• @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU PEUX TUTOYER LA MORT,
    MAIS AVEC RESPECT)

    @@@

    "Monsieur! Monsieur! Je vous prierai de laisser mon maillot
    tranquille et... Mais? Mais que faites-vous? Vous le déchirez?!
    Mais qu'est-ce qui vous prend, paltoquet?"




    @@@

    "Franchement, vous pensez vraiment que de si beaux gosses
    peuvent être un danger pour la planète, hein?
    - Ben..."



    stuffblackpeopledontlike.blogspot.com

    La guerre secrète des Etats-Unis
     d’Amérique dans 134 pays. 
    (Tom Dispatch)
    Nick Turse

       (...) Ils agissent dans la splendeur verte de la vision nocturne dans le Sud-ouest Asiatique et guettent dans les jungles d’Amérique du Sud. Arrachent des hommes de leur foyer au Maghreb et tirent contre des militants fortement armés dans la Corne de l’Afrique. Ils sentent l’écume salée quand ils volent au ras des vagues dans le turquoise des Caraïbe et le bleu intense du Pacifique. Ils mènent à bien des missions dans la chaleur étouffante des déserts du Moyen Orient et dans la Scandinavie glaciale. L’administration Obama a entrepris une guerre secrète sur toute la planète dont l’amplitude n’a jusqu’ici jamais été complétement révélée.

       A partir du 11 septembre 2001, les Forces d’Opérations Spéciales des USA ont grandi de façon inimaginable tant en effectifs qu’en budget. Le plus révélateur a été, cependant l’augmentation des déploiements des opérations spéciales au niveau global. Cette présence – en ce moment dans presque 70% des nations du monde – fournit de nouvelles preuves de la taille et de l’étendue d’une guerre secrète qui se livre depuis l’Amérique Latine jusqu’aux terres les plus reculées d’Afghanistan, des missions d’entraînement avec leurs alliés Africains jusqu’aux opérations d’espionnage lancées dans le cyberespace.

       Comme on l’a constaté, dans les derniers jours de la présidence Bush, les forces d’Opérations Spéciales se déployaient dans 60 pays au total dans le monde. En 2010, ce chiffre s’élevait à 75, selon Karen DeYoung et Greg Jaffe du Washington Post. En 2011, le porte-parole du Commandement des Opérations Spéciales (SOCOM pour son sigle en anglais), le colonel Tim Nye dit à TomDispatch que le chiffre total atteindrait 120. Actuellement, ce chiffre est encore plus élevé. En 2013, les forces d’élite des USA se sont déployées dans 134 pays de la planète, selon le commandant Matthew Robert Bockholt, des Relations Publiques de la SOCOM. 

       Cette augmentation de 123% pendant les années Obama démontre comment, en plus des guerres conventionnelles et de la campagne d’avions sans pilote de la CIA [8], de la diplomatie publique et de l’espionnage extensif électronique, les USA se sont engagés dans une autre importante et croissante forme de projection de pouvoir au-delà de leurs frontières. En grande mesure, menée dans l’ombre par les troupes d’élite des USA, l’immense majorité de ses missions se déroule loin des regards indiscrets, de ceux scrutateurs des médias et de quelque type de supervision externe, augmentant les possibilités de représailles imprévues et de conséquences catastrophiques. (...)

       (...) Créé formellement en 1987, le Commandement des Opérations Spéciales a grandi rapidement dans l’étape postérieure au 11/S. Nous avons été informés que le SOCOM est en voie d’atteindre 72 000 effectifs en 2014, depuis les 33 000 qu’ils étaient en 2001. Le financement pour le monde a lui aussi augmenté en proportions géométriques au point que le budget de référence pour 2001, 2 300 millions de dollars, atteignait 6 900 millions en 2013 (10 400 millions de dollars si on ajoute le financement supplémentaire). Les déploiements d’effectifs à l’étranger ont explosé eux aussi passant de 4 900 hommes par an en 2011 à 11 500 en 2013.

       Lors d’une récente enquête, TomDispatch, en consultant des documents du gouvernement d’accès libre et des communiqués de presse, ainsi que des informations de presse, a trouvé les preuves que les forces d’Opérations Spéciales des USA se sont déployées ou se sont impliquées avec des armées de 106 nations du monde entier en 2012-2O13.

       De plus, pendant la période de plus d’un mois qu’a duré la préparation de cet article, le SOCOM nous a communiqué des statistiques exactes concernant le nombre total de pays dans lesquels ils avaient déployés des effectifs spéciaux : Bérets Verts et Rangers, SEAL de la Marine ou commandos de la Force Delta. « Nous ne les avons pas sous la main », explique Bockholt de SOCOM, dans une entrevue téléphonique alors que l’article était presque terminé. « Nous devons chercher parmi beaucoup d’autres choses. Et cela demande beaucoup de temps » Quelques heures plus tard, juste avant la publication, il répondait à une question qui lui avait été faite en novembre de l’année précédente. « Les Forces d’Opérations Spéciales se sont déployées dans 134 pays », pendant l’année fiscale de 2013, explique Bockholt dans un email. (...)

       (...) L’année passée, le chef du Commandement des Opérations Spéciales, l’Amiral William McRaven a expliqué sa vision concernant la globalisation des opérations spéciales. Dans une déclaration devant le Comité des Services Armés du Congrès, il dit :

       « USSOCOM est en train d’améliorer son réseau global de Forces d’Opérations Spéciales afin d’appuyer nos relations interinstitutionnelles et nos associés internationaux de façon à pouvoir disposer d’une vaste connaissance des menaces et opportunités émergentes. Le réseau rend possible une présence limitée et persistante en des lieux cruciaux et facilite les possibilités d’actuation où c’est nécessaire ou opportun ».

