• %%%
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE TEMPS FUTUR NE VAUT PAS
    LE TEMPS PRÉSENT)

    %%%

    "Si tu as bien fait briller ta rivière de
    diamants? Oh que oui, Mon Amour!"



    %%%



    La chute du mur de Berlin : 
    la version d’Egon Krenz

    José FORT

       (...) Depuis samedi matin (8/11/2014), radios et télé accordent une large place à la chute du mur de Berlin. « Pour faire œuvre de pédagogie auprès des plus jeunes », précisent les médias. Ce matin, moi aussi, je vais faire « oeuvre de pédagogie ». A ma manière.

       Voici une interview de Egon Krenz réalisée à Berlin en septembre 2009 et publiée dans l’Humanité de novembre de la même année.  Le dernier président du Conseil d’Etat de la République démocratique allemande (RDA) évoquait la chute du mur, le rôle de Gorbatchev, ses relations avec Kohl, ses propres erreurs, le socialisme.

       Egon Krenz vit avec sa famille près de Rostock. Notre rendez-vous a eu lieu à Berlin dans un endroit discret. Il doit prendre des précautions, n’étant pas à l’abri d’une provocation. La presse de droite allemande le salit, l’insulte. Or, il n’a jamais commis le moindre crime et a tout fait pour que les événements de 1989 puissent se dérouler sans la moindre violence. Egon Krenz est un homme chaleureux, courageux, fidèle à ses engagements. L’autre jour à Berlin, il est descendu de sa voiture. En face, dans l’immeuble en construction, trois maçons l’ont reconnu. « Egon, droit toujours », lui ont-ils lancé. Ses yeux ont brillé un instant. Et nous avons parlé… 

       JF. Vous avez été emprisonné pendant plusieurs années. Comment allez-vous?

       EK. J’ai la chance d’avoir une famille intacte et des amis fidèles. Les vrais, ceux qui gardent la tête haute. J’ai l’espoir que mes petits enfants réussiront ce nous avons tenté de construire. En 1989, ce n’est pas l’idée socialiste qui a été enterrée mais plutôt un certain modèle de socialisme. Je suis optimiste. Je ne crois pas que le capitalisme soit le dernier mot de l’histoire. Vous n’avez pas devant vous un personnage écroulé dans un petit coin d’Allemagne mais un homme debout.

       JF. D’autres se sont écroulés ?

       EK. Oui, malheureusement. La dureté de notre défaite et le triomphe de l’anticommunisme ont eu des retombées redoutables. Certains se sont retirés. D’autres ont déserté.

        JF. Qui par exemple ?

       EK ……. (Il me regarde fixement. Son regard lumineux soudain s’assombrit. Il garde le silence)

       JF. Des membres du Bureau politique du parti socialiste unifié (SED), par exemple ?

       EK. Notamment. Pour revenir à votre première question, ces années de prison ont été surtout dures pour ma famille car les attaques visaient mon honneur personnel. Je savais qu’on ne m’offrirait pas des fleurs. Pour une raison simple : dès son élaboration, la loi fondamentale de la RFA stipulait que les territoires allemands situés hors RFA devaient être récupérés, tous ceux y exerçant une fonction responsable étant considérés comme des criminels, des malfaiteurs. Je savais cela depuis longtemps. J’étais prêt à subir la prison. Mais je refusais et refuse toujours les accusations qui ont été portées contre moi. L’histoire me libérera. Mon sort personnel importe peu. En revanche, le calvaire vécu par de nombreux citoyens de la RDA relève de l’inadmissible. 

       Je pense à tous ceux qui ont perdu leur travail alors qu’il n’y avait pas de chômage en RDA. Je pense aux intellectuels de la RDA décapités. Je pense à tous ceux qui ont été marginalisés. Un exemple parmi tant d’autres, celui de l’hôpital de la Charité à Berlin : la plupart des médecins, des spécialistes reconnus mondialement, ont été licenciés. La division de l’Allemagne n’était pas chose naturelle. Elle était contraire à notre histoire. Mais avez-vous remarqué que les dirigeants de la RFA ont tout mis en œuvre pour éviter la prison aux nazis. Moi, j’ai scrupuleusement respecté les lois de la RDA. Je n’ai commis aucun crime.

       JF. Comment avez-vous vécu les derniers jours de la RDA ?

       EK. Je ne suis pas de la génération de ceux qui venaient des camps de concentration, de la guerre, de la Résistance, de Moscou. Au bureau politique du SED, j’étais le plus jeune. Je suis un enfant de la RDA. Tous les autres avaient survécu au nazisme. J’ai exercé de nombreuses fonctions : de représentant des élèves dans mon collège jusqu’à la présidence du Conseil d’Etat. Avec la disparition de la RDA, c’est une bonne partie de ma vie que j’ai enterrée.

       JF. Aviez-vous passé des accords avec le chancelier Kohl ?

       EK. Nous avions décidé d’ouvrir plusieurs points de passage. La date avait été fixée par mon gouvernement au 10 novembre 1989. Or, la veille, un membre du bureau politique, Schabowski, a annoncé publiquement non pas l’ouverture de passages mais la « destruction du mur ». Nous nous étions mis d’accord avec Kohl pour l’ouverture en « douceur » des frontières. Il ne s’agissait pas à ce moment là de la fin de la RDA, de la fin du pacte de Varsovie et de Berlin comme territoire au statut particulier. Il s’agissait d’ouvrir les frontières.

       JF. Avez-vous pensé, un moment, faire utilisation de la force ?

       EK. Je peux jurer que nous n’avons jamais envisagé une telle décision. Je savais qu’un seul mort aurait eu des conséquences tragiques. L’utilisation de la force, et nous en avions les moyens, aurait conduit à la catastrophe. Nous avons refusé de tirer sur le peuple.

       JF. Dans un de vos ouvrages vous vous élevez contre la réécriture de l’histoire.

       EK. Tant de choses ont été écrites… Il faut en revenir à l’essentiel : sans Hitler, le nazisme, la Seconde guerre mondiale et la réforme monétaire de 1948, l’histoire de l’Allemagne aurait pu s’écrire autrement. Le malheur du peuple allemand, c’est le fascisme.

