• @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHEMIN DE LA VÉRITÉ 
    NE SERA JAMAIS UNE AUTOROUTE)

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    (Grande enseigne embarquant ses bénéfices pour ne pas
    les payer dans le pays où elle est installée)


    Comment Ikea 
    réduit ses impôts en France
    Jamal Henni | Nina Godart

       (...) L'évasion fiscale est dans le collimateur du G20. Les ministres des Finances du G20, lors de leur réunion ce week-end à Moscou, vont se pencher sur la question, et notamment examiner le rapport publié sur le sujet par l'OCDE, mardi 12 février

       Ce rapport montre que l'optimisation fiscale est aussi pratiquée par des entreprises traditionnelles vendant des biens matériels. Un des champions du monde dans ce domaine est Ikea, qui utilise toute une palette d'outils de défiscalisation ayant bien peu de rapport avec la vente de meubles... 

       Ainsi, la filiale française fait un usage intensif de la loi Girardin, qui permet de déduire de ses impôts effectués les investissements en outre-mer. Une filiale d'Ikea France, Finvest, détient six centrales photovoltaïques à La Réunion; un ferry assurant des liaisons maritimes en Nouvelle Calédonie; un ensemble de villas à Tahiti baptisé "les Jardins de Paea"; et enfin des parts dans le navire méthanier M32 appartenant à GDF. 

       Une autre filiale, Finpart, a investi dans le câble sous-marin Honotua qui relie Tahiti à Hawaii. (...)

       "Il est rare qu’une entreprise industrielle utilise de la défiscalisation en outre-mer", indique Hervé Israel, avocat associé chez Holman Fenwick Willan.

       Mais Ikea profite aussi des incitations fiscales liées aux énergies renouvelables, même si ces investissements ont officiellement un but écologique. Il s'est ainsi offert trois fermes d'éoliennes dans l'Aisne et l'Indre, et des panneaux photovoltaïques. Ceci permet en outre au fabricant de meubles de vendre à EDF l’énergie ainsi produite avec un surcoût.

       Last but not least, une dernière filiale, Apollo Finance II, détient... un Airbus A 340, utilisé par Air France via un crédit bail. Le montage est construit de telle sorte que cette filiale génère des pertes opérationnelles, réduisant ainsi la rentabilité du groupe. 

       Au total, selon les comptes, ces différentes filiales de défiscalisation ont permis à Ikea France de réduire l'impôt sur les bénéfices de 34,7 millions d'euros sur l'exercice clos fin août 2010, puis de 35,6 millions d'euros sur l'exercice suivant. (...)
    Lire sur:

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    (L'arpenteur de rêves enfouis en pleine action)


    Moebius - “The Gold Digger” - First page - Project for AEdena Editions

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    (Face aux Indiens, le gouvernement brésilien prenait toujours 
    ses conseils auprès d'experts de la concertation)


    Les Indiens de Rio 
    veulent garder leur musée
    Diana Brito 
    de São Paulo 

       (...) Les propositions du gouvernement de l’Etat de Rio n’y changeront rien. Les Indiens qui occupent depuis 2006 l’ancien musée de l’Indien sont bien décidés : personne ne les convaincra de quitter leurs ocas [paillotes traditionnelles] construites autour de l’ancien musée. 

       Leur motivation est simple : pour eux, ce site voisin du stade de Maracanã est un emplacement commercial de premier choix. Les touristes qui se rendent au grand stade de Rio passent généralement par la zone qu’occupent les Indiens [le bâtiment colonial de l’ancien musée et les baraquements construits autour] et leur achètent au passage les objets d’artisanat qu’ils confectionnent. 

       Le mouvement s’est essoufflé depuis que les travaux ont commencé dans le stade, mais la perspective de bonnes affaires pendant la Coupe des confédérations [du 15 au 30 juin], et surtout pendant le Mondial 2014, remotive le groupe. “C’est le point de vente d’artisanat le plus important pour les Indiens du pays, en raison de la fréquentation du quartier”, assure Arão Araújo Filho, président du Conseil national des droits indigènes et un des avocats des Indiens. (...)

       Le gouvernement carioca de Sérgio Cabral (PMDB, Parti du mouvement démocratique brésilien) entend pourtant démolir le bâtiment. Lui aussi est motivé par la proximité du stade : il s’agit d’en faciliter l’accès. Pour le gouverneur, l’attitude des Indiens “est un acte politique marqué par la volonté d’empêcher quelque chose (quoi?) qui bénéficierait à des millions de Brésiliens” (une fois encore les méchants indiens face aux millions de Blancs?). (...)


    @@@
    Benoît Barvin

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SOURIRE EST LA PORTE
    DE L’ÂME)

    °°°
    "Tu n'es pas indien?
    - Non, gay...
    - Ouf, tu me rassures..."



    Couple : 
    les amours impossibles

       (...) On connaît la chanson, elle est vieille comme le monde. Deux jeunes gens tombent amoureux mais tout les oppose : leur pays, leur religion, leur clan. Les plus grandes œuvres sont nées de ces tragédies intimes, deL’Iliade à Roméo et Juliette en passant par Heer Ranjha en Inde. Mais que se passe-t-il maintenant que les Etats et la géopolitique s’en mêlent ? Eh bien, on continue à se battre pour s’aimer, et parfois, comme en Inde, on saisit la justice (voir plus bas).

       En Israël (Lire cet article) et aux Etats-Unis (Lire cet article), on en vient à se cacher, on essaie en même temps de mobiliser l’opinion. Les risques peuvent être grands et l’attente longue, comme pour ce couple écartelé entre la Norvège et le Liban qui a dû attendre une quinzaine d’années pour être réuni (Lire cet article). Mais, heureusement, les histoires d’amour ne finissent pas toujours mal. (...)

    (...) (Inde)

       (...) Au début, leur relation était professionnelle : il y a sept ans, la Pakistanaise Masooma Syed et l’Indien Sumedh Rajendran ont créé une résidence d’artistes à New Delhi. Quand ils ont commencé à éprouver des sentiments l’un pour l’autre, ils se sont débrouillés pour passer du temps loin de leur région d’origine, à Manchester, à New York ou au Sri Lanka. C’est là qu’ils ont contracté un mariage bouddhiste, court-circuitant leurs religions respectives. Deux ans plus tard, ils officialisaient leur union par un mariage civil devant un tribunal de New Delhi. Finalement, la femme de Lahore et l’homme du Kerala ont installé leur couple près de New Delhi. “Qu’on se réveille ici ou à Lahore, la vie est la même”, affirme Masooma, 39 ans, qui se sent désormais chez elle. 

       Depuis la création du Pakistan, en 1947, les mariages entre Indiens et Pakistanais ont toujours existé. Ce qui est nouveau, c’est que ces unions ne sont plus étroitement encadrées par la famille ou la communauté. Ces couples qui se rencontrent pendant les vacances, dans une université étrangère, au travail ou même sur la Toile ne se laissent plus décourager par le fait que non seulement ils sont originaires de pays en conflit prolongé mais qu’ils ne partagent ni la même langue, ni le même environnement, ni la même religion. 

       La plupart des couples indo-pakistanais préfèrent pourtant vivre dans des pays tiers, même si un nombre non négligeable d’entre eux choisissent la voie plus difficile en s’installant sur le sous-continent. Cela les amène à se rendre compte que la principale difficulté dans leur vie de couple mixte n’est pas de se faire des amis, de s’adapter à une nouvelle culture ou de gagner la confiance d’une belle-mère. Leur problème, ce sont plutôt les Etats et les implacables régimes de visas en vigueur dans les deux pays, qui ne font aucune concession aux histoires d’amour transfrontalières. (...)



    °°°
    "Si je m'occupe bien de cette réfugiée?
    Que je veux! Elle a droit à une
    nouveau carton chaque semaine..."



    °°°
    "8... 9... 10: Out!"




