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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE JUSTE N'EST PAS
    FORCEMENT LE BIEN)

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    (Jeune gorille très mal élevé. 
    Petits n'enfants, ne prenez pas exemple 
    sur ce méchant polisson!)

    A young mountain gorilla (Gorilla beringei) 
    enjoys the comfort of resting in its mother’s arms 
    in the remote Virunga Mountains of Rwanda

    $$$

    "Que Dieu bénisse cette jolie dinde qui...
    - Révérend! C'est de moi que vous parlez?
    - Hein? Meuh non..."


    frenchiesinlex.wordpress.com

    Obama, Thanksgiving 
    et la peine de mort

    Daniel Salvatore Schiffer 
    22/11/2012

       (...) Quel grand humaniste, ce Barack Obama ! Il s'apprête en effet, son large sourire aux lèvres et sa charmante petite famille à ses côtés, à gracier deux dindes, qui viennent d'être acheminées sous escorte policière dans le luxueux hôtel W de Washington, comme il le fait chaque année, depuis son élection à la présidence des États-Unisd'Amérique. L'événement aura lieu tout à l'heure, lors d'une très officielle cérémonie, comme tous les quatrièmes jeudis du mois de novembre, à l'occasion de Thanksgiving : fête traditionnelle depuis 1671, époque des guerres amérindiennes. C'est à cette célébration populaire que remonte le premier grand repas historique que les colons anglo-saxons du Nouveau Monde concoctèrent pour remercier Dieu - d'où le nom de "thanksgiving", signifiant "actions de grâce" - de leur avoir octroyé une victoire aussi providentielle qu'inespérée (de leur point de vue) sur les indigènes. En d'autres termes, les Indiens.(...)

    (...) D'où notre perplexité : étrange, donc, que ce président, Prix Nobel de la paix et dont les ancêtres furent des esclaves, se prête d'aussi bonne grâce (c'est le cas de le dire) à la commémoration de ce qui s'avéra ainsi là, via cette sanguinaire guerre de conquêtes territoriales, le prélude au premier génocide - la quasi-extermination des Indiens d'Amérique, précisément et, plus tard, leur abjecte concentration en d'infâmes réserves dites "naturelles" - de l'histoire moderne !

       Mais passons : il est vrai qu'Obama, qui n'aura strictement rien fait jusqu'ici pour mériter les honneurs de l'Académie d'Oslo, hormis quelques beaux discours théoriques (c'est plutôt le prix Nobel de littérature, censé récompenser phrases et mots, qu'il aurait alors fallu lui attribuer), n'en est plus à une contradiction ni à une baliverne près. Que la nation que ce bavard préside depuis maintenant près de cinq ans - et que l'on dit par ailleurs être (sans rire) la plus grande démocratie du monde - occupe la troisième place du podium en matière de peine capitale, juste derrière l'Iran et la Chine, mais avant même les dictatures religieuses pratiquant la charia (l'Arabie saoudite, le Bahreïn, le Qatar, la Somalie...), ne semble pas trop le déranger. Pas un seul petit mot, en effet, n'a jamais été prononcé par son illustre personne, pourtant friande donc de belles paroles, à l'égard des condamnés à mort de son pays, où la Californie vient par ailleurs de rejeter, à une écrasante majorité, l'abrogation de la peine de mort.(...)

       (...) Pensez : 218 exécutions par injonction létale (l'un des pires supplices qui soit) ont déjà été effectuées depuis que Barack Obama a été élu président des États-Unis, en 2008, sans que celui-ci trouve à redire, du moins publiquement, ni même bronche ! À ceux qui voudraient le détail des chiffres, en ce macabre décompte d'assassinats légalisés (il est vrai très "high-tech" malgré parfois leurs très cruels "ratés" pour les plus inexpérimentés de ces bourreaux) dans les pénitenciers yankees, le voici donc : 37 en 2008 ; 52 en 2009 ; 46 en 2010 ; 43 en 2011 ; 40 pour l'instant en 2012. Une bonne et très stable moyenne, apte à satisfaire ces tortionnaires en col blanc et cravate "regimental" qui ne jurent que par la Bible : "In God we trust", assure même, dans un bel encadré sur fond de billet vert, le sacré dollar ! (...)

    Lire l'article:


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    (Moutons extraterrestres tentant d'envahir la Terre,
    de nuit, évidemment...)


    (Source: pqfigurine)

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    (Jolie forêt ne servant qu'à faire courir les joggeuses sexys)


    « Donner un prix à la nature, 
    c’est dire que les forêts 
    ont plus de valeur mortes que vivantes »
    Alice Médigue auteur du livre 
    « Temps de vivre, lien social et vie locale ».

       (...) Depuis le milieu des années 2000, émerge un véritable marché de la biodiversité, sur le modèle du marché carbone, grâce notamment aux institutions internationales. En 2008, les ministères de l’environnement du G8 ont ainsi commandé au banquier de la Deutsche Bank, Pavan Sukhdev, un Rapport sur « l’économie des écosystèmes et de la biodiversité ». Ce rapport a stimulé le lancement en octobre 2010 du partenariat piloté par la Banque mondiale baptisé «WAVES», qui vise à « promouvoir le développement durable en garantissant l’intégration de la valeur des ressources naturelles dans les comptabilités nationales utilisées pour mesurer et planifier la croissance économique (wouah!)».

       Ces démarches visent à donner un prix à ce qui de la valeur (déterminée par?). Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement) résume ainsi : « s’il se trouve, dans votre économie, quelque chose que vous ne valorisez pas, cette chose n’a aucune valeur par essence ». Pour mettre un terme à ce « vide de valeur » qui affecte les ressources naturelles, l’ONU a commandé en 2005 une « évaluation des écosystèmes », qui recense quatre principaux types de services découlant des écosystèmes, appelés « services écologiques » :

    les services d’approvisionnement (comme la fourniture de bois, d’eau ou de ressources halieutiques)
    les services de régulation (du climat, maîtrise des crues…)
    les services culturels (usages récréatifs, valeurs spirituelles des paysages…)
    les services de soutien, prodigués par les grands cycles naturels dont dépendent les trois autres, comme le cycle des nutriments ou la photosynthèse.(...)(...) Ces services concernent directement ce que la nature, par essence, prodigue aux êtres vivants pour leur survie, comme l’eau, l’air, la possibilité de vivre dans des conditions géophysiques tenables (pluie suffisante, qualité de l’air, fertilité du sol..), autant d’éléments que les régimes démocratiques considèrent comme relevant du Bien commun.

       Le sommet de Rio de juin 2012 a ensuite consacré les principes d’une «économie verte» qui encourage la financiarisation de ces biens communs naturels. Élément de contexte inquiétant : le document officiel issu des négociations de Rio+20 a été préparé en amont par un partenariat réunissant l’ONU, la Chambre internationale du commerce et de l’industrie, et le Conseil mondial des affaires pour le développement durable (WBCSD en anglais)- qui regroupe les plus grandes multinationales, dont General Motors, DuPont, Coca-Cola et Shell.(...)

       (...) Selon ce même WBCSD, le marché de la compensation de la biodiversité, voué à une croissance rapide, vaut minimum 3 milliards de dollars (miam!). Une nouvelle profession est d’ailleurs née avec les« gestionnaires de certificats commerciaux de préservation », les nouveaux traders de la biodiversité. Pour faciliter la tâche des marchés financiers, plusieurs pays sont en train de créer les bases légales du PSE (« paiement pour services écologiques »), tandis que l’ONU montre l’exemple par l’adoption récente d’un Système de comptabilité économique et environnementale (SCEE).(...)
    Lire la suite, passionnante, sur:

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    Benoît Barvin (avec Jacques Damboise dit le polisson)

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  • µµµ
    pensées pour nous-mêmes:

    ( N'IMITE PERSONNE D'AUTRE
    QUE TOI-MÊME)
    µµµ

    (Madame D..., Maîtresse des élégances,
    faisant de la retape pour Notre-Dame-Des- Landes,
    une future cathédrale, à ce qu'elle avait compris)


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    (Ce nouvel aéroport était écologique...
    et très silencieux)

    Les mauvais arguments 
    de Bruno Le Roux

       Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes, était l'invité de l'émission "Tous politiques" sur France Inter. Comme chaque semaine, les Décodeurs reviennent sur les déclarations de l'invité(e) de l'émission dont Le Monde est partenaire.

    Notre-Dame-des-Landes, 'une infrastructure qui va profiter à l’environnement'

       - Ce qu'il a dit : Notre-Dame-des-Landes “c'est une infrastructure de transport, au bénéfice de la France, au bénéfice de la région, au bénéfice des habitants, qui va d'ailleurs profiter aussi à l'environnement, et je peux avoir le débat aussi sur l'environnement avec ceux qui le souhaitent”.

       Pourquoi c’est un argument douteux : Bruno Le Roux défend la décision gouvernementale de construire le fameux aéroport de Notre-dame-des-Landes, malgré la forte opposition des écologistes. Et pour ce faire, il va loin dans ses arguments, en expliquant que cette construction va “profiter aussi à l’environnement”.

       Sans revenir sur l'interminable génèse de ce projet controversé, ni sur les débats enflammés entre pro et anti-aéroport, on peut se reporter à la plaquette descriptive de la future construction, qui évoque la question.

       Elle avance plusieurs arguments : le fait que la construction soit HQE (haute qualité environnementale), ce qui est le cas de la très grande majorité des projets de cette ampleur lancés récemment. Mais aussi un “plan de gestion agri-environnemental concerté”.

