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    Pensées pour nous-mêmes:

    (AIMES-TU LA ROSE POUR
    SON ODEUR OU SES ÉPINES?)

    000

    (Le vendeuse de rêves bleus n'avait pas la pêche)



    000



    ledevoir.com

    FRANCE
    Acheter un livre, un acte politique ?

    PAMELA DRUCKERMAN
    THE NEW YORK TIMES
       (...) Le Parlement français a adopté le 26 juin dernier une loi interdisant le cumul de la gratuité des frais de port avec un rabais de 5 % sur les livres. Depuis la loi Lang de 1981, un livre neuf vendu en France a un prix unique fixé par l'éditeur, qui doit être imprimé sur la couverture du livre. Le vendeur est autorisé à proposer une réduction allant jusqu'à 5 % du prix du livre. Amazon France a répliqué en proposant une livraison à 1 centime.

       Quand on est expatrié en France, le plus agaçant c'est que personne, ou presque, n'a la moindre idée de ce qui s'y passe vraiment. Les Américains ont tendance à penser que Paris est un musée socialiste où les Parisiens savent se contenter de minuscules carrés de chocolat et attacher leur foulard à la perfection.

       Alors qu'en fait les Français ont pas mal de choses plus intéressantes à nous apprendre. Cette idée m'est venue en me baladant dans mon quartier, dans le centre de Paris. Je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas moins de dix librairies (je vous jure que c'est vrai) dans un tout petit périmètre autour de mon appartement. D'accord, je vis dans un quartier particulièrement porté sur les livres. Mais quand même : en matière d'économie du livre, les Français seraient-ils plus doués que nous ? (...)

       (...) Si je m'amusais à compter les librairies, c'est que je venais d'apprendre qu'Amazon retardait ou annulait la livraison de certains de ses livres afin de faire plier Hachette. Cette information m'a fait réfléchir. Aux Etats-Unis, 41% des livres neufs sont vendus par Amazon, qui détient 65 % des parts de marché des ventes de livres neufs en ligne. Pour économiser quelques dollars et avoir le plaisir de faire son shopping au lit, nous avons donc bradé une précieuse ressource naturelle – la production littéraire de notre pays – à un milliardaire aux dents longues titulaire d'un diplôme d'ingénieur.

       La France au contraire vient de voter à l'unanimité une loi dite anti-Amazon, interdisant aux vendeurs en ligne de proposer la livraison gratuite sur les livres bénéficiant déjà d'une réduction [la TVA à 5 %]. Cette nouvelle décision s'inscrit dans un effort de préserver la "biblio-diversité" et d'aider les libraires indépendants à concurrencer la vente en ligne. Ici aucun libraire n'a le pouvoir de faire pression sur les éditeurs. Selon les estimations, Amazon s'arrogerait seulement 10 à 12 % des ventes de livres neufs en France et si le géant du net accapare 70 % du commerce de livres en ligne, seulement 18 % des livres sont vendus sur Internet en France. (...)

       (...) Le secret des Français, impensable aux Etats-Unis, s'appelle le prix unique du livre. Depuis 1981, la loi Lang – du nom de l'ancien ministre de la Culture – interdit au revendeur d'offrir plus de 5 % de réduction à ses clients sur le prix des livres neufs. Ce qui signifie qu'un livre coûte plus ou moins la même chose où que vous soyez en France, Internet compris. La loi Lang avait pour objectif d'assurer la diversité de l'offre éditoriale tout en préservant les librairies.

       Fixer le prix des livres peut paraître choquant pour un Américain mais, dans le reste du monde, c'est une pratique courante, et ce pour les mêmes raisons. En Allemagne, les magasins ne peuvent proposer aucune réduction sur la plupart des livres. Six des plus gros vendeurs de livres au monde, l'Allemagne, le Japon, l'Italie, l'Espagne et la Corée du Sud, garantissent le prix fixe du livre.

       Et le lien entre cette réglementation et la (relative) bonne santé des librairies indépendantes est indéniable. Au Royaume-Uni, où cette réglementation a été abandonnée dans les années 1990, il reste à peine 1 000 librairies indépendantes. Un tiers des librairies ont mis la clé sous la porte ces dix dernières années, à cause des réductions consenties par les supermarchés ou par Amazon, allant parfois jusqu'à plus de 50 %. "Il faut être maso pour acheter un best-seller dans une librairie au Royaume-Uni", grince Dougal Thomson, de l'Union internationale des éditeurs. (...)

       (...) Cette loi française sur les livres n'est pas seulement une question économique mais bien une vision du monde. Les Français considèrent les livres comme un bien culturel à part. Soixante-dix pour cent des Français disent avoir lu au moins un livre au cours de l'année précédente ; la moyenne étant de 15 livres lus par an et par Français. Les Français reconnaissent faire davantage confiance aux ouvrages imprimés qu'aux autres médias, comme la presse et la télévision. Quant au gouvernement français, il considère le livre comme "un produit de première nécessité" au même titre que l'électricité, le pain et l'eau.

