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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CHEMIN DE LA SAGESSE
    N'EST PAS UNE AUTOROUTE)

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    "Allez, Empatman, sus aux tricheurs aux stéroïdes!
    - Tu as raison, Tapetman, je dirais même plus...
    Heu... T'as dit quoi, déjà, avant?
    - Toi et tes boissons désénergisantes..."


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    "Comment ça, je ne peux pas faire de cyclisme?"



    Les médias complices 
    de l'imposture Armstrong
    Ed Smith 
    New Statesman

       (...) Même si vous détestez le sport, que vous ne supportez pas les confessions intimes des vedettes et que vous n'appréciez guère Oprah Winfrey, ne passez pas à côté de l'histoire de Lance Amstrong. C'est une véritable fable qui en dit long sur le pouvoir de la célébrité et la complicité des médias. Une histoire certes déprimante mais d'utilité publique.

       Commençons par laisser de côté la complaisance, pour ne pas dire la complicité, des autorités du cyclisme. Et concentrons-nous sur le rôle joué par les médias dans la vaste supercherie Armstrong. La plupart des journalistes spécialisés dans le cyclisme savaient qu'il était impossible qu'Armstrong roule aussi vite. Mais non seulement la grande majorité des journalistes est restée silencieuse, mais elle a également contraint au silence les quelques valeureux journalistes comme David Walsh pour qui avaient suffisamment de courage pour dénoncer la conspiration Armstrong. [En 1999 Walsh, le chef de service sport du Sunday Times aurait accusé Armstrong d'usage de produits dopants. Le Sunday Times, visé par une plainte d'Armstrong pour diffamation, a dû verser plus de 360.000 euros au coureur].

       Les cyclistes n'ont pas non plus hésité à faire taire sans ménagement les voix qui s'élevaient au sein du peloton en les accusant de cracher dans la soupe. Les journalistes des grands médias ont utilisé les mêmes méthodes en ostracisant les quelques journalistes qui osaient remettre en question le statu quo.

       Et ces soi-disant experts méritent aujourd'hui un réquisitoire. Les journalistes qui étaient censés en savoir plus sur le cyclisme que quiconque se sont montrés incapables d'écrire la moindre ligne sur une vérité qu'ils ne pouvaient ignorer. Mais le dopage était-il vraiment une évidence à l'époque ? Oui indubitablement. Même si les journalistes choisissaient délibérément d'ignorer les rumeurs persistantes et de fermer les yeux sur le partenariat d'Armstrong avec le docteur Michele Ferrario, véritable maître ès dopage, un simple calcul aurait pu les dessiller. Le Tour de France de 1998 fut un véritable festival de dopage où l'équipe qui était en tête fut exclue pour abus épique de substances illégales. Le Tour de 1999, le premier Tour d'Amstrong fut baptisé le Tour du renouveau, avec la promesse d'une nouvelle saison sans dopage, un nouveau départ. Et pourtant, Armstrong a rapidement fait des prodiges en atteignant des vitesses inédites.(...)

       Et donc pour la presse le calcul fut simple : soit Armstrong était une force de la nature, le plus grand athlète qu'on ait jamais connu, ou alors c'était un tricheur. Ils ont choisi de s'accrocher à la première possibilité. Mais il y a pire encore. Tout le monde savait qu'Armstrong n'était pas un athlète hors pair. Avant son cancer, alors qu'il était au top de sa forme physique, il n'avait jamais fait de miracles au Tour de France. Et sa VO2 max n'avait rien d'exceptionnel, comparée à celle des plus grands grimpeurs de l'histoire du Tour. Dans certains sports, où les compétences et la technique peuvent primer sur les capacités physiques, il est possible de progresser alors que votre carrière est déjà bien avancée. Mais c'est infiniment plus difficile (du moins sans dopage) en cyclisme. C'est un peu comme la bosse des maths, certains ne l'auront jamais.

       Alors pourquoi la presse, à quelques exceptions notables, a montré si peu d'appétence pour la vérité ? Parce que la presse a besoin de vedettes, et surtout d'Armstrong. Il leur fallait des citations de Lance, un peu de matière inédite pour agrémenter leur copie et peut-être le privilège d'un tête à tête avec le grand homme.

       Et Armstrong, en grand gourou de la communication, était véritablement sans pitié dans sa division du monde en deux camps: on était avec lui ou contre lui, ami ou ennemi, bienveillant ou "fouille-merde" (pour reprendre son expression). Certains vieux amis journalistes de David Walsh avaient fini par refuser de partager une voiture avec lui parce qu'Armstrong faisait la liste de ceux qui voyageaient avec le "fouille-merde" et refusait ensuite de leur parler.

       A qui la faute alors? Les journalistes spécialisés ont à moitié raison d'accuser leurs patrons et les éditeurs qui exigeaient leur quota habituel de citations, d'interviews et de mini-scoops. Les journalistes peuvent arguer qu'ils ne faisaient que donner une interprétation réduite de leurs obligations professionnelles. (nouvelle définition du "je ne mens pas tout à fait par omission c'est ça y ressemble"?) (...)

    Lire sur:


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    "Le premier qui me touche...
    Je le bute!"


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    "Alors, Gomme Za, on bradique 
    des z'attouchements suspectes?
    - Mais... J'embrassais seulement mon épouse...
    - On dit za, on dit za...
    Mais ON MENT, Mein Freund!
    ON MENT!"

    "Ilsa la louve SS avec Dyanne Thorne


    Allemagne: 
    polémique après le dérapage sexiste 
    du chef du parti libéral

       (...) Ces quelques minutes auraient pu rester «off», comme on dit dans le jargon journalistique. La journaliste allemande Laura Himmelreich, correspondante politique à Berlin de l'hebdomadaire hambourgeois Stern, a d'abord choisi de garder le silence. Un an après avoir dû repousser les avances de Rainer Brüderle, président du groupe FDP (libéraux) au Bundestag, lors d'une interview, elle a finalement décidé de raconter la façon dont le candidat du FDP aux élections fédérales de septembre prochain s'est comporté avec elle:

       «Le regard de Brüderle se pose sur mes seins. "Vous pouvez bien remplir une Dirndl [1]." Au cours de notre entretien, il attrape ma main et l'embrasse. "J'aimerais que vous m'inscriviez sur votre carnet de bal". "Monsieur Brüderle", dis-je, "vous êtes un homme politique, je suis journaliste." "Mais les hommes politiques font fondre toutes les journalistes", dit-il. Je dis: "Je trouve qu'il est mieux que nous nous comportions ici de façon professionnelle." "Au final nous ne sommes tous que des humains."»

       La publication de ce passage dans le portrait de Rainer Brüderle qu'a écrit Laura  Himmelreich a provoqué une vague de réactions à la fois dans la presse et au sein de la sphère politique, mais aussi sur Twitter, où des dizaines d'Allemandes s'expriment sur le sexisme au quotidien sous le hashtag (oups, mot-dièse!) #aufschrei (cri), rejointes ces dernières heures par des anglophones (#outcry en anglais) et même des francophones.

       Au-delà de l'attitude de Rainer Brüderle, c'est bien sûr la question du sexisme dans la sphère politique qui est posée. Comme l'explique la député au Bundestag Elke Ferner (SPD) – qui est également à la tête d'un groupe de travail qui veille au respect de l'égalité des sexes au sein du parti – dans une interview au quotidien de gauche Die Tageszeitung, cette affaire lève le voile sur un milieu toujours empreint de machisme:

       «C'était vraiment pire il y a 20 ans. Le dénigrement fonctionne aujourd'hui d'une façon plus subtile. Comme quand le niveau sonore augmente lors d'une session plénière quand c'est une femme qui monte à la tribune ou quand des députés font des apartés qui n'ont rien à voir avec la situation. Le sexisme ne s'exprime plus d'une manière si ouverte au Parlement, car chacun sait que ce n'est pas politiquement correct.»

