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    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE ATTEND
    LE SAGE QUI VIENDRA EN LUI)
    °°°

    (L'extraterrestre géant avait négligé 
    l'importance de la pesanteur de cette planète)
    ——comix:From “Bjornstrand,” by Renee French.
    (via mudwerks)

    °°°
    "A ton avis, quel est le pétrolier le moins pollueur?
    - Ben...
    - Attention, t'as droit à zéro réponse.
    - Dans ce cas..."


    Lutte anti-corruption : 
    Statoil au top et Honda mauvais élève
    KARINE LE LOËT

       (...) En tête, le pétrolier norvégien Statoil, les géants miniers Rio Tinto et BHP Billiton. En queue, un peloton de banques chinoises : China Construction Bank, Bank of Communications et Bank of China (avec un tout petit 1,1/10). Mais aussi Honda, Amazon.com (2,8), Google (2,9) ou encore Apple (3,2) font à peine mieux et sont à la traîne.

       Transparency International (TI) a rendu ce mardi son nouveau rapport sur la lutte contre la corruption dans 105 grandes entreprises cotées. Pour chacune d’elle, l’ONG a examiné le dispositif anti-corruption, a fourré son nez dans les organigrammes et mesuré à quel point l’entreprise ouvre ses livres de compte sur les colonnes « chiffres d’affaires », « taxes », « financement de campagnes politiques »… dans les pays où elle est présente. Car la transparence en la matière est la meilleure amie de la lutte anti-corruption. « Nous pensons que la transparence est un outil, un levier. Elle rend la corruption difficile, souligne Julien Coll, délégué général de Transparency International France. Si une entreprise communique sur son organigramme ou sur les taxes qu’elle paie pays par pays, elle aura plus de mal à manipuler les prix de transfert par exemple. Ou à s’implanter dans des paradis fiscaux tandis qu’elle déclare des activités dans des pays tiers, dont la population locale ne tire aucun bénéfice. » (CQFD)
      Bilan : les entreprises sont encore très adeptes de l’opacité. (Non?) Les trois quarts d’entre elles n’indiquent pas où sont enregistrées leurs filiales et la moitié ne publie pas d’informations relatives aux financements politiques, rappelle le communiqué. Au classement de TI, Statoil sort malgré tout son épingle du jeu. Le pétrolier norvégien « publie des informations significatives sur ses programmes anti-corruption, ses filiales, les impôts qu’elle verse et les profits qu’elle réalise dans les 37 pays où elle opère », souligne le communiqué. Elle décroche la jolie note de 8,3/10. Les minières Rio Tinto et BHP Billiton obtiennent chacune 7,2/10. Mais pourquoi les entreprises dites « extractives » sont-elles si performantes ? Sans doute parce que l’air du temps les y forcent un peu. Aux Etats-Unis, la loi Dodd Franck – qui attend encore ses décrets d’application – exige que les entreprises publient, pays par pays, les commissions qu’elles versent aux gouvernements pour exploiter les ressources pétrolières, gazières et minières. (...)
    Lire la suite sur:
    http://www.terraeco.net/Lutte-anti-corruption-Statoil-au,44881.html


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    "Grrr... Ch'suis un cafard Napolitain..."


    ITALIE. Naples envahie 
    par des cafards géants

       (...) La ville de Naples a dû se résoudre mardi 10 juillet à lancer des opérations de désinfection pour lutter contre des blattes pouvant atteindre sept centimètres de long, sorties ces derniers jours des égouts, ont annoncé les autorités locales.
       A l'issue d'une réunion extraordinaire, la municipalité et l'Agence sanitaire de Naples (ASL), chargée notamment des égouts, ont décidé d'intensifier les opérations de désinfection.(...)

       (...) Depuis avril,  les agents de nettoyage travaillaient de nuit pour éviter tout contact entre les produits insecticides et les habitants, mais "des opérations seront aussi programmées le matin", a indiqué Maurizio Scoppa, directeur général de l'ASL.
       La prolifération de ces insectes, accentuée par la canicule qui sévit sur le centre-sud, l'humidité et les matériaux organiques, a relancé la polémique sur l'hygiène à Naples, régulièrement critiquée pour sa gestion des ordures ménagères. (dirigée par la Maffia)

       Le quotidien "Repubblica" a parlé d'"invasion de cafards gigantesques" et des experts de la santé publique ont évoqué des risques de maladies, comme le typhus et l'hépatite A.(...)


    °°°
    "Ben oui, Marie-Toinette c'était une drag-queen...
    C'est Moi, Lorànt qui vous le dit"


    «Lorànt Deutsch 
    a une vision biaisée de l’histoire»

       (...) Entretien avec l’historien William Blanc, en pleine polémique au sujet de «Métronome», qui s'est vendu à 2 millions d'exemplaires (...)

       /BibliObs D’après vous faut-il nécessairement être un historien de formation universitaire pour écrire des livres d’histoire?

       William Blanc: Un non-historien peut tout à fait écrire un livre d’histoire, mais à condition qu’il se soumette aux principes de base du travail historique, ce que Lorànt Deutsch n’a pas fait avec «Métronome». Il ne respecte pas la démarche de l’historien. En effet, il n’y a aucun travail sur les sources, celles-ci sont complètement absentes de son ouvrage. Ce n’est pas un travail de chercheur mais un point de vue empreint d’a priori sur l’histoire de France et de Paris.

       /Vous voulez dire qu’il aborde les faits sous un angle très particulier?

       Oui, il sélectionne les faits historiques en fonction de l’idéologie qui est la sienne. Bien sûr, il n’est pas question de faire le procès de ses convictions, mais en procédant ainsi, il opère des choix significatifs; des faits essentiels de l’histoire de France sont ainsi passés sous silence, ou bien évoqués de façon plus qu’allusive. C’est le cas pour la Seconde Guerre mondiale par exemple, et notamment pour tout ce qui touche à la Collaboration. Seules quelques lignes y sont consacrées.

      Lorànt Deutsch a fait un choix plus que problématique en centrant son livre uniquement sur l’histoire des rois. La légende de Saint-Denis occupe huit pages; la manifestation du 6 février 1934, qui est quasiment la seule manifestation citée pour le XXe siècle, est vue comme une manifestation populaire alors que la réalité est beaucoup plus complexe.

       [Le 6 février 1934, les ligues d’extrême droite, l’Action Française en tête, se pressent autour du Palais Bourbon pour faire pression sur le nouveau gouvernement de Daladier; celui-ci démissionnera dans la foulée, une première pour un gouvernement de la Troisième République; en effet, aucun gouvernement n’avait jusqu’alors cédé aux revendications de la rue. Gaston Doumergue, ancien Président de la République, est alors rappelé pour former un nouveau gouvernement dit d’Union Nationale qui s’appuie sur les grandes figures de la droite parlementaire, avec quelques éléments plus radicaux, le Maréchal Pétain en tête. NdlR]

       /Une légende royaliste dorée en quelque sorte?

       Oui, d’autant plus qu’il insiste sur la continuité entre les rois de France, tout en reléguant ce qui concerne le peuple à quelques lignes; par exemple, il ne s’attarde pas sur la Commune. Et pour faire cadrer la réalité avec sa vision de l’histoire, il n’hésite pas à prendre des libertés avec les faits.

       Son récit de la fondation du Louvre en est une bonne illustration; sa «théorie» est contredite par de nombreux travaux sérieux sur le sujet, de même que par les fouilles archéologiques. Lorànt Deutsch nous dit que le Louvre a été construit par le père de Clovis; en réalité c'est l’œuvre de Philippe Auguste, sept siècles plus tard. En d’autres termes, il n’a pas mené une démarche de chercheur; or cela est essentiel. La recherche consiste à faire tomber ses propres préjugés sur le sujet en question. Deutsch fait exactement l’inverse: il part de ses opinions pour aller aux faits. (Ben, faut caresser les royalistes dans le sens du poil, aussi, hein?)


