• @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (IL PENSAIT QU'IL PENSAIT,
    MAIS DE LÀ À DIRE À QUOI...)

    Pcc Jacques Damboise

    @@@

    (Française contemporaine rêvant à...
    Heu, à quoi, déjà?)
    hermosanikita: Rebecca Dautremer

    @@@

    (L'horrible caresseuse de mains, surprise dans
    sa coupable activité, fut aussitôt emprisonnée)



    Robert Mapplethorpe.

    @@@

    (Petit rat de l'Opéra avec son fameux chien moustache 
    qui, ce jour-là, avait très faim)



    (Tous deux reposent, bien évidemment,
    sous la même pierre tombale)

    @@@

    (La terrible révolte des objets du quotidien
    commença très banalement)


    (Source: ForGIFs.com, via technohell)

    @@@

    (Ours philosophe attendant le repas de midi)



    "J'espère qu'il y aura un petit bout d'homme, ce jour... 
    J'en ai un peu marre des entrailles de poissons irradiés"

    @@@

    Jacques Damboise (dit l'anhumoriste distingué)

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  • £££
    Pensées pour nous-mêmes:

    (NE PASSE PAS TA VIE
    A NOURRIR LA MORT)

    £££

    "Hou, hou, Beau Guerrier... 
    Ca te dirait de te baigner
    dans nos eaux libérales?"

    La réponse du guerrier fut 
    particulièrement grossière, semble-t-il...


    ARTHUR RAKHAM,SIEGFRIED 
    AND THE TWILIGHT OF THE GODS, 1911


    £££

    "Donc, la Démocratie...
    - La QUOI?
    - Heu... Je veux dire...
    nos intérêts exigent que...
    - Oui, oui, exigent, c'est bien ça..." 



    La démocratie otage du libre échange
    José Bové

       (...) Les premières victimes de l'accord de libre échange entre l'Union européenne et le Canada, présenté par Barroso (encore et toujours!) et Harper le 18 octobre à Bruxelles, sont les paysans européens et canadiens et les consommateurs. L'Union européenne souhaite ouvrir son marché à la viande bovine produite dans les grandes exploitations canadiennes. 50 000 tonnes de viande de bœuf arriveront ainsi dans nos assiettes, ce qui représente grosso modo 8 % de la production française et 2 % de la production européenne. Ce n'est pas une paille. Les revenus des éleveurs spécialisés dans l'élevage bovins sont déjà particulièrement bas. En moyenne, en France ils atteignent à peine 14 000 € par an alors que ceux de leurs collègues céréaliers dépassent 75 000 €.

       De nombreux élevages, en particuliers dans les régions d'Auvergne, de Bourgogne, du Limousin et de Midi-Pyrénées sont au bord de la faillite. Les coûts de production s'envolent alors que dans le même temps la consommation de viande bovine baisse régulièrement du fait de la chute du pouvoir d'achat de nos concitoyens. L'arrivée de la viande canadienne serra le coup de grâce. Elle achèvera de détruire de nombreuses zones rurales, ce qui aura des répercussions en cascade sur d'autres secteurs économiques liés directement à l'agriculture comme les petites et moyennes entreprises de transformation alimentaire, ou indirectement comme le tourisme. En Europe, c'est la France qui sera la plus touchée, mais d'autres pays comme l'Irlande, l'Espagne, qui traversent également une crise économique grave seront également affectés. Les éleveurs du sud et de l'ouest de l'Allemagne seront également affectés.

       Le Canada comme les Etats-Unis autorisent l'utilisation de nombreuses hormones pour accélérer artificiellement l'engraissement du bétail. L'Europe, de son côté, les a interdites depuis le milieu des années 1980 suite au refus des paysans de les utiliser et à un boycott des consommateurs. Elle a choisi, à juste titre, de placer la santé des gens avant les profits des entreprises et n'a pas changé de position depuis. Malgré toutes les promesses rassurantes de M. Barroso, la viande qui arrivera du Canada, vendu par des groupes gigantesque comme Tyson aura été produite avec des hormones. Le scandale de la viande de cheval a en effet montré qu'il est impossible au niveau européen d'assurer la traçabilité de la filière de la viande. Comment peut-on une seule seconde imaginer que nous serons en mesure d'imposer des contrôles strictes au Canada alors que nous sommes déjà incapables de faire le ménage chez nous ? En catimini, la Commission européenne est en train de saper la sécurité alimentaire des consommateurs européens.

       Pour faire avaler la pilule, M. Barroso explique que les entreprises européennes des services (finances, banques, assurances, télécommunication commerce maritime, assainissement) et les multinationales qui produisent des fromages industriels seront gagnantes. D'après leurs estimations économiques, basés sur des modèles obsolètes, les gains supplémentaires s'élèveront à près de 8 milliards d'euros par an. Ce montant semble en effet gigantesque dans nos pays frappés par les programmes d'austérité. Mais un rapide calcul permet de démonter cet argument. Le PNB européen étant de 15 000 milliards d'€, ce gain aléatoire ne représenterait donc qu'une augmentation de 0,06 % pour l'Europe. Une goutte d'eau dans la mer.

       M. Barroso n'a pas caché sa satisfaction déclarant fièrement que l'Accord avec le Canada servira de modèle à celui que la Commission est entrain de négocier avec les Etats-Unis. Après consultation de ses grandes entreprises, l'Administration d'Obama, a fait connaître ses priorités. Elles sont nombreuses et je ne retiendrai que les principales : permettre l'arrivée massive des OGM, sécuriser les investissements des géants de l'énergie qui souhaitent utiliser librement la fracturation hydraulique pour exploiter les gaz de schiste en Europe, imposer leurs normes sanitaires, détruire la Directive REACH qui encadre l'utilisation de certains produits chimiques et interdit les plus dangereux

       Mais ce qu'elle réclame par dessus tout c'est la possibilité de traîner en justice les états qui prendront des mesures contraires à leurs intérêts. Elles veulent ni plus ni moins que de pouvoir attaquer les mesures sociales et environnementales qui les empêcheraient de continuer à travailler comme elles le souhaitent, sans être embarrassées par des décisions stupides votées par des gouvernements qui cèdent face à la pression de la rue. Avec une arme de ce calibre, elles seront en mesure d'empêcher un état d'interdire la fracturation hydraulique sur son territoire. Les masques sont tombés, les multinationales américaines et européennes ne veulent qu'une chose : faire la loi à la place des assemblées nationales.

       Derrière ces accords commerciaux, c'est donc le principe même de la démocratie qui est remis en cause. Ces entreprises qui n'ont plus aucun lien avec les territoires, qui se délocalisent du jour au lendemain, qui licencient des milliers d'employés ici, pour se relocaliser ailleurs où les salaires sont moins élevés, où les citoyens sont moins mobilisés pour la protection de la nature. Ce qu'elles exigent au fond c'est ni plus ni moins que d'avoir le pouvoir de décider des normes sociales et environnementales qu'elles devront s'auto-appliquer. Je crains le pire
    La question qui nous est posée en tant que citoyens et en tant qu'élus canadiens, américains ou européens est donc simple: Sommes nous prêts à céder définitivement nos droits face aux diktats des grandes entreprises ? 
       La réponse pour moi est évidente : c'est non.