       Bien que cette « présence » puisse être limitée, l’étendue et l’influence de ces forces d’Opérations Spéciales est une autre question. Le saut de 12% dans les déploiements – de 120 à 134 – durant le mandat de McRaven reflète son désir de mettre ses bottes sur le terrain de la planète entière. Le SOCOM ne cite pas les nations concernées, alléguant la sensibilité des nations hôtesses et la sécurité des effectifs étasuniens, mais les déploiements que nous connaissons jettent au moins un peu de lumière sur l’étendue totale des missions que l’armée secrète des USA mène dans le monde.

       Par exemple, en avril passé et en mai, le personnel des Opérations Spéciales prit part à des exercices d’entraînements à Djibouti, Malawi et dans les Iles Seychelles, dans l’Océan Indien. En juin, les SEAL de la Marine étasunienne se joignirent aux forces irakiennes, jordaniennes, libanaises et autres alliés du Moyen Orient pour réaliser des simulations guerrières asymétriques à Aqaba, Jordanie.

       Le mois suivant, les Bérets Vert se rendirent à Trinidad et Tobago pour mettre en marche des petites unités d’armées tactiques avec les forces locales. En Août, les Bérets Verts ont entraînés les marins du Honduras en techniques d’explosif. En septembre, selon les nouvelles de la presse les forces d’Opérations Spéciales des USA se joignirent aux troupes d’élites des 10 pays membres de l’Association des Nations du Sud-Est Asiatique – Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Brunei, Vietnam, Laos, Myanmar (Birmanie) et Cambodge ainsi qu’avec leurs homologues d’Australie, Nouvelle Zélande, Japon, Corée du Sud, Chine, Inde et Russie pour pratiquer des exercices antiterroristes, financés conjointement, qui se sont déroulés dans un centre d’entraînement à Sentul, à l’Ouest de Java.

       En octobre, les troupes d’élites des USA ont mené des incursions avec des commandos en Lybie et Somalie, séquestrant un suspect de terrorisme dans la première nation citée alors que les SEAL tuaient au moins un militant dans la seconde avant que la réaction armée ne les expulse.

       En novembre, les troupes d’Opérations Spéciales menèrent à bien des opérations humanitaires aux Philippines pour aider les survivants du typhon Hayan. Le mois suivant, des membres du 352° Groupe d’Opérations Spéciales réalisèrent un exercice d’entraînement auquel participèrent 130 pilotes et 6 avions dans une base aérienne en Angleterre, et plusieurs SEAL de la Marine furent blessés alors qu’ils participaient [18] à une mission d’évacuation au Soudan du Sud. Les Bérets Verts ont entamé le 1er janvier de cette année une mission de combat conjointe avec des troupes d’élite Afghanes dans le village de Balhozi, province de Kandahar.

       Pourtant, ce déploiement dans 134 pays ne paraît pas suffire pour le SOCOM. En novembre 2013, le commandement annonça qu’il cherchait à identifier des associés industriels qui pourraient, dans le cadre de l’Initiative du Web Transrégional du SOCOM, « développer potentiellement de nouveaux sites sur Internet adaptés à des publics étrangers ». Cela s’adjoindrait à un réseau global de dix sites, déjà existant sur Internet, dédiés à la propagande dirigée par différents commandements combattants et configurés pour ressembler à des organes de presse légitimes incluant CentralAsiaOnline.com, Sabahi, qui cible la Corne de l’Afrique, un effort dirigé vers le Moyen Orient connu comme Al-Shorfa-com ainsi qu’un un autre pour l’Amérique Latine qui a reçu le nom de Infosurhoy.com

       L’essor du SOCOM dans le cyberespace se reflète dans l’effort concerté du commandement pour être toujours plus profondément « dans le circuit ». « J’ai des correspondants dans toutes les agences ici à Washington DC, depuis la CIA, le FBI, à l’Agence de Sécurité Nationale, à l’Agence Géo-spatiale Nationale, à l’« Agence de Renseignement de la Défense », dit l’amiral en chef du SOCOM McRaven pendant une table ronde dans le Centre Wilson de Washington, l’année passée. Quand il s’exprima, à la Bibliothèque Ronald Reagan, en novembre, il signala que le nombre de départements et agences dans lesquels le SOCOM à un ancrage est de 38. (...)

       Bien qu’élu en 2008 par nombre de ceux qui voyaient en lui un candidat anti-guerre, le Président Obama, a démontré qu’il était un commandant en chef résolument belliciste, dont les politiques ont produit de notables exemples de ce que dans le jargon de la CIA on appelle depuis longtemps déjà « retour de flamme » (Blowback). Quoique l’administration Obama ait supervisé le retrait des troupes d’Iraq (négocié par son prédécesseur), ainsi qu’une réduction des troupes étasuniennes en Afghanistan (après une importante augmentation de présence militair dans ce pays), le président a pris la tête d’une augmentation de la présence militaire étasunienne en Afrique, une redynamisation  des efforts en Amérique Latine et a prononcé un discours musclé sur un rééquilibrage, ou pivot en Asie (quoique jusqu’ici peu ait été fait en ce sens).

       La Maison Blanche a également supervisé une croissance exponentielle de la guerre des drones des USA. Alors que le président Bush avait lancé 51 attaques de ce type, le président Obama en a ordonné environ 330, selon une enquête réalisée par le Bureau de Journalisme d’Investigation qui a son siège à Londres. Rien que l’année passée, on en dénombre en Afghanistan, Lybie, au Pakistan, en Somalie, et au Yémen. Les récentes révélations d’Edward Snowden concernant l’Agence Nationale de Sécurité ont démontré la terrible amplitude et la portée mondiale de la surveillance électronique étasunienne pendant les années Obama. Et au plus profond de l’ombre, les forces d’Opérations Spéciales sont à présent annuellement déployées dans plus du double de nations qu’à la fin du mandat de Bush. (...)