    Lire sur:



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    Benoît Barvin

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    Pensées pour nous-mêmes:


    (VIS SANS TE PREOCCUPER DE LA VIE)

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    "Messieurs, je ne reconnais pas votre autorité!
    - Ben évidemment, c'est pour ça qu'on est masqué,
    hé, Charlot!"


    Un monde où personne 
    n’est entièrement souverain
    The Times / NI Syndication
    Traduction : Mélanie Liffschitz

       (...) Lors d’un récent débat à la BBC, Jeremy Paxman a fait son petit effet en brandissant à l’écran une photo de Herman Van Rompuy, le président belge plutôt insipide du Conseil de l’Europe, et a demandé au public s’ils avaient voté pour lui et même s’ils savaient qui il était. Fin du débat. Bien entendu personne n’aime être gouverné par des personnes non élues qu'on ne peut même pas nommer. 

       Sauf que cet argument ne tient pas la route. Pourquoi n’a-t-il pas montré la photo du secrétaire général de l’OTAN, du président de l’OMC, ou de l’ONU, de la Banque Mondiale, du FMI, de l’Organisation maritime internationale ou même du président de la Fifa ? Nous n’avons élu aucune de ces personnalités; ils ne viennent de pas de chez nous et nous ne connaissons même pas leurs noms – sauf peut-être celui du président de la Fifa. (...)

       (...) Et pourtant ils ont des parts de notre souveraineté entre leurs mains moites et non élues. Nos représentants élus ont choisi de leur confier ces pouvoirs sans même penser à organiser un référendum. Etre membre de l’OTAN nous oblige ainsi à entrer en guerre si un autre pays venait à nous attaquer, la Turquie par exemple. Pas de si ni de mais : à moins d’être préparés à renier le traité fondateur de l’OTAN nous entrerions en guerre que nous soyons d’accord ou non. Et les sacrifices associés à notre adhésion à l’UE sont ridicules en comparaison.

       En tant que membre de l’OMC, nous ne pouvons pas subventionner nos industries comme nous le voulons ni augmenter les droits de douane pour décourager les importations. En tant que membre des Nations Unies, et selon la charte à laquelle nous avons participé, nos actions sont soumises au droit international. En tant que membre de l’Organisation maritime internationale, et signataire de la Convention de l’ONU sur le droit maritime, nous avons délégué les règles de la circulation maritime et la définition des“zones économiques exclusives” de nos côtes.

       Depuis 1945, la politique britannique consiste à mettre en place et à rejoindre des institutions internationales pour définir ensemble des règles communes concernant diverses activités, encourager la coopération plutôt que le conflit, accroître la sécurité collective, ou développer toujours plus le libre-échange. Tout ceci implique des transferts de souveraineté en échange de bénéfices attendus – un peu comme la Fédération de football qui a rejoint la Fifa pour jouer dans les tournois internationaux et pour que nous suivions tous les mêmes règles du football. Bien sûr nous pourrions être indépendants et fixer nos propres règles, mais nous n’irions pas bien loin.

       Et donc quoi qu’en disent les eurosceptiques et l’UKIP, le débat sur l’Europe ne peut être réduit à un choix manichéen : esclavage ou liberté, servitude ou souveraineté. A moins de vouloir sortir de toutes ces institutions, évidemment. Tout est question de degré, de nuances : il faut plutôt chercher à savoir à partir de quand le transfert de souveraineté nous met en danger, ou se poser des questions plus ennuyeuses comme les avantages et les inconvénients du transfert de souveraineté.

    Lire le long article sur:

    +++

    (Lorsque vous entendez le tonnerre, dites : 
    "Gloire à Dieu", et non :"Dieu est Grand".)
    (Heu... Ca change quoi?)
    Les 88 paroles du prophète. Ces paroles sont extraites de la Sounnah.

    "Et quand j'entends ou je vois des c..., je fais quoi?
    - Mécréante!"

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    « Persepolis » déprogrammé 
    en loucedé d’un festival au Maroc
    Aurélie Champagne | Journaliste

       (...) Au Maroc, depuis l’arrivée au gouvernement d’Abdelilah Benkirane, et du parti islamiste gouvernemental Justice et développement (PJD), tout le monde est attentif aux signes (de quoi?).
       Et la déprogrammation en catimini de « Persepolis », film franco-iranien de Marjane Satrapi, à la Cinémathèque de Tanger n’est pas un bon signe pour la vie culturelle marocaine (et la vie au quotidien tout court).

       Depuis le 2 juin, la Cinémathèque de Tanger accueille un festival de qualité : les 25 ans de la Fondation Groupama Gan pour le cinéma. La programmation est belle, et rassemble 28 métrages du monde entier. De « Louise Wimmer » à « La Captive du désert », tous sont lauréats de la Fondation Groupama Gan pour le cinéma, qui soutient six premiers longs-métrages par an.

       En avril, au moment de boucler la liste des films, « Persepolis » fait l’unanimité, raconte Gilles Duval de la Fondation Gan Groupama, qui établit la programmation avec la Cinémathèque : il est « jeune public », emblématique de l’année 2007 et a déjà été programmé au Festival de Marrakech sans encombre quatre ans plus tôt. (...)

       (...) Et la déprogrammation de « Persepolis » en cache une autre: celle du film« Sharqiya », programmé en ouverture du même festival. Ce long-métrage du cinéaste israélien Ami Livne raconte l’histoire de trois jeunes Bédouins installés dans le sud d’Israël, auxquels les autorités imposent un ordre d’expropriation.

       Le film, qui a fait sensation au dernier Festival de Cannes, a provoqué du grabuge à Tanger. Il a été déprogrammé par la Cinémathèque suite aux pressions de « militants de BDS Maroc (Boycott, désinvestissement et sanctions), la représentation locale d’une organisation internationale appelant à exercer des pressions économiques, académiques, politiques et culturelles sur l’Etat d’Israël », rapporte le site marocain indépendant Demain Online. (...)
    Lire sur:

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    "Si vous ne me donnez pas un prix,
    je fais exploser la Terre que je viens
    de réduire d'un seul coup d'un seul!"


    Fraude scientifique: 
    publish or perish!
    Vincent Giudice
    Étudiant en thèse de biologie 
    dans le domaine des cellules 
    souches embryonnaires

       (...) Le 2 juillet 2012, un triste record a été battu dans le monde de la recherche. Yoshitaka Fujii, médecin japonais, a été accusé d'avoir falsifié les résultats de 126 articles qu'il a publiés en 19 ans dans des revues scientifiques. "On avait l'impression qu'il s'était assis à une chaise et avait écrit des romans sur ses recherches" a conclu le rapport du comité scientifique en charge de l'étude du cas Fujii.

       Le plus impressionnant est que ce médecin japonais a réussi à falsifier ses travaux de recherche au nez et à la barbe de ses collaborateurs et co-auteurs. Fujii a profité de ses nombreuses publications pour obtenir de nouveaux postes dans différents hôpitaux et des fonds de recherches. Il a également fait des demandes pour recevoir différents prix pour ses résultats.

       Ces cas de fraude scientifique sont de moins en moins isolés. Le magazine scientifique Nature a annoncé en 2011 que le nombre d'articles scientifiques retirés des magazines spécialisés a été multiplié par 10 en 10 ans. Parmi ces articles retirés, 44% le sont à cause d'une fraude scientifique (falsification des résultats, plagiat...). Ce problème pourrait être provoqué par la doctrine du publish or perish (publier ou périr), régissant le monde scientifique moderne.

    Lire sur:

    +++

    "Oui, Chère Soeur Cornette, je n'ai plus le goût de vivre...
    - Faut pas rester dans cet environnement sordide... Vous avez
    vu ces horribles sculptures? Et puis, Mon Cher, buvez et bais...,
    je vous assure que cela vous fera le plus grand bien..."



