• °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE RIEN EST LE MEILLEUR
    HABIT DE L'HOMME)

    °°°
    (Crise oblige, les petits-déjeuners de l'Assemblée Nationale
    n'étaient plus ce qu'ils étaient)


    (spkdnatgdafから)


    °°°
    "Juju, arrête! T'as plus besoin
    de défendre ton carré d'herbes.
    On n'a gagnéé!!"

    priceminister.com

    Le plateau du Larzac 
    à l’abri des convoitises jusqu’en 2083
     SOPHIE CHAPELLE

       (...) Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, vient de signer la prorogation du bail entre l’Etat et la Société civile des terres du Larzac (SCTL) jusqu’en... 2083. La SCTL, qui compte environ 55 membres, assure la gestion de 6 300 hectares sur le plateau depuis 1985. Le 18 juillet, le bail emphytéotique a été porté de 60 à 99 ans, sa durée maximale. Une chance pour les futurs agriculteurs du plateau :« Cela va permettre aux nouveaux venus d’obtenir des baux sur toute leur carrière », estime l’eurodéputé José Bové, passé du collège des exploitants à celui des habitants de la SCTL.

       Ces terres, prévues pour l’extension du camp militaire du Larzac en 1971, furent l’enjeu d’un combat qui dura dix ans, mené d’abord par une centaine d’agriculteurs, rejoints par des dizaines de milliers de militants (voir le film Tous au Larzac de Christian Rouaud). Suite à l’abandon du projet militaire en 1981, les terres retrouvèrent leur vocation agricole. En 1985, l’Etat accorda un bail emphytéotique [1] de 60 ans à la SCTL qui favorisa l’installation de jeunes. Ce« laboratoire foncier », comme le présente José Bové, aurait permis d’augmenter de 20 % le nombre de paysans sur ce territoire. (...)

       (...) « Comment ne pas faire le parallèle avec l’aéroport inutile de Notre-Dame-des-Landes? », interroge la Confédération paysanne. « Tous les ingrédients sont en effet réunis : inutilité du projet, initiatives paysannes, mobilisation citoyenne, foncier détenu par les pouvoirs publics. » Des comités de soutiens aux opposants à l’aéroport, venus notamment de Millau et de Rodez, ont d’ailleurs cherché à interpeller le ministre avant la signature du bail.

       « À quelques centaines de kilomètres de là, à Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement, en plein déni, persiste à croire qu’il pourra noyer 2 000 hectares de bonnes terres agricoles sous des milliers de tonnes de béton. Comment expliquer ces deux poids deux mesures ? », interrogent les comités. Pour ces derniers, la solution passe par le rejet du projet d’aéroport nantais et la collectivisation des terres sur la « zone à défendre ». Pour accentuer la pression sur les pouvoirs publics, un grand rassemblement festif et militant est prévu les 3 et 4 août prochains à Notre-Dame-des-Landes.

       Notes

       [1] Ce type de bail accorde tous les droits et devoirs d’un propriétaire au détenteur sauf celui de vendre le sol, avec l’obligation d’améliorer le bien en question. (...)
    °°°
    (Question retape, ce chien videur savait y faire)


    What are you looking at? A dog, a girl, a photo.

    °°°
    Benoît Barvin (et Jacques Damboise)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE N'EST LE SAGE
    QUE SI LE SAGE EXISTE)

    %%%

    "Y s'est pas lavé les dents,
    Hihihi..."


    Illustration par Ed Vebell. 1954.

    %%%

    "Che aimer beaugoup le
    gapidalisme gui préfèr
    l'archent à la sdupide
    fraternidé humaine"


    "Hitler n'aurait pu prendre le pouvoir 
    sans la complicité d'élites bourgeoises"

       (...) / Une question obsède l'Allemagne et l'Europe depuis quatre-vingts ans : comment un peintre raté, sans fortune ni éducation, un marginal désaxé, incapable d'entretenir une relation humaine stable, a-t-il pu prendre le pouvoir dans l'un des Etats les plus avancés du monde ? Sans la complaisance puis la complicité d'une partie de l'élite allemande, écrivez-vous dans votre monumentale biographie de Hitler, rien n'aurait été possible. Pourquoi ?

       - A plusieurs étapes cruciales de son ascension, Hitler a bénéficié de protections en haut lieu. Cela n'explique pas tout, évidemment. L'humiliante défaite de 1918, l'hyper-inflation de 1923, la grande crise économique de 1930, le rejet de la République de Weimar, les talents d'orateur de Hitler et bien d'autres facteurs ont concouru à cette prise du pouvoir. Mais celle-ci n'était pas inéluctable. De 1919, quand tout a commencé, à 1933, nombre de responsables politiques, judiciaires ou militaires auraient pu stopper la carrière du futur dictateur. Mais la plupart n'ont même pas essayé. Pis, beaucoup l'ont favorisée pensant qu'ils pourraient en tirer profit.

       / Vous dites qu'il aurait pu être stoppé dès 1919...

       - Oui. Hitler ne serait sans doute jamais apparu sur la scène politique allemande, si, en mai 1919, un officier allemand ne s'était pas intéressé à lui. Le capitaine Karl Mayr commandait la section de renseignement de l'armée bavaroise. Après l'écrasement de la « République des Conseils », ce pouvoir révolutionnaire qui, pendant quelques semaines, a tenté d'instaurer une dictature communiste à Munich, Mayr fut chargé de recruter des agents sûrs. Leur mission : "rééduquer" les soldats dans une ligne antibolchevique et nationaliste. Le caporal "Hittler [sic] Adolf" figure sur la liste des premières recrues.

       / Comment se retrouve-t-il là ?

       - Mayr l'a sans doute repéré parce que Hitler fait alors partie d'une commission qui enquête sur le comportement de ses camarades durant le gouvernement révolutionnaire. Et, juste avant, il a été élu représentant adjoint de son régiment. C'est donc une figure de la caserne.

       / Quel a été son rôle pendant l'éphémère République des Conseils ?

       - L'épisode est mal éclairci. Il est resté dans l'armée régulière et n'a donc pas combattu par les armes le pouvoir communiste. Certains supposent qu'il a été choisi comme délégué adjoint pour représenter ses camarades opposés à la révolution. Quoi qu'il en soit, l'important pour Hitler, qui n'avait ni métier ni perspective, et tout juste 30 ans, c'était de pouvoir demeurer dans l'institution militaire. A propos de sa première rencontre avec le futur chef du IIIe Reich, le capitaine Mayr écrira : "On aurait dit un chien perdu fatigué en quête de maître prêt à suivre quiconque lui témoignerait quelque bonté..."

       / Qu'est-ce que Mayr va faire faire à Hitler ?

       - Hitler est d'abord envoyé pendant une semaine à l'université de Munich suivre les premiers "cours d'instruction antibolchevique". Il s'initie notamment à la finance internationale auprès d'un certain Gottfried Feder, un "économiste" qui prétendait distinguer le capital "productif" du capital "rapace", qu'il associait aux juifs. Feder deviendra l'"expert" économique du jeune parti nazi. Mayr dépêche ensuite Hitler dans une caserne comme instructeur politique auprès d'anciens prisonniers de guerre jugés peu fiables. Là, tous - Hitler le premier - découvrent les talents d'orateur hors du commun du caporal. "C'est un tribun-né qui, par son fanatisme et son style populiste, captive l'attention et oblige à penser comme lui", est-il écrit dans un rapport militaire. Il attire aussi l'attention par son antisémitisme particulière-ment virulent. A un auditeur de sa conférence qui voulait des détails sur la "question juive", il plaidera, dans une lettre du 16 septembre 1919, pour l'"éloignement de tous les juifs". C'est le premier texte connu de Hitler sur ce thème qui sera au coeur de sa pensée politique jusqu'à la fin.