       De quoi s’agit-il ? Selon une réponse à une question écrite d’un député, il s'agit de compenser auprès des agriculteurs dont les parcelles seraient incluses dans le projet les pertes de revenus et les modifications d’activité éventuelles, ainsi que “des mesures de protection générale, telles que la protection durable des zones agricoles, et l'impact du bruit sur les animaux”.

       Autre argument avancé par les promoteurs du projet : les pistes du futur aéroport, aménagées en parallèle, permettront de diminuer le temps de roulage des avions (qui donc émettront moins de gaz au sol avant de décoller), et limiteront le nombre de riverains exposés au bruit du décollage par rapport à l’actuel aéroport.

       Ces points théoriques établis, on peut tout de même contester cette logique. La construction d’un aéroport, de routes et autres points d’accès, sur une superficie de 2 000 hectares actuellement composée de champs et terrains agricoles en bocages ne peut pas, par définition, être plus bénéfique pour l’environnement que de laisser ces champs en l’état. Faire décoller des avions, même depuis des pistes parallèles, génère plus de nuisances sonores et de pollution qu’un champ.

       Les associations locales et les écologistes ont livré de nombreuses études sur l’impact environnemental de la construction. Ils évoquent notamment l’impact de sa construction sur l’alimentation locale en eau. Et même si cette construction est respectueuse de l’écologie, affirmer que l’aéroport va “profiter à l’environnement”, c’est à dire améliorer les choses par rapport à l’existant, semble pour le moins exagéré, pour ne pas dire mensonger.

    Lire la suite édifiante sur:


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    "Vous achetez la Presse pour la faire taire?

    - Non, pour l'acheter.
    - Et quelle est la différence?
    - Il n'y en a pas."



    µµµ

    "Désolé... Pour une fois - hélas - vous vous trompez de Lévy"



    Intouchable président-directeur général
    Marie Bénilde

       Dans l’univers de la presse, M. Lévy est intouchable. Il sait pouvoir compter sur un faisceau d’amis et d’intérêts bien compris. Hormis Le Canard enchaîné et Marianne — qui dénonça sur une pleine page l’« outrance » d’un super-pactole —, bien peu de titres se risquèrent à mettre en cause le patron du troisième groupe publicitaire mondial, garant d’une part non négligeable de leurs revenus. « Prudence et modération des journaux sur le scandale des rémunérations de Maurice Lévy qui tient la pub », résuma le 28 mars Airy Routier, conseiller de la rédaction de Challenges, sur son compte Twitter. Le directeur de l’hebdomadaire, Pierre-Henri de Menthon, avait, lui, choisi d’interviewer M. Lévy sous le titre « La chasse aux patrons est ouverte » (28 mars 2012). Dans Le Figaro du 4 avril, Arthur Sadoun, le numéro 2 de Publicis, assura que Maurice Lévy était victime d’un« lynchage ».

       Ce mariage de raison ne date pas d’hier. En 2003, déjà, L’Express publiait un portrait qui dépeignait le personnage tantôt comme un« colosse de belle allure », tantôt comme « un de ces géants par ténacité ». S’il y avait une hésitation, c’était pour savoir si le patron de Publicis était davantage un « rebouteux ourlé de talents », un « orfèvre en meccano d’entreprises » ou un « médiateur véloce (...), impressionnant par les réseaux qu’il actionne ». En tout cas, « inutile de dire que l’énergie du chef force l’admiration », tranchait l’hebdomadaire (3 avril 2003). En septembre 2010, le secrétariat de rédaction de Libération ne trouva pas inopportun de mentionner que Publicis détenait la moitié de sa régie publicitaire quand le journal fit paraître un portrait cruellement intitulé… « Le roi lion » (11 septembre 2010). Le lecteur y apprenait que le patron de Publicis était un « conformiste audacieux » qui « tend la main à ceux qui, dans le business, connaissent les fortunes de mer » et qui « aura passé sa vie au chevet des éclopés de l’économie ».

       Sans doute ému par tant de sollicitude, Le Monde n’hésita pas à lui confier une tribune pour expliquer que « le capitalisme d’après crise sera éthique ou ne sera pas » (28 mai 2010), avant qu’une interview ne lui permette de légitimer sa longévité à la tête de Publicis lorsqu’il décida, à 68 ans, de prolonger son mandat : « C’est une situation classique où un conseil de surveillance voit que le capitaine tient toujours la barre de manière très active et n’a pas envie de le voir partir. Il y a une pression considérable pour que je reste »(3 juin 2010).

       Un autre entretien, un an plus tard, fournit l’occasion de mettre en avant l’audace et la vertu de son système de rétribution : « A partir de janvier 2012, je n’aurai plus de rémunération fixe »(30 novembre 2011). L’homme qui prodigue la publicité à la presse souhaitait en effet « hyper-mériter » sa rémunération, en l’indexant sur les résultats de son entreprise, elle-même « hyper-performante ». Il oubliait toutefois de préciser qu’il renonçait à la seule part fixe de son salaire, soit le quart de ses revenus annuels, et qu’une coquette somme de bonus cumulés depuis 2003 l’attendait... Quant au quotidien, il omit de mentionner le fait que Publicis est actionnaire (à 49 %) de la régie du groupe Le Monde, M Publicité. Les dirigeants successifs du journal entretiennent des relations privilégiées avec M. Lévy, au point que l’un d’entre eux, M. Eric Fottorino, a reconnu avoir renoncé, sur les conseils de cet « ami », à un éditorial dénonçant les pressions de M. Nicolas Sarkozy dans le processus de recapitalisation du groupe de presse, en 2010 (4).

       « Heureusement, j’ai Maurice Lévy », disait l’ancien président de la République à la fin de son mandat, lorsqu’il comptait ses soutiens médiatiques (Lettre A, 27 janvier 2012). Dès le 13 mars 2012, un colloque de l’AFEP sur « Les défis de la compétitivité », organisé en partenariat avec Le Monde, réunissait trois candidats à l’élection présidentielle : M. François Bayrou, M. Sarkozy et M. Hollande. Objectif affiché — sur RTL — par le président de l’AFEP : « Nous attaquer avant toute chose aux dépenses publiques. » « Avec Elisabeth Badinter, Simon et Jean-Yves Naouri, ex-conseiller de Dominique Strauss-Kahn au ministère de l’industrie, Maurice Lévy saura sans peine retrouver le chemin de l’Elysée si François Hollande y accède »,prédisait la Lettre A (Ibid.). L’homme, il est vrai, était déjà un proche de M. Dominique Strauss-Kahn, l’ancien homme fort du PS avec lequel il cofonda le Cercle de l‘Industrie, selon lui injustement maltraité par la presse (« Quel besoin de charrier à longueur de journée des anecdotes invérifiables qui participent à l’instruction à charge d’un homme à terre ! », L’Express, 31 mai 2011).

       On trouve dans les archives électroniques du Monde cinq cent sept articles sur le patron de Publicis : c’est presque deux fois plus que les occurrences des noms de M. Christophe de Margerie, président de Total et première capitalisation du CAC 40 (289), ou de M. Franck Riboud, patron de Danone, l’une des plus importantes multinationales françaises (268). Sur le site du Figaro, le score (392) dépasse aussi celui de MM. Margerie (124) et Riboud (285). (...) 

    (1) Lire « Publicis, un pouvoir », Le Monde diplomatique, juin 2004. Lire également « Les dernières astuces publicitaires », Le Monde diplomatique, décembre 1998.

    (2) « La vérité sur le super bonus de Maurice Lévy », Challenges, 24 mai 2012.


    (4) Mon Tour du “Monde”, Gallimard, Paris, p. 489.

    Lire l'article sur:


    µµµ
    Luc Desle (avec le concours de Jacques Damboise)

    1 commentaire
  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (TU ENGENDRES TOI-MÊME
    TA PROPRE MISÈRE)

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    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(56)
    pcc Benoît Barvin

    Joyeux quadrille

       Tenace, la bruine sale s'étendait sur la ville depuis le début de la matinée, tissant une gigantesque toile d'araignée humide. J'aurais reconnu Albert entre mille. Il portait toujours son vieux trench‑coat Bogartien, arborait un visage en lame de couteau avec le nez cassé, signature d'une ancienne rixe, du temps où il jouait les gros bras dans les boîtes interlopes de la côte. 

       Il était mal dissimulé sous une porte cochère mais l'indic ne m'avait pas menti. C'était bien l'Albert que je connaissais; l'homme à qui j'avais, un soir, sauvé la mise alors que, venant d'évacuer un para qui parlait trop fort, il s'était retrouvé face à un poignard de combat qu'une main couturée de cicatrices s'apprêtait à lui fourrer dans le ventre. 

       J'étais intervenu avec la célérité qui me caractérise. Rapide tranchant de la main sur celle du soûlard et, pour parfaire le travail, coup violent du genou dans la face rougeaude du para, face qui avait craqué. Le type s'était effondré en arrière comme un arbre mort. 

       Depuis, Albert et moi nous étions les meilleurs amis du monde. Amis... enfin, façon de parler. Des potes, plutôt. Quand j'avais besoin d'un tuyau garanti or premier carat, d'une adresse complaisante ou bien de tout autre service de ce genre, je savais compter sur Albert. 

       J'avais sûrement dû abuser, d'ailleurs, car il avait soudainement disparu deux années auparavant. Et voilà que je remettais la main dessus, trempé et l'air morose, le visage vieilli prématurément. L'air aussi gai qu'un entrepreneur de pompes funèbres qui vient d'apprendre qu'un savant a découvert le secret de la vie éternelle. 

