, on entendait les tronçonneuses et des vieux arbres tomber toutes les cinq minutes, c’était absolument terrifiant.

       Les derniers grands arbres vont tomber comme ça, il ne faut plus espérer les sauver. C’est le fric, c’est inévitable. Un vieil arbre, un grand arbre tropical, on peut gagner facilement 300 000 euros en le coupant. On les trouve souvent dans des pays très pauvres. Des grandes compagnies viennent, les coupent et les vendent alors qu’ils n’ont même pas eu besoin de les planter. Ils ont juste besoin pour ça de trois mecs mal payés et d’une tronçonneuse.

       / Etes-vous entendu par les hommes politiques ?

       - Absolument pas. Je n’ai aucun contact avec les politiques. A qui la faute ? Ils n’ont aucun intérêt à faire appel à moi et je ne les sollicite pas particulièrement. Ce n’est pas mon auditoire préféré.

       / Si vous ne faites pas confiance aux élus, d’où peuvent venir les solutions ?

       L’être humain est une espèce très paradoxale. Individuellement, l’humain est super intelligent, il a un cerveau génial. Mais quand vous passez au niveau collectif, on est d’une stupidité atterrante. Même devant certaines évidences, on ne change pas. L’espèce humaine est très inquiétante, surtout pour elle-même.

       En plus, au niveau zoologique, nous sommes des prédateurs, mais nous n’avons pas de prédateurs, ce n’est pas tenable parce qu’on atteint un niveau de surpopulation qui est la cause d’un très grand nombre de nos problèmes. J’admets que je suis sévère avec l’être humain. Je n’ai pas de solutions à tout ça, d’ailleurs ce n’est pas mon rôle. Je sais par contre que les plantes ont beaucoup de qualités qui peuvent nous inspirer, notamment l’autosuffisance, la discrétion et la non-violence.

       / Beaucoup de gens se tournent en ce moment vers la permaculture, qui cherche justement à s’inspirer des modes de fonctionnement des écosystèmes naturels. Ça vous intéresse ? Vous cultivez votre jardin ?

       - J’ai un grand jardin dans lequel j’ai planté tout un tas de trucs que j’ai ramené de mes différents voyages. Mais je n’ai pas de potager. Ça demande énormément de temps. J’aimerais prendre ce temps mais la vie est trop courte. Quand j’étais enfant, mes parents ont cultivé un jardin pendant l’Occupation. On a mangé ces produits pendant la guerre, on a aidé les voisins comme ça. Je pense que ça m’a beaucoup marqué aussi, le fait de semer une graine, de suivre sa croissance et à la saison d’après, de récolter : c’est absolument magnifique. Je pense que tout le monde est sensible à ça.

       La permaculture, c’est la vision australienne de ce qu’on appelle l’agroforesterie. On cherche à introduire en agriculture les qualités qu’on trouve à une forêt. Une forêt a un énorme rendement alors qu’on n’arrose rien et qu’on n’introduit aucun pesticide, le système se suffit à lui-même grâce au mélange des espèces. Ces idées-là fonctionnent très bien et effectivement, elles avancent très très vite. Beaucoup de gens et d’agriculteurs s’y intéressent, et ça me rend optimiste.

    Cet article a initialement été publié sur Rue89 le 13 janvier 2015

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE DISCIPLE SAIT-IL QUE LE

    MAÎTRE NE SAIT PAS QU'IL SAIT?)

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     (Les papillons Google savaient où se positionner

    pour plaire au Politiquement correct)

     (Source: eigenbasis, via creepycrappydelirium)

    ***

     stripsjournal.canalblog.com

     

    Migrants.

    “Plutôt mourir en Irak

    que rester en Belgique”

       Un vol charter affrété tout spécialement, un défraiement de 250 euros, et “un accompagnement d’un an, à leur retour en Irak, pour trouver un emploi” : voilà la proposition qu’ont acceptée une centaine (entre 106 et 111 selon les médias) de demandeurs d’asile irakiens qui ont quitté ce 1er février l’aéroport de Bruxelles en direction de Bagdad, rapporte Het Nieuwsblad.  

       “Ces gens sont très désillusionnés, parce que l’accueil ici est très ‘basique’”, a commenté Theo Francken, le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, issu du parti nationaliste flamand N-VA, au micro de la chaîne publique VRT.   "Ils pensaient qu’ils allaient recevoir 3 000 euros net et que leurs familles pourraient les rejoindre immédiatement. Et ils se retrouvent sur un lit de camp dans une caserne. Ce n’est pas ce que les trafiquants leur ont promis.”

       D’après Fedasil, l’organe qui gère l’accueil des demandeurs d’asile, “même s’ils retournent à Bagdad, il y a un programme de soutien. On les aide à monter une entreprise, achever leurs études, couvrir les frais médicaux, de façon que leur retour soit un retour durable.” (...)

       (...) Présent à l’aéroport pour l’événement, Theo Francken l’a annoncé par ce tweet :“Primeur européenne : un vol charter plein de volontaires pour le retour. Destination : Bagdad”.  

       Certes, l’opération s’élève à plus de 100 000 euros au total, admet le secrétaire d’Etat interrogé par la chaîne flamande VTM, mais il estime l’opération rentable, puisque l’accueil d’un demandeur d’asile équivaut à 50 euros par jour.

       Egalement sur Twitter, Theo Francken s’est fait l’écho d’un reportage, réalisé parVTM, au cours duquel un migrant irakien confie : “Plutôt mourir en Irak que rester en Belgique”, où il est contraint de dormir sous tente. Un autre renchérit : “Ici il n’y a pas de droits de l’homme, pas de liberté.”  

      http://www.courrierinternational.com/article/migrants-plutot-mourir-en-irak-que-rester-en-belgique

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA JEUNESSE DU SAGE

    EST DANS SON ACTION)

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    (Quelque chose disait à Paloma que sa conversation

    n'était pas du goût de tout le monde)

    David Palumbo

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    "Heu, Chérie... Tu es sûre qu'il s'agit

    d'un exercice classique de yoga?