       JF. Pensez-vous à vos propres responsabilités ? (Il observe un instant de silence puis s’approche de la table. Visiblement, il est ému)

       EK. J’y pense constamment. Je pense au fossé entre la direction et la base, au déficit de confiance entre le parti et la population. Le manque de démocratie, de débat, la différence entre la réalité et la propagande. Les plus anciens refusaient le débat direct. Une terrible erreur. Il fallait combattre l’adversaire sur le plan des idées. Il fallait accepter la confrontation idéologique. Nous ne l’avons pas fait. Nous rencontrions de gros problèmes économiques et faisions comme si tout allait bien. Pour les citoyens de la RDA, les acquis sociaux étaient chose normale. Il fallait dire la vérité, montrer les difficultés, parler franchement. Nous n’avons pas su ou pas voulu ouvrir la société.

       JF. Vous n’évoquez pas l’environnement international, la guerre froide, le rôle de l’Union soviétique et de Gortbachev.

       EK. J’y viens. Je l’avoue, j’ai été naïf. J’avais une grande confiance en Gorbatchev, une grande confiance dans la perestroïka comme tentative de renouvellement du socialisme. J’ai rencontré Gorbatchev le 1er novembre 1989 à Moscou. Quatre heures d’entretien. Je lui ai dit : « Que comptez vous faire de votre enfant »? Il me regarde étonné et me répond : « Votre enfant ? Qu’entendez-vous par là » ? J’ai poursuivi : « Que comptez-vous faire de la RDA ? » Il m’a dit: « Egon, l’unification n’est pas à l’ordre du jour ». Et il a ajouté : « Tu dois te méfier de Kohl ». Au même moment, Gorbatchev envoyait plusieurs émissaires à Bonn. Gorbatchev a joué un double jeu. Il nous a poignardés dans le dos.

       JF. Egon Krenz, le Gorbatchev allemand, disait-on à l’époque.

       EK. En 1989, je l’aurais accepté comme un compliment car l’interprétant comme reconnaissant mon action visant à améliorer, à moderniser, à démocratiser le socialisme. Pas à l’abattre. Aujourd’hui, si certains me collaient cette étiquette j’aurais honte.

       JF. Vos relations avec Helmut Kohl ?

       EK. Le premier entretien date des obsèques de Konstantin Thernenko à Moscou. J’accompagnais Erich Honecker et Kohl avait demandé à nous rencontrer. Les Soviétiques étaient opposés à cette rencontre et me l’ont fait savoir avec insistance. Erich Honecker s’est aligné. Mais comme le rendez-vous était déjà pris à notre résidence, Erich m’a dit en consultant sa montre : « Dis à Kohl que nous ne pouvons pas à l’heure indiquée. Tu prétexteras un entretien avec Gorbatchev à la même heure. Or, Erich Honecker n’avait pas mis sa montre à l’heure de Moscou. Nous avons vu arriver Kohl. Il s’est installé et nous a dit : « Enfin, une rencontre en famille ». Nous avons longuement parlé puis nous avons rédigé un court texte mettant l’accent sur le respect des frontières. Mon dernier contact a eu lieu le 11 novembre 1989. Kohl m’a téléphoné, a évoqué l’ouverture pacifique des frontières et m’a remercié.

       JF. Vingt après la fin de la RDA, le socialisme selon vous est-il mort ?

       EK. L’idée socialiste, les valeurs socialistes vivent et vivront. Je reste persuadé que l’avenir sera le socialisme ou la barbarie. Le système ancien est définitivement mort. Je considère que j’ai failli. A d’autres de construire le socialisme moderne et démocratique. Un nouveau socialisme.


    %%%

    (L’entraide entre ces amateurs de vin
    était réelle)



    %%%
    Benoît Barvin

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA ROSE SANS ÉPINES
    N'EST PAS UNE ROSE)

    ¤¤¤

    "Yo, pas mal ton Tee-shirt, il est... heu...
    - Super?
    - Yeah, c'est le mot que je cherchais!"



    ¤¤¤

    (Comme il visiophonnait en pilotant, Max
    Denvers se précipita droit dans la
    gueule du loup des Etoiles
    sans y prendre garde)


    alex schomburg. science fiction plus


    ¤¤¤

    (Quand Gene croisait les bras, son amant du moment
    savait que ça allait barder méchamment...)


    gene tierney. 002


    ¤¤¤

    (Mon pote, le Martien, très curieusement,
    avait la cote auprès des femmes)


    "Oh Yeah, Baby..."
    basil wolverton. plop. 003


    ¤¤¤
    Blanche Baptiste

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA CHAIR DE TA CHAIR
    EST ÉGALEMENT CELLE
    DE L’HUMANITÉ)

    @@@

    "Comment ça va, ma Biche?
    - Oh, Edmond, on avait dit qu'on
    ne s’appellerait pas par nos prénoms!"


    (Après trente ans de vie commune,
    Monsieur et Madame Martin tentaient
    toujours de se surprendre)

    (c) Sempé

    @@@

    "Alors vous avez bien compris?
    On ne déquille que les impôts locaux
    de nos compatriotes, hein?"


    la-croix.com

    Les Britanniques propriétaires en France
    vont devoir mettre la main à la poche

    ADAM SAGE
    THE TIMES
       Les Britanniques possédant une résidence secondaire dans certaines villes de France verront leurs impôts locaux augmenter de plusieurs centaines d'euros par an. Le gouvernement français, qui a désespérément besoin d'argent, s'en prend aux "riches étrangers". Cette mesure, annoncée [le 4 novembre], concernera tout propriétaire d'une résidence secondaire dans quelque 28 grandes agglomérations et banlieues, parmi lesquelles Paris et Nice. Elle devrait rapporter 150 millions d'euros à ces communes.

       Les zones rurales sont exemptées de cette "taxe week-end", comme l'a présentée François Hollande. Même s'il dit vouloir en faire un moyen de résoudre la crise du logement en incitant les propriétaires à louer leurs résidences secondaires, il est fort probable qu'elle soit plutôt là pour renflouer les caisses de municipalités en difficulté en soutirant de l'argent à des personnes dont la plupart n'ont pas le droit de vote.(...)

       (...) Le gouvernement socialiste a récemment été contraint de réduire les aides de l'Etat aux communes pour satisfaire les exigences de Bruxelles en matière de déficit budgétaire. La Commission européenne menaçait de rejeter son budget parce qu'il ne réduisait pas le déficit significativement. Le chef de l'Etat a donc dû annoncer une réduction de 3,7 milliards d'euros supplémentaires sur les dépenses publiques de l'année prochaine.