       / Cet antisémitisme extrêmement virulent ne gêne-t-il pas son mentor militaire, le capitaine Mayr ?

       - Pas le moins du monde. Il fait même de Hitler son bras droit et, toujours en septembre 1919, il lui demande de surveiller les activités d'un groupe ultranationaliste comme il en existe des dizaines à l'époque, le Parti ouvrier allemand. En fait, Mayr assurera plus tard qu'il avait demandé à Hitler de faciliter en sous-main, grâce à des fonds secrets gouvernementaux, l'essor de ce mouvement qui deviendra le Parti national-socialiste. En tout cas, c'est comme infiltré de l'armée que Hitler prend sa carte du futur parti nazi. Il continuera d'émarger à la section de renseignement pendant six mois, jusqu'en mars 1920, le temps de s'imposer comme l'orateur vedette du parti dans les brasseries munichoises. Le capitaine Mayr fut donc, dans l'ombre, l'un des « accoucheurs » de la carrière politique de Hitler.

       / Mais, selon vous, Hitler serait resté un "vulgaire agitateur de brasserie" s'il n'avait, au début des années 1920, bénéficié d'autres puissants soutiens en Bavière.

       - A l'évidence. Plusieurs personnalités de la grande bourgeoisie l'ont aidé à faire son entrée dans les salons respectables de la capitale bavaroise, en particulier le poète Dietrich Eckart, qui publiait un hebdomadaire violemment antisémite et possédait une fortune. C'est grâce à lui, et à un certain Lüdecke, playboy et "homme du monde", que Hitler pénètre dans des milieux où, normalement, il n'aurait pas été admis. Son style rugueux, son chapeau mou et sa cravache surprennent mais font merveille. Au nombre de ces riches convertis de la première heure, on trouve un diplômé de Harvard, rejeton d'une grande famille de marchand de tableaux, un éditeur en vue ou un célèbre fabricant de pianos - des mécènes qui feront les fins de mois du parti pendant plusieurs années.

       / Ernst Röhm, le futur tout-puissant patron des SA, joue aussi un rôle crucial durant ces premières années...

       - Oui, on peut même dire qu'après Mayr et Eckart il est le troisième "accoucheur" de la carrière de Hitler. En 1919, quand il adhère au futur parti nazi, cet ancien officier est une figure centrale des groupes paramilitaires ultranationalistes qui pullulent alors en Bavière. Grâce à lui, Hitler réussira en quelques années à fédérer ces forces éparpillées sous sa bannière, ce qui lui donnera une puissance formidable. Röhm, qui a de très bons contacts dans la Reichswehr, aidera aussi le parti nazi à acheter son propre journal grâce à des fonds de l'armée allemande. Fort de tous ces soutiens, le mouvement de Hitler [le NSDAP, selon son sigle allemand] croît vite et compte plus de 50.000 adhérents en 1923, la plupart en Bavière.

       / Cette année-là, profitant de la crise politique causée par l'hyperinflation et l'occupation de la Ruhr par la France, Hitler fomente à Munich un putsch contre le gouvernement central. L'affaire se solde, le 9 novembre 1923, par la mort de vingt personnes, dont quatre policiers. Pourtant Hitler bénéfice d'une grande mansuétude de la part des autorités bavaroises. Pourquoi ?

       - Trop de personnalités locales, dont un membre de la Cour suprême de Bavière, avaient vu d'un bon oeil la tentative de coup d'Etat. L'armée bavaroise s'était associée à la formation des groupes paramilitaires qui, derrière Hitler, avaient essayé de prendre le pouvoir. Et des responsables politiques de premier plan étaient mouillés. Les autorités font donc tout pour limiter les dégâts et, en particulier, pour que le procès de Hitler se tienne à Munich et non ailleurs dans le pays, comme cela aurait dû être le cas.

       / Comment se déroule ce procès ?

       - C'est une mascarade. Le juge est de tout coeur avec Hitler. Il lui laisse la parole pendant quatre heures, et l'accusé peut interroger ses coïnculpés lui-même. La sentence, incroyablement légère, fait bondir jusque dans les milieux conservateurs : malgré la mort de quatre policiers et d'importants dégâts dans Munich, le juge condamne Hitler à cinq ans de prison seulement. Et encore se garde-t-il bien de rappeler que, sous le coup d'une condamnation avec sursis en 1922 pour troubles à l'ordre public, Hitler devrait purger une peine plus longue. De même le juge n'expulse-t-il pas le chef putschiste en Autriche, que Hitler a pourtant fuie en 1913 pour éviter le service militaire. Ce n'est pas tout. Hitler est libéré très vite, au bout de treize mois seulement, d'une captivité des plus agréables pendant laquelle il a pu écrire le premier tome de "Mein Kampf". Eût-il été contraint d'accomplir toute sa peine, près de quatre ans de plus, l'histoire aurait fort probablement suivi un autre cours.

       / Dans "Mein Kampf", la doctrine extrémiste dévoilée par Hitler dessine un projet politique radicalement nouveau, n'est-ce pas ?

       - Aussi détestable soit-elle, la "vision" de Hitler est très originale pour l'époque. Elle combine des idées qui courent depuis plusieurs années dans les milieux ultranationalistes allemands, mais que personne n'a encore fédérées. Hitler est ainsi le premier à établir un lien entre la prétendue nécessaire "élimination des juifs", une vieille rengaine, et la lutte contre le bolchevisme, maître mot de la droite depuis la révolution d'Octobre. Pour lui, ces deux combats à mort n'en font qu'un. Il parachèvera cette doctrine dans le tome 2 de "Mein Kampf", en y intégrant une idée en vogue chez les pangermanistes depuis la fin du XIXe siècle : le Lebensraum, cet "espace vital" qui manquerait aux Allemands. Selon Hitler, il faudra aller conquérir ce Lebensraum à l'est, justement dans les terres "judéobolcheviques". Voilà donc le système idéologique nauséabond mais cohérent qui sera le sien jusqu'à la fin.

       / Et c'est avec cet homme-là, porteur de cette idéologie-là, qu'une partie de la droite allemande va faire alliance en 1933. Pourquoi ?

       - De l'échec du putsch à la crise de 1929, la droite n'a plus du tout besoin de Hitler. Il a quasi disparu du paysage politique. La République de Weimar ayant réussi à stabiliser la situation économique et sociale du pays, le NSDAP ne récolte que 2,6% des voix aux élections législatives de 1928. Mais, après le krach de Wall Street et la montée exponentielle du chômage, le mouvement de Hitler en rafle huit fois plus en 1930 (18,3%). Et deux ans plus tard, après une campagne électorale extrêmement efficace, il devient le premier parti du Parlement avec 37,4% des suffrages. Au début de l'été 1932, Hitler se retrouve donc chef du mouvement le plus important au Reichstag.