    - Cer-tai-ne!"

    antbaena:

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    "Non, non, je vous assure... Je n'ai rien dit à propos

    de votre odeur corporelle... vraiment rien du tout!"

    http://bazookadeathmatch.tumblr.com/post/136810680818/mrfrivolous-bee-lee

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    (La Créature s'essayait au langage des signes,

    mais ce n'était pas encore ça)

    Super Giant  - The Mysterious Space Mutant Appears (1958)

    (via monsterman)

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    Blanche Baptiste (et Jacques Damboise)


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA BARBE AU MENTON

    NE FAIT PAS LE SAGE)

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    "OK, Mademoiselle... Je vois que vous êtes très souple...

    Mais dites-moi à quoi cela pourrait bien me servir..."

    (via yogiasyouare)

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    mercedespujol.fr

    L’enfant, meilleur ami du publicitaire
     
    AMÉLIE MOUGEY
     
       Terminé le caprice, en plein supermarché, pour un paquet de céréales « vu à la télé »  ? Jeudi 14 janvier, l’Assemblée nationale a adopté, en très petit comité et contre l’avis du gouvernement, la proposition de loi de la députée Europe Ecologie - Les Verts Michèle Bonneton« relative à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse de la télévision publique ». Si le texte n’est pas vidé de sa substance au fil des navettes parlementaires – ce qu’une précédente tentative peut laisser présager – à partir de 2018, les spots publicitaires devraient disparaître, quinze minutes avant, quinze minutes après et pendant les programmes de France Télévisions destinés aux enfants de moins de 12 ans.
     
       Les publicitaires perdraient alors l’un des accès à une cible hautement stratégique : l’enfant. « On ne peut pas faire l’économie de s’adresser à lui », estime Charlotte Dupuis, directrice de ABCplus, institut chargé d’évaluer les comportements de consommation des enfants de 0 à 14 ans et des familles pour des clients comme Danone, Lego, Kellogg’s, McDonald’s ou McCain. « L’enfant a un rôle avéré dans la consommation, la sienne et celle de la famille, ce serait hypocrite de le nier », reprend-elle. Cet intérêt des pros du marketing pour nos têtes blondes ulcère les associations d’éducation populaire. « On s’adresse à un public qui n’a pas les clés de compréhension, c’est une forme d’atteinte aux libertés », estime Christian Gautellier, président du pôle média des Céméa (les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active). Pour quelles raisons nos chérubins cristallisent-ils tant les passions ?

       1) Devant la pub, l’enfant est bon client

       Convaincre un enfant est plus facile que convaincre un adulte. Oubliez le second degré, les tournures métaphoriques, l’appel au bon sens ou à la raison. « Contrairement aux adultes, le mécanisme de persuasion d’un enfant ne repose que sur un seul levier : l’agrément », explique Ziad Samaha, directeur général d’IM impact, bureau de conseil en efficacité publicitaire. « Un enfant, si vous arrivez à le faire rire, c’est gagné ! », résume-t-il. Ce levier imparable est renforcé par une absence totale d’esprit critique : « L’enfant ne distingue pas un dessin animé de ses publicités, pour lui ce qui est dit à la télé c’est la vérité », complète Ronan Chastellier, sociologue, auteur du Marketing Jeune. Que l’un ait une visée mercantile, l’autre pas, ne leur fait donc ni chaud ni froid. « Avant 8 ans, l’enfant ne comprend pas l’intention derrière un message », confirme Christian Gautellier, en s’appuyant sur les travaux de Jean Piaget sur le développement cognitif. Pour le responsable des Céméa, « c’est au nom de ces connaissances sur le développement de l’enfant qu’on devrait maintenir des espaces protégés où les plus jeunes ne seraient tout simplement pas exposés à la publicité. »

       2) La télé, un média surpuissant

    En matière de marketing jeunesse, Internet fait ses preuves. En témoigne le succès du challenge Youtube pour les bonbons Harry Potter dont la vidéo a été vue des centaines de milliers de fois. Mais la télévision reste le médium roi. « Celui devant lequel les enfants sont souvent seuls sans adultes à leurs côtés pour décrypter », souligne Charlotte Dupuis. Et leur exposition dépasse largement France Télévision. « En trente ans, le nombre de chaînes diffusant des programmes qui sont destinés aux enfants a été multiplié par cinq », poursuit la directrice d’ABCplus citant les chaînes Disney, Gulli, et TF1.
     
       « Si on doit aujourd’hui supprimer la publicité environnant les programmes jeunesse, si l’on considère qu’il faut le faire au nom de l’intérêt supérieur de l’enfant, il faut le faire partout », estime Christian Gautellier. Il pointe même l’effet contre-productif que pourrait avoir une mesure privant de 20 millions d’euros de recettes la seule télévision publique.« On risque d’affaiblir sa capacité à financer des programmes de qualité qui seront remplacés par programmes nord-américains dont le scénario lui-même impacte les comportements de consommation des enfants. On n’y gagnerait rien », avertit-il. Aux yeux de son association, la mesure doit s’accompagner de la mise en place d’un fonds de compensation.