       Avec leurs sourires (carnassiers?) M. Barroso Président de la Commission européenne et M. Harper, Premier Ministre du Canada, veulent nous faire croire que tout est réglé ; que l'affaire est conclue. Heureusement, il n'en est rien. L'accord entre l'Union européenne et le Canada doit encore être ratifié par le Conseil et le Parlement européen avant d'entrer en vigueur. Les gouvernements des Provinces du Canada devront également donner leur accord.

       Nous avons donc plusieurs mois devant nous pour nous mobiliser, citoyens et élus, des deux côtés de l'Atlantique pour que cet accord ne se soit jamais appliqué ; des mois pour empêcher que notre avenir ne soit décidés dans l'opacité et le silence des conseils d'administrations d'entreprises transnationales. En rejetant cette entente avec le Canada nous enverrons un signe clair à ceux qui préparent en secret l'accord avec les Etats-Unis : Arrêtez vos négociations et consacrez votre énergie et votre intelligence à des projets utiles et indispensables qui nous permettront d'amorcer la transition écologique dont nous avons tant besoin pour lutter contre le réchauffement climatique.

       Dans un nouveau monde multipolaire, il faut stopper cette myriade d'accords bilatéraux. L'urgence est de relancer des négociations multilatérales qui ne soient pas centrées sur le commerce mais qui prennent en compte les droits sociaux et les questions environnementales comme je l'ai toujours demandé depuis 1992. Je ne peux pas accepter que L'Union européenne et l'Amérique du Nord imposent des normes qui excluent les pays émergents comme la Chine, le Brésil, l'Inde ou l'Afrique du sud, et qui écrasent les autres états de la planète. (...)


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    (Cheval libéral continuant à faire le beau)



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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA PAIX EST DANS TON ÂME
    PAS DANS TON PORTEFEUILLE)

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    "J'adore l'automne... quand les illusions se ramassent à la pelle..."


    Calvin and Hobbes
    Bill Watterson


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    "M'dâme, pourquoi vous me regardez pas?
    Pass que je suis noire?
    - Non, parce que tu es pauvre"


    ELSIE FERGUSON - STAGE & SILENT FILM STAR 1921

    « Chavs » : comment on diabolise
     la classe ouvrière (Dewereldmorgen)

    Lode VANOOST
    Traduction du néerlandais par Anne Meert pour Investig’Action

       (...) Avec « Chavs : diabolisation de la classe ouvrière britannique », le journaliste britannique Owen Jones a écrit une analyse percutante de la société britannique après quarante années de destruction sociale par le néolibéralisme. L’élite politico-économique britannique a redistribué les cartes vers le haut, avec les syndicats comme ennemi n° 1. Plus besoin d’une autorité socialement responsable. Il n’y a que des profiteurs… les « chavs » ?...  L’origine de l’insulte anglaise « chavs », dans le titre du livre n’est pas claire du tout. Selon certains cela remonte à un terme romani pour « enfant ». Selon d’autres c’est l’acronyme de « Council Housed And Violent » (habitant un logement social et violents). Aujourd’hui « chavs » est le terme généralement utilisé pour diaboliser la couche sociale inférieure et privée de sa dignité sociale. « Chavs » ? C’est bien leur propre faute, non ? (...)

       (...) Après ses études, Owen Jones (1984) a travaillé comme chercheur sur les syndicats et le parlement. Il écrit une chronique hebdomadaire dans le quotidien britannique The Independent. Son inspiration est clairement de gauche, ce qui est tout sauf évident dans le paysage médiatique britannique aujourd’hui (du moins si on ne confond pas « la gauche » avec ce qui passe pour la gauche dans le Labour, le parti travailliste)Le grand succès du livre a amené l’auteur à ajouter un bref « avant-propos » à la deuxième édition anglaise. Owen Jones ne donne qu’une explication : « Le succès du livre est bien plus lié au fait que la notion de « classe » fait son retour après disparition ... Chavs est ma contribution modeste et limitée pour briser le silence autour de la problématique des classes».

       Owen Jones a écrit ce livre il y a deux ans, à peine âgé de 27 ans. Ce n’est donc pas l’œuvre d’un sexagénaire radotant qui a tout vécu lui-même. Au contraire, l’auteur est un jeune novice qui a grandi sous Tony Blair.

       Il argumente sa thèse en huit chapitres . Il commence par un certain nombre d’exemples de stéréotypes qui reviennent sans cesse dans les sitcoms britanniques. La plupart nous sont plutôt inconnus, sauf peut-être la série « Keeping Up Appearances » (Sauver les apparences), avec l’éternel fainéant bordélique Onslow et la ridicule petite-bourgeoise Hyacinth. La Grande-Bretagne est une société où l’inégalité des chances est coulée dans le moule du système. On assiste toutefois à une résistance car on se rend compte que cela ne peut pas durer (ce dont témoigne notamment le succès de ce livre). (...)

       (...) C’est dans la période aux affaires du Premier ministre Margaret Thatcher (1979-1990) que l’auteur voit le début d’une stratégie délibérée d’anéantissement du rôle social correcteur des pouvoirs publics. Les assertions « There is no such thing as society, there are only individuals » et « There is no alternative » sont de sa bouche.

       Mais Thatcher n’était pas seulement une forte personnalité avec une opinion. Ses idées sur le rôle de l’État n’avaient rien de neuf mais remontaient à une vieille tradition au sein du Parti Conservateur. La première raison d’être de ce parti avait toujours été l’exercice permanent du pouvoir et le maintien des privilèges pour les uns basés sur l’exploitation des autres. Le livre mentionne quelques politiciens conservateurs qui s’en réclament clairement. (...)

       (...) C’est à cette époque qu’a commencé l’agression contre les organisations sociales qui protégeaient le mieux la population laborieuse : les syndicats. En achetant du charbon polonais et sud-africain (en dépit du boycott onusien contre le régime d’apartheid), Thatcher a su faire plier le syndicat des mineurs après une grève d’une année. Les syndicats britanniques n’ont jamais réussi à se relever de cette défaite.

       Mais selon Owen Jones, Thatcher n’est pas a seule cause de la destruction sociale. Ce qui a eu tout autant d’influence c’est la décision du Labour de rompre définitivement avec sa base historique. Le Labour est devenu le New Labour : un parti de la classe moyenne. « Working class » est devenu une insulte.

       Ces trente dernières années la Grande-Bretagne a été bouleversée en profondeur. Pourquoi, se demande l’auteur, le terme « Working class » est-il devenu injurieux alors qu’il définit justement ce qu’est une grande partie de la population britannique ? Pourquoi préfère-t-elle s’appeler « lower middle class » alors qu’au niveau des salaires elle diverge à peine (et gagne parfois moins) de ces « ouvriers » tellement méprisés ?

       La raison de cette attitude est que pendant des années, les partis politiques, les grandes entreprises et les médias ont diabolisé ceux qui sont juste en-dessous d’eux (et souvent aussi à côté d’eux). Les « classes moyennes » ont fini par croire que si cette population échouait, elle était elle-même coupable de son sort. Elle faisait son propre malheur. Donc, pas besoin de se sentir responsables ou solidaires. (...) 

       (...) Les partis politiques n’ont pas seulement diabolisé via les médias. Ils ont aussi fait de leur mieux pour diffuser de « l’information ». Récemment encore, en 2010, le Parti Conservateur publiait un pamphlet intitulé « Labour’s Two Nations » (« les deux nations du Parti travailliste »). Il visait notamment à montrer qu’une grave épidémie de grossesses d’adolescentes sévissait dans les quartiers pauvres.