       L'augmentation des impôts locaux provoque une violente polémique et tout indique que le gouvernement lui-même est divisé sur la question. D'après le projet rendu public par Michel Sapin, le ministre des Finances, les municipalités seront autorisées à augmenter de 20 % la taxe d'habitation pour les propriétaires d'une résidence secondaire dans 28 communes données.(...)

       Cela ajoutera 90 euros à la taxe d'habitation d'un appartement moyen à Paris – qui est parmi les plus faibles de France – mais 200 à 300 euros dans certaines banlieues de la capitale et dans d'autres villes. Tous les foyers paient au moins un type d'impôt local : la taxe d'habitation, que tout le monde paie, et la taxe foncière, qui ne touche que les propriétaires.

       A en croire la presse française, certaines destinations appréciées des Britanniques, comme Annecy ou Bordeaux, devraient être touchées par la taxe. La plupart des 200 000 Britanniques possédant une maison de vacances en France échapperont à cette augmentation car leur bien se trouve en zone rurale. Néanmoins, 10 000 d'entre eux possèdent une résidence secondaire sur la Côte d'Azur, dont certaines zones urbaines, par exemple Nice, seront concernées par la surtaxe. De plus, nombre de Britanniques ont investi dans l'immobilier à Lyon et Toulouse, par exemple.


    @@@

    (Pour des raisons de probable censure, je refusai
    que la fille aux tétons durcis les exhibe)


    Susan George


    @@@
    Luc Desle

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ARGENT DE L'AMOUR,
    CE SONT TES BAISERS)

    ¤¤¤

    "Hum... Tu me plais, toi..."



    ¤¤¤

    (Le boom des voitures volantes s'expliquait
    par le refus des usagers de ce pays de
    faire du covoiturage)



    Petite histoire du déclin
    du covoiturage américain

       (...) Blablacar n’a rien inventé. Dans les années 1970, un salarié américain sur cinq covoiturait pour aller travailler. Puis, alors que la pratique s’apprêtait à prendre son essor en Europe, elle a décliné outre-Atlantique. A tel point qu’aujourd’hui moins d’un salarié américain sur dix partage ses trajets. La cause de ce déclin ? « Starbucks, les berlines bon marché et les femmes au travail », titre de façon un rien polémique le magazine Vox.

       En clair, plus il y a de véhicules en circulation, moins on a tendance à les partager. Et quand rouler coûte moins cher, le nombre de véhicules en circulation explose. Dans les années 1990, la baisse du prix du pétrole et l’apparition de véhicules un peu plus bon marché et moins goulus en carburant ont incité les foyers à s’équiper. Quand les femmes sont parties travailler, les trajets et les revenus des ménages ont augmenté. La plupart ont alors opté pour une deuxième voiture. L’expansion du nombre de véhicules expliquerait pour près de 40% du déclin du covoiturage américain.

       Quid des 60% restants ? Les chercheurs l’attribuent à « l’effet Starbucks », entendez la tendance à s’arrêter en chemin pour faire une course, récupérer les enfants ou prendre un café. Ajoutez à ces nouveaux comportements un travail plus flexible et des horaires moins prévisibles et toutes les excuses sont réunies pour rouler seul… au milieu des bouchons.


    ¤¤¤

    "Que pensez-vous, Madame, du covoiturage?
    - Je le pratique déjà, Parker, puisque
    vous conduisez cette voiture..."


    "Les Thunderbirds". Parker et Lady Penelope. 


    Blablacar et Airbnb. 
    Elle économise plus de 500 € par an

    Amandine COGNARD

       (...) On est mercredi soir, Delphine Denecheau, 27 ans, infirmière en pédopsychiatrie à Paris, se dit qu'elle irait bien rendre visite à ses parents ce week-end, en Anjou. Elle attrape son ordinateur portable et, sans même un détour par le site de la SNCF, se connecte sur le site de covoiturage Blablacar.com. L'adresse est déjà dans ses favoris. Rien d'étonnant pour cette utilisatrice régulière. « J'effectue environ un aller-retour à Angers par mois en covoiturage », explique-t-elle.(...)

       (...) Si le trajet est plus long qu'en train, trois heures au lieu d'une heure et demie, la différence de prix a vite fait de la convaincre. « Depuis que je n'ai plus le droit aux réductions jeune de la SNCF, un aller-retour Paris-Angers me coûte en moyenne 90 €, et encore plus si je ne m'y prends pas suffisamment à l'avance. Sur Blablacar, je trouve des allers-retours à 40 €, même au dernier moment. »

       Elle a calculé : sur l'année, elle économise « plus de 500 € » grâce à ce système collaboratif. Une somme qu'elle peut consacrer à « ses loisirs, ses sorties... »

       Comme ce week-end à Barcelone entre copines, qu'elle a effectué il y a un mois. « On a réservé notre appartement sur Airbnb », décrit-elle. C'est la première fois qu'elle utilisait ce site, recommandé par des amis, et ne le regrette pas. « Il y avait des dizaines d'offres correspondant à notre recherche : un appartement pour dix personnes, en plein centre-ville. J'ai envoyé trois demandes à des propriétaires qui avaient de bons commentaires. Tous m'ont répondu en moins de 24 heures et j'ai pu valider la transaction. C'est tout simple. » (...)

       Pour 445 €, soit 45 € par personne pour deux nuits, le petit groupe a pu profiter d'un grand appartement confortable et tout équipé. « Sans Airbnb, on aurait opté pour un dortoir dans une auberge de jeunesse. Les hôtels étaient trop chers. » Maintenant, c'est certain, dès qu'elle partira en voyage, elle aura « le réflexe Airbnb ».

       Depuis près d'un an, elle a aussi le réflexe Uber. « Grâce à cette application. J'entre sur mon smartphone l'adresse où je me trouve dans Paris, celle où je veux me rendre, et je trouve la voiture avec chauffeur la plus proche. » Un service « très pratique » qu'elle utilise surtout la nuit, quand les métros sont fermés. « Ce n'est pas moins cher qu'un taxi, mais les voitures sont là plus vite et il n'y a pas besoin d'avoir de monnaie sur soi pour payer la course, on est directement prélevé en ligne », apprécie-t-elle.