       ‑ Ah, c'est toi? Si tu pouvais te casser... Je travaille, a‑t‑il grogné en faisant mine de sortir de sa cachette et de suivre une silhouette incertaine, là‑bas, près du passage clouté. Incertaine mais gironde, me sembla‑t‑il. 
       ‑ J'ai envie de t'accompagner. En souvenir du bon vieux temps

       Albert s'est retourné brutalement. Ses yeux avaient changé de couleur. Ils étaient gris, cette fois, et durs. Coupants comme le silex. 
       ‑ Je viens de te dire... 
       ‑ J'ai entendu. 
       ‑ Et si je te cassais la gueule, en souvenir, justement... 
       ‑ Je t'ai sauvé la vie. Tu te souviens? (et sans lui laisser le temps de répliquer, j'ai ajouté). J'ai une affaire à te proposer. Facile et bien payée. On se cherche un endroit moins venteux, O.K.? 

       Il a pesé le pour et le contre. Son visage aux sourcils épais au bord desquels perlait une goutte se sont relevés. Il a fini par esquisser un vague sourire qui a découvert des dents aurifiées. 
       ‑ Tu pouvais pas le dire tout de suite? 
       ‑ J'adore faire des surprises. 
       - Je sais, a-t-il soufflé, en faisant la grimace.

    *** 

       C'est lui qui a choisi le troquet. Un tripot peu ragoutant, mais je n'avais pas oublié d'où je venais. C'était comme un retour aux sources. Fallait pas trop faire le difficile... J'ai trempé délicatement mes lèvres dans la mousse d'une bière tiédasse. 
       ‑ L'affaire, j'ai commencé, est à la portée d'un gosse. Tu dois suivre une fille, une dénommée Isabelle. Tu la files pendant la journée, en faisant gaffe à pas te faire repérer. Tu rends compte de la filature à vingt heures tapantes, à ce numéro (je lui tendis un bout de papier avec un numéro de téléphone hâtivement griffonné). C'est tout. C'est payé cent cinquante billets par jour. 
       ‑ Puisque c'est si facile, qu'il a fait en buvant d'un coup la lavasse comme s'il s'était agi de petit lait, pourquoi tu fais pas le boulot toi‑même? 
       ‑ Je travaille en tant qu'intermédiaire, voilà pourquoi. Et j'ai pensé à toi. Je te devais bien ça. Pour effacer quelques cadavres qu'on a entre‑nous. 

       Il a hoché la tête, à commandé une autre bière ‑ moi, j'ai refusé, le coeur au bord des lèvres ‑ et il a empoché le bout de papier. Il s'est gratté délicatement le nez. Sa peau luisait de sueur. Ses cheveux étaient collés tels une vieille moumoute, sur le haut du crâne. Il donnait l'impression d'avoir vieilli de vingt ans, depuis notre dernière rencontre. 

       ‑ On peut pas dire que l'autre fois, tu m'as facilité la tâche, a‑t‑il enfin laissé tomber dans l'atmosphère bourrée jusqu'à la gueule de conversations tonitruantes. Quand, avec les autres, tu as filé en me laissant en arrière‑garde, les flics n’étaient pas loin. J'ai dû me carapater par les toits et c'était glissant ce jour‑là. Je suis tombé, une de mes pattes en a pris un coup... 

       J'ai examiné ses yeux pendant qu'il parlait avec cette étrange voix calme. J'ai vu un brin de rancune dans son regard mais le ton de sa voix démentait mon impression. Un débit lent, des mots bredouillés et incertains. J'avais bien raison: Albert était un pauvre cave. 

       ‑ Je voulais même te buter, a‑t‑il quand même laissé filer, dans un relatif silence. 
       ‑ Mais tu y as renoncé car tu t'es souvenu des bons moments passés ensemble... Et puis tu t'es dit que je l'avais pas fait exprès, que c'était qu'une coïncidence... Tu avais raison, bien sûr. 

       Il a fini sa bière en faisant des bruits de siphon écoeurants. 
       ‑ Bien sûr aussi, tu ne me donneras pas le nom du commanditaire? 
       ‑ Et toi... le nom de la fille que tu filais, tout‑à‑l'heure? 
      ‑ C'était ma femme, a‑t‑il lâché brusquement, les maxillaires crispés. Je voulais voir chez qui elle allait s'envoyer en l’air, cette garce.

    *** 

       Ça n'était pas sorcier de suivre ce brave Albert. L'enfance de l'art même. Faut dire qu'Isabelle faisait  tout  pour ne pas se laisser distancer. 

       Le plan était très simple: Isabelle avait un amant. L'amant voulait la mort du mari. Mais il fallait que ça ait l’air d'un accident ou, du moins, d'un malheureux concours de circonstances. Bien que nouveau dans le métier de tueur, je savais où j'allais. Engagé par l'amant, je devais concocter un gentil scénario afin de faire passer le cocu de vie à trépas. 

       C'est alors que j'avais pensé à Albert. La conversation dans le tripot m'avait édifié. Mon pote me gardait toujours une dent pour cette malheureuse histoire, c'était visible. Dommage que les flics, que j'avais appelés, aient eu du re­tard, à cause d'un stupide accident de la circulation qui les avait ralentis. Sinon... Ils seraient venus juste à temps pour coffrer Albert. Nous, ses potes, nous avions tous un solide alibi. Pour parfaire le plan, dans la piaule d'Albert, nous avions poussé la délicatesse jusqu'à y dissimuler quelques billets usagés et nu­mérotés. Pour faire plus vrai. Mais notre pote avait filé ce jour‑là et nous ne l'avions plus revu. 

       Retrouver Albert n'avait pas été aisé. Le supprimer proprement, par contre, grâce à ce contrat, ne poserait pas beaucoup de problèmes. "Le mari est un minable, m'avait affirmé l'amant. Un type sans intérêt. Pas besoin de le décrire, c'est un passe‑muraille. Il sera chez lui vers les vingt heures et quart. Le loquet de la porte ne sera pas fermé. Il vous suffira d'utiliser une lame de couteau pour entrer... 
       ‑ Vous serez là? 
       ‑ Ce serait un peu stupide... Non, j'attendrai pas très loin, m'avait‑il nasillé au téléphone. On conviendra d'un signe pour me faire venir..."

       Une affaire facile, donc, mais qui demandait une grande détermination. J'avais voulu savoir comment Albert s'en sortait. Le tester en quelque sorte. Il ne m'avait toujours pas repéré, au bout de trois jours, obnubilé, semblait‑il, par la femme qu'il suivait. De loin, elle paraissait bien en chair d'ailleurs. Mais je ne m'en préoccupais pas. Je n'étais pas là pour ça. 

       La veille du jour H, l'amant me retéléphona. 
       ‑ Tout est O.K.? 
      ‑ Oui. C'est Albert qui me renseignera sur l'arrivée du mari. Nous monterons immédiatement après. Nous attendrons cinq à dix minutes, puis nous entrerons et je m'arrangerai pour faire assommer le mari. Après il me suffira de tirer sur Albert. Quant au mari, il se suicidera d'une balle en plein coeur. Les empreintes sur l'arme confirmeront la thèse du suicide. Ce ne sera qu'un banal fait divers... 

    *** 

       Je venais de rejoindre mon "associé" en bas de l'immeuble. Il m'avait appelé un quart d'heure plus tôt pour me signaler l'arrivée de l'époux. J'étais en train de lui expliquer le déroulement des opérations. Nous pénétrerions dans l'appartement afin de faire peur à l'amant de la femme... 
       ‑ L'amant? Tu m'avais parlé du mari... Qu'est-ce que c'est que cette embrouille?
       ‑ Ne t'inquiète pas, lui ai-je répondu, avec aplomb. Jusqu'à présent, tu as été payé rubis sur l'ongle. On rentre dans la maison, on flashe les amants en train de faire ce que tu devines, et on file vite fait. Après, ça sera à l'épouse et au mari de se débrouiller... Tu vois, rien de bien compliqué.
       Il n'avait pas l'air convaincu. J'ai détourné la conversation.
       ‑ Et en ce qui concerne ta femme? Tu m'avais dit...
       ‑ Tout est en ordre, à présent, m'a-t-il coupé. Bon, on y va ou on continue à bavasser? 

       On a grimpé deux étages sur la pointe des pieds. Une porte s'est ouverte, au quatrième, et on a dû aller se réfugier dans le réduit aux poubelles, par précaution. Enfin nous sommes arrivés devant la porte du type. Il n'y avait aucun nom. Juste un emplacement plus clair à la place qu'aurait dû occuper la carte de visite. 

       J'ai ouvert sans difficulté la porte, avec une tige métallique. Nous nous sommes glissés dans un vestibule sentant l'encaustique, encombré de meubles à l'ancienne surmontés de quelques souvenirs d'Afrique. 

       ‑ La turne du bourgeois par excellence, j'ai ricané. 

       Derrière moi, je sentais le souffle chaud d'Albert. 

       Nous nous sommes guidés sur le bruit. Il provenait de la chambre.  Par la porte entrouverte j'ai distingué des fesses, des mains, des seins, tout ça s'agitant en tous sens. Le mari et la femme jouaient à la bête à deux dos. Cette nana était une sacrée s...! Elle s'envoyait en l'air avec un mec qui (elle le savait) allait la quitter pour de bon dans quelques minutes... 

       J'ai pivoté vers Albert. Il avait sorti son flingue, le visage pâle, dévoré de tics nerveux. 

       ‑ Tu rentres en criant Haut les Mains, d'ac? j'ai murmuré. C'est pour faire peur à cet enfoiré qui saute une bourgeoise sans avoir demandé la permission, tu comprends? 