       (...) Dans son plan d’action pour le futur, el SOCOM 2020, l’amiral McRaven a essayé de vendre la globalisation des opérations spéciale des USA comme un « moyen de projeter du pouvoir, promouvoir la stabilité et empêcher les conflits » Il est possible que l’année passée le SOCOM se soit dédié à faire tout le contraire dans 134 lieux.


    Lire l'article en entier, très détaillé, sur:


    @@@

    "Ce que je pense du trio... heu... lisme, c'est ça?
    - C'est ça.
    - Hé bien, heu..."


    Lunch with Otto Benzon (1893), Peder Severin Krøyer


    @@@
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA DROITE LIGNE EST LE
    PLUS COURT CHEMIN
    VERS LA CATASTROPHE)

    PCC. Jacques Damboise

    ***

    (Femme sympathique fumant un cigare
    pour oublier son horrible couvre-chef)


    Smoke that cigar

    ***

    (Un de ces coureurs a reçu des cellules souches humaines.
    Sauras-tu le reconnaître?)


    The Art of Heinrich Kley
    Cellules souches : le scandale Stamina

    ALBERTO MANTOVANI
    IL SOLE-24 ORE

       (...) L'affaire Stamina continue d'attiser les débats. Il s'agit de l'une de ces affaires qui défraient régulièrement la chronique en Italie et ailleurs : la découverte d'une thérapie pour le moins improbable qui, en dehors de toute pratique ou recherche biomédicales, exploite la souffrance des patients et leur besoin d’espérer.

       Rappelons à titre d'exemple le prétendu sérum Bonifacio, ce traitement du cancer et des tumeurs de tous types proposé par un vétérinaire, devenu populaire dans les années 1970 et 1980. On compte bien d'autres cas du même acabit à travers le monde. Jamais, toutefois, nous n'aurions imaginé que de telles thérapies pourraient être imposées par des mesures judiciaires, que des fonds soient alloués à leurs essais cliniques sur décision parlementaire ou qu'elles fassent l'objet de recherches précliniques et cliniques. Avec les cas Di Bella [prétendue méthode de traitement du cancer qui fit l’objet d’un scandale retentissant en 1997] et Stamina, dont les caractéristiques sont assez similaires, nous avons pourtant assisté à un changement radical, avec de graves répercussions non seulement sur les patients, mais sur l'image de notre pays dans le monde. (...) 

       (...) Une réflexion sur les rouages de l'affaire pourra peut-être – je l'espère – nous aider à éviter que des affaires similaires se répètent, dans l'intérêt des patients et de leurs familles.
 Ce qui s'est passé est en partie le fruit de la piètre culture scientifique de notre pays : si, moi qui ai consacré ma vie à la recherche et à la science, je déclarais aux médias être un meilleur joueur de foot qu'Andrea Pirlo ou Lionel Messi, on me rirait au nez. C'est pourtant, peu ou prou, le même genre d'annonce, sans le moindre fondement, qui a été effectué dans le cas Stamina. Et elle a été prise pour argent comptant. 


       Mais cette affaire implique également de lourdes responsabilités scientifiques, judiciaires et même politiques. N'oublions pas, en effet, que tout essai clinique d'un nouveau protocole diagnostique et thérapeutique sur l'homme doit se fonder sur une base scientifique solide et transparente, fourni par des médecins et des chercheurs qualifiés, qui procèdent selon des règles claires et transparentes de recoupement des résultats, dans le respect des intérêts des patients. Rien de tout cela n'a été respecté dans les cas Stamina, et je me demande comment un quelconque "comité d'éthique" a pu ou peut donner son aval à ce genre d'essais.
 (...)

       (...) Mais ce n'est pas tout : le droit d'un patient à être traité par le sérum Bonifacio, ou tout autre traitement du même style, n'avait jamais été établi par un tribunal. C'est pourtant ce qui a fini par arriver, et les décisions de nombreux tribunaux, au mépris parfois de l'avis de la communauté scientifique, laissent pour le moins perplexes.
 Ajoutons encore qu'aucun homme politique ne s'était jusqu'alors prononcé en faveur de ces présumées thérapies miraculeuses, alors que dans les cas Di Bella et Stamina les essais ont bénéficié de l'octroi de fonds publics.

       La communauté des médecins et des chercheurs – dont je fais partie – n'est pas exempte elle non plus de reproches. Elle a accepté, par exemple, de tester en clinique la prétendue méthode Di Bella, en dépit de contradictions manifestes avec les principes éthiques fondamentaux de tout essai clinique, sans parler du gaspillage d'argent public. Et, pour les essais de la méthode Stamina, des fonds publics ont à nouveau été alloués – avec l'aval du Parlement – bien que son rejet par la commission scientifique ait été prévisible.
 (...) 

       (...) Ajoutons enfin que la position ambiguë exprimée par Camillo Ricordi jette à mon avis un trouble profond : je suis profondément convaincu que médecins et chercheurs doivent dire non, sans faux-fuyants, à des essais précliniques et cliniques qui ne respectent pas les "conditions préalablement requises". Autrement dit : rationalité, transparence, compétence scientifique et respect des règles garantissant des essais rigoureux, au service et dans le respect des patients. 


       En conclusion, pour empêcher la résurgence de ces traitements miraculeux ou présumés tels, je crois qu'il est fondamental que les mondes médico-scientifique, politique et judiciaire partagent les principes fondamentaux sur lesquels doit se fonder tout essai clinique avant d'être autorisé, pour le bien des patients, qui doit demeurer notre seule boussole. Une condition d'autant plus importante dans une phase où les thérapies cellulaires, axées par exemple sur les cellules du système immunitaire, si elles offrent de grands – et, eux au moins, solides – espoirs, se prêtent à de faciles spéculations, remèdes miracles et autres faux espoirs. Des principes et des buts communs donc, dans l'intérêt et au service des patients. (...) 


