• @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU ES LA FLEUR QUE
    BUTINE LE PAPILLON)

    @@@

    "Quand j'aperçus ma femme, dans ma voiture,
    face à moi qui traversait calmement,
    et que je la vis accélérer, je compris
     qu'elle était très rancunière..."



    @@@

    "Cette fille qui cherchait à attirer mon attention,
    je ne la remarquai même pas.."


    "Poum-Poum-Pi-Dou..."

    Jayne Mansfield

    @@@

    "Ce °@%* de costumier?
    Il se cache là-haut, dans les collines...
    - Va pas pouvoir sauver ses fesses
    longtemps, l'infâme olibrius!"


    悪魔の軍団ショカーの最強怪人の1人, ジャガーマンと戦斗

    @@@

    "Bon... Boire une bonne tasse de café
    empoisonné et ça ira beaucoup mieux après"



    @@@
    Blanche Baptiste

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA FIN DU VOYAGE N'EST QU'UN 
    ÉTERNEL RECOMMENCEMENT)

    ***
    "Là... Lààà.... C'est un bon chien chien
    à son maimaitre, hein?
    - Wouf!"



    ***


    vernisdeconduire.com

    AdBlock, comment le chevalier blanc
    est devenu rançonneur

    Andréa Fradin | Journaliste
       (...) Ce 1er février, le Financial Times est venu confirmer la rumeur qui n’en était plus vraiment une : oui, de grandes firmes américaines paient pour ne pas voir leur publicité filtrée par Adblock (ou plus précisément, Adblock Plus).

       Les boss d’Eyeo, du nom de la boîte allemande qui édite Adblock, ne s’en cachent d’ailleurs plus depuis un moment. Fin 2013, Till Faida confiait même dans une tribune sur Rue89: «Nous facturons à quelques grandes entités, dont les publicités sont conformes à nos normes, le fait de les placer dans notre liste blanche – nous devons nous-mêmes générer des revenus pour maintenir un produit si sophistiqué. » (...)

      (...)  La nouveauté ici, c’est qu’on en sait un peu plus sur les détails de cette transaction. Concrètement, des acteurs comme Google, Amazon, Microsoft et d’autres mettent la main à la poche pour que leurs pubs ne soient pas stoppées par les filets d’Adblock, qui revendiquaient 200 millions de téléchargements en avril 2013.

       Le tout, et c’est là que ça devient intéressant, pour un montant assez alléchant. Le Financial Times écrit en effet : « Une entreprise du numérique, qui a demandé à ne pas être nommée, a affirmé qu’Eyeo avait demandé une rémunération équivalente à 30% des revenus publicitaires additionnels qu’elle réaliserait en étant débloquée. »

       Quand on sait que le marché de la publicité en ligne est estimée à 120 milliards de dollars, pour reprendre les chiffres avancés par le FT, on se dit que 30%, c’est pas mal du tout. Surtout pour une entreprise qui comptait 33 employés en décembre dernier.

       A la même date, Frédéric Filloux, toujours bien informé, avançait de son côté : « Selon certains sites allemands, Eyeo aurait arraché 30 millions de dollars aux gros acteurs de l’Internet. »

       Des millions de dollars dans la poche d’un service que le fondateur présentait en ces termes en 2013 : « En fin de compte, nous sommes engagés dans un combat pour sauver l’âme d’Internet face à une industrie qui génère des milliards de dollars. »

       Il y a comme un bug. Pas sûr que dans l’opération, l’image d’Adblock en sorte indemne.(...)

       Un peu à l’instar d’un Google, quoiqu’à une échelle moindre, Adblock et son éditeur Eyeo tentent aujourd’hui de jouer sur deux tableaux : se présenter d’un côté comme porte-étendards des internautes, voire carrément d’un Internet idéalisé, pour se rendre, de l’autre, indispensable sur un marché très lucratif.

       Encore une fois, il suffit de lire la tribune de l’un des fondateurs du service pour s’en convaincre : Adblock y est présenté comme quelque chose de pratique, presque d’intérêt public, qui redonne du pouvoir aux individus sur Internet en bannissant les vilaines publicités qui entravent la navigation.

       Qui peut s’opposer à ça ? Personne – publicitaires mis à part. Même les plus critiques avouent utiliser le service tant la réclame est devenue invasive en ligne. Vidéos qui se lancent toutes seules sans pouvoir être stoppées, fenêtres qui s’ouvrent de partout, habillages de site qui piquent les yeux... Comme le dit Frédéric Filloux, qui accuse pourtant le modèle économique d’Eyeo de flirter avec le « racket » : « J’utilise AdBlock Plus quotidiennement. Je n’en suis pas particulièrement fier, et ne le fais pas par militantisme anti-publicité, j’utilise le blocage de publicités pour des raisons pratiques et non idéologiques. »

       Parallèlement à sa fonction de paravent publicitaire, Eyeo a peaufiné son image de chevalier de la vie privée et de la transparence, en proposant en juin dernier une fonction empêchant Facebook et d’autre de piocher dans l’historique de navigation d’un internaute dans le but de peaufiner les pubs qui lui sont destinés.