       Soucieuse de ne pas attiser les tensions au sein de sa coalition noire-jaune (CDU/CSU-FDP) à l'approche des élections fédérales, Angela Merkel ne s'est pas exprimée directement sur ce sujet mais par l'intermédiaire d'un de ses porte-paroles, comme le rapporte Der Spiegel: «La chancelière défend évidemment un contact humain professionnel et respectueux en politique, tout comme entre politiciens et représentants des médias. (ouah, la phrase qui tue...) »

    1] Comme nous vous l'expliquions récemment sur Slate.fr, la Dirndl est cette robe folklorique très décolletée que portent les Bavaroises.
    Lire sur: 


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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE BONHEUR EST UNE ILLUSION.
    L'ILLUSION EST UNE ILLUSION)

    000

    "Nous sommes tous des Grecs dépouillés 
    par les vils spéculateurs!
    - Hihihi..."



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    "Je vais leur faire croire que ma cuirasse en or massif
    a été payée par l'Etat Grec, afin que ça creuse le déficit"


    La Grèce aurait gonflé son déficit public 
    sous l'oeil de Bruxelles 
    pour justifier l'austérité
    Romain Renier 

       (...) La Grèce, son port du Pirée, ses îles... et ses scandales politico-financiers. En tête mardi, l'ouverture de poursuites par la justice grecque contre trois cadres de l'office national des statistiques (Elstat) de la péninsule. Les trois sont soupçonnés d'avoir manipulé le déficit public du pays pour l'année 2009. Ni plus ni moins. (...)

       Les faits reprochés sont graves. A l'origine du scandale, une ancienne cadre démissionnaire d'Elstat avait accusé l'office d'avoir artificiellement gonflé le déficit public de l'État grec en 2011 afin d'en faire un record en zone euro. La supercherie, si elle est avérée, aurait eu pour but de choquer l'opinion afin qu'elle accepte mieux la cure d'austérité imposée par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en échange de leur aide financière.

       Dans le viseur de Zoe Georganta, qui porte ces accusations, son patron à Elstat et ancien statisticien au FMI, Andréas Georgious, qu'elle accuse d'avoir insisté pour faire entrer dans le déficit public de l'État les dettes des entreprises publiques de la péninsule hellénique. Une pratique à laquelle elle s'était opposée. Selon elle, sans cette manipulation, le déficit public pour l'année 2009 ne dépassait pas 12,5%, au lieu des 15,4% annoncés, et aurait pu être aisément ramené en dessous des 10% à l'aide de mesures immédiates.(...)

       Suite à ces accusations, Grigoris Peponis, le procureur d'Athènes, avait réclamé la mise en place d'une commission parlementaire chargée d'étudier le niveau réel du déficit public en 2009. La Vouli, le parlement grec, a finalement accédé à cette demande en février dernier, mais l'enquête n'a pas abouti.

       Devant cette commission, Zoe Georganta s'était montrée peu diserte sur la question de savoir si le gouvernement de l'époque, celui du socialiste Georges Papandréou, pouvait être derrière cet acte de tromperie présumé. Tout juste s'était elle contentée d'avancer une hypothèse selon laquelle le gouvernement pouvait avoir fait preuve "d'inexpérience ou de maladresse", concédant à peine que certains de ses membres pouvaient "peut-être en avoir profité".

       Interrogée mardi sur une radio athénienne, Zoe Georganta s'est cette fois montrée plus catégorique, affirmant que Georges Papandréou et le ministre des Finances de l'époque, Georges Papaconstantinou, avaient approuvé le maquillage, sans pour autant être capable de dire qu'ils y avaient participé.(...)

    Lire sur:


    000

    "Psstt... May I Comme In?
    - Who are you?
    - An English Gentleman...
    - With this hideous hat? Impossible!"


    Eric Sykes stars as the secretary of the Prince's Hill Golf Club 
    in the television series 'The Nineteenth Hole', 1989

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    "Horseflesh is bullshit, isn't?
    - Yes, it is, indeed..."




    ROYAUME-UNI 
    La viande de cheval, 
    une horreur juste bonne à exporter
    Susanna Forrest
    The Daily Telegraph 

       (...) Notre industrie agroalimentaire nous réserve parfois quelques surprises : vaches folles, œufs mortels, corn flakes qui ressemblent à Jésus. Alors à quoi bon s'inquiéter si quelques bouts d'ADN provenant d'un animal d'abattoir se retrouvent parmi les ingrédients entrant dans la composition d'aliments transformés bon marché. Mais quand, à la mi-janvier, a éclaté la nouvelle selon laquelle de la viande hachée de "bœuf" vendue dans plusieurs enseignes de grandes surfaces contenait de l'ADN chevalin, le Royaume-Uni et l'Irlande sont montés sur leurs grands chevaux.

       Pour trouver l'origine de cette viande, il a fallu remonter jusqu'à Silvercrest Foods, un transformateur agroalimentaire situé dans le comté de Monaghan, en pleine Irlande équestre. Le PDG de la maison mère de Silvercrest, le groupe ABP Food, s'est empressé de souligner que la substance inattendue provenait d'un fournisseur européen et a été ajoutée accidentellement aux steaks hachés. Ironie du sort, le nombre des chevaux abattus en Irlande est passé de 822 en 2006 à 7 000 en 2010-11, à cause de la récession, et quatre nouveaux abattoirs chevalins y ont été construits au cours de la même période. La plupart des carcasses qui en sortaient ont été exportées vers l'Europe. Dans le circuit mondial tortueux de l'industrie agroalimentaire moderne, les chevaux arrivés dans le comté de Monaghan sous la forme d'un prétendu "produit bovin" retournaient peut-être au bercail. (...) 

       Une indigne hypocrisie va de pair avec le dégoût que nous inspire, à nous les Anglo-Saxons, la consommation de la viande chevaline. A l'heure actuelle, 1 milliard de personnes en mangent. Elle est servie couramment à table dans de nombreuses contrées (Chine, Russie, Asie centrale, Mexique, Pays-Bas, Suisse, Italie, Japon, Belgique, Argentine). La consommation mondiale est en hausse de 27,6 % depuis 1990. De leur côté, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Irlande et l'Amérique expriment ostensiblement leur répulsion à l'égard de leurs cousins hippophages, tout en expédiant allègrement leurs chevaux indésirables à l'étranger pour qu'ils y soient transformés en bresaola et autres Sauerbraten [un plat allemand, comparable au bœuf bourguignon].

       La viande chevaline a une histoire aussi vieille et contradictoire que celle de l'humanité. Des centaines de milliers d'années durant, l'homme a mangé du cheval, et ce n'est que depuis cinq mille ans qu'il a fait de l'animal son ami. Ce n'est qu'en 732 que le pape Grégoire III a qualifié l'hippophagie de pratique païenne ignoble en usage chez les barbares germaniques. Cette distinction entre "eux" et "nous" était une façon commode de définir la civilisation chrétienne par opposition aux hordes barbares qui la menaçaient, envahissant les villes un arc dans une main et une brochette de cheval dans l'autre.(...)
    Lire sur:


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    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (SI TU PEUX PEU
    TU PEUX QUAND MEME)
    pcc Jacques Damboise

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (69)
    pcc Benoît Barvin


    Eau

       C'était une maison d'un étage, édifiée à l'orée d'un petit bois. Je l'avais achetée pour une bouchée de pain, après un divorce douloureux qui me poussait à rechercher la solitude. Pour me ressourcer. Le village n'était distant que de deux kilomètres mais c'était suffisant pour que je me sente à mon aise. L'agent immobilier, un jeune de la Ville voisine, m'avait fait du gringue et j'avais trouvé cela réconfortant. Pour une fois... J'avais même répondu, juste ce qu'il fallait pour me sentir revivre - hum, ce bref baiser sur la bouche... - et je me disais, en emménageant moi et mes maigres affaires, que le Renouveau était en marche.

       Le bâtiment était une vieille demeure campagnarde rénovée, disposant de tout le confort nécessaire. Je pouvais envoyer courriel sur courriel, converser sans problème avec la Capitale pour mon travail de maquettiste. De plus, m'avait dit le beau jeune homme, je disposais d'un puits, un vrai, avec de l'eau potable venant d'une source dont l'existence se  perdait dans les tréfonds de l'Histoire. La maison, je l'appris bien vite en faisant mes courses dans le village, avait une "histoire". Ses différents occupants se succédaient sur un rythme rapide car ils - ou elles - n'étaient que des gens de la Ville qui étouffaient bien vite dans cette ruralité rêvée mais durement vécue.