        Les Français ne sont pas pour autant d'insupportables pédants ou des fétichistes du livre. Ils veulent valoriser une expérience que nous partageons aussi outre-Atlantique. "Quand votre ordinateur rend l'âme, vous le jetez à la poubelle. Or vous gardez le souvenir d'un livre vingt ans après l'avoir lu. Vous vous êtes laissé pénétrer par une histoire qui n'était pas la vôtre. Elle a forgé votre identité. Et c'est seulement plus tard que vous constatez combien ce livre vous a marqué. Certes on ne garde pas tous les livres, mais ce n'est pas un marché comme les autres. Le contenu de votre bibliothèque en dit d'ailleurs long sur votre personnalité", explique Vincent Montagne, président du Syndicat national de l'édition. (...)

       (...) La mienne de bibliothèque me rappelle surtout que je ne suis pas française. Et si j'adore flâner dans les librairies à l'éclairage intimiste de mon quartier, j'y achète surtout de la papeterie et des cadeaux de dernière minute pour les anniversaires des enfants. Les libraires en ligne sont une bénédiction pour nous autres exilés. Comme la plupart des gens qui s'agacent de l'hégémonie mondiale d'Amazon, je veux le beurre et l'argent du beurre : pouvoir acheter ce que je veux en ligne mais également avoir le plaisir de flâner dans une librairie.

       Et je ne veux pas qu'acheter un livre devienne un acte politique. Les Français aiment se faire livrer chez eux et ils sont de plus en plus nombreux à se mettre au livre numérique (qui représente seulement 3 % du marché du livre). En effet, malgré toutes leurs librairies surannées, les Français ont une attitude typiquement américaine : ils veulent avoir le choix (ce qu'ils appellent atteindre un équilibre). Et, contrairement à nous, peut-être vont-ils réussir.


    000

    (L'Homme est-il le prolongement
    naturel de l'Origine du Monde?)



    http://zeroing.tumblr.com/post/91841316633/perpective

    000


    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'EAU DE LA JOIE
    ÉTANCHE TOUTES LES SOIFS)

    ***

    (Jeune secrétaire riant à gorge déployée
    à propos d'une blague graveleuse commise
    par son nouvel employeur)


    Gary Winogrand

    (La jeune femme se suicidera quelques heures plus tard...)


    ***

    "A notre euro-scepticisme, my dear.
    - Tchin!"



    ROYAUME UNI :
    “Cameron avance vers la réforme de l’UE
    avec un remaniement-éclair”


       (...) Le Premier minsitre britannique David Cameron a profondément remanié son gouvernement le 15 juillet, après la démission la veille du ministre des Affaires étrangères, William Hague. Hague a été remplacé par le ministre de la Défense, Philip Hammond, “un ministre qui a déclaré qu’il voterait pour que le Royaume-Uni quitte l’UE faute de réformes”, écrit leFinancial Times, et dont la mission sera de “préparer une renégotiation de l’adhésion du Royaume-Uni à l’UE”. Cameron a également nommé Lord Jonathan Hill, le chef de file des Conservateurs à la chambre des Lords, comme prochain commissaire européen pour le Royaume-Uni.

       Selon le quotidien britannique, même si Cameron a donné à son gouvernement “un tournant eurosceptique”, ses collaborateurs insistent sur le fait que M. Hammond va aborder la renégociation sur l’UE avec un esprit positif et est déterminé à mener des réformes qui pousseront le pays à voter Oui lors du référendum prévu pour 2017.


    ***
    (La Femme à la tête coupée vous salue bien)


    (Source: dig-image)

    ***
    Luc Desle

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE BOIT-IL

    LE VIN DE LA SAGESSE?)

    PCC Jacques Damboise

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    RENE CAILLE 

       (de son véritable nom Émile Caillé ) né le 31 juillet 1921 à La Rochelle, est un dessinateur, illustrateur et humoriste français. Après des études d’horticulture dans le but de devenir architecte paysagiste, et durant lesquelles il s'initie aussi bien à la botanique qu'à la décoration, René Caillé pratique divers petits métiers, tels que balayeur, secrétaire particulier et fonctionnaire de la Sûreté. Puis il s’inscrit à l’École des Beaux-Arts de Toulouse. Après plusieurs années de vaches maigres, sa carrière professionnelle prend son essor à Paris en 1947. 

       Féru de plastique féminine, il en intègre régulièrement dans ses dessins et illustrations, et connaît enfin le succès en popularisant un certain type de «Parisienne» acide et caricaturale. Il est également l’auteur, entre 1949 et 1953, de huit couvertures pour la collection de science-fiction « Le Rayon fantastique », ainsi que diverses autres œuvres illustrant ce genre littéraire. C'est aussi à cette époque qu'il réalise l'affiche pour le 8e Salon de l'enfance (1954).

       Il poursuit une carrière de dessinateur humoristique dans les années 1950-1960. Il est alors l’un des seuls à utiliser la couleur. Il se spécialise dans l’illustration sensuelle, érotique ou simplement « gauloise », et produit entre autres des dessins de pin-ups « à la française », publiés dans de nombreuses revues légères, d’un humour souvent primaire (Le Rire, Fou-Rire, Franc-Rire, V (V Cocktail / V Magazine / V Sélection), Blagues, La Canebière Humour Magazine, Paris Gai Magazine, À Paris, etc.). Il illustre à l'occasion d'autres revues populaires et sentimentales telles que Nous Deux. 

