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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE PASSÉ EST UNE PASSERELLE

    VERS L'AVENIR)

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    "Mais non, chérie, les pets du Pétomane ne sont pas nocifs...

    Et puis, il va mal le prendre, tu sais..."

    http://deforest.tumblr.com/

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    (Inca assurant la liberté du marché en Equateur)

    emaze.com

    Rafael Correa :
    “Les conditions imposées à la Grèce n’ont jamais visé
    à surmonter la crise, mais à liquider la dette”

       Le président équatorien Rafael Correa, dont le pays assure la présidence tournante de la Communauté des Etats d’Amérique latine et Caraïbes, était à Bruxelles pour participer au sommet Union européenne – CELAC. L’Equateur a l’une des économies les plus dynamiques en Amérique Latine. Dans cette interview exclusive, il nous donne sa recette et son avis sur la crise mondiale et européenne.

       / Alberto de Philippis, euronews : “En 2014, l‘économie équatorienne a connu une croissance du PIB de presque 4 %, c’est-à-dire plus de trois fois la moyenne de la région. Comment avez-vous réussi à obtenir ce résultat dans une période de crise mondiale et structurelle ?”

       - Rafael Correa : “L’année dernière a été difficile pour l’Amérique latine, avec une croissance de 2,1 %. Celle de l’Equateur a atteint 3,8 %, et 4,3 % pour la région où il n’y a pas de pétrole. Donc, nous avons des résultats plutôt bons pour la région. Quelle a été la clé de ce succès ? Comprendre l‘économie, savoir que les fondamentaux, la clé, consiste à protéger la production et l’emploi national, et à augmenter la production et créer de l’emploi. Nous n’avons pas cédé aux chants des sirènes du “sauve-qui-peut”, du marché libre et de la loi de la jungle, nous avons adopté des politiques qui privilégient notre production, nos emplois, et aussi un investissement public important qui attire à son tour l’investissement privé, car ce sont surtout des infrastructures en matière d‘énergie, et d‘éducation.

       Vous savez, nous les latino-américains, nous sommes experts en matière de crise. Parce que nous les avons toutes subies, et nous observons avec inquiétude que l’Europe commet les mêmes erreurs. Le cas de la Grèce. C’est-à-dire toutes les conditions qui lui sont imposées comme le paquet de mesures du Fonds monétaire international, nous sommes experts en la matière, nous les latino-américains... Cela n’a jamais visé à surmonter la crise, mais à liquider la dette. C’est-à-dire que d’un côté, le FMI donne de l’argent, mais il impose une série de conditions (réduction des salaires, suppression des subventions, dégraissement du service public, aucun investissement, etc) pour dégager des revenus qui ne restent pas dans le pays et servent à rembourser la dette privée et au final, les pays s’endettent auprès des institutions internationales et le remboursement de la dette privée a été garanti. Les gens n’ont rien obtenu, il n’y a pas eu de sortie rapide de la crise. Donc nous voyons que la même chose se répète en Europe, la suprématie absolue du capital sur les êtres humains, en fonction d’une science présumée qui n’est en réalité que pure idéologie, purs intérêts”

       / euronews : “Vous ne pensez pas que c’est un problème de vivre au-dessus de ses moyens ?”

       - Rafael Correa : “Ecoutez, tout ça nous l’avons déjà vécu avec la crise de la dette dans les années 1980 en Amérique Latine. Avant 1976, ni les banquiers, ni les touristes ne venaient en Amérique latine. Après 1976, les banquiers sont arrivés au ministère de l’Economie avec des pots-de-vin, pour proposer des crédits pour acheter des armes, et ce dans des dictatures, pas dans des démocraties. D’où l‘énorme dette latino-américaine, à laquelle les médias ont contribué en répandant la théorie économique de l’endettement agressif, selon laquelle des projets très rentables permettent de rembourser la dette. Et c’est ce qui s’est passé en réalité, avec le deuxième choc pétrolier, les pays arabes avaient un excédent de liquidités qu’ils ont placé dans les banques des pays développés. Et le business des banques ce n’est pas de garder, mais de placer l’argent.

       Et il n’y avait plus d’endroits où le placer donc ils ont fini par se tourner vers l’Amérique latine. Ils pensaient que les pays ne pouvaient pas faire faillite, jusqu’en 1982 quand le Mexique a dit “je ne peux plus continuer à payer la dette”, et ils sont arrivés à la brillante conclusion que le problème venait d’un recours excessif à l’emprunt, nous avons sollicité trop de prêts, mais ils n’ont jamais dit que c‘était un problème de prêts excessifs, qu’ils ont octroyé trop de prêts. Et ils savaient que c‘était une dette corrompue par le recours à des pots-de-vin, et que c‘était pour de l’armement, pour des dictatures. Donc vous pouvez me dire que les banques ne connaissaient pas la situation de la Grèce, l‘énorme déficit fiscal parce que les comptes étaient maquillés, et maintenant, on conclut que la Grèce est la seule responsable. La responsabilité est au moins partagée. Et c’est de là que vient aussi la solution. Avec cette expérience, en plus de notre formation d‘économiste, nous faisons très attention au profil de l’endettement.

       Par exemple, la constitution interdit de s’endetter pour des projets sociaux parce que ce serait un paradoxe. D’un côté, ils faisaient pression sur nous pour que nous remboursions une dette illégitime et comme il y avait des besoins fondamentaux pour les hôpitaux et les écoles, le FMI et la Banque mondiale disaient “tenez ces crédits pour le social”. Ils avaient le beau rôle. Il y a un important retour sur investissement dans le social, mais vous avez besoin de dollars pour rembourser des dollars. Et de nouvelles crises arrivaient, avec étranglement financier. Par exemple, aujourd’hui, on peut seulement s’endetter pour des projets productifs, des projets sociaux qui génèrent un bénéfice en dollars. Nous faisons très attention à notre plan d’investissements, et à où va cet argent. Nous avons besoin de financement, nous sommes capables de rembourser, mais ce sont des financements pour des projets hautement rentables”

       / euronews : “L’Equateur tente de se développer à tous les niveaux. Le Vénézuéla a beaucoup parié sur les revenus du brut. Une fois que le prix a chuté, le pays est entré en crise”

       - Rafael Correa : “Bon, le Vénézuéla était beaucoup plus dépendant du pétrole que l’Equateur, et on ne peut résoudre cela en deux, dix ou vingt ans. Ce sont des changements structurels profonds, ce qu’on appelle le développement”

       / euronews : “Et selon vous Caracas a commis des erreurs ?”