       3) L’enfant décide des achats

       « Dans tous les actes d’achat d’une famille, de la voiture aux céréales, l’enfant est prescripteur », explique Ziad Samaha. « L’enfant est le principal décideur dans 75% des cas pour les céréales, 69% pour les biscuits », souligne Ronan Chastellier. En cas de refus, l’enfant a même un pouvoir de harcèlement. Les experts en marketing l’appelle le « pester power », soit le pouvoir d’éreinter, jusqu’à les faire céder, ses géniteurs. « A l’extrême, le symptôme type, c’est l’enfant qui refuse de quitter le linéaire parce qu’il veut tel produit », explique Ziad Samaha. Le chercheur note même « une corrélation entre le potentiel d’agacement d’un objet pour les parents et le désir qu’il suscite chez l’enfant ». Un levier insidieux sur lequel le marketing n’hésite pas à jouer. Résultat, « les enfants se sentent investis d’un pouvoir, d’une puissance qui repose beaucoup sur le chantage affectif : et cela peut fonctionner tant que les parents voient dans l’acte d’achat une manière de faire une démonstration d’amour et de tendresse », reprend Ronan Chastellier.

       4) Un problème éthique ?

    Les débats font rage. Côté marketing, Charlotte Dupuis, estime que « l’exposition des plus jeunes à la publicité et au discours des marques leur permet de construire et de cultiver leur personnalité ». Son agence créée il y a 30 ans, aime à se présenter comme une application de la pensée de Françoise Dolto : « L’enfant est un individu à part entière, il a un avis, il faut l’écouter », résume la directrice. Un point de vue que ne partage pas du tout Christophe Gautellier : « Un enfant n’a pas les capacités cognitives de l’adulte, donc dès qu’on le met devant ce type de message, il y a manipulation de l’esprit. » Certaines marques, conscientes de la gêne que peut susciter le ciblage des enfants, renoncent à s’adresser à eux seuls.
     
       « C’est ce qu’on appelle lecoviewing, les marques s’engagent à communiquer en direction de l’enfant, seulement à des horaires où il est accompagné d’un adulte », explique Charlotte Dupuis. « Les marques peuvent s’y retrouver car elles gagnent une image éthique », souligne Ziad Samaha. Quant à bannir totalement la publicité visant les enfants ? L’option mise en œuvre au Québec et défendue par les Céméa laisse sceptique dans le monde de la publicité. « Il restera toujours le cadeau dans le Happy meal, le gadget dans la boîte de céréales, souligne Ziad Samaha qui estime qu’une marque trouvera toujours des leviers pour faire parler d’elle dans la cours de récré. »
     
     

    http://www.terraeco.net/publicite-enfants-France,64193.html

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (C'EST LE SAGE QUI CHOISIT

    LE DISCIPLE, PAS L'INVERSE)

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     "Mais enfin, Miranda, concentre-toi un peu!"

     tijuanamakemehappy:

    ***

     "Rachel m'a dit que vous seriez Canadien...?"

     pinterest.com

    Canada.

    Possible d’y étudier,

    difficile de s’y installer

       “Les nouvelles lois font qu’il est ‘presque impossible’ pour les employeurs de garder des diplômés étrangers dans leurs équipes”, titre The Globe and Mail, le quotidien de Toronto. Depuis janvier 2015, un nouveau système d’obtention de permis de résidence a été mis en place au Canada. Auparavant, il suffisait d’avoir fait ses études sur place pour obtenir le droit de s’installer dans le pays. Les jeunes diplômés se voient désormais attribuer un nombre de points selon leur expérience professionnelle, leurs diplômes universitaires, leur âge, leur niveau en français et en anglais. Plus le nombre de points obtenus est élevé, plus le candidat augmente ses chances de pouvoir rester pour travailler.
     
       Cependant, les étudiants récemment diplômés obtiennent rarement un permis de résidence, car, quel que soit leur score, ils doivent aussi avoir un emploi, chose très difficile dès la sortie de l’université. De plus, “l’employeur doit pouvoir prouver qu’aucun Canadien ne peut faire ce travail”. Cette démarche coûteuse et sans garantie décourage les employeurs. Une autre solution existe – faire une demande territoriale : le candidat doit alors prouver qu’il contribuera au développement économique de la région. Mais, même de cette manière, peu parviennent à obtenir un permis de résidence.
     
       Il est possible que l’obtention de permis de résidence redevienne plus facile dans les années à venir, car, comme le rappelle le quotidien, le nouveau gouvernement, élu en novembre 2015, avait promis durant sa campagne électorale de “réduire les obstacles à l’immigration qui ont été imposés aux étudiants internationaux”. Cela pourrait concerner près de 20 000 étudiants français actuellement dans le pays.

     http://www.courrierinternational.com/article/canada-possible-dy-etudier-difficile-de-sy-installer

    ***

    (La femme de Zorro faisait pitié)

    http://littlebunnysunshine.tumblr.com/post/138189308956

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE FILS DU SAGE A-T-IL

    LA SAGESSE DU SAGE?)

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     (La lente marche de la civilisation) 

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     linuxfr.org

    Anne Frank, les malades et nous tous

    victimes de l’horreur copyright

     Nicolas Falempin Technocritique. 

       Il y a quelques semaines, Rue89 se faisait l’écho de la lutte d’un universitaire en faveur de l’élévation du journal d’Anne Frank vers le domaine public, après que la fondation gérant les droit de l’œuvre a annoncé sa volonté de créditer son père en tant que coauteur pour proroger son monopole de 20 ans de plus.

       Ce combat pouvait paraître à première vue futile et vain à une époque où les difficultés économiques d’une grande partie de la population se conjuguent à une crise climatique et à un état d’urgence terroriste. Même dans les milieux réformateurs, les partisans du libre sont vus comme de doux dingues adeptes de théories fumeuses, mais ce serait pourtant ignorer la véritable portée de ce conflit.