       J'eus fort à faire pour rassurer les villageois. "Moi, je suis ici jusqu'à mon dernier soupir," avais-je prétendu, lors d'une soirée, provoquant un moment de gêne car je l'appris bien vite, les gens de la campagne sont superstitieux. "On ne plaisante pas avec ces Choses", me dit la buraliste, une grosse femme soudain sérieuse. Salomon, l'agent immobilier, me prit par le bras, le visage blême et, cette nuit-là, nous fîmes pour la première fois l'amour. C'était assez brutal, mais cela me donna du courage...

       Deux mois plus tard, je croulais sous les commandes, Salomon venait régulièrement me voir, j'avais été adoptée par les villageois qui, régulièrement, m'offraient des "cadeaux" que je ne pouvais refuser. La buraliste, par exemple, m'avait tendu une immonde faïence représentant une espèce de biche agonisante, car percée par les flèches de plusieurs chasseurs qui ressemblaient à des gnomes. L'exécution était malhabile et, pour la première fois, je regrettai que le rituel "Made in China" ne fut pas inscrit sur le socle de... hem... l'oeuvre.

       Le printemps se finissait. Salomon était absent pour quinze jours en raison de son boulot. Cela me convenait, car je voulais réfléchir plus avant sur la profondeur de notre relation. Je dormais en laissant, la nuit, la fenêtre de l'étage ouverte. Les mille parfums de la nature me parvenaient, entêtants... et aussi le coassement d'un crapaud. Ce dernier était si bruyant que je finis, sur un coup de tête, par sortir dans la nuit éclairée par une Lune pleine pour chasser l'importun.

       Il s'était placé sur la margelle du puits. Quand il m'aperçut, il détala vite fait. J'étais bien, dans cette fraîcheur nocturne, et je m'avisai que je n'avais jamais goûté à "ma" source naturelle. J'allai chercher le seau attaché à une corde rangé dans la remise, et je prélevai un peu de cette eau qui, sous ma langue, avait un goût délicat. Aussitôt, j'eus envie de chanter. Ce que je fis et, bientôt, des trilles absolument divines s'échappèrent de mon ventre, faisant vibrer mes cordes vocales. C'était d'autant plus surprenant que je n'avais jamais eu l'oreille musicale...

       Plusieurs essais, et plusieurs semaines après, j'en étais convaincue: l'eau du puis était miraculeuse. Elle agissait sur mon larynx, le transformant en celui d'une cantatrice hors pair. Bien entendu, je ne chantais que le soir, quand personne ne pouvait me voir et encore moins m'entendre. Des airs d'opéra venaient naturellement à ma mémoire et je compris que ce nouveau don pouvait m'ouvrir de nouveaux horizons. Le seul problème, c'était que les effets de l'eau ingérée ne duraient qu'une journée... et encore. Je devais donc boire exclusivement cette potion magique pour que ma voix reste de pur cristal.

       Ce n'est qu'au bout de quelques mois que je réalisai le contre-coup induit par l'ingestion du liquide merveilleux. Il me transformait, lentement mais sûrement, en un être étrange, couvert d'un léger duvet vaguement roussâtre et qui avait le plus grand mal à se tenir debout. Je compris vite que la source me métamorphosait en biche.

       J'aurais pu accepter cette modification temporelle, si la saison de la chasse ne s'était pas ouverte et si, un soir, Salomon n'avait pas frappé à ma porte, armé d'un fusil semi automatique Escort Camo. J'entendis au loin l'aboiement de chiens du village et j'aperçus des torches qui zébraient une nuit aussi sombre que l'intérieur d'une tombe.

       Je sautai prestement par la fenêtre du premier étage, m'attendant à tout instant à recevoir une décharge dans les flancs. Je m'éloignai en quelques bonds de ma demeure, m'enfonçai dans le bois, espérant que Salomon soit mon exécuteur.

       Je savais qu'il ne me ferait pas souffrir.


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    (La chauve-souris n'était pas chauve)

    Daredevil #7 cover by Alex Maleev.

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    (L'arme n'était pas parfaite)

    Uncanny X-Men #4 cover by Chris Bachalo.

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    (La libellule qui volait peu)

    Pixie by Phil Noto.

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    (Le Batman ne voulait pas)


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    (Le vrai Superman était...
    Hem... Super Ridicule?)



    '50s Adventures of Superman - Intro



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    Blanche Baptiste

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA PENSÉE N’EMPÊCHE PAS L'ACTION
    PAS PLUS QUE L'ACTION NE BRIDE
    LA PENSÉE)

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    (Modernes marchands d'esclaves discutant du prix de la marchandise)


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    "Je vais démontrer qu'en tant que blonde,
    tu es stupide... forcément stupide...
    Même si tu sors des Arts et Métiers"


    Le Petit Journal 
    ou le vide journalistique
    Médias

       (...) L’émission du « journaliste » en vogue Yann Barthès n’en finit plus de battre des records d’audience notamment chez les jeunes comme l’atteste l’allongement du format de l’émission depuis septembre. Son impertinence et son côté satirique se veulent au service de la transparence en décryptant les rouages de communication du paysage politique français. « Le Petit Journal » permettrait de dévoiler des images non diffusées dans les émissions plus traditionnelles, qui placent les hommes politiques face à leurs incohérences et à leurs contradictions. Et pourtant cette émission constitue une caricature de l’infotainment. Ce support télévisuel qui utilise l’information à des fins exclusivement divertissantes.

       Chaque soir est l’occasion de vérifier le mimétisme des méthodes utilisées par l’équipe du Petit Journal. Les moindres faits et gestes des hommes politiques sont scrutés minutieusement et passés au peigne fin. Alors on se gausse des répétitions de Sarkozy, du « jeu de séduction » d’Hollande ou des maladresses de Bayrou. Tout le paradoxe est là. Les hommes politiques se succèdent à l’écran. L’impression est donnée que l’on parle de politique alors que cette dernière est la grande perdante de l’émission. Quelle importance pour l’avenir de notre pays que Nicolas Sarkozy répète à l’ensemble de ses déplacements : « Quand je pense que Carla croit que je travaille » ? Cela démontre-t-il qu’il n’est pas un bon Président ?

       Les reproches effectués à l’encontre du Petit Journal sur la superficialité et la futilité des séquences sont largement fondées. Mais il est encore plus frappant de s’apercevoir que les comportements que l’émission s’évertue à dénoncer et à décrypter chez les hommes politiques sont reproduits par les journalistes du programme.

       Ainsi à l’occasion d’un déplacement à Amiens de Jean-Luc Mélenchon et d’Eva Joly, Yann Barthès et ses acolytes se sont mis en tête de démontrer que les deux candidats à l’élection présidentielle cherchaient à s’éviter à tout prix. Pour illustrer leur idée, ils ont filmé différentes séquences donnant l’impression que les deux protagonistes se fuyaient. En réalité, ils s’étaient salués au préalable en dehors du champ des micros et des caméras. Le sujet est loin d’être essentiel mais il démontre la volonté de créer l’évènement quitte à déformer la réalité des faits.

       A la suite de cette affaire, le candidat à la présidentielle du Front de Gauche a décrété l’équipe du Petit Journal persona non grata à l’occasion de ses principaux meetings. Ces derniers n’ont pas manqué de se poser en victime de la censure. En adoptant une telle posture, ils ont inversé le lien de cause à effet matérialisant ainsi la remise en question de l’indépendance de la presse. ( Depuis Mars 2011, date de parution de l'article, l'équipe de Yann Barthès n'a pas changé de méthode...) (...)

    Lire sur:

    @@@

    "Un beau bijou pour une sublime Princesse qui...
    - Bijou? Princesse? De quoi tu parles?
    - D'une bagounette pour un joli Rossignol qui...
    - Finalement, Monsieur, je ne suis pas sûre 
    que ces fiançailles soient une bonne idée..."

    Vintage 1946 Community Silverplate print 
    ad bride bridal coronation Lady Hamilton milady 
    pattern silverware


    @@@

    "Alors, qu'est-ce que tu lui as dit?
    - Je lui ai dit qu'il exagérait et que...
    - Comment il était habillé?
    - Hé bien, il portait ses dessous habituels qui...
    - Dis donc, tu as dû te rincer l'oeil..."
    (etc)


    Two Women Black Suits & Hats Talking 
    1916 Gossip Conversation"


    Les langages sont le propre de l'homme 
    Rbranche

       (...) Selon Rabelais, le rire est le propre de l’homme. Il est vrai que j’ai rarement vu des fourmis rire, mais comment être certain qu’elles ne vivent pas à leur échelle une forme d’humour ? Mais les singes semblent bien capables de se jouer des tours, et de s’en amuser. Donc il semble bien que le rire ne soit pas vraiment le propre de l’homme. 