       - Rafael Correa : “Par exemple, le système bancaire, un système de change aussi contrôlé qu’au Vénézuéla est bon à court terme. Mais on ne peut pas le maintenir à long terme et c’est pour ça qu’apparaissent le marché noir, et des différences entre le taux de change du marché officiel et celui de la rue qui génèrent de grandes distorsions, de la petite corruption et ils en sont conscients. Mais cela implique de faire des réformes légales, y compris constitutionnelles, ce n’est pas facile, en plus de l’opposition non-démocratique et déstabilisatrice qu’ils doivent affronter au quotidien”

       / euronews : “Et quelle est votre relation avec le Royaume-Uni malgré l’affaire Julian Assange ?”

       - Rafael Correa : “Assange peut passer toute sa vie dans notre ambassade et il sera toujours le bienvenu, mais le problème pourrait être résolu dès demain si la Grande-Bretagne octroie un laisser-passer. Imaginez-vous un instant si nous étions à leur place : nous aurions un réfugié européen dans une ambassade européenne à Quito. Et nous laisserions passer trois ans sans lui octroyer de laissez-passer. On nous aurait déjà qualifiés de dictateurs, de fascistes, nous serions à la Cour pénale internationale. Que la Grande-Bretagne fournisse un laissez-passer. La loi suédoise permet de recueillir cette déposition à l’ambassade d’Equateur à Londres. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant ? Maintenant, ils vont le faire pour que le délit sur lequel ils enquêtent ne soit pas prescrit, mais pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant ? Donc la solution, la question que vous venez de me poser, c’est à la Suède et à Londres qu’il faudrait la poser. Ils peuvent résoudre ce problème dès demain”

       / euronews : “Vous ne vous êtes jamais senti instrumentalisé par Julian Assange ?”

       - Rafael Correa : “Nous n’avons pas accordé l’asile à Julian Assage parce que nous sommes d’accord avec ce qu’il a fait. Je crois que tous les états ont le droit de maintenir certaines informations confidentielles. Même si certaines fuites de Wikileaks sont terribles, elles révèlent des procédures malhonnêtes, des abus... Dans tous les cas, nous n’approuvons pas ces procédés. S’il y a eu pratique illégale, elle doit être condamnée. La fin ne justifie pas les moyens, mais ce n’est pas pour cela que nous avons octroyé l’asile à Assange. C’est parce qu’un procès équitable ne lui était pas garanti. Rappelez-vous que certains fanatiques aux Etats-Unis ont invoqué le Patriot Act je crois, pour condamner à mort Assange...C’est pour cela qu’on lui a accordé l’asile, pas parce que nous sommes d’accord avec les procédés qu’il a utilisés pour accéder aux informations”

    http://www.legrandsoir.info/rafael-correa-les-conditions-imposees-a-la-grece-n-ont-jamais-vise-a-surmonter-la-crise-mais-a-liquider-la-dette.html

    ***

    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHEMIN SEUL COMPTE,

    ET LA VOLONTÉ DE LE SUIVRE)

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    (Bien qu'elle cognât hypocritement cette bouteille d'alcool,

    pour soi-disant la briser, Maria n'en continua pas moins

    de la boire, jusqu'à la dernière goutte) 

    http://aventure-digitale.tumblr.com/

    ¤¤¤

    "Elle est où, cette ville?

    - Toujours tout droit, tu ne peux pas te tromper" 

    w12.fr

    Thaïlande.

    Bangkok coule-t-il ?

       Le gouvernement doit prendre des mesures d’urgence pour éviter que Bangkok ne soit sous les eaux d’ici à quinze ans, avance un rapport présenté au Conseil national de réformes (Parlement), indique le quotidien Bangkok Post.

       “L’usage excessif et prolongé de l’eau souterraine dans certaines zones dépourvues d’accès à un réseau d’eau et le poids des hauts immeubles accélèrent l’enfoncement”, précise le quotidien. La métropole, construite sur une zone de canaux et d’anciens marécages, se situe “entre 0,5 et 2 mètres” au-dessus du niveau de la mer. La ville compte 700 immeubles de plus de 20 étages et 4 000 entre 8 et 20 étages. (...)

       Witthaya Kulsomboon, qui dirigeait le commission parlementaire à l’origine du rapport, recommande la mise en place d’un comité spécial présidé par le Premier ministre pour suivre le dossier. Les solutions doivent être mises en place de manière urgente et seront très coûteuses, et le déplacement de la capitale devra peut-être être envisagé.”

       Un des membres du Parlement plaide pour la construction d’un mur afin de protéger la ville et les provinces avoisinantes de la montée du niveau de la mer, qui se situe à une trentaine de kilomètres. Un tel mur pourrait s’étendre sur près de 300 kilomètres entre la province de Chonburi et celle de Prachuap Khiri Khan, et coûterait l’équivalent de 13 milliards d’euros.

    http://www.courrierinternational.com/article/thailande-bangkok-coule-t-il

    ¤¤¤

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE TE RIS PAS DES OBSTACLES,

    AFFRONTE-LES)

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    "Chapeau! CHAPEAU!"

    http://misterdoor.tumblr.com/post/124248621587

    +++

    "Culotte! CULOTTE!"

    http://misterdoor.tumblr.com/post/124407511427

    +++

    (Cette Blonde, qui ne savait pas quelle photo choisir,

    finit par renoncer à sa demande de passeport)

    http://misterdoor.tumblr.com/post/124475101727

    +++

    (Les larmes d'or de cette Princesse n'étaient qu'en plaqué or,

    nuance...)