       Il réalise par ailleurs d'innombrables cartes postales érotico-humoristiques, ainsi que la décoration de divers objets commerciaux, tels que des tasses, des bols, des vide-poche ou des cendriers par exemple. René Caillé est aussi l’auteur d’illustrations de plusieurs livres pour enfants. En cinquante ans de carrière, sa signature n'apparaît dans pas moins de 105 titres français différents. Ses dessins sont en outre publiés dans des revues du monde entier (Europe, Amériques, Japon).


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    Blanche Baptiste

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (Y A-T-IL UNE HIÉRARCHIE

    PARMI LES SAGES?)

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    (Question modernité, les robots de ce

    peuple extraterrestre dataient un peu)



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    "Non, Chéri! Tu n'es pas possédé par Satan

    mais par l'esprit du Ridicule!"


    2x09-The-Satan-Pit-doctor-who-17920504-1600-900


    L’identité simplifiée du mal


       (...) C’est Valéry Giscard d’Estaing qui disait, il n’y a d’universel que ce qui est assez bête pour l’être. Le citoyen universel, celui que l’on est entrain de bâtir - de construire plutôt, puisqu’il s’agit d’une machine consommatrice - est, de surcroit, une construction qui sacrifie volontairement son entendement au profit de deux éléments : consommer sans entraves d’une part, croire, d’autre part, à un projet politique simplissime qu’il soit idéologique, religieux, sociétal, où, à défaut de structurer ses requêtes, on se conforte du fait imaginaire que si on n’a rien, si on est pas entendu, si on perd ce que l’on possédait déjà, c’est la faute d’un autre, un autre symbolique, caricaturé, comme l’est, pour le Tea Party, le gouvernement fédéral américain, les croisés infidèles pour les passionnés du djihad ou l’Europe  pour  les militants du FN. 
       Cette fixation sur une identité simplifiée du mal ne vient pas toute seule. Elle est le produit de cette vacuité phénoménale que l’on appelle aujourd’hui la politique et de ses relais d’information. Elle ne concerne pas seulement les franges : majorités et oppositions systémiques se nourrissent exactement des mêmes simplismes. Elle a comme objectif de raccourcir au possible enjeux et réalité, en substituant les mécanismes complexes qui déterminent les objectifs des pouvoirs, quels qu’ils soient. Ces objectifs, multiples, ont pourtant un dénominateur commun : liquider (ou interdire) le peu qui reste de la conscience et de l’initiative citoyenne. Rendre impossible le statut de citoyen pensant, lui offrant en alternative de faux horizons. 
       Les gestionnaires du pouvoir d’aujourd’hui peuvent aisément être comparés à ceux, par exemple, de la nomenclature bureaucratique qui gérait l’Union Soviétique : une petite minorité possédant ses écoles, ses magasins, ses hôpitaux, ses datchas, et qui vivait en marge de la réalité qu’elle produisait pour ses administrés.
       Cette minorité contemporaine, agissant exclusivement pour ses  intérêts, considère l’ensemble du monde comme sa propriété  - ou son champ d’action -, les lois qu’elle produit ne concernent que les autres et visent, avant tout, à ce que son monde ne soit jamais contesté. Que l’on ne conteste surtout pas leur laisser faire, exigé jadis à Colbert par les marchands français, et qui prend aujourd’hui la forme de la dérégulation.  
       Cependant, le projet politique de cette minorité agissante n’est pas systématiquement occulté. Comme l’affirmait le milliardaire Romney, candidat républicain à la présidence américaine, il s’agit de remplacer la politique par le management, le citoyen par le consommateur, les Etats par une gouvernance globale, le droit parle business du plus fort bref, mettre à la tête de chaque nation un PDG ayant au préalable fait ses preuves d’homme d’affaires efficace. C’est ainsi qu’il faudrait analyser la paupérisation des notions fondamentales de ce qui fut le débat politique depuis l’Antiquité, et leur remplacement par des notions aussi vagues que clairement pourvues d’arrières pensées, comme celles de la bonne gouvernance, le bon chemin, la réforme structurelle ou celle du travail, etc.  
       Ce n’est pas un hasard non plus si cette simplification planifiée se réfère à des soi-disant fondamentaux comme les pères fondateurs, la bible, le coran, la révolution, la décolonisation, la guerre patriotique et/ou antinazie et autres certificats nostalgiques plumés de leur histoire,  de leurs enseignements voire même de leur place dans l’espace et dans le temps, et que l’on propose suspendus dans un pôle magnétique héroïque, transformant leur récit en fable pour enfants. 
       C’est aussi ainsi qu’il faut analyser ce que le commun de mortels nomme scandales et eux anomalies (ou dérives) de la compétition équitable ou de la saine gestion du politique. Cette perversion sémantique visant à cacher le fait que il n’y a pas de règles, que la compétition est inégale par définition, et que la politique n’est pas une gestion. Mais cela cache surtout autre chose, plus grave : le fait que les tenants du pouvoir sont réellement étonnés et offusqués d’être considérés comme les citoyens qu’ils administrent, et que donc - eux aussi - sont victimes d’une anomalie préhistorique, vestige d’un monde qui ne devrait plus exister. Le laisser-faire colbertiste laissait  la politique hors champ. Désormais, la dérégulation ne concerne pas uniquement l’économie mais la vie et les us et coutumes des néo - gouvernant.
       Cela dit, justement parce que ces derniers considèrent toutes ces affaires comme des anomalies d’un système politique et économique par ailleurs sans faille (comme l’est toute religion), il serait bon de souligner que ce système soit disant globalisé est essentiellement fait de failles,  de hiatus, que les gouvernants  utilisent cependant à leur propre profit, les renommant succes stories ou grands méchants loups, au choix.
       Une image symbolise cette bêtise structurelle, celle des citoyens israéliens se plaçant sur les collines pour jouir du spectacle de la destruction de Gaza.  Ils sont gais et souriants, oubliant, qu’entre temps, leur pays est devenu un des plus inégalitaires au monde, que leur travail est sous payé, que leurs pensions s’évaporent, que leur classe moyenne est sacrifiée au profit des milliardaires qui les gouvernent au nom de leur sécurité. 