    +++
    Luc Desle

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:


    (VA AU PLUS SIMPLE
    MAIS PRENDS TON TEMPS)

    ***
    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(34)
    pcc Benoît Barvin



    Frontière

       Je n'étais plus très loin de la frontière, un kilomètre peut-être, voire un kilomètre et demi. J'étais épuisé, le souffle court, mon corps n'avait plus une goutte d'eau à exsuder; je ne sentais pas plus mes jambes que mes pieds qui n'étaient, à présent, que des "godillots" encombrants et pesaient des tonnes. A chaque pas je manquais tomber, et tomber sur ce terrain rocailleux, plein de bosses, de creux, de cavités  dangereuses car susceptibles de receler un serpent venimeux, ç'aurait été une catastrophe. Jamais je n'aurais pu me relever. Je pense que si j'avais chu sur le sol, je serais mort dans la seconde, soulagé peut-être de pouvoir abandonner cette fuite éperdue et mortelle qui semblait ne pas avoir de fin. 

       Cela faisait des mois que je me préparais, moi et les trois autres membres de ma famille. Nous avions tout fait pour détourner les soupçons de notre entourage immédiat qui, chacun, avait depuis longtemps lâché prise et s'accommodait  d'une situation infâme... Mais tant qu'il y a de la vie, n'est-ce pas? semblait-on nous dire, avec un geste fataliste. Tout en nous surveillant, au cas où.
       Père et Mère, eux, n'étaient heureusement pas de ce bois dont on faisait les lâches. Ils cachaient bien leur jeu, poursuivant leur labeur quotidien, exténuant - lui en travaillant dans l'usine de jeans, plus particulièrement dans le "département"où l'on trempait les tissus dans des solutions qui, lentement, s'infiltraient sous la peau, provoquant de terribles cancers. 
       Quant à Mère, elle cousait, à l'aide d'une  dangereuse machine antédiluvienne, des poupées aussi mignonnes que vaines, destinées aux enfants des ex-Pays Émergents, comme on les appelait, trente ans plus tôt. Moi et ma Soeur, nous livrions toutes sortes d'objets d'art aux Classes Premières, celles qui avaient ruiné notre Etat, ainsi qu'une bonne partie de la Planète. Bien entendu, nous étions reçus moins bien que des chiens par les factotums de ces immondes satrapes. Ma soeur avait été violentée, mais ces choses-là étaient tellement courantes qu'on n'y avait presque pas fait attention.
       "Ce sera pour la fin de semaine" avait dit Père, tout bas,  sa main rugueuse dissimulant ses lèvres, en raison des nombreux drones qui écumaient l'immense réfectoire, l'oeil électronique toujours aux aguets. Dans notre minuscule deux-pièces, il nous avait fait passer des bouts de papiers sur lesquels étaient notées ses instructions, en pictogrammes Olmèques, afin de déjouer les experts en déchiffrage. Puis on les avait avalés...
       Nous étions partis le samedi suivant, nous faufilant par l'étroit boyau que nous avions creusé, chacun à notre tour, depuis près de douze mois, longs, interminables, mais pleins d'espoir. La nuit était sombre, brouillée par les orages magnétiques qui, au loin, grondaient. Dans ces conditions, impossible que les drones puissent prendre leur envol pour surveiller les environs. Mère nous indiquait le chemin grâce à un antique GPS, volé pièce après pièce dans une des salles de proto-histoire. Heureusement, cette période historique intéressait peu les Autorités, de sorte que personne ne s'était aperçu de la disparition de ces composants organiques. 
       A présent, c'est avec une réelle dextérité qu'elle nous conduisait vers la frontière, celle des Estados-Unidos de la Patria. Là, nous ne trouverions pas le Bonheur, mais une vie simple, sans mouchards, sans harcèlement moral, car la région était censée confier à chacun un bout de terrain, à charge au "propriétaire" de le cultiver et d'en tirer le meilleur parti. Cela semblait tellement idyllique que, parfois, je me mettais à douter de ce futur possible qui avait des allures de conte de fée...
       C'est Père qui, le premier, tomba dans un piège, dissimulé sous un bosquet d'épineux. Bien qu'éclairant le chemin avec une lampe-torche antique, il se fit surprendre et fut comme effacé de l'espace. Nous nous précipitâmes, nous penchâmes et vîmes son corps, percé de part en part par les pointes acérées de pieux de bois. Heureusement, avant de plonger, il avait eu la présence d'esprit de jeter la lampe-torche dans notre direction. Mère s'en empara, nous fit signe de la suivre et nous filâmes, le coeur prêt à se briser, laissant le corps de Père derrière nous,  bientôt dévoré, certainement, par des bêtes immondes.
       Ma Soeur et Mère, peut-être un peu trop pressées - ou alors bouleversées par cette mort brutale - ne purent éviter cette portion de sables mouvants qui, pourtant, quelques secondes avant, avaient scintillé sous l'éclat brutal de la lampe. Mère plongea jusqu'à la taille, réussit à pivoter dans notre direction, balança le GPS et la lampe, avant que son corps ne s'enfonce avec une lenteur tragique dans un bruit écoeurant de succion.
       "Non! "hurla ma Soeur. Elle s'élança, avant que j'aie pu la retenir et fut elle aussi avalée par cette viscosité goulue. Je m'emparai des deux objets jetés par Mère et me mis à courir, conscient que le hurlement de ma Soeur était une catastrophe. Les drones et les embûches de la Nature n'étaient pas les seuls pièges que j'aurais à affronter si je voulais m'en sortir...

       Plus que cinq cent mètres, si j'en croyais le GPS. Il me fallait franchir un petit monticule et, derrière, se trouvait un simple muret que je n'aurais plus qu'à grimper, pour me retrouver de l'autre côté de la frontière. Père et Mère avaient étudié avec soin la topographie des lieux et en avaient conclu que, dans cette portion abandonnée du territoire, aucune barrière électronique ne viendrait empêcher notre évasion.
       Je franchis la moitié de la colline. Je tenais la lampe-torche devant moi, comme une arme. Dans l'éclaboussement du rayon de lumière surgit la haute silhouette métallique d'une Cybernétique de Type E, un garde-frontière qui s'orientait via les sons émis par les Humains. Des humains qu'il était chargé de traquer et d’annihiler, surtout si ces derniers se baladaient, la nuit, en plein couvre-feu.
       Je l'avoue, je maudis le hurlement de ma Soeur... tout en fonçant, plein de rage, en direction du Cybernétique. Je le heurtai si violemment que nous roulâmes de l'autre côté de la colline, dans une étreinte insolite au bout de laquelle j'espérais bien toucher du doigt la Liberté...
       
    ***

    (Soeur Cornette attendait qu'IL vienne la visiter,
    ainsi qu'il l'avait fait pour la Sainte Vierge,

    avec l'Archange Gabriel)
    (c) Michel Desimont

    ***

    "Je vois... Je vois une palpitation soudaine...
    Quelque chose de légèrement obscène qui...
    - Bon, OK, j'ai compris: c'est combien?"


    ***

    (AXE-GIRL n'était pas contente et le faisait savoir.
    MALE-ROBOT allait l'apprendre à ses dépens)


    ***

    "On attend quoi, là?
    - Le bus, peut-être?
    - Tu dis ça parce que je suis Blonde?
    - Non, tu crois..."


    ***
    Blanche Baptiste

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (ÉCRIS LE LIVRE DE TA VIE
    AVEC UN CRAYON ET UNE GOMME)

    @@@

    "Quand je disais avoir la peau des hommes,
    ce n'est pas comme ça que je le voyais..."

    Julien Palast. Skin Deep.


    @@@

    "Quoi? QUOI! Masculi... quoi?
    Arrête de dire des stupidités et
    viens faire les courses,
    puis la vaisselle"


    Parité, égalité, mixité ?
    Paumadou

       (...) (L)e féminisme est né pour en finir avec la domination masculine. Le masculinisme est né pour la rétablir.