       Par contre, je n’ai jamais entendu parler d’un animal qui ferait un numéro de chansonnier ou un stand-up, avec tous ses congénères assis et s’esclaffant de ses jeux de mots. Car, oui, le langage, avec toutes ses subtilités, tous les sens et les contresens qu’il véhicule, nous est bien spécifique : si les animaux communiquent entre eux, et sont capables à partir de cela de déclencher des comportements collectifs, ils n’emploient pas à proprement parler de langage, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas capables de manipuler des symboles porteurs de sens et qui se substituent aux objets même, et les représentent.

       Nous, humains, au fil de notre évolution, nous avons multiplié nos langages. Bien sûr d’abord ceux au travers desquels nous nous exprimons et lisons. Mais aussi une multitude de langages spécialisés, soit pour le jeu (comme les échecs, le bridge ou le go), soit pour les sciences ou la technique (les mathématiques, la physique, la chimie, l’architecture…), soit au sein de structures locales (les langues internes aux entreprises par exemple avec leur floraison d’acronymes).

       D’ailleurs, sauf à nous isoler sur une île déserte, nous ne pouvons pas ne pas communiquer. En effet comme chacun de nos comportements a valeur de message, volontairement ou involontairement, nous nous exprimons sans cesse, et symétriquement nous sommes soumis au flux des autres : « On ne peut pas ne pas avoir de comportement. Or, si l’on admet que, dans une interaction, tout comportement a la valeur d’un message, c’est-à-dire qu’il est une communication, il suit qu’on ne peut pas ne pas communiquer, qu’on le veuille ou non. Activité ou inactivité, parole ou silence, tout a valeur de message. De tels comportements influencent les autres, et les autres, en retour, ne peuvent pas ne pas réagir à ces communications, et de ce fait eux-mêmes communiquer. » (1)

       Bref, même si sous le coup d’une colère, nous pouvons nous écrier : « L’enfer, c’est les autres » (2), sans eux, nous sommes impuissants. Aussi les mots, c’est du sérieux, on ne doit laisser aux seuls humoristes l’art de jouer avec, et « lire après tout, est une façon de vivre à l’intérieur des mots d’autrui. » (3)

       (1) P. Watzlawick, J. Helmick Beavin et Don D Jackson, "Une logique de communication"
       (2) Jean-Paul Sartre, "Huit Clos"
       (3) Siri Hustvedt, "La femme qui tremble"


    @@@
    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE CIEL SE REFLÈTE AUSSI
    DANS LES YEUX DE TON ENNEMI)

    ***

    "Je vous en prie... Pour manger... Je vous offre mon petit,
    tout chaud, tout mignon... Mais j'ai besoin d'une noisette...
    Une simple noisette... A votre bon coeur!"



    ***

    "Bon, si je comprends bien, vous voulez que je détruise
    ces jolies ruines romaines, c'est ça?
    - En gros, oui..."

    Bodybuilder acteur peplum Steve Reeves 
    sur le tournage des Travaux d'Hercule 1959
    domvog51.sportblog.fr

    Une fois de plus, Dan Brown 
    choisit "l'Italie qui fait vendre"
    Massimo Gramellini 
    La Stampa 

       (...) Après avoir visité la Rome des papes et le monde ésotérique de Léonard de Vinci, voilà que Dan Brown, pour son nouveau roman policier, a choisi d’aller faire un tour dans les ruelles de Florence et les pages infernales de Dante. Dan Brown n’est probablement pas un maître du style, mais c’est le maestro incontesté du chiffre d’affaire (ben, comme un "bon" n'américain, non?)


       Si à chaque fois ou presque qu’il publie un roman il met l’Italie en toile de fond, c’est parce qu’il sait que l’Italie fait vendre dans le monde entier. Pas l’Italie d’aujourd’hui, naturellement, médiocre et banale banlieue de l’Occident. Mais l’Italie du passé : les villes d’art de la Renaissance et de la Rome antique. Les deux seules périodes de l’histoire où nous avons été les locomotives de l’humanité. 

       Ceci étant dit, surgit une question, obsédante : pourquoi, si l’Italie fait vendre, ce sont toujours les étrangers qui en profitent ? Pourquoi les mythes du passé italien fascinent les écrivains et les cinéastes étrangers et pas les nôtres ? (...)


       (...) Même l’écrivain et archéologue Valerio Massimo Manfredi, malgré quelques incursions dans la romanité, préfère mettre Ulysse ou les Grecs d’Alexandrie au centre de ses propres sagas. Si la tombe du général romain qui a inspiré Gladiator, découverte il y a trois ans le long de l’avenue Flaminienne, se transforme en une attraction touristique, ce sera grâce aux associations étrangères qui sont en train de rassembler les fonds nécessaires à la restauration, sous les yeux de notre impuissant ministre de la Culture - qui, en Italie, devrait compter autant que le roi du pétrole en Arabie saoudite mais qui est considéré par la plupart des gens comme un acteur de série B. 


       Mais ce refus obstiné de donner au monde entier l’image de l’Italie qui plait au monde entier ne regarde pas seulement les artistes et les hommes politiques. Il nous concerne tous. Un bon psy trouverait là un excellent sujet d’analyse. Sur son divan s’allongerait une nation entière qui refuse fièrement d’être telle que les autres la voient et qui désire au contraire de toutes ses forces se conformer au modèle global, se condamnant ainsi à la marginalité. 

       Peut-on me dire pourquoi le passé, qui fascine et stimule la curiosité et l’admiration des touristes chinois et des auteurs de bestsellers américains, nous laisse-t-il aussi indifférent ? Pourquoi refusons nous d’être le gigantesque musée à ciel ouvert, enrichi de restaurants et de boutiques à thème que le monde souhaiterait que nous soyons ? Une presbytie existentielle, peut-être. (...)

    Lire sur:


    ***

    "Allez, Lance, avouez que vous vous êtes drogué
    et que vous regrettez... Il y va de votre...
    hem... crédibilité"


    ***

    "Piètre coureur qui ne dit qu'une partie de la vérité
    qui est un Tout Indivisible..."
    Nom japonais : KAME SENNIN 
    Signification : Il ne s'agit que d'un surnom, 
    traduit du japonais "Kame Senin" (maître des tortues). 
    Le vrai nom de Tortue Géniale est "maître Mutenroshi". 
    Mutenroshi était un grand maître en arts martiaux.

    (La tortue, renversée, 
    agite ses papates en vain)
    Pcc Jacques Damboise

    ***
    « Armstrong est un despote à la renverse 
    qui s’agite mécaniquement »
    Clément Guillou 

       (...) Il faudra attendre pour savoir si Lance Armstrong a séduit les Américains lors de son interview avec Oprah Winfrey, mais on sait déjà qu’il n’a pas convaincu la presse. Les analyses de son interview publiées sur les sites internet américains sont très négatives sur la prestation du Texan, dont on pointe l’absence de remords et les nouveaux mensonges.

       « Il n’a pas regardé une seule fois la caméra et dit, simplement : “Je suis désolé” », relève Juliet Macur du New York Times. (...)

       (...) La journaliste, spécialiste de l’affaire US Postal, estime qu’Armstrong « n’a pas pu s’empêcher de se battre », de minorer la complexité de son programme de dopage ou son rôle majeur dans son organisation. Il a pris de l’EPO ? Oui, mais « pas beaucoup ». De la testostérone ? « Sûrement que j’en manquais » (après son cancer).

       Ses contradictions, sur ses contrôles positifs ou son caractère tyrannique, ont aussi ôté toute sincérité au témoignage, juge Macur. Par moment, « il a semblé faire preuve d’humilité » mais ça ne s’est pas traduit par des excuses auprès de celles qu’il avait insultées : la masseuse Emma O’Reilly, qu’il a un jour traitée de prostituée et d’alcoolique, et la femme de son ex-coéquipier Betsy Andreu. (...)

       (...) Pour sa collègue Alessandra Stanley, le plus effrayant dans l’interview d’Armstrong est qu’il a semblé aussi froid en disant la vérité qu’en mentant durant toutes ces années. « Oprah Winfrey n’a pas percé son armure », regrette la journaliste du New York Times.

