• @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (DANS LE CIEL SANS ÉTOILE,
    TROUVERAS-TU TON CHEMIN?)

    @@@

    (En grimpant sur l'échelle sociale,
    cet homme simple sentit qu'il
    prenait la grosse tête)


    Edward James
    portrait by Man Ray

    @@@

    "States... Pfff... Hypocrisie...
    Pfff... Politique... Pfff...
    Moi, j'm'en balance!"


    (via celiabasto)

    Une fissure dans la coopération
    avec les Etats-Unis

    COURRIER INTERNATIONAL
       (...) “Alors que les représentants américains ont publiquement exprimé leur consternation au sujet de ce contrat, M. Fabius a déclaré que M. Kerry n'avait pas abordé le sujet pendant leur entretien”, rapporte le New York Times, au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères à son homologue américain. La décision du gouvernement français de ne pas renoncer au contrat Mistral avec la Russie choque les Etats-Unis. (Oh Mon Dieu! Choqués, les States, qui sont un parangon de vertu, évidemment)

       Le quotidien américain note que “la vente réalisée par la France, même si elle ne viole aucune sanction existante, serait considérée comme une blessure profonde (!) de l'esprit de coopération qui prévaut entre les alliés dans ce qu'ils considèrent être une agression de la Russie envers l'Ukraine”. 

       A l'issue de sa rencontre avec le secrétaire d'Etat, Laurent Fabius s'est exprimé au cours d'une conférence de presse. Il a tenu à rappeler que "le contrat [avait] été signé il y a des années [en 2011] et [que] la Russie [avait] déjà effectué des versements substantiels”. Le New York Timessouligne que “le ministre français n'a pas dit que les agissements de la Russie pourraient éventuellement annuler la livraison des navires, mais il a évoqué la possibilité de réviser le contrat avant la livraison du premier bâtiment, le Vladivostok”.

       Les représentants français ont toutefois "laissé entendre que l'annexion de la Crimée n'était pas une raison suffisante pour revenir sur la livraison des navires” commandés (qui en doutaient?). (...)


    @@@

    (Timide, la fille qui trouvait le maïs sexy
    n'osait le regarder droit dans les yeux)


    (Source: rahm-bow, via random-and-retro)

    @@@
    Benoît Barvin

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TENDS LA MAIN POUR DONNER,
    PAS TOUJOURS POUR RECEVOIR)

    ¤¤¤
    "Père, Père,
    dites-moi lequel choisir!"


    ¤¤¤


    (Stock de pilules pour maintenir en dépendance 
    les citoyens de ce grand pays démocratique)


    « Les États-Unis,
    la plus grande oligarchie du monde »

    AC - Solidarité Internationale PCF

       (...) Prompts à railler les « oligarques » russes, la « dictature » chinoise, nos médias occidentaux ne tarissent pas de poncifs tout faits pour la « première démocratie du monde » américaine. Une idée reçue balayée par une étude réalisée au sein de la vénérable université de Princeton révélant la réalité de l’oligarchie américaine.

       Qui gouverne aux Etats-unis ? Quel type de régime connaît la première puissance mondiale ? Le discours de la Guerre froide nous imprègne tellement qu’il nous est difficile de ne pas répondre : une démocratie.

       Le sens des mots étant dévoyé, il convient de rappeler qu’une démocratie est un régime où – si on reprend la définition classique du président américain Lincoln – il y a «gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple»Le contraire de démocratie n’est donc pas dictature (idéologie de Guerre froide oblige) mais bien oligarchie. Il peut donc très bien y avoir des « dictatures du peuple » et des « oligarchies constitutionnelles ».

       La question prend une nouvelle tournure avec l’étude réalisée par un universitaire de Princeton Martin Gilens, assisté d’un autre professeur de Northwestern university Benjamin Page : « Testing theories of American politics : elites, interest groups and average citizens ». Pour simplifier, ce travail vise à répondre à la question qui divise la science politique américaine depuis un demi-siècle :

       Thèse 1 – les Etats-unis sont une démocratie caractérisée par le pluralisme, où les intérêts privés concordent avec l’intérêt général, le gouvernement de la majorité avec le respect des minorités – thèse dite de la « démocratie électorale majoritaire » ou du « pluralisme majoritaire ».

       Thèse 2 – Les Etats-unis sont une oligarchie caractérisée par un « pluralisme biaisé » où certains groupes d’intérêts, les élites économiques, ont le pouvoir d’influencer la politique américaine dans le sens de leurs intérêts particuliers, au détriment de l’opinion de la majorité.

       Si la première thèse a été majoritaire pendant toute la Guerre froide, synthétisée par Robert Dahl, la seconde résumée par C.Wright Mills pointant la « Power elite » américaine, reprise récemment par Michael Parenti dans sa « Democracy for the few » se révèle de plus en plus pertinente au vu de l’évolution de la politique américaine depuis trois décennies.

       La méthode du professeur Gilens consiste concrètement à étudier 1 779 cas entre 1981 et 2002 où il est possible à la fois d’obtenir des sondages sur l’avis de la majorité des Américains, de l’élite économique et des groupes d’intérêts les puissants (avant tout économiques), et de mesurer combien l’adoption d’une loi sur ce sujet, ou son blocage, reflète les intérêts de tel ou tel groupe social.

       Ces projets de loi, changements de politique ont avant tout trait aux questions économiques et sociales – principalement autour de nouveaux impôts, d’exonérations fiscales, ou de réformes des systèmes sociaux – mais aussi sociétales – port d’armes, peine de mort, avortement. (...) 

       (...) Tout d’abord, l’étude part de l’étude des motivations des trois acteurs étudiés (la majorité des Américains, l’élite économique, les groupes d’intérêts) et constate que les motivations des « groupes d’intérêts », avant tout liés au patronat américain, à l’élite économique, sont souvent opposées à celles de la majorité de la population américaine. (...)