       Si c'est d'abord le prix et la praticité de ces services collaboratifs qui l'ont séduite, Delphine apprécie aussi leur côté convivial. « En covoiturage, j'ai fait de très belles rencontres. Parfois des gens qui venaient du même village que moi. »

       Seul petit bémol : « Ces conducteurs peu scrupuleux qui entassent cinq personnes dans une petite voiture pour se faire un maximum d'argent. Mais ça reste très rare. »


    ¤¤¤
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (ES-TU PRÊT(E) A AIMER
    JUSQU’À EXTINCTION DE TES SENS?)

    ***

    (La révolte des masses n'était pas loin.
    Elles avaient commencé à s'entraîner...)

    Jaime King"Sin City" (Robert Rodríguez, 2005).
    (via lab-hiro)
    ***
    (Le mangeur de mur était ridicule)



    Bangalore, « Silicon City » indienne 
    et capitale du suicide

    Aujourd'hui l'Inde.com

       Bangalore est la ville symbolique d’une Inde émergente, avec ses centresd’appel et les délocalisations, et ses entreprises innovantes qui en font la « Silicon City » indienne, à l’image de la prospère Silicon Valley californienne. Une tendance qui en cache une autre, plus sombre, car la ville enregistre, depuis plusieurs années déjà, le plus grand nombre et le plus haut taux de suicide en Inde.

       D’une petite ville de garnison pendant la colonisation britannique, elle est devenue aujourd’hui la troisième ville du pays derrière New Delhi et Mumbai. « Mecque » de l’informatique, Bangalore et ses six millions d’habitants attirent de nombreux jeunes ingénieurs venus de toute l’Inde pour réussir.

       Mais selon les chiffres officiels du National crime records bureau, la capitale du Karnataka (sud) a enregistré 2 167 cas de suicide – six par jour – en 2009, devant Chennai (1 412 cas) et New Delhi (1 212 cas). Cette tendance n’est pas nouvelle. Bangalore figure en tête du classement des mégalopoles indiennes pour le nombre de suicides depuis dix ans. (...)

        (...) Alors que Mumbai et New Delhi, réputées plus violentes – en particulier cette dernière – attirent elles aussi de nombreux migrants vivant souvent de manière précaire, Bangalore est une destination à part, car ultracompétitive.

       Temple de l’informatique qui se développe et se modernise à vue d’œil, à l’image de son gigantesque aéroport flambant neuf, la Sillicon City est prisée par de nombreux jeunes cadres pour qui « l’échec n’est pas envisageable », explique le docteur Satish Chandra, de l’Institut national en santé mentale et des neurosciences (NIMHANS), basé à Bangalore.

       L’urbanisation rapide de cette ville, devenue le centre informatique du pays, et l’environnement ultracompétitif qui en résulte, seraient les principales raisons du taux élevé de suicides à Bangalore (38 pour 100 000 habitants, contre une moyenne nationale de 10,9 en 2009).

       Selon le NIMHANS, les ingénieurs informatiques entre 20 et 30 ans constituent une part importante des patients qui viennent se faire soigner pour des maladiesliées au stress.(...)

       (...) L’insécurité de l’emploi dans un environnement compétitif, les conditions de travail stressantes, le sentiment d’aliénation et de solitude que peut engendrer la vie dans une grande ville, mais aussi une évolution drastique du mode de vie, expliquent ce taux de suicide. Le docteur Kumar Jalali explique : « Les gens sont constamment en quête de solutions faciles à leurs problèmes, de raccourcis pour réussir. »

       De nombreux cas de suicides seraient également liés à des problèmes financiers auxquels sont confrontés les jeunes cadres de l’informatique. Un avocat de Bangalore expliquait déjà en 2008 au site d’information Rediff.com : « Les banques sont largement responsables d’avoir accordé des prêts trop facilement à de nombreux jeunes clients, qui décident de [mettre fin a leur vie] lorsqu’ils réalisent qu’ils ne peuvent pas rembourser. »

       Alarmés par cette tendance inquiétante, les habitants de Bangalore se mobilisent pour y remédier. Des cellules d’écoute ont été créées et plusieurs entreprises ont décidé de venir en aide à leurs employés en les encourageant à participer à des programmes de thérapie « antistress ». Des initiatives encore insuffisantes pour enrayer un taux de suicide qui a augmente de près de 40% en dix ans.


    ***
    "Bon, alors, vous descendez nous serrer la pince?
    - Miam...
    - Chut!"



    ***
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ORGUEIL SOURIT
    AVEC SES DENTS)

    %%%

    "Mais vous allez les fermer,
    ces Bon Dieu de fenêtres, oui?!!!"



    %%%



    Prisons israéliennes : 
    200 moyens de torture utilisés 
    contre les prisonniers palestiniens 
    (Middle East Monitor)

    Traduction : Info-Palestine.eu -
    Dominique Muselet

       (...) Les organisations de droits humains et les associations de défense des droits des prisonniers ont recensé plusieurs centaines de moyens de tortures utilisés contre les prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes pendant les interrogatoires.

       Les méthodes sont multiples : passages à tabac, placer les prisonniers sous l’eau froide puis l’eau chaude, les menotter ou immobiliser de longues périodes avec les bras attachés dans le dos, les attacher à une porte ou une fenêtre pour de longues périodes de temps, souvent des heures...

       Un rapport de l’ONU répertorie quelques 200 moyens de torture. L’organisation israélienne de défense des droits humains, B’Tselem, en recense quant à elle environ 105. Quelque soit leur nombre exact, tous ces rapports montrent l’importance des abus dont sont victimes les Palestiniens arrêtés.

       Selon Fouad Khuffash, le directeur du Centre Ahrar d’étude des prisonniers et des droits humains, la torture peut être divisée en deux catégories : physique et psychologique. Pour certains, la torture psychologique est moins préjudiciable que la torture physique, mais les cicatrices mentales laissées par les deux sortes de torture peuvent être à l’origine de traumatismes durables.

       Khuffash ajoute : "La torture dans les prisons israéliennes est systématique et commence avec l’arrestation du prisonnier, pas avec son interrogatoire. Elle est pratiquée selon des méthodes étudiées pour répondre au cas du détenu et à la nature de son dossier. Les officiers du renseignement se relayent, chacun jouant le rôle qui lui est assigné."