       (...) Un peu plus tôt, c’est la fonctionnalité pratique mais très invasive qui permet de voir quand un interlocuteur lit un message sur Facebook qui était visé par le système Adblock. Une fois encore, irréprochable.

       Là où le vernis se craquelle, c’est quand on voit les clients qu’Eyeo accepte, contre monnaie sonnante et trébuchante, de sortir de son dispositif de blocage. L’exemple le plus frappant est celui de Taboola, cité, aux côtés des géants du Net habituels, dans l’article du Financial Times. Le nom ne vous dit peut-être rien mais vous avez probablement déjà croisé sans le savoir ce service.

       Comme le racontait Slate il y a quelques mois, Taboola est l’une des sociétés responsables des contenus bizarres, aux titres racoleurs, qui s’affichent parfois au bas des articles publiés sur les sites d’information. Ces contenus n’ont rien à voir avec la rédaction de ces sites. Il s’agit de publicités. Le problème c’est que l’affichage de ces publicités est souvent trompeur : elles s’intègrent parfaitement aux sites d’informations et les lecteurs les confondent souvent avec des articles de la rédaction. (...)

       (...) Sur les forums dédiés aux services, les utilisateurs d’Adblock n’ont d’ailleurs pas manqué de relever ce grand écart : « Taboola est par défaut sur la LISTE BLANCHE d’Adbock désormais ? C’est littéralement insensé. Je comprends mieux maintenant pourquoi j’arrête pas de revoir ces bêtises. Je vais désactiver toutes les publicités sur la liste blanche désormais et conseiller mes amis d’en faire de même. C’est une espèce de mauvaise blague d’Adblock. »

       « J’espère que vous êtes grassement payé pour ça, parce que ça va vous coûter énormément de crédibilité, et j’ai mis [la fonction] “Permettre certaines publicités non intrusives sur NON.”(...)

       (...) Finalement plus si déterminé à combattre la publicité, et à sauver l’âme d’Internet, Adblock et Eyeo risquent non seulement de perdre leur crédibilité auprès des internautes mais aussi de remonter encore davantage les éditeurs de presse contre eux.

       Engagés depuis des mois contre les bloqueurs de pub, certains sites, notamment d’informations, vivant presque exclusivement des revenus de la pub, vont voir d’un très mauvais œil la place d’intermédiaire rémunéré que s’est creusée Eyeo sur le marché de la publicité. Pour rappel, c’est ce qu’une partie d’entre eux a longtemps reproché à Google, avant d’obtenir, en France, l’instauration d’un fonds d’aide à l’innovation financé par le géant.

       En décembre, Les Echos annonçaient“Une plainte devrait être déposée dans les prochains jours par les éditeurs et annonceurs français contre ces logiciels qui permettent de cacher la publicité sur Internet, ou contre Adblock Plus, le leader du marché.”

       Si les sites allemands ont déjà franchi le pas, rien n’a été encore fait de ce côté-ci du Rhin. Contacté, le Geste, qui représente des éditeurs, nous confirme qu’aucune action judiciaire n’a été entamée.

       En revanche, l’institution réfléchit à des solutions : pas plus tard que le 16 janvier, elle passait en revue différentes formules permettant aux sites de contourner Adblock. Parmi les solutions : l’ubuesque blocage du bloqueur de pubs (à quand un bloqueur de bloqueur de bloqueur de pubs ?) ou la création d’un abonnement mensuel pour les lecteurs souhaitant se passer de pubs.


    ***
    Luc Desle

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA NON-ACTION A-T-ELLE
    UN RÉSULTAT?)

    °°°
    (On comparait souvent Madame D, Maîtresse des élégances,
    à son animal fétiche)



    °°°


    jeanneemard.wordpress.com

    « On a fait du PIB le seul critère de l’efficacité
    des politiques publiques »


    Amélie Mougey

       Interview - Une société prospère n'est pas forcément celle qui produit le plus. Ce crédo anime l'économiste Jean Gadrey, qui plaide pour de nouveaux indicateurs de richesse. La semaine dernière, les députés ont voté en ce sens. Le début d'un basculement ?