       (...) Laissons parler les chercheurs : « l’impact estimé des préférences de l’Américain moyen tombe à un niveau insignifiant, proche de zéro. Ce n’est pas que les citoyens ordinaires n’ont pas seuls un pouvoir important sur les décisions politiques, ils n’ont en fait aucune influence du tout.

       En revanche, les élites économiques ont un impact important, significatif, indépendant sur les politiques menées. De la même façon, les groupes d’intérêt organisés se révèlent avoir une influence substantielle sur les politiques poursuivies ». Cette affirmation, les chercheurs américains le justifient par un calcul simple : si on neutralise les motivations de l’élite économique, l’impact de l’opinion populaire sur l’adoption d’un changement de politique est nul.

       Que les citoyens approuvent massivement un projet de loi (à 90 %), ou qu’ils le rejettent tout aussi massivement (10 % d’adhésion), la probabilité que ce projet devienne une loi est de l’ordre de 30 %.

       Dans l’autre sens, si les élites économiques sont massivement opposées (10 % d’adhésion) à un changement de politique (ex : de nouveaux impôts pénalisant les riches), celui-ci n’a que très peu de chances – pas plus de 5 % – d’être adopté.

       Si les élites économiques apportent un soutien massif à un projet (plus de 90 %), comme par exemple ceux portant sur des exonérations fiscales, la probabilité que ce changement politique soit acté dépasse les 50 %. (...) 

       Les chercheurs nuancent l’idée : « cela ne signifie pas que le citoyen moyen perd systématiquement dans ce système ». Et ils donnent deux exemples, illustrant bien le biais en faveur des plus riches :

    1 – « quand les préférences des citoyens moyens sont conformes à celles des élites économiques, alors les citoyens moyens obtiennent ce qu’ils veulent, même si ils ne sont pas à l’origine de la victoire ».

       Quand la bourgeoisie américaine est arrivée à imposer ses préoccupations à la majorité de la population (ex : la propagande sur les baisses d’impôt, sur les fraudeurs à la Sécurité sociale), le peuple peut gagner une victoire. Prime à l’idéologie ultra-libérale !

       ... Même si les chercheurs rappellent que « les questions sur lesquelles élites économiques et citoyens ordinaires sont en désaccord restent importantes : restrictions commerciales, politiques fiscales, réglementation sur les entreprises, avortement, religion – et les pertes politiques enregistrées par les citoyens sont loin d’être anodines ». Pour le moins !

       2 – les chercheurs notent que le système politique américain basé sur le fédéralisme, la séparation des pouvoirs, le bi-caméralisme « introduit un certain biais au statu-quo ».

       « Quand des majorités politiques sont en faveur du statu quo, s’opposent à un changement de politique, elles peuvent arriver à leurs fins. Mais quand ces mêmes majorités – même très largement – veulent le changement, elles risquent de ne pas l’obtenir ».

       Ainsi, quand une majorité de la population veut un changement de politique concret, elle n’obtient gain de cause que 30 % des cas. Même quand il s’agit d’une majorité écrasante (plus de 80 % d’adhésion), le taux d’adoption d’un projet de loi ne dépasse pas 43 %. Prime au conservatisme ! (...) 

       Les chercheurs sont eux-mêmes lucides sur les limites de leur enquête. En premier lieu, leur définition d’un côté peut-être trop extensive de la définition d’ « élites économiques » : 10 % les plus riches en termes de revenus un chiffre qui pourrait être réduit à 1 %, ou au 1 % des détenteurs de patrimoine.

       Deuxièmement, la définition peut-être trop restrictive des « groupes d’intérêt » réduite ici à une trentaine de groupes de pression, là où des centaines influencent la vie politique américaine, locale ou nationale.

       Paradoxalement, cette auto-critique irait plutôt dans le sens, dans cette enquête, d’une minimisation du pouvoir des plus riches, de l’élite économique sur les décisions politiques. Une analyse plus fine révélerait sans doute des corrélations plus directes entre certains acteurs et les décisions prises. Ce qui est certain pour les responsables de l’enquête, c’est que la majorité de la population n’a et n’aurait de toute façon aucune influence sur le processus politique.

       C’est la conclusion à laquelle arrivent les chercheurs sur l’avenir de la démocratie en Amérique : « d’une part, ce que nos chiffres révèlent, c’est que la majorité ne gouverne pas aux Etats-unis. Quand une majorité de citoyens est en désaccord avec les élites économiques, elle perd ».

       Selon les auteurs, en guise de conclusion : « nous pensons que si le processus de décision politique est dominé par de puissantes organisations patronales et un petit nombre d’Américains très riches, alors les prétentions de l’Amérique à être une société démocratique sont sérieusement menacées ».

       On se souvient des mots de Lénine, dans l’Etat et la Révolution : « La société capitaliste nous offre une démocratie plus ou moins complète. Mais cette démocratie est toujours confinée dans le cadre étroit de l’exploitation capitaliste et, de ce fait, elle reste toujours, quant au fond, une démocratie pour la minorité, uniquement pour les classes possédantes, uniquement pour les riches ».

        On pourrait citer également l’avertissement de Thomas Jefferson à la fin de sa vie, en 1825, dans une lettre à William Branch Giles : « il y a désormais des parvenus, qui n’ont que mépris pour les valeurs démocratiques de 1776, et qui ont acquis un pouvoir formidable : ils visent désormais à être une aristocratie, basée sur le pouvoir des institutions bancaires et des grandes entreprises, se drapant derrière leurs succès dans l’industrie et le commerce pour mieux dominer le travailleur spolié et le paysan paupérisé ».

       Au vu de la situation de la démocratie en Amérique, combien les analyses de Lénine et les inquiétudes de Jefferson sont vérifiées aujourd’hui : dernière le vernis démocratique, la même domination étriquée et plus puissantes des plus riches, d’une infime minorité !

