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    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE PENSE PLUS,

    MÉDITE)

    °°°

    "Je n'apprécie pas le ton de ta voix, mec"

    (Fusillade à OK Chorale)

    http://eclecticbanana.tumblr.com/post/132982166977

    °°°

    "Fantômes cinématographiques?

    - Non, Monsieur l'inspecteur, ce sont nos enfants

    qui se rendent à l’école"

    lefigaro.fr

    Nouvelle “Airpocalypse” à Shenyang,

    en Chine du Nord-Est

       Le Liaoning est l'une des principales régions industrielles de la Chine. Fusion de deux provinces, Liaodong et Liaoxi, ainsi que de cinq municipalités, la région est aux prises avec la récession économique. Ces derniers jours, le Liaoning connaît également ce qu'on a appelé une “airpocalypse” de pollution de l'air.

       Depuis le 5 novembre un brouillard toxique enveloppe de nombreuses villes du Liaoning, dont sa capitale Shenyang, où la mauvaise qualité de l'air a battu un nouveau record le 8 novembre, à 130 fois les concentrations recommandées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

       L'air de Shenyang a enregistré le 8 novembre une valeur maximale de l'index PM2,5 à 1326 μg/m3. Les PM2,5 sont des particules inférieures à 2,5 micromètres. Dans certains quartiers de la ville, l'index a été enregistré à plus de 1400 μg/m3. Ces polluants peuvent rester dans l'air pendant des jours ou des semaines, et pénétrer dans les voies respiratoires humaines, où elles provoquent maladies pulmonaires, emphysème, cancer du poumon ou mort prématurée chez des individus présentant des pathologies cardiaques ou pulmonaires préexistantes. Selon les recommandations de l'OMS pour la qualité de l'air, l'air est considéré comme à risque lorsque la présence des PM 2,5 y est comprise entre 301 et 500 μg/m3.

       Les spécialistes de l'environnement suspectent qu'une combustion accrue de charbon, de paille et d'autres matériaux pour le chauffage est en partie à l'origine du pic de polution atmosphérique. Le Bureau pour l'environnement a donc pour la première fois mis en oeuvre son plan d'intervention d'urgence. (...)

       (...) Le plan d'urgence officiel en cas de pollution atmosphérique lourde exige la suspension temporaire des travaux de construction extérieurs et la limitation de la circulation des véhicules, or un journaliste de l'agence d'information Xinhua a trouvé un chantier fonctionnant malgré tout. Le service municipal de la circulation s'est aussi opposé à la limitation du trafic automobile.

       De plus en plus irrités, beaucoup dans l'opinion et les médias remettent en cause l'efficacité du dispositif d'urgence de la ville. Bi Deli, un spécialiste du bas carbone à l'Académie des Sciences Sociales du Liaoninga déclaré sur les médias d'Etat que certains plans publics ne sont pas opérationnels :  

       "Le plan semble résoudre tous les problèmes potentiels, mais est-il opérable ? Y a t-il une communication entre les administrations ? Dans les cas de grave pollution, si les habitants ne savent pas gand chose de la situation et viennent à apprendre les niveaux de pollution et les mesures de protection par des rumeurs, le plan devient inutile. Si les canaux de communication [entre les administrations] achoppent sur un goulet d'étranglement et que les instructions ne peuvent être distribuées ou exécutées, le problème sera malaisé à résoudre."

       Des lycées et collèges ont maintenu les cours, en infraction au protocole d'urgence de la ville. Au lieu de chauffer toutes les classes, une école s'est ainsi contentée de dire aux élèves de cesser toute activité à l'extérieur. Une élève a republié le message de l'administration de l'établissement, exprimant sa déception sur le site chinois de microblogging Weibo :

        "Lycéenne à Shenyang, j'étais très déçue par le service de l'éducation après avoir reçu ce message."

       Note : Demain la météo de Shenyang sera au niveau 2. En vertu des ordres d'Etat, nos élèves doivent suspendre toutes activités de plein air, fermer les fenêtres, porter des masques en arrivant et en quittant l'école, et prendre les dispositions appropriées pour éviter les lésions. L'établissement scolaire arrêtera toutes les activités de plein air de grande échelle. Nous espérons que cette note a été distribuée à tous les élèves et professeurs. [Signé] L'administrateur du bureau de direction au Collège N° 28, le 8 novembre.

       Un autre lycéen a critiqué le Service de l'Environnement et de l'Education : "Il y a une pollution sévère à Shenyang, alors pourquoi le Service de l'Environnement et de l'Education n'a-t-il pas interrompu les cours ? C'est négliger la santé des élèves et les considérations de sécurité, aux dépens des élèves comme des professeurs. Je n'arrive pas à comprendre. Quand une telle fumée atteint Pékin et Shanghaï, on arrête tout l'enseignement. Mais ici à Shenyang, ce sont seulement les activités de plein-air qui sont supprimées. Ce qu'ils veulent, c'est compromettre la santé des élèves ?" (...)

       (...) La fumée suffocante de Shenyang est un rappel implacable des conséquences de la consommation de charbon en Chine, qui atteignait 4,12 milliards de tonnes par an en 2012.

       Dans les régions du Nord-Est de la Chine, brûler du charbon est de longue date la principale façon de se chauffer. L'hiver dernier à Shenyang, près de 18 millions de tonnes de charbon ont été utilisées pour fournir de la chaleur aux habitants de la ville. Pendant cette seule saison la ville a réalisé 60 % de sa consommation annuelle de charbon.

       Aggravant encore son cas, Shenyang utilise du charbon de mauvaise qualité à haute teneur en soufre et en cendres. Brûlé dans dans des chaudières obsolètes, le charbon de basse qualité émet un niveau élevé de dioxyde de soufre, d'oxyde d'azote et d'autres polluants en particules qui sont les principaux coupables de la fumée mortelle.

       Plus tôt cette année, le gouvernement de Shenyang a résolu de se reconvertir dans le futur du chauffage au charbon au chauffage électrique. Une stratégie visant à abaisser la consommation de charbon de la ville de 35 kg à 22 kg par mètre carré.

       Dans le 13e Plan Quinquennal chinois, le gouvernement central s'engageait à réduire la dépendance aux énergies fossiles et à promouvoir l'énergie propre. Mais ce genre de résolutions, la Chine en a déjà vu auparavant, et une révolution dans la qualité de l'air prendra encore des années.

    °°°

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (PARTAGE TOUJOURS

    UNIQUEMENT CE QUE TU AIMES)

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    "Robert! Ce n'est pas ainsi que je voyais ta tenue de marié!

    - Honhon, tant pis..."

    Robot Monster (1953)

    ***

    "Le couple présidentiel mexicain ne possède qu'une

    petite maison de poupée " affirme un juge du pays.

    humourger.com

    Mexique.