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    (L'homme au masque de cuir amovible

    avait un chapeau ridicule)



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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (JUSQU’À TON DERNIER SOUFFLE
    TU PEUX NAÎTRE A L'AMOUR)

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    (Ouvriers heureux de travailler 
    pour la grande finance internationale)


    Emile Zola, Le grand magasin - Zoom.

    CAMBODGE
    "Ne protestez pas, consommez !"

    LUKE HUNT


       (...) Un centre commercial rutilant vient tout juste d'ouvrir à Phnom Penh. Et dans quelques semaines, le nom de Rolls Royce s'ajoutera à la liste des constructeurs automobiles de luxe qui possèdent une boutique dans la capitale cambodgienne. Bien sûr, il y a déjà des centaines de centres commerciaux et de vendeurs de voitures select en Asie du Sud-Est. Mais on ne peut pas blâmer le Cambodge d'arriver tardivement au grand banquet de la consommation. Le pays sort de décennies de guerres et de bouleversements politiques – qui n'ont pris fin qu'il y a une génération à peine. (...)


       (...) Cela dit, lors de l'inauguration du centre commercial AEON [géant japonais de la grande distribution], le Premier ministre Hun Sen n'a pas pu résister à la tentation de se livrer à son habituelle diatribe, devant un auditoire de jeunes Cambodgiens bardés de sacs contenant leurs emplettes : le lieu serait fermé si la paix et l'ordre public n'étaient pas respectés.

       "S'il vous plaît, jeunes gens, travaillez dur pour le succès du centre commercial. Si l'AEON ne fait pas de profits, ses patrons n'augmenteront pas vos salaires", a menacé le Premier ministre. Avant d'ajouter : "Cela ne sert à rien de protester et de détruire le centre commercial. [...] N'allez pas protester, vos protestations feraient fermer l'AEON."

       Le ministre des Affaires étrangères japonais, Fumio Kishida, était présent aux côtés de Hun Sen lors de l'inauguration. Le Premier ministre a fermement pris la défense du groupe AEON, qui a investi 205 millions de dollars [150 millions d'euros] dans le projet. "Y aura-t-il des gens pour faire leur shopping à l'AEON si le pays est déchiré par la guerre ou si les rues de la capitale sont livrées à l'anarchie ? Non, personne. La paix et la réconciliation nationale, ainsi que la stabilité politique sont les conditions sine qua non au développement du pays", a-t-il scandé. (...)

       (...) Hun Sen, qui n'a plus guère la cote, est un habitué de tels propos menaçants. Il a même tendance à les multiplier depuis que, à la suite des élections de 2013, son Parti du peuple cambodgien (PPC) ne possède plus qu'une petite majorité de sièges au Parlement [68, contre 55 à l'opposition]. Le clou de son discours : "Ne jouez pas à ce jeu-là. Si M. Kishida rentre chez lui, il n'en mourra pas. Mais nos 2 500 salariés, eux, sont voués à la mort s'ils perdent leur travail."

       Penser que les clients aisés vont ranger leur portefeuille pour aller manifester dans la rue, c'est ne pas comprendre les jeunes Khmers et les raisons pour lesquelles ils ont voté en masse pour l'opposition représentée par le Parti du sauvetage national du Cambodge (PSNC). L'idée selon laquelle la guerre serait plausible et menacerait de fermeture les boutiques à la mode est complètement tirée par les cheveux. Tout aussi folle celle, partagée par l'immense majorité des Khmers, selon laquelle certaines personnes paieraient plus de 295 000 euros pour une Rolls Royce Phantom. (...)

       (...) On reproche à Hun Sen et à sa coterie de riches hommes d'affaires de se désintéresser des attentes de la jeunesse cambodgienne, qui a peu – voire pas – de souvenirs de la guerre. Les temps sont révolus où, pour remporter des élections, on faisait des tournées dans les campagnes pour distribuer des sacs de riz et des packs de cigarettes. Les moins de 30 ans représentent 78 % de la population, et ils veulent des iPhones, des motos, des formations et des emplois. Si le PNSC a gagné en popularité l'année dernière, c'est grâce aux mouvements de protestation en réaction aux élections frauduleuses. (...) 