       Il ne m'a rien répondu, m'a repoussé sans ménagement, a donné un violent coup de pied dans la porte qui s'est ouverte en cognant contre le mur. 
       J'ai entendu la voix de la femme qui criait: 

       ‑ Albert ! Mais... Albert! Non! 

       J'ai juste eu le temps de flasher sur le mec qui se dégageait difficilement des cuisses de la femme. Puis il y a eu une terrible détonation. Le type a été arraché du lit par une main invisible et s'est écrasé contre la paroi, avant de se recroqueviller par terre, comme un tas de linge sale. 

       La femme hurlait, à présent: 
       ‑ Albert! Mon chéri... Ce n'est pas ce que tu crois... Je t'en prie... 

       Quelque chose m'échappait. Mon flingue était toujours dans ma poche, lorsque un nouveau coup de feu à tonné dans la chambre. Une fleur rouge a éclaté sur la peau nacrée d'Isabelle. Sa tête a heurté violemment la chambranle du lit. Déjà Albert s'était tourné vers moi. La gueule noire de son arme me fixait d'un sale oeil. 

       ‑ Tu m'as facilité la tâche, gros malin! a‑t‑il ricané. Tu bouges surtout pas et tu écoutes mon histoire... Il était une fois un gentil mari appelé Albert qui apprend que sa femme le trompe. Il suit la garce, repère l'amant et cherche un moyen de s'en débarrasser. C'est à ce moment qu'apparaît dans sa vie un salopard à qui il réservait un chien de sa chienne... Toi, mon gentil pote. Tu veux que je continue? 

       Je levai les mains, une sueur malsaine obstruant ma vision. Je me suis mis à trembler. 

       ‑ Pas... la peine, j'ai coassé. Je t'ai amené ta vengeance sur un plateau... Et dire que je te prenais pour un taré! C'est toi, le  mari que j'étais chargé de liquider... Mais lui - je désignais mon commanditaire, l'amant à la sale gueule, barbouillée de sang ‑, lui... qu'est ce qu'il fout ici? 
       ‑ J'ai téléphoné à ce monsieur pour lui dire, de ta part, que l'affaire était reportée. Et ma chienne de femme savait, de son côté, que je ne rentrerais pas ce soir... Je savais qu'ils ne pourraient pas résister à une nouvelle partie de jambes en l'air...

       Le flingue ne tremblait pas dans sa main. J'essayais d'imaginer les dégâts que ferait la balle. J'étais un véritable con. Albert m'avait eu jusqu'au trognon. Il s'était débrouillé comme un vrai chef, je devais le reconnaître, me manipulant, en prenant la place de mon commanditaire. Je me disais bien, au téléphone, que la voix me semblait contrefaite. J'étais une vraie buse.

       - Tel est pris qui croyait prendre, c'est ce qu'on dit, n'est-ce pas? fit mon pote en appuyant sur la queue de détente. 

       L'enfoiré: il savait pourtant que je détestais les proverbes...

    @@@

    "Oui, Mon Chéri, évidemment que l'on restera
    toujours ensemble... Au moins jusqu'à ce que
    ton cadavre ne sente pas trop mauvais..."

    A powerful novel of emotional blackmail and the morality of love

    (Cette meurtrière avait un étrange sens de l'humour)

    @@@

    "Fumer tes ignobles clopes te tuera,
    qu'elle disait... Ahaha..."


    @@@

    "Mon... Aie! Chéri... Je te jure,
    ce n'est pas moi qui ai pris ton doudou!"


    From the back:
    The lure of the stage makes a perfect bait 
    for enticing young girls into the nefarious
     white-slave trade. A dancing school is the perfect blind
     to cover up these activities. Little do the victims suspect
     what fate has in store for them until it is too late, 
    too late to escape, almost too late for help

    @@@

    "Je vous en prie, entrez... Les docteurs partouzeurs
    n'attendent plus que vous"


    @@@ 

    Blanche Baptiste (dans l'esprit de Jacques Damboise...)

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (AIME JUSQU’À EN PERDRE LA RAISON
    POUR LAQUELLE TU AIMAIS)

    ***


    (Derrière sa chevelure mal coiffée,
    la voyeuse s'adonnait à son vice)

    (via mimin)
    (via anzu69)

    ***
    (Indienne se passant d'Internet
    et revenant à la bonne lampe à huile
    pour interroger le Génie)


    INDE .
    "Deux filles arrêtées pour 
    des commentaires en ligne inoffensifs"
    The Times of India

       (...) "Une honte !" Le quotidien indien n'y va pas de main morte pour dénoncer l'arrestation le 19 novembre de deux jeunes femmes, qui avaient critiqué sur Facebook le blocage total de la ville de Bombay, en raison des funérailles de la figure nationaliste locale, Bal Thackeray. Accusées d'avoir "porté atteinte au sentiment religieux", elles ont été libérées sous caution après avoir été entendues par un tribunal. Bal Thackeray est mort le 17 novembre à l'âge de 86 ans. Cet admirateur de Hitler (?) a pesé sur la politique locale pendant quarante ans. (...)


    Balasaheb Keshav Thackeray 

    ( 23 Janvier 1926 - 17 Novembre 2012) 


       (...) Homme politique indien, fondateur et chef de la Shiv Sena , une droite nationaliste hindoue , et le marathi ethnocentrique parti actif principalement dans l'ouest de l'Inde état ​​de Maharashtra . Ses disciples l'appelaient le hindoue Hriday Samraat («empereur des coeurs hindoue"). 

       Thackeray a commencé sa carrière professionnelle en tant que dessinateur avec le quotidien de langue anglaise The Free Press Journal de Mumbai , mais il quitte en 1960 pour former son propre hebdomadaire politique Marmik . Sa philosophie politique a été largement façonnée par son père Keshav Thackeray Sitaram , une figure de proue dans le Maharashtra Samyukta mouvement(Royaume Maharashtra mouvement), qui préconisait la création d'un État séparé linguistique du Maharashtra. Grâce à Marmik , il a fait campagne contre l'influence croissante des Gujaratis , Marwaris , et les Indiens du sud de Mumbai.  

       En 1966, Thackeray a formé le Shiv Sena parti qui défend plus fermement la place de Maharashtrians à Mumbai. Dans les années 1960 et début des années 1970, Thackeray a construit ce partie en formant des alliances temporaires avec la quasi-totalité des partis politiques du Maharashtra.  Thackeray était également le fondateur du journal  Saamana en langue marathi et  Dopahar ka saamana , journal en langue hindie. Il a fait l'objet de nombreuses controverses, en raison de son admiration pour Hitler. À sa mort, il lui a été accordé des funérailles nationales, plus de 2.000.000 personnes étaient en deuil. (notons la teneur de l'article, extrêmement prudent) (...)


    ***
    "Oui, oui, nous sommes soeurs jumelles et...
    Comment ça, je suis une menteuse?
    Goujat!"

    brassai

    ***

    (Célèbre mafieux faisant un geste de bienvenue
    à ses adversaires de tous bords)

    La mafia au cœur de l’Etat
    Moisés Naím

       (...) (C)es dernières décennies, une série de mutations politiques et économiques profondes au niveau international a donné naissance à ce que j’appelle les «Etats mafieux». Des pays dans lesquels les notions traditionnelles de «corruption», de «crime organisé» ou d’entités publiques «noyautées» par des groupes criminels n’embrassent pas le phénomène dans toute son ampleur et sa complexité.

       Là, ce n’est pas l’Etat qui est la victime de la subornation et du racket des fonctionnaires par les criminels; c’est lui qui a pris le contrôle des réseaux criminels. Non pas pour les éradiquer, mais pour les mettre au service des intérêts économiques des gouvernants, de leurs proches et de leurs partenaires.

       Dans des pays comme la Bulgarie, la Guinée-Bissau, le Monténégro, la Birmanie, l’Ukraine, la Corée du Nord, l’Afghanistan ou le Venezuela, les intérêts nationaux et ceux du crime organisé sont inextricablement liés. Ainsi, le député et ex-patron du contre-espionnage bulgare, Atanas Atanasov, a indiqué que «d’autres pays ont une mafia; en Bulgarie, c’est la mafia qui a le pays». Au Venezuela, l’ancien président de la Cour suprême, Eladio Aponte, a apporté de multiples preuves qui confirmeraient que des hauts fonctionnaires de l’Etat sont à la tête d’importants groupes criminels transnationaux.(...) 

       (...) En 2008 déjà, les Etats-Unis avaient accusé le général Henry Rangel Silva d’apporter un «soutien matériel au trafic de drogue». Début 2012, le président Hugo Chávez l’a nommé ministre de la Défense. En 2010, un autre Vénézuélien, Walid Makled, accusé par divers gouvernements de diriger l’un des plus gros cartels du pays, a soutenu, au moment de son arrestation, qu’il détenait des documents, vidéos et enregistrements impliquant pas moins de 15 généraux vénézuéliens (parmi lesquels le chef du Renseignement militaire et le directeur du Bureau de lutte contre les stupéfiants) ainsi que le frère du ministre de l’Intérieur et cinq députés.

       En Afghanistan, Ahmed Wali Karzaï, le frère du président et gouverneur de la province de Kandahar, assassiné en 2011, a été régulièrement accusé de participer au trafic d’opium – la principale activité économique de ce pays. Selon le Financial Times, la fuite des capitaux sous forme de billets de banque transportés dans des mallettes par des trafiquants et des hauts fonctionnaires équivaut peu ou prou au budget de l’Etat.(...)