    La maison de la première dame,

    une épine dans le pied

    du couple présidentiel

    Sabine Grandadam

       Fruit d’une année de travail, une enquête sur les conditions de l’acquisition d’une somptueuse demeure par l’épouse du président a été censurée dans le pays, avant de recevoir un grand prix de journalisme. Elle paraît le 22 octobre sous forme de livre.

       “Voici une histoire qui raconte comment un groupe de journalistes s’est lancé dans une difficile investigation.” C’est ainsi que le site Aristegui Noticias annonce la sortie du livre-enquête intitulé La ‘Casa blanca’ de Peña Nieto (La maison blanche [du président] Peña Nieto, éditions Grijalbo), un pavé dans la mare pour le couple présidentiel.  (...)

       (...) Les quatre journalistes ont enquêté pendant un an en partant d’une information que rappelle l’introduction du livre : “Le président possède une maison dans le quartier Las Lomas de Chapultepec. Elle a été construite sur mesure par le groupe Higa, l’une des entreprises qui a remporté l’appel d’offres de la ligne de TGV Mexico-Querétaro. Cette entreprise avait précédemment bénéficié de contrats publics dans l’Etat de Mexico lorsque [le président] était gouverneur de cet Etat.”   (...)

       (...) Les résultats de cette enquête évoquent clairement le conflit d’intérêts en démontrant“la relation étroite qui existait entre le président Peña Nieto et l’entreprise bénéficiaire de contrats se chiffrant en millions consentis par le gouvernement”, note le site de la chaîne de télévision Univisión.

        Cette enquête démontre aussi, une fois de plus, l’iniquité de la société mexicaine. “Dans un pays où la moitié des habitants est pauvre, le président s’achète une maison à 7,5 millions de dollars” [6,6 millions d’euros] soulignait l’un des auteurs, Irving Huerta, cité par Univisión le 30 septembre dernier, jour de la remise aux journalistes du grand prix latino-américain de journalisme, le prix Gabriel García Márquez.

       Cette enquête est publiée par plusieurs grands médias en novembre 2014, à commencer par Aristegui Noticias, le site de la journaliste vedette Carmen Aristegui qui a coaché l’équipe. Mais aussi par Proceso, La Jornada et Sin Embargo.

       La première dame, Angélica Rivera Hurtado, épouse du président et propriétaire officielle de la somptueuse demeure, est contrainte de s’expliquer et annonce la vente de sa “maison blanche”. Ses déclarations paraissent peu crédibles. Quant au président, il se retranche derrière la séparation de biens de son contrat de mariage.  (...) 

       (...) C’est alors que les déboires commencent pour les journalistes. La chaîne de télévisionMVS, où Carmen Aristegui et son équipe s’occupent d’une émission d’information, refuse de diffuser l’enquête “Casa blanca” et licencie la petite troupe.

       La journaliste vedette se pourvoit en justice pour dénoncer la censure et demander sa réintégration. Elle est déboutée par le tribunal en juillet 2015, rapporte CNN México. Aujourd’hui, elle en appelle à la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

       En août 2015, un contrôleur de la fonction publique, désigné par le président mexicain, déclare qu“il n’y a pas conflit d’intérêts dans l’acquisition de la maison”, relate La Jornada. Le président mexicain “demande pardon” à tous les Mexicains “qui se sont sentis blessés par le scandale” de la maison blanche, écrit Excelsior.

       La parution du livre jeudi 22 octobre risque de rallumer l’incendie là où le président mexicain avait voulu l’éteindre.  

    ***

    Luc Desle


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  • £££

    Pensées pour nous-mêmes:

    (NIER L'AUTRE

    C'EST SE NIER SOI-MÊME)

    £££

     "Encore Maman, encore...

    - Attends, je n'ai pas pris assez d'élan pour

    t'envoyer le plus loin possible de moi"

    http://misterdoor.tumblr.com/post/133134678952

    £££

     "Ca y est, Chéri, j'ai débrouillé tes oeufs!

    - Heu... Tu les as brouillés, tu veux dire?"

     http://misterdoor.tumblr.com/post/133121796787

    £££

     "Et maintenant?

    Tu vas toujours prétendre que je ne sais

    pas faire les nœuds, peut-être?

    - Ben..." 

     http://misterdoor.tumblr.com/image/132862315907

    £££

     

     "Mais non, mon gros lapin, je t'aime beaucoup, tu sais...

    - Gros... Lapin... (soupirs)... Toujours les mots

    qui blessent..."

     http://misterdoor.tumblr.com/post/132724227752

    £££

    Jacques Damboise et Nadine Estrella


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  • @@@

    Pensées pour nous-mêmes:

    (TOUJOURS DEBOUT

    TU RESTERAS)

    (Pcc Jacques Damboise in:

    "Des étoiles de la Guerre dans les yeux"

    @@@

    (La femme la plus grosse du monde ne crachait pas

    sur un bon massage à l'huile de coude)

    http://clevermo.tumblr.com/post/129368326917/artpornmagazine-blake-little-artporn-magazine

    @@@

    "Ils sont où, ces gringos, qui veulent déstabiliser

    l'Amérique du Sud, hein?

    Qu'on leur fasse goûter quelques danses

    de notre invention..."

    Lucha Libre

    humano.com

    La déstabilisation au Venezuela

    suit le même schéma

    qu’au Chili en 1972 (El Telégrafo)

    Maurice LEMOINE

       Le journaliste Maurice Lemoine a publié un livre au sujet des stratégies putschistes mises en place dans divers pays latino-américains : « Les enfants cachés du général Pinochet : Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation ». Il analyse les techniques utilisées par les médias conservateurs dans le but d’influencer les opinions publiques et légitimer la déstabilisation.

       / Vous avez fait des recherches sur les coups d’Etat en Amérique latine et vous considérez qu’il y a des similitudes avec ce qui se passe aujourd’hui dans certains pays dirigés par des gouvernements progressistes. Quarante ans après, quelles sont ces similitudes ?

       - Je me trouvais à Caracas le 11 avril 2002, lors du coup d’Etat contre le président Hugo Chavez, et j’étais à des points stratégiques comme le pont Llaguno, ce qui m’a permis d’être un des premiers à pouvoir expliquer ce qui s’est réellement passé ce jour-là, photographies à l’appui. Je me trouvais aussi en Bolivie en 2008 lors de la tentative de déstabilisation du gouvernement d’Evo Morales et je connais aussi bien les cas du Honduras -ce qui est arrivé au président Manuel Zelaya [1]- et de l’Equateur [2]. C’est ce qui m’a poussé à écrire un livre sur les « coups d’Etat light » (Les enfants cachés du général Pinochet, 2015 [3]), mais j’ai pensé que pour pouvoir mieux comprendre notre actualité il fallait d’abord étudier les coups d’Etat des années 60 et 70, ce qui m’a permis de trouver les différences et les similitudes dans les techniques employées. Par exemple si vous analysez ce qui se passe aujourd’hui au Venezuela, la déstabilisation économique mise en place suit exactement le même schéma qu’au Chili en 1972.