       Selon Fahd Abu Al-Hajj, le directeur du Centre Abu Jihad des Affaires des Prisonniers à l’Université de Jérusalem, 73 méthodes d’interrogatoire sont considérées comme "très populaires" dans les prisons israéliennes. Ces techniques témoignent de la barbarie et du manque de respect des principes de base des droits humains, a-t-il déclaré. Il a ajouté : "La preuve en est qu’un grand nombre de prisonniers meurent pendant les interrogatoires, le dernier d’entre eux étant Raed Al-Jabari."

       Al-Hajj pense que l’usage de la torture par les services secrets israéliens est systématique et qu’aucun prisonnier dans aucune prison n’y échappe. Selon lui, les prisonniers sont passés à tabac, douchés alternativement à l’eau brûlante et glacée, attachés pendant de longues heures, les mains menottées derrière le dos, à une fenêtre ou une porte ; on les fait aussi asseoir sur des chaises pour les battre avec des bâtons jusqu’à ce qu’ils perdent connaissance ; ces bastonnades visent les endroits sensibles du corps provoquant des blessures qui mettront des années à guérir quand elles engendrent pas des maladies chroniques.

       L’organisation israélienne des droits humains, B’Tselem, dit, dans son rapport, que 105 moyens de torture qui sont utilisés contre les détenus palestiniens, constituent de sévères violations des droits humains. Un comité des droits humains de l’ONU dit que la torture dans les prisons israéliennes "traverse la ligne rouge", et précise que les Israéliens ne reculent pas devant des méthodes aussi brutales que briser le dos des prisonniers, leur arracher les doigts et leur tordre les testicules.

       Les Renseignements israéliens basent la torture des détenus sur de soi-disant instructions secrètes approuvées en 1987, après le déclenchement de la première Intifada. Ces directives les autorisent à appliquer une pression physique et psychologique "modérée" sur les prisonniers. Cela a servi de couverture légale à la torture pratiquée par les agents des services secrets israéliens.

       Au cours des 10 dernières années, les méthodes d’interrogatoire ont évolué : de centrale, la torture physique est devenue l’auxiliaire de tortures psychologiques d’une violence telle qu’elles laissent des traces indélébiles.

       Mohammed Kilani, qui a subi de nombreux interrogatoires, dit que ce qu’il a vécu de pire c’est d’être resté plus de deux mois à l’isolement, attaché à une chaise. Il dit aussi qu’il n’y a pas de moyen de tortures pratiqué dans quelque prison que ce soit dans le monde qui n’ait été soit conçu, soit utilisé par les autorités israéliennes à moment donné.

       Selon les statistiques, environ 72 prisonniers sont morts sous la torture dans les prisons israéliennes depuis 1967, sur un total de plus de 200 prisonniers morts en prisonLe premier prisonnier mort sous la torture a été Yousef Al-Jabali le 4 janvier 1968 dans une prison de Naplouse. Beaucoup d’autres prisonniers sont morts depuis dans les mêmes circonstances, comme Qassem Abu Akar, Ibrahim Al-Rai, Abdul Samad Harizat, Attia Za’anin, Mustafa Akkawi et d’autres, jusqu’au dernier en date, Arafat Jaradat.


    %%%

    (Bien que très vieille, cette demi-mondaine
    était toujours tirée à quatre épingles)



    %%%
    Benoît Barvin

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    Pensées par nous-mêmes:

    (LE TEMPS 
    ÉCHARDE-T-IL TON CŒUR?)

    ***

    (Ces fenêtres voilées observaient les étranges
    créatures, également voilées, 
    qui déambulaient placidement)


    pentti sammallahti

    ***


    Crédit d’impôt compétitivité :
    le grand détournement

    Yves Housson

       (...) François Hollande l’avait claironné, en janvier dernier : « Le pacte de responsabilité, c’est un grand compromis social, sans doute le plus grand qu’il ait été proposé depuis des décennies à notre pays. » Au cœur de ce pacte, à côté de nouvelles baisses de cotisations sociales, le crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), décidé fin 2012. Un nouveau cadeau fiscal d’une ampleur sans précédent, destiné à abaisser le coût du travail, et qui devrait déboucher en contrepartie, promettait-on, sur des investissements et des créations d’emplois. À ce jour, pourtant, même les plus favorables au projet peinent à voir émerger les effets positifs annoncés. 

       En revanche, une chose est sûre : jamais, dans la longue histoire des exonérations diverses, d’impôts ou de cotisations sociales, accordées au patronat le gouvernement n’avait consenti, d’un coup, à une telle dépense, contrastant singulièrement avec l’austérité imposée tous azimuts. Le CICE, qui devrait coûter 6,5 milliards d’euros cette année, pèsera dix milliards dans le budget 2015 de l’État. La mesure devant par la suite monter encore en charge pour atteindre 20 milliards d’euros en rythme de croisière à partir de 2019. Pour quelle efficacité économique et 
sociale ? Au vu des premiers éléments de bilan, tirés de quelques exemples de branches ou d’entreprises, l’interrogation se fait de plus en plus inquiète.

       Et si le « plus grand compromis social » donnait lieu à l’un des plus grands gâchis d’argent public ? Pire : à un véritable détournement, au profit de la petite minorité des détenteurs du capital ?

    BANQUES : « UN PUR EFFET D’AUBAINE »

       Après s’être fait longtemps prier, le patronat des banques vient d’ouvrir des négociations sur la déclinaison du pacte de responsabilité dans cette branche. Dirigeant de la fédération CFDT, premier syndicat du secteur, Luc Mathieu convient qu’on puisse s’interroger sur la réalité d’un besoin de « restauration de la compétitivité des banques ». Un secteur dont le leader, la BNP, par exemple, « n’a eu aucun mal à débourser les 9 milliards de dollars de l’amende » que lui ont infligée les États-Unis dernièrement. Au moins, souligne Luc Mathieu, « on peut être plus exigeant vis-à-vis d’entreprises financières que d’entreprises industrielles ». D’où le vif mécontentement du syndicaliste devant les premières mesures proposées par l’organisation patronale, l’Association française des banques (AFB). 