       « Armstrong a dit ce qu’il y avait à dire mais l’interview était étrangement pauvre en énergie et en émotions. La franchise n’est pas la catharsis. Sa confession ne tenait pas qu’au sport, elle était censée être un moment charnière fait d’amour perdu et de trahison. »

       Le Wall Street Journal retient les aveux d’un Armstrong « parfois timide et anxieux ». Avec l’interrogatoire mené par Oprah en début d’interview, « ça semblait terminé avant même que ça n’ait vraiment commencé. »

       Dans une analyse au lance-flammes, Bonnie Ford, d’ESPN, démolit Armstrong, ses techniques d’intimidation, son mensonge aux malades du cancer et sa prestation jugée pathétique : « C’était désespéré, et de longs moments de (l’interview) allaient de l’insincère à l’incroyable. Il y avait bien trop de défiance et de déni des preuves, de refus des responsabilités pour y répondre en un seul article. [...]

       Armstrong est un despote à la renverse, une statue que l’on a enlevée de son piédestal mais dont les pieds s’agitent mécaniquement dans les gravats. » (...)

    Suite à lire sur:


    ***
    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE TEMPS IMPAIR ET PASSE)
    Pcc Jacques Damboise

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS (68)<o:p></o:p>
    pcc Benoît Barvin<o:p></o:p>


    Fille<o:p></o:p>

       Je venais de m’arrêter à un feu rouge lorsque la portière, côté conducteur, s’ouvrit brutalement. Quelqu’un me poussa avec décision et je m’en fus valdinguer contre la portière droite. La voiture démarra sur les chapeaux de roues. « Cette fois, attache ta ceinture » fit une voix dure, bien que féminine. Je m’exécutai machinalement et, au bout d’un long instant d’indécision, j’osai couler un regard anxieux vers l’individu qui venait de s’emparer de mon véhicule… avec moi comme paquet surprise.<o:p></o:p>

       Il s’agissait d’une blonde, un rien enveloppée, avec un joli nez retroussé, des lèvres pleines, un long cou. Le reste de son corps était dissimulé dans un T-shirt glissé dans un jean, le tout ayant de jolies formes, semblait-il. Un parfum d’Ylang-Ylang flottait autour de la fille, accompagnée par une odeur plus âcre, celle de sa sueur, m’apparut-il. « Qu’est-ce que tu regardes ? ». La voix, qui imitait le parler de banlieue, ne dissimulait pas la jeunesse de sa propriétaire et une certaine affectation, en fin de phrases. « Alors ? Tu réponds ? ». De sa main droite elle me frappa soudain et le choc d’un objet métallique sur la tempe me fit pousser un petit cri de souffrance. « Je… Rien… Vous… Je… ». «Super, ça, je suis tombée sur un bafouilleur de première » ricana-t-elle. <o:p></o:p>

       De fait, je n’avais plus les idées vraiment en place. La douleur pulsait dans mes tempes, j’étais à présent réellement effrayé, me demandant ce qui allait m’arriver, avec cette inconnue armée d’un automatique. La fille conduisait mal, et vite. Elle enfilait les rues en se déportant sur la gauche, faisant hurler les véhicules qu’elle évitait d’un brutal coup de volant. A ce rythme, on allait s’emplafonner dans un semi-remorque, comme dans les films de poursuite hollywoodiens…<o:p></o:p>

       « Si vous pouviez… ». « Quoi, tocard ? ». Nouveau coup, cette fois dans les côtes. Je me pliai de douleur. Elle rit, joli rire de gorge qui, en d’autres circonstances, m’aurait attiré. « T’as autre chose à dire ? ». Elle vira soudain sur la droite, de sorte que je me plaquai contre elle. L’Ylang-Ylang m’enveloppa dans ses rets. J’eus comme un éblouissement, me voyant collée à elle, l’embrassant goulûment, alors que nos deux corps…<o:p></o:p>

       Nouveau virage en épingle à cheveux. Cette fois je fut envoyé contre la portière et mon épaule droite avec. Je hurlai de douleur. Furieux, je me tournai vers la fille et lui lançai : « Mais vous voulez nous envoyer dans le décor? ». « Exact, dit-elle. Tout à fait exact ». Sa réponse me souffla tellement que je mis plusieurs minutes à récupérer mes esprits, alors que ma pauvre tire était balancé de droite à gauche, freinait brusquement, repartait avec un hurlement de pneus et de vitesses malmenées, le tout dans une sale odeur de brûlé.<o:p></o:p>

       « Tu me demandes pas pourquoi je veux en finir ? ». Je hochai affirmativement la tête, trop déglingué du cerveau pour parler. « Ben, je te le dirai pas », dit-elle, en riant comme une bête blessée. Cette fois, je me le tins pour dit. Cette fille était dingue. J’allais crever à cause d’une salope complètement timbrée, qui s’était certainement enfuie d’une maison de repos et qui m’entraînait dans sa folle course vers la mort. Une tarée qui, à cause d'une histoire d'amour ayant mal tournée, se la jouait "Thelma et Louise"... Et Louise, c'était moi!<o:p></o:p>

       Les sirènes des voitures de flics s'insinuèrent enfin dans mon cerveau, légèrement déconnecté du réel. J’en vis deux qui tentaient de nous dépasser, de chaque côté, afin de nous barrer la route un peu plus loin et… Nom de Dieu ! On allait tout droit vers le Pont suspendu. En une seconde, j’entrevis ce que la dingue avait l’intention de faire : après un gymkhana au milieu du trafic, elle allait nous jeter, elle et moi, dans le fleuve tumultueux dont les eaux, depuis plusieurs jours d’une pluie incessante en amont, allaient nous avaler gloutonnement.<o:p></o:p>

       « Laisse-moi sortir, je t’en prie » suppliai-je. Elle me foudroya du regard, tout en donnant un nouveau coup de volant qui obligea l’automobile des flics, sur mon flanc, à lâcher prise. « Pourquoi je ferai ça ? ». J’étais transpercé par ses yeux d’un bleu de ciel d’été. J’entrevis toute la souffrance du Monde et cela m’apaisa illico. « Pour… rien… » répondis-je, dans un souffle. «Fous-le camp !» hurla-t-elle alors, en pointant son arme.<o:p></o:p>

       C’est elle qui, en se penchant vers moi, ouvrit la portière et, après avoir détaché ma ceinture d’une geste affolé, et sur une dernière fragrance d'Ylang-Ylang je m’envolai dans les airs. Avant de retomber sur l’asphalte, devant le museau d’une Dodge qui freinait dans un hurlement de freins martyrisés, j’entrevis le visage de Madone de la fille où les pupilles brillaient comme une promesse. «Je ne sais… même pas… son prénom», ânonnai-je, en me recevant tant bien que mal sur le sol.<o:p></o:p>

       Ma voiture – et sa mystérieuse conductrice – démolirent une barrière métallique et toutes deux s’effacèrent du paysage, alors que des gens m’entouraient, pleins de sollicitudes. Je me mis à pleurer, puis ce furent de vrais sanglots qui me déchirèrent le coeur. <o:p></o:p>

      J’avais laissé passer l’Amour de ma vie par pure lâcheté…

    £££

    (Air chanté)
    "Ooohhh Ma Chériiieee...
    n'as-tu paaas
    oubliééé quelque chooose?
    - Non, mon n'Amouuur,
    je ne penseee paaas...
    Pourquoi?
    - Oooohhh, pour Ri-En..."

    Music. Oh Calcutta..by Henri Dauman


    £££

    "Oh, là, regarde!
    - Une tache, je sais, 
    elle est vieille comme le monde, celle-là...
    - Désolée, je fais ce que je peux
    pour te déstabiliser...
    - Mais tu peux peu..."

    Girls in costumes, Volendam, 1950s
    photo by Cas Oorthuys

    £££

    "Ça sert à rien, 
    aujourd'hui t'es moche t'es moche,
    tu peux rien y changer..."

    Marilyn making up..
    photo by Manfred Linus

    (A cette occasion cette actrice comprit que sa
    maquilleuse n'était qu'une sale jalouse et elle la vira illico)

    £££

    "HHHIII!!! C'est pas possib'e! 
    Ch'suis engagée, c'est ça?
    - Non, tu dégages, j'ai dit, et fissa!"