       La propriété intellectuelle ne parle pas seulement d’un auteur/un inventeur et de l’argent qu’il va gagner avec son œuvre/son invention. Elle est le fondement juridique du système technique, c’est-à-dire que son dysfonctionnement est une cause indirecte des difficultés économiques mondiales, de la crise climatique et de l’état d’urgence. Réformer la propriété intellectuelle serait amorcer un pas dans le bon sens.

       1 La propriété intellectuelle comme monopole

       Dans la vie de tous les jours, nous aimons savoir que ce que nous avons acheté (ou loué, ce qui est une forme de propriété contractuelle) nous appartient : nos vêtements, nos gadgets, nos biens culturels, nos véhicules, nos logements. Tout comme les entreprises aiment savoir qu’elles possèdent bien leurs locaux, leurs machines, leurs stocks, etc.

       Mais à cette propriété matérielle s’en est rajoutée progressivement une seconde, que nous appelons immatérielle, qui vient restreindre les droits que le propriétaire possède sur ce qu’il a acheté. Nous ne pouvons pas reproduire librement le dessin de nos vêtements ni organiser une projection publique du DVD fraîchement acquis, pas plus qu’une entreprise ne peut reproduire à sa guise une innovation servant de base à un produit ni se servir de la photo d’une œuvre d’art pour vendre des cartes postales. Non, car il existe la propriété intellectuelle, le droit de propriété des œuvres de l’esprit.

       La propriété intellectuelle est une part du droit de la propriété matérielle et immatérielle, mais du fait de l’évolution des techniques et de l’économie – le pouvoir passant du capital à la technique – elle en est devenue la part principale.

       Deux composantes de la propriété intellectuelle

       On peut distinguer deux composantes de la propriété intellectuelle, toutes suffisamment limpides dans leurs déclinaisons pour ne pas rentrer dans les détails :

    • d’une part la propriété intellectuelle industrielle, composée des brevets, marques, dessins et modèles ;
    • d’autre part la propriété intellectuelle littéraire et artistique, composée des droits d’auteur, droits voisins, droits des bases de données et logiciels.

        Ainsi par exemple l’article L.111-1 du code de la propriété intellectuelle stipule clairement que l’auteur dispose, du seul fait de son acte créateur, d’un monopole sur son œuvre et sur tous les usages qui peuvent en être faits, hormis sur quelques rares et nécessaires exceptions autorisées par la loi. C’est le principe de la paternité, au sens ici supérieur à celui de propriétaire en ce sens qu’en droit français la paternité est inaliénable, et procure donc des avantages définitifs, et d’autres cessibles.

       Ce monopole nous conduit donc logiquement à ce que l’article L.122-4 stipule qu’aucun usage, même dérivé, ne peut être fait sans le consentement explicite de l’auteur – ou de ses ayants droit –, qui est fondé à exiger une rémunération en échange de son accord.

       Le créateur garde des droits

       C’est cet article qui, l’air de rien, vient surpasser le droit de propriété matérielle en rappelant subrepticement que, derrière tout ce qui est produit dans la société technicienne, il y a un auteur ayant produit une œuvre de l’esprit, et qui a donc de facto un monopole sur l’usage de cette création, auquel il n’a renoncé que partiellement contre les espèces sonnantes et trébuchantes que vous lui avez versées.

       Le principe est le même pour la propriété industrielle : le brevet, la marque, les dessins et modèles ne sont que des déclinaisons de ce principe. Le droit français a par la suite rajouté des droits dits voisins à des personnes n’ayant pas participé directement à la création, mais qui sont quand même liées à l’œuvre, tandis que le droit des bases de données et logiciels pallie les lacunes d’une loi qui a du mal à gérer les auteurs multiples d’une œuvre.

       Tout ceci pour dire que tout ce que vous possédez n’est pas à vous, mais à la personne qui en a la paternité, c’est-à-dire qui a eu l’idée de votre bien et l’a concrétisé, ou, hélas, celui qui parfois a le premier eu l’idée de déposer une exclusivité sur ce qu’il a découvert.

       2 La propriéte intellectuelle comme abus de position dominante

       Dans leur bien nommée chronique Copyright Madness, Lionel Maurel et Thomas Fourmeux relèvent les pires exemples d’abus de la propriété intellectuelle pour montrer l’absurdité de ce monopole dans certaines situations qui, hélas, recouvrent trop souvent par extension tous les aspects de la vie quotidienne.

       Car la propriété intellectuelle est impliquée dans de nombreux scandales, comme par exemple :

    • la multiplication par 750 du prix du Daraprim, médicament utilisé notamment par les séropositifs et dont le nouveau propriétaire du brevet a décidé d’améliorer la rentabilité, juste parce qu’il a le monopole sur son usage.
    • La fraude aux tests anti-pollution des moteurs de Volkswagen, qui aurait été évitée si les contrôleurs avaient pu vérifier le code source du logiciel des véhicules.
    • La biopiraterie, c’est-à-dire l’accaparement par une société privée d’une plante traditionnelle pour user de ses vertus reconnues à des fins mercantiles, comme c’est le cas récemment avec Coca-Cola qui a usurpé la paternité de la stévia pour sa nouvelle boisson.
    • La poursuite au nom du droit des marques dont a fait l’objet le studio de jeu Mojang par le studio de jeu Bethesda au sujet de l’usage du mot « scrolls » (« parchemins » en anglais). Mojang voulait appeler son nouveau jeu ainsi, ce que contestait Bethesda au motif que cela pourrait créer une confusion avec sa série phare « The elder scrolls ».
    • Le copyfraud, c’est-à-dire l’appropriation d’une œuvre tombée dans le domaine public par un acteur privé... ou parapublic, puisque la Réunion des musées nationaux s’arroge des droits d’auteur sur les œuvres d’art du patrimoine français.
    • L’assimilation du prêt entre amis à du vol comme le montrent les récents déboires de l’application booxup.
    • Les Patent Trolls, ces titulaires de brevets fantaisistes qui réclament la paternité d’une idée utilisée par tous pour poursuivre des entreprises, à l’instar de HTC, qui n’a plus le droit de commercialiser ses mobiles en Allemagne !
    • La cession à des prix exorbitants des résultats de la recherche scientifique publique par des éditeurs privés comme Elsevier, dont le coût croissant des abonnements plombe les finances de toutes les bibliothèques, en plus d’être un véritable détournement des fonds publics.