       Sachant que les masculinistes (généralement homme, hétéro et blanc…) déclarent être des victimes des féministes. Je sais bien que certaines féministes sont extrêmes, mais c’est comme ça qu’on arrive à obtenir une égalité « légale » (et non pas « de fait » puisqu’encore beaucoup de monde en France pense la femme comme un objet ou un « sous-homme », en témoigne le hashtag tendance de #TesMaFemme surtwitter qui montre que beaucoup de mecs sont des cons finis)

       Le problème n’est pas d’avoir un dominant et un dominé, mais d’avoir une réelle égalité. Alors oui, si les femmes bossent, les hommes seront sans doute plus touchés par le chômage (mais regardons un peu les chiffres : les chômeurs sont majoritairement des chômeuses ! Il existe également un plafond de verre qui les empêchent encore d’atteindre les postes les plus importants et partout: entreprises privées, publiques, métiers artistiques, intellectuels, médicaux…)

       Le problème, c’est que le masculinisme ne touche pas que les hommes, beaucoup de femmes semblent prendre très au sérieux cette tendance à voir l’homme (hétéro et blanc, car les gays et les « colorés » sont autant de minorités qui subissent des pressions et des discriminations) comme des victimes. Voyez par exemple la loi votée qui interdit désormais à une femme de cumuler des années de cotisations pour chaque enfant mis au monde… au nom de l’égalité homme-femme. Si sur la forme, cette loi est égalitaire, sur le fond, j’attendrais que les femmes gagnent autant que les hommes, subissent moins de discriminations à l’embauche (vous êtes une femme entre 25 et 35 ans ? et bien vous « risquez » à tout moment de pondre un chiard, donc on vous regarde de loin et on ne vous embauche qu’avec modération), moins de jours « chômés » car les enfants sont malades ou que l’école fait grève (les papas prennent rarement des congés pour ça…)

       Autre exemple : le nombre de femmes et d’hommes qui minimisent les conséquences d’un viol, et chargent les victimes (elle était trop sexy, elle a fait des avances, elle n’a pas résisté, etc.)

       Ce que je vois autour de moi, ce n’est pas ça : les couples sont assez égalitaires. Ménages, enfants, cuisine, c’est partagé à presque égalité. Pour les salaires, par contre, mes amies gagnent moins que leurs compagnons, sont plus sujettes au chômage également (un exemple : ma meilleure amie a cherché un boulot pendant près de 3 semaines, alors que son compagnon l’a trouvé en 2 jours… à elle on lui évoquait à chaque entretien sa vie privée – voulait-elle des enfants ? – alors qu’à lui on ne lui a rien demandé du tout !)

    @@@

    "Au secours! Cette corneille s'attaque à moi!
    - Héhéhé... Personne t'entend, t'es qu'une bête statue"


    Le calvaire hitchcockien 
    (au petit pied quand même)
    d'une Belfortaine
    Gaétan Supertino

       (...) L'étrange calvaire (hum...) de Patricia Gasser commence au mois de juin. Depuis cette date, une corneille noire l'attend chaque jour à la sortie de son domicile, la suit partout, parfois sur plusieurs kilomètres, et lui a même foncé dessus plusieurs fois (hou la méchante!). "Quand je sors de chez moi il est là. Quand je change de place il change de place. Je n'ose plus sortir de chez moi et quand je sors, c'est avec un couteau. Je ne mange plus, je ne dors plus, je n'en peux plus", explose (explose!) cette aide à domicile de 45 ans, qui réside à Froidefontaine.

       "Au début, il faisait de drôles de bruits quand il me voyait, pas comme un croassement habituel (jè tème, jè tème...). Tous les matins à cinq heures, il tape contre la cheminée et réveille toute la famille. Et puis, maintenant, il me fonce dessus!", confit-elle Au Parisien. Le corbeau a attaqué à quatre reprises, la griffant sévèrement. "Une fois, j'allais au travail, j'étais au volant, fenêtre baissée, lorsqu'il a piqué en flèche. Il m'a agrippé le bras et s'est débattu, avant que je n'arrive à le faire sortir de la voiture", raconte-t-elle, encore éprouvée.

       Le volatile, décrit-elle, attaque Patricia Gasser uniquement lorsqu'elle est seule, "plutôt le matin et plutôt en campagne". "Il ne s'en prend qu'à moi et je n'arrive pas à expliquer pourquoi. C'est peut-être une bête domestiquée qui essaie de faire ami-ami et comme je le repousse, il devient agressif", avance cette mère de quatre enfants. (qui n'aurait pas un cadavre dans le placard réincarné en corneille? Moi je dis ça, hein, je dis rien...) (...)




    @@@

    "Je-Vote-Pour-Mon-Maître-Qui-N'A-Pas-Pu-Venir...
    - C'est-Mieux-Ainsi"



    genevoisrienvenir.blog.tdg.ch

    Du suffrage universel 
    au suffrage de personne
    Paride Broggi
    Doctorant en philosophie politique


       (...) Historiquement, la France n'a jamais apprécié l'idée de céder sa souveraineté. C'est pour cela que le mot "cession" est devenu tabou dans le débat autour d'une éventuelle union politique européenne. On lui préfère "partage", parce qu'il est moins définitif et plus rassurant vis-à-vis de l'opinion publique. "Partage de souveraineté" est d'ailleurs la formule que le ministre du budget Jérôme Cahuzac a employée pour nommer le processus d'intégration budgétaire que l'UE est en train d'envisager.

       Si d'un côté ce nouveau terme adoucit la communication, de l'autre, il ne résout pas les problèmes qu'un partage de la souveraineté implique. Qu'est-ce que la France devrait partager? Et avec qui?

       Pour l'instant il n'y a pas de réponses précises, car les négociations entamées au dernier sommet européen sont loin d'être achevées. Toutefois il y a beaucoup de chances que ce soit la Commission Européenne et la BCE qui supervisionnent les choix budgétaires de chaque pays membre.

       On peut s'étonner (s'indigner serait mieux) que la politique économique d'un état démocratique, même dans le cadre d'une fédération, soit tracée en dernier ressort par des institutions totalement à l'abri du suffrage. Dans d'autres fédérations comme le États-Unis, ce rôle est assigné à des assemblées d'élus. Cela parce que même les décisions économiques doivent avoir une légitimité politique. Sinon pourquoi voter? (pour la forme...) Pourquoi recourir aux urnes si n'importe quelle majorité doit suivre la démarche déjà tracée par des organismes élus par personne?

       Rajoy (droite), Ayrault (gauche), Monti (technique) sont tous en train d'appliquer, avec différentes nuances, l'agenda de la BCE. (...)

    Lire sur:
    @@@


    Benoît Barvin

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:

    (N'ATTENDS RIEN DE LA VIE
    C'EST ELLE QUI ATTEND DE TOI)

    ***

    (La Petite Sirène - en jean -
    avait bien changé)
    josh middleton. delerium. 

    ***

    "Ca fait un bon moment que j'attends,
    et il n'y a aucune voiture qui s'arrête...
    J'ai un bouton sur le nez, c'est ça?"


    Pioz, 
    la ville la plus endettée du pays
    Lola Galán
    EL PAÍS MADRID

       (...) Des maisons mitoyennes, certaines beige clair, d’autres en briques rouges, encadrent la silhouette presque intacte du château du XVe siècle. Les ronds-points qui mènent à Pioz (dans la province de Guadalajara), à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Madrid, sont jalonnés de panneaux d'avertissement : carrefour dangereux, entrée de lotissement. Partout, on peut voir des ensembles de petites maisons neuves construites lorsque le secteur de la brique était en pleine expansion. 

       Certains de ces lotissements sont à moitié vides. Cette situation n'est guère différente de ce qui se passe dans le reste de l'Espagne. Si Pioz se distingue, c'est parce que cette ville pourrait bien être la plus endettée de tout le pays. Selon Amelia Rodríguez (Parti populaire, droite), la maire de Pioz, la dette de la municipalité n'atteint pas moins de 16 millions d'euros, alors que son budget s'élève à deux millions d'euros.