       On pouvait y lire : « Dans les quartiers les plus arriérés, 54 % sont enceintes avant leurs 18 ans, comparé à seulement 19 % dans les quartiers moins arriérés ».Les chiffres semblaient exacts, à une virgule près … Le vrai chiffre était : 5,4 %. On ne disait pas non plus que ce chiffre baissait sans interruption depuis 10 ans. Un petit mensonge pour la bonne cause ?

       En réalité en 2007 environ 11,4 % de toutes les Britanniques étaient enceintes avant leur vingtième anniversaire. « C’est à peu près autant que dans les années ’50, l’âge d’or des valeurs familiales conservatrices ». (...) 

       L’auteur cite notamment l’historien de la politique Ross McKibbin, selon qui la fonction du Parti Conservateur est de « défendre l’inégalité. Cela a toujours été le cas. C’est ainsi partout dans le monde avec les partis conservateurs. Ils sont là pour défendre les inégalités et les privilèges sociaux ». (comme la Droite française?)

       Non pas que ce soit mieux chez l’autre grand parti. « La philosophie du New Labour ne s’enracine pas dans l’amélioration du sort de la classe ouvrière, mais dans l’évasion hors de la classe ouvrière ». Le Labour tablait sur le fait que les travailleurs qui voulaient devenir membres de la classe moyenne continueraient de voter pour lui et que les autres - « les travailleurs qui ne voulaient pas progresser » - n’avaient nulle autre parti où aller et n’allaient sans doute même pas voter. (...) 

       Owen Jones dans son livre : « La classe ouvrière britannique est systématiquement ridiculisée dans les journaux, à la télévision, sur Facebook et dans les conversations de tous les jours. C’est cela qu’implique la diabolisation de la classe ouvrière. Et pourtant, presque quatre hommes sur dix travaillent toujours comme travailleurs manuels ... Plus de huit millions de Britanniques « effectuent encore toujours un travail de leurs mains et huit autres millions travaillent dans un bureau, dans la vente, ou au service de clients. Cela veut donc dire bien plus que la moitié des salariés ... ».

       Néanmoins la résistance sociale reste coriace. En dépit des ces incessantes campagnes de diffamation et des comptes-rendus ouvertement unilatéraux sur les conflits sociaux, les syndicats sont toujours les plus grandes organisations sociales du pays. Le nombre de leurs adhérents a fortement baissé, passant de 13 millions en 1979 à juste un peu plus de 7 millions aujourd’hui. Mais ils sont toujours là. (...) 

       (...) « Le recul est encore plus odieux quand on sait que plus de la moitié des salariés du secteur public sont membres d’un syndicat, contre 15 % seulement dans le secteur privé. Les nouveaux emplois dans le secteur des services sont une zone quasiment privée de syndicats » Aujourd’hui seuls les Roumains et les Bulgares travaillent encore plus longtemps que les Britanniques.

       S’ils n’ont pas de travail, ce sont des profiteurs. Un des ingrédients obligatoires de la diabolisation est le mythe selon lequel les « chavs » sont tous des fainéants qui profitent de la sécurité sociale. Ici aussi, il apparaît que la réalité est différente. L’évasion fiscale en GB coûte au Trésor environ 70 milliards de £ par an (83 milliards d’€). C’est 70 fois plus que le total des fraudes aux allocations. (...) 

       Ce n’est pas que les solutions possibles ne sont pas connues. On sait depuis des dizaines d’années ce qui peut aider les plus pauvres à avancer. « Les perspectives pour les enfants d’ouvriers s’améliorent énormément grâce à la sécurité des rues où ils jouent ; à de bonnes écoles et de bons logements ; à des membres de la famille qui soient aidants, sous l’une ou l’autre forme ; à de bons équipements locaux ; et à une économie locale forte avec un éventail d’offres d’emplois décents pour la classe laborieuse.

       Mais selon Jones, cela ne s’arrête pas là. Ce qui est en cause, c’est bien plus que les circonstances externes. La classe dans laquelle on grandit enfant détermine encore de tant d’autres façons les chances qu’on recevra dans la vie. (...)

       (...) Le mythe veut que la classe moyenne et l’élite supérieure sont ce qu’elles sont parce qu’elles ont « travaillé » pour y arriver. Celui qui est pauvre l’a vraiment choisi. C’est là une théorie bien utile. Elle dispense le contribuable d’obligations envers son prochain. Elle permet aussi de couper sans pitié dans la sécurité sociale sans avoir l’air d’être sans cœur. Le mythe du travailleur méritant n’a pas grand-chose à voir avec la réalité.

       Tout commence avec le fait que les enfants de la classe moyenne reçoivent un meilleur départ, qui ne repose pas sur de meilleurs prestations, sauf si « être né dans une certaine classe » s’appelle un mérite. « Les enfants de milieu privilégié profitent hors de toute proportion du réseau et des contacts de leurs parents. Beaucoup obtiennent l’emploi qu’ils souhaitent autant par une recommandation ou par des amis d’amis que par leurs qualifications personnelles. Un enfant d’ouvrier de Glasgow ou de Liverpool ne peut que rêver de tels pistons » (...) 

       Owen Jones donne un autre exemple très typique de l’inégalité des chances sur le marché du travail. Aujourd’hui, faire un stage est une des manières les plus courantes pour les jeunes de faire leurs premiers pas professionnels après leurs études. « … rien n’a davantage contribué à faire des professions les plus importantes un bastion fermé réservé à la classe moyenne que la montée des stagiaires … surtout dans la politique, la justice, les médias (!) et la mode. Ce n’est pas seulement de l’exploitation. Cela veut dire aussi que seuls des jeunes ayant les moyens et vivant aux crochets de papa-maman peuvent se permettre ce premier pas das la chasse à un emploi rémunéré ». (...) 

       Entre-temps « les gens … ont plus peur du crime, alors que les chiffres montrent qu’il est en baisse. Tout cela est en rapport avec le journalisme à sensation et avec le langage provocateur des hommes politiques ».

       « Aujourd’hui les politiciens des grands partis ne sont pas disposés à émettre le moindre doute sur les présupposés fondamentaux du système économique moderne. Au lieu de le faire ils attirent l’attention sur des choses accessoires, ce qui a l’avantage de mieux coller aux préjugés de la population et aussi de bénéficier de l’appui tonitruant des médias de droite ».

       Cela revient à ceci : « la diabolisation des gens de la classe ouvrière est une manière rationnelle de justifier un système irrationnel ». (...)

       L’auteur voit l’avenir du système politique sous de sombres couleurs. Les « chavs » ne trouvent plus aucune adhésion à la politique parlementaire. Cette politique est redevenue une lutte entre factions de l’élite politique à propos de trivialités, tandis que le reste est totalement extérieur et regarde, apathique, comme au XIXème siècle. La couche inférieure est réduite à une masse passive et doit évidemment se résigner à son sort naturel, c’est ce que cela revient à dire.

       Il y a encore tant de choses dans ce livre qui, de plus, se laisse dévorer – ce qui est exceptionnel pour un livre politique de non-fiction. L’auteur met aussi en pièces une idée en vogue, ici comme ailleurs : mettre les écoles en concurrence sur base de leurs résultats, du nombre d’élèves qui passent avec succès à l’université. Le technique ou le professionnel ? (...) 

       Cela favorise encore plus la classe moyenne. Donc les formations techniques et professionnelles tomberont encore davantage dans la zone tabou, alors que ce sont des orientations où tant de talents pourraient se déployer. Au lieu de cela elles deviennent le dépotoir des malheureux que l’on persuade qu’ils ne sont bons à rien de mieux.