    Voir le document d’origine sur le site de l’Université de Princeton :



    ¤¤¤

    (Cette jeune femme regrettait le temps où les
    rencontres amoureuses ne tombaient pas
    sous le joug du safe sex)



    ¤¤¤
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ENVIE EST UNE PENTE SAVONNEUSE)

    ***
    (Ces vers colorés n'eurent pas le succès escompté)



    ***
    "Une brève petite lumière dans la nuit
    idéologique, ça ne peut pas faire de mal, non?"



    ISRAËL NE VEUT PAS LA PAIX 
    Vers un Etat national pour le peuple juif

    Michel Lhomme

       (...) Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait très fort récemment : « L’une de mes principales missions en tant que Premier ministre d’Israël est de défendre le statut de l’État d’Israël comme l’Etat national de notre peuple. À cette fin, j’ai l’intention de soumettre une loi à la Knesset (Parlement) qui constituera un ancrage constitutionnel pour le statut d’Israël comme État national pour le peuple juif » a-t-il proclamé. Autrement dit, Israël va ancrer dans la loi son statut d’État du peuple juif, d'État non seulement national mais donc racial.

       Cette déclaration intervient alors que l’échéance des négociations entre Israéliens et Palestiniens a expiré sans résultat, soldant l’échec des efforts du secrétaire d’État américain John Kerry. Israël et les Palestiniens sont revenus à la case départ. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu a décidé de rompre les pourparlers et promis de prendre de nouvelles sanctions contre l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, suite à sa réconciliation avec le mouvement islamiste Hamas.

       Tout au long des négociations, le Premier ministre israélien a fait de la reconnaissance d’Israël comme État juif, l'élément cardinal d’un accord de paix, assurant que la « racine du conflit » entre les deux peuples était maintenant le rejet arabe d’un État juif, et non l’occupation des territoires palestiniens depuis 1967. Les Palestiniens rejettent cette exigence, soulignant qu’ils ont reconnu Israël en 1993 et que l’accepter reviendrait à renoncer sans contrepartie au « droit au retour » des réfugiés, ainsi qu’à leur propre histoire. Le Président de la coalition de M. Netanyahu, Yariv Levin, a félicité le Premier ministre pour sa « décision historique, qui ramènera Israël sur une voie sioniste après des années de brèches juridiques infligés aux principes fondamentaux sur lesquels l’Etat a été fondé».

       Par ailleurs, l’Autorité palestinienne vient d'affirmer que les forces israéliennes ont, depuis l’an 2000, tué plus de 1 500 enfants palestiniens et en ont blessés des milliers. Le ministre des Affaires sociales de l’Autorité palestinienne, Kamal al-Sharafi, a dévoilé ce chiffre dans un discours lors du Palestinian Children’s Day. Dans son rapport, l’agence de l'ONU affirme que chaque année, 700 enfants palestiniens âgés entre 12 et 17 ans sont arrêtés, interrogés et détenus par les forces israéliennes en Cisjordanie. Elle précise que les mauvais traitements commencent dès l’arrestation, lorsque les enfants sont emmenés vers un centre d’interrogatoire « attachés, la vue masquée, privés de sommeil et dans un état de peur extrême ». 

       Le dernier chiffre publié s’intègre aussi au climat de violences persistantes de la part des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie. Les colons israéliens attaquent les Palestiniens, vandalisent leurs propriétés, leurs voitures, leurs mosquées et leurs oliviers sans être le moins du monde inquiétés. Selon les Nations Unies, on comptabilise presque 400 incidents impliquant des colons faisant usage de la violence contre des Palestiniens en Cisjordanie en 2013. Aujourd’hui ce sont plus d’un demi-million d’Israéliens qui vivent dans plus de 120 colonies illégales construites depuis l’occupation des territoires palestiniens de Cisjordanie en 1967 y compris, de plus en plus, à Jérusalem.


    ***
    (Le championnat du monde de saut d'enfant
    se termina en drame)




    ***
    Luc Desle

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  • µµµ
    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'HUMOUR EST-IL LE FRÈRE
    DE L'IMPERTINENCE?)

    µµµ

    "Non... Je ne veux pas... Pas comme ça et...
    Mais qu'est-ce que t'attends?!"


    µµµ

    "Anne, ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir?
    - A part les insondables profondeurs marines,
    y'a nib de nib, soeurette!
    Désolée..."


    µµµ

    "Comment? Cette robe non plus ne me va pas?
    Ben, faut que j'en essaie encore combien
    pour te satisfaire?"


    µµµ

    "Hum, que je t'aimeuh, toi...
    T'es belle comme un estafette...
    Smak"




    µµµ
    Jacques Damboise (qui adore l'humour "léger")

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (QUE LA BRISE DISPERSE
    TES MAUVAISES PENSÉES)

    +++

    "Allo? Entreprise Bâtiquick?

    C'est pour signaler une malfaçon..."



    +++

    "Par Crom, j'approuve la vision de la femme
    qu'on trouve dans Games of Thrones"



    Pourquoi j'ai laissé tomber 
    Game of Thrones

    DANIELLE HENDERSO
    THE GUARDIAN

       (...) En 2013, dans le dernier épisode de la troisième saison de Game of Thrones, Daenerys Targaryen – la mère des dragons – attend devant les murailles de Yunkai les esclaves qu’elle vient de libérer, dans l’espoir qu’ils rejoignent son armée en tant qu’hommes libres. Daenerys, la reine blonde platine autrefois vendue aux Dothrakis par son frère, se déplace parmi tous ces bras hâlés tendus vers elle. La foule scande "mhysa" ("mère" dans la langue de ce peuple) et la transporte à mesure que la caméra recule pour montrer qu’elle flotte au milieu de cet océan humain, comme la planète la plus brillante d’une sombre constellation.