       Prise dans le tourbillon quotidien de la crise, Pioz est un exemple à petite échelle de l'échec du principal modèle de développement appliqué en Espagne au cours des dernières décennies. Au milieu des années 1990, Pioz comptait à peine 1 000 habitants et la municipalité a investi des millions pour devenir une cité-dortoir de 25 000 personnes. Les espoirs ont été déçus et aujourd'hui, la ville compte 3 800 âmes et un déficit financier colossal. (...)

       (...) Toutefois, la majorité des habitants de souche n'a pas apprécié que sa dirigeante les distingue comme les plus endettés. Nombreux sont ceux qui se demandent pourquoi Amelia Rodríguez s'est empressée de révéler que Pioz est la localité qui aura besoin de 7 058 ans pour s'acquitter de sa dette (après acceptation du plan de paiement des bailleurs de fonds). (...)
    Lire sur:

    ***

    "Pour avoir les mâles afghans,
    il fallait nous envoyer, plutôt que 

    des trouffions pleurnichards"

    The New Americans: American Strength, 
    2007 by Mark Velasquez photographer

    Fiers de notre force

    Tzvetan Todorov 


       (...) Le sommet de l’OTAN, en mai 2012, a proclamé le « retrait irrévocable » des troupes étrangères d’Afghanistan, d’ici à la fin de 2014. Ce serait la fin d’une des guerres les plus longues du XXe siècle, treize ans, 2001-2014, dépassée en durée uniquement par celle des États-Unis au Vietnam (1959-1975) ; l’une des plus chères aussi : on avance le chiffre de 530 milliards de dollars déjà dépensés. Les victimes se comptent par milliers du côté de la coalition, par dizaines de milliers dans la population afghane. Les grandes puissances n’aimant pas admettre qu’il leur arrive de se fourvoyer, ce retrait nous sera sûrement présenté comme un succès politique. 
       On préfère ne pas s’apercevoir que les guerres asymétriques modernes ne sont pas gagnables, que les peuples rejettent l’occupation étrangère même si on leur explique qu’elle est au service de leur bien. Il est assez probable que, comme après la conclusion de la paix au Vietnam, le retrait sera suivi par l’effondrement du gouvernement mis en place. Les années d’engagement, les victimes, les dépenses n’auront servi à rien, même pas à apprendre une leçon pour les années à venir. (...)

       (...) Les dirigeants des puissances occidentales, qui aiment croire qu’ils expriment l’opinion de « la communauté internationale », ne semblent pas être conscients du principal présupposé de leur politique. À savoir que, comme au bon vieux temps du colonialisme, c’est à eux de décider de la destinée des peuples sans protecteurs, en particulier en Afrique et en Asie. Ces peuples-là, doivent-ils se dire, sont condamnés à rester éternellement mineurs, et nous avons la lourde responsabilité de décider pour eux. 
       Comment s’expliquer, sinon, qu’ils trouvent légitime de destituer par les armes les gouvernements de tant de pays, de la Côte d’Ivoire à l’Afghanistan, alors même que ces gestes ont si souvent des effets contre-productifs ? Cette mentalité est du reste partagée par quelques ressortissants des anciennes colonies, qui s’indignent : mais qu’attend l’Occident pour venir nous libérer de notre tyran ? (...)

    Lire sur:

    ***
    "Si j'étais pas si jeune,
    j'aurais ma chance pour ce concours
    de Miss Shoah"


    Controverse après l'élection 
    de Miss rescapée de la Shoah

       (...) On pourrait croire à une mauvaise blague, mais jeudi a eu lieu en Israël le premier concours de «Miss Shoah». Agées de 74 à 97 ans, 14 finalistes se sont affrontés sur un podium, raconte AP. Hava Hershkovitz, bientôt 79 ans, a été couronnée. Elle avait 8 ans quand elle a été expulsée de chez elle en Roumanie en 1941 et envoyée dans un camp soviétique où elle est restée trois années.

       Ces 14 finalistes — sur les 300 candidates que le concours avait attiré— étaient «évaluées» par 4 juges. Trois étaient d’anciennes «reines de beauté», la quatrième une gériatre et psychiatre spécialisée dans le soin des survivants de la barbarie nazie. «Sacré cocktail», remarque le site féministe Jezebel.

       Shimon Sabag, l'organisateur de l’événement, a expliqué que les finalistes étaient jugées non pas uniquement sur leur apparence physique — 10% des critères des juges assure-t-il— mais aussi sur leur histoires personnels dans les camps de concentration et les ghettos ainsi que sur leur contribution à leur communauté après la guerre. (...)

    Lire sur:

    ***
    Benoît Barvin (et Blanche Baptiste)

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:



    (LE SAGE N'EST PAS LA FRONTIÈRE)


    °°°
    COURTS RÉCITS AU LONG COURS(33)
    pcc Benoît Barvin

    Archaeopteryx, 
    Original bird or First bird vintage engraving.

    Le ballon

       Il grossissait chaque jour un peu plus, c'était indéniable. Il avait du mal à fermer la ceinture de son pantalon, était obligé de pratiquer une nouvelle ouverture dans le cuir, se morigénait en s'observant d'un oeil critique dans la glace, avec ce bide qui enflait doucement, avec l'air de ne pas avoir l'air. Il grossissait... mais la balance électronique pointait son aiguille imperturbablement sur le chiffre 67, sans qu'il y ait un gramme de plus d'indiqué, en dépit de tous ses efforts. Il grossissait, malgré son régime qui avait banni le sel, le sucre, le pain, les sucreries, l'alcool, les boissons gazeuses et il ne savait plus quoi d'autre. Il se gorgeait peu à peu, son corps prenant une étrange forme de bibendum, comme si sa chair, tout en enflant, s'allégeait. 
       Il lui fallut une bonne dizaine de jours pour comprendre que c'était exactement ce qui arrivait. Il ne grossissait pas à proprement parler. Il enflait doucement, pareil à un ballon que l'on gonfle, de sorte que son poids n'évoluait pas dans le mauvais sens. En fait, plus son corps s'épaississait, moins il pouvait entrer dans ses pantalons, et plus il perdait des centaines de grammes qui devenaient ensuite des kilos. De 67 - son poids de forme -, il descendit régulièrement vers les 64, puis se retrouva à près de 60 kilos... tout en continuant à se transformer en une chose vaguement monstrueuse. Il pensa à une maladie orpheline, ou à un trop plein d'eau produit par ses cellules.
       C'est un matin où le vent soufflait plus fort que d'habitude qu'il comprit vraiment ce qui se passait. Il ouvrait la porte-fenêtre du jardin, un courant d'air se forma et il se sentit aussitôt poussé dans l'espace. Pendant une trentaine de secondes, il se mit à flotter, faisant fi de la pesanteur. De saisissement, il faillit abandonner la poignée qu'il tenait étroitement serrée entre ses doigts. Que ce serait-il alors passé? 
       Il en frémissait encore, une heure plus tard, alors qu'il se faisait un repas des plus calorifiques. Il avait décidé de cesser son régime, peu importait sa ligne qui... 
       De toute façon, quand il se regardait dans une glace, il voyait un gros machin déformé par les courbes, avec des bajoues genre gros lard - ce qu'il n'était pas -, les yeux disparaissant sous une fausse graisse et...
       Il lui fallut deux jours d'intense réflexion pour, à la fois calmer sa panique, et enfin comprendre tout le parti qu'il pouvait tirer de sa particularité physique. En dépit de plusieurs repas hyper-calorifiques, il n'avait en effet pas pris un gramme. Bien au contraire. De plus il s'était un peu plus arrondi... et avait maintenant du mal à tenir debout. Un peu comme s'il se trouvait dans une cabine spatiale lentement privée de pesanteur. Il devait calculer tous ses gestes, avancer au ralenti pour ne pas rebondir dans les airs, tel une baudruche.
       Il  s'attacha solidement à une chaise en fer, héritée de sa grand-mère. Il avait passé une corde, qui faisait plus de dix mètres de long,  autour de sa taille et, avec mille précautions, il sortit dans le jardin puis cessa de se tenir au parpaing qu'il avait serré contre lui pendant toute l'opération.
       Aussitôt il se sentit s'envoler, pareil à un ballon gonflé à l'hélium et une incroyable exaltation le submergea, alors qu'il s'élevait dans l'éther, juste au-dessus du toit de sa maison. 
       Une griserie sans pareille... L'impression, enfin, d'appartenir au Monde vivant...
       Vivant, il ne le resta pas plus longtemps. C'était le jour de l'ouverture de la chasse. Son voisin était sur le pas de la porte, tenant un fusil chargé dans ses solides battoirs. La suite, on la devine sans peine... 
       Finalement, ce fut quand même un beau jour pour mourir.