       Et la liste pourrait continuer ainsi très longtemps, tant l’imagination des ayants droit quand il s’agit de grignoter le droit de propriété de leurs clients ne connait pas de limite. Toutes ces entreprises, souvent bien connues du grand public, se servent de la propriété intellectuelle comme d’une arme envers leurs concurrents, leurs clients, les Etats.

       Tout d’un coup, le combat pour savoir si le journal d’une jeune juive morte dans un camp de concentration nazi parait moins futile. Ce n’est plus le combat d’arrière-garde d’une poignée d’idéalistes, mais la lutte entre ceux qui voudraient garder les plus belles créations de l’humanité à part et des partisans d’une société capable de mettre à disposition de tous l’art et le savoir, mais aussi de contrôler les innovations et leur diffusion.

       3 La propriété intellectuelle comme point de clivage de la société

       Dès lors, en tant que technique juridique, dont le but est de rationaliser la propriété en fonction de la paternité et de ses transferts contractuels, la propriété intellectuelle est clairement un outil d’aliénation au service du système technicien.

       Une fois au courant de l’étendue de ses pouvoirs, il devient difficile de l’ignorer, de ne pas se rendre compte qu’elle est tout simplement dans tout ce qui nous entoure. Hormis ce que nous produisons nous-même, il est devenu commun que ce que nous possédons matériellement ait un autre propriétaire immatériel.

       La concurrence ne se fait plus à grands coups d’investissements permettant de produire plus ou mieux, de réduire les coûts et de surpasser la concurrence, non, elle se fait désormais à travers des accusations de violation de brevets, des rachats de licence et des subterfuges juridiques.

       Secteurs non productifs

       L’essence même du système technicien dans le monde économique est le développement de secteurs non productifs dans les entreprises tels que le marketing, les ressources humaines et donc la veille juridique. Tous découlent de techniques particulières permettant d’améliorer le fonctionnement dans l’entreprise dans le cadre d’une société fortement technicisé, et sans lesquelles l’environnement de travail serait aussitôt dégradé, car soumis à des aléas.

       Mais entre toutes, la propriété intellectuelle est clairement la plus importante, puisqu’elle peut permettre d’interdire la production ou la commercialisation d’un produit, voire affecter son coût ou ses modalités d’utilisation. Elle contraint totalement les biens et services modernes, sans qu’il soit devenu possible de lui échapper. Considérons que même les artistes ne peuvent plus faire ce qu’ils veulent de leurs œuvres une fois qu’ils ont signé avec un éditeur ou une société de gestion de leurs droits !

       Et l’avenir s’annonce sombre. Certains – notamment le romancier français Alain Damasio [PDF] – s’amusent à imaginer que les mots que nous utilisons au quotidien pourraient être restreints car brevetés par des marques, tandis que nous devrions payer des royalties pour les vêtements de marque que nous porterions. Après tout, le premier n’est que la suite logique de la vulgarisation de certaines marques devenues noms communs, tandis que le second exemple est déjà ce que nous vivons à travers certains abonnements à des produits ornés d’une pomme...

       La propriété privée outrepassée

       L’un des principaux arguments contre le communisme était la nationalisation des biens privés, qui revenait à annuler la propriété privée au profit d’une propriété collective. Mais avec le système technicien, c’est bien plus pervers, puisque la propriété intellectuelle permet d’outrepasser la propriété privée pour accorder plus de droits à un second propriétaire, celui-là même à qui un bien a été acheté et qui peut ultérieurement décider à la place de son client. La propriété privée est alors confisquée au profit d’une propriété financière., rendue possible par l’intermédiaire de la technique.

       D’ailleurs, bien que ses arguments n’aient pas convaincu le gouvernement américain, General Motors a essayé de démontrer l’an passé qu’il possédait encore les voitures qu’il avait vendues, puisqu’il possédait un copyright sur le code source du logiciel embarqué, de sorte qu’il pouvait imposer une liste de réparateurs agréés. De là à dire que tous les brevets autorisant la production d’un bien sont un titre de propriété intégral, malgré la vente, il n’y a qu’un pas qui peut être franchi très vite...

    Un enjeu de pouvoir

    Dans une société technicisée comme la nôtre, où la maîtrise de l’information est la clé, la propriété intellectuelle est devenue un véritable outil de contrôle, c’est-à-dire d’interdiction et de censure. Et inutile de croire en l’Etat, lui-même est déjà empêtré dans les rets juridiques qu’il a trop imprudemment tissés autour de lui sur les bons conseils des ayants droit. La bataille se joue désormais entre les citoyens et les partisans du monopole intellectuel.

    Dès lors, le devenir du journal d’Anne Frank et de son élévation au domaine public nous rappelle que le monopole d’une œuvre, qu’il s’agisse d’art, de marque, de découverte ou autre, est un enjeu évidemment financier, mais aussi et surtout politique. C’est une source de pouvoir, celui qui dirige nos sociétés, c’est-à-dire nos existences. Militer pour le domaine public et la réforme de la propriété publique, c’est militer pour une existence plus libre, une existence moins dépendante des entreprises et des Etats.