       Je me suis alors tournée vers mon mari : "personne chez HBO ne se souvient de ce à quoi ressemblait l’esclavage, visiblement ?"  C’est à ce moment que j’ai décidé d'arrêter. (...)

       (...) J’ai bien conscience que Game of Thrones est une série télévisée, une œuvre de fiction. Mais après y s'être consacrés pendant trois saisons, les créateurs ne me semblent plus à même de proposer une mise à distance permettant de réconcilier l’action et les intentions. Quelle débauche de misogynie et de racisme sommes-nous censés encaisser au nom du divertissement ? Et que devons-nous penser du fait que ces systèmes d'oppression ne sont plus seulement inventés par l’auteur, mais aussi encouragés par les cadres d’une chaîne télévisée qui cherchent à renforcer la portée dramatique de l'histoire ?

       C’est étrange d’abandonner une série après y avoir consacré autant de temps. J’ai également décidé de ne pas regarder la dernière saison de Mad Men, car j’ai depuis longtemps perdu tout intérêt pour la misogynie et la malveillance que le personnage principal, Don Draper, sème partout sur son passage. Certes, il est le produit de son époque, mais je n’ai pas pour autant envie de subir chaque semaine le dénigrement qu’il inflige à ses épouses et sa propension à taper du pied, persuadé d’être un magnat des affaires, un maître de l’univers.

       Je suis excédée par cette technique narrative qui fait systématiquement triompher les hommes au détriment des femmes. C’est non seulement ennuyeux, mais aussi un peu trop proche de la réalité à laquelle je suis confrontée en tant que femme et personne de couleur. Je ne peux pas cautionner ces séries et faire abstraction de ce qu'elles véhiculent alors que le monde de la télévision demeure inaccessible aux personnes issues de minorités, et qu'il refuse de traiter les thèmes qui les touchent. Il ne s'agit pas de priver tous les bons scénarios d'aspects polémiques ou de les rendre parfaitement équitables et justes. Juste de s'assurer qu'une série ne repose pas entièrement sur une trame profondément violente et misogyne.

       Depuis le départ, Game of Thrones est d'un tel niveau de sexisme que cela me détourne de l’histoire. Pour chaque femme qui accède à l'autorité, cinq autres sont dénigrées. Et parmi celles qui s'emparent du pouvoir, soit elles ont au préalable subi une humiliation physique et psychologique (comme Daenerys), soit elles sont froidement détachées de la réalité (comme Cersei). Les fans s’empressent de défendre le sexisme dans les livres, mais depuis quelque temps, les choix artistiques de la série télévisée s’éloignent s'éloignent des œuvres de George R. R. Martin, au point que tout le monde commence à se poser des questions. (...)

       (...) Dans le troisième épisode de la saison 4, "Breaker of Chains" [Briseuse de chaînes], il ne fait aucun doute que Jaime viole Cersei près du cercueil de leur défunt fils. Les fans des livres ont immédiatement remarqué la différence de ton : ils ont fait valoir que cette scène était plus nuancée sur le papier, où il apparait clairement que Cersei veut faire l’amour avec son frère, après une brève hésitation. Cette scène a déclenché un tel tollé que l’auteur, George R. R. Martin, a publié un communiqué expliquant que la dynamique était différente dans la série et que si ce moment se voulait perturbant, il n’était pas censé l’être pour "de mauvaises raisons".

       Dans le quatrième épisode, "Oathkeeper” [Féale], les responsables de la série se sont une nouvelle fois affranchis du texte d’origine - et ce de façon de plus en plus dérangeante - avec le viol des filles de Craster par les insurgés de la Garde de nuit.

       J’avais abandonné la série, mais j’ai néanmoins décidé de regarder les deux derniers épisodes pour mettre ces violences sexuelles en contexte et me faire une opinion. Dans sa chronique du 24 avril [sur le site duGuardian], Jessica Valenti aborde les mots que l'on utilise pour désigner un viol et le danger qu’il y a à ne pas appeler les choses par leur nom. Elle reproche ainsi à Alex Graves, l'un des réalisateurs de Game of Thrones, d’avoir affirmé que le rapport sexuel entre Jaime et Cersei était consentant. Dans ce cas, ses choix artistiques reflètent un déni trop fréquent de la violence qu’implique le viol.

       Enchaîner deux épisodes avec des scènes d'abus sexuels crée un climat de méfiance qui a des conséquences notables sur le déroulement de l’histoire et la volonté de certains téléspectateurs - comme moi - de poursuivre l’aventure. Si nous ne pouvons plus compter sur les responsables de la série pour rester fidèles à l’esprit de l’histoire, que nous reste-t-il ? (...)


    +++
    "Non je n'ai pas une tête de hérisson!
    Bien sûr que NON!!!"


    Max Linder


    +++
    Benoît Barvin

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE A-T-IL RÊVÉ DE L'ÊTRE?)

    ¤¤¤

    (L'Homme aux deux cerveaux avait trouvé
    un moyen de les connecter au même moment)


    Smart men don’t mask “morning mouth” - 
    Chlorodent Toothpaste - 1954

    ¤¤¤

    (Maison de président détruite
    par le vent de l'histoire)


    loufane.com

    “Cher président, j'ai peur
    que vous continuiez à diriger ce pays”

    SINDISWA NENE
    MAIL and GUARDIAN

    Cher Président,

       J'espère que vous allez bien. Je vous remercie de prendre le temps de lire ma lettre. J'ose à peine imaginer à quel point vous êtes occupé. C'est aujourd'hui le grand jour, le jour de l'élection. [Ce 7 mai, les Sud-Africains se mobilisaient pour des élections générales]. Il y a si longtemps que je l'attends. Vous voyez, j'adore la politique et je n'ai pas les mots ou les gestes pour dire à quel point je suis honoré de pouvoir voter. C'est la deuxième fois que je vote. Pourtant, c'est comme si c'était la première. [Cette année, les "born free" votent pour la première fois].