       D’un bout à l’autre de la planète, la richesse d’une nation se mesure en trois lettres : « PIB », pour « produit intérieur brut ». Cet indicateur prend en compte la production de biens et de services sur un an à l’échelle d’un pays. Après près d’un demi-siècle à régner en maître, cet outil interroge : une nation n’est-elle riche que de ce qu’elle produit ? A cette question, les députés français ont répondu non. Le 29 janvier dernier, ils étaient une quinzaine dans l’hémicycle à adopter à l’unanimité la proposition de loi « visant la prise en compte des nouveaux indicateurs de richesse dans la définition des politiques publiques ». Jean Gadrey, professeur d’économie honoraire et coauteur de l’ouvrage Les nouveaux indicateurs de richesse (La Découverte, 2004), compte sur l’ensemble des décideurs pour saisir la balle au bond.

       / Terra eco : Est-ce que ce texte marque une réelle avancée ?

       - Jean Gadrey : Sans aucun doute. C’est une très bonne nouvelle. Depuis que ce débat s’est ouvert, il y a une dizaine d’années, les décideurs ne cessent de faire un pas en arrière, un pas en avant. Si cette loi passe au Sénat, le progrès sera réel. Le gouvernement aura l’obligation de présenter chaque année devant le parlement un rapport sur l’évolution des nouveaux indicateurs de richesse. L’élaboration des politiques ne se focalisera plus sur leur impact économique, mais prendra en compte les inégalités, la qualité de vie et le développement durable. Lorsque, comme chaque année, la loi de finances sera discutée, les députés seront invités à regarder aussi l’impact de ces arbitrages sur l’environnement, leurs conséquences en matière de pauvreté, d’exclusion, de mal-logement. Avec la prise en compte de ces critères dans le débat politique, on voit se concrétiser ce pour quoi nous nous battons depuis quinze ans.

       / Justement, pourquoi se battre pour ces indicateurs ?

       - Parce qu’ils sont indispensables ! Poursuivre des politiques publiques avec pour seule référence la croissance et le PIB, c’est comme rester sur le Titanic munis d’une boussole qui pointe vers l’iceberg. On a besoin de changer de repères pour éviter la catastrophe. La trajectoire actuelle n’apporte plus rien aux gens en termes de bien-être, de réduction des inégalités… Or, la vocation des pouvoirs publics, c’est bien d’améliorer la vie de la population dans son ensemble. Deux préoccupations sont à l’origine de notre critique du PIB : le creusement des inégalités et la gravité de la crise écologique. Les deux sont liés : si l’on ne prend pas en compte l’état des inégalités sociales, la transition écologique n’aboutira pas. A l’inverse, la crise écologique risque, elle-même, de renforcer ces inégalités : si l’on souhaite que tout le monde accède à terme à une alimentation saine issue de l’agriculture bio, il faut que tout le monde en ait les moyens, de même pour le logement, la mobilité, etc. Tout est lié, et c’est pourquoi élaborer les politiques publiques avec un seul indicateur est forcément erroné.

       / Le PIB est-il, en soi, un mauvais indicateur ? 

       - Pas du tout. C’est un bon indicateur économique, l’un des plus pertinents pour évaluer le niveau de production d’un Etat. Le PIB dans son domaine de compétence, personne n’a envie de le jeter. Mais son utilisation exclusive pose problème. On en a fait le seul et unique critère de l’efficacité des politiques publiques. Or, une société qui fonctionne bien n’est pas uniquement celle qui produit le plus. Il nous faudrait évaluer les politiques en se basant sur trois piliers : social, environnemental et économique. En l’état actuel, ce troisième pilier est immense, tandis que les deux autres sont petits. Cela ne vient pas de nulle part. Longtemps, on a entretenu l’idée que la bonne santé économique d’un pays entraînait tout le reste. C’est un mythe. Les inégalités ont commencé à se creuser alors que la croissance était toujours au rendez-vous. Chaque jour, des exemples prouvent que les objectifs sociaux, économiques et environnementaux peuvent entrer en contradiction. La relance de certaines industries a beau être profitable sur le plan économique, elle peut être désastreuse sur le plan de l’environnement.

       / Cette loi est-elle à la hauteur de l’enjeu ?

       - Le texte est bon, mais le diable se cache dans les détails. Tout va se jouer au moment de la mise en œuvre. A quel point le gouvernement va-t-il se montrer déterminé à évaluer ses propres politiques, présentes et passées, à la lumière de ces nouveaux critères ? A quel point les parlementaires vont-ils demander des comptes au gouvernement ? Il faut que ces indicateurs soient utilisés comme guides et non comme simple affichage. Les décideurs doivent adopter un nouveau cadre de pensée. La démarche se heurtera très certainement à des partisans du statu quo. La plupart des gouvernants en poste aujourd’hui partagent la même croyance dans les vertus de la croissance. Leur cadre de réflexion s’est solidifié pendant des décennies. La crise a certes accéléré la transformation de leur mode de pensée, mais il faudra encore des années pour changer de paradigme.