    http://misterdoor.tumblr.com/post/124399911322/pensierostupendostuff-pixography-anne-marie

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    Jacques Damboise et Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE DU JE, HÉLAS,

    C'EST TOI)

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    (Cette discussion avec ma Belle-Mère promettait d'être délicate)

    http://aventure-digitale.tumblr.com/

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    http://traitementdeleau.unblog.fr/2010/05/08/eau-humour/

    Au Ghana,

    les habitants boivent de l’eau en sachet

    Shaun Raviv, journaliste

       Johnnie Water, un Ghanéen rentré au pays l’an dernier, a investi son argent dans un produit pour lequel il y aura toujours de la demande : l’eau, pure, qu’il emballe en sachet. Quand Johnnie Water allait à l’école, dans la région de la Volta au Ghana, lui et ses camarades de classe devaient se rendre chaque matin à la rivière et ramener au moins deux seaux d’eau chacun pour remplir le réservoir de l’école.

       Lorsqu’il était un tout jeune homme, l’eau ne coulait qu’en de rares occasions dans la maison qu’il partageait avec son frère. La nuit, ils laissaient un seau sous le robinet ouvert et dès qu’ils entendaient l’écho des gouttes qui frappaient le fond plat, ils se levaient en hâte pour ne pas manquer les quelques heures où l’eau était disponible.(...) 

       (...) L’intégralité de cette histoire vraie signée Shaun Raviv est disponible sur Ulyces. Cette maison d’édition numérique publie chaque jour des histoires vraies sélectionnées pour leur qualité littéraire et leur exigence journalistique (vous pouvez les acheter à l’unité ou vous abonner).

       « Le Ghana a d’immenses réserves d’eau, mais pas pour les Ghanéens » a été traduit de l’anglais par Sophie Ginolin d’après l’article « The Cost of Pure Water », paru dans Mosaic. Découvrez sur Ulyces d’autres reportages en Afrique, comme « L’uranium des Touaregs », « Road trip dans la région la plus redoutée du Kenya », ou encore « Guérir d’Ebola ».

       Dans la maison où Johnnie habite aujourd’hui à Accra, la capitale ghanéenne, l’eau ne manque pas, mais la moindre goutte est acheminée en camion par une grande entreprise – une opération terriblement coûteuse. Comme bon nombre de ses concitoyens, Johnnie a été toute sa vie à la poursuite de l’eau.

       Johnnie Water a vécu en Tunisie, en Belgique et au Canada, où il travaillait en tant que consultant international. Il est rentré l’an dernier au Ghana, le pays qui l’a vu naître et où il a grandi. À présent, il peut rendre visite à sa mère régulièrement, parler twi avec ses compatriotes et s’investir dans la vie de son pays d’origine. « Quand je reviens ici après un voyage », me dit-il alors que nous nous rendons à son bureau en empruntant une route cahoteuse, « et que je vois l’humilité des gens, je me dis que tout n’est pas encore perdu. »

       Au lieu d’investir dans des banques ghanéennes au cours imprévisible, ou bien d’acheter une boutique ou un lopin de terre, Johnnie Water a décidé de placer son argent dans un produit pour lequel il y aura toujours de la demande : l’eau. « Au Ghana, il y a très peu de domaines commerciaux où on ne risque pas de se faire escroquer. » L’eau n’échappe pas à la règle.(...) 

       (...) Si l’eau est l’élixir de la vie humaine, la seule boisson dont nous ne pouvons nous passer, elle est aussi une cause de mortalité dans de nombreux pays. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de deux millions de personnes dans le monde boivent encore de l’eau contaminée par des déjections. L’eau tue chaque année 500 000 personnes, qui succombent à des maladies telles que le choléra, la dysenterie, la typhoïde ou la polio. Le nombre de personnes dans le monde ayant accès à une « source d’eau assainie » (non contaminée par des matières fécales) a augmenté de deux millions depuis 1990. Pourtant, l’Afrique subsaharienne conserve un retard considérable par rapport au reste du monde. Plus de 300 millions de personnes dans cette région continuent à boire de l’eau contaminée.

       Au Ghana, 3 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies d’origine hydrique, transmises par l’eau contaminée ou par de mauvaises conditions d’hygiène. Une étude estime que, pour chaque année passée en milieu urbain au Ghana, les agents pathogènes présents dans l’eau potable réduisent l’espérance de vie saine de six mois.

       Même si les sources d’eau sont nombreuses, la majorité des Ghanéens n’ont pas accès à l’eau courante chez eux. Les infrastructures d’approvisionnement en eau dans le pays sont très loin de répondre à la demande. Les habitants doivent gérer leur temps, leur argent et leur santé pour déterminer à quelle source boire. Des millions d’entre eux choisissent de se procurer l’eau dans des sachets plastiques de 500 ml, dont certains s’approvisionnent auprès de Johnnie Water.(...)

       (...) Lorsque je rencontre pour la première fois Johnnie Water – dont le vrai nom est John Afele –, il vient me chercher à une station essence en périphérie de la ville, et nous prenons la route d’une région appelée Adusa. Il conserve la machine d’emballage de l’eau dans une pièce impeccable, en face de la maison de sa sœur. Sur tous les murs se trouvent des affiches détaillant les règles de propreté et d’hygiène, destinées aux employés de Johnnie Water.

       La machine, réalisée par une entreprise chinoise du nom de Koyo Beverage Machinery, fait à peu près la taille d’un grand distributeur de boissons. Si elle avait été d’une couleur plus vive et non pas métallique, elle aurait pu se trouver dans la chocolaterie de Willy Wonka, avec sa production régulière et répétitive de mets savoureux.

       Elle est gérée par un opérateur nommé Edward Dankwah, qui me montre comment introduire un rouleau de plastique à l’arrière de la machine, avant de régler la température sur 140°C. Une fois l’appareil en route, la feuille de plastique passe à l’avant de la machine. Elle est ensuite découpée puis remplie d’eau par un tuyau relié au système, avant d’être thermo-scellée.