    Et reste cette question lancinante : contrôlons-nous vraiment ce que nous achetons ?

    http://rue89.nouvelobs.com/blog/technoverdose/2016/01/15/anne-frank-les-malades-et-nous-tous-victimes-de-lhorreur-copyright-235172

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    Luc Desle


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  • µµµ

    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'IGNORANT EST

    TOUJOURS MALHEUREUX)

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    (Victor de Segonzac aimait beaucoup fumer

    en compagnie de l'Homme Invisible)

    "Elle était aussi chaleureuse qu'une braise éteinte". Jacques Damboise in "Pensées circonflexes".

    "Pff... Pff... Alors je lui dis...

    Monsieur, vous en êtes un autre!

    - Ahaha " (rire invisible bien qu'audible)

    (via gaiusozarkus)

    µµµ

    (Sous le tapis, je découvris le Monstre de mes nuits)

    "Elle était aussi chaleureuse qu'une braise éteinte". Jacques Damboise in "Pensées circonflexes".

    "AHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAH"

    alboardman:

    µµµ

    (Le bruit régulier des larmes de ma copine, pendant la nuit,

    c'était super agaçant)

    "Elle était aussi chaleureuse qu'une braise éteinte". Jacques Damboise in "Pensées circonflexes".

    "Floc! Floc! Floc!

    - ARGGGGHHH!!!"

    (Source: sosoftpony, via dizzyvisuals)

    µµµ

    "Tu veux quoi?

    - Que tu t'ôtes de mon soleil, ma Chérie"

    "Elle était aussi chaleureuse qu'une braise éteinte". Jacques Damboise in "Pensées circonflexes".

    (Cette femme ne se le fit pas dire deux fois, filant illico

    dans un pays inconnu après avoir vidé les comptes

    de son butor de mari)

    (via raffaele-mezzaluna)

    µµµ

    Blanche Baptiste


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (RENDRE POSSIBLE TON AVENIR

    EN L'ACCEPTANT DÉJÀ TEL QU'IL SERA)

    ¤¤¤

    "Les Jumeaux! Arrêtez de faire les pitres

    et venez débarrasser la table!"

    http://thevaultofretroscifi.tumblr.com/post/136714133592

    ¤¤¤

    pinterest.com

    Souveraineté numérique :

     voilà l’utopie qu’il nous faut réaliser

       A l’initiative de quelques députés, le projet de loi pour « Une république numérique » prévoit la création d’un système d’exploitation souverain. Bravo  ! Mais pour s’inscrire pleinement dans l’univers numérique ce projet doit s’adapter à ses caractéristiques profondes.

       L’univers numérique doit désormais être appréhendé pour ce qu’il est devenu : un lieu de vie, un terrain d’action. Les technologies de l’information ne servent plus à faire des choses sur terre mais elles nous ouvrent les portes d’une seconde nature. Elles nous mènent à une réalité parallèle qui offre une large palette de possibilités, professionnelles, ludiques ou sociales. (...)

       (...) Le système d’exploitation est le logiciel des logiciels, le sol de ce nouveau monde, ce qui nous réunit, indépendamment des applications. Rappelons que l’aménagement de l’espace commun est une tâche politique. L’espace commun n’est pas une affaire de gros sous, car c’est – ce doit être – l’affaire des citoyens.

       Nous vivons actuellement dans le chaos. Le chaos est cette situation primitive dans laquelle les hommes s’abandonnent à tous les vents, sans chercher à prendre en main leur destin : nous avons à résoudre ce dérèglement politique. Pour cela, il faut créer un code de la République. L’intelligence du lieu doit être saisie par les citoyens. (...)

       (...) Dans notre environnement classique, notre espace vital est soumis à deux niveaux de souveraineté :

    • d’abord une souveraineté politique, générale, continue sur une surface donnée (le territoire),

    • puis, par endroits, celle d’un propriétaire.

       Quand je rentre dans une brasserie pour boire un verre, je suis chez un commerçant, mais toujours en France. Le trottoir sur lequel je marche n’est pas une propriété privée, il appartient au domaine public. Et quand je suis chez moi, à la maison, je suis encore en France. Les mêmes principes doivent s’appliquer à l’univers numérique, alias l’Etherciel.

       La loi de l’argent ou la loi des hommes  : à nous de choisir. Voilà pourquoi nous devons soutenir ce projet de code souverain. Le renversement de l’ordre établi ne passe pas par des destructions, mais par des développements.

       Rappel  : la liberté consiste moins à faire sa volonté qu’à n’être pas soumis à celle d’autrui (Jean-Jacques Rousseau, « Lettres écrites de la montagne »). (...)

       (...) L’univers numérique ignore toute idée de distance. Les kilomètres sont morts, finis, oubliés ; on ne compte plus que les temps de réponse. L’action se déroule derrière l’écran et là, vos interlocuteurs (courriels, médias sociaux…) peuvent être à Paris, Marseille, Dublin ou Alger, cela ne fait pas de différence. Le temps continue de compter (fuseaux horaires), mais l’espace est comme écrasé.

       L’Etherciel est un tout petit monde, et chaque progrès le rétrécit encore plus. «  Ici et maintenant  »  : cette formule n’est plus valable. Ne reste que «  maintenant  ». Il n’est plus question de déplacement mais de synchronisation. Les séparations géographiques (latitude, longitude) passent aux oubliettes.

       Conséquence  : les francophones du monde entier pourront participer aux travaux de développement du code universel et venir s’y installer. De la Méditerranée à Montréal, des rives du Mékong à celles du fleuve Sénégal, du plat pays aux faubourgs de Beyrouth, nous partagerons le même sol. (...)