    £££

    Jacques Damboise (dit le Cruel/Méchant ironiste)

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU NE TRAVERSERAS JAMAIS
    LA MONTAGNE PAR TES PROPRES MOYENS)


    *** 
    "Bon, maintenant enlevons les lunettes
    déformantes des journaliste, pour voir enfin
    la réalité droit dans les yeux..."


    Clark Kent



    ***
    (Les fondamentaux des journalistes de la TNT)

    Cartes-postales vintage



    Sur la télévision (Pierre Bourdieu)
    Theux
    Livres · Médias

       (...) Le pouvoir de la télévision est indéniable. Nous avons pu le constater lors de l’élection présidentielle de 2012, où certains candidats se sont retrouvés pris en otage. La télévision est le meilleur moyen de toucher un maximum de Français, qui lisent de moins en moins la presse écrite alors même que la qualité de cette dernière ne cesse de décliner notamment avec l’émergence des journaux gratuits. Or se retrouver dans une émission de télévision implique 3 contraintes majeures : le sujet est imposé, les coupures sont incessantes et le temps est contraint. Ces 3 aspects limitent largement la bonne qualité de l’exposé des programmes qui correspond pourtant à un préalable fondamental au fonctionnement démocratique d’une élection.

       Pour espérer être entendus à la télévision, les petits candidats doivent accepter un traitement indigne. On se souvient notamment du passage de Nicolas Dupont-Aignant au grand journal ou d’autres candidats dans le « Daily Mouloud ». Un candidat comme Jean-Luc Mélenchon n’est parvenu à accroître ses passages dans les médias que grâce à sa capacité à émettre de bons mots.

       Pierre Bourdieu explique que les médias, et donc la télévision, sont sans cesse tiraillés entre deux logiques : le journalisme intellectuel et le journalisme commercial. Les deux logiques peuvent permettre d’obtenir une reconnaissance. La première, gage de qualité et de sérieux, peut-être considérée comme un modèle au sein de la profession grâce à la qualité de ses analyses et de ses commentaires. La seconde correspond à une logique de rentabilité et à une forme d’adhésion populaire. Elle se distingue par l’évènementiel et le scoop. Le problème est que la reconnaissance du journalisme intellectuel tend à décliner puisqu’elle se mesurait auparavant aux nombres de citations par ses pairs d’un journaliste. Or dans une société dictée par l’urgence et la chasse au scoop, la citation est devenue un procédé en voie de disparition essentiellement utilisé pour se couvrir en cas de doute sur la fiabilité de l’information.

       A l’inverse, le journalisme commercial augmente sa reconnaissance. La qualité des émissions de télévision se juge essentiellement sur l’audimat. La survie des journaux sur sa capacité à attirer des lecteurs pour accroître ses revenus auprès des annonceurs. Cette logique commerciale influence l’ensemble des médias qui cherchent à attirer le public quels que soient les procédés.

       La part belle est donc accordée au sensationnel et aux faits divers. Les médias commerciaux vont toujours plus loin (télé réalité, reportage sur la déchéance des stars…) et les journalistes intellectuels essayent tant bien que mal de suivre le mouvement afin d’éviter une trop forte érosion de leur audimat ou de leurs lecteurs.

       La logique de concurrence entre les médias provoque également des effets désastreux. Alors que l’on pourrait penser que chacun essaye de se spécialiser afin de trouver une niche qui lui assure un audimat stable, les médias se copient tous. Ils observent en permanence les moindres faits et les gestes de leurs concurrents afin de ne pas se laisser distancer s’ils sortent un scoop ou d’éviter de commettre les mêmes erreurs. A l’arrivée, on assiste à une uniformisation de l’information. Tout le monde parle de la même chose, même si le sujet n’a que peu d’intérêt. L’affaire DSK en est la meilleure illustration. (et aujourd'hui Gérard Depardieu) 

       Pierre Bourdieu montre qu’il s’agit d’une censure invisible puisque le fait d’évoquer en permanence des sujets mineurs permet d’occulter les sujets d’importance. Encore une fois la campagne présidentielle a mis en exergue ce phénomène au travers, par exemple, de l’affaire Merah qui a permis d’occulter des questions telles que le protectionnisme ou la sortie de l’euro. (...)

    Lire la suite sur:



    ***
    " Dieu du Ciel, qu'il est laid!
    - Ce n'est pas comme vous, Gentleman...
    - Qu'est-ce qui vous prend?
    - C'est le chapeau... Je ne peux résister
    à la symbolique érotique du chapeau..."

    Frankenstein-1931 (Boris Karloff, Lionel Atwill et Basil Rathbone)
    superchance100.kazeo.com


    ***
    "Qu'avez-vous, Maître?
    - Je m'interroge sur le conflit d'intérêt que
    représente ma liaison avec Mary Shelley...
    et ce Monstre."


    Frankenstein-1931-
    toutlecine.com

    Pilule et conflits d’intérêts : 
    l’incivilité médicale permanente
    Daniel Schneidermann 
    Fondateur d'@rrêt sur images

       (...) Ces liens avec les labos, les médecins qui en bénéficient les justifient toujours de la même manière : nécessité de financer leurs propres recherches, de se tenir au courant des dernières trouvailles de l’industrie pharmaceutique, etc. Soit. Dans sa sagesse, le législateur n’a donc pas cru bon de tenter de les interdire. Il a tout au moins souhaité que ces liens soient publics. Ainsi, les médecins « qui ont des liens avec des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits de santé, ou des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de les faire connaître au public lorsqu’ils s’expriment lors d’une manifestation publique ou dans la presse écrite ou audiovisuelle. »

       C’est la loi. Une belle loi Kouchner de 2002. Onze ans déjà ! Dès 2008, nous vous racontions déjà comment cette loi était bafouée tous les jours, par toutes les radios et les télés. Trois ans plus tard, sur notre plateau, un consultant médical de TF1, Alain Ducardonnet, expliquait benoîtement qu’il ne voyait pas bien comment, pour sa part, déclarer ses conflits d’intérêts potentiels avant chacune de ses interventions télé. Donc, ça continue, et ça continuera.

       Depuis le début de l’affaire de la pilule de troisième génération, on a entendu un peu partout le professeur Nisand, une des vedettes de l’actuelle enquête du Monde. A-t-on entendu les journalistes rappeler ses conflits d’intérêts ? Et même dans Le Monde lui-même, quand le même Nisand est cité, l’an dernier, à propos de la préconisation de la gratuité de la pilule pour les mineures, ses liens ne sont pas mentionnés. Comme quoi rien n’est simple ! (...)

    Lire la suite sur:


    ***
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU ES UN LOTUS.
    PENSE A T'ARROSER)

    ***

    "Do you understand what I say?
    - Hihihi...
    - OK. Toi, tu ne comprends pas un traître
    mot d'anglais, hein?
    - Hihihi...
    - Et en plus, t'es blonde... Pfff..."

    ***

    "Nous, nos parents ne nous ont pas interdit
    de jouer, vu que les jeux vidéos n'avaient
    pas été inventés...
    - Tu t'en rends compte à quoi on a échappé?
    - Bon, ce tueur, on le trucide comment?"


    Abus de jeux vidéo en ligne: 
    son père engage un assassin virtuel 
    pour "tuer" son avatar
    Le HuffPost 

       (...) En général, quand un enfant joue trop aux jeux-vidéo, la punition classique consiste à le priver de console ou de connexion internet. Mais un père chinois a eu une idée... différente.

       M. Feng aurait en effet engagé des "tueurs à gage" virtuels afin d'assassiner... l'avatar de son fils de 23 ans, Xiao Feng, dans tous les jeux en ligne auxquels il avait l'habitude de jouer, rapporte le blog spécialisé Kotaku.

       Selon son père, le joueur était au chômage et ne voulait pas chercher de travail. Mécontent, M. Feng a donc eu l'idée d'employer des joueurs de très haut niveau pour systématiquement tuer les avatars de Xiao Feng. D'après la BCC, le jeune homme aurait fini par demander à l'un des joueurs pourquoi celui-ci s'acharnait sur lui.