       / Discréditer l’image d’un gouvernement fait partie de ce schéma ?

       - Oui, ils commencent par discréditer l’image du gouvernement et ensuite ils créent une tension économique. Nous avons pu l’observer l’année dernière lorsque tout d’un coup les médias ont diffusé dans le monde entier la nouvelle qu’il n’y avait plus de papier toilette au Venezuela. On peut se demander comment d’un jour à l’autre il peut ne plus y avoir de papier toilette, mais c’est une campagne qui amuse tout le monde et qui participe à diffuser l’image d’un pays en plein chaos.

       En 1972 aussi on ne trouvait plus de papier hygiénique au Chili et pour les mêmes raisons, ce qui se passe est très simple : ils cherchent à importuner la population. Aujourd’hui au Venezuela il faut 4 heures pour faire son marché parce que dans les supermarchés il n’y a plus de riz, plus de farine… et les gens doivent se débrouiller et chercher ailleurs parce que les entrepreneurs ne distribuent plus les marchandises, préférant les revendre à des réseaux informels qui proposent ces produits dans les rues à des prix 3 ou 4 fois supérieurs. Ainsi est provoqué le désapprovisionnement et l’agacement de la population… en plus de l’inflation.

       C’est ainsi que vous parvenez à ce que les gens commencent à penser ”si nous continuons de voter pour Nicolas Maduro, cette situation va continuer”, et c’est ainsi que vous parvenez à affaiblir la base populaire qui soutient le gouvernement. Le même type de sabotage a eu lieu au Chili en 1973 lorsque la grève des camionneurs a eu lieu, avec des conséquences terribles dans un pays qui mesure 4000 kms de long. Retrouver un même modèle de déstabilisation, à plusieurs dizaines d’années de séparation, permet de penser qu’il ne s’agit pas d’un hasard mais plutôt de techniques déjà connues par ceux qui les mettent en place et qui nous permettent de dire qu’il s’agit de coups d’Etat.

       La seule différence, c’est qu’il ne s’agit plus de coups d’Etats militaires comme ce fut le cas avec Pinochet, car aujourd’hui ils sont plus prudents et astucieux. Au Honduras en 2009, un commando militaire a sorti le président Zelaya de sa maison, il a été expulsé au Costa Rica et le pouvoir a été remis à des civils. Au Venezuela en 2002 un groupe de militaires a séquestré Chavez, l’a fait emprisonner dans en île au large de Caracas et le pouvoir a aussi été remis aux civils.

       / Le fait de remettre le pouvoir aux civils est une façon de légitimer un coup d’Etat ?

       - Même si le pouvoir est remis à un civil, on peut bien argumenter en disant que le président était mauvais, qu’il a violé la Constitution et qu’il s’agit d’un processus de transition, au final c’est quand même un coup d’Etat. L’objectif est de confondre la communauté internationale, peu importe si les propres habitants du pays en question ne se laissent pas duper. A Quito, les citoyens savent très bien ce qui s’est réellement passé le 30 septembre 2010, bien que certains continuent de nier qu’il y a eu une tentative de coup d’Etat.

       / Les activistes étrangers qui ont participé aux Rencontres Latino-américaines Progressistes 2015, en septembre dernier à Quito, ont dit que lors des événements du 30 septembre 2010 les médias informaient qu’il y avait un soulèvement populaire et non pas de la police. Quel souvenir gardez-vous de ce jour-là ?

       - Les journalistes de droite savent bien que l’information doit contenir une certaine dose de véracité afin de pouvoir légitimer un mensonge. Dans le cas du 30 septembre 2010 en Equateur, ce que les médias internationaux ont surtout souligné, c’était l’imprudence du Président de se rendre au Régiment de Quito et ils ont rejeté la faute sur lui en signalant qu’il aurait provoqué un mécontentement des policiers au sujet de revendications salariales.

       Nous pouvons citer comme autre exemple les événements survenus en août dernier [4]. Nous savons qu’en Equateur une partie de la population est indigène, et les mobilisations du mois d’août ont été présentées comme « les indigènes contre Rafael Correa », sans préciser qu’il s’agissait en fait d’une fraction de cette population qui, comme l’a souligné le président Correa, représente moins de 3% des électeurs.

       En Europe nous avons souvent une vision romantique des indigènes, en plus d’un sentiment de culpabilité à cause de la Conquête et de l’ethnocide qui s’en est suivi, donc par définition l’indigène est bon, l’analyse ne va pas plus loin… alors qu’il y a des indigènes de droite, progressistes, conservateurs, etc. On observe cette simplification à chaque fois que l’on traite de l’Equateur ou de la Bolivie. Pour le Venezuela, les médias préféreront parler de « société civile » plutôt que de droite ou d’extrême droite.

       / La stratégie de la droite en Amérique latine consiste donc à « émouvoir » la communauté internationale ?

       - Un lecteur européen qui lit dans son journal « la société civile proteste contre les mesures du Président Maduro » se sentira proche de celle-ci. En 2014, les médias disaient qu’au Venezuela les étudiants protestaient contre Maduro, mais sans jamais préciser qu’il s’agissait d’étudiants d’extrême droite qui qualifiaient Maduro de dictateur.

       / Et la rapidité avec laquelle ces nouvelles se propagent accentue le discrédit d’un gouvernement…

       - Les médias n’organisent pas les coups d’Etat, mais ils défrichent le terrain en préparant l’opinion publique internationale à l’accepter une fois le moment venu. En France, on nous a rabâché que Chavez était un dictateur depuis le début de son mandat, et maintenant c’est au tour de Maduro. C’est la même chose pour Rafael Correa.

       Mais aujourd’hui, des organismes supranationaux comme l’Unasur et le Celac permettent [aux pays progressistes] de résister à ces attaques de la droite. Et il est important de remarquer que ce que les médias appellent « communauté internationale » ne signifie en fait que « Etats-Unis + Europe », alors que le monde ne se limite pas à cela. Lorsque le président Barack Obama a publié le décret qui considérait le Venezuela comme une menace pour la sécurité des Etats-Unis, celui-ci a été dénoncé par l’Alba, l’Unasur, la Celac, le G77 + la Chine et le Mouvement des Pays Non Alignés, c’est-à-dire par 2/3 des membres de l’ONU. A moins que les Africains, les Asiatiques et les Latino-américains ne fassent pas partie de la « communauté internationale ».