    °°°

    N. C. Wyeth 

    Legends of Charlemagne by Thomas Bulfinch 
     Published by Cosmopolitan Book Corp ~ 1924
    °°°
    "Oui... Ouiiiiiiii....
    Viens vite, Oh Bête que j'attends depuis si longtemps!"




    (D'après ses amies, cette pécheresse 
    était une sacrée chaude lapine...)

    °°°

    "Comment ça, vous ne voulez plus nous unir devant Dieu?
    Et pourquoi ça, Sire?"



    °°°

    "Ce n'est pas en échangeant ton épée
    que tu réussiras mieux dans tes combats.
    T'es qu'un tocard, mec,
    mets-toi bien ça dans le crâne!
    - Enfin, Geoffroy, il y a des choses
    qui ne se disent pas..."



    °°°

    "Heu... Tu n'aurais pas, plutôt,
    une couronne de roses?
    Je suis allergique aux fleurs des champs"


    °°°
    Blanche Baptiste 

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  • +++
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LE SAGE NE PARDONNE PAS AU MÉCHANT
    IL L'IGNORE)

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    « Osez
    Ce mot renferme 
    toute la politique de notre révolution. »

     Louis Antoine de Saint-Just



    +++

    "On dit merci qui?
    - Merci patron!"


    Licenciements et flexibilité : 
    Le gouvernement cédera-t-il 
    au chantage patronal ?
    (on parie?)

       (...) Jean-Francis Pécresse traduit dans les Echos par : « (...) Plus de compétitivité économique ou plus de droits sociaux ? Plus de flexibilité de l'emploi ou plus de rigidité dans le droit du travail ? Plus d'économies dans les dépenses publiques ou plus d'impôts au risque de freiner l'activité ? (et gnagnagna) (...) » 
       Donc, soit les organisations patronales obtiennent de façon unilatérale la mise en place de la précarisation des salariés soit les licenciements vont s'enchaîner en septembre, comme l'a annoncé Laurence Parisot il y a quelques jours.

       Laurence Parisot qui exige du Président de la République : « (...) le transfert d'une partie du financement de la protection sociale des entreprises aux citoyens, via une hausse de la TVA (...) plus de flexibilité du marché du travail, avec la mise en place de baisses temporaires de salaires en échange d'un maintien de l'emploi, ou encore une facilitation des suppressions de postes (et qu'on appelle un patron Bwana également...) (...) » 

       Quelles garanties pour les salariés qui se verraient appliquer ces mesures ? Réponse aucune puisque selon madame Parisot : « Si on veut que ces entreprises soient à nouveau performantes et puissantes (…) au niveau mondial, dans cinq ou dix ans, il faut accepter des ajustements, il faut accepter des restructurations (...) » 
       En français ça porte un nom précis : Du chantage. Et c'est surtout un manque profond de respect pour tous les salariés qui font fonctionner au quotidien les entreprises françaises !
       Le plus grave dans cette affaire, c'est que les fameux «ajustements» et «restructurations» prônées par le Medef, pour les rendre plus compétitives, ne garantissent en aucun cas la pérennisation d'emplois sur le territoire national. 

       La preuve en est que les 8000 suppressions de postes chez PSA n'ont pas convaincu les investisseurs puisque : « (...) Le titre du constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën fait un plongeon spectaculaire ce vendredi matin à la Bourse de Paris, alors que la polémique enfle après le plan de suppressions de postes et en l’absence de perspectives encourageantes sur le groupe (...) »
       Cela signifie t-il que PSA n'est pas allé assez loin et qu'il est maintenant nécessaire de rapidement précariser d'avantage les salariés et surtout de délocaliser encore un peu plus la production ? (pour vendre des voitures à des chômeurs qui ne peuvent pas les acheter?) (...)
    Lire l'article sur:


    +++
    « La force prime le droit. »



    Otto von Bismarck
    http://www.evene.fr/citations/otto-von-bismarck


    Le chancelier allemand Otto von Bismarck

    (Peut-être est-ce de l'humour germanique?)


    +++

    En rangs serrés 
    derrière la chancelière
    Robert Misik

       (...) Une récente couverture du magazine britannique New Statesman qualifiait Angela Merkel de “Europe’s Most Dangerous Leader” [le dirigeant le plus dangereux d’Europe]. En pages intérieures, la chancelière se hissait même au rang de “personne la plus dangereuse au monde”. Le sujet, bien informé, se concluait par cette phrase sans appel : “Dans le déni et lancée dans une politique d’austérité über alles, Merkel est en train de détruire le projet européen, de paupériser les voisins de l’Allemagne et de risquer une nouvelle dépression mondiale. Il faut l’arrêter.” Certes, le goût des journalistes pour les superlatifs transparaît quelque peu dans ces phrases. Cela étant, les auteurs disent clairement ce que, presque partout en Europe, on pense de la chancelière allemande et de son sadisme fiscal, ainsi que du refus de l’Allemagne d’éteindre cet incendie en prenant enfin des mesures vigoureuses.

       Pourtant il est un pays où l’on pense fondamentalement autrement : l’Allemagne. D’habitude, lorsque l’on parle de la “position allemande” ou de la “position française” en matière de politique européenne, on parle de la position du gouvernement. Or en Allemagne, il existe aujourd’hui un consensus entre le gouvernement, l’opinion publique et presque tous les médias, au point que l’opposition n’ose même plus s’opposer. Et lorsque, comme lors du dernier sommet européen [à Bruxelles les 28 et 29 juin], la chancelière est contrainte de dévier de quelques millimètres de sa position fondamentaliste, elle se prend une avoinée en rentrant chez elle. Elle “a plié”, et les grands médias demandent, paniqués : “Qui paiera la facture ?” (...)

       (...) Car depuis longtemps, ce n’est plus seulement l’affaire des braillards de Bildqui, en lettres de dix centimètres de haut, décrètent : “Encore plus d’argent pour les Grecs ruinés ? BILD dit non.” Depuis quelques mois, la presse supposée objective et sérieuse, autrement dit la presse normale, semble s’est être mise au diapason. C’est souvent au détour de phrases apparemment anodines que s’exprime le plus ostensiblement ce consensus national, ce chauvinisme qui soumet l’Europe à une épreuve de vérité. Dans des expressions comme “les pays endettés” ou “peu sérieux”, qui désignent bien entendu les Etats du sud de la zone euro – “l’Espagne endettée”. Mais un instant : à combien au juste s’élève la dette publique de l’Espagne ? Au début de l’année, elle atteignait 68% du PIB espagnol. A titre de comparaison, celle de l’Allemagne représente 81% du PIB. Alors qui est le “pays endetté” ? (...)
    Lire sur:

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    "Qu'est-ce que t'attends?
    - Rien.
    - Et ça fait longtemps?
    - Depuis que je suis née"

    Lewis Daumer, Cover Detail, 
    Woman’s Home Companion, February 1928
    Source: lauramcphee

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    "Les bains de boue mazoutée, ça va un moment,
    mais à la fin, ça lasse..."