    (Le méchant banquier de Wall Street 
    venait de se prendre une terrible gauche...
    dans mes rêves, hélas)

    °°°
    Face à Wall Street, 
    finies les gentillesses (?)
    Matthew Yglesias

       (...) La Securities and Exchange Commission (SEC) s’apprête à accueillir un nouveau shérif. Ancienne procureure fédérale du District sud de New York (soit, en gros, Manhattan), Mary Jo White a été choisie fin janvier pour remplacer Mary Shapiro à la tête de la SEC. Et les débats n'ont pas tardé: cette nomination doit-elle être lue comme un signe d'une plus grande sévérité ou, au contraire, d'une plus grande complaisance à l'égard de Wall Street?(...)

       (...) Le problème, c'est que White a perdu son poste de procureure avec l'investiture de George W. Bush, pour entrer dans le privé en tant qu'avocate pénaliste. Et être avocate pénaliste à Manhattan, un emploi socialement respectable et financièrement rémunérateur, cela implique tout un tas de clients issus de Wall Street et une bonne dose de virulence contre une régulation financière gouvernementale jugée trop excessive. (...) 

       (...) Mais au lieu de se demander qui est la «vraie» Mary Jo White et de craindre d'éventuels renvois d'ascenseurs, mieux vaut comprendre que l'impact d'une expérience professionnelle dans le secteur public est plus qu'équivoque. L'ancien Secrétaire du Trésor, Timothy Geithner, avait globalement tous les antécédents professionnels que les anti Wall Street estiment nécessaires chez un régulateur financier. Quasiment toute sa carrière s'était déroulée dans le secteur public et son passage dans le privé n'avait impliqué aucun lien direct avec les grandes institutions financières.(...)

        (...) Jusqu'à présent, on peut dire que l'administration Obama a cherché à ménager la chèvre et le chou. Le président a voulu réviser de fond en comble le système de régulation, et a créé une nouvelle agence fédérale, le Consumer Financial Protection Bureau (CFPB). Mais tout en élaborant les règles de demain, le gouvernement s'est engagé sur la voie du sauvetage et de la réparation du système. Soit beaucoup de renflouages et de souplesse réglementaire, et pas des masses de sanctions.

        L'ère Geithner aura permis de mettre fin à la panique financière, et ce genre d'exploit ne s'obtient pas en bourrant les prisons de patrons de banques. Dans un récent numéro, l'émission Frontline soulignait l'absence remarquable de poursuites pénales fédérales liées à la crise financière. Lanny Breuer, futur ex directeur de la division criminelle du Département de la Justice, y sortait l'excuse pathétique que de tels dossiers sont difficiles à monter. Ce qui est vrai, mais son équipe est loin de s'être foulée pour les monter.

       Avec une nouvelle présidente de la SEC, un nouveau Secrétaire du Trésor, une vacance à la division criminelle et des sénateurs républicains faisant tout leur possible pour dissoudre le CFPB, il est temps pour Obama d'y aller franco.(...)

    Lire l'article sur:


    °°°
    Benoît Barvin

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'ATTENDS PAS LA VERTU,
    PRATIQUE-LA)

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (72)
    pcc Benoît Barvin

    Mouche

       Délicatement, elle se promène sur ta hanche... Elle s'arrête, elle se nettoie les yeux avec ses pattes antérieures, comme si elle réfléchissait sur la conduite future à tenir... Elle avance avec précaution, se demandant si elle risque quelque chose. Que ta main s'abatte sur elle, par exemple. Mais tu as toujours aimé les mouches, Macha, toujours. 

       Je me rappelle de ce premier été, au bord de l'océan, où notre demeure fut envahie d'une myriade de ces diptères et où, furieux, je m'apprêtais à les massacrer à coups de vaporisateur. Tu t'es insurgée, disant que non seulement le produit était toxique pour nos poumons, mais que ces mouches étaient des créatures de Dieu et qu'à ce titre, elles-aussi, avaient le droit de vivre...

       La peur de cet insecte à ton encontre est donc pathétique. Si tant est qu'elle possède une conscience, la petite bestiole... D'autant plus qu'elle ne semble pas savoir que la chair appétissante sur laquelle elle s'est posée appartient à une spécialiste de son espèce: la mouche domestique. Macha s'est en effet prise d'une telle passion pour la "musca domestica" qu'elle a rapidement envahi la bibliothèque de livres savants consacrés à cette catégorie d'insectes. Elle a passé presque tout son temps à l'étude, se fournissant d'un certain nombre de mouches auprès de professionnels de la région, relevant les différences entre la petite mouche domestique, ou "Fannia canicularis" et la mouche charbonneuse, ou "Stomoxys calcitrans" capable, elle, de piquer.

       J'ai moi-même participé à ses recherches car Macha me payait en nature. Et je dois avouer que cette "nature"-là était brûlante et passionnée. Seul inconvénient, elle ne s'envoyait bien en l'air que si, dans la pièce, vrombissaient des centaines de ces insectes. Mon amante prétendait que le bruit de leur vol, que le frôlement de leurs ailes, que les titillements fugaces de leur minuscule trompe augmentaient ses sensations.

       Au début je n'ai rien dit. J'ai obéi à ses désirs un rien risibles, car Macha était endurante, inventive... et riche, aussi, c'est un paramètre qui compte. Une richesse héritée d'un vieux mari qui avait eu le bon goût de décéder rapidement, en lui laissant une plantation sous les tropiques. Je me suis également pris d'affection pour cet ordre des "dipteras", dont le cycle de vie n'excède pas 19 jours. J'ai rapidement tout su à propos de leur mode de reproduction. 

       J'ai appris, par exemple, que la femelle ne s'accouple qu'une seule fois, qu'elle stocke le sperme afin de l'utiliser pour plusieurs pontes d'œufs. A l'image des humains - à moins que ce ne soit l'inverse - les mâles sont territoriaux. Eux aussi défendent un certain territoire contre l'intrusion d'autres mâles et cherchent à monter toute femelle qui entre sur cette aire spatiale leur appartenant. Bien sûr, la ponte, les milliers d'oeufs, les larves qui en sortent, leur mode de mutation, leur transformation finale en mouche domestique, j'ai tout appris au contact de Macha. 

       Cet intérêt qui croissait à leur contact semblait aspirer celui que j'avais éprouvé pour Macha, finalement une belle garce, une "Marie couche-toi là" de la pire espèce. Ne l'ai-je pas surprise, la semaine dernière, à se faire bourrer par un boy de la plantation, et quand elle m'a aperçu, cette roulure ne m'a-t-elle pas proposé de les rejoindre... 

       Je pense que j'ai su tout de suite ce qui allait lui arriver. Ce matin, je lui ai mitonné un délicieux jus d'orange à la strychnine. D'ordinaire je fais à Macha une piqûre de ce stimulant du système nerveux central, juste avant que nous baisions. Cette fois-ci, j'ai mis la dose dans la boisson que j'ai fortement sucrée. Comme ma maîtresse se méfiait - ne m'a-t-elle pas demandé de goûter avant elle car, paraît-il, je la regardais "comme un chacal observe sa proie" -, je la menaçais d'une arme.

       Ses convulsions ont duré un moment. Pendant ce temps, j'étais occupé à choisir avec soin les mouches qui allaient l'accompagner dans son agonie. J'ai opté pour les banales mouches domestiques, car j'aime beaucoup ces insectes d'apparence paisible. C'est, en quelque sorte, un hommage que je rends à ma future ex-maîtresse qui me laisse la propriété, par testament fait au tout début de son empoisonnement - alors que je prétendais lui donner un antidote si elle obéissait à mes ordres.   

       Plus tard, lorsque son cadavre commencera à pourrir, il sera temps d'envoyer à la curée la "Calliphora vomitoria", autrement dit la mouche bleue. Une espèce dont j'attends, avec impatience, d'étudier le curieux comportement...


    (L'auteur remercie l'Encyclopédie libre Wikipédia, sans qui...)

    +++

    "Oh Mon Dieu, non! Etre dans la Lumière,
    comme ça, c'est trop... C'est trop...
    J'ai pas l'habitude et...
    - Crétin, je fais rien que régler mes éclairages!"