       / Doit-il automatiquement devenir chancelier ?

       - Non, la Constitution ne stipule rien de tel. C'est au chef de l'Etat, le maréchal Hindenburg, de désigner le chancelier de son choix. D'ailleurs, le 13 août 1932, au cours d'une rencontre très tendue avec le chef nazi, le vieux président propose à Hitler un poste de ministre, mais refuse catégoriquement de le nommer au poste suprême. D'après les notes de son secrétaire, le maréchal ne veut pas prendre le risque, "devant Dieu et les Allemands", de donner tous les pouvoirs à un dirigeant et à un parti aussi intolérants. Il choisit un autre chancelier, pariant sur le fait que le NSDAP a fait le plein des voix et qu'il est condamné à refluer.

       / Et c'est ce qui va se passer ?

       - Effectivement. En novembre 1932, après de nouvelles élections anticipées, le parti nazi ne recueille plus "que" 33% des voix. En six mois, il a perdu 2 millions de suffrages, surtout parmi les classes moyennes, qui commencent à le déserter. Pourtant, un groupe composé d'hommes politiques, de militaires et de propriétaires fonciers décide de faire alliance avec lui. Lassés par la démocratie, ils veulent imposer le retour à un autoritarisme "traditionnel", cher à la haute société allemande.

       C'est un aristocrate ambitieux, époux de la fille d'un important industriel, Franz von Papen, qui négocie avec Hitler : le chef nazi sera chancelier, von Papen vice-chancelier, et la plupart des ministres seront issus de la droite traditionnelle. Hitler accepte le marché. Aidé par la camarilla qui gravite autour de Hindenburg et par le fils de celui-ci, von Papen convainc le vieux maréchal de passer outre ses réticences et de nommer Hitler à la chancellerie. L'aristocrate assure qu'il ne faut pas s'inquiéter de la prise du pouvoir par ce petit-bourgeois de Hitler : "Il est sous notre coupe", dit-il, sûr de son fait. Ce fut l'une des plus grandes erreurs de l'histoire. Six mois après sa nomination, Hitler aura installé une dictature totale. Il aura emprisonné des milliers d'opposants, supprimé les libertés publiques et réduit von Papen au rôle de potiche qui lui était réservé... (...) 

    Lire la suite sur:

    %%%

    "Ah, enfin! Quelqu'un qui va nous indiquer
    le chemin à suivre!"

    Ed Vebell

    (Ce quelqu'un n'était autre que le célèbres bandido
    Peligroso qui leur indiqua, effectivement, le chemin
    à suivre pour se débarrasser de leur argent)

    %%%
    Luc Desle

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TA VOLONTÉ NE TE CONDUIRA
    QU'A L'INCONSTANTE PUISSANCE)

    @@@

    (Contrairement à ses frères de misère des siècles précédents,
    les esclaves modernes ne portaient pas, directement
    dans leur chair, les stigmates du capitalisme)


    (... il n'en souffraient pas moins)


    @@@

    "Pourquoi tu danses pas?
    - Y'a pas d'musique!
    - Si, celle de mon coeur 
    qui ne bat que pour toi...
    - Tu sais y faire, poupée!"

    Cher Casino, 
    merci pour le silence
    Blandine Grosjean 

       Dans le Ve arrondissement de Paris, il existe un endroit où l’on entend le cliquetis des cuillères sur les tasses de café et le bruit du beurre qui grésille dans la poêle. Quand le patron dit « bonjour », ça résonne, et on est obligé de lui répondre. Les habitués sont habitués et ne lèvent plus les yeux de leur livre.

       La première fois, on ne comprend pas tout de suite ce qui cloche. Certains clients ne supportent pas et s’enfuient. Ici, il n’y a pas de « sonorisation ». Les gens boivent, mangent, parlent dans le silence. (...)

       (...) C’est là que j’ai célébré la meilleure nouvelle de la semaine, lue dans Le Parisien. L’enseigne de grande distribution Casino a décidé de couper la diffusion de la radio d’ambiance dans 450 de ses supermarchés. Par souci d’économie, et plutôt que de virer du personnel.

       Deux bonnes actions en une, merci Jean-Charles Naouri (le patron du groupe). « Cette mesure s’inscrit dans un plan de réduction des coûts », explique Casino. « Pour chaque diffusion de morceau, nous payons des droits à la Sacem [Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, ndlr] ».

       Casino dit aussi : « Les gens viennent surtout chez nous pour faire leur courses. » En tout cas, les gens ne vont pas à Casino, ni dans les 300 000 commerces et autres lieux publics qui diffusent le répertoire de la Sacem, pour y écouter de la musique. Enfin, musique, il faut le dire vite. (...) 

       (...) Skyrock à fond les tympans dans les boutiques de vêtements bon marché, Michel Delpech sur Nostalgie au Franprix, de la salsa dans les rues de Carpentras, des sons inclassables sur la plage de Deauville pendant le triathlon, Radio Classique dans les toilettes d’une brasserie chic de Chatelet, Radio Nova dans celles d’un resto de tapas à la mode, des chants supposés sacrés dans une église romane de la côte chalonnaise. Et dans tous les cafés, troquets, kebab... même chez la manucure, BFM-TV ou I-télé.

       Coupez le son, et, affirment les tenanciers de ces lieux, les clients arrêteront de consommer, n’auront même pas envie de franchir la porte. Imaginez le Carrefour de Chalon-sur-Saône sans « musique ». Flippant. Comme une église sans bande-son. Pire, comme un café où on vous entendrait faire pipi. (...)


    @@@

    "Y'a quelqu'un?
    Je vous préviens, je suis armé..."


    (Source: from89)

    @@@
    Benoît Barvin

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (PENSE AVANT D'AGIR
    MAIS N'AGIS PAS PENDANT
    QUE TU PENSES)

    °°°
    (Le cheval du Capitalisme allait dépasser celui de la catastrophe...)


    On sugar mountain by Valerie Anne Kelly



    °°°
    "Ce que je fais là?
    Je choisis des morceaux de choix
    pour mon employeur..."


    McDonald's apprend à ses salariés 
    à gérer leur budget
    Ruben Curiel

       (...) Malgré l'annonce d'une hausse de 2,4% à 7,08 milliards de dollars de son chiffre d'affaires trimestriel,  le leader du fast-food McDonald's refuse d'accéder aux revendications de ses salariés new-yorkais. Ainsi, les demandes d'augmentations salariales sont ignorées. A la place, McDonald's lance, en partenariat avec Visa, un site apprenant aux salariés à faire des économies. Le site Practical money skills.com permettrait aux employés de disposer de conseils pour «franchir le premier pas pour prendre le contrôle de leur argent». McDonald's ajoute que «savoir où va leur argent et comment faire un budget est la clé de l'indépendance financière des salariés».

       Cette initiative censée prouver que le salaire moyen de McDonald's peut permettre de joindre les deux bouts a l'effet inverse. Dans le budget que McDo fournit en exemple, certains chiffres sont irréalistes et des postes majeurs de dépenses comme la nourriture et l'essence sont même oubliés. (...) 