       / Les chaines d’info internationales font partie de ce rouage…

       - Grâce à l’internet, on se rend compte que l’information se limite souvent au « copier-coller ». En Europe nous constatons un phénomène, il existe un journal qui définit la ligne à suivre : El País, d’Espagne. Pour des raisons historiques l’Espagne a toujours été proche de l’Amérique latine, donc les européens considèrent que les Espagnols connaissent mieux cette région, alors que El País est en fait le porte-parole des multinationales espagnoles et le journal le plus hostile envers la gauche latino-américaine. De plus, ce média est actionnaire de Caracol – en Colombie – et du Monde, ce qui aide à comprendre comment fonctionne le système médiatique.

       / Les ONGS qui défendent la liberté d’expression ferment le cycle ?

       - Je suis journaliste fervent défenseur de la liberté d’expression, ainsi que du droit à l’information. Et de ce point de vue, les latino-américains ont plus avancé que les européens avec des projets de régulation du spectre médiatique qui n’autorise pas les banques à investir, ce qui est positif, et qui destinent un tiers de ce spectre aux médias communautaires.

       Les médias privés dénoncent l’existence de “loi bâillon” dans ces pays, évoquant une « absence de liberté d’expression », mais pourtant lorsque je vais en Equateur par exemple, je lis tous les journaux et je regarde les journaux télévisés, et il me semble bien qu’il existe une liberté d’expression. Sinon que l’on m’explique en quoi cela consiste ! Des ONGS comme Fundamedios, Reporters Sans Frontières (RSF) ou la Société Interaméricaine de Presse (SIP) bouclent la boucle. [5]

       Le Monde Diplomatique avait dénoncé le fait que RSF était financé par la National Endowment for Democracy (NED) et l’extrême droite cubaine de Miami, et nous avons été attaqués pour ça. [6] Aujourd’hui nous savons que la NED a remis plus de 1 million de dollars à l’opposition équatorienne et plus de 2 millions à l’opposition vénézuélienne, l’année où ont eu lieu les violences de rue. [7]

    Article original en espagnol : La desestabilización en Venezuela sigue el patrón de Chile en 1972, El Telégrafo, Équateur, le 3 novembre 2015

    Copyright © Maurice Lemoine, telegrafo.com, 2015

    Traduit de l’espagnol par Luis Alberto Reygada pour Mondialisation.ca

    Luis Alberto Reygada, journaliste indépendant franco-mexicain, géopolitologue, spécialiste de l’Amérique latine.

    »» http://www.mondialisation.ca/la-destabilisation-au-venezuela-suit-le-m...

    Notes du traducteur :

    [1] – Le 28 juin 2009, le président du Hondras Manuel Zelaya s’est fait séquestrer en pleine nuit par l’armée puis emmené de force au Costa Rica. Il s’était attiré les foudres de l’opposition, du patronat, des forces armées, de certains secteurs religieux et des médias suite au lancement d’une consultation populaire sans caractère contraignant visant à envisager l’élaboration d’une nouvelle Constitution politique, nécessaire selon lui pour mettre en place les transformations sociales permettant d’éradiquer les inégalités et la misère dans son pays (au Honduras 70 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et plus de 40 % du revenu national provient des envois d’argent des émigrés). La participation des Etats-Unis au coup sera confirmée plus tard…Lire Retour des « gorilles » au Honduras - Maurice Lemoine, 1er juillet 2009, Le Monde Diplomatique (http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-07-01-Honduras). Vous pouvez aussi consulter le recueil d’articles Coup d’Etat au Honduras réalisé par le site Mémoire des Luttes (consulté le 11/11/2015) : http://www.medelu.org/-Coup-d-Etat-au-Honduras-, l’interview de M. Zelaya publiée le 21 septembre 2010 par la revue Marianne Pour Zelaya, Obama ignore le coup d’Etat au Honduras (http://www.marianne.net/Exclusif-pour-Zelaya-Obama-ignore-le-coup-d-Et...).

    [2] – Le 30 septembre 2010, Rafael Correa a subit une tentative de coup d’Etat. Des centaines de policiers se sont soulevés dans les principales villes du pays, bloquant l’aéroport et prenant le contrôle de l’Assemblée nationale. Le président équatorien, qui a évité la mort de peu, a accordé un entretien à l’édition espagnole du Monde Diplomatique, publié ici en français : https://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2011-01-11-Rafael-Correa-Il-y-eut-bien (11 janvier 2011).

    [3] – Les enfants cachés du général Pinochet – Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation - Maurice Lemoine, éditions Don Quichotte – 2015. Brève présentation du livre ici : http://www.legrandsoir.info/les-enfants-caches-du-general-pinochet-pre.... Nous recommandons aussi vivement la lecture de la très intéressante interview réalisée à l’occasion de la sortie du livre ici : “Réfléchir avec les latino-américains” : entretien avec Maurice Lemoine pour la sortie de son livre “Les enfants cachés du général Pinochet” :https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/03/31/reflechir-avec-les-lat... (par Thierry Deronne, Belge naturalisé vénézuélien qui vit depuis 1994 au Venezuela où il participe à la formation et à l’appropriation populaire des médias).

    [4] – Début août la Confédération des Nationalités Indigènes de l’Equateur a lancé un mouvement de manifestations -parfois violentes- pour protester contre le gouvernement de Correa. Sur ce sujet nous vous invitons à lire l’excellente analyse de Romain Migus, un Français résidant sur place : Tentatives de déstabilisation en Equateur. Réflexion sur l´indigénisme occidental (31 août 2015) http://www.legrandsoir.info/tentatives-de-destabilisation-en-equateur-....

    [5] – Nous vous renvoyons à la lecture de l’article de Nils Solari La Société interaméricaine de presse (SIP) contre l’émancipation médiatique(Acrimed – 2010) afin d’obtenir un aperçu de cette organisation créée dans le but de pour « stopper tout élan d’émancipation – notamment médiatique – qui pourrait faire obstacle aux intérêts privés et à la politique étrangère états-unienne au niveau des Amériques » :http://www.acrimed.org/La-Societe-interamericaine-de-presse-SIP-contre....

    [6] – Au sujet de Reporters Sans Frontières, lire l’article du journaliste Hernando Calvo Osipna publié en juillet 2007 par Le Monde Diplomatique Financements sans frontières :https://www.monde-diplomatique.fr/2007/07/CALVO_OSPINA/14910. L’organisation française avait été exclue en 2012 de la liste d’Organisations Non Gouvernementales associées à l’UNESCO (voir l’article de Jean-Guy Allard : http://www.legrandsoir.info/l-unesco-exclut-reporters-sans-frontieres-...).

    EN COMPLEMENT : La face cachée de Reporters sans frontières - de la CIA aux faucons du Pentagone http://www.legrandsoir.info/la-face-cachee-de-reporters-sans-frontiere...