       Selon un spécialiste des addictions à l'université de Nottingham interrogé par la chaîne britannique, Mark Griffiths, "cela ne va pas améliorer les relations familiales" (wouah, la pensée de spécialiste!). "Je n'ai jamais entendu parler d'une intervention de ce genre, mais je ne pense pas que cette approche de haut en bas fonctionne. La plupart des comportements de jeu excessifs sont souvent liés à un problème sous-jacent", (yep! Lesquels?)  explique l'expert.

       Mark Griffiths a rencontré de nombreuses personnes jouant de 10 à 14 heures par jour. "Mais pour une bonne partie d'entre-eux, cela ne pose aucune problème, à condition qu'ils ne soient pas employés, ne soient pas en couple et n'aient pas d'enfants. Ce n'est pas le temps que vous passez à jouer qui est important, c'est l'impact que le jeu a sur votre vie", explique-t-il. (...)



    ***

    "Quoi, mon chapeau... Qu'est-ce qu'il a mon chapeau?
    Vous n'allez pas encore m’enquiquiner avec cette histoire..."


    PUBLICITY PHOTO OF VINNIE FOR THE BAT (1959)
    (VIA REALBROAD)

    ***
    "Comment ça, je dois de l'argent en compensation du préjudice
    que je fais subir à sa famille? Mais je ne l'ai pas torturée,
    cette souris! Je l'ai tuée proprement pour la manger...
    Si on ne peut plus chasser, maintenant..."



    Abou Ghraib: 
    une entreprise privée verse 
    plus de 5 millions de dollars 
    à des détenus irakiens

       (...) Un peu de justice pour les prisonniers d'Abou Ghraib. La firme privée Engility Holdings Inc. a payé 5,28 millions de dollars à 71 anciens détenus de la prison irakienne d'Abou Ghraib, rapporte le site d'information Al Jazeera. La société américaine était accusée d'avoir participé à la torture des anciens prisonniers, détenus entre 2003 et 2007.

       En 2004, des clichés représentants des détenus irakiens torturés à Abou Ghraib sont diffusés dans la presse. Ils font état d'humiliations, de coups et de menaces de la part de soldats de l'armée américaine, qui occupe la prison de Bagdad depuis 2003.

       Le scandale est international. Le soldat Charles Graner, considéré comme le meneur des tortures, est condamné en 2005 à dix ans d'emprisonnement par la cour martiale du Texas, rappelle le site Euronews. Sa compagne Lynndie England, elle aussi déclarée coupable, est condamnée la même année à trois ans de prison, relate le Washington Post. Tous deux sont radiés de l'armée américaine.D'autres soldats sont condamnés par la suite.

       L'accord entre Engility Holdings Inc. et les détenus est intervenu il y a quelque temps et a été dévoilé dans des documents fournis par l'entreprise à la Securities and Exchange Commission il y a deux mois, mais cela était passé inaperçu. C'est la première fois que des prisonniers d'Abou Ghraib obtiennent une réparation financière dans une affaire de torture, note Al Jazeera. (...)

    Lire sur:

    ***
    Benoît Barvin

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  • µµµ
    Pensées pour nous-mêmes:

    ( LE CHEMIN DES ETOILES
    EST DEVANT TOI)

    µµµ



    µµµ

    "Et pourquoi pas une femme noire
    comme présidente, hein?"


    ÉTATS-UNIS  
    Pourquoi le prochain président sera noir
    Ben Smith 
    BuzzFeed 

       (...) S'il existe une loi d'airain de la politique américaine, c'est bien celle-ci : le président a toujours un successeur de la même couleur de peau que lui. Cette règle s'est vérifiée à l'occasion de 42 transferts de pouvoir sur 43 et il y a tout lieu de penser qu'elle se perpétuera : le prochain président sera donc, selon toute probabilité (c'est-à-dire?), africain-américain.

       Certes, c'est là le genre d'absurdité dont les commentateurs politiques et sportifs se délectent à longueur de journée sur les chaînes du câble et à la radio (hem, on ne le fait pas dire...). C'est également vrai que sur 44 présidents, 43 étaient blancs.

       Mais il y a de bonnes raisons de penser que le candidat investi par le Parti démocrate, tout au moins, sera africain-américain. D'abord, les Africains-Américains représentent un groupe d'électeurs crucial lors les primaires démocrates et, comme la plupart des minorités, ils se rallient généralement derrière le favori. Lors des primaires démocrates de 2008, les Africains-Américains ont représenté 55 % des suffrages en Caroline du Sud, et près de 20 % en Floride. Et les Blancs démocrates et progressistes, qui constituent la principale force électorale dans des Etats comme l'Iowa, n'ont manifestement pas de problèmes à voter pour un candidat noir.

       De fait, comme l'a montré Obama, les deux grands blocs de la coalition démocrate sont des électeurs blancs diplômés et des électeurs issus des minorités, majoritairement noirs. Le candidat capable de s'allier ces deux groupes d'électeurs est assuré de remporter les primaires. Sans un vrai champion blanc des idées progressistes, un candidat africain-américain qui se présenterait en 2016 aurait une longueur d'avance sur ses concurrents.

       En second lieu, l'argument le plus solide contre l'élection de Barack Obama en 2008, opposé par les partisans des autres candidats aux primaires démocrates, Hillary Clinton et John Edwards, n'est plus valable aujourd'hui. Un homme noir, affirmaient-ils, n'aurait aucune chance de remporter la présidentielle. Or Obama l'a fait à deux reprises. Ce précédent peut même donner à penser que, durant cette décennie, un candidat africain-américain sera mieux placé que n'importe qui pour se faire élire président des Etats-Unis.

       Et puis, et c'est là le facteur le plus important, deux des candidats les plus sérieux sont noirs. Le premier est le candidat de l'establishment, le gouverneur du Massachusetts Deval Patrick, qui pourrait occuper un poste ministériel durant le second mandat d'Obama et qui présente tous les antécédents requis pour être investi par le Parti démocrate : diplômé de Harvard, procureur, puis dirigeant d'entreprise dans un Etat démocrate. Le deuxième est l'étoile montante démocrate, Cory Booker, maire de Newark, déjà connu à l'échelon national et en course pour l'élection de 2014 au Sénat. Les deux hommes sont des amis d'Obama (ce qui n'est pas un mal pour eux) et, s'ils devaient tirer une leçon de sa candidature de 2008, ce serait : n'attendons pas.(...)

    Lire sur:

    µµµ

    "Comment ça, notre tandem 
    peut être considéré comme de la triche?
    Va falloir que vous m'expliquiez pourquoi!"


    µµµ

    "Oui, oui, je sais... 
    Je fais honneur au drapeau américain,
    à mon sport, à la Vérité, au business, à...
    - Heu... Si vous la boucliez un peu, pour une fois?"


    La lutte contre le dopage? 
    Mieux vaut en rire!
    Yannick Cochennec

       (...) La chute orchestrée de Lance Armstrong, qui a avoué s'être dopé lors de sa très attendue interview avec Oprah Winfrey la nuit dernière, marquera-t-elle un tournant dans la lutte antidopage? S’il s’agit, à l’évidence, d’une date importante, à l’image du jour de la révélation de la supercherie Ben Johnson lors des Jeux olympiques de Séoul en 1988, il est évident que cet événement en mondiovision ne constituera pas un coup d’arrêt voire un frein à un fléau continuellement mutant avec l’apparition de produits toujours plus sophistiqués et toujours aussi peu détectables dans l’instant.

       Il y a quelques jours, Stade 2 a diffusé un reportage sur l’une des prétendues nouvelles drogues actuellement en vogue, l’Aicar, un «cardioprotecteur» ayant un effet sur l’endurance avec une action sur les tissus musculaires et une capacité à brûler les graissesSlate en avait déjà parlé lors d’un précédent Tour de France. Et il était évidemment impossible de ne pas penser à Bradley Wiggings en regardant le reportage.(...)

       (...) Il y a quelques semaines, l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) nous avait déjà ramenés, en quelque sorte, à sa propre impuissance en nous rappelant des statistiques embarrassantes pour l’année 2011, celles de 2012 n’étant pas encore disponibles. Cette année-là, 35% des tests antidopage effectués dans le cyclisme avaient consisté ainsi en des contrôles sanguins réputés plus performants que les prélèvements urinaires qui représentaient donc 65% de l’ensemble des contrôles.

       Premier de la classe, en quelque sorte, après avoir payé le prix de ses scandales, le cyclisme était, sur ce point, très en avance sur d’autres disciplines en apparence nettement moins pointilleuses au sujet de la recherche de substances dopantes.