    ***
    (Question existentielle: Allait-il laisser s'envoler
    ce gentil volatile, ou devait-il le croquer?)



    ***
    Benoît Barvin

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE EST-IL 
    SON PROPRE DISCIPLE?)

    @@@

    "Je donne ma langue au chat...
    - Peau?
    - Hihihi..."



    (Cette fille était folle de moi)

    @@@

    (Pigiste pétant un câble...
     de presse?)




    Spirou, le journalisme sans peine 
     Spirou, le journalisme sans peine


    Vis ma vie de pigiste non rémunéré
    Pigistes en colère

    Mathieu Deslandes

       (...) Ce coup de gueule a été rédigé par quatre jeunes journaliste pigistes de presse écrite, multimédia, télé et radio « fatigués d’être utilisés ». L’idée leur est venue en discutant de leurs propres déconvenues.

       Par choix ou parce qu’ils n’ont jamais pu rejoindre une rédaction, certains d’entre nous travaillent en free-lance. Ils sont pigistes. Notre mission : abreuver les rédactions, ou les boîtes de productions, qui servent d’intermédiaires, en idées de reportages. Si le projet est retenu, nous réalisons ledit reportage. En théorie.

       Car de plus en plus de rédactions ne se contentent plus d’une présentation d’une page du projet. De plus en plus souvent, nous devons rendre des « séquenciers » : plusieurs feuilles dans lesquelles nous donnons dans le détail le déroulé du reportage et les noms des personnes que nous prévoyons d’interviewer. Un travail qui nécessite des jours, parfois des semaines d’enquête. Une période pendant laquelle nous ne sommes pas payés et n’avons aucune certitude de réaliser le sujet. (...)

       Pis, une fois le séquencier envoyé, certains médias n’hésitent pas à nous dépouiller de nos idées, à s’emparer de notre projet, et à le réaliser en interne. Découvrir l’article ou le reportage proposé dans la presse ou à la télévision est rageant, écœurant, décourageant.

       Que pouvons-nous faire ? Si les journalistes les plus anciens et aguerris échappent à ces coups bas, les plus jeunes d’entre nous les encaissent à la chaîne. Les rédactions et sociétés de production nous mettent dos au mur. Si nous espérons pouvoir travailler, il nous faut accepter de leur donner gratuitement un maximum d’informations, quand eux ne s’engagent à aucun moment vis-à-vis de nous.

       Cette situation, des centaines de pigistes la connaissent bien. En télévision, radio, presse écrite ou multimédia, la réalité du métier est la même. Insupportable. Quand nous osons nous ériger contre ce chantage, certains rédacteurs en chef n’hésitent pas à nous répondre que « c’est le jeu ». (...)

       (...) Ces mêmes rédacteurs en chef, qui courent les festivals les plus prestigieux et s’émeuvent à la tribune de la situation sécuritaire et financière des free-lances en Syrie ou sur les terrains de guerre, oublient qu’ils participent à l’exploitation de pigistes « locaux », ici en France.

       Ces rédacteurs en chef bien installés et grassement payés oublient que nous avons l’âge de leurs enfants et que ce « jeu » ne nous amuse pas du tout. A 25, 30, 35 ans, beaucoup d’entre nous vivent au jour le jour, incapables de faire le moindre projet.

       Alors que les rédactions multiplient les reportages sur la « précarisation du travail », peu de rédacteurs en chef se soucient de ces cohortes de jeunes journalistes en piges ou CDD depuis des années. Et ce sont parfois ces derniers qui sont envoyés pour réaliser les reportages sur les emplois précaires... Les coulisses de l’information ne sont pas toujours très belles à voir. (...)


    @@@

    (A cause de la Crise, les lunettes
    pour pauvres étaient monnaie courante)


    Hayao Miyazaki

    @@@
    Luc Desle

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:
    (NE MOULINE PAS TROP
    TES SENTIMENTS)

    @@@

    (La femme zèbre n'en était qu'au stade de l'essai)



    @@@

    "L'arme! Tu regardes l'arme, ok?
    - Ben... Heu..."


    Shes Got Annie Oakley Eyes
    (Source: rrosehobart, via marcuku)

    @@@

    (Cet ours vint - grossièrement - nous rappeler
    que nous nous trouvions sur une propriété privée)



    @@@

    (Certes, j'avais mangé de l’ail, mais elle en faisait beaucoup...
    Il y avait peut-être  entre-nous de l'eau dans le gaz...)




    http://laplumeabelle.tumblr.com/image/68434729488

    @@@
    Nadine Estrella

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU NE PEUX ALLER DE L'AVANT
    SI TU REGARDES EN ARRIÈRE)

    +++

    "Je suis là pour remonter les ventes désastreuses des BD...
    et accessoirement le nombre de vues sur Tu Quoque."

    +++

    "Tu te rends compte? Les albums de BD publiés
    n'atteignent pas les 4000 nouveautés l'année dernière...
    - T'es sûr? C'est une catastrophe..."




    Le marché de la bande dessinée 
    marque le pas en 2013


    Jean-Samuel Kriegk
    Auteur du livre Art Ludique (Sonatine Editions)

       (...) Alors que depuis 17 ans la production d'albums de bande dessinée était chaque année en augmentation constante (jusqu'à +14,7% pour la seule année 2006), 2013 marque le pas avec une diminution de 7,3% du nombre de titres publiés. Un recul historique.