       Nous devrions, en tant que citoyens de ce pays, nous contenter de respirer et de faire preuve de reconnaissance. Vingt années de démocratie, c'est quand même un exploit, vous ne croyez pas ? Certes, nous avons encore du chemin à faire, mais songeons à tout ce que nous avons aujourd'hui que nous n'avions pas il y a vingt ans. Je sais que certaines personnes vous font la vie dure et disent que rien n'a changé, mais j'ose croire qu'au plus profond d'elles-mêmes, elles ne pensent pas ce qu'elles disent. [A ce sujet, lire "Les oubliés de Kimberley"]. (...)

       (...) C'est cependant le cœur brisé et habité d'une profonde frustration que je vous écris cette lettre. Quand je regarde autour de moi, je vois des jeunes qui terminent leurs études mais qui, dès qu'ils décrochent leur diplôme, viennent faire gonfler les statistiques du chômage. Heureusement, le taux de chômage est passé, entre le troisième et le quatrième trimestre de 2013, de 24,5 à 24,1 %. Selon Stats SA, 141 000 emplois ont été créés pendant ce dernier trimestre. L'emploi a surtout progressé en raison d'une augmentation dans le secteur informel (123 000), mais aussi dans le secteur formel (64 000). S'il y a de quoi être fier, monsieur le Président, j'ai malgré tout l'impression que la situation est sur le point de devenir insoutenable.

       Le coût de la vie est devenu beaucoup trop élevé. J'ai récemment découvert que certaines personnes touchent un salaire mensuel de 2 500 rands [175 euros]. Je ne parle pas de stagiaires, mais de personnes qui travaillent depuis des années pour une même entreprise. J'ai moi-même déjà été dans cette situation, mais j'avais la chance de vivre chez mes parents et il m'était donc plus facile de m'en sortir. (...)

       (...) Ce qui me brise le cœur aussi, ce sont les allégations selon lesquelles vous auriez dépensé plus de 200 millions de rands [14,5 millions d'euros] pour rénover votre domicile privé. Deux cents millions, monsieur le Président ? Vraiment ? Je ne voudrais pas vous manquer de respect, à vous ni à votre famille, mais, à supposer que cela soit vrai, aviez-vous réellement besoin d'une telle somme pour embellir votre propriété ? Quelles que soient vos raisons, avez-vous songé, lorsque vous planifiiez ces dépenses, à ceux qui doivent survivre au lieu de vivre ?

       Je ne veux pas croire que vous avez rénové Nkandla sans considérer l'état des services publics qui, aujourd'hui plus que jamais, ont besoin d'être améliorés. Des maisons RDP [Programme de reconstruction et développement, mis en place par le gouvernement en 1994 pour construire des maisons aux millions de personnes mal logées et pour rétablir l'égalité sociale] attendent encore d'être construites, et le système d'éducation est dans un piètre état. Il suffit de penser aux pénuries de manuels scolaires et aux écoliers qui assistent à leurs cours à l'extérieur. Certes, les choses ont changé, mais il y a encore beaucoup à faire.

       Les citoyens de ce pays sont en colère, monsieur le Président. Les jeunes ont en eux une colère qui couve et qui me fait craindre pour l'avenir. J'ai l'impression que notre peuple laissera un jour éclater sa colère et que ce ne sera pas beau à voir. En 2012, le peuple égyptien s'est rassemblé et est descendu dans la rue pour exprimer ses préoccupations. Des violences ont éclaté et le peuple a pris les armes. Les Égyptiens ont décidé d'appliquer la règle selon laquelle c'est le peuple qui doit gouverner et ils ont renversé leur gouvernement. Je ne veux pas que cela nous arrive. Je ne veux pas que mon peuple recoure à la violence pour être pris au sérieux par ceux que nous croyions capables de mieux gouverner notre pays. Si cela se produit, des innocents seront blessés et nous cesserons d'aller de l'avant en tant que pays. (...) 

       (...) Vous parlez beaucoup, monsieur le Président, mais je vous suggère d'essayer une autre approche pour changer les choses. Ecoutez votre peuple : après tout, c'est lui qui vous a élu. Nous vous avons écouté lorsque vous faisiez campagne, et vous êtes devenu le président de l'Afrique du Sud. Chaque jour de votre vie, prenez une minute pour écouter les cris de votre peuple. Nous ne nous sentons pas floués politiquement par vos actions, mais je me sens personnellement trahi sur le plan social et affectif. J'avais confiance en vous et vous avez brisé ma confiance.

       Certains vous dépeignent comme un leader égoïste... J'essaie de vous défendre et de me convaincre que c'est faux, mais mon cœur se brise. J'espère que ces allégations ne sont pas fondées, parce que, si elles le sont, j'ai peur de voter pour l'ANC [Congrès national africain, le parti de Jacob Zuma]. J'ai peur que vous remportiez l'élection et continuiez de diriger ce pays. Détournerez-vous encore des millions de rands de fonds publics à des fins personnelles ? Pouvez-vous me promettre que cela ne se reproduira plus ? Je ne veux pas voter pour un autre parti, mais j'ai peur. J'ai peur que vous restiez président et que vous continuiez à ne pas écouter mon peuple. [L'ANC est quasiment asssuré de remporter les élections.]

       Tout ce que je vous demande, monsieur le Président, c'est de vous retirer et de laisser à quelqu'un d'autre la chance de gouverner ce pays si l'ANC remporte le scrutin du 7 mai. Vous avez fait du bon travail, mais je pense aussi que vous avez fait votre temps.