       L’AFB dit vouloir recruter entre 40 000 et 42 000 personnes, tous types de contrats confondus (CDI, CDD et autres formules précaires) sur trois ans. Soit 1 300 embauches supplémentaires par an par rapport à 2013, ce qui représente une dépense annuelle d’environ 35 millions d’euros. À comparer avec le 1,3 milliard d’euros « minimum » que devrait rapporter aux banques le pacte de responsabilité, observe le syndicaliste CFDT, qui « exhorte les dirigeants à des engagements dignes des enjeux ». Même frustration chez Régis Dos Santos, leader du syndicat SNB-CGC, qui a réalisé une étude sur les projets d’utilisation du CICE annoncés par les banques. Des informations fournies, il ressort que « l’essentiel, pour ne pas dire la totalité des utilisations annoncées du CICE, correspond à des projets, actions et dépenses déjà largement engagées » et « malheureusement pas à un surcroît d’investissement ». « Un pur effet d’aubaine. Ils encaissent tous le CICE et il n’y a strictement aucune contrepartie », résume Régis Dos Santos.

    INDUSTRIES CHIMIQUES : L’EXEMPLE, SELON HOLLANDE

       « Effet d’aubaine », la formule revient chez des syndicalistes de la chimie. En juillet, deux syndicats, CFDT et CFTC, paraphaient le premier, et unique à ce jour, accord de branche sur le pacte de responsabilité, aussitôt salué comme un exemple par François Hollande. Au titre du pacte, les entreprises du secteur devraient toucher 300 millions d’euros en 2015. En contrepartie, l’Union patronale des industries chimiques (UIC) prétend vouloir recruter 47 000 personnes d’ici à 2017. Soit un peu plus de 15 000 par an. Soit… à peu près le rythme d’embauches dans le secteur ces dernières années, qui, au demeurant, ne compense pas les départs. La fédération CGT de la branche, qui avait demandé, sans succès, un engagement sur la création de 47 000 emplois net, dénonce « une supercherie ». « L’accord n’améliore rien et ne s’engage sur rien », insiste de son côté la fédération CGC.

    MÉTALLURGIE : 4 MILLIARDS POUR « SAUVER » 30 000 POSTES

       Dans la métallurgie, première branche en termes d’effectifs, où viennent de s’engager des négociations, l’organisation patronale, l’UIMM, ne montre pas plus d’allant. « Elle en reste à des intentions. Chaque fois qu’on demande un engagement concret, on n’a rien », constate, après quelques réunions paritaires, Philippe Martinez, secrétaire général de la fédération CGT, la plus influente dans la branche. D’après une étude réalisée par un cabinet d’experts, le BIPE, les entreprises du secteur bénéficieront de quelque 4 milliards allègements de charges sociales et fiscales grâce au pacte, ce qui, assure l’UIMM, « devrait (leur) permettre de continuer à recruter à un niveau élevé (plus de 100 000 recrutements par an d’ici à 2025) ». « Bluff ! De la com ! », réplique le syndicaliste. 

       Les prévisions patronales concernant l’évolution des effectifs le confirment : de 1,3 million en 2013, ils tomberaient à 1 040 000 d’ici à 2025. Avec le pacte, la chute serait légèrement limitée, à 1 070 000. Autrement dit, trente mille postes seraient donc préservés grâce à la manne des 4 milliards. « Ça fait cher l’emploi ! » Seul point, relativement, positif, l’UIMM se propose d’augmenter le nombre de contrats d’alternance, à 46 000 d’ici à 2020 (au lieu de 38 000 actuellement)… Sans, toutefois, aller jusqu’à s’engager sur un taux d’embauches en CDI à la fin du contrat, précise Philippe Martinez. « Nous demandons que chaque somme versée soit affectée à des investissements précis. »

    CHEZ AUCHAN, UN PACTE 
POUR FINANCER UN PSE ?

       Bien qu’il ne soit pas vraiment confronté à la concurrence internationale, le commerce est le deuxième plus gros bénéficiaire du CICE (avec 18,5 % de la créance totale, selon un rapport parlementaire, derrière l’industrie, qui en représente 19,9 %). Exemple : Auchan, propriété de la famille Mulliez, première fortune de France, qui a perçu 40 millions d’euros de CICE au titre de 2013 – 60 millions prévus au titre de 2014. Dans le même temps, le groupe a annoncé, début 2014, un plan social visant à supprimer 25 % de l’effectif cadres, soit 800 postes. Ainsi, s’insurge Guy Laplatine, délégué central CFDT, « c’est le contribuable qui va financer les gains de productivité. Alors qu’Auchan n’est pas en concurrence avec l’étranger ! Auchan explose même son chiffre d’affaires à l’international, où il ouvre deux nouveaux magasins par semaine ». 

       Auchan n’est pas un cas à part. Le cabinet d’expertise pour les comités d’entreprise Secafi a réalisé, pour la fédération CGT du commerce, une étude sur les six groupes de grandes surfaces à dominante alimentaire (Carrefour, Casino, Leclerc, Système U, Intermarché, Auchan). Elle révèle qu’ils ont perçu, au titre de 2013, 1,6 milliard d’euros d’aides publiques, dont 1,25 million d’exonérations de cotisations sur les bas salaires, et 355 millions de CICE. Or, ces mêmes géants de la distribution ont réalisé, entre 2011 et 2013, la bagatelle de 14 milliards de profits, dont ils ont redistribué près des deux tiers (9 milliards) à leurs actionnaires en dividendes…

    LES GÉANTS DU CAC 40 NE LAISSENT PAS LEUR PART

       Ils réalisent des profits à milliards, mais les groupes du CAC 40 ne crachent pas sur le CICE. Total, par exemple, numéro un de l’indice, champion aussi des bénéfices (8,4 milliards d’euros en 2013), a reçu 20 millions d’euros de crédit d’impôt compétitivité. « C’est le coût de la rénovation du hall de la tour Total à la Défense », observe Éric Sellini, délégué CGT… Le laboratoire pharmaceutique Sanofi émarge, lui, au CICE à hauteur de 11,2 millions d’euros pour 2013 (auxquels il faut ajouter 125 millions de crédits d’impôt recherche), année pendant laquelle il a engrangé 3,7 milliards de profits, dont 70 % sont allés dans la poche des actionnaires. 

       Le directeur général, Chris Viehbacher, pour sa part, étant rémunéré à 8,6 millions d’euros en 2014, chiffre en hausse de 15 % sur 2013. À part cela, non, comme dit Manuel Valls, « le pacte, ce n’est pas un moyen d’augmenter les dividendes ou les plus hautes rémunérations »… Et la tendance ne semble pas s’inverser : d’après une étude récente, au deuxième trimestre 2014, les grands groupes ont distribué rien de moins que 40,7 milliards de dividendes, montant en hausse de 30 % par rapport à l’exercice précédent.