    +++

    (L’Écrivain public devait savoir écrire
    sur n'importe quel support)


    +++

    (Depuis la mort de son papa Dogson,
    la petite Alice tourne mal)


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    ("L'Homme qui tire la langue devant un flingue chargé"
    a eu une carrière météorique)


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    +++
    Jacques Damboise

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE A DES MILLIONS
    DE VISAGES)

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    (Chaussures Goodyear spécial départ précipité.
    Existe aussi pour femmes...)



    FRANCE 
    “La principale préoccupation de Goodyear, 
    ce sont ses actionnaires”
    Ana Navarro Pedro, 
    correspondante de l’hebdomadaire 
    portugais Visão

       / Courrier international – Quelles réflexions vous inspire l’annonce de la fermeture prochaine de l’usine d’Amiens ?

       Ana Navarro Pedro – C’était attendu. Goodyear, qui est une entreprise américaine importante, la première de son secteur, a fait depuis 2001 ses ajustements face aux fluctuations du marché en réduisant les coûts. Son but premier, c’est de privilégier la rémunération des actionnaires et, pour ce faire, de baisser la masse salariale. Dès 2007, elle avait annoncé qu’il y aurait des licenciements en Europe. Est-ce une bonne stratégie ? Y aurait-il d’autres façons de faire ? Là-dessus, le débat est ouvert. 

       / La position de la CGT a été beaucoup critiquée. Qu’en pensez-vous ?

       La CGT a refusé les offres de flexibilité – en matière de salaire, de temps de travail – et pour cela elle est montrée du doigt. En France, les négociations syndicales se déroulent souvent dans le rapport de forces. On ne sait pas exactement ce qui a été proposé aux syndicats à l’usine d’Amiens, mais, aux Etats-Unis, des organes d’information aussi sérieux que The Wall Street Journal ou Bloomberg News ont souligné que les accords de flexibilité proposés aux salariés n’avaient pas des objectifs très clairs. Cela dit, dans l’affaire française, il ne s’agit pas de désigner un coupable : il faut juste se rappeler, comme le dit l’expression anglaise, qu’“il faut être deux pour danser le tango”. 

       / Le candidat Hollande avait promis une loi pour interdire les licenciements boursiers. C’était irréaliste ? 

       D’abord, il faut noter que l’expression “licenciements boursiers” n’existe qu’en France. Promettre une loi qui les interdirait, c’est faire comme s’il n’y avait que des entreprises cantonnées aux frontières de l’Hexagone ; et le gouvernement ne pourrait être qu’embarrassé face aux conséquences d’une telle initiative législative si elle devait voir le jour. Il serait plus intéressant de chercher à en finir avec l’impunité des directions ou des décideurs en cas de mauvaise gestion, de pronostics erronés. La plainte que le ministère de la Justice américain va déposer contre Standard & Poor’s me semble aller dans la bonne direction.(...)



    °°°
    "Che grois, bédide Française, 
    que ch'ai drouvé un endroit
    où fous zerez à fôtre aize...
    Un bédit réduit où on né fous endendra plus!"

    Babette s'en va-t'en guerre

    °°°
    (Le modèle allemand avait du plomb dans...
    heu... le pneu)


    Le modèle allemand n’est pas soutenable
    Pierre Khalfa

       (...) L’Allemagne a mené depuis les années 2000 une politique d’austérité généralisée et une remise en cause frontale des droits sociaux (lois Hartz) impulsées par le gouvernement Schröder. Elles ont notamment abouti à une baisse des salaires réels et à une forte augmentation de la précarité du travail. Entre 2003 et 2010, le pouvoir d’achat du salaire médian a baissé de 5,6 %, mais de 12 % pour les salariés les moins bien payés, et plus 15 % de la population allemande vit en dessous du seuil de pauvreté. Entre 2000 et 2007, la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé d’environ 5 points. La proportion des bas salaires est passée de 18,7 % en 2006 à 21 % en 2010, avec une montée très importante des contrats de travail atypiques (CDD, temps partiel, intérim) qui occupent un quart des salariés. Plus de 2,5 millions de salariés travaillent pour moins de 5 euros l’heure. Les conventions collectives ne couvraient en 2008 que 40 % des salariés et sont de plus en plus affaiblies par des dérogations négociées dans les entreprises.

       Cette réalité constitue la face cachée du modèle économique allemand. Ce dernier est basé sur les exportations qui représentent près de 50 % du PIB du pays contre environ 30 % au Royaume Uni, en Italie ou en France. Or une part très importante de ces exportations se fait dans l’Union européenne. L’Allemagne réalise 83 % de ses excédents commerciaux dans ses échanges avec les autres pays de l’Union européenne. Les excédents commerciaux de l’Allemagne ont donc comme contrepartie les déficits commerciaux des autres pays de l’Union.

       Les gouvernements européens veulent imposer ce modèle exportateur à toute l’Europe : favoriser les exportations en comprimant les coûts pour gagner des parts de marché à l’export. Mais cette logique est prise dans des contradictions dont elle ne peut sortir. En effet, l’essentiel des relations commerciales des pays de l’Union européenne a lieu à l’intérieur de l’Union. Les clients des uns sont les fournisseurs des autres et les déficits des uns font les excédents commerciaux des autres. Vouloir, dans cette situation, que tous les pays copient le modèle allemand et se transforment en exportateurs est impossible. 

       La contraction de la demande interne dans tous les pays, produite par la réduction des coûts salariaux et les coupes dans les dépenses publiques, pèse sur le commerce extérieur de tous. Où exporter lorsque tous les pays réduisent leur demande ? La baisse de la demande interne ne peut qu’entraîner une réduction des exportations et aboutir à une récession généralisée. C’est la situation actuelle en Europe qui voit même l’Allemagne aujourd’hui touchée par la contraction économique. Socialement destructeur, le modèle allemand est économiquement irréaliste et sa généralisation impossible.(...)



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    Luc Desle

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE TEMPS VAQUE A SES OCCUPATIONS.
    FAIS DE MÊME)

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    "C'est elle, Monsieur le Juge! C'est elle qui a voulu!
    - Hem... Voulu quoi? 
    - Heu... Je sais pas... Mais ça m'a fait
    tellement peur que je... je..
    - Vous vous enfoncez, Jeune Homme..."


    Une réforme de la justice 
    qui inquiète les victimes de viols
    Iulia Badea-Guerité 
    Courrier international |

       (...) A partir de ce 1er février, la justice roumaine n'acceptera plus de porter une affaire devant les tribunaux si les plaignants ne fournissent pas au préalable la preuve de leur passage devant un médiateur. Concrètement, la justice demandera systématiquement une confrontation entre le plaignant et le coupable présumé, en présence d'un médiateur assermenté, avant d'entamer une quelconque procédure. Cela peut permettre de régler le litige à l'amiable ou par une transaction financière.

       Cette rencontre constitue une preuve de la volonté de la victime et du suspect de trouver une solution à l'amiable. Cette décision fait enrager les organisations non gouvernementales féministes, qui craignent une diabolisation des victimes, en particulier celles ayant subi un viol.

       "Pourquoi les victimes d'un viol devraient-elles recevoir le conseil de pardonner à leur agresseur ?" se demande ainsi România Libera. Le quotidien fait néanmoins remarquer que cette mesure peut être utile en cas de conflits mineurs entre deux parties, car elle désengorgerait les instances débordées par les procès. Mais "elle pose un grand problème dans certains cas pénaux, car elle obligerait les victimes, parfois à la suite d'un viol ou d'une agression domestique, à accepter que leur agresseur tente, moyennant de l'argent, de les convaincre de ne pas porter plainte". (comme dans certains procès New-Yorkais?) (...) 