    [7] – En février 2014, des manifestations et des blocages de rues débutent dans diverses villes du Venezuela. Les blocages se transformeront en véritables barricades (les « guarimbas ») tenues par des groupes d’extrême droite très violent et qui causeront -sur plusieurs mois- la mort de 43 personnes. Lire à ce sujet :

    - Venezuela : La fabrique de la terreur – Romain Migus (26/03/2014) :http://www.legrandsoir.info/venezuela-la-fabrique-de-la-terreur.html

    - Que se passe-t-il réellement au Venezuela ? Questions fréquemment posées – Venezuela Solidarity Campaign, (27/02/2014):http://www.legrandsoir.info/que-se-passe-t-il-reellement-au-venezuela-...

    - Venezuela, les “guarimbas” et le silence européen – Alex Anfruns, (09/07/2015) :http://www.michelcollon.info/Venezuela-les-guarimbas-et-le.html?lang=fr

    - Venezuela : incitation à la violence – La Jornada (08/04/2014) :http://www.legrandsoir.info/venezuela-incitation-a-la-violence-la-jornada.html

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (DANS LE REFLET DE L’ŒIL

    DU MAÎTRE, VOIS-TU LE MAÎTRE?)

    °°°

    "La femme astronaute, elle fait trop sa Belle!"

    adreciclarte:

    Astronaut by Art Kane, 1962

    °°°

    spawnrider.net

    Vie privée.

    Microsoft va stocker

    les données de ses clients

    européens en Allemagne

    Catherine Guichard

       Microsoft a annoncé qu’il allait offrir la possibilité à ses clients européens de conserver leurs données personnelles sur le sol allemand. Une manière de répondre aux inquiétudes suscitées par les révélations d’Edward Snowden, mais aussi de damer le pion à ses concurrents.

        “Il s’agit d’une des réponses les plus radicales – de la part d’une entreprise – au scandale de l’espionnage d’Internet par les Etats-Unis”, écrit le Financial Times. Le 11 novembre, Microsoft a annoncé avoir conclu un accord avec Deutsche Telekom pour que le groupe de télécoms allemand conserve les données personnelles des clients européens utilisateurs des services de cloud du groupe américain dans des centres situés en Allemagne.

       Dans la course opposant des entreprises comme Amazon, Microsoft, Google ou IBM sur le marché du cloud – ce service de stockage et d’exploitation de données sur des serveurs distants –, Microsoft prend une longueur d’avance, souligne le quotidien des affaires londonien. Et son offre “pourrait avoir un effet boule de neige dans le secteur, créant un nouveau standard dans la protection de la vie privée que les clients pourraient bientôt exiger de leur fournisseur”. (...)

       (...) D’après les analystes cités par le Financial Times, il s’agit d’“un tournant décisif”puisque “c’​est la première fois qu’un groupe américain reconnaît son incapacité à protéger les données de ses clients du gouvernement américain”.  (...)

       (...) Concurrent de Microsoft, Amazon dispose certes déjà de centres de stockage en Allemagne, précise le journal Die Zeit. Mais, bien qu’opérant en territoire étranger, Amazon se doit, en tant qu’entreprise américaine, d’obéir à la législation américaine et donc de répondre aux exigences de Washington. Microsoft, elle, ne pourra pas livrer de quelconques données aux services américains, puisque celles-ci seront conservées par une entreprise allemande.

       Les centres de stockage – situés l’un à Magdebourg, et l’autre à Francfort – “vont donner la liberté de choix et de la confiance aux clients, concernant la manière dont sont traitées leurs données et le lieu où elles sont conservées”a indiqué Satya Nadella, le directeur général de Microsoft, cité par The Wall Street Journal. (...)

       (...) Le groupe Microsoft “répond aux peurs” qui ont émergé à propos du stockage des données aux Etats-Unis, après les révélations d’Edward Snowden sur la surveillance de masse pratiquée par l’agence de sécurité nationale américaine (NSA), souligne The Wall Street Journal

       L’annonce de Microsoft intervient de plus dans un climat de défiance vis-à-vis des Etats-Unis. Début octobre, rappelle le journal, la Cour de justice de l’Union européenne a invalidé un ensemble de règles, connu sous le nom de Safe Harbor, qui régissait depuis quinze ans le transfert de données à des fins commerciales entre l’Union européenne et les Etats-Unis.  

       Dans son éditorial, le Financial Times s’inquiète. La décision de Microsoft pose la question d’un “web divisé”. Fervent partisan d’un nouvel accord Safe Harbor, le quotidien financier britannique note : “Le grand risque est que le geste de Microsoft accélère une tendance déjà à l’œuvre, qui pousse à l’érection de barrières sur le chemin de l’Internet transatlantique.”

     http://www.courrierinternational.com/article/vie-privee-microsoft-va-stocker-les-donnees-de-ses-clients-europeens-en-allemagne

    °°°

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE NE S'ABONNE PAS

    A LA SAGESSE))

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    ("Mon Doudou tout roux a le goût mou"

    disait le fils de l'Ogre, légèrement daltonien.)

    http://iko66.tumblr.com/post/132948995443

    ¤¤¤

    "Je te jure, Chéri, ce n'est pas moi qui ai essayé

    de repeindre ta stupide Ferrari..."

    http://iko66.tumblr.com/post/131573411383

    ¤¤¤

    "Bon, OK...OK... Tu n'aimes pas ma nouvelle coupe de

    cheveux... Mais n'en fais pas trop quand même, hein?"

    http://iko66.tumblr.com/post/129705950583/celiabasto-100-art

    ¤¤¤

    "Pourquoi mes bottes sont dans l'entrée?

    - Elles puent le mauvais goût.

    - Ahah, très drôle..."

    http://iko66.tumblr.com/post/123969792583

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    Jacques Damboise et Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA SAGESSE N'A RIEN A VOIR

    AVEC UN JOLI COSTUME)

    ***

     (Par conscience professionnelle, le Bourreau adorait détendre

    les cous dont il allait s'occuper, le lendemain, à l'aube)

     aurorabruna:

    ***

     "La Capoiera est au service des antiesclavagistes.

    - Mais je suis ton mari.

    - M'en fiche!"

     centerblog.net

    Au Brésil, les nouveaux esclavagistes

    ne veulent pas voir leur nom sur le web

       La tristement célèbre «sale liste du travail desclaves» du Brésil identifie des entreprises dont on a découvert qu'elles exploitaient leurs employés en ayant recours à des pratiques semblables à de l'esclavage. Sur cette liste mise en place en 2003 par le ministère brésilien du Travail et de l'Emploi ont figuré à maintes reprises des sociétés appartenant à des hommes d'affaires et responsables politiques brésiliens connus.

