Les autorités sanitaires américaines (CDC) ont publié mardi 2 février un communiqué visant à réduire le syndrome d’alcoolisation fœtale, qui a des implications sur le développement du cerveau et sur le comportement, et qui est la conséquence directe de la consommation d’alcool pendant la grossesse.

   Le site Mic reprend un extrait du communiqué :  "Environ 3,3 millions de femmes âgées de 15 à 44 ans prennent le risque d’exposer leur bébé à l’alcool parce qu’elles boivent, sont sexuellement actives et n’utilisent pas de contraceptif […]. Le rapport montre que 3 femmes sur 4 qui veulent être enceintes n’arrêtent pas de consommer de l’alcool immédiatement après avoir cessé d’utiliser un moyen de contraception".

   De quoi mettre le site Mic très en colère. “Donc, en gros, si vous êtes une femme qui a déjà eu un rapport non protégé et que vous avez un utérus qui pourrait potentiellement être habité, vous avez deux options : serrer les cuisses, ou ne boire que des jus de fruits.” Pour le site américain, la suggestion du CDC est “clairement illusoire”, “parce qu’elle ne tient pas compte de la réalité que traversent les femmes qui ont des relations sexuelles”. “En plus de placer le corps des femmes sous surveillance et de leur reprocher leurs choix, cette recommandation oublie les raisons qui font que les femmes n’utilisent pas de moyen de contraception”.  (...)

 (...) Et de rappeler que l’accès aux moyens de contraception reste difficile pour plusieurs millions d’Américaines, que des pharmacies persistent à ne pas vouloir distribuer de contraceptifs, que les rendez-vous pour la prescription de la pilule ne sont pas systématiquement remboursés et que les organismes comme le planning familial, qui distribuent gratuitement la pilule, sont la cible d’attaques. Mic conclut : 

  " Le CDC n’a pas pensé à publier un communiqué similaire pour rappeler aux hommes qui n’ont pas eu de vasectomie d’utiliser un préservatif s’ils veulent éviter le syndrome d’alcoolisation fœtale, parce que, visiblement, l’entière responsabilité de la grossesse – et les complications qui peuvent y être associées – semble incomber à la femme".

 http://www.courrierinternational.com/dessin/etats-unis-femmes-entre-le-sexe-et-lalcool-il-faut-choisir