       / Connaît-on déjà des indicateurs qui viendront compléter le PIB ?

       - Nous n’en sommes pas encore là. Les parlementaires n’ont pas voulu débattre de quels indicateurs l’emporteront. Mais les travaux sur lesquels ils pourront s’appuyer sont déjà bien avancés. Des indicateurs complémentaires existent depuis des décennies. On a l’IDH, l’indicateur de développement humain, mis en place par le PNUD (Programme des Nations unies pour le développement), ou encore l’indice de santé sociale, créé dans les années 1990. Le rapport Stiglitz, présenté en 2009, a également fait avancer la réflexion. Tout le défi aujourd’hui, c’est que l’élaboration et le choix de ces critères ne se fasse pas entre experts. La société civile doit être impliquée. Pour que ces critères parlent au plus grand nombre, il faudrait choisir des indicateurs synthétiques, comme la santé sociale ou l’empreinte écologique. Ceux-ci agrègent tout un faisceau de petits indicateurs et sont donc très lisibles. Il faudrait choisir à la fois ces indicateurs synthétiques et des tableaux de bord plus précis. Dans tous les cas, il faudrait veiller, par souci de clarté, à ce qu’on retienne un nombre d’indicateurs limité – entre 5 et 15 me paraît raisonnable – pour que le système ne devienne pas une usine à gaz.

       / Doit-on changer de boussole uniquement pour l’élaboration des politiques publiques ? Les entreprises ne devraient-elles pas adopter la même démarche ?

       - En un sens, l’émergence de la RSE, la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, s’inscrit déjà dans cette démarche. Les acteurs économiques adoptent des critères, des codes de conduite qui vont guider leur activité et ne sont pas purement économiques. Mais pour l’heure, cette initiative repose uniquement sur leur bonne volonté. On peut imaginer, à l’avenir, des indicateurs harmonisés qui pourraient leur servir de guides. Du côté des acteurs économiques, la réflexion en est à ses prémices, à l’étape à laquelle se trouvaient les pouvoirs publics il y a dix ou quinze ans. Mais tant qu’on observe des avancées, on reste confiants.


    °°°
    Benoît Barvin

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA MORT EST UNE
    MAUVAISE CONVIVE)

    ¤¤¤

    "Faites attention, Colonel!
    - Bah... Ça n'est pas plus difficile que
     de délacer le soutien-gorge d'une femme...
    - Ahahaha!"


    (La suite se perdit dans une terrible explosion)

    Russian sailors defuse a sea mine

    ¤¤¤

    "Donc, vous souffrez d'un choc traumatique parce que
    vous avez perdu votre doudou... Mmmhhh..."


    Tommy Lee Jones by Alex John Beck.

    ¤¤¤

    "Alors Dieu est là...
    - Là?
    - Oui.
    - Wouahhh..."


    likeafieldmouse: Tim Eitel - Monks (2010)

    ¤¤¤
    Blanche Baptiste

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE CROIS QUE CE QUE
    TU DOIS)

    +++

    "Par Horus, que l'Intelligence soit!"


    (Le médium croyait un peu trop à ses propres simagrées)


    +++



    « On peut réduire fortement
    la quantité de pesticides.
    J’ai réussi ! »

    EMILIE MASSEMIN (REPORTERRE)

       (...) Le réseau Déphy, un des piliers du plan Écophyto de 2008, rassemble plus de 1.900 exploitations agricoles volontaires pour réduire leur utilisation de produits phytosanitaires. Antoine Lambert, agriculteur dans l’Eure, raconte à Reporterre les satisfactions et les difficultés liées à cette démarche.

        Fours-en-Vexin (Eure), reportage

       De chaque côté de la route, les vastes parcelles, mi-vertes, mi-brunes, s’étendent à perte de vue sous le ciel gris et pluvieux de janvier. « A gauche, vous avez dix hectares de blé, plantés à la fin du mois d’octobre dernier, désigne Antoine Lambert. A gauche, il y a cinq hectares de colza, semés un peu plus tôt, les 20 et 25 août. » L’agriculteur, âgé de 45 ans, a rejoint son père en 1994 sur cette exploitation de 140 hectares, située sur la commune de Fours-en-Vexin dans l’Eure. Il y travaille seul depuis 2001, et continue à y cultiver du blé, de l’orge de printemps, du colza, des pois et des betteraves sucrières en grandes cultures, pour l’export. Le paysage n’a plus de secrets pour lui : « C’est le Vexin bossu ! Mes terres sont très hétérogènes, argileuses à certains endroits, traversées de sources sur les coteaux et assez sableuses ailleurs. »

       Dans ce contexte peu favorable, il semblait difficile de diminuer l’utilisation de produits phytosanitaires. Pourtant, Antoine Lambert est parvenu à la réduire de moitié en mettant en œuvre des principes de l’agriculture intégré,e comme la rotation des cultures et le mélange des variétés.