       (...) En tout cas, ce n'est probablement pas en agitant la menace d'une guerre que le PPC remportera l'adhésion des jeunes Cambodgiens, adhésion dont il a désespérément besoin s'il veut gagner le scrutin de 2018. Les centres commerciaux ne ferment pas pendant les coups d'Etat en Thaïlande, pendant les manifestations en Indonésie, pendant les attentats à la bombe aux Philippines, pendant les vagues de répression contre les dissidents au Vietnam. Si Hun Sen veut vraiment améliorer sa popularité, il devrait un peu moins user de la menace. Et davantage penser à redistribuer les richesses de la nation.


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    "Où est mon bol pour le petit-déjeuner?
    Celui qui l'a pris, je vais lui tanner les fesses!"


    Aguirre la Colère de Dieu
    Klaus Kinski

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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (AIME AUSSI LE SAGE
    QUAND IL NE L'EST PAS)

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    Histoire d' un Amour - French Latino



    Histoire d'un amour

    Mon histoire c'est l'histoire d'un amour
    Ma complainte c'est la plainte de deux cœurs
    Un roman comme tant d'autres
    Qui pourrait être le vôtre
    Gens d'ici ou bien d'ailleurs

    C'est la flamme qui enflamme sans brûler
    C'est le rêve que l'on rêve sans dormir
    Comme un arbre qui se dresse
    Plein de force et de tendresse
    Vers le jour qui va venir

    {Refrain:}
    C'est l'histoire d'un amour, éternel et banal
    Qui apporte chaque jour tout le bien tout le mal
    Avec l'heure où l'on s'enlace, celle où l'on se dit adieu
    Avec les soirées d'angoisse et les matins merveilleux

    Mon histoire c'est l'histoire qu'on connaît
    Ceux qui s'aiment jouent la même, je le sais
    Et tragique ou bien profonde
    C'est la seule chanson du monde
    Qui ne finira jamais.

    C'est l'histoire d'un amour
    Qui apporte chaque jour tout le bien tout le mal
    Avec l'heure où l'on s'enlace, celle où l'on se dit adieu
    Avec des soirées d'angoisse et les matins merveilleux

    Mon histoire c'est l'histoire qu'on connaît
    Ceux qui s'aiment jouent la même, je le sais
    Mais naïve ou bien profonde
    C'est la seule chanson du monde
    Qui ne finira jamais
    C'est l'histoire d'un amour

    $$$

    Chico et les Gypsies - Hommage Gloria Lasso - 

    Histoire d'un Amour - Live dans les années bonheur



    Historia De Un Amor:

    Ya no estas mas a mi lado, corazón
    En el alma sólo tengo soledad
    Y si ya no puedo verte
    porque Dios me hizo quererte
    para hacerme sufrir más

    Siempre fuiste la razón de mi existir
    Adorarte para mí fue religion
    Y en tus besos yo encontraba
    El calor que me brindaban
    El amor y la pasión

    Es la historia de un amor
    Como no hay otro igual
    Que me hizo comprender
    Todo el bien, todo el mal
    Que le dió luz a mi vida
    Apagándola después
    Ay, qué vida tan oscura
    Sin tu amor no viviré

    Siempre fuiste la razón de mi existir
    Adorarte para mi fue religión
    Y en tus besos yo encontraba
    El calor que me brindaban
    El amor y la pasión

    Es la historia de un amor
    Como no hay otro igual
    Que me hizo comprender
    Todo el bien, todo el mal
    Que le dió luz a mi vida
    Apagándola después
    Ay, qué vida tan oscura
    Sin tu amor no viviré

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    Historia De Un Amor Laura Fygi


    $$$

    historia de un amor Flamenco


    $$$
    Nadine Estrella

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE SE CONTENTE-T-IL
    DE LA SAGESSE?)

    ***

    (La femme que son mari punissait en la suspendant

    dans les airs finit par porter plainte)



    ***

    (Fermeture définitive d'une centrale,

    quelque part, dans le Monde)




    Non, fermer Fessenheim 
    ne fera pas 2 000 chômeurs de plus



       (...) Construite au-dessus d’une faille sismique, Fessenheim (Haut-Rhin) cristallise les craintes des anti-nucléaires. Le hic, c’est que, directement ou indirectement, elle génère aussi 2 000 emplois. Au total, sa présence influe sur les revenus de 5 000 Alsaciens. Ces chiffres, déjà avancés par le cabinet Syndex (étude en pdf) missionné par les syndicats du site en 2012, viennent d’être confirmés par l’Insee, Institut national de la statistique et des études économiques

       Dans une étude (en pdf) publiée mardi 1er juillet, les statisticiens dénombrent 850 personnes directement employées par EDF, 510 emplois indirects liés à l’activité des sous-traitants et 550 emplois induits par la présence de tout ce petit monde sur le territoire. Les syndicats y voient autant d’« emplois perdus » en cas d’arrêt de l’activité. Si la promesse présidentielle de stopper la production en 2016 est tenue, le délégué CGT de la centrale Laurent Raynaud prédit aussi un « appauvrissement de la région ». Au niveau local comme national, ces corrélations méritent d’être nuancées. 