    LA POSTE, CHAMPION DU CICE

       L’hypocrisie du discours gouvernemental éclate encore avec le cas de La Poste, première entreprise pour le montant du CICE reçu : 297 millions d’euros pour 2013. Ce qui a permis à l’entreprise publique d’améliorer sensiblement son résultat d’exploitation. Et, du coup, de verser davantage de dividendes à… l’État actionnaire (171 millions d’euros). Cela n’a pourtant pas empêché La Poste de saigner ses effectifs de 4 473 emplois l’an dernier. « Pour La Poste, commente Bernard Dupin, administrateur CGT, le CICE, c’est un CISE : crédit d’impôt suppression d’emplois. » Une illustration de plus – la liste pourrait être de beaucoup longue – de la nécessité de remettre à plat toute la politique dite d’aides aux entreprises.

       Voté fin 2012, entré en vigueur en janvier 2013, le CICE est calculé à partir de la masse des salaires de l’entreprise jusqu’à 2,5 Smic. Il représente une baisse du coût du travail de 4 % pour 2013 et de 6 % à partir de 2014. Il s’applique uniformément à toutes les entreprises payant l’impôt sur les sociétés, sans conditions. En 2014, il devrait représenter un coût budgétaire pour l’État de 6,5 milliards d’euros. En 2015, 10 milliards. Le dispositif devrait atteindre son rythme de croisière en 2019, il coûtera alors 20,1 milliards d’euros. Le CICE entre dans le pacte de responsabilité, qui se compose aussi de nouveaux allègements de cotisations sociales (en particulier une baisse de 1,8 point des cotisations patronales famille sur les salaires jusqu’à 3 fois et demie le Smic, applicable au 1er janvier 2016). 

       Au total, d’ici à 2017, le pacte s’élèvera à 41 milliards d’aides aux entreprises. Selon un rapport de l’Assemblée nationale, la répartition de la créance du CICE par branche fait apparaître au premier rang l’industrie (19,9 %), suivie du commerce (18,5 %), des services administratifs (11,9 %), des finances et assurances (7,8 %), de la construction (7,6 %). Le classement par taille indique que les grandes entreprises accaparent 35,2 % du CICE, devant les PME (31 %), ?les entreprises de taille intermédiaire (22,5 %).


    ***
    (Rare témoignage d'une goule venue de la mer)


    coming back

    ***
    Luc Desle

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE VIE N'EST-ELLE QUE
    LE CONTRAIRE DE LA MORT?)

    °°°
    (Pour me surveiller, mon épouse prit
    des cours d'invisibilité active)



    °°°


    Le rôle diplomatique secret de Google 
    dénoncé par Julian Assange

    Guillaume Champeau

       (...) "Personne ne veut reconnaître que Google a beaucoup grandi et en mal. Mais c’est le cas". En septembre dernier est paru chez OR Books le livreWhen Google Met Wikileaks, écrit par Julian Assange. Le magazine Newsweek en publie cette semaine de très longs extraits, dans lesquels le fondateur de Wikileaks décrit avec minutie le rôle de l’ombre joué par Google dans la politique internationale des Etats-Unis. Le passage est véritablement passionnant, et mérite d’être lu. Il est étayé par des documents, dont beaucoup avaient fuité sur Wikileaks, qui donnent corps à l’analyse.

       En résumé, Julian Assange estime qu’à travers l’action très politique de deux responsables de Google, son président Eric Schmidt et le beaucoup plus discret Jared Cohen, la firme de Mountain View est devenue une officine diplomatique au service des intérêts américains. Elle accomplirait une version modernisée du soutien qu’apportait la CIA aux dictateurs d’Amérique du Sud pendant la guerre froide. Il ne s’agit plus aujourd’hui de soutenir les régimes autoritaires contre les tentations communistes du peuple, mais de soutenir les rebelles contre les régimes autoritaires islamiques du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Déguisé sous des traits humanitaires, l’objectif fondamental reste toutefois le même : défendre le libéralisme économique et les intérêts stratégiques américains.

       Le libéralisme économique étant perçu comme une résultante des droits de l’Homme, il suffirait de défendre la liberté d’expression, de faciliter la communication entre les hommes et de mettre en valeur toutes formes de libertés individuelles pour que le libéralisme économique s’impose de lui-même. A cet égard, Internet est une aubaine. On sait que l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a ainsi financé un clone de Twitter à Cuba, ou tenté d’imposer des réseaux sociaux enAfghanistan, au Kenya ou au Pakistan. (...)

       (...) De son côté, Google a fondé Google Ideas, une structure méconnue dont l’agenda est exclusivement politique. Il s’agit de voir "comment la technologie peut permettre aux gens de faire face à des menaces en étant confrontés au conflit, à l’instabilité et la répression". L’organisation est dirigée par Jared Cohen, un ancien conseiller diplomatique de Condoleeza Rice et d’Hillary Clinton au ministère des affaires étrangères du gouvernement américain.

       Selon sa fiche Wikipedia, Jared Cohen est un jeune spécialiste (33 ans) de l’anti-terrorisme, de la "contre-radicalisation", du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud, des libertés sur Internet, et de "l’encouragement à l’opposition dans les pays répressifs". Il fut considéré l’an dernier par TIME comme l’une des 100 personnalités les plus influentes, tandis que le New Yorker lui avait consacré dès 2007 un portrait élogieux, qui rappelle qu’il s’était rendu en Iran pour aider l’opposition dès ses jeunes années d’étudiant.

       L’activité de Cohen au sein de Google Ideas lui a valu jusqu’aux inimités de Stratfor, l’officine privée très influente et proche du pouvoir dont les e-mails avaient fuité en 2011 sur Wikileaks, valant au pirate-informateur pas moins de 10 ans de prison. Ils voyaient l’activité diplomatique de Google comme une forme de concurrence.