       Un petit tour au hangar où s’entassent 300 tonnes de grains de blé, et Antoine Lambert nous entraîne au chaud chez lui pour nous raconter son histoire. Très vite, il a compris que sur des terres aussi difficiles, une politique du « produire plus » n’est pas tenable. « Le seul moyen d’optimiser mes marges était de réduire mes coûts, en diminuant mon utilisation de produits phytosanitaires. Je me suis engagé dans cette démarche pour des raisons purement économiques ! Il faut dire qu’à l’époque, on ne voyait pas l’environnement comme aujourd’hui. » (...) 

       Le véritable déclic a lieu en 2005, quand l’agriculteur se retrouve confronté à des problèmes de résistances en tous genres. « Je n’arrivais plus à me débarrasser du vulpin, une mauvaise herbe qui envahissait mes parcelles de blé. Je dépensais jusqu’à 100 € de désherbant par hectare, sans arriver à en venir à bout, se souvient-il. Je ne pouvais plus continuer comme ça. » Il rejoint un groupe de travail sur les méthodes alternatives aux pesticides, animé par l’ingénieur agronome Bertrand Omon de la chambre d’agriculture de l’Eure. La vingtaine d’agriculteurs qui y participent échangent sur leurs difficultés, écoutent les conseils en agronomie de chercheurs et d’ingénieurs agronomes.

       Le groupe étudie des principes d’agronomie comme alternatives aux produits phytosanitaires. Ce qui a conduit par exemple Antoine Lambert a repousser la date de semis du blé pour limiter le désherbage. « Les graines de ’mauvaise herbe’, qu’on appelle une adventice, sont présentes dans la terre. Quand on travaille le sol, on les met en condition de germer, indique-t-il. Or, chaque plante a sa période optimale de levée ; pour le vulpin, c’est à la fin de l’été. L’idée, c’est donc de travailler le sol et de semer le blé le plus tard possible, à l’automne, pour être en décalage avec la période optimale de levée du vulpin. »Il observe que cela permet aussi de limiter le recours aux insecticides, puisque les attaques de pucerons sont plus fortes quand on sème dans la chaleur de l’été.

       Autre astuce, cultiver moins serré pour limiter les apports d’engrais azotés, ou choisir des variétés résistantes à tel ou tel problème comme la maladie ou la« verse » (quand la tige se couche). Au fur et à mesure de ses expériences, le groupe de travail va jusqu’à imaginer de véritables systèmes de culture basées sur la rotation des cultures sur plusieurs années : d’abord du blé, puis des pois... Avec pour objectif, de limiter au maximum la levée des mauvaises herbes tout en diminuant les doses de pesticides. (...)

       (...) Mais ces techniques n’ont rien de recettes miracles, prévient l’agriculteur. Quand on sème le blé trop tard, les jours sont plus courts, pluvieux. « On a moins de jours pour travailler, on prend le risque de semer dans de mauvaises conditions. Et que la plante pousse mal... » Idem pour le choix des variétés : certains blés résistent aux maladies mais sont sensibles à la verse, et inversement. « La meilleure solution est de mélanger les variétés, estime Antoine Lambert. Cela permet de compenser les défauts. Mais certains clients ne veulent acheter que des récoltes pures, d’une seule variété, pour faire leurs propres mélanges. » 

       Quant aux systèmes de cultures, leur efficacité est intimement liée à la nature du sol : ils ne sont pas transposables d’une exploitation à l’autre et sur sa seule exploitation, Antoine Lambert a dû adopter quatre systèmes de culture différents ! Il faut une solide connaissance de ses terres et le plus grand doigté à l’agriculteur pour actionner à bon escient les différents leviers dont il dispose, dès lors qu’il cherche à sortir du « tout chimique ».(...)

       (...) « Forts de cette expérience, nous avons décidé d’intégrer le réseau Déphy du plan Écophyto, en 2011 », se souvient l’agriculteur. Pour la première fois, les membres du groupe de travail s’engagent pour cinq ans et doivent se fixer des objectifs chiffrés, individuels et collectifs. Ils décident de diminuer de moitié les quantités de pesticides qu’ils appliquent. D’autres obligations leur incombent : communiquer sur leur démarche en organisant des réunions d’information et des portes ouverts, et transmettre leurs résultats technico-économiques. En contrepartie, Bertrand Ormon est embauché à mi-temps, comme animateur du réseau Déphy de l’Eure.