       (...) Cette confusion entre gouvernements et criminels ne concerne pas exclusivement des pays dans la tourmente, comme l’Afghanistan, des Etats en échec, tels que la Guinée-Bissau, ou des nations qui sont les otages du narcotrafic. Pour prendre un autre exemple, il est impossible de comprendre chacun des rouages qui régissent les prix, les intermédiaires ou la structure des réseaux d’approvisionnement du gaz russe qui arrive en Europe (en transitant, entre autres, par l’Ukraine) sans tenir compte du rôle du crime organisé dans ce business très lucratif. Ne serait-il pas naïf de croire que les élites au pouvoir dans ces pays ne sont que des victimes ou des spectateurs impuissants? On constate ce genre de manœuvres partout, en Afrique, en Asie, dans les Balkans ou en Europe…(...)

    Lire l'article sur:

    ***
    Luc Desle (avec Jacques Damboise)

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'IMITE PAS LE ROSSIGNOL,
    SOIS LE ROSSIGNOL)

    +++
    Allégorie:
    (La dernière femme sur la Terre
    offrant le dernier fruit juteux
    aux z'Economistes ultra-libéraux)
    The Glamour Of Valencia Oranges (by paul.malon)

    +++
    (Défilé de partisans du Royaume-Uni 
    qu'il-est-beau-le-chapeau-rond-
    vive-la-Grande-Bretagne)


    Sortir de l’UE, 
    c’est abdiquer notre souveraineté
    Traduction : Jean-Baptiste Bor
    THE OBSERVER LONDRES

       (...) La Grande-Bretagne semble se rapprocher presque inexorablement du jour où elle ne sera plus membre à part entière de l’Union européenne. Un nouveau sondage d’opinion de The Observer laisse entendre que, si un référendum sur la question leur était soumis, la majorité des Britanniques seraient enclins à voter pour la sortie – un indicateur de plus de la vigueur du sentiment eurosceptique.

       A l’heure qu’il est, il est quasiment certain que les deux premiers partis politiques de Grande-Bretagne se sentiront obligés de proposer un référendum de ce type dans leurs manifestes en vue des prochaines élections législatives. A moins que l’Europe ne devienne soudain plus attrayante ou que les europhiles ne produisent des arguments plus solides, le résultat de tout référendum semble couru d’avance.(...)


       (...) La probabilité d’un départ total se renforcera un peu plus lors du Conseil européen de cette semaine, lors duquel 27 Etats membres tenteront de se mettre d’accord sur le budget de l’Union pour les sept années à venir. L’agriculture se taillait ordinairement la part du lion dans le budget européen ; or, désormais, l’essentiel des dépenses porte sur les infrastructures des pays les plus pauvres de l’Union, la recherche et le développement, et la mise en œuvre d’initiatives paneuropéennes, telles que le projet d’union bancaire. Au vu des besoins criants du Sud et de l’Est de l’Europe, un gel des dépenses est peu probable ; les 26 autres devraient se mettre d’accord sur une hausse limitée du budget en valeur réelle.

       La Grande-Bretagne n’y souscrira pas. Coincé entre l’euroscepticisme de plus en plus affirmé de ses députés conservateurs et un parti travailliste opportuniste qui fait primer l’avantage tactique sur ses principes, David Cameron sait qu’il ne pourra pas faire passer un tel accord au Parlement et que le texte ne survivra pas à l’examen maniaque de médias eurosceptiques largement acquis à la cause du centre-droit. Il se verra donc contraint et forcé d’y opposer son veto, enracinant ainsi la méfiance qui règne déjà entre la Grande-Bretagne et ses voisins européens, et compromettant largement l’adhésion de la population à toute forme de concession, comme le succès d’un référendum sur une "union libre" [avec Bruxelles].

       Les eurosceptiques des rangs conservateurs se frotteront les mains. Pour eux, l’adhésion à l’Union européenne est pour partie responsable de la dépression prolongée qui frappe la Grande-Bretagne. Reprenant à leur compte les idées du Tea Party aux Etats-Unis, ils se proposent de faire marcher la Grande-Bretagne sur les traces de Hong Kong. Une protection minimale pour les travailleurs ; l’occasion de faire de la Grande-Bretagne un paradis fiscal et de devenir le renégat économique et politique de l’Europe, croyant que l’UE sera ravie d’accepter une concurrence injuste et non réglementée. Il faut beaucoup d’imagination pour y voir la planche de salut de l’économie britannique.(...)

       Ce serait un désastre à tous points de vue. L’industrie automobile britannique partira dans les pays à bas coût qui sont restés dans l’UE. Et de nombreuses autres industries suivront ; la production d’Airbus se déplacera en Allemagne et en France. Les dégâts sont d’ores et déjà considérables. Si Berlin a mis son veto à l’accord EADS-BAE, c’est notamment parce que l’Allemagne anticipe le départ de la Grande-Bretagne de l’UE. Berlin ne voulait pas que l’industrie européenne de la défense soit concentrée dans un pays qui ne soit pas membre de l’UE. Le secteur des services financiers sera réglementé selon les modalités fixées par Bruxelles et sera incapable de résister. Quand aux agriculteurs britanniques, qui ont prospéré sous la Politique agricole commune, ils seront dépendants du nouveau dispositif de soutien à l’agriculture mis en place par la Grande-Bretagne, quelle que soit la forme qu’il prendra. La survie des exploitations passera par une industrialisation de l’agriculture dont notre chère campagne anglaise fera les frais.

       La fraude et l’évasion fiscales atteindront des niveaux catastrophiques, tandis que notre économie toute entière tombera dans l’escarcelle de multinationales étrangères qui mettront l’évasion fiscale en Grande-Bretagne au cœur de leur stratégie commerciale. Aucun eurosceptique ne s’est jamais plaint de voir la Grande-Bretagne vendue aux étrangers, alors que c’est une menace autrement plus grande que Bruxelles pour notre souveraineté.

       Nous deviendrons les sous-traitants de la planète, avec une souveraineté économique réduite à néant, une économie de bric et de broc proposant des bas salaires éphémères à une population privée de la protection d’un contrat social en raison de la disparition de notre assiette fiscale. (le rêve pour les ultra-libéraux...) (...)
    Lire sur:

    +++

    (Excusif! Les nouveaux interprètes de
    Guignol et Gnafron! La distribution des
    rôles n'est cependant pas actée)


    +++

    "Ils sont où, ces créateurs de textiles toxique?!"


    SANTÉ 
     Polémique : 
    Greenpeace dévoile 
    les dessous des textiles toxiques
    (dévoile les dessous! Ouah,
    super jeu de mot journalistik!)

    (...) Substances cancérigènes, perturbateurs endocriniens... Voici ce que Greenpeace a détecté dans une vingtaine de marques célèbres de prêt-à-porter et qu'elle publie mardi 20 novembre dans un rapport intitulé "Les dessous toxiques de la mode".

       En 2012, l'ONG de défense environnementale a analysé plus de 141 échantillons en vente dans 29 régions du monde et fabriqués essentiellement en Chine. Greenpeace a ainsi détecté sur environ deux tiers des textiles, des éthoxylates de nonylphénol (NPE), souvent utilisés comme détergent au cours du processus de fabrication, et qui agissent comme des perturbateurs endocriniens sur l'homme. Le niveau de NPE dans les articles variait de 1 à 45.000 ppm (partie par million), a precisé le groupe, notant que le niveau de sécurité de ces produits chimiques est fixé à 1.000 ppm dans l'Union européenne. D'autres vêtements étaient également porteurs de phtalates et de colorants contenant des amines cancérigènes. 

       Parmi les marques mises en cause, Calvin Klein est "le pire" avec plus de 88% des articles qui contiennent des produits chimiques dangereux. En seconde position, Lévi's (82%) et Zara arrive à la troisième place (70%). 

       Par ailleurs, ces substances chimiques sont également toxiques pour l'environnement. "Une fois libérées dans l'air ou dans l'eau, elles se décomposent dans des formes plus toxiques qui peut menacer l'écosystème" explique Greenpeace. En 2011, l'ONG avait déjà publié "Dirty Laundry 1" et "Dirty Laundry 2", deux rapports qui montraient comment certains fournisseurs de grands groupes textiles empoisonnaient l'eau des fleuves chinois.
       Les grandes marques mises en cause n'ont pas encore réagi officiellement.(...)


    +++
    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE TEMPS NE T'APPARTIENT PAS)

    ***

    (Miss Double-Gras 
    présentant sa nouvelle collection)


    (出典: pinaryolacan (xaginaから))

    ***
    "Mes intentions? Aller venger cette pauvre femme et...
    quoi, je ne suis pas crédible. C'est parce que
    je suis blonde, c'est ça?"


    Guinée:
    La trésorière du pays assassinée
    Séni Dabo 

       (...) Dans la nuit du 9 novembre 2012, la directrice nationale du Trésor public, Aïssatou Boiro a été assassinée. Elle avait engagé une lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics qui gangrènent ce pays d'Afrique de l'Ouest. (...)
       (...) Le message de ceux qui ont fait abattre cette dame de 58 ans est clair : on ne s’attaque pas impunément à leurs basses besognes. Et la défunte paie pour avoir démantelé un réseau qui avait essayé, en mai 2012, de détourner plus de 13 milliards de francs guinéens (1,5 million d’euros) de la Banque centrale de la République de Guinée. Cette opération mains propres avait mis au grand jour la cupidité et la prévarication auxquelles s’adonnaient certains cadres du Trésor public, du ministère des Finances et de la Banque centrale. 