       Ce livre est une lecture obligatoire pour tout parti politique qui ose encore se qualifier de gauche et social. Ce n’est un livre joyeux, les perspectives sont sombres. Il peut néanmoins contribuer à une vision rénovée dans l’intérêt de la lutte sociale pour une société équitable et légitime, où chacun a droit à une existence dans la dignité.

       Pour conclure : celui qui lit ce livre avec un esprit ouvert reconnaîtra en lui-même des parts du succès de la diabolisation des plus pauvres d’entre nous. L’auteur lui-même de cette recension doit avouer qu’il a quelquefois tiqué en reconnaissant en lui-même certaines choses qu’il lisait ...cette tendance inconsciente à considérer presque automatiquement les valeurs de la classe moyenne comme des normes universelles.

    Un livre très riche d’enseignements ! (pour nous autres Français également...)


    PS: La version originale est parue chez Verso en 2012 sous le titre : « Chavs. The Demonization of the British Working Class », et c’est déjà devenu un classique indispensable de la non-fiction sociale.
    La traduction néerlandaise de « Chavs » est parue le 23 septembre chez EPO, préfacée par le Belgo-Britannique Nigel Williams.

    Source originale : Dewereldmorgen


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    (Plan secret du Résident actuel 
    pour une meilleure gouvernance)



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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE TEMPS N'A QUE PEU 
    D'INCIDENCES SUR TON BONHEUR)

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    "Moi, contrairement à vous, je préfère avec une cravate..."


    Mylene Demongeot

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    (Où qu'elle opère, la Mort toujours danse)



    Objectif Bangui
     Philippe Leymarie

       (...) Personne ne doute de la gravité de la situation en Centrafrique, où l’Etat est plus faible et absent que jamais. Pour Paris, la RCA peut devenir un autre foyer de désordre régional, voire une nouvelle Mecque du terrorisme, comme l’avait été le nord du Mali ou ce qu’est encore la Somalie. Ce qui n’était, pratiquement depuis l’accession du pays à l’indépendance en 1960, qu’instabilité chronique, a débouché ces derniers mois sur un dangereux chaos, sur fond de concurrence entre seigneurs de la guerre, d’incidents entre éleveurs et agriculteurs, voire d’affrontements à connotation religieuse, avec des centaines de victimes, un demi-million de personnes déplacées, etc.

       Le régime tchadien d’Idriss Deby, qui soutenait militairement le président déchu de la RCA, le général François Bozizé, en participant à la Force multinationale des Etats d’Afrique centrale (Fomac), a fini par le lâcher. De même que la France (qui de toute façon ne fait plus la pluie et le beau temps à Bangui), et que le gouvernement soudanais, qui commençait à craindre que la déstabilisation de son voisin centrafricain ne contamine le Darfour, ou que le pays ne serve de base-arrière à ceux qui ont lancé ces dernières années à Khartoum deux tentatives de prise du pouvoir par les armes . (...)

       (...) Mais la Seleka — la coalition hétéroclite qui avait ravi le pouvoir au général Bozizé en mars 2013 — n’est pas parvenue à s’imposer : elle fait surtout parler d’elle en termes d’exactions et de pillages, faisant cause commune avec des miliciens soudanais, tchadiens, ou libyens accourus dans ce pays sans Etat, sans cohésion nationale, où les brigands, coupeurs de route et autres rançonneurs peuvent exercer librement leurs talents. La rébellion au pouvoir a été officiellement dissoute, et ses quelque 15 000 ex-combattants, parmi lesquels une forte proportion d’étrangers (tchadiens, soudanais), doivent être désarmés — mais selon des modalités qui sont encore controversées.

       La nomination le 8 octobre dernier, par le président Michel Djotodia et son premier ministre Nicolas Tiangaye, d’une dizaine de nouveaux commandants militaires de région est supposée favoriser un retour à l’ordre : les contingents déployés dans chaque zone devraient mêler des militaires des anciennes forces armée (les FACA), et des éléments de l’ex-Seleka intégrés dans le rang. Le but serait de rassurer les populations, qui organisent déjà dans certaines localités des milices d’autodéfense. Mais la mise en œuvre de cette mesure risque d’être malaisée. (...)

       (...) Pour la diplomatie française, le vote de jeudi soir (a été) un peu un « lot de consolation». Mais l’essentiel pour Paris est bien, cette fois, de ne pas se retrouver en pompier unique, et même si possible de ne pas apparaître comme le pompier en chef. Compte tenu des précédents libyen et malien, et du caractère cette fois plus sécuritaire que militaire de la situation en RCA, l’« africanisation » de l’opération s’impose. Ce qui permettrait à la France de jouer surtout un rôle de « catalyseur », plus confortable et moins exposé politiquement que lors de l’opération Serval au Mali.

       Il s’agirait d’une intervention de type « rétablissement de la sécurité » qui vise avant tout à mettre fin à l’anarchie, et non — comme au Mali — à combattre un adversaire prêt à en découdre. Selon la résolution adoptée jeudi soir, le secrétaire général Ban Ki-moon a trente jours pour présenter un plan d’intervention des casques bleus. Une seconde résolution sera alors soumise au vote du Conseil de sécurité : il s’agira de donner le feu vert à cette opération qui sera régie par le « chapitre VII », autorisant le recours à la force.

       Dans l’immédiat, l’ONU accorde son soutien politique aux forces des pays d’Afrique centrale déployées sous la bannière de l’Union africaine : elles comptent 1 300 hommes aujourd’hui, et devraient être portées à 3 500 d’ici la fin de l’année, à mesure que les contingents tchadiens, gabonais, camerounais déjà présents en Centrafrique seront renforcés. (...)

       L’implication des militaires français sera surtout fonction de ce que les militaires africains ou les futurs casques bleus endosseront comme rôle. Elle prendrait concrètement la forme :

        d’un simple maintien du contingent militaire français actuel (450 hommes, présents en majorité sur la zone de l’aéroport de Bangui). L’opération Boali avait été montée en soutien au contingent de paix interafricain (Micopax), mais a pour but de garantir la sécurité et une éventuelle évacuation des ressortissants français et européens ; 
        ou d’un renfort de ce dispositif jusqu’à 750 hommes, pour appuyer la nouvelle Mission internationale de soutien à la RCA (Misca) constituée actuellement de 1 300 militaires tchadiens, gabonais, congolais et camerounais, mais qui devrait monter en puissance ; 
        ou de l’organisation d’une « force de réaction rapide », susceptible de s’étoffer en cas de coup dur, grâce à des apports venus des bases françaises de N’Djamena et Libreville ; 
        ou — ce qui serait le plus simple et efficace sur le plan technique, mais le plus difficile politiquement — d’une opération de sécurisation rapide, pour ramener l’ordre dans la capitale et rouvrir les grands axes de circulation, avec 1 200 hommes, sous mandat de l’ONU, mais franco-française, avec des moyens et un commandement autonomes. (ce qui a été, au final, décidé)

       D’ici fin décembre, les soldats africains de la Misca risquent d’être en première ligne : une cinquantaine de personnes ont encore été tuées, des dizaines d’autres blessées dans des affrontements, mardi 8 octobre, entre d’ex-rebelles Seleka et des groupes d’autodéfense dans le nord-ouest du pays. (...)