       Quatre ans après, Antoine Lambert est un peu sceptique. « Chez nous, ça a fonctionné parce que nous étions un groupe déjà constitué et habitué à travailler ensemble. Nous avons tous atteint nos objectifs, analyse-t-il. Mais quand nous avons visité d’autres exploitations membres du réseau Déphy, nous nous sommes rendus compte que certaines avaient des objectifs de réduction des phytosanitaires très limités. » Pour l’agriculteur, le plan Écophyto promeut « de bonnes idées », mais pèche dans sa mise en œuvre. « Déphy n’a pas eu suffisamment de moyens. Quant aux conseillers recrutés à mi-temps pour accompagner les agriculteurs du réseau, combien sont réellement compétents en matière d’agriculture intégrée ? Il faut aussi prendre en considération la résistance au changement et trouver des moyens de motiver les agriculteurs. »

       Pourtant, la réduction des pesticides est un enjeu de taille, estime Antoine Lambert, en particulier en matière de santé publique. « En discutant avec les autres, j’ai réalisé qu’on nous parlait davantage de protection de l’environnement que de notre santé, observe-t-il. Alors que des agriculteurs qui n’arrivent pas à l’âge de la retraite, ce n’est pas rare dans nos campagnes. » C’est pourquoi il adhère en 2011 à l’association nationale Phyto-victimes, dont il devient administrateur.

       Le chemin vers une réduction maximale des produits phytosanitaires est encore semé d’embûches. « Depuis deux ans, je suis en difficulté, avoue l’agriculteur. Une partie de ma ferme est envahie de coquelicots, qui résistent à tout. Et je suis confronté à de nouveaux problèmes de résistance au vulpin, quel que soit le système de culture que j’adopte. C’est une course sans fin ! » Mais il est plus déterminé que jamais à continuer à chercher une alternative au« tout chimique », sans pour autant se convertir au bio. « Dans notre idée, nous voulons développer une agriculture durable et accessible au plus grand nombre. »


    +++

    "Yep yep, yop, prout!"


    (Avec son tube, le pétomane se classa au top 50)


    +++
    Benoît Barvin

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  • $$$
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE PEUT-IL
    PORTER DES BASKETS?)

    $$$

    $$$



    CHARLIE HEBDO :
    ÊTRE AIMÉ PAR DES CONS, 
    C'EST DUR, ÊTRE HAÏ PAR DES AMIS, 
    C'EST PIRE

    Camille Emmanuelle.

       Depuis trois semaines, je dois me taire. Mariée à un dessinateur de Charlie Hebdo, Luz, je suis dans «l’oeil du cyclone». Journaliste, je suis habituée à «l’ouvrir», ou en tout cas à écrire sur le monde qui m’entoure. Mais j’écris principalement sur les sexualités, le cul, le porno, le féminisme, le genre. Pas sur le terrorisme. Et je ne veux pas être une «vampire», profitant de ma proximité, ces derniers temps, avec l’équipe survivante, pour «révéler des infos exclusives». Quelle horreur. 

       Enfin, mon rôle est ailleurs. Pas de faire des quiches et des cookies, je suis la pire cuisinière du monde. Mais de soutenir moralement l’homme que j’aime et qui va traverser une longue période de deuils, de parler des heures des amis disparus comme de l’avenir, intime et professionnel, de lui rouler des pelles, d’être forte, de lui parler des articles intelligents que j’ai lus, de rire et de pleurer, de lui offrir des livres érotiques, de rassurer nos proches, et d’essayer de vivre une vie à peu près normale, avec les trois flics qui le protègent 24h sur 24.

       Donc je dois me taire, même quand je vois des bêtises ou des contresens écrits dans les journaux et relayés sur les réseaux sociaux. Le site L’Internaute, hyper-premier degré, titre «Charb : Luz avoue avoir été son amant lors des obsèques» ? C’est drôle. Jusqu’à ce que des haters sur Twitter se lâchent et traitent de «grosses tapettes» les gens de Charlie. Dans le Plus du Nouvel Obs, une bloggeuse médias critique le fait que la dernière couv' représente le prophète avec une tête de bite ? Je suis tentée de lui conseiller de faire son métier de bloggeuse médias et de regarder les anciens Charlie Hebdo (Luz a toujours dessiné le prophète ainsi, sans jamais penser à une bite), mais aussi de lui proposer d’aller voir un psy («Docteur, dans cette tâche d’encre, je ne vois pas un papillon, mais une bite. C’est grave?»).

       Mais hier, une militante du STRASS (Syndicat du Travail Sexuel) que je lis et admire depuis des années, Morgane Merteuil, relaie sur son Facebook un article de Cécile Lhuillier, ancienne présidente d’Act Up-Paris et militante LGBT et féministe, paru sur le site de Têtu. Selon Cécile Lhuillier, Charlie Hebdo «est devenu un journal raciste, homophobe, transphobe, sexiste et tout particulièrement islamophobe». Il manque arachnophobe, non ? Sur le Facebook de Morgane, qui soutient cette tribune, il est posté en commentaires des dizaines de couvertures «prouvant» le racisme, le sexisme, la putophobie etc. de Charlie. Une douzaine de dessins, donc, sur les milliers publiés depuis plus de 20 ans.