       (...) Un "problème" sur lequel ne revient pas l'initiatrice de cette loi, la députée libérale Alina Gorghiu, qui défend son texte dans les colonnes de România libera : "La médiation peut soulager le système judiciaire roumain ou bien les instances qui délibèrent parfois pendant de longues années avant qu'une décision ne soit rendue", rappelle-t-elle. Et d'ajouter que "la médiation peut aussi permettre de trouver une solution rapide à des conflits parfois simples à résoudre, comme certains divorces ou partages de biens (qui sont à mettre sur le même plan que les viols, donc?. De plus, je ne trouve pas cette procédure dérangeante, surtout qu'elle est gratuite !"

       De ce point de vue, clament les ONG, la médiation est gratuite, certes, mais imposée. Pour le site généraliste CriticAtac.ro, c'est le caractère obligatoire qui rend cette loi "hallucinante". "Le problème n'est pas que la nouvelle loi permette d'"acheter" son innocence et mette un prix sur le viol. Ni qu'elle soit taxée d’inconstitutionnalité. Le vrai problème de cette loi est son caractère obligatoire, car, pour un être humain quelconque, s'il y a obligation, il s'agit forcément de quelque chose de malsain." Comme le rappelle CriticAtac, "le viol lui-même représente un déséquilibre de pouvoir : je peux t'obliger à te soumettre. C'est hallucinant de savoir cela et d'obliger la victime à passer par ces procédures", en oubliant "que le rôle de l'Etat est de protéger le citoyen, de combattre l'inégalité et de respecter sa liberté". (...)

    Lire sur:

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    (L'éradicateuse des médiateurs en avait repéré un)


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    "Les gouttes de pesticides ne passeront pas par nous...
    - Ni aucune goutte, d'ailleurs...
    - Hihihi... Coquinou..."

    Comment Bruxelles veut protéger 
    les abeilles sans bannir les pesticides
    Angela Bolis

       (...) La Commission européenne a annoncé, jeudi 31 janvier, une série de restrictions concernant trois pesticides, suspectés par l'Agence européenne de la sécurité des aliments (EFSA) d'accroître la mortalité abeilles. Ces trois néonicotinoïdes – le Clothianidin, l'Imidacloprid et le Thiametoxam, omniprésents dans l'agriculture sous les noms, par exemple, de Cruiser ou de Gaucho – pourraient voir leur usage limité au sein de l'Union européenne pendant deux ans, à compter du 1erjuillet, si les Etats membres valident les mesures proposées par Bruxelles.

       La Commission avait déjà annoncé qu'une "interdiction totale ne serait pas justifiée". Elle a finalement choisi de cibler uniquement les cultures attractives pour les abeilles pollinisatrices (le colza, le tournesol, le coton et le maïs) et non les céréales d'hiver, comme le blé ou l'orge. La Commission prévoit aussi de limiter leur usage aux professionnels, alors qu'ils ont largement fait leur entrée dans les jardins et les potagers des particuliers.

       Pour le moment, ce sont les Etats membres qui, chacun de leur côté, ont pris des mesures contre ces substances. Comme la France, qui a retiré l'autorisation de mise sur le marché du Cruiser en juillet, accusé d'égarer les abeilles, qui meurent de ne jamais retrouver leur ruche. S'il est banni des champs de colza, ce produit est toutefois encore autorisé dans ceux de maïs. L'Italie et l'Allemagne interdisent quant à eux ces trois pesticides pour le maïs, les Pays-Bas les ont exclus des cultures qui attirent les abeilles, tandis que la Slovénie les a totalement proscrits.(...)

       La proposition formulée à Bruxelles a suscité de sérieuses réserves de la part de plusieurs pays, notamment l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Espagne. En France, la confédération paysanne a jugé "scandaleux" que les restrictions de ces pesticides ne concernent que certaines cultures. Le syndicat dénonce une proposition "qui indique une totale méconnaissance de la question", à moins "qu'il ne s'agisse encore une fois de défendre les intérêts industriels" (on parie?).

       Le fait que ces interdictions ne ciblent que certaines cultures, et pour une durée de deux ans seulement, est aussi dénoncé par l'Union nationale de l'apiculture française, qui prône l'interdiction totale de ces néonicotinoïdes. Son président,Olivier Belval, qualifie la mesure de "complètement inefficace" dans ces conditions, même s'il s'agit d'un "premier pas", "attendu depuis une vingtaine d'années".

       En effet, ces pesticides ont la particularité de persister pendant des années dans la terre. Ainsi, si un agriculteur traite son champ pour son blé d'hiver, le produit sera toujours bien présent dans le sol au printemps, pour sa nouvelle culture. En outre, explique Olivier Belval, les plantes, en transpirant, concentrent ces substances toxiques dans les gouttelettes qui perlent au bout de leurs feuilles – la guttation. Or les abeilles puisent dans ces gouttelettes  riches en sucre et sels minéraux, mais aussi en pesticides, pour boire et ramener, chaque matin, de l'eau à la ruche. Autre source d'exposition : les pesticides présents dans les poussières sont emmenés par le vent et déposés sur les fleurs butinées par les abeilles à des kilomètres des champs traités. (...)

    Lire la suite sur:



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    Benoît Barvin   

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TES PENSES BUTINENT
    LA BEAUTÉ DU MONDE)

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    "Ouah! Trop facile la réponse... Je gagne quoi?"

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    Les éditocrates contresignent 
    l’accord MEDEF-CFDT
     Frédéric Lemaire

       (...) Le 11 janvier, les organisations patronales et trois syndicats (CFDT, CFE-CGC et CFTC) ont conclu un accord sur la prochaine réforme du marché du travail, au terme d’une négociation commencée en octobre dernier. L’enjeu était important, puisque le gouvernement avait annoncé qu’un éventuel accord entre « partenaires sociaux » serait transcrit dans la loi. 

       Dans la presse, la signature de l’accord a été quasi-unanimement acclamée. Pour les habituels prescripteurs d’opinion l’accord serait « gagnant-gagnant », « audacieux », ou encore « une bouffée d’air au dialogue social »… Pourtant le texte est loin de faire l’unanimité, notamment parmi les syndicats .

       Compte tenu de l’importance et de la technicité du texte, un véritable travail d’information aurait été bienvenu, explicitant les subtilités de l’accord et les positions en présence. Mais, c’est hélas coutumier, l’information a cédé le pas au copié-collé des « éléments de langage » du gouvernement ; et aux commentaires, opinions, parti pris des éditocrates, qui, en toute suffisance, s’autoproclament juges de la « démocratie sociale »…

       « Plus de souplesse aux entreprises » et « plus de protection aux salariés », c’étaient les termes du gouvernement pour qualifier la réforme du marché du travail censée résulter des négociations entre organisations patronales et syndicales, lancées le 4 octobre 2012. Cette présentation de la réforme suggère qu’elle opèrerait un équilibre délicat, « gagnant-gagnant », entre les intérêts des entreprises et ceux des salariés – selon des termes (« souplesse », « protection ») qui fleurent bon l’agence de com’.

       Que le gouvernement communique autour d’une de ses initiatives est une chose. Que les médias en reprennent unanimement les « éléments de langage » en est une autre… Car depuis l’AFP jusqu’à Reuters, Libération ou le Figaro, en passant par France Inter, RTL, France Télévisions, c’est la même rengaine : la réforme qui devrait résulter des négociations promet « plus de souplesse aux entreprises, et plus de protection aux salariés » (...) 

       Les éditorialistes, quant à eux, sont unanimes. « Un accord (presque) historique » titre Le Monde, pour qui « l’accord […] a l’imperfection de tous les compromis, mais il est équilibré, gagnant-gagnant » (12 janvier). Même sentence pour Libération, « les Cassandre ne manqueront pas de trouver bien des défauts à ce projet d’accord. Mais elles auront tort. Cette négociation […] apporte une bouffée d’air au dialogue social dans un pays au bord de l’asphyxie » (11 janvier).

       Pour Franz-Olivier Giesbert, du Point, « l’accord […] n’est certes pas parfait, mais il a au moins le mérite de sortir la France du formol social dans lequel elle trempe depuis Mathusalem, avec les résultats que l’on sait en matière de chômage » (10 janvier). Christophe Barbier, directeur de L’Express, étale quant à lui son art de la pédagogie : « la flexibilité, c’est la sécurité ! Il ne faut pas opposer la flexibilité et la sécurité. » (éditorial du 11 janvier sur iTélé).