       Le produit fini est un sachet rectangulaire un peu plus petit qu’un sac à sandwich et rempli de liquide. On peut lire dessus « Johnnie Water » en lettres bleues, sous l’image d’une colombe qui tient dans son bec un rameau d’olivier. Johnnie a choisi le nom de la marque en référence au whisky Johnnie Walker.

       Pour en boire le contenu, il suffit de faire une ouverture dans l’un des coins, puis de presser le sachet en plaçant la bouche au niveau du trou. Glacé, c’est un véritable plaisir, bien que surprenant pour une personne habituée à boire dans des verres, des canettes ou des bouteilles. (...)

       (...) Une fois que la machine a rempli et scellé les sachets, au rythme d’un sachet toutes les deux secondes, ceux-ci tombent dans un petit seau. Dankwah vérifie alors qu’ils ne fuient pas et les range dans de grands sacs aux couleurs de Johnnie Water, qui peuvent contenir chacun trente sachets.

       L’eau de Johnnie Water provient d’un forage de 150 mètres de profondeur, situé non loin de la machine. Avant que l’eau ne soit versée dans les sachets, Dankwah la fait passer dans un filtre de sable et de carbone et la purifie ensuite par osmose inverse, un procédé utilisant la pression, souvent employé pour ôter le sel présent dans l’eau de mer.

       L’eau est ensuite exposée à des rayons ultraviolets, dont les radiations électromagnétiques tuent les micro-organismes telles que les bactéries et les virus. Lorsque l’eau arrive enfin dans les sachets, elle est donc débarrassée de toute trace de sel, de bactéries et de particules fines. Elle est à présent ce qu’on appelle de « l’eau pure », qui a longtemps été difficile à trouver au Ghana.

       La quête de l’eau pure au Ghana précède l’indépendance du pays de plusieurs décennies. En 1888, malgré l’opposition de la population locale, le gouvernement colonial britannique a ordonné la fermeture de deux bassins « sérieusement pollués » et ouvert deux nouveaux réservoirs à Accra, pour répondre au « problème persistant de l’acheminement de l’eau » de la ville, écrit l’historien K. David Patterson dans un article pour le magazine Social Science & Medicine. Tout juste trois ans plus tard, un analyste déclarait l’un des réservoirs impropres à la consommation. Vingt ans après, le réservoir d’Akimbo n’était plus qu’un trou boueux de moins de 30 cm de profondeur où les cochons et les personnes atteintes de la dracunculose venaient se plonger.

       Le rapport annuel 1898 sur la Côte d’Or, rédigé par le secrétaire colonial de la région pour le Parlement britannique, déclarait : « Il existe deux grandes difficultés pour mettre en place un système sanitaire efficace… a) l’approvisionnement insuffisant en eau, b) les mauvaises habitudes d’une grande majorité de la population autochtone. »

       Plutôt que de reconnaître qu’il n’avait pas réussi à fournir de l’eau propre et à instaurer des mesures d’hygiène satisfaisantes, le gouvernement colonial rejetait la faute sur les habitants.

       En 1942, le conseil municipal d’Accra a mené une campagne « pour informer et apprendre aux habitants le processus de production de l’eau pure, les raisons de son coût élevé et comment bien utiliser l’eau pour éviter le gaspillage », écrit l’historienne Anna Bohman dans sa thèse de l’université d’Umeå, intitulée « Comprendre le défi de l’eau et des mesures sanitaires : Histoire de l’alimentation en eau et du système sanitaire en milieu urbain au Ghana, 1909-2005 ».(...) 

       (...) Cette année-là, dans une émission radio d’Accra organisée par le directeur des Travaux publics, les citoyens ont pu entendre que l’eau était « aussi précieuse que de l’or » et que « gaspiller l’eau est un crime grave ».

       Une fois l’indépendance acquise en 1957, l’administration du premier président du Ghana, Kwame Nkrumah, a repris le flambeau. Le problème de l’eau, qui se résumait jadis à étancher la soif des habitants, est devenu une question d’honneur national. « Que l’ensemble des Ghanéens ait accès à l’eau était le symbole de la rupture d’avec le gouvernement colonial, car cela favoriserait les infrastructures pour le développement social du pays et de sa population », écrit Bohman. Quelques années après l’indépendance, seulement un sixième des Ghanéens avait un semblant d’accès à l’eau potable. Aujourd’hui, ce nombre a dépassé les 80 % – une amélioration conséquente, mais qui masque la complexité et la minutie de la quête d’une eau pure, qui rythme la vie des habitants – surtout dans la région d’Accra.

    sourcedoptimisme.com

       La population d’Accra, pôle commercial de l’Afrique de l’Ouest, n’a cessé de dépasser la capacité d’approvisionnement en eau de la ville depuis que les réservoirs boueux mentionnés plus haut ont été mis en place comme source d’eau potable. En 1911, Accra comptait moins de 20 000 résidents. En 1948, ils étaient 136 000, et six ans plus tard, ils étaient presque 200 000. À chaque nouvel arrivant, le besoin d’eau devenait plus important. À présent, la ville compte environ deux millions de personnes, et la zone métropolitaine plus du double. Le déficit d’apport en eau est de 264 millions de litres par jour – déficit attribué à une gestion qui manque singulièrement de professionnalisme.

       Plus récemment, à la fin des années 1990, l’eau potable était ainsi vendue dans les rues d’Accra : on se servait de gobelets communs et l’eau se trouvait dans de grandes cuves en aluminium. Plus tard, ce procédé peu hygiénique a été remplacé par des sachets en plastique jetables, fermés par un nœud et conservés entre des blocs de glace pour les garder au frais. Lorsque la distribution à l’aide de gobelets est devenue moins répandue, les machines d’emballage sont apparues.