       Etre aimés par des cons, c’est dur, mais être haïs par des «amis», ce n’est pas facile non plus. Je partage en grande partie les idées du STRASS et je tente, à mon petit niveau, de défendre les droits LGBT et féministes. Je me souviens qu’en décembre dernier, après un article que j’avais écrit sur le sujet pour les Inrocks, j’avais informé Luz de l’organisation d’une manif pour les droits des travailleurs(ses) sexuels(elles), organisée par le Strass et les Roses d’Acier, et il en avait fait un magnifique reportage, donnant la parole à ces travailleuses du sexe chinoises. Mais cela ne compte pas. On ne retient que les dessins jugés «putophobes» ou «transphobes». 

       C’est tellement plus facile, d’oublier qu’il y avait des débats houleux au sein de la rédaction sur la prostitution. C’est tellement plus facile, d’oublier que les dessinateurs de Charlie Hebdo se moquaient plus des hétéros beaufs que des gays ou des lesbiennes, qu’ils soutenaient le mariage pour tous et se moquaient violemment des manifs pour tous. C’est tellement plus cool, quand on est militant dans une organisation qui défend les «opprimés», d’être «contre» la masse, les médias, l’unité nationale. En oubliant que Charlie Hebdo conchie aussi le discours de masse et les symboles, et n’était pas, dernièrement, soutenu par grand'monde.

       Je dois me taire. Mais quand je vois certains militants, pro-putes ou LGBT ou féministes, des gens dont je partage les combats, communiquer sur leur «différence», en crachant sur des morts qui ne peuvent plus répondre, j’enlève le bâillon que je me suis mise moi-même sur la bouche. Quitte à mettre encore plus d’huile sur le feu, quitte à être récupérée ou à ne pas être comprise. M’en fous. Faut pas pousser mémé dans les orties.

       Je ne me tais plus.

       J’ai été élevée au sein d’une famille de gauche, et dans la bibliothèque parentale, il y avait le saint triptyque : «Reiser - Franquin - Manara». Ce n’est pas tout à fait «Jésus-Marie-Joseph», mais j’ai appris dès 6 ans ce que voulait dire «couilles», «peine de mort» et «clitoris». La base. En grandissant, je me suis un peu éloignée de la culture anarcho-coco-gaucho-manu-chao. Tout en admettant que j’avais heureusement reçu une culture internationale, antiraciste, antimilitariste, antilibérale, anticolonialiste, féministe et remplie de dessins de gens qui baisaient joyeusement, j’ai préféré acheter Les Inrocks plutôt que Charlie, et lire Anaïs Nin plutôt que Derrida. Petite bourgeoise que je suis.

       Mais, plusieurs années plus tard, je suis tombée amoureuse d’un «mec de Charlie». Je n’avais pas lu ce journal depuis le lycée quand je l’ai rencontré. Donc je l’ai ouvert, 15 ans après. J’ai ri en lisant la BD qu’il fait avec Sarah Constantin,Stouf le skin. J’ai découvert avec émotion les chroniques de Patrick Pelloux sur les urgences. J’ai dévoré les textes antilibéraux de Bernard Maris. J’ai détesté la dernière couv' de Charb sur la GPA, mais ri très fort à chacun de ses Maurice et Patapon et à ses «Fatwa». Je suis tombée amoureuse du dessin de Catherine Meurisse. J’ai été jalouse du talent de narratrice de Sigolène. J’ai râlé sur la façon dont Wolinski dessinait les femmes. J’ai lu les textes de Laurent Léger en me disant qu’il restait peu d’enquêteurs de cette envergure, en France. J’ai voulu rencontrer Zineb El Rhazoui pour lui poser des questions sur les putes mecs au Maroc. 

       Je me suis demandée comment Simon, le webmaster, gérait la haine quotidienne sur les réseaux sociaux. J’ai appris avec étonnement que la dessinatrice Coco était aussi jeune. J’ai adoré voir mon mec dessiner chaque semaine des bonhommes et des bonnes femmes, tandis que moi, dans la pièce d’à côté, j’écrivais sur les femmes et sur les hommes. On partait de temps en temps en reportage ensemble. Il m’a emmené en week-end à l'université d’été de la Manif pour Tous, pour démonter, ensuite, chacun dans notre journal, avec humour, leurs idéologies. Je l'ai emmené dans des soirées fetish berlinoises, il en fait un reportage pour Charlie, trash, sexy, et drôle. Rhaaaa l'amour.

