“Washington, nous avons un problème”, titre The Economist. Ce problème, symbolisé par ses cheveux qui atterrissent sur la Maison-Blanche, c’est Donald Trump, le milliardaire américain actuellement en campagne pour la primaire républicaine à l’élection présidentielle de 2016.

   Pour l’hebdomadaire britannique, le candidat outsider, spécialiste des polémiques faciles et connu pour sa rhétorique raciste, est “très dangereux”. Le journal évoque d’autres populistes de l’histoire américaine, tel Pat Buchanan en 1996. Celui-ci avait eu un certain succès avec son slogan “les paysans arrivent avec leur fourches”, mais pas au point d’emporter l’investiture du camp républicain.

   The Economist prévient qu’il faut prendre Donald Trump au sérieux, car il représente une menace bien plus grande que ses prédecesseurs. “Premièrement, comme milliardaire, il ne va pas épuiser ses fonds de campagne. Deuxièmement, il y a tellement de candidats dans cette primaire républicaine qu’il pourrait l’emporter avec seulement une petite portion des voix.” Et Trump a un autre atout : “Il dit des choses qu’un politicien ne dirait jamais, donc les gens pensent qu’il n’est pas un homme politique.”

   Son impolitesse semble un signe d’authenticité – celle d’un leader qui peut focaliser la rage de ceux qui se sentent trahis par l’élite ou laissés pour compte des avancées sociales. Il y a des dizaines de milliers de personnes qui ont ce sentiment aux Etats-Unis”, alerte le journal
 
   The Economist dénonce sa politique sur l’immigration, “odieuse”, et sa méconnaissance “grossière” des affaires étrangères. Mais le journal alerte : on peut penser que“les républicains vont enfin s’unir derrière un candidat traditionnel”, mais, face à l’efficacité de la campagne de Donald Trump, “il ne faut pas prendre cela pour acquis”.