       Le démantèlement ? 15 000 emplois... « Ce qu’on a mesuré, ce sont les emplois qui dépendent de Fessenheim aujourd’hui, à un instant T, précise Jean-Pierre Courson, responsable des études et de la diffusion à l’Insee Alsace. Le nombre de personnes qui se retrouveront au chômage si le site ferme, ça l’Insee ne peut pas le prévoir. »

       « Pour arrêter une centrale nucléaire il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton », rappelle Marc Jedliczka, porte-parole de l’association Négawatt, partisane d’une sortie du nucléaire à l’horizon 2033. « Le site n’est pas déserté lorsque la production s’arrête », précise-t-il. Ainsi, pour le réacteur Bugey 1 dont la cessation d’activité a été décidée en 1996, les opérations de mise à l’arrêt n’ont pris fin qu’en 2005. A Fessenheim, l’argument ne rassure pas la CGT. « L’expérience de Bugey 1 et celle de Superphénix nous montrent que douze mois après l’arrêt des réacteurs, seuls 10% des effectifs sont encore sur place », s’inquiète Laurent Raynaud. Sauf qu’aucun de ces réacteurs n’a encore été démantelé. 

       « Pour l’heure, il est très difficile de quantifier l’emploi généré par ces opérations car il n’existe aucun précédent, note Jean-Pierre Courson. Ce qui est sûr, c’est qu’elles s’inscriront dans le temps long. » Dans son scénario de transition énergétique, l’association Négawatt estime qu’à l’horizon 2030, le démantèlement aura créé 15 000 emplois. Un gisement conséquent mais insuffisant pour remplacer les 125 000 emplois directs qui, selon une étude du cabinet PwC commandée par Areva, dépendent de la filière électro-nucléaire. (...)

       (...) « Ce qui va amortir l’impact ce n’est pas tant le démantèlement que les départs à la retraite », tempère Philippe Quirion, économiste, auteur d’une étude (en pdf) consacrée à l’effet net sur l’emploi de la transition énergétique . A Fessenheim, un quart des salariés directement employés par EDF a plus de 50 ans. Sur l’ensemble du parc nucléaire français, près de la moitié du personnel approche de la retraite. Philippe Quirion voit dans cette pyramide des âges « une opportunité » de transition en douceur. 

       « La plupart des salariés ont commencé leur carrière dans les années 1970, quand les centrales démarraient. Si on arrête les réacteurs aujourd’hui, les hommes et les centrales partiront à la retraite en même temps. » A l’inverse, la prolongation de leur durée de vie est synonyme d’ embauche et de formation. Autant de nouveaux salariés qui, selon Philippe Quirion, « se retrouveront sur le carreau à la moitié de leur vie professionnelle ». L’argument ne convainc pas Laurent Raynaud. Le syndicaliste voit dans ces départs « un potentiel d’embauche » dont le bassin d’emploi aurait tort de se passer.

       « Sur le plan industriel, la région est déjà assez sinistrée, ce serait irresponsable de supprimer une source d’emploi », estime le syndicaliste. Son diagnostic est confirmé par l’Insee. « Aucun moteur d’emploi ne se dégage pour remplacer la centrale », indique son rapport. Mais Jean-Pierre Courson nuance : 

       « La centrale est implantée dans un territoire résidentiel, les habitants travaillent pour la plupart dans les villes voisines, l’inscription de la centrale est diffuse. » De fait, seule la commune de Fessenheim vit de la centrale pour plus d’un tiers (35%) de sa population (2 300 habitants). Sur le bassin d’emploi, entre 2% et 12,5% de la population (dans quatorze autres communes) ont une activité liée à la centrale. « Nous ne sommes pas dans le cas de figure d’une mine ou d’une usine dont la fermeture met toute une région au chômage », relativise le statisticien. A titre de comparaison, dans la même zone géographique, 42 000 emplois sont liés directement ou indirectement à l’activité de PSA Peugeot-Citroën, soit 122 00 ménages. (...) 

       (...) Diffuse, l’empreinte de la centrale l’est aussi chez les sous-traitants. Sur les 400 entreprises concernées, seules 16 y consacrent plus de 10% de leurs effectifs. « Parmi ces sous-traitants, il y a aussi les nomades du nucléaire, qui vont de centrales en centrales pour des opérations de maintenance en zone contaminée, note Marc Jedliczka. Pour eux, deux réacteurs en moins sur 58 ne va pas chambouler la gestion des effectifs. »

       « Il faut arrêter de se raconter des histoires, proteste Laurent Raynaud, sur le site. On peut tourner le problème dans tous les sens, moins d’activité c’est forcément moins d’emplois. » Cette causalité, Marc Jedliczka ne la nie pas. « Evidemment des postes vont disparaître. C’est le principe même d’une transition. Par exemple, aujourd’hui le métier de cocher n’existe plus, et alors ? ». Pour lui, ces pertes de postes ne sont pas regrettables tant que la transition énergétique crée de nouveaux emplois. Une étude de l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, indique qu’en 2010, 106 000 équivalents temps pleins ont été créés dans les énergies renouvelables. Sans compter l’efficacité énergétique qui en 2010 a entraîné la création de 126 000 équivalents temps plein, soit autant d’emplois directs que dans toute la filière électro-nucléaire !« L’intensité en emploi est beaucoup plus importante dans le bâtiment que dans la production d’électricité », note Philippe Quirion. Ainsi, un million d’euro investi dans l’efficacité énergétique crée 16 emplois, contre 6 pour la production d’électricité.