       Comme chaque année, Gilles Ratier de l'Association des Critiques et Journalistes de Bande Dessinée (ACBD) publie un très exhaustif bilan sur la production de bandes dessinées dans les territoires francophones européens. Et pour la première fois, ces chiffres sont en forte baisse et dressent le paysage d'un marché secoué.

       3 892 nouveaux albums de bande dessinée ont trouvé le chemin des librairies l'an passé, plus 880 rééditions. Si cette offre peut sembler pléthorique, le marché est concentré sur quelques gros titres : 117 albums seulement auront été publiés à plus de 50 000 exemplaires, avec des mises en place globalement en baisse. Le plus gros tirage (Astérix chez les Pictes) est - quand même - de 2,48 millions d'exemplaires. 

       Cette "locomotive" semble d'ailleurs avoir tiré le marché vers le haut, même si les chiffres de vente définitifs de 2013 n'ont pas encore été publiés. Le magazine spécialisé des professionnels du livre, Livres Hebdo, indiquait cependant il y a quelques semaines une baisse de 2% des ventes d'albums de bande dessinée sur les neuf premiers mois de 2013, là encore une mauvaise nouvelle pour un secteur qui semblait jusque-là épargné par la crise. Le passage au digital reste marginal et ne compensera pas ce recul, malgré une offre de plus en plus riche.

       Le marché des nouveautés fait la part belle à la BD franco-belge autant qu'au manga (40% de parts de marché chacun), tandis les comics américains représentent les 10% restant, boostés notamment par deux tomes de la série à succès Walking Dead. Le blockbuster du manga reste la série Naruto, avec un cumul de 800 000 exemplaires mis en place cette année sur quatre nouveaux tomes.

       Un dernier chiffre donné par l'ACBD : 1 492 auteurs réussiraient à vivre de la création de bandes dessinées sur le territoire francophone européen. Sachant qu'un album nécessite généralement la collaboration d'un dessinateur et d'un scénariste, on peut trouver qu'au final, peu d'albums font vivre leurs créateurs. (Bien observé...) (...) 



    +++

    "Hu?
    - Cher Monsieur,  je suis représentant en
    parfums et crèmes dépilatoires et... Mais, heu?
    Pourquoi vous grognez comme ça?"


    +++
    Benoît Barvin

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  • ¤¤¤
    Pensées pour nous-mêmes:

    (APPRENDS A DÉSAPPRENDRE)

    ¤¤¤

    (L'auto-étrangleuse en pleine action)


    NANCY CUNARD

    ¤¤¤


    L’agonie d’un condamné à mort

    ALAN JOHNSON
    De Lucasville, dans l’Ohio

       (...) C’est une nouvelle méthode d’exécution, qui utilise deux produits, et la procédure, qui a duré vingt-quatre minutes, a été “un échec, une expérience atroce entreprise par l’Etat de l’Ohio,” a déclaré Allen Bohnert, avocat commis d’office qui a assuré la défense de McGuire. “Les habitants de l’Etat de l’Ohio devraient être horrifiés par ce qui a été commis en leur nom.”

       Le décès de McGuire, à 10 h 53 par injection létale, semble avoir été marqué par le “manque d’air” qui, comme le craignaient ses avocats, a été la conséquence de cette combinaison de produits utilisée pour la première fois lors d’une exécution aux Etats-Unis. “Il s’est passé ce que nous avions annoncé à la cour”, affirme Bohnert, qui a refusé de dire si, selon lui, McGuire avait souffert. Tout comme il n’a pas voulu spéculer sur une éventuelle action en justice conformément à la Constitution, qui interdit tout châtiment cruel et inhabituel.

       Environ quatre minutes après avoir reçu l’injection (à 10 h 29), McGuire a commencé à se débattre et à suffoquer bruyamment, s’étouffant et s’étranglant manifestement pendant au moins dix minutes. Sa poitrine s’est soulevée et son poing gauche s’est serré tandis qu’il poussait des grondements sourds. Puis, dans les minutes qui ont précédé la constatation officielle de son décès, il est resté tranquille. (...)

       (...) Les enfants adultes de McGuire, Amber et Dennis, ainsi que son épouse étaient parmi les personnes qui ont assisté à l’exécution dans une petite pièce sans fenêtre de la prison de haute sécurité de Lucasville, dans l’Ohio. Tous trois se sont pris par le bras et ont pleuré pendant la procédure.

       Joy Stewart, de West Alexandria, une petite ville à une trentaine de kilomètres de Dayton, avait 22 ans [en 1989]. Elle était enceinte de plus de sept mois quand McGuire l’a violée, étouffée, puis lui a tranché la gorge si brutalement qu’il lui a sectionné à la fois la carotide et la jugulaire. L’enfant qu’elle portait est mort avec elle, dans les bois de la région rurale du comté de Preble, où son corps a été retrouvé le lendemain par deux randonneurs.

       “Nous avons attendu longtemps. La mort de Joy a été l’épreuve la plus terrible que notre famille ait vécue, ont expliqué ses proches dans une déclaration de trois paragraphes. Les produits qui vont être utilisés lors de son exécution ont suscité la polémique, d’aucuns redoutent qu’il ne fasse l’expérience de la terreur, qu’il souffre. Pour le souvenir que j’ai de la mort [de Joy], [il l’a] obligée à sortir de sa voiture, il a tenté de la violer, il l’a sodomisée, étouffée, poignardée, je sais qu’elle a connu la terreur et la souffrance. Il bénéficie d’un traitement infiniment plus humain que celui qu’il lui a infligé. En fin de compte, nous devons tous faire face à nos juges – ici, sur terre, comme au ciel. L’heure est venue pour lui de faire face à son jugement.” (...) 