       Désormais, les sachets sont les principaux conteneurs d’eau au Ghana, et c’est le moyen le plus couramment employé pour boire dans la capitale. Ils sont même davantage utilisés que les bouteilles d’eau et les fontaines, considérées comme des produits de luxe et plus appréciés que l’eau du robinet, dont beaucoup se méfient.(...) 

       (...) L’idée de mettre l’eau en sachets semble venir du Nigeria, mais elle s’est démocratisée au Ghana, où la population urbaine a dépassé les 50% en 2010 – elle était seulement de 23% en 1960. Je n’ai pas pu trouver d’informations fiables sur le marché de l’eau en sachets au Ghana, mais Raymond Mensah Gbetivi, responsable commercial de Voltic (une des plus grandes sociétés de production de sachets au Ghana), m’a affirmé que selon ses estimations, environ 4,5 milliards de sachets sont vendus chaque année dans tout le pays. L’an dernier, Voltic en a vendus à elle seule environ 450 millions, bien que Gbetivi affirme que les grandes entreprises ont encore du travail pour rattraper les entreprises familiales.

       « De toutes petites entreprises contrôlent environ 70% du marché », m’assure-t-il (selon ses estimations, une fois de plus). Voltic, qui appartient à la multinationale SABMiller, est en compétition avec d’autres grandes marques ghanéennes telles qu’Everpure et Special Ice, mais aussi avec des centaines (ou peut-être des milliers) de petites entreprises familiales telles que Johnnie Water.

       Pour créer une entreprise de sachets, il suffit d’avoir accès à l’eau courante et d’acheter une machine d’emballage contre quelques milliers de dollars. On peut ensuite commencer à produire et vendre sur le champ.

       « Nous rendons l’eau accessible à une certaine catégorie de personnes », m’explique Gbetivi. Même si les sachets sont le produit que Voltic produit le plus, ils génèrent moins de profits que leurs bouteilles ou leurs distributeurs. Mais la demande est si élevée que même les entreprises qui se focalisaient sur une clientèle aisée ne peuvent l’ignorer : le marché s’est étendu à toute la population du pays, soit 27 millions de personnes. Gbtevi explique : « Les gens ne font pas confiance aux municipalités pour l’acheminement et la disponibilité de l’eau. Voilà pourquoi nous avons commencé à produire des sachets. »

       Ce manque de confiance traverse les frontières, aussi l’eau en sachet s’est-elle répandue dans tous les pays d’Afrique de l’Ouest frontaliers du Ghana et du Nigeria, en Inde et peut-être même jusqu’en Amérique centrale. (...)

    (suite  hélas payante sur: http://www.ulyces.co/shaun-raviv/le-ghana-a-dimmenses-reserves-deau-mais-pas-pour-les-ghaneens/)

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'OISEAU A AUSSI DES

    PATTES POUR MARCHER)

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    "Qui a oublié de bâillonner cette femme voilée?"

    ISSUE 46 is Available Now!
    Preview the issue – http://bit.ly/DBM_46

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    coccinelle.skyrock.com

    Belgique.

    Il faut réformer d'urgence la “loi mayonnaise”

       “Si la mayonnaise de votre assiette est aussi grasse, c’est parce que les autorités l’exigent”, explique Het Laatste Nieuws, repris par De Morgen. “Depuis soixante ans, aucun producteur ne peut se soustraire à l’arrêté royal selon lequel la mayonnaise [produite en Belgique] doit contenir au moins 80 % de matière grasse et 7,5 % de jaune d’œuf.” Dans le cas contraire, la sauce ne peut pas prétendre au nom de mayonnaise.  

       Cette obligation légale est devenue “intenable” pour les producteurs, selon la Fédération belge de l’industrie alimentaire (Fevia), discriminée à l’export pour sa mayonnaise trop riche. Le porte-parole de la Fevia, Nicholas Courant, explique qu’“à l’époque, quand la loi est entrée en vigueur, en 1955, le contexte était fort différent. Il n’y avait pas la libre circulation des marchandises telle que nous la connaissons désormais.”

     

       Entre-temps, complète Le Soir, “la législation est devenue un véritable handicap, freinant les innovations possibles d’un secteur qui pèse plus de 1,1 milliard d’euros chez nous”. Que faire sur le marché international face à l’Espagne, qui en est la terre d'origine et dont la mayonnaise n’affiche que 60 % de matière grasse ? “Depuis une quinzaine d’années, les producteurs belges demandent un alignement de la législation nationale” sur la norme européenne (il ne s’agit pas d’une loi), qui veut que “70 % d’huile et 5 % de jaune d’œuf suffisent pour s’appeler ‘mayonnaise’”. 

       Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Emploi, de l’Economie et des Consommateurs, s’est dit disposé à discuter d’une réforme de la “loi mayonnaise”, relate Het Laatste Nieuws. Mais si les producteurs demandent plus de souplesse, “pas question pour autant d’abandonner la mayonnaise traditionnelle”, précise encore Le Soir. Car, comme l’explique Nicholas Courant : “C’est peut-être un paradoxe mais la sauce traditionnelle belge a une très bonne image à l’étranger de par sa quantité de matière grasse.”

     http://www.courrierinternational.com/article/belgique-il-faut-reformer-durgence-la-loi-mayonnaise

    ***

    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'AMOUR EST UN MYSTÈRE

    SANS CESSE DÉCONTENANCÉ)

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    (L'éléphant rose de l'écrivaine Françoise Sangan

    était un petit coquin)

    (Source: spicyhorror, via rexdart6)

    ***

    (Près de la vieille cabane, Lola l'Océane attendait

    le Prince charmant)

    pulpfrog:

    Robert McGinnis

    (via mlcougar69)

    ***

    (Ces doubles lunettes à simple foyer firent un flop)

    (Source: iguano1970, via fabforgottennobility)

    ***

    (La technique du Prince crapaud n'était pas encore au point)

    (via useifnot)

    ***

    Nadine Estrella


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (FAIS TOUJOURS

    L'AMOUR À LA VÉRITÉ)

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    "Toc toc... Y'a quelqu'un?