       «Vous pouvez avoir presque tout ce que vous voulez si vous vous organisez et économisez de l'argent», peut-on lire sur le site. Dans l'exemple donné à ses salariés, McDonald's mentionne pourtant une ligne «second emploi». Endossant le rôle de donneur de leçons, le géant du fast-food américain semble avouer à demi-mot que le seul salaire moyen de McDonald's (1105 dollars par mois pour un temps plein) ne peut permettre d'avoir un budget équilibré. Si l'on se fie au tableau, McDonald's considère que ses employés doivent gagner 2060 dollars par mois. 

       D'où la nécessité de cumuler un second job. Ce dernier doit être payé 955 dollars par mois et correspondrait à 32 heures de travail en plus, le salaire minimum fédéral aux États-Unis étant de 7,25 dollars l'heure. Des conditions de travail insoutenables pour les salariés du géant du fast-food.


       Autre anomalie, certaines dépenses comme la nourriture et l'essence sont tout simplement absentes du budget donné en exemple. Aussi, la ligne «santé» comprend-elle seulement 20 dollars par mois, ce qui permet d'acheter au mieux «une boîte d'aspirine et de payer quelques jours d'assurance santé» comme le souligne leDaily Beast. La ligne «chauffage» a, elle, été ajoutée après un article du site américain Think Progress faisant état des irrégularités de ce budget-type. Ce site montre aussi que le budget alloué au loyer est surréaliste: McDonald's prévoit 600 dollars par mois pour le loyer… quand le loyer moyen à New York atteint les 3000 dollars par mois.

       Si ce budget peut correspondre aux dépenses d'étudiants vivant encore chez leurs parents et n'ayant aucune obligation financière, il ne peut s'appliquer au 28% de salariés américains de McDonald's qui élèvent une famille et qui n'ont qu'un seul travail.

       Plutôt que d'augmenter les salaires de ses employés, McDonald's leur donne une leçon d'économie bien mal préparée. Nul doute que le géant du fast-food risque de s'attirer les foudres de ses salariés new-yorkais (risque simplement?).


    °°°
    "Découvrez ce sein que j'aimerais tant voir:
    Par de pareils objets les âmes sont alléchées,
    Et cela fait venir de délicieuses pensées."
    (d'après: Le Tartuffe,
    Acte 3, Scène 2)



    °°°
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes: 

    (N'OUBLIE JAMAIS QUE LE
    PAPILLON EST UNE ANCIENNE
    CHENILLE)

    ***
    (Mon voisin me fait froid dans le dos)


    Waterline by Markus Walti


    ***

    "Aller dans le désert? Je suis partante...
    vous fournissez bien sûr le champagne, n'est-ce pas?"


    Hidden Gems – Madame Mirage : Panels on Pages


    ENERGIES VERTES : 
    Desertec, les leçons d’un échec
    Alexandra Borchardt
    SÜDDEUTSCHE ZEITUNG MUNICH

       (...) L’exploitation du soleil en plein désert pour approvisionner l’Europe en électricité était une idée grandiose. Mais elle peine à se réaliser. Comprendre les faiblesses du projet permettra de ne pas refaire les mêmes erreurs.

       Le projet tirait sa force des images qu’il véhiculait. Le soleil, d’abord, qui symbolisait la fin du dilemme énergétique, après le déclin du nucléaire. Puis le désert, qui évoquait l’immensité, l’espace, l’infini – y compris en matière d’idées. Le projet Desertec, dont l’objectif était de produire de l’électricité dans le Sahara pour l’acheminer en Europe, en a enthousiasmé plus d’un et fut qualifié de plus belle “idée verte" de ces dernières années. L’engouement fut tel que les grands groupes se bousculèrent au portillon. Siemens, Deutsche Bank, Munich Re – une cinquantaine d’entreprises locales ou étrangères apposèrent leur signature.

       Mais le train est en perte de vitesse. Des partenaires de premier plan se sont retirés, une des responsables du projet [Aglaia Wieland], qui entendait mener à bien la feuille de route initiale, a été remerciée. Tout ce projet n’était-il pas qu’un coup de communication reposant sur des chimères, une grande idée ruinée par les mesquineries de certains ?

       Ce serait une erreur de n’y voir qu’un simple ratage. Car le projet Desertec et les enseignements qu’il nous prodigue préfigurent l’avenir de la politique environnementale et la réussite ou l’échec de nombreux dossiers politiques qui se trouvent confrontés à de grandes inconnues. (...) 

       (...) Leçon n°1 : les ingénieurs, les managers et les scientifiques ne remplacent pas l’action politique. Il est certes tentant de voir la carte du monde ou d’un pays comme une simple feuille de papier sur laquelle on trace des lignes à loisir, grandes ou petites. Quiconque entend mettre en œuvre un grand projet serait toutefois bien inspiré de songer en premier lieu aux acteurs politiques, à leurs intérêts, aux frontières du pays et à ses régions. Il convient d’associer au projet les riverains et les voisins. Tant que l’on n’a pas pris langue avec l’ensemble des intéressés pour savoir ce qu’ils en pensent ou tout au moins pour leur dire ce qui les attend, on court le risque de se créer un adversaire potentiel : et une poignée d’adversaires peut suffire à faire capoter un projet. Dans les pays en plein chambardement, comme en Afrique du Nord, les partenaires peuvent répondre aux abonnés absents du jour au lendemain. Cet élément doit également être pris en compte par ceux qui prévoient de quadriller le pays de lignes électriques à la faveur de la transition énergétique.

       (...) Leçon n°2 : il ne faut pas confondre la communication avec le dialogue et le processus politiques. La communication est une grosse machine : présentations PowerPoint, vidéos d’entreprise, campagnes publicitaires... Des visages avenants au milieu des panneaux photovoltaïques, sur les voitures électriques ou sous le soleil du désert. C’est l’affaire des conseillers en communication. Pour autant, la campagne de communication n’est un succès que si le commanditaire parvient à imposer sa vision du projet.

       Au bout du processus politique, à l’inverse, on trouve généralement un compromis. Comme cela a été le cas pour le projet Desertec : les pays d’Afrique du Nord se serviront les premiers. Ce qui est loin d’être un mauvais compromis. Et si le résultat est bien différent du projet de départ, au moins le doit-on à des acteurs qui y sont directement intéressés.

       Certains membres du mouvement vert appellent de leurs vœux une politique environnementale à la mode chinoise : des Etats autoritaires dont les cadres dirigeants imposent leur conception de la politique au forceps. Or, l’expérience nous apprend que ce n’est jamais un seul "cerveau" qui sauve le monde, mais une multitude de têtes pensantes, en produisant des idées. Si elles peuvent retarder certaines prises de décision, la pluralité des acteurs et la défense de leurs intérêts respectifs rendent également ces décisions plus durables. Certes, il est toujours possible d’imposer telle ou telle technologie, mais si l’on souhaite une politique environnementale qui dure, il convient de changer les habitudes de consommation et les mentalités, les stratégies d’innovation et les processus de production.(...)

       (...) Leçon n°3 : préférer les projets locaux, décentralisés et réversibles, aux grands projets centralisateurs. Si l’on veut penser la croissance de manière intelligente, et donc respectueuse de l’environnement, une question se pose : qui décide ce qui est intelligent et de ce qui ne l’est pas ? Les défenseurs de l’atome, par exemple, pensaient jadis avoir trouvé la clé d’une énergie propre et inépuisable. Ne sont restés que des problèmes : que faire des centrales obsolètes et de leurs déchets ?