       Apparemment, ceux qui se sont fait prendre à l’époque n’ont pas dit leur dernier mot. Mis sur la touche, licenciés, emprisonnés, bref, humiliés, ils rêvaient de prendre leur revanche sur ce Zorro en jupons qui a mis du sable dans leur couscous. Dès lors, celle qui a osé empêcher des fonctionnaires de tomber à bras raccourcis sur les deniers publics, s’était volontairement mise dans leur viseur. Malgré les menaces de mort dont elle était l’objet, rien n’a visiblement été fait pour la protéger. La preuve, c’est la facilité avec laquelle elle a été tuée par balles, en circulation, alors qu’elle revenait d’une réunion au ministère des Finances dont relève son service. (...)
    Lire la suite sur:


    ***
    (Le chat en boîte, première génération...
    Admirez la position précise du
    regard et la pureté des lignes...)


    (出典: mariusu (outerlimboから))

    ***
    "Ben... si vous mangez notre nourriture,
    nous, on meurt de faim... et vous aussi,
    qui nous mangez et qui... Ou làlà,
    c'est philosophique, ce débat..."

    Vous reprendrez bien 
    un peu de steak d’herbe ?
    René Didde
    De Volkskrant 

       (...) Gjalt De Haan est exploitant agricole dans la Frise, province du nord des Pays-Bas. Il emploie 35 personnes pour faucher l’herbe, entretenir les bords des fossés et faire fermenter la biomasse. Au tout début de ce siècle, Gjalt De Haan a remarqué que les années fertiles engendraient un gigantesque surplus d’herbe : environ 1,5 million de tonnes. L’agriculteur s’est alors demandé s’il était possible d’utiliser cette ressource pour fabriquer des produits à forte valeur ajoutée : des fibres pour le carton, de meilleurs aliments pour les porcs… et pourquoi pas des produits alimentaires pour les êtres humains

       Du pur délire ? Pas du tout. Sept ans plus tard, des chercheurs de la société Nizo Food Research, à Ede, s’apprêtent à explorer de nouvelles pistes. Ils isolent notamment des protéines intéressantes comme la RuBisCO, une enzyme contribuant au processus de photosynthèse chez les plantes, pour les appliquer à l’alimentation humaine. “Nous disposons de la technologie nécessaire pour isoler les protéines de l’herbe et les utiliser dans des soupes, des sauces ou des desserts”, précise le chercheur Bart Smit. “Si nous parvenons à agglutiner la protéine et à lui donner une texture de viande, il n’est pas inconcevable que l’on puisse produire un jour un steak d’herbe”, ajoute René Floris, qui travaille égalementchez Nizo Food Research

       Tout a commencé par un test réalisé par Gjalt De Haan en 2006, avec entre autres des chercheurs de l’université de Wageningen et Courage, une plateforme d’innovation pour l’élevage de vaches laitières, dans la petite ville frisonne de Grouw. Si l’être humain ne peut pas consommer d’herbe, c’est parce que son système digestif n’est pas en mesure de décomposer correctement ces fibres végétales. Les acides aminés présents dans l’herbe ne peuvent donc pas être libérés pour contribuer par exemple à la construction des muscles. Un phénomène d’autant plus frustrant que les acides aminés contenus dans l’herbe sont parfaits pour les êtres humains. “Il y a un certain nombre d’acides aminés que nous ne pouvons pas fabriquer nous-mêmes. L’herbe les contient tous”,explique Johan Sanders, professeur d’agrotechnologie et de sciences de l’alimentation à l’université de Wageningen. (...)

       (...) Enfin, il y a le cas des êtres humains. “La protéine RuBisCO est plus nourrissante que le soja et se digère mieux sous forme de gélifiant dans les desserts, d’agent de texture dans les mousses et de stabilisateur d’émulsions dans les soupes”, reprend René Floris. La protéine de soja, que l’on utilise pour ces applications, doit souvent être complétée par des additifs. “Mais la protéine de l’herbe, la RuBisCO, fait le travail sans aucune aide.” Les prés verdoyants seront-ils bientôt fauchés pour produire des steaks d’herbe ? Les terrains de sport et les étendues d’herbe dans les parcs serviront-ils à fabriquer des yaourts compacts et versera-t-on le produit de la tonte de votre jardin dans la mousse au chocolat ? Pas du jour au lendemain, pense Hans Van Trijp, professeur de marketing et spécialiste du comportement des consommateurs à Wageningen. “Mais la RuBisCO va certainement gagner du terrain.”(...)
    Lire sur:


    ***
    Benoît Barvin (Avec le concours de Jacques Damboise)

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (L’ÉLÈVE EST LE SAGE DU SAGE)

    °°°

    (L'Inde, fournisseur exclusif de Pantagruel et Gargantua?
    La question se pose après que notre reporter ait pris, 
    en caméra cachée, cette étonnante photo)

    via Retronaut
    °°°

    "Quel charabia! J'ai pas besoin d'avoir
    fait les Grandes Ecoles pour savoir
    comment faire pour trouver de la tune et où ..."

    Rigueur/déficit : 
    le débat des économistes

    Cédric Durand, 
    économiste, membre 
    des Économistes atterrés

       (...) La suppression des déficits publics au lendemain d’une crise financière est une aberration. C’est le b.a.ba de la macroéconomie : dans une « récession de bilan », lorsque les ménages et les entreprises sont contraints de se désendetter pour encaisser le choc de la crise financière, si les États font de même et qu’il n’y a pas de hausse soutenue de demande externe (par exemple via une dévaluation) l’économie ne peut redémarrer. La nouvelle récession dans laquelle plonge l’UE après celle de 2008-2009 confirme le scénario « double dip » anticipé de longue date par tous les économistes qui gardaient un brin de lucidité. Dans un tel contexte, le poids de la dette par rapport à la richesse produite s’accroît mécaniquement. Politiquement, le choix de l’austérité budgétaire implique non seulement une dégradation des services publics et/ou une hausse de la pression fiscale, mais il conduit tout droit à une accélération de la hausse du chômage. L’engagement de François Hollande de retourner la courbe du chômage d’ici la fin de l’année 2013 ne sera pas tenu, si le cap de l’austérité budgétaire est maintenu.

       Cette critique keynesienne de l’austérité est impeccable mais elle ne s’adresse qu’à la crise dans sa dimension financière. Hors, en arrière plan de celle-ci se dissimule une grande fatigue du capitalisme qui, décennie après décennie, depuis les années 1960 a vu la croissance ralentir par rapport à l’ « âge d’or » de l’après-guerre. Il n’y a pas que les décroissants qui posent aujourd’hui la question de la fin de la croissance. Dans son éditorial du 3 octobre dernier, Martin Wolf, l’économiste en chef du Financial Times reprend cette vieille question de l’état stationnaire qui préoccupait déjà beaucoup les économistes classiques. 

       À cet aune-là, les politiques d’austérité tout autant que les réformes structurelles et autres chocs de compétitivité renvoient à l’idée qu’il n’y a plus de fort potentiel de croissance dans la dynamique interne système. Relancer l’accumulation du capital – et générer les profits auxquels se sont habitués les acteurs financiers – ne peut se faire que par la captation prédatrice et non l’augmentation du revenu global.

    Lire l'article sur:


    °°°
    (La fille nue attrape-gogos en pleine action dans la nature)

    Andreas Feininger—Time & Life Pictures/Getty Images


    °°°
    "Oh Mon Dieu!
    - Quoi?
    - Des Z'Hommes... et ils se battent entre-eux...
    - C'est quelle peuplade?
    - Les gentils-méchants végétariens 
    contre les méchants-gentils carnivores...
    - Nous, on s'en fout, on est omnivores."


    INDE 
    Crise de mauvaise foi 
    entre végétariens et mangeurs de viande

    Ingrid Therwath
       (...) Depuis la mi-novembre, la parution d'un manuel scolaire destiné aux élèves de sixième et publié par un comité national fait scandale. La raison, expliquée par le quotidien Hindustan Times, en est simple: on peut en effet lire que les non-végétariens "ont facilement recours à la tromperie, au mensonge, ils oublient leurs promesses, ils sont malhonnêtes et parlent vulgairement, volent, se bagarrent, font usage de la violence et commettent des crimes sexuels". Rien de moins ! 

       Le comique Rohan Joshi, fervent amateur de viande, a donc pris la plume pour réagir à ces bêtises dans le quotidien Mid Day. Il y explique que "ce n'est pas facile d'être un non-végétarien en Inde. En plus des regards désapprobateurs que vous lancent les végétariens "éthiques", vous devez faire face à des groupes qui vous jugent sur le plan moral ou religieux. On vous dit que, si vous mangez du bœuf, les dieux hindous vous châtieront. Si vous mangez du porc, ce sera Allah." (pauvres carnivores...)

       Dans un pays où les interdits alimentaires sont très forts et fournissent parfois des prétextes à des heurts entre les communautés, tout ce débat est loin d'être anodin. Rappelons d'ailleurs, comme le fait le magazineIndia Today, qu'un chef de caste a relié de récents viols à la consommation de chowmein, plat de nouilles chinoises très populaire en Inde, de burgers et de pizzas. L'ignorance et la xénophobie s'expriment aussi dans l'assiette.(qui en doutait?) (...)
    Lire sur:


    °°°
    Benoît Barvin

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (L'ENFANT QUE TU N'ES PLUS
    OU DONC SE CACHE-T-IL?)

    @@@

    "La... lalala... Moi je fais l'équilibriste...
    - Fais gaffe, tu vas te prendre une gamelle..."


    (A-t-on besoin de parler de la prescience du Peuple Noir
    et où ce jeune garçon a été enterré?)

    @@@

    "C'est... kof, kof... pour ton bien...
    - Oui... kof, kof... pour ton bien..."


    Vaccins : 
    devrait-on avoir le choix ?
    (quel titre!)