    - Oui... Vous désirez?"

    (via micily)

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    (Le geste auguste du semeur de morts)

    slate.fr

    Bosnie-Herzégovine.

    Comment les forces occcidentales

    ont décidé d’abandonner Srebrenica à son sort

    Kika Curovic et Lucie Geffroy

       Ce fut l’une des pires tueries perpétrées en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. En pleine guerre de Bosnie-Herzégovine, en juillet 1995, 8 000 hommes et jeunes garçons bosniaques (musulmans) ont été massacrés par les forces serbes de Bosnie dans la région de Srebrenica.

       Le 11 juillet, comme chaque année, des dizaines de milliers de personnes se rassembleront au mémorial de Potocari pour commémorer ce que le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) considère comme un génocide. Cette année encore, la question demeure : comment le génocide de Srebrenica a-t-il pu arriver ? Comment l’unité paramilitaire de Serbie (appelée les Scorpions) a-t-elle pu tuer plus de 8 000 Bosniaques, sous le nez des troupes des Nations unies chargées légalement de protéger les victimes de la guerre ?” s'interrogeThe Guardian. “Qui a livré la ‘zone de sécurité’ de l'ONU aux escadrons de la mort ? Et Pourquoi  ?” écrit encore le quotidien britannique qui publie une longue enquête intitulée : “Comment la Grande-Bretagne et les Etats-Unis dont décidé d’abandonner Srebrenica à son sort”.

       On ne peut certes pas affirmer que les forces occidentales savaient qu’un massacre de cette ampleur allait arriver, mais les faits montrent qu’elles étaient conscientes – ou du moins auraient dû l’être – que le général Ratko Mladic avait clairement l’intention de “faire complètement disparaître” de la région la population bosniaque, estime le quotidien. S’appuyant sur des interviews exclusives, des documents, des câbles déclassifiés et de nombreuses études, The Guardian révèle comment les gouvernements du Royaume-Uni, des Etats-Unis et de la France ont sacrifié l’enclave de Srebrenica, la cédant aux Serbes afin de donner des gages de bonne volonté au président serbe Slobodan Milosevic, dans les négociations pour la paix.

       “On pouvait s’attendre à ce que la commémoration du génocide à Srebrenica révèle les secrets cachés depuis vingt ans”, écrit BHDani. Selon cet hebdomadaire de Bosnie-Herzégovine (de langue bosniaque) les révélations duGuardian n’apportent “rien de particulièrement nouveau” sur la responsabilité de la communauté internationale dans le massacre de Srebrenica.

       Remontant le fil des événements avant, pendant et après la chute de Srebrenica, à partir de plusieurs rapports de la CIA rendus public en 2013, BHDani confirme toutefois en partie les révélations du Guardian en rappelant que le général britannique Rupert Smith, commandant des forces de la Forpronu, avait déclaré au printemps 1995 que les Serbes se préparaient à conquérir, une par une, les trois enclaves protégées par l’ONU (Srebrenica, Zepa et Gorazde) pour resserrer l’étau autour de Sarajevo. L’hebdomadaire cite un autre document révélant que les responsables politiques et militaires américains souhaitaient céder une enclave aux Serbes afin d’arriver à un accord de paix rapide.

       “Srebrenica a été sacrifiée, avec l’aval des responsables politiques bosniaques qui ont participé aux négociations sur l’échange des enclaves”, soutient par ailleurs l’hebdomadaire de Sarajevo.

       Cette semaine, N1, la chaîne balkanique de la CNN, a par ailleurs diffusé un échange téléphonique entre le président français de l’époque, Jacques Chirac, et son homologue américain, Bill Clinton. L’échange montre que Chirac souhaitait une intervention militaire franco-américaine pour reprendre Srebrenica et empêcher les viols et les exécutions en masse des hommes et des mineurs. Mais, pour Clinton, la défense de Gorazde primait afin de protéger Sarajevo.

       “Les protagonistes qui ont tiré les ficelles de la guerre en Bosnie-Herzégovine”, écrit le quotidien de Sarajevo Oslobodjenje, [vont se presser à la commémoration du 11 juillet, à Potocari]. Pathétiques, ils vont verser des larmes de crocodile sur les victimes de Srebrenica en oubliant que le prétendu monde démocratique a observé pendant des années, sans réagir, le massacre des Bosniaques, leur déportation dans les camps et le siège brutal de Sarajevo.

    http://www.courrierinternational.com/article/bosnie-herzegovine-comment-les-forces-occcidentales-ont-decide-dabandonner-srebrenica-son

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    Benoît Barvin


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ENVIEUX CREUSE

    SA PROPRE TOMBE)

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    "Pour lutter contre les gaz à effet de serre,

    mangez du chocolat, un antidépresseur naturel"

    http://littlebunnysunshine.tumblr.com/post/124116648996

    @@@

    http://meteopolitique.com/fiches/air/Humour/Humour-et-l-air-que-l-on-respire.htm

    Hervé Le Treut :

    « La science doit passer de l’alerte à l’action »

    AMÉLIE MOUGEY

       (Il y a quinze jours) à Paris, les méninges étaient en ébullition. 2000 scientifiques venus d’une centaine de pays étaient réunis à l’Unesco et à l’université Pierre et Marie Curie autour d’une préoccupation : préparer « notre avenir commun sous le changement climatique ». Ce forum de quatre jours était le dernier de cette ampleur avant la COP21, le sommet onusien sur le climat qui se déroulera à Paris en décembre prochain. Hervé Le Treut, climatologue et membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) présidait le comité d’organisation de cette conférence internationale. L’occasion de publier, en avance, un extrait du grand entretien à paraître dans le numéro de septembre de Terra eco.

       / Sur la question climatique, quelle doit être aujourd’hui la place des scientifiques ?