       Dans "La troisième révolution industrielle", le sociologue Jeremy Rifkin attribue le pouvoir révolutionnaire de l’énergie solaire aux possibilités qu’elle offre en matière de décentralisation. Chacun peut devenir producteur à domicile, écrit-il. D’autant qu’il sera bientôt possible d’incruster des cellules solaires de série sur les tuiles ou dans le crépi des maisons. Il ne sera plus besoin alors de faire venir l’électricité d’un autre continent.

       Les petits projets décentralisés n’ont pas seulement l’avantage d’être aisément ajustables en fonction du contexte, mais permettent aussi de promouvoir l’innovation et de vérifier leur acceptation par le grand public.

       Leçon n°4 : les grandes visions donnent naissance à de petits projets et à de petites idées. Ce qui a débuté comme un projet à 400 milliards visant à produire du courant dans le Sahara pour alimenter l’Europe se termine aujourd’hui par de simples centrales électriques en Afrique. Un fiasco ? Pas pour les gens qui en bénéficient sur place. Il est parfois besoin de voir large pour dégager un objectif qui vaille la peine d’être poursuivi. Si le processus est jalonné par de petites étapes clairement définies, cela peut même être un avantage. S’il est parfois nécessaire d’être radical dans ses visions, il l’est presque toujours d’être pragmatique [dans leur mise en œuvre.]

    Traduction : Jean-Baptiste Bor

    ***
    "Le monde ne tourne pas rond?
    Hahaha...
    Vous êtes un rigolo, vous..."



    ***
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE EST LA NATURE,
    SANS LES HOMMES)

    ***
    "Oui, la Religion est amour...
    Pourquoi cette question?"


    PECCATOR


    ***
    (Ce champignon forestier était tellement laid
    qu'on dut se résoudre à l'abattre pour
    retrouver la beauté du site)


    L'Europe, première responsable 
    de la déforestation dans le monde
    Véronique Smée

       (...) En mars dernier, un rapport des Amis de la Terre publiait des chiffres édifiants sur « l'empreinte terres » des Européens, qui est la plus élevée au monde. Aujourd'hui, la Commission européenne révèle dans une étude l'impact considérable de la consommation européenne sur la déforestation, notamment dans les zones tropicales. Un sujet qui constitue aussi un risque majeur pour les entreprises.

       L’appropriation de terres étrangères pour satisfaire les besoins de la consommation européenne est mesurée par « l’empreinte terres », c'est-à-dire la mesure des « terres importées » nécessaires à la fabrication de nombreux produits. Et en la matière, celle des européens est particulièrement élevée : l’Europe utilise 9 700 km2 de terres par personne, soit 44% de plus que son propre domaine foncier, et un Européen consomme en moyenne 1,3 hectare tandis qu’un Chinois ou un Indien en consomment 0,4... La plus forte empreinte terres européenne est celle du lait cru (62 millions d'hectares par an), suivi par les produits laitiers et le blé (59 et 54 millions d'hectares par an). 

       Ces chiffres ont été rapportés par une étude des Amis de la terre publiée en mars 2013 (voir l’article L'« empreinte terres » des européens est l'une des plus importantes au monde). Le 2 juillet, la Commission européenne publiait elle-même des chiffres tout aussi alarmants dans une étude intitulée « l’impact de la consommation de l’Union européenne sur la déforestation ». 

       Elle révèle que non seulement les produits importés par l’UE et liés à la déforestation sont en forte augmentation, mais qu’en outre ils signifient la violation par l’Europe des engagements pris pour réduire les importations illégales. Bruxelles avait en effet adopté un plan en 2008 pour « stopper la diminution de la couverture forestière d’ici 2030 au plus tard et réduire la déforestation tropicale de 50% par rapport aux niveaux actuels d’ici 2020 ». Or, l'Europe est aujourd’hui responsable de plus du tiers – 36 %– de la déforestation liée au commerce international, loin devant les Etats-Unis, le Japon ou la Chine. Ainsi entre 1990 et 2008, les Etats membres a importé des produits issus de la déforestation d’environ 9 millions d’hectares de terres (soit environ 3 fois la taille de la Belgique), contre 1,9 million d’ha pour l’Amérique du Nord et 4,5 millions d’ha pour l’Asie de l’Est (incluant le Japon et la Chine). 

       La déforestation dans les zones tropicales est principalement liée à l’augmentation de la consommation de viande et de produits oléagineux (soja, huile de palme…), La France constitue par exemple le 3e importateur mondial de soja brésilien (destiné à l’alimentation animale), soit une surface de plus de 1 million d’ha.

       Globalement, les importations européennes de soja ont été multipliées par cinq depuis le début des années 70 pour soutenir l’intensification de l’élevage, au détriment d’autres sources (fourrages foin, paille) plus onéreuses. L'élevage extensif et le soja exporté sont depuis devenus la première cause de la déforestation en Amérique du Sud. Comme l’expliquait déjà en 2007 l’économiste Alain Karsenty du CIRAD, « là où les conditions économiques le permettent, il est plus profitable de faire des plantations de palmier à huile, de cacao ou de soja que d’exploiter durablement la forêt, et a fortiori de la conserver. Il est également souvent plus rentable de convertir la forêt naturelle en plantations d’arbres à croissance rapide pour la fabrication de pâte à papier.» Et à l’autre bout de la chaîne, la multiplication des produits issus de la déforestation ne ralentira pas sans une intervention des autorités européennes… 

       Le 7ème programme d'action pour l'environnement (PAE) de l'Union européenne, intitulé "Bien vivre, dans les limites de notre planète", actuellement en cours de discussion, est censé donner des directions pour réduire la consommation de produits liés à la déforestation. Il doit couvrir la période 2014-2020 et pourrait être mis en place au début de l'automne 2013 sous la présidence lituanienne. (...)

       (...) Lancé en 2008 par la fondation britannique « Global Canopy », le « Forest footprint disclosure » (voir notre article La déforestation, un risque majeur pour les entreprises ) alerte les entreprises et les investisseurs sur l'urgence à prendre en compte l'impact de la déforestation dans leurs activités. Le panel des multinationales interrogées doit s’expliquer sur plusieurs sujets : la conversion des terres pour la culture du soja, d’huile de palme, l’élevage et les agro-carburants, ou l’exploitation du bois). L’enquête sur le « risque forêt » leur demande de détailler leurs actions en matière de traçabilité, de certification, de stratégie ou de communication autour des ressources forestières qu’ils utilisent. Depuis, le « Forest footprint disclosure » a fusionné avec le Carbon Disclosure Project qui a évalué le reporting des entreprises sur les liens entre leur activité et la déforestation (voir notre article Secteur textile : l'opacité de la filière cuir). 