    ALEXANDRA BOGAERT

       (...) « C’est comme si j’avais été battue, rouée de coups, laissée pour morte. » Suzette Fernandes-Pires, 52 ans, a vécu un enfer qui a « détruit » sa vie. Suzette est atteinte d’une maladie au nom aussi barbare que les douleurs qu’elle fait endurer à ceux qui la contractent: la myofasciite à macrophages. Cette inflammation grave des muscles qui se traduit par un épuisement chronique, des douleurs musculaires et articulaires très fortes et des troubles de la mémoire, serait la conséquence de l’hydroxyde d’aluminium présent, comme adjuvant, dans un certain nombre de vaccins (60% de ceux présents sur le marché en contiennent).

       Suzette avait 36 ans en 1996 quand elle a répondu à la grande campagne de vaccination nationale. Rappels de DT Polyo, hépatite A et B, elle a tout refait. « Deux mois après, je suis tombée malade. J’avais de fortes douleurs aux membres et une grande fatigue, jusqu’à une crise en 1997. » Paralysée par la souffrance, cette infirmière vétérinaire à Maisons-Alfort erre de médecin en médecin. Jusqu’à ce que, enfin, le diagnostic tombe. C’était en 2000. (...)

       Son organisme a de grandes difficultés à digérer les particules d’hydroxyde d’aluminium contenues dans les vaccins qu’on lui a injectés dans les muscles, particules qui sont captées par les macrophages. Ces grosses cellules qui jouent le rôle d’éboueurs de l’organisme ont pour propriétés de pouvoir circuler partout dans le corps et d’englober les particules avant de les détruire. Sauf que, dans le cas précis de l’hydroxyde d’aluminium, le macrophage est rendu immortel tant qu’il n’a pas réussi à éliminer la particule.

       Ainsi squattés, les macrophages se baladent dans l’organisme pendant des mois après l’injection, voire pendant des années. « Quand ils finissent par pénétrer dans le cerveau, où ils s’accumulent progressivement, ils provoquent des perturbations suffisantes pour induire un syndrome de fatigue chronique », expose le professeur Romain Gherardi, de l’hôpital Henri Mondor de Créteil.

       Avec son équipe de l’Inserm (l’Institut national de la santé et de la recherche médicale), ce spécialiste des maladies neuromusculaires est celui qui a identifié, dans les années 1990, cette nouvelle pathologie qui affecte une personne sur 10 000. « Il n’y a plus aucun doute sur la relation directe entre l’hydroxyde et les lésions musculaires et cérébrales », avance Romain Gherardi qui fait l’hypothèse que la myofasciite à macrophages touche des personnes génétiquement prédisposées pour mal digérer les sels d’aluminium. (Ben alors, oui, on doit avoir le choix de se faire ou non vacciner... ) (...)
    Lire l'article sur:


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    (Le syndrome de la chaise vide,
    dans ce hameau, était patent)



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    "Du sang, du labeur...
    - Des larmes et de la sueur...
    - Da... Da..."


    Pas de sacrifices sans espoir !

    Michael Marder
    PROJECT SYNDICATE PRAGUE

       (...) Le président français François Hollande a récemment souligné l’idée essentielle, pourtant souvent occultée, selon laquelle il y aurait des limites au degré de sacrifice qui peut être demandé aux citoyens des pays du sud de l’Europe en difficulté financière. Afin d’éviter de transformer la Grèce, le Portugal et l’Espagne en véritables "maisons de correction" collectives, a-t-il fait valoir, les peuples ont besoin d’espoir, au-delà des perpétuels horizons lointains de réduction des dépenses et de mesures d’austérité. Les notions de psychologie les plus élémentaires appuient le point de vue de Hollande. Renforcement négatif et report répété des retours positifs ne peuvent aboutir à un objectif qu’à condition de la perception d’une lueur au bout du tunnel – la récompense future des sacrifices d’au­jour­d’hui.

       Le pessimisme public régnant en Europe du Sud est en grande partie attribuable à l’absence d’une telle récompense. Tandis que la confiance déclinante des consommateurs et le pouvoir d’achat des ménages aggravent la récession, les prévisions de fin de crise sont sans cesse repoussées, et les peuples soumis au fardeau de l’austérité en arrivent à perdre espoir.(...) 

       (...) Tout au long de l’histoire, le concept de sacrifice a mêlé théologie et économie (ben voyons...). Dans le monde antique, les peuples procédaient à des offrandes souvent sanglantes auprès des divinités, dont ils pensaient qu’elles les récompenseraient au travers, par exemple, de bonnes récoltes ou d’une protection contre le malheur. Le christianisme, et sa croyance selon laquelle Dieu (ou le fils de Dieu) se serait sacrifié afin d’expier les péchés de l’humanité, a inversé l’économie traditionnelle du sacrifice. Ici, la souffrance divine constitue une illustration de l’humilité désintéressée avec laquelle les mésaventures terrestres devraient être endurées (re Ben voyons...).

       Malgré la sécularisation, la croyance selon laquelle récompenses ou accomplissements exigeraient un sacrifice est devenue partie intégrante de la conscience culturelle européenne. Le concept de "contrat social" – apparu au siècle des Lumières afin d’appréhender, sans recours au droit divin, la légitimité de l’autorité de l’Etat sur ses citoyens – repose sur le postulat selon lequel les individus renonceraient à un certain degré de liberté personnelle dans le but de garantir paix et prospérité pour tous (quel degré? Quelle paix? Quelle prospérité?).

       Ainsi, les dirigeants politiques ont souvent demandé aux citoyens de sacrifier libertés personnelles et confort au nom d’entités spirituelles sécularisées, telles que la nation ou l’Etat – requête à laquelle les citoyens ont très largement accédé. Dans son premier discours à la Chambre des communes en tant que premier ministre du Royaume-Uni, Winston Churchill avait inspiré l’espoir d’un pays assiégé au travers de sa déclaration célèbre affirmant que lui – et donc l’Angleterre – n’avait "rien à offrir, que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur". (...)

    Lire la suite sur:

    http://www.presseurop.eu/fr/content/article/3040151-pas-de-sacrifices-sans-espoir
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    Benoît Barvin (avec l'appui de Jacques Damboise)

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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE EST EN TOI.
    POURQUOI LE LAISSES-TU DORMIR?)

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    (Cette vieille affiche était toujours d'actualité)

    Fight to Live. Northern Ireland poster ca. 1970s 

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    "Allo, Madame la Comtesse?
    Pourquoi je vous appelle alors que
    vous êtes au volant? Oh, pour rien...
    Allo? Il y a eu un drôle de bruit?
    Allo?..."

    58 % des Français utilisent 
    leur téléphone en conduisant
    Jordane Bertrand (AFP)

       (...) Au supermarché, au restaurant, dans le bus... Les Français utilisent leur mobile en tous lieux et toutes occasions. Et malgré les avertissements répétés, ils s'en servent de plus en plus au volant. Cette attitude est à l'origine d'un accident sur dix, rappelle l'association Prévention routière qui lance ce 15 novembre 2012 une campagne de sensibilisation.

       Selon son dernier baromètre, 58 % des conducteurs interrogés en 2011 déclarent utiliser leur téléphone en conduisant, contre 23 % en 2004 et 19 % en 1999. Alors qu'ils étaient 80 % à considérer que le téléphone au volant pose un « véritable problème de sécurité » en 1999, ils ne sont plus que 51 % en 2011. « Le sentiment de dangerosité baisse, et plus les conducteurs font usage de leur portable, plus ce sentiment s'émousse, relève Jean-Yves Salaün, secrétaire général de la Prévention routière. Les conducteurs relèguent l'usage du téléphone à la sphère des risques mineurs ».

       Environ 10 % des accidents corporels de la route sont imputables à l'utilisation du téléphone au volant, selon le bilan 2011 de la Sécurité routière, alors que les évolutions technologiques ont multiplié les usages qui « sollicitent davantage les capacités d'attention du conducteur ». Le code de la route prévoit un retrait de trois points du permis et une amende de 135 euros en cas d'utilisation d'un téléphone tenu en mains pendant la conduite (oreillette et kit mains-libres ne sont pas interdits), une infraction jugée équivalente au franchissement d'une ligne continue.(...)

       (...) La Prévention routière constate surtout que l'utilisation du téléphone au volant est plus répandue chez les jeunes, « constamment connectés » : 76 % des 18-24 ans disent utiliser leur téléphone au volant en 2011, contre 44 % en 2004 et 30 % en 1999. Ils sont 74 % à dire qu'ils ne comprendraient pas que tout usage du téléphone en voiture, y compris avec oreillette, puisse être verbalisé.

       Face à ces chiffres « préoccupants », la Prévention routière a lancé une campagne sur Internet intitulée « Au volant, je passe en mode voiture ». Sur le site, l'internaute se retrouve plongé au coeur d'un accident grave dont il devient le principal protagoniste car il aura consulté son téléphone en conduisant.(...)

    Lire sur:


    @@@

    "Tiens, fiston, du vrai faux jus de fruit!
    - Oh merci, Dad, t'es trop cool, toi!"


    detail from a 1946 grapefruit juice ad

    @@@


    "Quoi? Les fourmis dont je me suis bourré
    seraient OGM? Et c'est maintenant que
    vous me le dites?"


    La Californie a dit non
    à l’étiquetage OGM, 
    pas grave

       Point de vue - Pour Pierre Johnson, spécialiste du commerce équitable, il faut se réjouir du référendum sur l'étiquetage OGM en Californie malgré son résultat négatif. (?)