    ***
    (Ventilateur écologique)


    (Source: nymphmaniac, via owls-love-tea)

    ***
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:
    (LA CERISE SUR LE GÂTEAU
    N'EST PAS LE GÂTEAU)

    ¤¤¤

    "Ce que c'est? Ben... Heu... Un chapeau, je crois...
    Oui... Un chapeau rigolo avec des franges 
    qui me font des guili-guili..."



    Ms Bubbles Darlene 1957

    ¤¤¤

    (Activiste de Greenpeace entrant dans un moderne tribunal russe,
    surveillée par une garde prétorienne...)


    jeanne-captive-clemence-poesy-philippe-ramos
    Faiza Oulahsen – 
    Bleue des mers du Nord
    Merel Straathof

       (...) “Est-ce que Faiza a besoin de quoi que ce soit ?” Un collaborateur de Greenpeace vient de passer la tête dans l’encadrement de la porte de la salle de réunion – quelqu’un part pour Mourmansk le lendemain. Suit alors une énumération d’objets les plus évidents : des vêtements plus chauds, des affaires de toilette, peut-être quelques livres. 

       De quoi rendre plus agréable la vie dans une prison russe, mais certainement pas ce dont Faiza Oulahsen a vraiment besoin : sa liberté. Cette jeune femme de 26 ans milite à Greenpeace, où elle est chargée de campagne. Elle lutte contre les forages pétroliers dans l’Arctique. Le 19 septembre, l’équipage du navire de Greenpeace Arctic Sunrise, qui navigue sous pavillon néerlandais, a été mis sous séquestre par les autorités russes. Sanne Van Keulen, chargée de campagne Climat et énergie à Greenpeace, a eu sa collègue et amie au bout du fil quelques jours après son arrestation. “Elle m’a dit que tout allait bien, mais qu’elle s’ennuyait à mourir.” Peu après, Sanne Van Keulen a reçu une lettre de cinq pages de Faiza Oulahsen par l’intermédiaire du consul et de sa famille. La détenue raconte les jours qu’elle vient de passer : ils sont confinés dans des cellules glaciales, des “réduits crasseux” où la lumière reste allumée toute la nuit. La nouvelle de la prolongation de cette détention préventive jusqu’au 24 novembre a été rude. “Deux mois de prison, c’est une chose, mais après ? écrit Faiza Oulahsen. Une peine de prison de quelques mois ou de quelques années, après un procès truffé de mensonges ?” 

       Au siège de Greenpeace, à Amsterdam, ses collaborateurs espèrent un dénouement rapide et heureux, mais ils ont conscience que des intérêts politiques majeurs sont en jeu et que le système juridique russe est “différent”. “Je dors mal. L’incertitude me rend folle”, écrit Faiza Oulahsen. Mais Sanne Van Keulen sait que sa collègue est suffisamment solide pour ne pas perdre confiance derrière les barreaux. “Elle continue de défendre ses idéaux, mais ne voit pas pourquoi elle serait sanctionnée justement parce qu’elle le fait.” 

       Faiza Oulahsen a déjà participé à des actions de Greenpeace, mais l’expédition en bateau à destination de la Nouvelle-Zemble est sa première action de contestation en mer. Cette Amstellodamoise née de parents marocains est, selon ses collègues, une femme intelligente qui va droit au but avec une grande détermination. “Quand elle a une idée en tête, il faut vraiment argumenter pour parvenir à la dissuader.” 

       Avant de commencer à travailler pour Greenpeace, en 2011, elle a étudié les sciences politiques et les relations internationales à Amsterdam. Elle est devenue membre de GroenLinks [parti écologiste de gauche] et, en 2010, elle a été temporairement l’assistante de Jeanine Van Pinxteren, conseillère de l’arrondissement du centre d’Amsterdam représentant le parti GroenLinks. “J’ai très vite remarqué qu’elle avait vraiment l’ambition d’améliorer le monde et qu’elle ne craignait pas pour cela de se confronter au pouvoir politique”, dit Mme Van Pinxteren. 

       Au siège de Greenpeace, tous les scénarios avaient été passés en revue au préalable. Une arrestation pour soupçon d’acte de piraterie avait alors été envisagée comme le pire scénario possible. “Mais il s’agissait en l’occurrence d’une contestation pacifique : deux personnes sont montées sur la plate-forme pour y accrocher une banderole contre les forages pétroliers. Un tel acte est tout au plus passible d’une amende. Mais en Russie, on n’a pas affaire au système juridique néerlandais. Et les pressions et les intérêts de Gazprom sont considérables.” [Les trente personnes qui étaient à bord de l’Arctic Sunrise – vingt-huit militants de Greenpeace et deux journalistes – ont été inculpées de piraterie par la justice russe, un délit passible de quinze ans de prison.] 

       Les parents et le frère de Faiza Oulahsen ont demandé l’autorisation de lui écrire des lettres. D’après Sanne Van Keulen, ils sont inquiets, mais fiers aussi. “Ils savent très bien qui est Faiza, son idéalisme est présent dans toutes les fibres de son corps. Elle est animée par une grande volonté de justice – même si elle doit affronter les puissants. Des entreprises comme Shell ou Gazprom ne lui font pas peur.” 


    ¤¤¤

    (Le lapin blanc d'Alice était une lapine)


    Bunny

    ¤¤¤
    Benoît Barvin

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (FAIS EN SORTE QUE LA RIVIÈRE
    DE TON CŒUR IRRIGUE TON CERVEAU)

    +++

    (Le visage serait-il le voile du visage?)



    +++

    "Copier, Moi? Non, tout vient
    de mes admirables synapses 
    à nul autre pareil"

    Alain Minc


    Les « copy parties » 
    ou l’art de copier sans pirater
    ALEXANDRA BOGAERT

       (...) Personne en vue dans les rayons de la bibliothèque. Vite, vous dégainez votre smartphone pour photographier six pages d’un ouvrage que vous souhaitez relire tranquillement chez vous, sans vous encombrer du livre entier. Vous avez bien cru à un moment que le bibliothécaire allait vous surprendre, et vous avez eu une suée. Pourquoi ? Ce que vous faites est parfaitement légal, dans la mesure où cette copie réalisée grâce à votre matériel est uniquement destinée à votre usage privé.

       Photocopier, scanner, graver, photographier, télécharger des œuvres tombées dans le domaine public comme couvertes par les droits d’auteur est autorisé par la loi, sous certaines conditions. C’est ce droit méconnu que veulent populariser les « Copy parties », dont la prochaine édition (s'est tenue) ce samedi 19 octobre dans une bibliothèque parisienne (toutes les infos ici) à l’occasion du festival  Villes en biens communs. (...)

       « Depuis quinze ans, on se focalise essentiellement sur les aspects négatifs de la copie, comme le piratage. Partout, dans les bibliothèques ou les musées, on lit des panneaux indiquant que "le photocopillage tue le livre" ou qu’on n’a pas le droit de prendre de photos. Pourtant, si je copie un livre ou télécharge un DVD sur ma tablette dans une bibliothèque, je ne suis pas un pirate au regard de la loi », explique Lionel Maurel, juriste et bibliothécaire, auteur du blog S.I.Lex.

       Une révision, en décembre 2011, de la « loi Lang » du 3 juillet 1985 sur les droits d’auteur, précise en effet que « ne peuvent être interdites par l’auteur les copies ou reproductions [de ses oeuvres] réalisées à partir d’une source licite, strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective ».