       Il en ressort pour le secteur d’activité « habillement et luxe », par exemple, que sur 30 entreprises contactées, dix ont accepté de répondre, dont Marks & Spencer, en pointe sur le sujet ou, côté chaussures, Clarks, Patagonia, Adidas et Nike. Pour le luxe, seuls Dior, Gucci et LVMH ont joué le jeu de la transparence, sans pour autant garantir que leur cuir n'est pas lié à la déforestation. En revanche la marque Eram s’est engagée à « éliminer tout risque d'utiliser des cuirs provenant d'élevages liés à la déforestation amazonienne ». après a campagne activiste ciblée sur les fabricants de chaussure, menée par l’association Envol Vert. (...)
    Lire sur:

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  • %%%
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE DISCIPLE N'EST PAS
    L'ESCLAVE DU MAÎTRE)

    %%%

    (Ce trader, ruiné, vendait son cerveau par tranches...)

    STUPEFY

    %%%

    "Cher Sancho, Rossinante se plaint de cette route,
    pleine de... hem... de dos d'âne...
    - Y'a qu'à faire des autoroutes et
    tout le monde sera content"

    Ces très chères autoroutes 
    financées par l'Europe
    Benjamin Leclercq 

       (...) La Cour des comptes européenne s’est penchée sur les milliers de kilomètres de route cofinancés par l’UE depuis 2000. Conclusion: bien plus d’autoroutes qu’il n’en faut, dont certaines, en Espagne, coûtent une fortune.

       En Europe, les bâtisseurs de routes ont les yeux plus gros que le ventre. C’est la conclusion principale de la Cour des comptes européenne, qui a sélectionné 24 projets routiers cofinancés par l’Union européenne depuis 2000 pour en éplucher les comptes et les résultats.

       L’enjeu? Vérifier que les crédits alloués par Bruxelles au secteur routier sont efficacement dépensés. Il faut dire qu’il s’agit d’une ligne pesant lourd dans le budget européen: 65 milliards d’euros pour la période 2000 à 2013. Au total, l’UE a cofinancé environ 8.000 projets pour quelque 75.000 km de routes en Europe.

       Le rapport n’en a gardé qu’une bonne vingtaine, qui concernent, pour un budget total de 3 milliards d’euros tout de même, quatre pays: l’Allemagne, la Pologne, la Grèce et l’Espagne. Quatre pays qui ont bénéficié à eux seuls de plus 60% des fonds de cofinancement européen. (...)

       (...) Les projets sont donc souvent surdimensionnés, critique la Cour des comptes, et font notamment la part trop belle aux autoroutes, au détriment des routes express ou des routes nationales à deux voies. La Cour note ainsi que "Les autoroutes ont été privilégiées là où des routes express auraient permis de répondre aux besoins. Sur 19 projets, 14 ont enregistré un trafic inférieur aux attentes."

       Résultat, le rapport coût-efficacité n’est pas au rendez-vous. Car bâtir les choses en grand a un coût : le kilomètre d’autoroute coûte en moyenne 11 millions d’euros, contre 6,2 pour le kilomètre de route express.(...) 

       Les quatre pays étudiés ne sont pas égaux dans l’excès. Et la Cour épingle un cas à part: l’Espagne. Elle est le troisième pays de l’UE en termes de dotation depuis 2000, avec 8,5 milliards d’euros de fonds européens pour ses routes, derrière la Pologne (17,7 milliards) et la Grèce (9 milliards).

       Elle est surtout la moins scrupuleuse dans la dépense. Le coût moyen des six autoroutes espagnoles analysées (trois en Andalousie, trois en Estrémadure) a ainsi été deux fois plus élevé que celui des six allemandes.

       La Cour a calculé le coût total, le coût total de construction et le coût de construction des chaussées par millier de mètres carrés de route. Les projets contrôlés en Allemagne présentaient le coût le plus bas par millier de mètres carrés dans ces trois catégories. Rien n’indique que les coûts de main-d'œuvre puissent expliquer cette différence ».

       A titre d’exemple, le coût moyen du kilomètre de route divisé par le trafic moyen journalier annuel (TMJA) est plus de quatre fois plus élevé en Espagne qu’en Allemagne… (...)


    %%%
    (La Vieille Europe ricanait encore)

    STRIGOI

    %%%
    Benoît Barvin

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'AGIS PAS COMME LE PAON)

    @@@

    (Y'avait pas à dire... Avec le capitalisme,
    y'avait de l'action)


    @@@

    "Tadam! Je vais faire disparaître
    de nouvelles terres agricoles!
    Attention... A la Une... A la Deux...
    A la Trois..."

    Les futurs villages Disney, 
    un projet « nature » ?
    AMÉLIE MOUGEY

       Pour l’instant, l’endroit ressemble à n’importe quel coin de nature en Seine-et-Marne : des champs de céréales entourés d’herbes folles et de coquelicots. De l’autre côté d’un chemin de terre, une forêt et son lot de moustiques avec en fond sonore le ronron d’une départementale. Dans trois ans, le lieu, situé à une trentaine de kilomètres de Paris, ne pourra plus passer inaperçu. Les parcelles agricoles et les bois en friche, à cheval sur les communes de Villeneuve-le-Comte, Bailly-Romainvilliers et Serris, auront laissé la place aux Villages Nature, le plus grand centre de « tourisme écologique » européen, le premier sur le sol français.

       Le débat public de la première phase du projet a eu lieu en 2011, sa réalisation nécessite un investissement de 750 millions d’euros.

       Dans ce temple du loisir de plein air, mêlant accrobranche et parc aquatique, Disney et Pierre et Vacances, les deux actionnaires du projet, s’attendent à accueillir 900 000 visiteurs par an. La formule repose sur la quête « d’harmonie entre l’homme et la nature ». Sauf qu’entre slogans et impact sur l’environnement, le projet souffre quelques contradictions. (...)

       Après avoir flâné dans « les jardins extraordinaires », le futur éco-vacancier et ses enfants feront sans doute halte à la ferme interactive, pour « un éveil des cinq sens autour des produits du terroir et des animaux d’élevage » promet déjà le site Internet. Grâce à ce « lieu authentique », les promoteurs des Villages nature pourront se targuer de promouvoir « un tourisme culturel et patrimonial ». Ironie de l’histoire, la construction de cette ferme interactive se fera au détriment d’agriculteurs franciliens. Sur les 259 hectares du futur complexe, 80 couvrent aujourd’hui des terres cultivées.(...)

       A partir du 1er août, quatre céréaliers devront donc quitter progressivement leurs terres pour laisser place aux bulldozers. Le projet ayant été déclaré d’utilité publique par l’Etat, ils n’ont pas le choix. Face au gisement de 4 800 emplois promis par Disney et Pierre et Vacances et devant l’unanime approbation des élus, leurs exploitations ne font pas le poids. Pourtant dans leurs champs, blé et maïs ne seront pas mûrs à temps. « Les premiers travaux étant de type archéologiques, on va s’arranger pour que les récoltes ne soient pas perdues, rassure Vincent Pourquery de Boisserin, directeur d’EPA France, l’établissement public chargé de l’aménagement du secteur.

       Les agriculteurs eux ne s’expriment pas. En négociation avec EPA France pour fixer le prix du mètre carré perdu, ils craignent le faux pas. Car l’enjeu est de taille, certains risquant de perdre près de la moitié de leur terrain. Par chance, à quelques kilomètres de là, au pied du château de Jossigny, un agriculteur est proche de la retraite. Les céréaliers expropriés pourront donc potentiellement se réfugier sur ses terres. Mais à quelle échéance ? « Peut-être en 2015 », avance le directeur d’EPA France. « Pour l’instant on ne sait pas exactement», confesse Nadim Tawil, chargé de la communication des Villages Nature.(...)