       Les Échos, moins pédagogues sans doute, exultent : « la clef de ce compromis se trouve du côté de la flexibilité. À tel point qu’au lieu de parler de flexisécurité, il convient d’évoquer la sécuflexibilité. » Se payant, au passage, le gouvernement : « L’ironie est qu’il appartient à la gauche d’avaliser le mot même de flexibilité qu’elle rangeait dans la case de l’ultralibéralisme il y a un an. Mais, après tout, elle récusait également tout problème du coût du travail et toute idée de hausse de la TVA. »(...) 

       Mais Le Monde s’inquiète déjà de la fragilité des acquis de l’accord : « le plus dur est à venir : obtenir des élus socialistes le même respect de la démocratie sociale » (12 janvier). Une démocratie sociale qui a cela de sympathique qu’elle permet à trois syndicats minoritaires en termes de représentativité (au total, 38,7% aux dernières élections prudhommales) d’endosser un accord refusé par deux syndicats majoritaires (au total 49,7% aux dernières élections prudhommales).

       Libération annonce « que les partenaires sociaux, ou au moins une majorité d’entre eux, s’accordent sur une première négociation sociale, attendue depuis des années » (11 janvier). Une majorité dont le quotidien oublie de préciser qu’elle est, en termes de représentativité, minoritaire.

       Même oubli dans le Nouvel Observateur, qui annonce qu’« une majorité de partenaires sociaux a donné un avis positif, vendredi 11 janvier en fin de soirée, sur la signature de l’accord tant attendu sur la sécurisation de l’emploi, actant plus de droits pour les salariés et plus de flexibilité pour les entreprises. »

       Aux syndicats signataires, qui ont permis cet accord si précieux, la presse dresse unanimement des éloges : « les signataires ont courageusement pris le risque de la réforme au lieu de s’accrocher à un statu quo mortifère » explique Le Monde (12 janvier). « MEDEF et CFDT, fins stratèges d’un accord audacieux » titre l’article du Figaro du 13 janvier. Franz-Olivier Giesbert est à deux doigts d’adhérer à la CFDT : « Grâces soient rendues à la CFDT d’avoir fait la preuve, une fois de plus, de son patriotisme et de sa maturité en signant le projet » (Le Point, 10 janvier).

       Ces éloges n’ont d’égal que l’opprobre jeté sur les syndicats qui ont refusé de signer l’accord. Si la CGT s’y oppose, c’est par pur calcul interne croit savoir Le Nouvel Observateur « Le secrétaire général de la CGT, dont la succession a affaibli l’organisation, est soucieux de montrer les muscles. » (11 janvier).

       Pour Giesbert, la CGT et FO « décidemment hors d’âge » refusent l’accord par « logique boutiquière » (11 janvier) ; « C’est encore cet autisme français qui, cadenassant le pays dans l’archaïsme, l’a jusqu’à présent empêché d’accepter les solutions qui s’imposent en matière de compétitivité ou d’emploi. » (10 janvier)

       Pour Le Monde, c’est bien évidemment un mauvais pari : « ce compromis va légitimer le syndicalisme réformiste et le dialogue social, si bien que la stratégie de la CGT et de FO pourrait s’avérer perdante. »

       Dire « non » au projet du patronat n’est semble-t-il pas une option dans le « dialogue social » tel qu’il est conçu par les éditorialistes. « Il faut donc une nouvelle fois constater que la principale organisation syndicale française s’est mise hors du jeu de la négociation quasiment à l’instant où elle a démarré. C’est étrange, et pour tout dire condamnable » (Les Échos, 14 janvier). (...) (Sarko parti - et s'enrichissant - la Droite capitaliste est toujours vivante, la gueuse...)
    lire sur:


    °°°
    "A quoi je sers dans cette page?
    Ben, à faire joli, comme il sied 
    à une femme digne de ce nom..."



    °°°
    -Tu comprends? C'est comme ça qu'il faut
    mettre une moumoute... 
    Tu n'apprendras  jamais, Ma Chérie...
    - Ahem... Tu crois?
    - Oui. Il y a des choses que les femmes ne savent 
    pas faire... C'est inscrit dans les gênes, tu comprends?"


    L'équité salariale ?
    Mamanathome
       (...) Le constat :

       Tous temps de travail confondus, les femmes touchent 27 % de moins que les hommes, selon les données du ministère du travail (2010), 25% selon l'Insee. Cet écart est plus au moins grand selon la catégorie socio-professionnelle. Les inégalités salariales s'expliquent en premier lieu par l'importance du temps partiel féminin. Mais en ne prenant en compte que les salariés à temps complet, les femmes perçoivent toujours 19 % de moins que les hommes. Et même à poste et niveau de qualification équivalents, les femmes gagnent 10 % de moins que les hommes. Un constat appuyé fin février 2010 par une étude de l'Insee sur l'emploi en début de carrière, qui conclut que "pendant leurs six premières années de vie active, les hommes ont des salaires médians supérieurs de 10 % à ceux des femmes". (...)

       Les écarts salariaux s'expliquent principalement par trois facteurs :

       Les stéréotypes et les préjugés sociaux

       La société a longtemps reposé sur une division sexuelle des tâches, les femmes étant cantonnées dans leur rôle de mère et d'épouse au foyer, alors que les hommes occupaient largement le marché du travail. Cette division stéréotypée des rôles sociaux a eu des effets sur les salaires versés aux femmes. Pendant une très longue période, on a estimé qu'un homme, en tant que soutien de famille, devait recevoir un salaire plus élevé que celui d'une femme, considéré comme un revenu d'appoint.

       La ségrégation professionnelle

       Arrivées tardivement sur le marché du travail, les femmes se sont trouvées confinées dans des métiers et des professions qui se situaient dans le prolongement de leur rôle traditionnel de mère et d'épouse et qu'elles étaient pratiquement les seules à occuper. Ces emplois sont caractérisés, par exemple, par les soins donnés aux personnes et nécessitent des qualités dites féminines, telles que l'écoute, la minutie, la disponibilité et la compassion.

       La sous-évaluation des emplois féminins

       Certaines caractéristiques des emplois majoritairement occupés par des femmes sont soit ignorées, soit sous-estimées parce qu'elles sont considérées comme faisant partie des qualités dites féminines. Cette tendance a pour effet de sous-évaluer les salaires de ces emplois. (...)

    Lire sur:

    °°°
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées par nous-mêmes:

    (SUIS TON CHEMIN,
    PAS CELUI DE TON VOISIN)

    ***

    (Soldat attendant son départ pour l'Afrique Occidentale Française)


    L'Europe est peut-être 
    la dernière superpuissance (sans rire)
    Anne Applebaum

      (...) Ne riez pas! Je me rends bien compte qu’il y a un an encore, une telle déclaration aurait paru absurde. Je n’aurais certainement pas pu l’écrire au lendemain de l’opération libyenne de 2011, au cours de laquelle la France, la Grande-Bretagne et une dizaine d’autres nations se sont montrées à peine capables de soutenir une guerre rapide, qui n’impliquait aucun soldat sur le terrain, contre un régime impopulaire et mal armé. Des rapports qui n’ont pas été vérifiés exposaient à l’époque que les Français, à cours de bombes, en étaient réduits à larguer à la place des blocs de béton. Sans les renseignements et la coordination fournis par les navires de guerre, les avions américains et la CIA, les avions français n’auraient même pas su où les lâcher.(...)

       (...) Et pourtant nous voilà en 2013, à regarder les forces aériennes et les soldats français venir à la rescousse du gouvernement du Mali autrefois démocratique [avant le coup d’Etat militaire de mars 2012, NDT], luttant pour sa survie contre une insurrection d’islamistes fanatiques. En outre, cette intervention française jouit (pour le moment) d’un vaste soutien national. Bien que la logistique des opérations, leur préparation et leurs objectifs finaux aient fait l’objet de diverses critiques publiques, presque personne en France ne remet en question la nécessité d’une intervention. Presque personne ne demande même «Pourquoi la France?». 