    La Louisiane toujours 
    dévastée deux ans après BP

       (...) Comment se porte l'Etat de Louisiane? Le 20 avril 2010, Deepwater Horizon, une plateforme pétrolière de la compagnie BP, explosait dans Golfe du Mexique entraînant un gigantesque incendie et une mariée noire de grande envergure. Qu’en est-il, deux ans plus tard?
       Les effets ressentis dépassent largement le Golfe du Mexique. En Louisiane, Etat massivement touché par la catastrophe, les dégâts sont toujours là et semblent empirer avec le temps.
       La reporter Julie Dermansky s’est rendue à Cat Island, île des Bahamas, pour The Atlantic, et le constat est sans appel. Tout a été détruit. La végétation, autrefois dense, ressemblait à une forêt vierge. Maintenant, on peut traverser l'île sans difficulté ni obstacle.
       Les branches d’arbres empêchaient les vagues d’emporter le sable qui tient les sédiments en place. Mais avec la marée noire, la plupart des arbres sont morts. Et à présent, une grosse partie de l’île est sous l’eau.
       Selon PJ Hahn, directeur de la zone côtière, l’île est en train de disparaître comme «un sucre dans du café». Cat Island aurait perdu quatre hectares depuis 2010.

       La faune est la première victime. Les oiseaux migrateurs et les pélicans bruns (spécifiques à la Louisiane) n’ont plus de quoi construire de nids. De plus, avec la tempête tropicale Debbie en juin 2011, tous les oeufs et les oisillons ont disparus. Un seul oisillon pélican a été retrouvé.
       MotherJones rapporte que les changements les plus importants ne sont pas forcément ceux que l’on voit à l’œil nu. Avant les ravages du pétrole, les plages du Golfe grouillaient de microbes vivant dans le sable. On trouvait des vers microscopiques, des champignons, des algues et les stades larvaires des plus grandes espèces. Ils permettaient de nourrir tous les autres animaux.

       A présent, les analyses montrent un changement radical: seules quelques espèces de champignons et de vers ont survécu et ne suffisent plus à faire vivre les fonds marins. 
       Cat Island aurait besoin de 1,4 million de dollars pour faire repousser les arbres, faire venir de la terre du continent et construire une barrière circulaire sur 40 hectares.



    +++
    Luc Desle

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  • @@@
    Pensées pour nous-mêmes:

    (LA CRAINTE DE LA MORT
    HÂTE TA MORT. OUBLIE-LA)

    @@@

    "Once again, I'm back,
    like a poor economist solitary"


    Le retour du marxisme

       (...) Marx, le marxisme et plus encore la lutte des classes sont de retour. C'est en tout cas ce qu'affirme le très sérieux quotidien anglais The Guardian qui souligne qu'il faut bien trouver une alternative au capitalisme en crise (et on en est bien désolé, hein?) et qu'il y en a qu'une, au moins théorique, elle se trouve dans la célèbre théorie décrite par le philosophe allemand au XIXème siècle.

       Il faut dire que son monde dominé par une oligarchie toute puissante ressemble étrangement à celui du début du XIXème siècle. Et cela se traduit par des ventes records des livres de Karl Marx, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis et même en Allemagne. Même le très sérieux Ministre allemand des finances, Peer Steinbrück, qui a passé quelques nuits blanches au cours des derniers mois pour éviter un effondrement de la zone euro, a déclaré publiquement son admiration pour la théorie marxiste. «On doit admettre (avec réticence) que certaines parties de la théorie de Marx ne sont pas si mauvaises (bonnes, ça t'arracherait la g...?)» a-t-il déclaré prudemment à Der Spiegel.

       Pour autant, comme le souligne The Guardian, les prédictions faites par Karl Marx et Friedrich Engels dans le Manifeste du Parti communiste publié il y 164 ans, le deuxième livre le plus lu au monde après la bible, ne se sont pas vraiment avérées exactes.

       La lutte des classes devait déboucher sur la victoire inéluctable du prolétariat contre la bourgeoisie qui «creusait sa propre tombe». La réalité du début du XXIème siècle est exactement le contraire. «Le prolétariat loin d'enterrer le capitalisme, le maintien en vie à bout de bras. Des travailleurs sous payés et surexploités libérés par la plus grande révolution socialiste de l'histoire (Chine) sont conduits au bord du suicide pour permettre à ceux de l'ouest de jouer avec leurs iPads. L'argent chinois finance une Amérique qui sans cela serait en faillite», écrit Stuart Jeffries du Guardian.

       Jacques Rancière, professeur marxiste de l'Université de Paris VIII confirme son analyse: «la domination mondiale du capitalisme dépend aujourd'hui de l'existence du parti communiste chinois qui donne aux entreprises capitalistes délocalisées du travail bon marché pour baisser les prix et priver les travailleurs de leurs droits à s'organiser».


    @@@

    "Il y a vol et vol, hein? Pour l'heure, je plane"


    Dictature : la justice reconnaît 
    un "plan systématique" de vols de bébés

       (...) L'ancien dictateur Jorge Videla (1976-1981) – condamné à perpétuité par ailleurs – a été de nouveau condamné le 5 juillet à cinquante ans de réclusion pour avoir conçu et mis en œuvre un plan systématique et généralisé pour voler les bébés nés en captivité, rapporte le quotidien. 
       "Le procès, qui a débuté le 28 février 2011, est l'un des plus importants contre un responsable du régime militaire, car c'est la première fois que la justice reconnaît l'existence d'un plan visant à éliminer les enfants de personnes détenues illégalement", note le journal. (...)

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    (L'Oeil était dans le lit et observait le Monde)


    andreas heumann 


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    "Mais? Mais je ne peux pas vous payer les dommages
    et intérêts que vous me coûtez, moi qui vous ai
    roulée dans la farine pendant des années...
    Ce serait malhonnête! Vous n'êtes pas dans une
    grande entreprise, ici, les crapuleries sont à petite échelle..."

    Ma petite entreprise - Anne Le Ny - Vincent Lindon -

    Le Medef souhaite un plafonnement 
    des dommages aux ex-salariés des PME et TPE
    (mais pas des grandes et très grandes?)

       (...) Laurence Parisot souhaite discuter avec les syndicats d'un plafonnement des dommages et intérêts accordés par les tribunaux aux anciens salariés de petites entreprises, déclare-t-elle dans un entretien au Journal du dimanche (question cruciale, évidemment, plus que la fermeture des grandes entreprises qui délocalisent...).

       La présidente du Medef tient ces propos à la veille de l'ouverture de la grande conférence sociale qui doit permettre de lancer, en concertation avec le patronat et les syndicats, les premiers grands chantiers du quinquennat de François Hollande.

       «Je veux (...) discuter avec les syndicats du plafonnement des dommages et intérêts accordés par les tribunaux aux ex-salariés de Petites et moyennes entreprises (PME) et très petites entreprises (TPE) (et leur imposer une nouvelle concession?)», déclare Laurence Parisot dans les colonnes du JDD. (...)

       (...) «Lorsqu'ils atteignent des montants qui vont jusqu'à deux ans de salaire, voire plus (combien y en a-t-il?) , ils mettent en péril la survie des petites entreprises. Ce risque est un frein majeur à l'embauche (em-bau-che! dit-elle...)», ajoute-t-elle.

    @@@
    Luc Desle (et Jacques Damboise)

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  • ***
    Pensées pour nous-mêmes:


    (SI TU CRÉES TOI-MÊME TA MALADIE
    CE SONT LES AUTRES QUI EN PROFITENT)


    ***



    (Mais pas de pimenter leur vie, 
    bien au contraire...)

    ***
    «La Belgique peut exploser»

       (...) Dans «les Assoiffées», son premier roman, Bernard Quiriny imagine qu'une dictature féministe gouverne son pays natal. Dans la réalité, celui-ci est aujourd'hui au bord de la partition. Explications

       Le Nouvel Observateur. - Dans votre roman, une poignée d'intellectuels visite «le pays le plus fermé du monde» ... Et c'est le Benelux, où une dictature féministe s'est installée en 1970. Comment vous est venue cette idée génialement absurde?