       (...) Agé de 53 ans, McGuire est mort d’une injection de midazolam, un sédatif, et d’hydromorphone, un dérivé de la morphine. Ce cocktail, jamais encore utilisé lors d’une exécution aux Etats-Unis, a été choisi par le département de réhabilitation et de correction de l’Ohio parce que le pentobarbital, le produit unique appliqué jusqu’alors, n’est plus disponible [les Etats-Unis font face à une pénurie de barbituriques due au refus de certains laboratoires européens opposés à la peine de mort d’approvisionner les services correctionnels américains].

       Les derniers mots de McGuire ont été les suivants : “Je tiens à dire à la famille de Joy : merci pour la lettre et vos mots gentils. Ils ont eu une grande importance pour moi… A mes enfants, je vous aime, je monte au ciel. Je vous y retrouverai.”

       Carol Avery, la sœur de la victime, était également présente. L’exécution a attiré un nombre exceptionnel de correspondants de presse. Ces dernières années, la participation des médias avait diminué, les exécutions étaient presque devenues une procédure de routine depuis la remise en vigueur de la peine de mort par l’Ohio en 1999. A l’extérieur, une poignée d’opposants à la peine capitale ont manifesté par des températures inférieures à zéro, même après le lever du soleil.

       Pour son dernier repas, McGuire avait commandé du rôti du bœuf, du poulet frit, des pommes de terre frites aux oignons, de la salade de pommes de terre, un bagel aux oignons toasté avec du fromage à tartiner, de la glace à la noix de pécan et un Coca. Il est la première personne à avoir été exécutée dans l’Ohio cette année.

    Note de la rédaction : Alan Johnson, correspondant du Dispatch, a été témoin de l’exécution du 16 janvier.


    ¤¤¤



    ¤¤¤
    Benoît Barvin

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (POUR ÉCHAPPER AU FEU
    NE RECULE PAS VERS LE PRÉCIPICE)

    @@@

    "Elle est comment, ma cachette, pour échapper au loup?
    - Heu..."


    Dagny Eyer, 1.2014 8 x 10 tintype

    @@@

    (La femme au chapeau téléphonique
    en grande conversation avec l'homme téléphone)



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    (La femme de l'ogre exhibant les couverts du susdit)


    http://weirdvintage.tumblr.com/post/74009644834/from-sophia-lorens-in-the-kitchen-with-love

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    (Groupe de spectateurs séchant au soleil)



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    Nadine Estrella

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (ES-TU UN CHAT QUI RONRONNE,
    GRIFFES SORTIES?)

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    (Capitaliste regardant l'Etat du Monde)



    @@@

    (Rédacteur de "The Economist" surveillé par
    un membre de la Commission de Déontologie)


    Le Petit Spirou

    The Economist… économise la vérité
    sur le Venezuela (Venezuelanalysis)

    Ryan Mallett-Outtrim

       (...) Un bon écrivain dit beaucoup en peu de mots. Le dernier article de The Economist sur les élections municipales de décembre 2013 au Venezuela dit beaucoup sur la valeur des faits pour la feuille de chou préférée de l’idéologue néo-libéral. Malgré une forte concurrence, The Economistremporte aisément la palme pour la quantité de mensonges déversés dès le deuxième paragraphe de son “analyse”.

       The Economist déclare que “la perte la plus douloureuse pour le Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV) fut Barinas, berceau de la famille Chávez”. Ce serait une perte douloureuse… si c’était vrai. En réalité Hugo Chavez est né à Sabaneta, capitale de la municipalité Alberto Arvelo Torrealba. Si The Economist avait vraiment examiné les résultats de l’élection, il aurait remarqué qu’Anibal Chavez (frère de l’ex-président) a remporté facilement la mairie avec 62.87% des suffrages. Pour être juste, Chavez vécut dans la capitale de l’État de Barinas lorsqu’il fréquentait l’école secondaire mais c’est Sabaneta qui est reconnue au plan national comme la demeure de l’ex-président, et non Barinas. (...)

       (...) Cette ignorance de The Economist à propos de celui qui fut président du Venezuela pendant 14 ans, n’est qu’un avant-goût. Suit une régurgitation acritique de la complainte du leader de la droite Henrique Capriles pour qui le Venezuela est “coupé en deux moitiés” et “la moitié du président est celle qui dispose de tous les leviers du pouvoir réel”.

       Le premier point est exact… à l’instar de la plupart des démocraties représentatives. Lors des élections municipales, le PSUV et ses alliés ont remporté 49% du vote populaire alors que la coalition de droite, la MUD, a réuni 43% des suffrages. L’écart entre les deux camps tourne donc autour de 6%. L’an dernier, Barack Obama s’est maintenu à la Maison Blanche avec 51,1% des votes tandis que Mitt Romney faisait 47,2%. Ces quelques points de différence signifient que les États-Unis sont divisés ? Bien sûr ! C’est ainsi que fonctionne la démocratie représentative.

       Si The Economist veut comprendre pourquoi il arrive aux électeurs de se diviser, nous l’invitons à lire l’appui résigné à Obama de The Economist pour se faire une idée des raisons qui poussent des électeurs différents à voter pour des candidats différentsLe problème commence lorsque l’auteur de l’article affirme que “tous les niveaux de pouvoir réel” appartiennent à Maduro. (...) 

       Non seulement une part importante des médias, la plus grande fédération patronale et la majorité du secteur privé national ne sont nullement les amis du gouvernement bolivarien mais ils mènent contre lui, de concert avec les États-Unis et la droite locale, une guerre économique. Sans doute The Economist considère-t-il que les grandes entreprises ne constituent pas un “niveau de pouvoir”. Ce ne serait pas la première fois que le magazine publie un article s’apitoyant sur ces victimes que sont les élites du secteur privé“Je crois que le message d’un possible changement n’a pas été compris par la population … si j’avais réussi cela, alors nous aurions aujourd’hui un pays repeint en bleu.”