       Outre la liste officielle publiée par le ministère, Repórter Brasil, la principale ONG du pays de défense et d'informations sur les droits des travailleurs, fait régulièrement des comptes-rendus et met en lumière des entreprises figurant sur ladite sale liste. Mais de récentes décisions de justice pourraient mettre un frein à ces initiatives vers la transparence.

       En décembre 2014, la Cour suprême brésilienne a rendu un arrêt qui interdit au ministère du Travail et de l'Emploi de publier la liste sur son site web ou de le partager avec les médias locaux. Cette décision fait suite à une plainte déposée par l'Association brésilienne des sociétés de promotion immobilière (ABRAINC), qui soutenait que le Brésil ne dispose d'aucune loi permettant de réguler la tenue d'une telle liste, et que des employeurs y étaient inscrits en dehors de toute réelle procédure légale, ce qui portait atteinte à leur présomption d'innocence et à leur droit de se défendre contre de telles allégations devant les tribunaux. La Cour suprême a décidé de suspendre la publication de la liste jusqu'au verdict du procès ABRAINC.

       L'association comprend les principaux fournisseurs et sociétés faîtières du Brésil, et l'on a découvert que son propre président Rubens Menin avait eu recours au travail forcé à cinq reprises dans des entreprises appartenant à son groupe MRV Engenharia, dont le nom est apparu sur la ‘liste noire’.

       Des mois après le verdict de la Cour suprême, le ministère du Travail et de l'Emploi a créé une nouvelle liste, soutenue par la loi brésilienne sur l'accès à l'information, avec le même contenu. Le 19 octobre, le procureur général du Brésil Rodrigo Janot a publié un rapport officiel en faveur de sa diffusion par les médias. Reste à voir si cette liste s'inscrira dans la durée, alors que ses opposants n'ont eu de cesse de s'efforcer de la garder hors de la vue de la population.

       En octobre 2015, une nouvelle décision judiciaire obligeait Repórter Brasil à effacer toute information de son site web concernant Morro Verde Participações, l'une des entreprises figurant sur la version la plus récente de la sale liste.

       Avant la suppression forcée des informations sur l'entreprise, Repórter Brasil avait signalé que Morro Verde Participações SA exploitait une ferme d'élevage à Xinguara, situé au nord du pays dans l'Etat du Pará. En janvier 2014, les autorités ont découvert et secouru 23 personnes qui travaillaient dans des conditions proches de l'esclavage dans la ferme.

       Les membres de Repórter Brasil craignent que les deux événements ne soient liés. «[Cela] a eu lieu car le gouvernement brésilien s'est montré incapable de rétablir le registre des chefs d'entreprise épinglés pour avoir eu recours à une main-d’œuvre esclave», affirment-ils dans une note expliquant la récente censure. L'organisation est fermement convaincue que la transparence sur ces pratiques est une étape cruciale vers une plus grande responsabilité des entreprises.

       Argemiro de Azevedo Dutra, le juge qui a présidé l'affaire, vient du tribunal de district de Salvador, la capitale de l'Etat de Bahia. Morro Verde SA est également enregistrée dans l'Etat de Bahia. Azevedo Dutra apparaît aussi sur le site du Conseil législatif de l'Etat en tant qu'éleveur, entre autres activités. Environ 40% des entreprises figurant dans la dernière version de la liste étaient dans la filière bétail, suivie par l'industrie du bois (25%), l'agriculture (16%) et la construction (7%).

       Depuis plus de 15 ans, Repórter Brasil milite pour l'approbation du projet de loi sur le travail d'esclave, aux termes de laquelle toute propriété dont le fonctionnement repose sur le travail forcé serait expropriée par l'Etat. Le projet de loi est dans sa dernière phase avant approbation finale.

       Jusqu'à ces récents changements, la liste noire était un mécanisme fiable pour que la société fasse pression sur ceux qui violent les droits des travailleurs. La bataille entre le gouvernement, la société civile, les entreprises et les tribunaux pour son rétablissement est loin d'être finie.

     http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/08/bresil-les-nouveaux-esclavagistes-veulent-voir-nom-web-262007

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'AVEUGLE VOIT

    AVEC LES YEUX DU CŒUR)

     

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     "Von Bullow, le célèbre Maître d'échecs, semblait

    peu concentré, en dépit des enjeux de la partie)

     https://ello.co/ugdtg

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    forums.france2.fr

    Apartheid version 3G

    Gwendal Evenou

       Aller en Palestine, c’est un peu comme essayer de tenir sur un fil de funambule : à tout moment on peut tomber dans le vide, un vide du droit et de la diplomatie internationale.

       Lors du début de la construction du « Mur de la honte » au Proche-Orient il y a une douzaine d’années, les militants des Droits de l’Homme s’indignèrent de son tracé, qui rognait très largement sur le territoire officiel de la Cisjordanie. De ce mur, aujourd’hui, plus personne ne veut : ni les pacifistes du monde entier, bien sûr, mais pas davantage les plus radicaux des Israéliens, en l’occurrence les juifs ultra-orthodoxes, qui voient dans cette « barrière de sécurité » un obstacle à leur soif de conquête, devant aboutir à l’avènement du Messie, après l’annexion totale de ce que eux appellent la Judée-Samarie.

       Mais sans doute est-ce également un stimulus pour les nouveaux colons, à qui l’on propose donc de venir s’installer sur des terres palestiniennes, privant souvent les communautés rurales palestiniennes de leur terre, et donc de leur gagne-pain. Qui voudrait donc s’installer ainsi en terre hostile, en voisinage direct avec leurs ennemis de soixante ans, à part les plus convaincus de la cause ultra-orthodoxe ?

       Si les gouvernements israéliens successifs ont encouragé ce processus de colonisation, en subventionnant largement les familles pour l’acquisition ou la location des habitations et par l’incitation fiscale – toute famille s’installant dans une colonie est exonérée d’impôt pendant dix ans -, ils ont sans doute été dépassés par la puissance que représente aujourd’hui cette communauté des colons. Les dernières élections l’ont montré : la politique israélienne est aujourd’hui en grande partie dictée par ces colons, qui exigent d’aller toujours plus loin dans l’annexion de ce qui reste de la Palestine.

       Ainsi donc vivent les Palestiniens, dans une insécurité permanente, avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête : celle de voir une grue débarquer un beau matin sur leurs terres, et de comprendre qu’ils n’en sont plus propriétaires. Ramallah, siège de l’Autorité Palestinienne, « capitale » de la Cisjordanie dans l’attente que Jérusalem la remplace, est une ville embouteillée, du lever du soleil à la nuit tombante. Des files interminables de voitures obstruent le centre-ville, à tel point qu’il est largement conseillé d’utiliser ses deux jambes, quand celles-ci n’ont pas été emportées par une attaque « préventive » de l’armée israélienne [1].