       Un agriculteur qui prend sa retraite d’un côté, des parcelles artificialisées de l’autre. En Ile-de-France, où 1 900 hectares de terres agricoles disparaissent chaque année, le phénomène est presque routinier. Ce printemps, lorsque les surfaces cultivées de la région sont passées sous la barre des 50%, la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) et Ile-de-France Environnement (IDFE), union régionale regroupant 300 associations locales, a crié à la« gabegie territoriale ». 

       Parmi les grands projets épinglés : une zone économique à Bretigny-sur-Orge (Essonne), le pôle urbain Europa City dans le Val-d’Oise et les Villages Nature Disney.« Auprès de nos membres, le projet fait l’unanimité contre lui » indique Michel Riottot, président d’Ile-de-France Environnement. L’accent mis sur le développement durable n’y change rien. « Qu’il s’agisse d’un centre commercial, d’une autoroute ou d’un complexe touristique, il est toujours question de terres artificialisées », poursuit Jane Buisson, qui dirige l’association Environnement 77. (...)

    La suite sur:


    @@@

    (Derrière cet écran de fumée,
    Vanina réfléchissait à 
    l'avenir de son couple)

    Adrian Tomine

    @@@

    Luc Desle

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA DOULEUR NE T'APPARTIENT PAS.
    LAISSE-LA FILER)

    @@@

    (Le lapin d'Alice n'était pas...
    hem... un lapin...)



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    (Edison et son phonographe vertueux)


    EDISON et son phonographe à cylindre


    En bandes organisées
     Maurice Lemoine

       (...) Rien de nouveau sous le soleil ? Des organisations hors la loi existaient déjà dans l’Antiquité, au Moyen Age, durant l’Ancien Régime et les décennies passées. Mais, depuis la fin du XXe siècle, les abandons de souveraineté et la mondialisation libérale ont permis aux capitaux de circuler sans frein d’un bout à l’autre de la planète. Et favorisé ainsi l’explosion d’un marché de la finance hors de contrôle, auquel s’est connectée cette grande truanderie.

       Mafia albanophone et oligarques russes, triades chinoises, parrains calabrais ou siciliens, pirates des mers chaudes et trafiquants de stupéfiants, d’armes, de bois, de diamants, de métaux, de cigarettes, d’animaux, d’êtres humains, de médicaments : la variété des « commerçants illicites » et de leurs marchandises donne le tournis, comme le montre le premier chapitre de ce numéro. Tout comme l’ampleur de ses profits : d’après l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), les bénéfices de toutes ces activités délictueuses, à l’exclusion de l’évasion fiscale, se seraient élevés à environ 2 100 milliards de dollars en 2009 — l’équivalent du produit intérieur brut de l’Italie ; le blanchiment d’argent représenterait quant à lui 1 600 milliards de dollars supplémentaires, dont 70 % « légalisés » à travers le système financier (1). 

       En effet, « de la Banque du Panamá à la Bank of Credit and Commerce International (BCCI), de la Banque de Monaco à la JPMorgan Chase, de la Banque de New York à la Citibank, de la Lehman Brothers au Crédit lyonnais, de la Royal Bank of Scotland à la Merrill Lynch (la liste est bien plus longue), pas une seule institution financière qui n’ait été impliquée dans des “histoires” de blanchiment d’argent issu de trafics illégitimes, de caisses noires des services secrets, d’opérations frauduleuses ou de pots-de-vin (2) ».A qui profite le crime ? Cette industrie de l’ombre, qui nuit aux Etats autant qu’à ses « clients », dérobe ses vrais bénéficiaires au regard public (chapitre deux).

       S’agissant de la drogue, on ne s’interrogera ni sur les motivations de la toxicomanie ni sur les voix, de plus en plus nombreuses, qui plaident, vu l’échec d’une guerre qui n’en finit pas, pour une dépénalisation. Comme bien d’autres trafics, ce « business » a ses seigneurs et ses victimes, ses profiteurs et ses soutiers. Mais, au-delà, il existe des logiques économiques pousse-au-crime. Sans la misère insondable qui les accable, tout porte à croire que les paysans ne s’obstineraient pas à planter des cultures illicites en Amérique latine ou en Asie.

       A cet égard, certains doubles discours ne manquent pas de piquant : n’est-ce pas la très prohibitionniste administration américaine qui, pendant la guerre du Vietnam, et pour soutenir les maquis anticommunistes, favorisa la production de l’opium, devenu une arme stratégique, dans les champs de pavot du Triangle d’or, et sa commercialisation via les avions d’Air America affrétés par la Central Intelligence Agency (CIA) (3) ? Si les Etats dits « occidentaux » dénoncent goulûment la corruption et l’argent sale pour clouer au pilori un gouvernement qui leur déplaît, ils restent très discrets quand il s’agit d’un pouvoir ami ou d’un pays assurant leur approvisionnement énergétique.

       Corruption et pots-de-vin, délits d’initiés, manipulations de cours, détournements d’actifs et faux bilans, abus de biens sociaux et sociétés fictives, évasion fiscale, montages financiers « légaux » : voici que, profitant des lacunes des règles et des lois, cadres en col blanc, bureaux d’avocats, cabinets comptables, consultants, prête-noms, conseillers et multinationales — Apple, Starbucks, Google, Amazon, etc. — rejoignent la cohorte des malfrats.

       On le verra dans un troisième chapitre : si les gouvernements ne sont pas allés jusqu’à se vanter de ne rien faire, ils se sont accommodés des sociétés offshore et des paradis fiscaux. Comme une aiguille de phonographe qui dérape sur un disque, ils peuvent bien, régulièrement, jurer qu’ils vont agir : l’un des derniers bastions du secret bancaire, le Luxembourg, est dirigé depuis 1995 par le très libéral Jean-Claude Juncker, également président longtemps indéracinable de l’Eurogroupe (4), d’où il a donné de drastiques leçons de gestion des deniers publics de 2005 au 21 janvier 2013 !

       Alors que les peuples ploient sous les effets d’une crise qui rabote leurs acquis pour sauver les profits, les gouvernants jurent que, cette fois, paradis fiscaux, secret bancaire et montages obscurs sont condamnés. Du moins le souhaitent très fort. Si fort qu’il serait inutile de réprimer ces acteurs économiques aux façades honorables. Le phonographe le répète en boucle : il suffit d’y croire...

    (1) ONUDC, « Estimation des flux financiers illicites provenant du trafic de drogues et d’autres crimes transnationaux organisés », Vienne, octobre 2012. Version PDF en anglais.

    (2) Michel Koutouzis et Pascale Perez, Crimes, trafics et réseaux, Ellipses, Paris, 2012.

    (3) Lire Jacques de Saint Victor, Un pouvoir invisible, Gallimard, Paris, 2013.

    (4) L’Eurogroupe réunit les ministres des finances des dix-sept pays de la zone euro.