       Dans le paragraphe suivant, on nous informe que “les médias télévisés – maintenant sous contrôle de l’État ou intimidés pour qu’ils obéissent – ont ignoré Mr Capriles”. Si The Economist se soucie tant de Capriles, pourquoi n’est-il pas alarmé par les apparitions répétées à la télévision vénézuélienne d’un imposteur affirmant être Capriles ? L’imposteur s’est récemment glissé dans les studios de Venevision pour y répondre à une fausse et longue interview, un faux Capriles qui semble si réel qu’on vous pardonnera de croire que c’est lui ! Venevision n’est pas le seul grand média à s’être laissé duper par le sosie du leader de la droite : Globovision a retransmis un discours du même imposteur le soir de l’élection, en croyant évidemment qu’il s’agissait de Capriles ! Et le revoici sur TeleSUR

       L’habile imposteur a même trompé CNN en espagnol en faisant croire qu’il était le vrai Capriles. Tout se passe comme si tout le monde ouvrait l’antenne à l’imposteur alors que le véritable Capriles est ignoré, de toute évidence. Heureusement,The Economist est capable, lui, de percer les apparences et sait bien que le vrai Capriles a été absent des programmes de radio et télévision. (...)

       (...) The Economist déclare ensuite que les “[c]andidats et les leaders de la droite ont été menacés de prison”. Il est vrai que dans l’offensive en cours contre la corruption, des membres de l’opposition ont été arrêtés… mais The Economist a décidé d’occulter que cette offensive a permis d’arrêter également des alliés de Maduro, également pour faits de corruption. Si pour le magazine ceci n’est pas la preuve que certaines arrestations n’ont pas de motivation politique, elle nous autorise à rester sceptique quand la droite affirme que ses membres imputés sont tous honnêtes.

       Le même scepticisme serait de rigueur quand The Economist prétend que “la totalité de l’appareil gouvernemental a été déployée pour aider le PSUV”. Vraiment ? Par le passé, le Carter Centre a exprimé sa préoccupation au sujet du mauvais usage des ressources de l’État lors des élections, et, de nouveau, des rapports sur le mauvais usage de biens gouvernementaux ont surgi le 8 décembre. Pourtant le degré de ce “mauvais usage” n’est pas clair (les observateurs internationaux n’ont pas noté de fraude). L’idéal serait que The Economist cite quelque témoignage lorsqu’il affime que “la totalité de l’appareil” a été déployé (les refroidisseurs d’eau dans les bureaux du gouvernement ont-ils également enrôlés ?). 

       Sans preuves à l’appui, il semble que The Economist exagère juste un petit peu. Pire encore est le péché par omission. Capriles aura fait campagne dans 117 municipalités de 21 états à l’approche des élections. Au cours de 2013 ses escapades internationales (par exemple à Santiago, pour se réunir avec Jovino Novoa, ex-secrétaire de gouvernement de Pinochet) ont commencé à agacer certains des habitants de l’État de Miranda pour qui il est censé travailler en tant que gouverneur élu. Mais le magazine ne semble pas très concerné par l’hypothèse que Capriles délaisse ses obligations de gouverneur. L’idée que les deux camps puissent avoir des comptes à rendre ne semble pas explorée très souvent par ce magazine.

       Le leader de la droite vénézuélienne Henrique Capriles Radonski (à gauche) réuni à Santiago le 19 juillet 2013 avec Jovino Novoa, sous-secrétaire de gouvernement de Pinochet. Capriles Radonski est impliqué dans la violence et les assassinats de militants bolivariens le 15 avril 2013 et dans le coup d’État meurtrier contre le président Chavez en avril 2002. 

       Au paragraphe suivant, The Economist nous resort le refrain usé de la destruction de l’économie du Venezuela à cause des “politiques populistes de Chavez qui ont plongé le pays dans le chaos”, l’entraînant vers une “spirale d’inflation”. De nouveau cela n’a tout simplement pas de sens. Même si l’inflation a connu une hausse cette année(causée notamment par la guerre spéculative du secteur privé), en général l’inflation a été plus basse sous Chavezque sous les présidences précédentes. Selon le FMI, pourtant peu suspect de “chavisme”, l’inflation tournait autour de 90 % sous la social-démocratie de Carlos Andrés Pérez et autour de 25 % pendant la révolution bolivarienne. Et plutôt que de me croire simplement sur parole, prenez votre calculette et comparez l’indice de l’inflation vénézuélienne avant et après l’élection de Chavez. Étonnant, non ? Le FMI dit qu’elle a baissé mais The Economistdit qu’elle a augmenté.

       The Economist termine son article en demandant si les Vénézuéliens "accepteront docilement une forte baisse de leur niveau de vie"… sauf que la question est purement hypothétique. Selon la CEPAL (ONU), rien que durant l’année dernière, la pauvreté a chuté de 19%. Les salaires continuent à augmenter, la croissance se maintient et le chômage poursuit sa chute (6,6 % en novembre 2013). Le gouvernement dispose de réserves monétaires suffisantes pour amplifier les politiques sociales (Voir "l’apocalypse tant espérée n’aura pas lieu") (...)

       (...) Parmi les préoccupations de The Economist pour de fictives dégradations du niveau de vie ou débâcles générales de l’économie, une autre perle s’est glissée dans “l’analyse” : “Quand Mr Capriles a remis en cause les résultats de l’élection d’avril, le Centre National Électoral et la Cour Suprême ont refusé d’examiner ses preuves”. (...)

       (...) Lorsqu’elle a annoncé la décision de la Cour Suprême de rejeter la demande d’annulation du scrutin par la droite, la Magistrate Gladys Gutierrez a déclaré que Capriles n’avait pas présenté de “preuves suffisantes” à l’appui de ses dénonciations d’une victoire frauduleuse de Maduro, ajoutant que le dossier de l’opposition était tellement léger qu’il “dépréciait le débat démocratique”.