       Car à Ramallah, il est impossible de construire un périphérique : les colons ont décidé d’encercler littéralement une ville condamnée à ne pas s’étendre comme sa démographie devrait le laisser supposer.(...)

       (...) En conséquence, cette colonisation empêche tout développement endogène d’un pays qui n’a plus, de fait, de continuité territoriale. Les Palestiniens sont dépendants d’Israël pour tout ce qui touche à la vie quotidienne, et la société israélienne le leur rend bien : il leur est interdit de travailler en Israël.

       Aussi décrit-on souvent la situation des Palestiniens comme celle de « citoyens de seconde zone ». L’expression est sans doute bien faible. Ils sont entassés dans un territoire qui s’amenuise progressivement, comme des Indiens dans leur réserve. Un panneau rouge est d’ailleurs là pour avertir que l’accès à ces « réserves » n’est pas autorisé aux Israéliens. Comprenez : aux Israéliens qui souhaiteraient aller à la rencontre de l’autre, pour comprendre, échanger et partager. Pour les autres - les colons - c’est une autre histoire : à la nuit tombée, ils raffolent de faire le coup de poing dans les zones palestiniennes, parfois escortés par la police israélienne, qui sait protéger sa population quand le besoin s’en fait sentir.

       En territoire israélien, le droit local ne s’applique plus aux Palestiniens. Ainsi, en réaction aux attaques à l’arme blanche, des lynchages publics se sont répétés. A Ber Sheva, une foule d’Israéliens a ainsi battu à mort un réfugié érythréen, avant de se rendre compte qu’il était « des leurs ». « On a cru qu’il était Arabe » se sont justifiés les agresseurs, sous-entendant ainsi que l’argument était suffisant pour les dédouaner de leur acte. Dans l’imaginaire israélien, les Arabes sont donc plus proches du chien qui a la rage que du « citoyen de seconde zone ».

       Aujourd’hui, les frontières de 1948 ou de 1967 sont donc devenues une vaste blague, quasiment une utopie perdue. Les territoires palestiniens en Cisjordanie ressemblent à un archipel, avec des ilots de « réserve indienne » sans lien entre eux. Tout autour, l’Etat Israélien est partout. Et avance. Jusqu’où ? Aujourd’hui, quand on se balade dans les campagnes de Cisjordanie, difficile de savoir si on est en territoire légitime ou colonisé. En fait, il n’y a que l’Apartheid numérique qui nous renseigne : la 3G étant réservée exclusivement aux Israéliens, il vous suffit de récupérer un smartphone pour détecter les zones où « ça capte ». Et quand ça capte, ça colonise...

       Les Palestiniens, usés par ces discriminations et ces provocations incessantes, et incrédules quant à une issue politique du conflit, sont un certain nombre à baisser les bras. Ils cherchent alors par tous les moyens à accéder à la citoyenneté israélienne, condition pour obtenir les aides sociales et accéder aux universités israéliennes. Jusqu’à simuler de fausses agressions pour... se faire emprisonner. Les prisons israéliennes accueillent ainsi de plus en plus de nouveaux étudiants arabes, qui choisissent, ultime paradoxe, le cachot pour espérer un avenir meilleur.

       Ceux qui optent encore pour la lutte le font bien souvent par désespoir et par dépit, comme l’ont montré les événements des dernières semaines, qui traduisent leur colère par des règlements de compte, tel un signe de vengeance impersonnel, souvent dirigé vers des inconnus innocents. La confiance envers les appareils politiques s’est estompée depuis la disparition de Yasser Arafat dans un Etat qui n’a pas renouvelé ses élites -et n’a pas pu le faire- depuis dix longues années.

       Deux peuples se font donc face, pendant que les partis politiques et les gouvernements apparaissent totalement dépassés. Vingt ans après la mort d’Yitzhak Rabin, il ne reste absolument rien de ce qui était alors perçu comme un premier pas dans le bon sens de l’Histoire. Depuis, les deux peuples luttent à reculons, se rapprochant inexorablement de l’abîme.

    [1« Ils sont partis en courant loin de la maison, cherchant refuge pour se protéger des drones de la mort(...) Un drone les avait suivis, livrant des missiles les uns après les autres. (…) Le père de Wael, 27 ans, raconte qu’il s’est réveillé après que deux missiles les ont visés. Il a essayé de se tenir debout mais n’a pas réussi, il a regardé son corps et n’a pas retrouvé sa jambe droite ». Extrait des 7èmes concours de plaidoiries pour les droits de l’homme de Palestine, 18 octobre 2015 – plaidoirie à propos d’une famille de Gaza.

    http://www.legrandsoir.info/apartheid-version-3g.html
     

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (DOUTE DE TOUT

    MAIS PAS DU SAGE)

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    "Et soudaiiinnn...

    Venu de nulle paaarrrttt...

    Surgiiittt un n'aigle noiiirrr..."

    (Source: weissesrauschen, via barsanworld)

    ¤¤¤

    "Aaahhhhfff... Ce blog est d'un ennui...

    - QUOI?

    - Heu... Rien, rien, j'ai rien dit..."

    (Source: pensierostupendostuff, via nadchris34)

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    (Source: ag-complexity, via krispykryptonitepeach)

    ¤¤¤

    (Mimi la gourmande prête à céder à son péché mignon...)

    (Source: myfairylily, via nadchris34)

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    Jacques Damboise et Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHIEN DU SAGE

    EST-IL SAGE?)

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     "Chérie, tu fais quoi?

    - Je m'entraîne à rebondir

    après notre futur divorce...

    - Mais on n'est même pas mariés!"

     http://boomerstarkiller67.tumblr.com/post/127677786223/the-bionic-woman-1977

    £££

    badoleblog.blogspot.com

    En école de journalisme,

    le Web a mangé la presse écrite (et le reste)

    Robin Prudent

       Derrière les briques rouges de l’ancien institut de physique de Lille, construit au XIXe siècle, se cache une autre institution bientôt centenaire, l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille. Une forteresse tranquille qui connaît, comme les treize autres écoles reconnues par la profession, l’assaut d’un envahisseur bouleversant les fondements de son organisation, le Web.

       Le numérique fait sa révolution depuis quelques années, et abat des frontières que l’on pensait immuables. C’est ce qu’ont pu découvrir les étudiants de deuxième année de l’école au moment de choisir leur spécialité. Le découpage qui prévalait ces dernières années, entre télévision, radio, presse écrite et numérique – le dernier venu – a changé. Les deux dernières options ont été regroupées. Pour la première fois, les étudiants ne pouvaient plus choisir l’option presse écrite, de manière indépendante.