    Cordialement,

    Sindiswa Nene


    ¤¤¤

    "Le Monsieur riche il m'a dit que, si j'attrapais
    une fleur au vol, il me donnerait un dollar"


    (Non seulement la petite fille échoua tragiquement,
    mais le Monsieur Riche, qui avait parié avec
    ses collègues, remporta haut la main
    une belle somme...)

    A Bangladeshi girl hangs on to the side 
    of a train, Unknown Source

    ¤¤¤
    Benoît Barvin

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  • $$$
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU PEUX PENSER QUE TU PENSES,
    NOUS ON N'EN PENSE RIEN)

    PCC Jacques Damboise in
    (A contre-pensées)

    $$$


    “Comment on s’enrhume… en 12 images”, 1957, Jean-Jacques Sempé

    $$$


    $$$


    $$$



    (Le blog Ma galerie à Paris est infiniment précieux 
    pour tous les amoureux de l'illustration...)

    $$$
    Blanche Baptiste

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA PENSÉE DU MAÎTRE
    N'EST QU'UNE PENSÉE)

    ***

    (L'Homme Invisible était
    propre comme un sou neuf)



    ***

    (Disparition de la Main Gauche
    sur la surface de nos certitudes)



    Éric Fassin : 
    « Il faut peser plus que notre poids, 
    devenir des minorités agissantes »

    Entretien, par Clémentine Autain

       (...) Le titre donne le ton : "Gauche : l’avenir d’une désillusion…" Paru chez Textuel, l’ouvrage d’Éric Fassin, notamment connu pour son engagement en faveur de l’égalité entre les sexes et les sexualités et plus récemment sur les Roms, aborde la lutte à mener par les mots et par de nouvelles formes de mobilisations.

       / Regards. Le 6 mai, nous (avons fêté)  les deux ans de la victoire de François Hollande. À vous lire, ce n’est pas un anniversaire, mais un enterrement de la gauche et de la social-démocratie…

       - Éric Fassin. Le moment où le président s’assume social-démocrate signe celui où il renonce à l’être. Mais il le fait sur le mode de la dénégation. Car c’est aussi le moment où il offre au MEDEF son "Pacte de responsabilité". En réalité, il n’est plus question de compromis entre des intérêts contradictoires, entre syndicats et patronats. Il n’est plus question de réduire les inégalités. La social-démocratie, aujourd’hui, ce n’est pas le Parti socialiste, c’est plutôt le Parti communiste ! Certes, Hollande ne dit pas : « l’État ne peut rien ». Il revendique au contraire : « l’État prend l’initiative ». Mais dans le néolibéralisme qu’il promeut, l’interventionnisme d’État est au service des marchés. Dès lors, quelle différence avec la politique de Nicolas Sarkozy ? Restera le mariage pour tous – mais c’est tout : désormais, avec l’enterrement de la PMA, le progrès des mœurs, c’est fini.

       / Où réside la capitulation ?

       - Si le PS mène une politique de droite, c’est qu’il accepte les termes de la droite. Comme l’adversaire définit les questions, opposition ou majorité, les réponses sont les mêmes. Les mots sont la clé de la bataille idéologique. Le discours politique façonne le débat public. L’enjeu central est de reconquérir l’hégémonie culturelle. Par exemple, l’idée que l’immigration est un problème fait partie du langage du PS. Or, un discours de gauche devrait affirmer la distinction entre être et avoir. Pour la droite, l’immigration est un problème ; en revanche, la gauche devrait dire qu’il y a des problèmes avec l’immigration. Un autre terme marque pareillement l’effacement de la distinction entre droite et gauche : tout le monde parle d’intégration. Pour la droite, il s’agit de s’intégrer ; mais la gauche devrait parler d’intégrer. Passer du verbe pronominal au verbe transitif, ça change tout ! Car dans le premier cas, c’est la responsabilité des immigrés ; dans le second, c’est celle de la société. Bref, la gauche emprunte les mots de la droite.

       / Quelles sont les conséquences de cet effacement ?

       - C’est cela qui affaiblit la démocratie : tout le monde finit par dire la même chose. La démocratie suppose pourtant que s’affrontent des visions du monde différentes. Le consensus, c’est donc la négation du débat démocratique. Conséquence : c’est le triomphe de l’abstention et du vote Front national ! Car, même si la majorité et l’opposition disent la même chose, le résultat n’est pas symétrique. On assiste en effet à une droitisation généralisée de l’échiquier politique.

       / Dans votre livre, vous défendez l’idée que cette droitisation de l’échiquier politique ne signifie pas une droitisation de la société…

       - Ce que disent les politiques, d’ordinaire, c’est qu’ils ne font que répondre à la demande des "vraies gens". Or, cette vision est proprement populiste. Le sens que je donne au mot n’a rien à voir avec le peuple ; il a tout à voir avec les politiques. En effet, il s’agit de la représentation politique du peuple. Il y a deux manières opposées de concevoir le travail politique : d’un côté, le populisme prétend seulement refléter ce que pense le peuple ; de l’autre, la politique contribue à produire des représentations qu’elle soumet au vote du peuple. Ce populisme revient à nier la politique. Quand on dit : « Je fais ce que les gens demandent », on finit par refléter, non pas le peuple, mais les sondages d’opinion. Le populisme revient à dire au peuple : « Voilà ce que vous pensez ». En revanche, la politique démocratique consiste à lui dire : « Voilà ce que je vous propose. » En démocratie, les représentants du peuple proposent au peuple des représentations du monde – de la société, et du peuple lui-même. Ainsi, le peuple n’est pas une donnée brute : il se constitue en peuple dans le jeu politique.

       / Peut-on parler de "démagogie" ?

       - Le populisme s’imagine, et nous fait imaginer, un peuple nécessairement raciste, sexiste, homophobe : c’est une version très condescendante d’un peuple de "beaufs", en miroir des "bobos". C’est la raison pour laquelle je me méfie du mot "démagogie" : on nous dit que les démagogues flattent les viles passions du peuple. Mais pourquoi supposer que le peuple est bas ?