       Le malheur pour The Economist, c’est que lorsqu’on détecte l’origine de ses opinions, on comprend aisément pourquoi les faits ne comptent pas à ses yeux. L’analyse du magazine ressemble en réalité à la copie de l’écolier qui a oublié d’étudier la veille au soir et remet un plagiat de son voisin de pupitre, fautes y comprises. Les réponses fournies par The Economist sont extraordinairement semblables à celles de Capriles. Sa récente interview à l’Universal égrène les points qui résument exactement la position de The Economist. Avec tant d’exactitude que ces phrases de Capriles m’ont été très utiles pour ordonner mes notes et rédiger les intertitres de cet article. Voici quelques échantillons de ses propos :

    “Nous avons un pays divisé, aucun n’a obtenu 50%…”

    “Je crois que le message d’un possible changement n’a pas été compris par la population … si j’avais réussi cela, alors nous aurions aujourd’hui un pays repeint en bleu (couleur de la droite, NdT).”

    “Le gouvernement est un tricheur qui joue salement, il ne respecte pas les lois…”

    “Le Centre National Électoral et la Cour Suprême sont des tricheurs, tout est contre nous …»

    Source : Venezuelanalysis.com



    @@@

    (La Crise était loin d'être terminée... 
    Batgirl pouvait en témoigner)



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    Luc Desle

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (VA TOUJOURS TOUT DROIT
    MÊME QUAND LA ROUTE EST EN LACETS)

    PCC Jacques Damboise

    °°°
    "Ton... heu... maquillage... heu...
    - Oui?
    - Ben, il est pas top, tu vois...
    - C'est toi qui m'a demandé 
    de me faire la plus belle possible...
    - Justement!"


    Bronislava Nijinska by Man Ray, 1922.

    °°°

    (L'esprit de cette Blonde était aussi léger qu'une plume)



    Photo by Lori Vrba

    °°°

    (Sous sa robe, cette femme voilée respirait mal)


    Conrad II en la iglesia de San Miguel

    °°°
    (Son travail terminé, cet employé saisonnier
    prenait des vacances bien méritées)


    Claude Guillaumin

    °°°
    Jacques Damboise

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE RESSENTIMENT CONDUIT
    AU RESSENTIMENT)

    @@@

    (Le chemin vers le Socialisme était de plus
    en plus étroit)


    Balanced - 1930s - (Via)

    @@@

    "Je t'aime!
    - Moi? La France? 
    Tes deux précédents amours?
    Tes chaussettes? 
    Ton miroir magique 
    qui te dit que tu es le plus beau?"



    Hollande vire à droite : œillères et calculettes
    Daniel Schneidermann 
    Fondateur d'@rrêt sur images

       (...) Il faut saluer l’aveu, même tardif : « Notre profession relève souvent de l’imposture : il s’agit d’expliquer des choses qu’on ne comprend pas soi-même ! » De qui, cet aveu quasi socratique ? De Franz-Olivier Giesbert, bien sûr, l’inénarrable, l’irremplaçable FOG, orfèvre du cynisme médiatique français, qui quitte (presque) la direction du Point à la fin de la semaine, admettant benoîtement qu’il ne comprend rien au numérique et à tous ces bidules, et qui confie donc à Télérama qu’il n’est donc plus « l’homme de la situation ».

       Il faudrait d’ailleurs le compléter, cet aveu. Il n’y a pas seulement « ce que l’on ne comprend pas ». Il y a tout ce que l’on ne sait pas. Sans parler de tout ce que l’on ne veut pas savoir, ce qu’on refuse de voir, ou ce que l’on ne perçoit qu’à moitié, de l’œil droit, ou de l’œil gauche.(...)

       (...) L’aspect économique de la conférence de presse de François Hollande offre un exemple de choix de ces perceptions hémiplégiques. Si tous les observateurs-commentateurs « de gauche » déplorent son « virage à droite », ses adieux à la gauche, son ralliement avec armes et bagages à la social-démocratie traîtresse, leur homologues libéraux n’en sont pas plus joyeux pour autant, redoutant le piège.

       Il n’est qu’à voir notre libéral préféré, Stéphane Soumier (BFM Business), ounotre confrère Nicolas Beytout (L’Opinion) triturant leurs calculettes dans tous les sens à propos des baisses de cotisations sociales des entreprises, en se demandant où est l’embrouille. Mais l’actu n’attend pas. Cet objet brumeux, dont les contours ne se dégageront (s’ils se dégagent) que tardivement, il faut pourtant l’expliquer, en débattre, s’engueuler à son sujet, comme si l’on avait tout compris.(...) 

       « Expliquer des choses qu’on ne comprend pas soi-même » : on ne peut pas s’empêcher d’avoir cette phrase en tête, en assistant comme à Roland Garros aux joutes théologiques, depuis deux jours, à propos de la politique de l’offre et de la politique de la demande.

       La relance par l’offre est-elle forcément de droite ? La relance par la demande est-elle forcément de gauche ? Peut-il exister une politique de l’offre de gauche ? Une politique de la demande de droite ? Le summum est atteint par ces émouvants souvenirs de ses cours de sciences éco, qu’exhume du fond de sa mémoire mon excellent confrère Pascal Riché, de Rue89. On comprend que nombre de ses confrères préfèrent le feuilleton de la rue du Cirque, où l’on n’en sait pas davantage, mais dans lequel il est si délicieux de ne pas savoir. (...)


    @@@

    "Comment ça, je ne sais que
    tourner la tête dans un sens?
    Vilaine remarque, Môssieur
    l'ironiste"



    @@@
    Benoît Barvin

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