       « Avant cette mise au point, un flou subsistait, poursuit Lionel Maurel. On pouvait comprendre que le copieur devait nécessairement être propriétaire de la source qu’il copiait. Mais depuis la fin de l’année 2011, on peut considérer que la bibliothèque entre dans le cadre des sources licites. D’où l’idée d’organiser un événement spécial autour d’une opération de copiage en bibliothèque, pour informer les usagers de leurs droits. » Avec Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information à l’université de Nantes, Lionel Maurel a inauguré la première Copy party, en mars 2012, à la bibliothèque universitaire de La Roche-sur-Yon (Vendée). Il y en a eu deux autres en France depuis – à Brest (Finistère) et Rezé (Loire-Atlantique) – et une à Bruxelles.

       « Ces journées sont l’occasion de clarifier un usage légitime, rapporte Olivier Ertzscheid. Pour être autorisé à faire une copie privée, en bibliothèque ou une fois rentré chez soi, il faut obligatoirement utiliser son propre matériel, destiner ces copies à l’usage privé et ne pas chercher à craquer les œuvres protégées par un DRM. » Petites subtilités supplémentaires à connaître : les CD non protégés peuvent être copiés en bibliothèque mais pas à domicile, et les logiciels – donc a fortiori les jeux vidéos, bien qu’un flou subsiste sur ce point – ne sont pas ouverts à la copie privée. (...)

       (...) Si vous êtes « comme toutes ces personnes qui téléchargent illégalement des films sur des sites pirates sans aucune culpabilité mais qui ont des scrupules à photographier quelques pages d’un livre ou d’un magazine en bibliothèque », pensez que vous payez pour avoir cette possibilité de copier légalement, rappelle Olivier Ertzscheid. Depuis 1985 et la loi Lang déjà évoquée, quand vous achetez des supports d’enregistrement vierges ou du matériel servant à copier de la musique et des images (CD ou DVD vierges, baladeurs numériques, clés USB, enregistreurs numériques, tablettes, etc.), vous payez une redevance sur copie privée.

       Collectées par Copie France, ces sommes (qui ont atteint 192 millions d’euros en 2011) servent justement à rémunérer les auteurs, éditeurs, interprètes et producteurs des œuvres que ces supports permettent de copier, ainsi qu’à financer des manifestations culturelles. En somme, le préjudice que vous causez à l’auteur est, d’une certaine manière, déjà compensé.
    Pas un droit, une exception... à manier avec prudence

       Emmanuel de Rengervé, délégué général du Syndicat national des auteurs et des compositeurs, ne dit pas le contraire. Pour autant, il précise qu’il ne faut pas confondre droit à copier et exception au droit d’auteur. « Certains voudraient que la copie privée devienne un droit dont ils pourraient tirer avantage, mais ce n’en est pas un. C’est une pratique d’exception, tolérée dans la législation française sous certaines conditions, mais interdite par exemple dans les pays anglo-saxons. »

       Pour lui, les Copy parties amènent à « autre chose que la copie privée : on essaie de rassembler lors de ces manifestations un public le plus large possible. Qui vérifie que chacun a bien son propre matériel et qu’il n’y a pas ensuite échange des copies ? » Si le Snac n’a « pas de position rigide sur le sujet », son représentant juge que ces manifestations peuvent soulever des questions juridiques. « Pour autant, ces événements n’ont pas atteint une taille telle qu’on s’en préoccupe vraiment. » En fait, les plus grandes résistances viennent parfois des bibliothécaires eux-mêmes. Certains considèrent que copier les œuvres, qui plus est sous leur nez, est sacrilège. (...)


    +++

    "Oh, ma Chérie, laisse-moi mettre
    mes mains sur ton visage, autour de ton cou..."
    susurra l'étrangleur récidiviste.



    +++
    Luc Desle

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  • µµµ
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA COULEUR DU RIRE EST-ELLE BLEUE?)

    µµµ

    "Je suis sûr qu'elle me trouve beau...
    - Je suis sûre qu'il se trouve beau..."



    http://ekladata.com/1qnCXtjOhPtqExTEuqT6VodHFDE.jpg

    µµµ

    "Mais... On ne peut pas bien jouer aux cartes uniquement à trois...
    - Qui t'a dit qu'on voulait jouer aux cartes?"



    µµµ

    "Votre vue, Mon Cher, ne s'améliore pas, n'est-ce pas?
    - A quoi voyez-vous ça?
    - Oh, à des petits riens..."



    µµµ

    "Surtout pas plus haut... Hem... Ça ne serait pas raisonnable...
    - Pour quelqu'un qui porte un aussi horrible galurin,
    vous faites bien des manières..."


    µµµ
    Jacques Damboise

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  • @@@

    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA MAIN DU SINGE
    N'EST PAS LA NAGEOIRE DU REQUIN)

    Pcc Jacques Damboise

    @@@

    (Miss Beautifulhat à cheval sur les toits de sa demeure)


    (Reblogged from skindeeptales)

    @@@

    "Tu es bien?
    - La maison est trop petite pour mes futurs
    fiancés..."





    La crise aux Etats-Unis :
    pourquoi les maisons neuves
    sont de plus en plus grandes

    Hélène Crié-Wiesner

       (...) Un nouveau genre de pavillon est apparu sur le marché, qui fait désormais des ravages dans les quartiers en construction, développé sous diverses appellations par les constructeurs. Cette tendance lourde est en train de transformer le secteur de l’habitat aux Etats-Unis.

       La raison ? Les enfants adultes reviennent vivre chez leurs parents, qui voient aussi rappliquer leurs propres géniteurs. Pour faire face, les pauvres se résignent en s’entassant, mais les plus riches ajoutent des pièces à leur logement. (...)

       La plus connue de ce nouveau type de maison, née en 2011, est le modèle NextGen (prochaine génération) de la société Lennar, qui la présente ainsi sur son site web : « Nous avons été les premiers à reconnaître que nos clients avaient besoin de voir plus grand pour pouvoir partager le coût de leurs emprunts et de leurs dépenses quotidiennes. NextGen est la solution parfaite pour les invités de longue durée, les membres de la famille ou n’importe qui d’autre susceptible d’utiliser au mieux cet espace additionnel composé d’une chambre, d’une petite cuisine et d’un salon. »

       Le constructeur propose la NextGen à la vente dans dix-huit Etats, et indique que ce type de maison a représenté l’an dernier 25% de ses ventes en Arizona. J’ai vérifié : en Caroline du Nord, près de chez moi, la NextGen est aussi très bien placée dans le carnet de commande de la société. (...)

       D’autres constructeurs préfèrent offrir des maisons évolutives, dont la salle de jeu, par exemple, peut être convertie en chambre avec salle de bain. Ce peut être aussi un garage à deux places dont l’une peut aisément être aménagée en studette.

       D’autres encore proposent d’emblée des maisons au « design universel » : couloirs et portes larges, éclairage puissant, aucune marche. Certains prévoient même la place, dans les salles de bain, pour installer des poignées dans les douches et les toilettes, voire des espaces pour un ascenseur intérieur.

       Au cas où, un jour… De toute façon, même si aucun vieux parent ou nouveau petit-enfant ne vient s’y installer, la grande maison sera ainsi plus facile à revendre.

       La radio publique NPR s’est récemment penchée sur ce phénomène sociétal. La bande-annonce du reportage m’avait intriguée : elle clamait que la taille des maisons américaines recommençait à croître, après avoir sérieusement diminué à partir de 2008. (...) 