       / Vous récusez l’opposition classique entre social et sociétal. Pour quelles raisons ?

       - Tout est social ! Il faut partir de cette proposition tautologique : la société est sociale! Opposer classe et race ou classe et genre n’a pas de sens. Les retraites ? C’est social, nous dit-on. Mais les femmes sont les premières victimes des réformes des régimes de retraite. Les discriminations ? C’est sociétal, paraît-il. Pourtant, elles touchent d’abord des minorités visibles qui appartiennent aux classes populaires. Je récuse cette opposition, non seulement parce qu’elle est empiriquement fausse, mais aussi parce que, politiquement, c’est dangereux. 

       Il y aurait des sujets sérieux, d’autres futiles ; des questions majeures, d’autres mineures. Mais une politique qui privilégie la classe au détriment du sexe et de la race, en pratique, c’est une politique de l’homme blanc. Il ne faut pas accepter l’alternative entre la vision de Terra Nova et celle de la Gauche populaire. Les deux s’opposent en apparence, mais se rejoignent sur un même partage du monde : d’un côté, le peuple, de l’autre, les minorités. Il faut proposer une image du peuple qui inclue les minorités, et non opposer une partie du peuple à une autre.

       / Dans Gauche : l’avenir d’une désillusion, comment se fait-il que vous ne parliez quasiment pas de la gauche d’alternative ?

       - La gauche de gauche n’a pas tiré les bénéfices électoraux de la droitisation du Parti socialiste. Celle-ci semble avoir fermé l’espace à gauche, et l’espace médiatique est clos : c’est en ce sens qu’on peut parler d’une hégémonie de la droite. L’enjeu, c’est d’arriver à faire entendre ce qui reste inaudible aujourd’hui.

       / Comment faire ?

       - On l’a vu, reprendre la main, c’est parler une langue de gauche, choisir son lexique au lieu de le subir ; et changer le peuple, c’est passer du reflet à la proposition. Mais il faut aussi changer de peuple. Je m’explique. Il n’y a pas que la politique gouvernementale, qui se joue dans les élections. Il existe une politique non gouvernementale – nous qui ne sommes pas élus, nous qui ne nous résignons pas. Comment nous faire entendre, alors que nous ne sommes pas majoritaires ? Car dans les élections, c’est la majorité qui compte ! Il faut essayer de peser plus que notre poids. Il faut devenir des minorités agissantes.

       / Quelles formes pourrait prendre cette mobilisation ?

       - Prenons exemple sur la droite religieuse aux États-Unis, sur les tenants du mariage pour tous en France, ou encore sur Farida Belghoul dans son combat contre la prétendue "théorie du genre" avec Égalité et Réconciliation. Bref, il faut constituer ce que j’appelle des « publics ». Un public, ce sont des gens mobilisés pour une cause. Si nous sommes très déterminés, nous pouvons faire avancer une cause minoritaire. 

       Il faut des causes, mais aussi des méthodes de mobilisation, tel le crowdfunding, ou financement participatif. Mettons des intérêts privés au service du public! Je pense par exemple à Mediapart : des gens s’y abonnent même sans le lire, juste parce que ce média est un contre-pouvoir et qu’il est important qu’il existe. On ne peut pas compter seulement sur l’État pour faire vivre l’espace public. Nous avons besoin aussi d’une politique non gouvernementale. Il faut trouver les moyens de n’être pas démobilisés par des rapports de force défavorables ! Aucune partie n’est perdue d’avance. (...)


    ***
    (Femmes exécutant le cercle de la tendresse)



    ***
    Benoît Barvin

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE RIRE DU MAÎTRE
    EST LE RIRE DE LA VIE)

    °°°
    "Y'a des voyeurs!
    -Où ça?
    - Là.
    - Ou, là?
    - Là, quoi...
    - Tu peux pas être plus précis?"


    (Source: catleecious , par r-ey )

    °°°
    "Où elles sont, 
    ces p#@§ de superbactéries,
    hein? Elles sont où?"



    Les "superbactéries" 
    prolifèrent à Hong-Kong

       (...) "Un nouveau cas d'infection aux superbactéries est découvert toutes les 18 minutes dans les hôpitaux de Hong-Kong", annonce le South China Morning Post. Un titre effrayant, qui s'appuie sur les informations diffusées le 30 avril par les services hospitaliers de la ville.

       Ces "superbactéries" sont en fait des souches résistantes aux antibiotiques, dont il est très difficile de venir à bout, et qui peuvent conduire, dans un cas sur dix, à des septicémies. Selon les statistiques diffusées par les hôpitaux hongkongais, le nombre d'infections enregistrées sur les trois principaux microorganismes a augmenté de 15 % depuis 2011, avec 23 000 cas enregistrés sur l'année 2013.

       Selon les médecins, la principale raison est la densité de population (Hong Kong est l'une des agglomérations les plus denses au monde). "En raison de la surpopulation, les bactéries se répandent facilement d'un organisme à l'autre, que ce soit à l'hôpital ou dans la communauté", a expliqué le microbiologiste Ho Pak-leung lors de la présentation des résultats. Le vieillissement de la population aggrave encore la situation, a-t-il expliqué : ils sont davantage susceptibles de développer des infections et ont besoin, plus que les autres, d'antibiotiques efficaces.

       L'autre cause majeure de ces résistances est l'abus d'antibiotiques à large spectre. Un problème devenu aigu en raison de la faible capacité de diagnostic rapide des établissements de Hong-Kong. "Faute de cause précise, les médecins ne sont pas en mesure de prescrire des antibiotiques ciblés", a indiqué le Dr Ho Pak-leung. Avant d'ajouter : "Un diagnostic précis peut sauver des vies."


    °°°
    (Elle jouait comme un pied...
    qu'elle avait joli, d'ailleurs...)