       (...) A l’écran, la langue ne se contente pas d’accompagner l’environnement, de l’extérieur, comme l’étiquette sur le pot, elle en est partie intégrante. Les mots (noms de domaine, menus, commandes, index, liens, mot-clic ou « hashtag ») fondent le réel. Les choses sont dans les mots, et non à côté.

       La question de la langue est donc primordiale, pas seulement pour l’expression, mais aussi pour l’action. Les mots sont la clé de tout. La France, qui passe pour une nation culturelle, se trouve donc dans son élément. L’univers numérique se propose comme une formidable opportunité, pour un pays qui ne se reconnaît dans aucune race, ni religion, mais dans une culture, c’est-à-dire... des mots.

       Système d’exploitation souverain ? Pour avoir droit de cité, une seule condition, parler français. Le choix d’une langue est une nécessité absolue. Plutôt que le chinois, l’arabe ou l’anglais, je choisis le français. Nous appliquerons un principe de discrimination. Sans une langue partagée, intimement partagée, aucun rapprochement n’est possible. Vive la République française de l’Etherciel ! (...)

       (...) Partiellement made in France, mais surtout totalement made in French. Viendrons nous rejoindre : les Français vivant à l’étranger, et les étrangers vivant en français, en Afrique ou ailleurs, capables et désireux de bâtir cette Cité avec nous.

       La Cité des Français accueillera tous ceux qui aiment les créations de l’esprit et pratiquent notre langue, avec ou sans passeport, ce document inutile et vain dans un environnement qui ignore la géographie.

       L’exception culturelle française doit être remplacée par un principe, le principe culturel français. La France n’est pas un hexagone, la France est une planète ronde.

    http://rue89.nouvelobs.com/blog/nouveau-monde/2016/01/20/souverainete-numerique-voila-lutopie-quil-nous-faut-realiser-235191

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (TON DISCIPLE MÉRITE-T-IL

    TA CANNE DE BAMBOU?)

    ***

    "Grff%**£ and 5r$¨^%tata...

    - Mais qu'est-qu'il dit? Traducteur!

    - Rappelez-vous. Vous l'avez viré,

    Monsieur le Directeur..."

    http://thevaultofretroscifi.tumblr.com/post/137984907792

    ***

    http://libertyvox.fr/2015/10/18/canal-une-deroute-annoncee/

    La concentration des médias

    menace le pluralisme

      Guillaume GALPIN  

     
       Julia Cagé est professeure d’économie à Sciences Po Paris et auteure de Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie (éditions du Seuil).

       / On assiste à une concentration exceptionnelle dans le paysage médiatique français. Mais, compte-tenu de la crise dans laquelle sont plongés les médias, est-ce que cette concentration n’est pas inévitable ?

       - Julia Cagé : Il y a deux choses qui sont en train de se passer. D’une part, il y a une reconsolidation des médias et on aurait pu assister à la disparition d’un certain nombre de titres – on a eu très peu de fermetures en France relativement aux États-Unis par exemple. Ou à une consolidation avec des fusions et des créations de groupes comme ce qui est en train de se passer aujourd’hui. Par contre, ce qui n’était pas obligatoire et pas forcément attendu, c’est la nature des entreprises qui ont racheté ces médias à la chaîne. On aurait pu voir une consolidation avec la fusion entre un certain nombre de médias détenus de manière indépendante. Mais là, ce qui s’est passé, c’est qu’on a eu à la fois une consolidation mais aussi une perte d’indépendance parce que la plupart des titres ont été rachetés par des groupes industriels ou de télécoms qui n’ont pas pour objet premier de faire du média. 
     
       Il y a le problème de l’identité de ceux qui rachètent les médias – et en particulier de leur secteur d’activité. Et il y a un autre problème : celui du pluralisme. Quand une même personne possède plusieurs hebdomadaires dont L’Express, un titre de presse quotidienne nationale Libération, une radio RMC, une chaîne de télévision BFM,… là c’est un problème. Si une même personne fait main basse sur plusieurs médias  et qui plus est diffuse sur plusieurs supports, on doit le réguler. Dans tous les pays et dans toutes les démocraties qui fonctionnent bien, il y a des lois relativement fortes pour empêcher cette concentration de la presse du point de vue de l’actionnariat. Aux États-Unis, par exemple, il est interdit de posséder tout à la fois une radio, une télévision et un journal dans une même localité. 

        / Ces télécoms qui rachètent ces médias, ce n’est pas dans l’optique d’enrichir leur offre de services ?

       - Julia Cagé : Pas forcément. Typiquement, on ne peut pas dire que le rachat effectué par Xavier Niel répond à une volonté d’enrichir l’offre de services de Free. On n’a vu aucun lien, aucune synergie entre Le Monde, Le Nouvel Observateur et Free. Dans le cas de Patrick Drahi c’est un tout petit peu différent parce qu’on a vu les premières offres émerger où, pour un abonnement téléphonique, vous aviez un journal gratuit. Et d’ailleurs on ne peut qu’interroger et dénoncer cette pratique qui revient à rabaisser le rôle de la presse et le travail des journalistes qui travaillent par exemple à L’Express. Quelle est leur véritable motivation ? Je ne pense pas que ce soit une manière d’enrichir leur offre télécoms par une offre médias et de mélanger à la fois le fournisseur d’accès et le contenu de produits. Je pense que ce qui a conduit à ça est une recherche d’influence politique, de prise de contrôle et de pouvoir avec un jeu de concurrence entre les deux d’ailleurs.
     
       On a toujours vu Patrick Drahi bouger avec un coup de retard sur Xavier Niel. Quand on voit Xavier Niel qui crée aujourd’hui un fonds d’investissement, avec Matthieu Pigasse, de plusieurs millions d’euros pour racheter des médias, on voit bien que ce n’est pas dans la logique de synergiser l’activité de télécoms de Xavier Niel mais bien de construire un empire médiatique, en France et à l’international. Et de ce point de vue-là, il n’y a pas vraiment de différence entre un Xavier Niel, un Vincent Bolloré ou un Martin Bouygues. Dans tous les cas, on a des gens qui ne viennent pas du secteur des médias et qui réinvestissent de l’argent dans les médias.