       (...) Après tout, les consommateurs n’auraient-ils pas le droit de savoir ce qu’ils mangent ? De fait, au début de la campagne pour la proposition 37, les intentions de vote en faveur de la proposition étaient assez élevées, à hauteur de 64%. Mais c’était sans compter sur la force de frappe des entreprises en faveur des OGM, des pesticides, et de la bouffe industrielle.

      Rapidement celles-ci mirent la main au portefeuille, Monsanto en tête bien sûr, et dépensèrent 45,6 millions de dollars (35 millions d’euros) en communication contre la proposition 37. Leurs arguments ? L’étiquetage coûterait cher aux consommateurs, la traçabilité créerait de la bureaucratie, mot que les Américains ont en horreur. Et pourquoi cibler les OGM, puisque que les tests industriels avaient montré que ceux-ci étaient sans danger pour le consommateur ? 

       Jour après jour, les clips sur les grandes chaînes de télévision dénonçaient la proposition 37 en des messages simplistes, entraînant la confusion dans l’esprit des consommateurs. Aux Etats-Unis, l’argent n’est pas un tabou et les entreprises doivent déclarer les sommes avec lesquelles elles contribuent aux joutes électorales. On constate ainsi que les industries transgéniques, semencières, agroalimentaires, et des pesticides, ont pu mettre plus de 5 fois, en faveur du « non », le montant que les entreprises de distribution de produits biologiques et les regroupements citoyens ont pu réunir pour appuyer le proposition.

       Le rejet de la proposition 37 par 53,1% des votants, c’est une fois de plus la victoire de l’argent, de la désinformation organisée par les lobbys des OGM et de l’agroalimentaire. Un peu plus de la moitié des électeurs aurait préféré ne pas savoir ce qu’il y a dans leurs assiettes, quitte à en payer les coûts plus tard, sur leur santé, et même dans leurs impôts, quand il faudra décontaminer les sols lourdement pollués par les pesticides produits et réclamés par les OGM, dépolluer l’eau chargée de fertilisants et de pesticides, et remplacer les services que rendaient la biodiversité lorsqu’elle était encore florissante (pollinisation, climat, etc.).

       Mais l’organisation de ce référendum est déjà en soi une petite victoire en Californie. Et la défaite n’est que provisoire, car la bataille de l’information se poursuit, et, dans un avenir proche, les électeurs comprendront mieux les enjeux du suivi des OGM, et le danger réel qu’ils représentent. (optimisme que nous ne partageons pas vraiment...) (...)

    Lire l'article sur:


    @@@
    Benoît Barvin

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  • §§§
    Pensées pour nous-mêmes:

    (UN PAS EST UN PAS)

    §§§

    "Tiens, sale chintok!
    - Mais... on n'est pas en guerre avec la Chine...
    - Je m'entraîne... On sait jamais..."


    boston.com

    §§§

    "Et maintenant que je suis réélu, 
    sus à l'Empire du Mal... Heu... 
    L'Afghanistan? Le Pakistan? L'Inde?... 
    Ah, oui, l'Iran...
    J'ai du mal avec tous ces ennemis de la Liberté!"


    « Obama a normalisé 
    les pires errements 
    de l’administration Bush » 

    Entretien avec un journaliste de The Nation
    par Christelle Gérand

       Jeremy Scahill est journaliste d’investigation à The Nation et Democracy Now ! Son travail, régulièrement récompensé, porte principalement sur les questions de sécurité nationale.

       (...) / Regards.fr. Barack Obama semblait avoir les meilleures intentions du monde en arrivant à la Maison Blanche en 2008. Quatre ans après, il n’a fait aucun progrès en matière de politique étrangère. Que s’est-il passé ?

       - Jeremy Scahill. Les gens qui se plaignent de la « déconvenue Obama » n’étaient pas attentifs durant sa campagne. Il avait clairement annoncé qu’il serait un président va-t-en guerre, unhawk (faucon) comme on dit aux Etats-Unis, en clamant qu’il irait au Pakistan sans permission si besoin, qu’il enverrait des soldats supplémentaires en Afghanistan, qu’il continuerait à utiliser des mercenaires comme Blackwater, etc. Le problème c’est que de nombreux libéraux américains ont été subjugués par l’idée qu’ils se faisaient d’Obama. Ils ont pris leurs espoirs – qu’Obama allait tourner la page de l’ère Bush - pour la réalité, mais Barack Obama n’a pas fait les choses si différemment de ce qu’il avait annoncé.

    (...) / Il avait annoncé qu’il fermerait Guantanamo, pourquoi ne l’a t-il pas fait ?

       - Il a échoué à fermer Guantanamo pour deux raisons. Premièrement, il ne s’est pas assez battu pour. Deuxièmement, les Républicains du Congrès ont stoppé le processus en ne votant pas les fonds pour le transfèrement des prisonniers. Les Républicains ont fourni une bonne excuse à l’administration Obama, mais le président aurait pu fermer Guantanamo en utilisant son autorité exécutive. C’est honteux. La majorité des prisonniers ont été disculpés et devraient être libérés. Guantanamo est un symbole du déni absolu du droit international et des droits des prisonniers de l’administration Bush. Garder cette prison ouverte envoie au monde entier le message que la seule chose qui ait changé en politique étrangère est le nom du président qui s’en charge.(...)

       (...) / A t-il tout de même effectué des changements positifs en la matière ?

       - Non. J’irais même jusqu’à dire que d’une certaine façon sa politique étrangère a fait plus de dégâts que ne l’aurait fait celle de John McCain. Si c’était lui qui avait donné l’ordre d’assassiner des citoyens américains par des attaques ciblées de drones comme l’a fait Obama en septembre et octobre 2011, il aurait fait l’objet d’une vive opposition. Depuis Obama, le président s’arroge le droit d’infliger la peine capitale à des citoyens qui n’ont pas été inculpé. Je ne pense pas non plus qu’on aurait laissé John McCain bombarder des pays avec lesquels nous ne sommes même pas en guerre comme la Libye, la Somalie ou le Yémen. Obama a normalisé les pires errements de l’administration Bush, et les a rendus acceptables aux yeux de nombreux libéraux juste parce que cette fois ci c’est un démocrate qui est au pouvoir.

       Les rêves les plus fous de Dick Cheney et Donald Rumsfeld sont devenus réalité : tous les mardis, le président décide de qui doit être tué par une attaque ciblée de drone, sans jugement et quel que soit le pays (...). Et très rares sont les voix qui s’y opposent. Barack Obama inspire la confiance. C’est un ancien professeur de droit constitutionnel : s’il donne son feu vert à ces assassinats c’est que ça doit être la bonne solution. L’aura dont bénéficie Obama annihile toute pensée critique à son égard. D’autres aussi ne disent rien de peur d’aider Mitt Romney.

       Je pense qu’il y a eu une part de real politik dans le choix d’Obama de se livrer à une guerre de drones. Il savait qu’il devait être dur, presque plus dur que les Républicains ne l’auraient été, pour être réélu. S’il n’avait pas agit de la sorte, on aurait beaucoup entendu parler de politique étrangère durant cette campagne, les Républicains l’auraient accusé d’être faible. Mais que pouvaient-ils dire ? Obama est meilleur à leur jeu que ne l’ont été les Républicains en huit ans de Bush.(...)

    Lire l'entretien sur:
    §§§

    (Cette nouvelle race de plombières
    s'occupait surtout des hôpitaux)


    §§§

    "Plombiers et médecins, même combat!
    Je cogne et ils soignent. Puis on se partage
    la recette..."

    Hitman absolution plumber

    « Des médecins qui se comparent 
    à des plombiers, c’est triste »
    Sophie Verney-Caillat 

       (...) / Rue89 : Pourquoi avez-vous voulu vous démarquer de vos confrères qui défilent dans la rue, alors que vous n’êtes pas satisfait non plus de la politique de la ministre de la Santé ?

       - André Grimaldi : Ces manifestations corporatistes donnent une mauvaise image du monde médical, et il est important que l’opinion sache que les médecins ne sont pas tous solidaires de ce combat.

       Je note d’ailleurs que les revendications sont très éclatées et contradictoires. Les internes de médecine générale trouvent qu’on donne trop de place au secteur 2 (à dépassements d’honoraires), ce qui est le contraire des chirurgiens grévistes. Tous dénoncent la tutelle des mutuelles mais c’est justement parce qu’il y a des dépassements d’honoraires que les mutuelles et les assureurs privés s’imposent de plus en plus. Et personne ne parle des généralistes, qui sont pourtant ceux dont le travail est réellement sous-rémunéré.

       / Que pensez-vous de ces chirurgiens qui s’assimilent à des « plombiers » ou qui, comme la chirurgienne Arielle Salon dans sa lettre à la ministre, et au « Grand Journal » de Canal+, comparent une opération de la main rémunérée 200 euros par la Sécu, au prix d’une coupe de cheveux ou paire de chaussures. N’est-ce pas indécent ?

       - Ce n’est pas indécent, c’est triste. Avoir intériorisé cette comparaison entre le docteur et le plombier est assez révélateur d’une dérive vers « l’hôpital-entreprise » et la « médecine industrielle » à laquelle les politiques ont largement participé.

       Jamais on ne dit qu’un plombier ou un coiffeur doit être remboursé par la société ! Se vivre comme un technicien quand on est médecin est quelque part affligeant. Déboucher l’artère d’un patient, ce n’est pas déboucher un tuyau !

       La médecine pourrait être gratuite parce que c’est un bien supérieur. Il faudrait alors discuter du niveau de revenu des médecins et de la hiérarchie des revenus entre les différentes spécialités. (...)
    Lire sur:


    §§§
    Luc Desle

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