       (...) Dans les faits, le rapprochement entre les deux options a commencé depuis un bon moment. Dans la promotion de l’année précédente (dont faisait partie l’auteur de cet article), seuls deux étudiants avaient demandé l’option presse écrite, laquelle a rejoint le Web, de fait. Cette année, la transformation est actée, comme le confirme Corinne Vanmerris, directrice des études de l’ESJ : « En deuxième année, il y aura un seul groupe d’intensive web/presse écrite/agence, avec des cours identiques. Pas mal de Web, mais aussi des sessions d’écriture un peu plus poussées. On ne distingue plus les profils presse écrite et web pour les modules de formation, la distinction se fait avec les stages, les piges ou les travaux personnels réalisés par les étudiants pour participer à des concours et à des bourses, par exemple. » (...)

       (...) Ce mouvement est loin d’être une exception. Le Web a modifié l’organisation des principales écoles de journalisme du pays. Comme le confirme Jean-Marie Charon, sociologue et chercheur sur les médias, qui a remis en juin à la ministre de la Culture un rapport sur ces transformations et les problématiques pour les écoles et les jeunes journalistes : « Nous sommes en plein milieu d’un changement. Le numérique n’est plus une simple option en plus, mais interroge les formations de manière transversale.  Par exemple, faut-il former les étudiants au code, alors que les emplois du temps craquent déjà de partout, ou plutôt faire des partenariats avec des écoles de développement informatique ? »(...)

       (...) A l’Institut de journalisme de Bordeaux-Aquitaine (Ijba), le choix a été fait. L’école vient de lancer un partenariat avec l’université madrilène Rey Juan Carlos, et son master en datajournalisme, comme le détaille son directeur François Simon : « Quelques étudiants pourront avoir un double diplôme avec l’un des masters de data les mieux cotés. Et pour tout le monde, en première année, nous avons développé la culture numérique, au même titre que la culture générale, c’est ration obligatoire pour tout le monde. »

       Au Centre de formation des journalistes (CFJ) de Paris, la « newsroom » a remplacé la presse écrite depuis la rentrée de 2013. Sa directrice, Julie Joly, n’y voit pas qu’une histoire de terminologie : « Les étudiants vont travailler des types d’écriture très différents, de la brève au reportage en passant par l’éditorial, quel que soit le support, papier ou numérique. Cette spécialité permet aussi de leur apprendre les moyens d’augmenter des papiers avec tous les outils du Web. Il existe aussi des passerelles entre les autres spécialités, pour aller se perfectionner en vidéo ou en son quelques jours. »(...)

       (...) Même constat à l’école de journalisme de Sciences-Po, où l’arrivée d’Alice Antheaume, directrice adjointe et journaliste/enseignante en Web, en 2010, a bousculé les méthodes : « Cela fait longtemps que l’on ne parle plus de presse écrite. Il y a quatre modules, image, son, numérique et écritures.  “Image”, ce n’est pas seulement de la télévision, mais aussi les vidéos pour le Web. Pareil pour “écritures”, c’est à la fois de la presse, du long format et du journalisme en ligne. En deuxième année de master, il y a du numérique pour tout le monde et tout le temps, avec une spécialisation (image, son ou écritures) en plus. »

       Ce mouvement général, devenu l’étendard d’écoles de plus en plus connectées, a aussi été largement subi par les étudiants et les formations, crise de la presse oblige. Les jeunes journalistes étant envoyés d’office dans les rédaction web des médias à leur sortie d’école, un grand nombre d’entre eux se sont orientés vers une filière « web » qui embauche face aux rédactions classiques en proie aux réductions d’effectifs.

       De quoi déstabiliser certains étudiants, moins intéressés par les outils pour infographies que par les techniques d’écriture. L’une d’elles reconnaît : « Avoir des cours spécifiques pour vraiment travailler l’écriture, des trucs très littéraires, ça m’aurait plu. »(...)

       (...) Le numérique ne fait pas que déplacer les frontières traditionnelles entre les supports, il les efface pour Julie Joly du CFJ : « Le grand changement, c’est cette mobilité. Il y a dix ans, un journaliste ne pouvait pas changer de format comme cela. Les rédactions sont aujourd’hui transversales, et le journaliste peut être amené à choisir le support sur lequel il va raconter une histoire. »

       Une évolution que confirme Cyril Petit, rédacteur en chef des éditions papier et numériques du Journal du dimanche, et secrétaire du conseil d’administration de l’ESJ Lille : « Par rapport à dix ans auparavant, il y a un fossé, nous étions trente en spécialité presse écrite et les outils web étaient inexistants. Aujourd’hui, lorsque je prends un apprenti au JDD, je le fais travailler à mi-temps au Web et comme secrétaire de rédaction. Cette deuxième partie, l’édition, la maquette, la titraille, les codes de la presse écrite sont très formateurs pour le numérique. " (...)

       (...) Pas question de se limiter aux nouveaux outils offerts par le Web. Voilà le piège que les écoles de journalismes tentent d’éviter. Pour Cyril Petit, l’écriture doit toujours garder sa place centrale : « En tant que rédacteur en chef, je ne cherche pas un journaliste qui sait seulement manier des outils, je veux d’abord qu’il sache raconter des histoires et la meilleure façon de le faire, parfois, ce n’est que du texte, un titre et une image. Même sur le Web, les articles qui fonctionnent, ce sont ceux qui ont des textes forts, pas ceux où ça clignote de partout. »

       La remise à plat des options dans les écoles de journalisme est alors l’occasion de repenser le système de formation plus globalement. A l’école de journalisme de Sciences-Po, Alice Antheaume glisse : « On change une partie des enseignements chaque année pour coller à l’évolution de la profession. On croit davantage à un séquençage par thématique que par support. On a lancé le recrutement en septembre pour un nouveau programme de journalisme économique par exemple. Aujourd’hui, un journaliste éco doit pouvoir écrire des papiers, faire un enquête data, produire des vidéos et prendre des sons. » (...)

       (...) Des filières thématiques, c’est la voie choisie aussi par l’ESJ Lille, qui propose un master en journalisme scientifique, et à partir de la rentrée 2016, une licence pro de journalisme sportif. Un retour sur le contenu qui aurait le mérite de pousser les médias à ne pas percevoir les jeunes journalistes seulement comme des « formateurs web » en puissance, tel que le décrit le sociologue Jean-Marie Charon : « Jadis, les jeunes journalistes étaient parrainés par un ancien. Aujourd’hui, de plus en plus de médias attendent que ces jeunes journalistes deviennent les ferments de la révolution culturelle du numérique. C’est un contexte inédit, d’autant qu’on ne leur donne pas de statut solide pour autant. »

    http://rue89.nouvelobs.com/2015/11/03/ecole-journalisme-web-a-mange-presse-ecrite-reste-261924

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    Luc Desle


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