        / Mais quel est le risque que ces hommes ne soient pas seulement des entrepreneurs de presse pour l’indépendance des médias ?

       - Julia Cagé : Il y a plusieurs risques. Le premier est celui du pluralisme parce qu’on a une concentration accrue, donc un nombre très réduit de groupes, alors qu’on a des lois normalement pour limiter la concentration sauf que ces lois en France sont extrêmement vieilles. On n’a pas régulé les médias sérieusement depuis 1986, c'est-à-dire avant l’invention d’Internet, donc il y a très peu de limites à la concentration. Donc le premier risque c’est la perte du pluralisme d’opinion, risque qui va être transféré au lecteur. Le deuxième risque est pour les journalistes. Après, il y a différents types de propriétaires.
     
       Il y a des propriétaires ouvertement interventionnistes comme Vincent Bolloré et je pense dans ce cas à Canal+. Le risque est évident puisque Vincent Bolloré a très directement censuré des documentaires de la chaîne.. C’est plus compliqué à voir dans le cas d’un Xavier Niel ou d’un Patrick Drahi, puisque ce sont des gens qui ne vont pas forcément intervenir dans le contenu. Mais le risque le plus fort c’est celui de l’autocensure de la part des journalistes qui vont par exemple arrêter d’enquêter sur le secteur des télécoms pour ne pas déplaire potentiellement à leur actionnaire majoritaire.

        / Dans ce cas, comment faire pour garantir leur indépendance ? Que pensez-vous des propositions de Fleur Pellerin qui dit vouloir renforcer les pouvoirs du CSA début janvier ?

       - Julia Cagé : Fleur Pellerin a raison, elle va dans le bon sens mais elle ne va pas assez loin. Il n’y a aucune raison que ça ne concerne que l’audiovisuel, la radio et la télé. Ça devrait être aussi étendu à la presse écrite. Deuxièmement, dans les mesures qu’elle a annoncées, il s’agit plutôt de vérifier que, dans chaque entreprise, il y ait une charte signée entre les journalistes et les actionnaires. Une charte éthique et déontologique. Le problème aujourd’hui c’est que les journalistes sont en position de faiblesse et je crois qu’en fait il devrait y avoir une charte globale pour l’ensemble de la profession, négociée avec le ministère, les syndicats de presse et les syndicats de journalistes, et qui s’imposerait en amont à l’ensemble des titres papiers, sur Internet, et à l’ensemble de l’audiovisuel. Ce que Fleur Pellerin a dit va dans la bonne direction, et encore une fois c’est tant mieux, car je pense que le ministère a été trop long à réagir sur ce sujet. C’est un mieux mais ça ne va clairement pas du tout assez loin dans ce qu’il faudrait faire pour garantir l’indépendance des journalistes en France.


        / Vous proposez dans votre dernier livre un modèle de société de médias. En quoi il résoudrait ces problèmes d’indépendance et de pluralisme ?

       - Julia Cagé : Le modèle que je propose de société de médias à but non lucratif est un modèle dans lequel on donne beaucoup de plus de droits de vote aux journalistes, au-delà des seuls droits de vote de l’actionnaire majoritaire, mais également aux lecteurs. C'est-à-dire que ce n’est pas un modèle où on va laisser l’actionnaire majoritaire seul aux manettes pouvant prendre toutes les décisions, y compris celles de nommer les directeurs de rédaction même si c’est contre l’avis des journalistes, ou de censurer des reportages. Au contraire, le pouvoir va être partagé entre les actionnaires, les lecteurs et les journalistes. Donc de ce point de vue-là, les journalistes sont protégés puisqu’eux-mêmes sont partie prenante de la décision et je pense que c’est quelque chose d’extrêmement important.

        / Vous parliez beaucoup de la presse écrite dans votre livre. Ce modèle est-il exportable à tous les autres médias ?

       - Julia Cagé : Oui bien sûr. Je parle des médias d’information générale, c’est pour ça qu’une grande partie du livre parle de la presse écrite, mais pas seulement. Le modèle que je propose est aussi exportable aux télévisions et aux radios d’information comme BFM, iTélé, LCI… Ce modèle n’est cependant pas exportable à un média tourné vers la production de loisirs et de contenus de flux. Il s’agit de réguler la production d’information politique et générale, celle qui alimente le bon fonctionnement de nos démocraties. Donc oui, mon modèle est exportable à l’audiovisuel même si je parle moins de l’audiovisuel parce que c’est un secteur où on a déjà un modèle un peu alternatif avec l’audiovisuel public. Mais, et on le voit avec ce qui s’est passé à Canal+ avec Bolloré, on a aussi besoin de trouver des formes innovantes de gouvernance dans l’audiovisuel privé.

       /  Quelle est la différence entre concentration et consolidation de la presse ?

       - Julia Cagé : Consolidation, c'est le mot politiquement correct pour parler de concentration. Quand vous rachetez un média et que vous ne voulez pas être accusé justement de vous mettre en position de monopole, ou plutôt d'oligopole, vous allez dire qu’il faut que le secteur se consolide pour que les acteurs puissent profiter d'économies d'échelles et réaliser des profits. C'est le même mot mais il y en a un qui est utilisé de manière politiquement correcte. Consolidation, il n'y a rien de négatif alors que concentration, on voit bien tous les problèmes que ça pose en termes de pluralisme.   
     

    ***

    Benoît Barvin


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