       Les meilleurs analystes croyaient alors la tendance durable. Bêtement confiante dans la nouvelle frugalité post-crise, j’écrivais en 2009 dans American Ecolo (mon blog précédent sur Rue89) : « Simplicité, vivre mieux avec moins... Personnellement, j’ai l’impression que le changement le plus marquant, celui qui aura à terme l’impact le plus important sur la société américaine, touche à l’évolution de l’idée nationale de la maison. »

       Le New York Times raillait les Américains d’avoir toujours voulu augmenter la taille de leurs possessions : « No, you cannot get up-grade » (approximativement : « Non, vous ne pouvez pas avoir plus grand »). Après la Seconde Guerre mondiale, les soldats démobilisés et leurs familles emménageaient dans des logements de 90 m². Dans les années 70, la taille moyenne des maisons américaines était de 150 m². Dans les années 2000, elle était de 233 m². (...)

       Or, en 2009, les maisons ne se vendaient plus. Leur prix avait dégringolé. Plus elles étaient grosses, moins elles partaient. La revue E-Magazine consacrait un dossier au nouveau phénomène des « little boxes » (surnom des petites maisons tendance), et concluait par ses mots : « Si les McMansions [grandes maisons bâties toutes sur le même modèle, comme des McDo, ndlr] ont été l’emblème des années fric, des décennies 80 et 90, les maisons plus modestes pourraient bien devenir celui d’une génération qui a décidé de ralentir, de considérer l’état des ressources de la planète, et de faire ce qu’il fallait pour les préserver. »

       Eh bien, c’est raté, on avait tout faux. Même si désormais l’envie de paraître et l’attrait du luxe bling bling n’est plus la raison principale pour faire construire des grosses demeures, le résultat est là : les « little boxes » ont perdu les faveurs du public.

       Le Pew Research Center s’est plongé dans les données du dernier recensement : 51 millions d’Américains, soit 16,7% de la population, vit sous un toit abritant au moins deux générations adultes, ou un grand-parent et au moins un membre d’une autre génération. (...)

       L’analyse du Pew révèle une augmentation de 10,5% de la cohabitation multigénérationelle entre 2007 et 2009. Enfin, un sondage conduit en 2012 par un constructeur révèle que 32% des adultes envisagent de partager leur logement, à un moment de leur vie, avec un parent. Un gros constructeur américain, Maracay Homes, a dépensé 4 millions de dollars pour enquêter et attester les tendances démographiques ci-dessus. Il en a conclu que ses architectes devaient désormais prendre en compte le fait que plusieurs générations vivaient désormais, ou allaient vivre, sous le même toit pour faire des économies « C’est la nouvelle normalité. C’est ainsi qu’on vit en période post-récession. »

       Encore faut-il pouvoir se les payer, ces nouvelles maisons élastiques conçues pour assurer le confort de papy, mamie, fifils ou fifilles flanqués de leurs propres rejetons ! (...)

       Les journaux télévisés ne sont pas avares de reportages plus attendris les uns que les autres montrant des familles ainsi élargies vivant les uns sur les autres, se rendant service après un licenciement, une expulsion consécutive à un défaut de remboursement, ou parce que la maison de retraite est inabordable.

       Les gens s’entassent dans des maisons parfois riquiquis, voire dans des caravanes. Certainement ceux-là adoreraient emménager dans une NextGen ou son équivalent. S’ils avaient l’argent pour se la payer. Ou payer n’importe quel autre logement plus grand. (...)


    @@@

    "Miroir, gentil miroir, sans me voir,
    dis-moi quelle est la plus belle?"



    Vintage French tinted postcard
    Regina Badet

    (Cette fausse Brune était une vraie Blonde)

    @@@

    Luc Desle (avec Jacou Damboise le mauvais z'esprit)

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    ( LES YEUX D'UN AVEUGLE
    VOIENT-ILS LA BEAUTÉ INTÉRIEURE?)

    PCC  Jacques Damboise

    +++
    "Attention! 
    Les yeux stupides
    des journalistes stupides 
    vous observent"


    (Source: me-gatto, via ghastlydelights)

    +++

       L'affaire rocambolesque des Dubrani est exemplaire parce qu'elle est l'illustration, hélas éclatante, de l'impéritie très IIIème République d'une gouvernance politico-journalistique qui marche sur la tête. 

       Face à un peuple exaspéré par les hausses d'impôts, le mépris arrogant des élites et la montée d'un Front qui donne de sacrées brûlures d'estomac, on répond par une pseudo histoire de gentils immigrés face à de méchants "racistes" évidemment. Mais la bêtise n'est pas toujours là où on croit l'apercevoir. 

       L'article ci-dessous, qui aura divisé l'équipe de Tu Quoque, le montre bien. Les héros et les héroïnes d'aujourd'hui sont encore plus tordus - et navrants -que les mexicains dans les westerns spaghettis. En plus, en moins marrants... 

       C'est dire dans quel trou absurde ce pays s'engloutit...

    +++

    (Célèbre famille à demi-Kosovare
    envahissant un pays étranger)


    To Infinity


    LEONARDA PULVÉRISE LE MUR DES « CONS » 
    Les Dibrani : une chance pour la France !

    Raoul Fougax 

       (...) Il fallait bien qu’un jour l’évidence leur explose au visage. A force de vouloir présenter des clandestins, par idéologie médiatico-bobo dans les informations et feuilletons télévisés en pauvres victimes forcement sympathiques, privées de papiers par de méchants racistes, on devait finir par trouver une caricature de profiteurs à la hauteur du ridicule des humanitaro- gauchistes. Ce sera peut être le mérite de Léonarda et de sa magnifique famille d’avoir ouvert les yeux aux plus aveugles. Car on a dépassé et de loin les limites de la connerie ambiante.

       Le président Hollande en grande tenue présidentielle s’occupant du cas Léonarda… cela restera dans les annales. Son amalgame entre les jeunes lycéens politisés et la jeunesse, tout comme son geste de générosité envers l’ingrate adolescente resteront des erreurs politiques majeures. Les journalistes, idiots utiles de l'immigration clandestine, ont immédiatement tendu leurs micros vers Léonarda au Kosovo où ils s’étaient empressés de s’agglutiner pour recevoir la bonne parole. Ils n’ont pas été déçus. Ils ont très vite été horrifiés du comportement du clan, de son arrogance et de son agressivité qui a donné à la France entière une image terrible de certains clandestins. Ils se sont rendu compte qu’ils confortaient les partisans de la rigueur vis a vis de l’immigration clandestine et des abus du droit d’asile utilisé par des profiteurs bien renseignés. Ce sont les pires des clandestins qui ont été médiatisés.

       Léonarda en direct affirmant du haut de son importance qu’elle retournera en France, même clandestinement, non pas pour subir la loi d’une république ayant trahi ses valeurs ….mais pour imposer la sienne…. Les journalistes qui lui servaient la soupe en sont restés comme deux ronds de flanc. Certains ont même pris une fuite discrète pour ne pas être inclus dans les images en direct de cette séquence d’anthologie. Ah le direct !

       Direct aussi avec la mère incompréhensible dans son langage mais, hystérique dans son comportement et agitant sa nombreuse famille devant les cameras, et le père dans un sabir balkano-italien exprimant sa conception des choses et sa vision de la démocratie. Ces Roms la- sont ils vraiment Roms d’ailleurs- ont fait, grâce au comportement médiatique, la leçon en direct à la France et à son président. Cela valait son pesant d’humiliations de la patrie des droits de l’homme et du clandestin. Car finalement tous ces clandestins devenus de gentils sans papiers que la gauche et la presse veulent régulariser, ils ont de quoi se plaindre de la caricature négative renvoyée d’eux par cette famille si médiatisée.