       L’athlétisme se contentait, par exemple, de 17% de contrôles sanguins, mais méritait quelques félicitations à côté du football et du tennis, sports hautement médiatiques et parmi les mieux rémunérés, cantonnés à un minuscule 3% qui faisait véritablement tâche. La gymnastique était, elle, réduite à un infime 1% qui ne manquait pas d’étonner non plus.

       «C’est là une préoccupation majeure de l’AMA, car une organisation antidopage ne peut prétendre offrir un programme antidopage efficace si elle ne prélève pas d’échantillon sanguin en laissant d’éventuels abus de substances et de méthodes qui ne peuvent pas être détectées dans l’analyse d’urine, comme l’hormone de croissance humaine et des transfusions sanguines», avait souligné l’AMA dans un communiqué en 2011. Lors des récents Jeux olympiques et paralympiques de Londres, sur les quelque 6.000 tests antidopage effectués, 1.000 seulement étaient sanguins.

       De manière presque risible, Roger Federer a révélé, en novembre, lors du dernier Masters de Londres qu’il était moins testé qu’il y a six ou sept ans. Il s’étonnait notamment de ne pas avoir été contrôlé en 2012 après sa victoire à Indian Wells, en Californie, pas plus qu’à Rotterdam et Dubaï où il s’était aussi imposé. «Je ne dis pas que mes performances étaient suspectes, mais un sport qui aspire à une réputation irréprochable devrait au moins contrôler ses vainqueurs, tous ses vainqueurs, sans exception, avait-il affirmé. Je ne connais pas d’autres moyens de dissiper le doute.»(...)
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    µµµ
    Luc Desle

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (CE QUE TU VOIS N'EST PAS FORCEMENT
    CE QUI EST)

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(67)
    pcc Benoît Barvin


    love crime detective 1942

    Jeux

       Nous nous étions mariés sur un coup de tête. Nous étions jeunes, plein d'allant, persuadés que l'avenir nous appartenait. Quinze ans plus tard, alors que j'étais devenu commercial et elle laborantine, la fièvre était retombée et une haine tenace - bien qu'insidieuse - me taraudait. J'avais en horreur cette femme à la blondeur écoeurante, aux manies infantiles, à la voix trop haut perchée, aux "idées" dont même un brocanteur n'aurait pas voulu. Je décidai donc de la supprimer car laisser une telle erreur de la Nature en vie, c’était impossible.

       J'achetai de la mort aux rats - chez un dealer qui en possédait avec l'ancienne formule, celle contenant du trioxyde d'arsenic - et en glissai dans sa tisane préférée, attendant avec impatience les gesticulations de son corps, les grimaces de ce visage que j'avais, autrefois - il y avait des siècles - baisé avec passion. Rien ne se passa, pourtant. Elle ne se roula pas par terre, en bavant et en me vouant aux gémonies. Elle resta digne et, bien que j'entendis des bruits suspects qui ressemblaient à des vomissements dans les toilettes, elle en ressortit, certes bien pâle, mais souriante. Elle me fit un clin d'oeil et continua, comme si de rien n'était, sa journée insipide dans ce dimanche mortel.

       Quelque chose avait foiré, mais quoi? Je le sus lorsque je vis le titre du livre qu'elle avait laissé, certainement à mon intention, sur le buffet du salon: "Les anti-poisons". Cette garce devait avoir trouvé le moyen de contrer les effets d'un empoisonnement... Peut-être même avait-elle imité les Anciens en prenant une petite dose quotidienne de toxiques pour se prémunir? Il me fallait tout recommencer.

       Par le biais du même dealer, je pris contact avec un "éradicateur", autrement dit un exécuteur de basses oeuvres. Je lui donnai la moitié de la somme en liquide, le reste viendrait quand il aurait supprimé mon épouse. Je me fabriquai un alibi béton en jouant aux cartes avec des collègues de travail, et j'attendis l'heure prévue pour "découvrir" le corps de ma femme, lardée de coups de couteau.

       Vers les deux heures du matin, il y avait pas mal de monde autour et dans ma demeure. Beaucoup de flics, bien sûr, des gens de la Criminelle qui m'apprirent qu'un type avait voulu pénétrer chez moi pour me voler, certainement. Mon épouse, "dotée d'un sang-froid à toute épreuve", lui avait bondi dessus et, dans la lutte qui s'en était suivie, le suspect avait chuté dans les escaliers et s'était rompu le cou. Je compris tout de suite où elle allait, tous les jeudi, cette femme du Diable: à un cours de self défense, sans aucun doute, cours qui lui avait appris comment lutter efficacement contre un assaillant deux fois plus grand et lourd qu'elle. Je ne pus m'empêcher d'éprouver pour mon épouse un certain respect.

       Une fois les différentes paperasses signées, nous nous retrouvâmes face à face. Ma femme avait des griffures sur le visage et le cou violacé. Je la réconfortai, persuadé qu'elle ne se doutait pas de mon rôle dans l'affaire, puisque c'est elle qui, pour la première fois depuis des années, me déshabilla. Nous fîmes l'amour comme lors de notre rencontre, de sorte que je faillis bien renoncer à mon funeste projet. Mais, au matin, en la découvrant, corps vautré, alangui, blanchâtre, visage terni par une nuit de débauche, je recouvrai mes esprits: il fallait que j'aille jusqu'au bout...

       Par prudence, j'attendis un long mois avant de me décider. C'est au petit matin, alors que j'entrais dans la voiture pour partir au boulot, que je l'appelai. La porte du garage s'était ouverte automatiquement. Le moteur ronronnait. J'avais le pied sur l'accélérateur. Je n'attendais qu'une chose: que sa silhouette surgisse devant le museau du véhicule... Je n'aurais qu'à appuyer brutalement et tout serait dit.

       Elle apparut, son corps nimbé dans la lumière du matin. Je m'exécutai. Un grand choc, la voiture qui poursuit sur quelques mètres, mon coeur est prêt à exploser et... Un cri - ou plutôt un hurlement - se vrilla dans ma cervelle. Dans ma surprise, je lâchai la pédale de l'accélérateur, provoquant l'arrêt instantané du véhicule meurtrier, sur un dernier hoquet. Je sortis, me précipitai vers le corps que j'avais heurté, avec une belle violence, du moins l'espérai-je. Autour de moi, des silhouettes apparaissaient. Les voisins étaient déjà là et...

       En me penchant sur la femme qui gisait, dans une drôle de position, au milieu d'une mare de sang qui s'élargissait tel un drap funèbre, je compris que j'étais cuit. Il s'agissait de notre voisine immédiate. Et, dans la foule des gens qui s’agglutinaient, j'aperçus mon épouse et son téléphone portable, qu'elle agitait à mon intention, avec un sourire sardonique. 

       La garce était certainement en conversation avec la voisine quand je l'avais appelée. Se doutant de mes intentions - comment avais-je pu en douter un seul instant? - elle lui avait donné rendez-vous devant le garage. Et, stupidement, j'avais appuyé sur ce maudit champignon. C'était le crime parfait. A mon encontre. Car il m'était absolument impossible de l'accuser, elle, à moins de révéler mes motivations. J'avais essayé, j'avais perdu, elle ramassait la mise.

       Beau joueur, je lui envoyai un baiser, juste avant que le mari de la victime ne m'envoie son poing dans la figure, lui...

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    "T'inquiète, qu'il disait... Ce pont je le ferai
    quand ce sera nécessaire... Pour l'instant,
    tu peux traverser sans problème... T'as
    simplement qu'à t'entraîner..."

    Thomas Henri Joseph

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    "Chérie, tu sais ce que m'a dit ce crétin d'Alfred?
    Chérie? Tu m'écoutes?
    - Comme je te vois, mon Amour"

    Wingate Paine

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    "Oui, je suis une greluche... ET ALORS?
    - Heu... Ben rien, Madame... Nous, 
    d'abord, on n'a rien dit, vous savez..."

    Jean Patchett wearing a gown by Dior, 1953. Photo by Horst P. Horst.

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    (Le costume en peau de boudin et en cloches à fromage
    fit un tabac auprès de la gente animale)

    CHU CHIN CHOW_Samuels. Photo F. W. Burford 
    Source: flickr.com


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    Jacques Damboise

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