       Les Français éprouvent un sentiment postcolonial particulier à l’égard de l’Afrique francophone (ainsi que, à en croire un ami à moi, envers la musique malienne) où ils sont intervenus militairement plus de 40 fois depuis 1960.

       Mais cette fois, le contexte est différent. L’objectif n’est pas (pas entièrement en tout cas) de mettre en place un régime fantoche pro-français mais de bloquer l’avancée d’al-Qaida au Maghreb islamique(Aqmi), cette organisation violente qui alimente l’insurrection malienne, également responsable de la prise d’otages d’un complexe gazier algérien à la mi-janvier.

       En d’autres termes, les Français sont au Mali pour combattre une organisation terroriste internationale susceptible de faire des dégâts dans toute l’Afrique du Nord et peut-être même au-delà. Il n’y a pas si longtemps, ce genre d’organisation terroriste internationale déclenchait des réunions d’organisation urgentes au Pentagone.

       Aujourd’hui les Français ont du mal à convaincre Washington d’y prêter un minimum d’attention. Quelques avions cargos américains ont récemment aidé à transporter des soldats français dans la région mais, peut-on lire dans Le Figaro, les Américains ont d’abord demandé aux Français de payer ce service –«une demande sans précédent»– avant d’accepter à contrecœur d’apporter leur aide.(...)

    (...) Mais d'autres Européens proposent de l'argent et des soldats. L'Union européenne a autorisé les financements servant à former les soldats africains qui viendront en aide au Mali –et elle a davantage d’expérience que vous ne le pensez. Bien loin des yeux du public, les forces de l’Union européenne ont attaqué des bases de pirates sur la côte somalienne au printemps dernier –avec succès. «Ils ont réduit notre équipement en cendres», a confié à l’Associated Press un homme décrit comme un «commandant pirate». En tout, l’Union européenne est intervenue militairement dans plus d’une vingtaine de conflits. Pas encore autant que les Français depuis les années 1960, mais on y arrive.

       Il faudra franchir un certain nombre d’obstacles avant que l’UE ne devienne le gendarme du monde. Même si la somme des armées de ses pays membres en fait la deuxième plus grande puissance militaire mondiale, cela ne suffira tout de même pas pour tenir dans un conflit durable d’aucune sorte.(...)

    Lire sur:

    ***

    ***
    "Il a dit murs trompeurs?
    - Meuh non , il ne parle pas de celui-là...
    - Ah bon, tu me rassures..."


    Les murs trompeurs d’Israël
    Emmanuel Riondé

       (...) Une visite du Map centre sur le site de l’Ocha permet de bien se représenter l’importance de ces murs que l’Etat d’Israël ne cesse d’ériger entre lui et ses voisins. La légende de la carte consacrée aux zone d’accès restreints à la bande de Gaza (établie en décembre 2011), par exemple, dévoile toute une poétique de l’enfermement. Les points de passage (crossing points) recensés y sont « ouverts », « fermés mais ouverts dans des cas exceptionnels » ou « fermés » ; les zones fermées et d’accès restreint (closed and restricted areas) sont soit « à haut risque » soit des « zones d’exclusion de 500 mètres » ; les clôtures et barrières (fences and barriers) sont des « murs de bétons » ou des « doubles clôtures électrifiées avec tours de contrôle » ; on trouve aussi trace, en mer, des « limites effectives des zones de pêche ». Tout cela serrant au plus près un territoire long de 40 km sur 10 et dont Israël s’est retiré unilatéralement en 2005.

       Pas besoin d’avoir fait 25 ans de psychanalyse pour saisir la métaphore évidente, d’enfermement sur soi et de peur de l’autre de la société israélienne, qu’offre cette frénésie de muraille [3]. Les dirigeants israéliens, eux, convoquent systématiquement des motifs sécuritaires pour légitimiser ces séparations hérissées de miradors avec drapeau israélien flottant au vent et soldats en armes. Mais le coût du petit bout de mur construit au printemps dernier à la frontière libanaise (13 millions de shekels soit 2,6 millions d’Euros) nous rappelle surtout qu’il ne faut pas perdre de vue l’économie politique des murs d’Israël ; « Pour comprendre les motivations économiques des groupes sociaux dominants en Israël, il faut prendre en compte deux facteurs : leurs intérêts économiques et les capacités et incapacités militaires à contrôler les frontières », écrit l’universitaire Lev Luis Grinberg qui rappelle « la primauté de l’intérêt économique de groupes économiques israéliens puissants dans le maintien de l’occupation et de l’étranglement de l’économie palestinienne » [4]. 

       Un étranglement au service duquel les « murs de protection » et autres « barrières de sécurité » prétendument érigés contre des « agents du jihad mondial » terrés à Damas, Gaza, Naplouse ou au Sud-Liban, sont des outils terriblement efficaces. Grinberg : « Si les Palestiniens avaient la liberté d’importer des marchandises bon marché à Gaza et s’ils étaient autorisés à les vendre en Cisjordanie, on pourrait s’attendre à ce que ces marchandises soient facilement passées en contrebande en Israël. C’est la raison pour laquelle Israël a imposé ces enveloppes strangulatoires : pour éviter les dommages potentiels que pourrait causer l’entrée illégale de produits bon marché sur le marché israélien, après avoir été importés légalement par les Palestiniens. »

       A méditer alors que, à deux semaines du scrutin législatif du 22 janvier en Israël, le parti nationaliste religieux Habayit Hayehoudi - Le Foyer juif - grimpe dans les sondages. Il est dirigé par Naftali Bennett, un homme qui défend un plan visant notamment à annexer toute la zone C palestinienne. Soit 61 % de la Cisjordanie. Un plan qui va dans le sens de la création, à terme, de bantoustans économiques palestiniens à laquelle aspirent bien des dirigeants politiques israéliens, à l’instar de ce nouveau venu sur le devant de la scène politique : un homme d’affaire quadragénaire, ex-commando, millionnaire et fervent défenseur de la colonisation. Les trois facettes - militaire, économique, politique - du « success story » suicidaire des murs qu’Israël bâtit un peu partout depuis dix ans.

    [3] Lire Les emmurés la société israélienne dans l’impasse de Sylvain Cypel. Ed. la découverte, 2006.

    [4] Lire son article « Discours économiques et construction des frontières dans l’espace israélo-palestinien depuis 1967 » dans l’ouvrage A l’ombre du mur Israéliens et Palestiniens entre séparation et occupation, sous la direction de Stéphanie Latte Abdallah et Cédric Parizot. Ed. Actes Sud, 2011.

    Lire sur:

    ***
    Benoît Barvin

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:
    (L'AMOUR EST UNE DANSE)

    °°°

       Où l'on retrouve Jean-Louis Murat avec sa voix chaude, ses poèmes hermétiques (Ah, Dieu! A l'Amour! Ah la Terre!), son goût pour le son jazzy et ses pensées paysannes cul-terreuses. Juste comme ça. Pour le plaisir. Celui de Nadine Estrella et de vous toutes et tous, pourquoi pas?