       « L’énergie que ne produira plus la centrale de Fessenheim, il va bien falloir l’économiser ou la produire autrement, résume Marc Jedlizcka pour qui ces nouvelles activités vont générer de l’emploi. » Reste que ce tournant est peu anticipé. La communauté de communes Essor du Rhin, dans laquelle est située la centrale alsacienne, n’a relevé « aucun projet de transition énergétique assez abouti pour mériter qu’on en fasse état ». EDF, interrogé sur le devenir des salariés de Fessenheim, reconnaît qu’aucun plan de reconversion n’est pour l’instant envisagé. « En l’absence d’annonce sur le devenir de la centrale, ce serait précipité », justifie son service communication. (...)


    ***

    (Comment ça, mes lunettes?

    Je croyais que vous n'en aviez 
    qu'après les chapeaux...)




    ***
    Benoît Barvin

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE PEUT-IL
    RÉPARER LES ÂMES?)

    °°°
    (Cette femme voilée s'était un peu mélangée les pinceaux)



    °°°
    (Pour sa défense, le vieil homme prétendit
    qu'il faisait la collection des boîtes de médicaments)



    Medicaments-les-seniors-en-prennent-trop
    youmag.com

    Les patients âgés reçoivent
    trop de médicaments

    ANNE JEANBLANC
       (...) "Il faut traiter tout ce qui doit l'être et rechercher les solutions alternatives adaptées à chaque fois que c'est possible." En présentant les derniers résultats de son étude sur "la non-intervention médicamenteuse", le Dr Philippe Denormandie - directeur général adjoint du groupe Korian (qui gère près de 600 établissements dans 4 pays d'Europe) et directeur de l'institut du Bien Vieillir Korian - avait le sourire. Car la politique de réduction des "polymédications" des patients menée depuis 2009 porte ses fruits. Et les personnes âgées n'en vont que mieux. 

       Il faut savoir que la moyenne d'âge des individus vivant en Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) est de 86,7 ans et que le nombre moyen des pathologies est de six (principalement des affections cardiaques et des maladies d'Alzheimer ou apparentées). Il faut y ajouter la fréquence des souffrances physiques, expliquant la consommation très régulière d'antalgiques, avec en premier lieu le paracétamol. Les traitements sont donc multiples, même s'il est reconnu par tous les spécialistes qu'il ne devrait jamais y avoir plus de six médicaments sur une ordonnance. (...)

       (...) Avant d'intervenir, il fallait faire un état des lieux. "Notre première observation s'est portée sur 479 résidents de 5 Ehpad du mois d'avril 2012 à mars 2013", raconte le Dr Nadia Cohen, conseillère médicale du groupe. Là, les équipes ont créé des outils de référence pour la prévention et la gestion des problèmes (ateliers thérapeutiques, promenades, activités manuelles, musique, photos...) proposés à chacun en fonction de ses préférences antérieures et actuelles. Rien n'est imposé. En cas de trouble aigu comme l'agitation, des comportements d'errance, l'agressivité ou encore des idées délirantes, des solutions "flash" sont immédiatement envisagées. Et, évidemment, la pertinence de la prescription des psychotropes est régulièrement réévaluée.

       Selon le Dr Denormandie, 78 % des animations ont eu un effet bénéfique sur les troubles du comportement des personnes concernées. À titre d'exemple, la prescription de neuroleptiques est aujourd'hui évaluée à 11,8 % dans les Ehpad pilotes où sont déployés ces programmes, contre 24,7 % en moyenne nationale. Grâce aux programmes d'activités, la consommation de somnifères, d'anxiolytiques et de dépresseurs a également nettement diminué.

       Mais, comme il n'est pas question de supprimer les traitements à ceux qui en ont besoin, un guide du bon usage du médicament chez la personne âgée a été rédigé. "Il est destiné à aider les soignants de Korian, mais aussi les médecins traitants, les pharmaciens, les professionnels de santé désireux d'améliorer la prise en charge de leurs patients âgés", précise Philippe Denormandie en donnant des informations précises sur les risques iatrogéniques (effets indésirables) spécifiques à cette population. Selon lui, les prescriptions de médicaments figurant dans ce livret sont passées de 56,7 à 61,1 % entre 2011 et 2013. Qui plus est, le coût du traitement journalier dans ces établissements a diminué de 18 % pendant la même période. Il est passé de 4,45 euros à 3,64 euros. De quoi plaire à la Sécu.