       - Hervé Le Treut : Notre rôle en tant que scientifiques consiste à établir un diagnostic. Ce diagnostic est forcément partiel car le problème climatique n’est plus séparable d’une large série d’autres enjeux : environnementaux, socio-économiques, mais aussi éthiques et culturels. Le Giec a été créé dans l’optique de séparer les facteurs scientifiques des autres facteurs, notamment politiques, pour une mise à plat la plus objective possible du problème. Sa force a tenu et tient encore dans cette attitude chimiquement pure. Cela a permis de dresser un diagnostic d’alerte endossé de manière presque unanime par la communauté scientifique. Aujourd’hui, cette alerte a atteint le grand public et les décideurs. Le problème qui se pose désormais est celui d’une science de l’action. Que fait-on ? Quelle filière énergétique soutient-on ? Comment se fait le partage de l’usage des sols entre agrocarburants, alimentation, maintien de la biodiversité naturelle ? Quelles sont les politiques d’adaptation aux changements à venir ? Ce diagnostic met en jeu des disciplines scientifiques multiples.

       Si la décision revient aux politiques parce qu’elle implique des critères de justice, d’équité et qu’elle tient compte de ce qui est possible pour chaque pays, les scientifiques doivent rester vigilants. Il nous faut donc créer des interfaces suffisamment fines et réactives entre sciences et société. La conférence qui vient de s’achever à Paris est née de ce souci.

       / Vous travaillez sur le changement climatique depuis la fin des années 1970. Avez-vous l’impression que le problème est enfin pris à bras-le-corps ?

       - On a une conscience plus claire de l’enjeu. La tonalité des discussions montre une forme de maturité nouvelle. Lorsque j’ai commencé à travailler sur l’impact des gaz à effet de serre (GES) en 1986, ce n’était pas encore considéré comme un thème majeur. Les climatologues avaient des priorités différentes : les sécheresses terribles en Afrique de l’Ouest, les fluctuations des moussons, les problèmes de pollution urbaine. Si les GES sont devenus un enjeu aussi important, c’est parce que les émissions n’ont pas cessé d’augmenter, et que ces gaz se stockent durablement dans l’atmosphère.. Dans les années 1960-1970, on émettait un tiers de ce que l’on émet maintenant. Ce « on » renvoyait alors à 15% - 20% de la population. Aujourd’hui ce « on » désigne beaucoup plus de monde. Personne n’avait anticipé le démarrage absolument foudroyant des économies de l’Asie de l’Est et de la Chine. On a changé d’époque sans s’en rendre compte et de manière extraordinairement rapide. Les première manifestations du phénomène ont entraîné une conscience plus forte. Les nouveaux pays pollueurs sont souvent situés dans les zones les plus vulnérables au changement climatique. Ils ne peuvent pas en ignorer les risques.

       / Concernant les conséquences, a-t-on atteint un point de non-retour ?

       - La particularité des gaz à effet de serre, c’est qu’ils s’accumulent et restent très longtemps dans l’atmosphère. Comme nous avons émis très vite des volumes très importants, en termes de hausse des températures, des échéances que l’on situait vers la fin du siècle se sont rapprochées. D’une certaine manière, on les a dépassées : on ne peut plus ignorer que des hommes ont vécu sur la planète. On espère limiter le réchauffement à 2°C, mais cela reste un objectif difficile à atteindre.

       / A-t-on perdu du temps ?

       - Il y a un décalage entre l’ampleur de l’enjeu et la rapidité de l’action. Pourtant, si l’on a perdu du temps, c’est sur une fenêtre de temps finalement assez courte, je dirais entre les hésitations sur le traité de Kyoto, adopté en 1997, et maintenant. Tous les débats qu’on a eu autour du climato-scepticisme, pour savoir si le problème des gaz à effet de serre était réel, ce sont des débats qui ont retardé le moment où l’on s’interroge sur ce qu’on peut faire et comment on peut le faire. Il y a eu, de manière évidente, des lobbies. On les connaît. C’est souvent une forme de refus de voir le monde évoluer. Nous acceptons difficilement d’être mortels, nous acceptons difficilement que les choses changent, nous sommes tous comme ça. Le problème aujourd’hui n’est pas de savoir qui a mal agi mais plutôt quelles sont les solutions devant nous pour limiter les risques.

       / Celles-ci existent donc ?

       - Il y a beaucoup de solutions à notre portée. Par exemple : augmenter la part des énergies renouvelables, diminuer le gaspillage d’énergie. Il y a aussi beaucoup de domaines dans lesquels on peut s’adapter préventivement. Pour moi, il y a deux dangers majeurs : la perte de biodiversité, impossible à reconstituer, et le risque de conflit. Selon que l’on affronte bien ou mal ces risques, que l’on se prenne en main ou non, l’image du futur n’est pas la même. De ce point de vue, je crois beaucoup aux échelles locales, je crois beaucoup à ce qui peut mettre le citoyen proche des décisions. Pour la nouvelle génération, il y a quelque chose à construire qui peut être vu comme un défi passionnant.

    http://www.terraeco.net/La-science-doit-passer-de-l-alerte,60979.html

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    Luc Desle


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SOIS FIDÈLE A ANDY WARHOL)

    Pcc Jacques Damboise in 

    "Pensées à contre-pet".

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    (Dans ce laboratoire, on bichonnait toujours soigneusement

    les animaux avant d'entamer les expériences usuelles)

    http://littlebunnysunshine.tumblr.com/post/124211577296

    ¤¤¤

    (Cette Blonde parlait beaucoup... beaucoup... beaucoup...)

    http://littlebunnysunshine.tumblr.com/post/124171492031

    ¤¤¤

    "Heu... Non, je vous demandais seulement

    d'ouvrir votre valise, Mademoiselle...

    Pas votre chemisier..."

    http://littlebunnysunshine.tumblr.com/post/124171429396

    ¤¤¤

    (Vieux cow-boy cherchant à vendre une selle

    de manière originale) 

    http://littlebunnysunshine.tumblr.com/post/124155261531

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    Jacques Damboise (et Nadine Estrella)


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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L’OISIVETÉ EST-ELLE

    L'ENNEMIE DE LA PARESSE?)