    °°°

    Jean-Louis Murat 
    "Dieu n'a pas trouvé mieux"


    "Dieu n'a pas trouvé mieux"

    Mieux que ta bouche
    Mieux que tes lèvres
    Tes omoplates tes yeux
    Mieux que ton coude à ma fenêtre
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux
    Mieux que l'agneau que la belette
    Ou que tes poignets gracieux
    Que le sillage d'une herse
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

    Mieux qu'une brume qui se lève
    Mieux que le renard peureux
    Mieux que le fruit mieux que son zeste
    Que de passer aux aveux
    Mieux que le goût de la noisette
    Mieux que de rêver à deux
    Que tes lettres à l'encre violette
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

    Mieux que le moulin qui s'arrête
    Qu'une brindille dans tes cheveux
    Mieux que ton regard qui s'inquiète
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux

    Mieux que de trouver le sommeil
    Que son paravent soyeux
    Que le vertige en Mercedes
    Dans la matrice des cieux
    Mieux que le timon que l'araire
    De l'imbécile heureux
    Que toi pour me laisser en reste
    Non, Dieu n'a pas trouvé mieux


    °°°

    Jean Louis Murat 
    "AIMER"


    "Aimer"

    Il faut aimer
    S'évader troubler la ronde
    Choyer l'âme vagabonde
    Qui sait montrer le chemin

    Il faut aimer
    Que le corps vive en ce monde
    Vive heureux chaque seconde
    Comme un amant ruisselant

    Dis as-tu aimé chanter aime-moi
    As-tu aimé que se referment ses bras
    As-tu aimé poser ton c?ur à l'intérieur
    D'un être heureux

    As-tu aimé t'enfuir loin parfois
    As-tu aimé retrouver tes pas
    Oui saurais-tu souffrir à l'intérieur
    D'un être heureux

    Il faut aimer
    Prendre le train bleu des songes
    Contourner la grande éponge
    Eviter le malin

    Il faut aimer
    Attiser les feux de joie
    Qu'allumera pour toi
    Le stratège bienveillant

    As-tu aimé en morte-saison
    Semer la graine fleur
    Qui pousse au c?ur
    Des gens heureux

    As-tu aimé
    Plier ta nature féconde
    Aimé que se trouble l'onde
    Au plongeon du requin blanc

    As-tu aimé
    Nue sous les lambris du monde
    La cariatide blonde
    Le navire éperonné


    °°°

    Jean-Louis Murat -
    "Vendre les prés"


    "Vendre Les Prés"

    Les yeux semblent traqués
    Comment nourrir les bouches
    Les filles à marier
    Et le linge brodé
    V'là les automobiles
    Jusque sous nos fenêtres
    Dieu veuillez m'excuser
    La lumière est mourante
    Il faut vendre la terre
    Il faut vendre les prés

    Il faut passer le bois
    Grand-mère tient la maison
    Pour quelque cul-terreux
    Sans plus d'éducation
    Quel travail de nuit
    Foutu dans un dancing
    De l'eau jusqu'aux chevilles
    Tout nous tient désolés
    Il faut vendre la terre
    Il faut vendre les prés

    Enfants d'histoire d'amour
    Enfants de la liqueur
    La bruyère inconnue
    Va de ce petit feu
    Nous avons tant d'ennuis
    Ne blamez pas le père
    Voilà le temps de vivre
    Par les choses éphémères
    Il faut vendre la terre
    Il faut vendre les prés

    Du fond de mon sommeil
    J'ai vu venir la flèche
    Nos vaches sous la pluie
    Prudemment descendaient
    Ceux mis dans le pétrin
    A faire ce qu'on leur dit
    Les cœoeurs brûlants de fièvre
    Misère nom de Dieu
    Il faut vendre la terre
    Il faut vendre les prés

    Voilà monde moderne
    Et son cul plein de boue
    Accusant la montagne
    D'être obstacle à la joie
    Qui nous toise à travers
    Ce devenir sombre
    En tombée de la nuit
    Tiens nous v'là l'ivre mort
    Il faut vendre la terre
    Il faut vendre les prés

    Comme la lumière est grise
    Nous traversons les prés
    Quand réciter par cœoeur
    Est souvenir des lieux
    Reste de vie stagnant
    Comme reste une eau morte
    Misère nom de Dieu
    Il faut vendre la terre
    Il faut vendre les prés

    [ Ces sont Vendre Les Prés Paroles sur http://www.parolesmania.com/ ] 

    °°°
    Nadine Estrella

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU DOIS ETRE LE MAÎTRE
    QUI EST SON PROPRE MAÎTRE)

    °°°

    (Contingent de formateurs Français
    laissés en Afghanistan)

    Onze ans en Afghanistan, 
    un triste bilan
    Emmanuel Riondé

       (...) C’est un engagement militaire de plus de onze années - lancé par Jacques Chirac puis poursuivi et même renforcé par Nicolas Sarkozy - qui est en train de prendre fin. En tout, 70 000 soldats français auront été en mission en Afghanistan depuis la fin 2001. Engagés essentiellement dans le cadre de l’ISAF mandatés par le Conseil de sécurité de l’ONU (résolution 1386 du 20 décembre 2001) et sous commandement de l’OTAN, mais aussi dans celui de l’opération Enduring freedom sous commandement américain. Au total, 88 militaires français ont été tués, plus de 700 blessés, dont des soldats souffrants de troubles psychologiques graves. Un coût humain élevé si l’on considère que les opérations ayant occasionné ces pertes se déroulaient à près de 6 000 km de Paris et que la sécurité nationale n’était pas en jeu. Le coût financier est lui aussi très élevé : en 2009 et 2010, les opérations de l’armée française en Afghanistan ont coûté autour de 460 millions d’euros chaque année, soit, à chaque fois, la moitié du budget annuel consacré aux forces déployées hors des frontières nationales.(...)

       (...) Quant aux projets « civilo-militaires » menés sur place par l’armée française – construction de dispensaires, d’écoles, etc. –, rien ne dit que ces réalisations souvent coûteuses à entretenir vont pouvoir perdurer après leur départ : les Britanniques ont reconnu que leurs réalisations sur place avaient surtout pour objectif de faire avaler aux Afghans la pilule de la présence militaire et que la question de leur pérennité n’avait pas véritablement été posée.

        C’est avec ces piètres résultats en toile de fond que se sont tenues à Chantilly, les 20 et 21 décembre dernier, les troisièmes rencontres interafghanes. Organisées depuis un an par la France sous couvert de la Fondation pour la recherche stratégique, ces rencontres ont pour objectif non pas de lancer un processus de négociations entre les différents acteurs Afghans mais de leur fournir un cadre d’échange et de discussion. Des émissaires du gouvernement d’Ahmid Karzaï, de mouvements rebelles, islamistes, de la communauté chiite, et même, en décembre, deux représentants des talibans, se sont rencontrés et parlés ; le gouvernement afghan a aussitôt fait savoir que ces rencontres restaient informelles et que les véritables négociations n’auraient pas lieu à Paris [3]. Quel est l’intérêt pour la France d’organiser de telles rencontres et quelle est sa légitimité pour le faire ?

       « L’objectif, c’est d’occuper le terrain diplomatique, de montrer que les États-Unis ne sont pas les seuls actifs là-dessus, résume Mariam Abou Zahab. La légitimité, elle, vient de l’histoire. La France, comme l’Allemagne et la Turquie, a avec ce pays des liens anciens qui datent du début du XXe siècle. Nous y sommes intervenus dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, sans compter l’archéologie… On a formé une élite francophone afghane ; il y a eu la période des années 1960 et 1970 avec des coopérants sur place, puis les french-doctors et les ONG. Il y a une histoire franco-afghane qui est connue et reconnue là-bas et nous avions plutôt une bonne image. » Sauf que ces dix dernières années, la France en Afghanistan, ça a été des troupes mêlées à d’autres troupes d’occupation étrangères. « Tous les jeunes Afghans nés après les années 1980 et/ou qui étaient en exil et n’ont pas connu la période précédente ne font pas la différence, ils voient les troupes de l’ISAF dans leur globalité et les Français en font partie, c’est tout. »

       Onze ans d’engagement militaire coûteux pour des résultats stratégiques et politiques très médiocres et une relation franco-afghane bien abîmée. « Je veux convaincre les Français que ce que nous avons fait en Afghanistan était utile », a dit François Hollande aux militaires le 21 décembre. C’est pas gagné.

    [3] « La diplomatie française bute sur l’Afghanistan », Le Monde daté des 30-31/12/12 et 01/01/13.

    Lire l'article sur:



    °°°
    "Alors, Mon Chéri, tu la trouves comment,
    cette fin du monde?
    - Un peu longue à venir, Mamie..."




    °°°
    "Ben... Il est où, l'Humain?
    - On dirait bien que quelqu'un l'a déjà mangé...
    - Nom de Diou!"