    °°°
    (L'Ogre demanda la main de la mariée
    qu'il trouvait très jolie, ou appétissante,
    je ne sais plus)


    (Source: petitepasserine, via ana-rosa)

    °°°
    Benoît Barvin

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (REGARDE-TOI AVEC
    LES YEUX DU CŒUR)

    +++

    (Après sa folle soirée, Aristide Glandin
    avait la tête un brin à l'envers)



    +++

    "J'aime pas tes cheveux!
    - Non, c'est moi qui aime pas les tiens!
    - Non c'est moi!"
    (etc)



    Aïssatou, coiffeuse : 
    « Avant, on travaillait 
    jusqu’à minuit tous les jours »

       (...) Aïcha, grand sourire et robe bariolée, rejoint Pascale Heurteux, responsable de l’union locale CGT du Xe arrondissement parisien, dans son bureau à la Bourse du Travail. « Pour prendre un café », dit-elle, essoufflée par la volée de marches qu’elle vient de monter. Entre Aïcha et « Pascale H. », comme l’appelle la première en souriant, l’amitié est toute récente. Aïcha est sans-papiers et travaille dans une boutique de manucure-coiffure au 57 boulevard de Strasbourg, à quelques centaines de mètres des bureaux de la CGT. Il y a encore quelques mois, c’est au n°50 de la même rue que la jeune femme coiffait. (...)

       (...) En février puis en mars dernier, sept de ses collègues se sont mis en grève et ont occupé la boutique, épaulés par la section locale de la CGT. Ils réclament alors le paiement de leur salaire et s’inquiètent d’un patron qu’ils ne voient plus depuis un mois. Aïcha et d’autres, craignant de s’exposer alors qu’ils sont sans-papiers, quittent le n°50 pour le n°57, sur le trottoir d’en face. Mais fin avril, la mobilisation du n°50 et du syndicat permet à tous les grévistes d’obtenir, en plus de leurs salaires, des contrats de travail et des titres de séjour. Une première victoire qui fait des émules.

       Face à un patron qui rechigne lui aussi à les payer, Aïcha et 19 de ses nouveaux collègues du n°57 se mettent alors en grève fin mai. Début juin, le gérant du salon cède : il paiera et déclarera ses travailleurs. Leur régularisation est en cours par la préfecture du Paris.

       Pour ces salariés, le changement est radical. Aïssatou, coiffeuse au n°57, explique: «Avant, on travaillait jusqu’à minuit tous les jours, et on ne savait pas qu’on avait des droits. Depuis, c’est bien mieux. Pas seulement concernant nos conditions de travail aujourd’hui mais aussi pour demain, pour préparer notre futur. » (...)

          (...) Pour lutter contre le travail au noir dans le secteur, des négociations sont en cours depuis juin entre l’union locale de la CGT, la mairie du Xe arrondissement et les gérants de l’Association des salons de beauté Afro coiffure du Château d’Eau (ASBACE). La CGT espère une mise en conformité des contrats de travail des salons, et cherche à convaincre les gérants qu’il en va de l’avenir même de leur activité.

       Parallèlement, l’union locale du Xe arrondissement a débuté vendredi 4 juillet une campagne d’information sur le boulevard de Strasbourg via la distribution de tracts traduits en anglais et en chinois. Pascale Heurteux affirme : « Le quartier de Château-d’eau est une zone de non-droit depuis des années. La différence, c’est qu’aujourd’hui on peut intervenir car les travailleurs ont fait le premier pas. C’est la preuve que quelque chose a germé chez eux. » (...)

       (...) « On voulait d’abord être payées ». Pourtant, la poussée gréviste ne s’est pas (encore) propagée aux autres boutiques du quartier. Bien qu’il existe « entre 80 et 150 salons concernés » et que, selon Pascale Heurteux, « la CGT [soit] aujourd’hui connue des travailleurs du boulevard ».

       Comment l’expliquer ? Pour la syndicaliste, deux facteurs doivent être pris en compte :

       /La peur : la plupart sans-papiers restent traumatisés par une descente de police dans le quartier qui avait conduit, en 2010, à plusieurs gardes à vue restées sans suite.
       /Ceux qui ont osé se dresser contre les gérants sont ainsi très mal vus. Une ancienne gréviste du n°50 témoigne :

       « Quand on s’est mis en grève, les filles des autres salons nous regardaient méchamment. Elles pensaient qu’on attirait l’attention pour rien car on n’obtiendrait jamais de papiers. Mais nous, ce qu’on voulait, c’était d’abord être payées. » L’attitude des gérants des salons. Après le succès de la grève des travailleurs du n°50, Pascale Heurteux affirme que les gérants cherchent à désamorcer les contestations qui pourraient naître en veillant à ce que les salaires soient distribués plus régulièrement. ​Ce qui leur permet de continuer à profiter d’emplois non déclarés.


    +++

    "Miroir, gentil miroir, dis-moi
    quelle est la plus jolie sirène?
    - Ben... Heu... Y'en a pas des masses,
    hein? Alors je pense que c'est vous..."



    +++
    Luc Desle

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA VIE T'APPARTIENT-ELLE VRAIMENT?)

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    (Femmes déguisées en fantômes de désir)



    ¤¤¤

    (Ballet de femmes cancanières)


    ¤¤¤

    (L'Homme qui parlait à l'oreille des chevaux
    le fit ensuite à l'oreille de quidams,
    avec moins de succès)



    ¤¤¤

    (Jenny Slurpslurp en faisait un peu trop)



    ¤¤¤
    Jacques Damboise

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