       La presse peut se mordre les doigts d’une manip qui se termine en queue de poisson et même en désastre politique pour le président, Manuel Valls, la gauche et qui ne profite qu’à ceux qui ne veulent pas du retour de Leonarda et sa famille. Car quelle famille tout de même!

       Le père de Leonarda a en effet reconnu avoir menti aux autorités françaises pour obtenir le statut de réfugié : ses enfants ne seraient pas kosovares mais italiens. Pour appuyer ses dires, Resat Dibrani a montré des documents à Europe 1. Il s'agit de cinq certificats de naissance, envoyés par l'Italie au ministère de l'Intérieur kosovare. Ces papiers concernent Leonarda, sa sœur et trois de leurs frères. Ils attestent que les enfants sont nés à Fano, une petite ville sur la cote adriatique. La petite dernière serait, elle, née en France en 2011. Quant à la mère de Leonarda, elle n'a aucun papier prouvant son identité. Ces documents ne font néanmoins pas automatiquement de Leonarda et ses frères et sœurs des Italiens ou des Français puisque leurs parents n'ont pas ces nationalités. Les enfants ne sont néanmoins pas apatrides mais pas kosovares non plus car ils ne sont pas nés au Kosovo.

       Le maire de Fano, ville italienne où avait résidé la famille durant de nombreuses années, est sorti du silence. Et il décrit un père de famille très difficile à gérer, qui a fui la ville lorsque les autorités de cette ville avaient menacé de retirer la garde des enfants. Quant à l’adolescente on sait qu’elle est une championne de l’absentéisme scolaire et des fugues nocturnes. Et voilà ceux que Léonarda ne veut pas quitter, voilà son intégration et son amour de l’école.

       Finalement cette manip devrait ouvrir les yeux et les « cons » de Léonarda se retrouver sur le mur des juges du syndicat, forcément émus par son cas si touchant et dans le premier rôle au milieu du très impressionnant casting des arroseurs arrosés. (...) 


    +++

    "Haut les mains peau de lapin!
    - Kosovar?
    - Oh, toi, alors, ahaha!"


    Shingo Matsunuma

    +++
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'AMOUR EST LA RESPIRATION DU COEUR)

    ***

       Karen Souza est une chanteuse spécialisée dans le genre bossa nova, jazz et soul. Le public a commencé à la découvrir en 2005 avec des reprises de grands tubes qu'elle reprend adroitement en bossa nova, ainsi qu'on le jugera avec les adaptations envoûtantes de "Every Breath you take", de Sting, "Tainted Love" en live, et le standard "Get Lucky". 

       Face au succès qu'elle rencontre, Karen Souza décide d'élargir son répertoire et enrichit son style de notes jazzy, aidée par une voix chaude et une belle présence sur scène...


    ***

    Karen Souza - Every Breath You Take (LIVE)


    Every breath you take

    Every move you make
    Every bond you break
    Every step you take
    I'll be watching you

    Every single day
    Every word you say
    Every game you play
    Every night you stay 
    I'll be watching you 

    Oh can't you see
    You belong to me
    How my poor heart aches
    With every step you take 

    Every move you make
    Every vow you break
    Every smile you fake
    Every claim you stake 
    I'll be watching you 

    Since you've gone I've been lost without a trace
    I dream at night I can only see your face
    I look around but it's you I can't replace
    I feel so cold and I long for your embrace 
    I keep crying baby, baby please 

    Oh can't you see
    You belong to me
    How my poor heart aches
    With every step you take 

    Every move you make
    Every vow you break
    Every smile you fake
    Every claim you stake 
    I'll be watching you 

    Every move you make
    Every step you take
    I'll be watching you
    I'll be watching you



    ***
    Karen Souza - Tainted Love (Live)



    Tainted Love

    Sometimes I feel I've got to
    Run away,
    I've got to
    get away from the pain you drive in the heart of me
    The love we share
    Seems to go nowhere,
    and I've lost my light,
    Now I toss and turn,
    I can't sleep at night,
    Once I've ran to you,
    (I ran)
    Now I run from you,
    This tainted love you given,
    I give you all a boy could give you,
    take my tears,
    and that's not nearly all,
    Tainted Love,
    Tainted love,
    Now I know I've got to
    Run away,
    I've got to
    Get away,
    Y' Don't really want anymore from me to make
    Things right,
    Y' need someone
    to hold you tight
    D'ja think
    Love is to pray,
    But I'm sorry I don't pray that way,
    Once I've ran to you,
    (I ran)
    Now I run from you,
    This tainted love you given,
    I give you all a boy could give you,
    take my tears and that's not nearly all,
    Tainted love,
    Tainted love,
    Don't touch me please,
    I can not stand the way you tease,
    I love you though you hurt me so,
    And now I'm gonna pack my things and go!
    Touch me baby tainted love,
    Touch me baby tainted love,
    Touch me baby tainted love,
    Touch me baby tainted love!
    Once I've ran to you!
    (I ran)
    Now I run from you!
    This tainted love you've given!
    I give you all a boy could give you!
    take my tears and that's not nearly all!
    Tainted love,
    Tainted love,
    Tainted love,
    Tainted love.


    ***
    Get Lucky - Karen Souza



    Parole de Get Lucky:

    (feat. Pharrell Williams and  Nile Rodgers)

    Like the legend of the phoenix
    All ends with beginnings
    What keeps the planet spinning (uh)
    The force of love beginning

    (Look)

    We've come too far to give up who we are
    So let's raise the bar and our cups to the stars

    She's up all night 'til the sun
    I'm up all night to get some
    She's up all night for good fun
    I'm up all night to get lucky

    We're up all night 'til the sun
    We're up all night to get some
    We're up all night for good fun
    We're up all night to get lucky

    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky

    The present has no ribbon
    Your gift keeps on giving,
    What is this I'm feeling?
    If you wanna leave I'm ready (ah)

    We've come too far to give up who we are
    So let's raise the bar and our cups to the stars

    She's up all night 'til the sun
    I'm up all night to get some
    She's up all night for good fun
    I'm up all night to get lucky

    We're up all night 'til the sun
    We're up all night to get some
    We're up all night for good fun
    We're up all night to get lucky

    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky

    (We're up all night to get
    We're up all night to get
    We're up all night to get
    We're up all night to get)

    (We're up all night to get (together)
    We're up all night to get (let's get funked again)
    We're up all night to get funky
    We're up all night to get lucky)

    (We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky)

    (We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky
    We're up all night to get lucky)

    We've (we're up all night to get lucky)
    Come too far (we're up all night to get lucky)
    To give up (we're up all night to get lucky)
    Who we are (we're up all night to get lucky)
    So let's (we're up all night to get lucky)
    Raise the bar (we're up all night to get lucky)
    And our cups (we're up all night to get lucky)
    To the stars (we're up all night to get lucky)

    She's up all night 'til the sun
    I'm up all night to get some
    She's up all night for good fun
    I'm up all night to get lucky

    We're up all night 'til the sun
    We're up all night to get some
    We're up all night for good fun
    We're up all night to get lucky

    We're up all night to get lucky
    (etc)


    ***
    Nadine Estrella

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