    Gang de requins

    Hommes ou requins: 
    qui sont les dents de la mer?
    Robert Calcagno
    Directeur général de l’Institut océanographique- 
    Fondation Albert 1er, Prince de Monaco

       (...) Dans notre culture occidentale, les requins ont toujours hérité des qualificatifs les plus détestables. Détenteurs du statut peu enviable de bouc-émissaires, ils ont été rendus responsables de toutes les difficultés rencontrées par l'homme dans sa conquête du milieu marin. La légende les a faits dévoreurs de naufragés lorsque les premiers embarcations ont fait route vers le large, mangeurs de pilotes d'avion lorsque les premières carlingues ont été retrouvées en mer, et même concurrents déloyaux des pêcheurs lorsque les prises s'avéraient insuffisantes.

       Aucune accusation ne leur a été épargnée, pas même celle de chasseurs d'hommes. Depuis le film "Les dents de la mer" (1975), il semble admis que les requins s'adonnent à la traque de baigneurs, surfeurs et autres véliplanchistes jusque sur le bord des plages. Quand un accident survient, il en faut peu alors pour que l'homme, dans un déferlement de haine, ne réclame justice.

       Quel animal marin peut aujourd'hui prétendre égaler la couverture médiatique du requin ou jouir d'une réputation aussi détestable ? À aucun moment, pourtant, l'homme ne se remet en cause. Jamais il n'établit de corrélation entre la hausse du nombre d'attaques et le boum des activités nautiques, lequel accroit considérablement la probabilité d'une rencontre entre l'homme et la bête. Car des deux, quel est celui qui envahit le territoire de l'autre ?(...)

       (...) Symbole d'une nature insoumise, le requin représente la limite de notre domination des mers, cette frontière que certains tiennent absolument à repousser jusque dans les abysses. Alors que les océans sont aujourd'hui appréciés comme l'un des derniers espaces de liberté, revendiqué par les adeptes de sports nautiques et sous-marins, l'homme cherche à y introduire contrôle et maîtrise. Quel sens aurait donc une liberté qui s'exercerait dans un monde policé et aseptisé ?

       Focaliser ainsi sur la domination de la nature revient à méconnaître l'origine du danger, car celui-ci vient beaucoup plus de l'intérieur de ces terres que nous pensons contrôler. Alors que les requins tuent moins d'une dizaine de personnes par an dans le monde, l'effondrement de tunnels de sable creusés aux Etats-Unis causent à eux seuls autant de décès. En France, près de 500 personnes meurent chaque été d'une noyade accidentelle, dont plus de 50 en piscine. Sans parler des risques, incomparablement supérieurs, d'accident sur la route des plages ! En quoi l'éradication totale des requins aurait-elle un effet positif sur ces statistiques ?

       Si les requins ont échappé, depuis leur apparition voici près de 400 millions d'années, à toutes les crises d'extinction, survivant par exemple aux dinosaures, l'homme met aujourd'hui un acharnement rare à les faire disparaître. Pêchés spécifiquement, le plus souvent pour leurs ailerons, ou pris dans la grande nasse de la surpêche mondiale, ils sont plus de 50 millions à disparaître chaque année. La plupart des stocks de squales connus ont diminué de 80 à 99% depuis les débuts de la pêche industrielle, au milieu du XXème siècle. Sans état d'âme, voire avec la satisfaction de se débarrasser de concurrents ou de gêneurs, l'homme réduit les océans à de vastes piscines. (...)

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    °°°
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE MAÎTRE N'EST PAS L'EXEMPLE.
    IL N'EST QU'UN EXEMPLE)

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    "T'y arriveras jamais, qu'ils m'ont dit, t'es trop parano, 
    t'as trop d'traumatismes dans la tête...
    J'm'en fiche, j'veux quand même essayer!"



    Comment nos traumatismes 
    s'inscrivent dans nos gènes
    Ariane Giacobino
    Médecin généticienne

       (...) L'effet des traumatismes sur le génome, via l'épigénétique, semble bien démontré: ces modifications épigénétiques, qui affectent le fonctionnement des gènes sans passer par des modifications de leur séquence ADN, auraient pour cible certains gènes impliqués entre autres dans la gestion du stress, la réactivité aux évènements ou la régulation des émotions.

       Vulnérabilité accrue au développement de troubles psychiatriques en découlant, signes d'anxiété, ou autres manifestations de mal-être. Comme d'autres facteurs environnementaux, le stress ou le traumatisme psychologique pourraient donc avoir des conséquences biologiques. De là, des traces, des marqueurs biologiques, sous-jacents aux symptômes?

       Diverses cohortes de personnes ayant vécu des stress majeurs, comme des militaires, des enfants exposés à des situations dramatiques, des victimes de catastrophes naturelles, ou de guerres ont été investiguées pour définir la présence de modifications épigénétiques, dans des gènes spécifiques, par comparaison avec des individus n'ayant pas subi ces stress.

       Ces études rapportent des différences notamment dans des mesures de méthylation de l'ADN, une des modifications épigénétiques les mieux connues à l'heure actuelle, pour divers gènes exprimés dans le cerveau (gènes du transporteur de la sérotonine SLC6A4, du récepteur aux glucocrtocoïdes NR3C1, du facteur neurotrophique BDNF, par exemple), pour d'autres régions répétitives du génome, ou même pour des gènes liés aux fonctions immunitaires. Ainsi, des mesures de laboratoire, sur de l'ADN extrait de salive, sang, ou autre, semblent pouvoir permettre de quantifier la méthylation de l'ADN des gènes en cause, permettant d'établir un lien avec le stress vécu. Et cela, même des années plus tard. (...)

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    @@@

    "Bon... Qui est le père?
    - ...
    - Je répète ma question, qui est...
    - Inutile. Nous sommes tous et toutes 
    le père et la mère de cet enfant..."

    Georges de La Tour 

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    "Qui a dit qu'on était plus violents que 
    de sale métèques sud-américains? Qui?"


    Washington plus dangereuse 
    que le Mexique tout entier
    Andrés Oppenheimer 
    El Nuevo Herald

       (...) Une étude intitulée "violences armées dans les villes des Etats-Unis, comparatif avec les pays les plus violents du monde" et dirigé par Richard Florida, gourou du développement urbain et professeur à l'université de Toronto, comprend une carte révélant des statistiques étonnantes sur l'ampleur du problème aux Etats-Unis.(...)

       Alors que la presse étasunienne publie chaque jour des articles terrifiants sur les violences au Mexique, où la criminalité liée aux cartels de la drogue a fait plus de 60 000 morts au cours des six derniers années, la majorité des grandes villes américaines affiche en réalité des taux d'homicides par armes à feu bien supérieurs. Et comparé à Washington D.C., à La Nouvelle-Orléans, à Detroit, à Baltimore ou à Miami, le Mexique ressemble à la paisible Suisse, en témoignent cette litanie de chiffres fournis par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC).

       - Le taux d'homicides par arme à feu à Washington D.C. est de 19 pour 100 000 habitants, soit près de deux fois plus qu'au Mexique (à 10 pour 100 000) et juste au dessus du Brésil (à 18).

       - La Nouvelle-Orléans, avec 62 meurtres par armes à feu pour 100 000 habitants, affiche un taux qui rivalise avec celui du Honduras, pourtant le pays le plus violent au monde avec 68 morts pour 100 000 habitants.

       - Detroit, à 36 meurtres pour 100 000 habitants, se place devant la Colombie, pays pour lequel le Département d'Etat américain émet régulièrement des "avertissements aux voyageurs", tout comme le Mexique d'ailleurs.

       - Même New York, où le taux d'homicides par armes à feu a considérablement baissé pour s'établir à 4 pour 100 000 habitants, reste encore devant l'Argentine (à 3 pour 100 000).

       "Les chiffres sont ahurissants, déclare Richard Florida. De nombreuses grandes villes des Etats-Unis ont un taux d'homicides par armes à feu comparable à celui des pays les plus violents de la planète." (...)
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    Luc Desle

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