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     gouessej.wordpress.com

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    (Cerveau ayant rétréci au lavage de la médecine)

    villiard.com

    VINCENT LAMBERT,

    LA FIN D'UN COMBAT

     

       Lundi 6 juillet a sonné la fin du combat pour Vincent Lambert. La Cour européenne des droits de l'Homme a confirmé ce qu'elle avait déjà jugé : l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation de Vincent Lambert, tétraplégique "en état végétatif irréversible" depuis 7 ans.

       Qui a envie d'être maintenu en vie, allongé sur un lit d'hôpital, sans manger, sans marcher, sans parler, sans aimer, pendant 7 ans ? Quel parent a envie de voir son enfant six pieds sous terre alors qu'il est encore là, immobile mais en chair et en os?

       Voilà. C'est ça "L'affaire Vincent Lambert". Plus qu'un homme devenu tétraplégique après un accident de la circulation en 2008, en état pauci-relationnel (incapable de communiquer de façon objective avec son entourage), Vincent Lambert est devenu "L'affaire du droit à mourir dignement", "la question de la fin de vie", celle de "l'euthanisie" et puis une affaire politico-judiciaire.

       Il y a d'un côté son épouse et six de ses frères et soeurs qui demandent à ce que l'aide médicalisée, qui seule le maintient en vie, soit arrêtée "parce que Vincent n'aurait pas voulu vivre dans cet état" et puis il y a de l'autre côté ses parents et ses deux autres frères et soeurs qui considèrent "On ne peut pas supprimer Vincent pour faire plaisir à tout le monde".

       Plusieurs équipes médicales ont conclu à un "état végétatif irréversible" du patient Vincent Lambert, autrement dit, son cas ne s'améliorera jamais. La médecine ne pourra pas faire mieux, jamais Vincent Lambert ne reparlera, ne remarchera, ni ne s'alimentera seul, ni même sera en capacité de comprendre une conversation ou une situation. C'est pourquoi les médecins avaient consulté la famille aux fins de faire cesser les soins, ce qui avait été accepté. Seulement, ils n'ont pas consulté toute la famille et il se trouve que les parents de Vincent Lambert, qui n'ont pas été conviés aux débats, ne veulent pas entendre parler de la fin de vie de leur fils.

       La décision du CHU de Reims avait donc été remise en cause par la juridiction administrative en première instance. Cependant, le CHU a porté l'affaire devant le Conseil d'Etat, et le 24 juin 2014 : l'arrêt juge "l'obstination déraisonnable" de maintenir Vincent Lambert en vie au vu de ses "lésions irréversibles" et estime que l'arrêt des soins préconisé par le CHU était conforme à la Loi Leonetti de 2005.

       Vincent Lambert, infirmier en psychiatrie, n'a pas laissé de traces écrites de ses volontés en pareilles circonstances, il n'a pas non plus désigné de "personne de confiance" laquelle aurait été officiellement habilitée à décider pour lui de son maintien en vie ou non. En l'absence de telles volontés du patient, couchées sur papier, la justice se doit de trancher sur des faits, des expertises médicales en l'occurence. C'est ce qu'a fait le Conseil d'Etat.(...)

       (...) Mais les parents de Vincent Lambert n'ont pas accepté cette décision et ont saisi la Cour européenne des droits de l'Homme, estimant que la France n'avait pas respecté les droits de l'Homme en validant l'arrêt des soins de leur fils. La Cour s'est prononcée au mois de mai 2015 et a validé l'arrêt du Conseil d'Etat. Pas d'atteinte aux droits de l'Homme.

       Toujours aussi inacceptable pour les parents de l'ancien infirmier de 38 ans qui déposent, fin juin, une demande en révision du procès, toujours auprès de la CEDH, vidéo à l'appui. Des images qui montrent que "Vincent Lambert peut manger par la bouche", explique la famille, signe de vie, donc. Mais la CEDH a rejeté ce lundi 6 juillet leur demande, rendant de ce fait l'arrêt du Conseil d'Etat applicable de plein droit. Vincent Lambert a le droit de mourir.

       En France, seulement 2,5 % des personnes mourantes ont signé des "directives anticipées" (consignes en cas d'accident) contre 14% en Allemagne par exemple. Cependant, en France, le médecin n'est pas tenu de les appliquer, lui seul a le pouvoir de prendre la décision finale au vu du dossier médical du patient...

       Un sondage IFOP paru en octobre 2014 indique que 96% des Français approuvent le recours à l'euthanasie. "Mais la loi Leonetti prône, elle, un "laisser mourir" plutôt qu'un "faire mourir", explique Jean-Luc Romero (1) dans son ouvrage "Ma mort m'appartient" paru cette année chez Michalon. C'est ce que notre association reproche à cette loi. On accepte l'arrêt de l'alimentation et de l'hydratation -et le patient peut mettre plusieurs jours avant de décéder- mais on refuse la sédation terminale qui le ferait mourir, selon ses voeux, en quelques minutes".

       Il dénonce également les nombreuses dérives que connaît, selon lui, cette législation, notamment le nombre d’euthanasies illégales, relevé par une étude de l'INED réalisée en 2012 : 0,8% des décès annuels en France seraient le fait de l'administration d'un produit létal, soit 4 568 décès par euthanasies illégales. Et l'INED d'ajouter que 3/4 de ces euthanasies illégales (soit 3 400 décès) seraient en réalité des homicides, car les malades n'auraient rien demandé.

       En tout état de cause, force est de constater que malgré l'existence d'une législation, la fin de nos vies pose question. Vide juridique? D'autant que, comme l'indique Jean-Luc Romero "Chaque année, 150 000 personnes succombent à un cancer et, malheureusement, elles ont peu de chance de décéder subitement ou tranquillement dans leur sommeil".

    (1) Président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).

    https://www.bakchich.info/france/2015/07/08/vincent-lambert-la-fin-d-un-combat-64106

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    Luc Desle


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