    @@@

    (Les seins de Big Mama en pleine action)


    (VIA MUDWERKS)

    @@@
    Luc Desle

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (EN PENSANT AUX AUTRES
    TU AGIS)

    °°°

    Long Texte au long cours (2/15). 
    Blanche Baptiste


       Aurore, la petite de Lucie, semble s'être empoisonnée. Va-t-elle mourir? Est-ce un clin d'oeil du Destin, quelques années après la mort du père de Lucie?


    HAUTES DILUTIONS



    Epilogue


       La famille, changeante dans ses opinions, a trouvé que Lucie accusait trop bien le choc. Le père n’a pas apprécié que le Centre fasse appel à lui, ni d’être bousculé dans sa tranquillité d’irresponsable, ni de devoir veiller sur cet être en partance que lui considérait comme déjà parti depuis des années.

       L’absence de peine, la certitude de savoir que ce qui vient de se passer est la meilleure des choses qui pouvait être donnée à Aurore, font que Lucie se sent en paix et ne souffre pas, comme elle l’avait tant craint, du vide laissé par cet être auquel elle avait sacrifié sa vie.

    ***

       Ce vendredi, elle ne s’est pas rendue chez son psy, pour sa dernière séance. Elle a remisé sur un coin de sa table de travail les pigments dont elle se sert pour ses dilutions d’aquarelle, et elle s’est mise à écrire son histoire. Elle a posé sur les feuilles blanches tout ce qui lui était revenu en mémoire ces derniers jours.

       Cela devient cohérent, d’une clarté qu’elle n’aurait pas soupçonnée. En même temps, elle réalise qu’elle n’en veut à personne et surtout pas à elle-même. Elle réalise également qu’elle a très envie de revoir Tonio, que lui aussi a peut-être réfléchi à tout ce lourd passé.

       Elle va lui envoyer les feuillets qu’elle vient d’écrire. Elle se souvient de l’adresse, Carretera del Monte n°3. Peut-être a-t-il déménagé entre temps ? Vingt-deux ans, c’est long ! Elle note par précaution « faire suivre » en espagnol, dans un angle. Elle verra bien… Si elle n’a pas de réponse, elle passera à autre chose. Sans regrets. De cela aussi elle se sent capable. Mais avant, elle va essayer de rejoindre Tonio par ce courrier interposé.

    ***

       L’enveloppe contenant le manuscrit est allé de Murcia à Valencia. Pour finir elle a atterri à Majorque, quelque part entre Valldemossa et Puerto-Soller, dans une petite villa aux confins de Déïa. Son contenu a été lu avec attention et émotion par son destinataire.

       Il attend quelques jours avant de répondre pour laisser reposer tous les sentiments contradictoires qui bouillonnent en lui. Puis, sentant que sa tendresse pour Lucie et que son envie de mieux la connaître prennent le dessus, il lui écrit une lettre l’invitant à venir le rejoindre sur son île d’adoption. Elle pourra y prendre son mois de congé, y peindre, aussi, car la luminosité y est exceptionnelle. 

       Si elle le souhaite, pendant ses temps libres, il iront marcher dans les montagnes, et là, il lui racontera son histoire, sa légende, pour que celle-ci puisse s’envoler avec la sienne. Il lui montrera des ermitages perdus, des sentiers escarpés au-dessus de la mer.

       Enfin, ils auront mille et une choses à faire et à découvrir.

       Il espère la revoir très bientôt.
    FIN

    °°°
    (Miss Petitbody PowPow était une des meilleures
    chasseuses de traders)






    °°°

    "Cette planète poubelle me plaît de plus en plus..."


    Onkalo : 
    voyage dans le tombeau nucléaire finlandais
    Loïc H. Rechi 

       (...) A l’ouest de la Finlande, sur la presqu’île d’Olkiluoto, des ouvriers s’affairent à creuser un immense trou de 450 mètres de profondeur, parcouru par cinq kilomètres de route.

       Lorsqu’il sera terminé, en 2020, l’industrie nucléaire finlandaise commencera alors à y enterrer des milliers de tonnes de déchets radioactifs. Et quand cette besogne sera à son tour achevée, 100 ans plus tard, la cavité sera scellée et devra rester inviolée pendant 100 000 ans.

       Un défi insensé, plein de risques, qui dépasse techniquement et philosophiquement tout ce que l’homme a pu entreprendre jusque-là.

       La route est longue, étroite, et sa platitude n’a d’égale que sa monotonie. Elle serpente dans la région du Satakunta, à travers des bordées de bouleaux et de sapins, et débouche tout droit sur le Golfe de Botnie, cette étendue d’eau qui sépare la Finlande de la Suède.

       Avant de bifurquer sur la gauche, pour rejoindre la route nationale 8, puis encore sur la droite, quelques kilomètres plus loin, en direction de la presqu’île d’Olkiluoto, on traverse la bourgade d’Eurajoki.(...)

       (...) Eurajoki est une coquille sans charme particulier, Eurajoki transpire l’ennui, mais Eurajoki est une commune prospère. Comme tous ceux pour qui ce nom évoque quelque chose, je n’aurais jamais entendu parler de ce petit bled grisâtre du sud-ouest de la Finlande s’il n’était pas la municipalité qui chapeaute le complexe nucléaire d’Olkiluoto.

       Avec ses deux réacteurs en fonction depuis la fin des années 70, et l’interminable construction de son EPR – le fameux réacteur pressurisé européen d’Areva –, cette presqu’île constitue l’un des centres névralgiques de la politique énergétique de la Finlande.

       Mais ce qui en fait un endroit à part sur le globe, c’est son tombeau nucléaire, construit par l’entreprise Posiva. L’endroit a été baptisé « Onkalo », « la cave » en finnois. Des bataillons d’ouvriers étrangers, venus de toute l’Europe, y ont creusé un immense trou à même la roche.

       Selon le plan établi, à partir de 2020, l’industrie nucléaire finlandaise y stockera tous les déchets produits par ses centrales depuis 1996. L’opération de stockage est prévue pour durer 100 ans. Un siècle durant lequel, chaque semaine, un funeste cortège de camions chargés de détritus à la toxicité inégalable empruntera les cinq kilomètres de route souterraine qui mènent au fond de la cave.(...)

       Ces milliers de tonnes de déchets seront alors réparties dans des trous creusés à l’intérieur d’une interminable galerie de tunnels. Puis méticuleusement, les unes après les autres, ces cavités seront rebouchées.

       Enfin, quand cent ans plus tard, en 2120, les 4 500 orifices imaginés seront repus du matériel mortifère, alors on refermera cet édifice titanesque et on devra prétendre qu’il n’a jamais existé.

       C’est là que se profile le paradoxe qui fait toute la folie d’Onkalo. Une fois la grotte obstruée, il s’agira de s’assurer que personne n’ait l’idée saugrenue d’éventrer la roche de nouveau.

       Après tout, si nos prédécesseurs se sont entêtés à ouvrir le tombeau égyptien de Toutânkhamon – un sanctuaire qui aurait dû rester inviolé pour l’éternité –, quel message pourrait bien être assez fort pour dissuader les générations futures d’explorer à leur tour ce qui sera devenu un vestige du passé, d’une autre civilisation peut-être? (...)

    Lire la suite sur:

    °°°
    "Petits, petits..."


    (Le piège à oiseaux de cette Blonde
    était à l'image de la dame...)

    °°°
    Benoît Barvin

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