       Dans un courriel interne cité par Julian Assange, daté du 27 février 2012, le responsable aux renseignements de Stratfor avait parlé en ces termes d’un projet confidentiel de Jared Cohen de se rendre dans les semaines suivantes à la frontière entre l’Iran et l’Azerbaïdjan :
    "Google a le soutien et la protection aérienne de la Maison Blanche et du Département d’Etat. En réalité, ils font des choses que la CIA ne peut pas faire. Mais je suis d’accord avec toi. Il va se faire kidnapper ou se faire tuer. C’est ce qui pourrait arriver de mieux pour exposer le rôle secret qu’a Google pour faire mousser les soulèvements, pour être franc. Le gouvernement US pourra prétendre qu’il ne savait rien, et c’est Google qui tiendra le sac de merde."

       Dans son livre, Julian Assange décrit par ailleurs toute une galaxie de fondations et associations qui sont directement ou indirectement liées à Google Ideas et à la diplomatie américaine, fondées ou rejointes par Jared Cohen. Parmi elles figurent Movements.org, créé par Cohen, qui a fusionné avec Advancing Human Rights. Or ce choix n’est pas neutre. AHR a été fondé par Robert Bernstein, qui a démissionné en 2010 de la prestigieuse association Human Rights Watch qu’il avait pourtant fondée. Il reprochait à HRW d’avoir été trop critique contre les violations des droits de l’homme par Israël. Par opposition, Advancing Human Rights ne s’intéresse donc qu’aux "sociétés fermées", fermant les yeux sur des régimes critiquables aux apparences plus démocratiques.(...)

       De là à dire que Google Ideas protège aussi les intérêts israéliens en aidant à déstabiliser les puissances arabes voisines, il n’y a qu’un pas que Julian Assange prend garde de ne pas franchir. Il met toutefois en garde contre le pouvoir d’influence politique de Google, qui joue aussi bien sur des faits de société que sur des enjeux beaucoup plus stratégiques.

       "Google est perçu comme une entreprise essentiellement philanthropique", écrit Assange. Mais, fait-il remarquer, si une entreprise militaire privée comme Academi (anciennement Blackwater) "avait un programme tel que Google Ideas, ça lui vaudrait un examen critique intense" auquel Google échappe, grâce à son image de bienfaiteur de l’Internet.

       "Les aspirations géopolitiques de Google sont fermement mêlées dans celles de l’agenda des affaires étrangères de la plus grande superpuissance mondiale. A mesure que le monopole de Google sur la recherche et les services Internet s’accroît (...), son influence sur les choix et les comportements sur la totalité des être humains se traduit en un véritable pouvoir d’influer sur le cours de l’histoire". (...)



    °°°
    (Le tueur anonyme était également régisseur à mi-temps de théâtre )



    °°°
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (BOIRE OU MÉDIRE,
    IL FAUT CHOISIR)

    PCC Jacques Damboise

    ***

    (Oreille de lapin,
    esprit badin)



    ***

    (Jolie galipette,
    aimable amourette)



    ***

    (Ombrelle à papillons,
    méchante accusation)




    ***
    (Pauvre femme qui boit
    contrevient à la Loi)


    Joseph Lorusso
    (Source: adamgeminis)


    ***
    (Blanche Baptiste avec le concours
    de son gentil doudou)

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'APPARENCE EST-ELLE
    L'ESSENCE DE L'ETRE?)

    ¤¤¤

    "Allez, mes amis, souquez ferme...
    La Terre de la France amie est à quelques
    encablures seulement..."


    Paul Mathias Padua 1903- 1981


    ¤¤¤

    "Vous êtes au courant de ce plug anal 
    qui a été détruit à Lutèce?
    - Pas un plug, un arbre de Noël.
    - Un arbre de Noël anal?"


    Jeunes riches vandales à Carthage (Pierre Joubert)


    Œuvre d’art vandalisée: 
    pour les Américains, Paris sent le moisi

       (...) Cela s’est passé dans la nuit de vendredi à samedi (18 octobre). Place Vendôme, à Paris: une œuvre d’art un rien provocante de l’artiste américain Paul McCarthy, fraîchement installée, a été promptement vandalisée. L’histoire a fait le tour des médias et des réseaux sociaux, déclenché la perplexité chez les uns, l’hilarité chez les autres, les ricanements polis chez les troisièmes. Bref, ce qui s’appelle un buzz d’enfer. (...)

       Est-il besoin de dire que les déboires de ce godemiché monumental ont rapidement fait le tour de la planète? Du New York Magazine, qui donne dans l’understatement vachard en constatant mélancolique que «Paris is now just slightly less magical», au quotidien hispanisant El Mundo, qui titre (tout un poème pour nous francophones…): «El consolador verde que divide Paris.» Grâce à quoi l’on apprend donc en passant qu’un godemiché, en espagnol, se dit un «consolateur».

       Buzzfeed, lui, n’en perd pas une pour faire dans le conseil pratique et l’éducation des foules ignares: son infographie animée consacrée à l’«infamous» sex toy vaut son pesant d’or.

       Quant au New York Observer, sous la plume de Nate Freeman, il pointe du doigt ce que, faute de mieux, l’on doit bien appeler un paradoxe français: «Why are Parisians so afraid of a Paul McCarthy Butt Plug Sculpture?» Oui, pourquoi la France est-elle si effrayée, elle qui eut une bonne longueur d’avance en explorant le monde de tous les possibles sexuels, à tout le moins, en littérature? Et de citer les œuvres du Marquis de Sade, de Pauline Réage et de Georges Bataille.

       Mais la pique la plus venimeuse vient du Wall Street Journal. Ruth Bender y relate, avec un air de ne pas y toucher, l’émoi que l’installation monumentale a suscité. Pour arriver à cette conclusion acide sur les prétentions de Paris à faire son retour sur la scène internationale de l’art contemporain: «The attack on Mr. McCarthy and his work comes just as Paris is about to welcome the crème de la crème of the contemporary-art scene for a series of events that are said to give the city back its appeal for edgy contemporary art after decades of enduring a gilded but fusty reputation». 

       «L’attaque sur Paul McCarthy et son œuvre vient juste au moment où Paris est sur le point d’accueillir la crème de la crème de la scène artistique contemporaine après des décennies où elle a joui d’une réputation certes dorée mais qui sentait le moisi.» Paris sentirait le moisi? Si c’est le Wall Street Journal qui le dit… (...)



    ¤¤¤

    "Comment ça je ressemble à une oeuvre
    d'art contemporaine? Et à un Paul McCarthy, en plus!!!
    GRRRR..."


    Michelangelo by Dave Rapoza


    ¤¤¤
    Benoît Barvin

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