       Quand en octobre, il a appellé Charb, son rédac' chef et ami, pour lui dire «hé, ça te dit un reportage sur un festival à Berlin? C’est un festival de films pornos féministes et queers», Charb lui a répondu «toi… tu pars en week-end avec ta femme, non? Ok vas-y, super, fais-nous une page». Car c’est ça aussi Charlie. Un putain de journal où tu peux faire une page entière de reportages sur le Porn Film Festival de Berlin. Moi, journaliste, féministe pro-sexe, pro-porno, pro-putes (cisgenre et blanche hein, désolée, nobody’s perfect) et payée moins de cinquante euros le feuillet, je suis jalouse de sa liberté. 

       Charlie Hebdo, c’est un journal non-pas symbole de la liberté d’expression, mais un journal dans lequel les journalistes et les dessinateurs sont libres. Ce n’est pas un journal de Lagardère. Il plaît, il est détesté, il est poétique, politique ou vulgaire. Ses couvs' ne font pas rire la Terre entière, et certains les ont utilisées pour justifier leur folie terroriste et meurtrière. Mais personne ne nous oblige à acheter ce journal ou à rire de chaque dessin. Traitez-les de tous les noms d’oiseaux. A base de «-phobe». Mais ce n’est pas la peur, le sujet de ce journal imparfait. C’est ce monde absurde, complexe, bordélique, et finalement risible.

       J’ai arrêté de me taire hier soir. Et j’ai essayé de me calmer, de ne pas trop m’énerver toute seule devant mon ordi. Puis ce matin, dans un article de LaDépêche.fr très problématique à différents points de vue, Nancy Huston, auteur féministe dont j’apprécie la plume romanesque, déclare qu’elle a «toujours détesté l'image des femmes et des homosexuels qui transparaissaient dans les dessins deCharlie Hebdo». C’est son droit. Liberté d’expression, nanani, nanana… Mais putain, ce sont des caricatures, bordel ! Je sais que c’est un argument «facile», mais c’est le seul qui ait du sens. Je ne me tais plus mais je ne trouve plus les mots.

      Heureusement, une amie Facebook, Abnousse, a une réponse qui résume ma pensée : «C’est tout à fait idiot ce qu'elle dit-là. En tant que femme, des caricatures qui rient de la femme comme objet sexuel volontaire, comme mère de famille rétrograde ou jeune fille décérébrée n'insultent pas ma dignité. En tant que femme, les caricatures sur les femmes aliénées volontairement me font rire. Comme toute formes de caricatures qui détournent les dogmes, les préjugés, les intolérances pour les ridiculiser et détruire par le rire leur pouvoir néfaste. En tant que femme, ce qui me choque, ce n'est pas le "problème de virilité" des dessinateurs de Charlie mais le problème de la discrimination des femmes. En tant que femme, j'aimerais être caricaturée comme un homme, parce que je suis pas en sucre et que j'ai de l'humour et de l'intelligence».

       Pour revenir au premier sujet de mon courroux, ou plutôt de ma tristesse - l’article de Cécile Lhuillier, relayé par Morgane du STRASS -, se positionner politiquement «anti-unité-nationale-je-suis-Charlie», c’est logique. En tant que militants de mouvements qui défendent le droit à la différence, cela leur redonne une légitimité de «hé, regardez, nous on n’est pas des moutons !». Mais c’est un aveuglement idéologique. Et la fable de La Fontaine Le Coq, le Mouton et le Dindon m’a appris très jeune qu’il fallait mieux parfois être un mouton qui «parle rarement, et n'en pense pas davantage» plutôt qu’un dindon avec de «sots discours et des airs fanfarons, des extases sur son plumage, des mots, des cris, un caquetage, à troubler tous les environs». Je vais de mon côté, avant de devenir une dinde, revenir dès à présent à ma position de mouton taiseux.

       Evidemment je continuerai, personnellement et professionnellement, à soutenir le STRASS et bien sûr les causes LGBT et féministes. Car je ne mets pas tout le monde dans le même sac (à vomi). Mais je continuerai aussi à lire Charlie Hebdo. 

       Je vous préviens : le premier qui me fait rire a gagné.


    $$$
    Luc Desle

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE TE FIE PAS
    AUX VAGUES DE TON ÂME)

    +++

    (Tatania était nulle en nœuds marins)


    Alexander Grahovsky

    +++

    (Les ours d'Alpha Centaury savaient
    comment s'emparer de la Terre et des Terriens)


    Nick Pedersen

    +++

    (Le panda Napo, sous ses dehors rigolos,
    est loin d'être nigaud)


    Budi Satria Kwan

    +++

    (Hélas, les oreilles du Lapin Blanc d'Alice
    ne rentraient pas dans son casque)


    Rubbishmonkey
    Through The Looking Glass

    +++

    Jacques Damboise

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