    (Source: teknari )

    °°°
    Benoît Barvin

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA SAGESSE NE SE SÉPARE
    JAMAIS DE SA BOITE A OUTILS)

    @@@

    (Entre cette Belle-Fille et sa
    Belle-Mère, les relations
    n'étaient pas au beau fixe)




    @@@

    (Empire  américain galopant
    vers l'Eurasie pour la piller)


    (Source: jasper-Elings , via hummungus )

    La crise ukrainienne à travers 
    le prisme stratégique américain

    Gabriel Galice
    Président du GIPRI* (Genève).

       (...) La vérité occidentale martelée veut que le président russe Vladimir Poutine entende reconstituer à la fois l’empire russe et l’Union soviétique. Commis voyageur zélé, le président américain Barack Obama vint à Bruxelles proposer aux Européens de remplacer du gaz russe par du gaz états-unien, à l’heure où se prépare la grande affaire du Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique (TTIP).

       Tout cela n’est ni soudain, ni inattendu pour qui prend la peine de relire les meilleurs stratèges des Etats-Unis. Dès 1997, Zbigniew Brzezinski explique dans son maître livre, «Le grand échiquier – l’Amérique et le reste du monde» (actualisé dans « Le vrai choix » en 2004), pourquoi et comment contrôler l’Eurasie. « L’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale. » Né Polonais, successivement conseiller des présidents Carter et Obama, Brzezinski annonce que « le but de ce livre est de formuler une politique géostratégique cohérente pour l’Amérique sur le continent eurasien ». Hypothèses et raisonnements sont d’une grande rigueur intellectuelle. 

       L’Eurasie est centrale, l’Amérique doit y être présente pour dominer la planète, l’Europe est la tête de pont de la démocratie en Eurasie, l’OTAN et l’Union européenne doivent, de concert, étendre leur influence en Eurasie, les Etats-Unis doivent jouer simultanément l’Allemagne et la France (carte des zones d’influences respectives de ces deux pays à l’appui), alliées fidèles mais, de façon différente, remuantes et capricieuses. Cela sera laborieux : « Quoi que l’avenir nous réserve, on peut raisonnablement conclure que la primauté américaine sur le continent eurasien sera soumise à de fortes turbulences et même confrontée à des épisodes de violence. »

       L’auteur repère cinq « acteurs géostratégiques » : la France, l’Allemagne, la Russie, la Chine et l’Inde, et cinq « pivots géopolitiques » : l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, la Corée, la Turquie et l’Iran. Russie et Chine sont les deux limites à l’expansion projetée. « Exclure la Russie (de l’UE ou de l’OTAN) pourrait être lourd de conséquences – cela validerait les plus sombres prédictions russes –, mais la dilution de l’Union européenne ou de l’OTAN aurait des effets fortement déstabilisateurs. » « Le dilemme se résume à un choix entre équilibre tactique et dessein stratégique », estime l’Américain. Le « pivot géopolitique » ukrainien fait l’objet de longs développements : « Au cours de la période 2005–2010, l’Ukraine pourrait à son tour être en situation d’entamer des négociations en vue de rejoindre l’UE et l’OTAN. » 

       Brzezinski suggère d’étendre à l’Ukraine le « triangle de Weimar », constitué en 1991 par la France, l’Allemagne et la Pologne pour en faire « la colonne vertébrale de la sécurité européenne ». « Une question essentielle se pose, poursuit Brzezinski : ce scénario se déroulera-t-il dans un environnement apaisé ou dans un contexte de tension avec la Russie ? »


       Nous avons la réponse. Mais le défi lancé aux Russes s’encombre peu de subtilités : « Pour que le choix de l’Europe – et, en conséquence, de l’Amérique – se révèle fructueux, la Russie doit satisfaire à deux exigences : tout d’abord, rompre sans ambiguïté avec son passé impérial ; ensuite, cesser ses tergiversations à propos de l’élargissement des liens politiques et militaires entre l’Europe et l’Amérique. » Bref, un désarmement unilatéral.

       Benjamin Barber, ancien conseiller du président Clinton, complète utilement la vision états-unienne, dans une version plus modérée. Adversaire résolu du président George W. Bush et des néo-conservateurs, il oppose, dans son ouvrage « L’Empire de la peur » (2003), les « aigles », schématiques et brutaux, aux « chouettes », subtiles dans leur chasse entre chien et loup. Reste que les chouettes sont aussi des prédateurs. A la « guerre préventive », Barber préfère la « démocratie préventive », sans s’illusionner sur la « démocratie de marché » chère à certains démocrates : 

       « Le désir de favoriser l’expansion de la démocratie forme une composante déterminante de la démocratie préventive comprise comme politique nationale de sécurité, mais on confond souvent ce soutien avec le désir tout aussi intense d’exporter le capitalisme et de cultiver les marchés mondiaux. [...] Dans le secteur international, l’âge des « robber barons » (barons voleurs) – appelons-les les banques prédatrices ou les spéculateurs hors-la-loi – est de retour. »

       La teneur de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE illustre largement la volonté prédatrice de s’emparer des richesses de l’Ukraine, moyennant quelques corruptions des nouvelles élites, au nom de « la concurrence libre et non faussée », de la « mobilité des travailleurs », de la « récupération ou du rapatriement des capitaux investis, de même qu’aux profits qui en découlent. » Le volet militaire n’est pas oublié : « Promouvoir une convergence graduelle en matière de politique étrangère et de défense. »

       Serait-ce l’empire euro-américain ?

       * GIPRI : L’« Institut international de recherches pour la paix à Genève » (en anglais « Geneva International Peace Research Institute », GIPRI) est une organisation non gouvernementale basée à Genève.


    @@@

    (Dans l'espace,
    personne ne vous voit faire le guignol)



    @@@
    Luc Desle

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