       Bernard Quiriny. - Je voulais parler de deux sujets : d'un côté, le totalitarisme, qui paraît aujourd'hui très daté mais reste le phénomène politique typique du XXe siècle ; de l'autre, les passions qu'il a suscitées, notamment chez des intellectuels qui n'étaient pas des crétins. (mais des vendus?) J'aurais pu écrire sur la Russie soviétique, mais je trouvais plus drôle de tout décaler. Au lieu d'avoir un gros pays totalitaire très loin, on en a donc un tout petit, tout près. Et au lieu d'avoir le marxisme-léninisme ou le maoïsme, on a le féminisme.

       N. O. - Ce dernier aurait-il un potentiel totalitaire spécifique?

       B. Quiriny. - Non, pas plus que n'importe quel progressisme. Le sujet, c'est le fanatisme. J'aurais aussi bien pu parler d'une dictature écolo ou d'une secte millénariste. Mais ça aurait été moins drôle. Ce que je mets en scène ressemble peut-être à certaines outrances des années 1970, mais c'est une idéologie de carton-pâte. C'est le décor. De toute façon, je ne crois pas que l'idéologie tienne une grande place en Corée du Nord, par exemple, où le régime est intellectuellement au niveau zéro. Ce qui est formidable avec le totalitarisme, c'est que vous pouvez tout imaginer, les dictateurs ont toujours fait mieux - ou pire.

       N. O. - On reconnaît Bernard-Henri Lévy et Philippe Sollers parmi les intellectuels mis en scène...

       B. Quiriny. - Pour moi, ce sont des personnages de roman autonomes. Libre au lecteur de trouver des ressemblances. Cela dit, je les ai conçus comme des caricatures d'intellectuels mondains parisiens, donc il est assez normal que tous ceux auxquels vous pouvez penser leur ressemblent. Les intellectuels m'agacent, mais je les trouve attachants. S'ils n'étaient pas là, je m'ennuierais un peu. Ce sont des clowns qui à la fois m'énervent et m'amusent. (Nous itou...) (...)

    Lire la suite sur:

    ***

    (Miss Loveless n'était pas douée pour la mécanique)


    ***
    "Alors, cher client patient, comment allez-vous?
    - Quand je vous vois, pas fort docteur...
    - Hem... Pathologie phobique, inquiète et
    suspicieuse... Il va falloir soigner tout ça!"


    Note de lecture : 
    "Les Vendeurs de maladies" 
    Emilio La Rosa (Ed. Fayard)
    Par F.M.

       (...) Après les scandales du Mediator, du Viox et autres médicaments dangereux, on souhaiterait que les pouvoirs publics se penchent sur le marketing déployé par l’industrie pour vendre toujours plus.
       Un enfant qui a des difficultés à écouter son professeur ou à rester assis à table, un adolescent timide, une femme qui a des troubles sexuels ou hormonaux, l’hypertension, le stress au travail, l’angoisse du chômeur… Toutes sortes de « symptômes », même des plus banals, peuvent devenir de véritables « pathologies » qu’il faut traiter.

       L’ouvrage "Les Vendeurs de maladies" identifie les tendances actuelles à surfer sur l’angoisse d’une population en inventant de nouvelles maladies, en transformant les difficultés de la vie en « syndrome » de maladies, en plaidant pour toujours plus de prévention, avec une masse de lobbyistes, non seulement les visiteurs médicaux, les associations dites « de patients », mais aussi la publicité grand public. Ainsi, la prévention est détournée et l’on dresse une liste de facteurs de risques demandant l’usage de toujours plus de nouvelles molécules, induisant une sur-consommation de produits et une augmentation des risques de mortalité. (...)

       (...) Après avoir passé en revue l’amoncellement de nouveaux facteurs de risques divers et variés, l’auteur s’amuse avec une citation qui fera d’autant plus rire qu’on aura survolé un peu les diverses recommandations à propos de ces facteurs :

       « Un homme sans risque c’est : “un citadin efféminé, salarié ou employé des pompes funèbres, présentant une lenteur physique et psychologique, dépourvu de spiritualité, d’ambition ou d’esprit de compétition, qui n’aurait jamais tenté d’être à l’heure à aucun rendez-vous ; un homme sans appétit, se nourrissant de fruits et de légumes qu’il accommoderait avec de l’huile de maïs et de foie de baleine ; un non-fumeur dédaignant la radio, la télévision ou la voiture, à la chevelure épaisse, mais de constitution sèche et peu sportive, toutefois toujours soucieux d’entretenir ses maigres muscles. Avec un salaire, une tension artérielle, une glycémie, un taux d’acide urique et un taux de cholestérol tous réduits, il serait sous vitamines B2 et B6 depuis sa castration prophylactique et aurait pendant longtemps suivi un traitement anticoagulant.
       … quant à la femme à faible risque d’accident cardiaque, ce serait “une naine pas encore ménopausée, au chômage et se déplaçant à vélo, avec un faible taux de bêta-lipoprotéines et de graisses dans le sang, vivant à l’étroit dans une chambre en Crète (pourquoi la Crête?)  avant 1925 et se nourrissant de céréales décortiquées, d’huile de chardon et d’eau”. » (p. 63, citation reprise de G.S. Meyers) (...)

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    ***
    "Tu m'aimes d'amour?
    - Toujours!"



    "Toujours, c'est sûr?
    - Toujours c'est toujours..."



    EURO 2012: ANGELA MERKEL, 
    LA MASCOTTE DE L'ÉQUIPE D'ALLEMAGNE
    Annabelle Georgen

       (...) La question qui tracasse le plus les journalistes allemands aujourd'hui est le comportement qu'aura la chancelière durant le match. Car elle s'est taillée une réputation de supportrice-culte ces dernières années, rappelle le Spiegel, qui publie un diaporama de ses plus beaux élans de fougue lors des victoires de la Mannschaft.

       «Les visites de vestiaires de Merkel, ses venues lors des entraînements et ses poses en train de jubiler font désormais partie de chaque grand tournoi», estime le Spiegel, qui s'amuse de la «double personnalité» de la chancelière:
       «Quand elle parle de paquets de plusieurs milliards d'euros au Bundestag, c'est sur un ton si monocorde qu'on voudrait tout de suite passer à autre chose (hélas...). Quand elle tient un discours au nom du gouvernement devant le conseil de l'Europe, même sa propre équipe s'efforce de ne pas s'endormir. Merkel est au Bundestag ce qu'une boîte à musique est aux enfants: un moyen de s'endormir (peut-être le but recherché?). Au stade, c'est complètement différent. C'est là que se montre l'autre Merkel. 
       Parce que soudain elle ne se contrôle plus du tout. Elle jette ses poings en l'air, pousse des cris de joie, s'arrache les cheveux, (enlève et jette sa grosse petite culotte? Quel niveau...) il est aussi arrivé qu'elle saute au coup du président du DFB [Fédération allemande de football]. Merkel est en extase.»

       Le Spiegel salue le fait que les photos qui la montrent dans la tribune n'ont jamais l'air d'être mises en scène:
       «Les instantanés de son allégresse respirent le naturel (ah, ça...), ce qui fait que même ses adversaires politiques se mettent à bien l'aimer pendant un moment.» (parce qu'elle fait la débile à chaque but, ce qui en dit long sur sa pensée féministe... ou parce qu'elle aime son grand pays?) (...)



    ***
    Benoît Barvin (et Jacques Damboise)

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  • °°°
    Pensées pour nous-mêmes:

    (AIE PITIÉ DE L'ENVIE 

    QUI N'EST JAMAIS RASSASIÉE)

    °°°
    (Les nouvelles Tortues Ninjas ont un je-ne-sais-quoi... heu...
    d'appétissant... Ca se dit?)


    Les Tortues Ninja: 
    une version animale de Bruce Lee
    LicenseCC by

       (...) Pourquoi les Tortues Ninjas sont-elles des tortues? Et pas des chats ninjas? Ou des serpents ninjas? Kevin Eastman, cocréateur des Tortues Ninja (avec Peter Laird) l'a expliqué à 20Minutes.fr:
       «On cherchait une version animale de Bruce Lee. La tortue nous semblant le plus éloigné, c’est ce qui nous a paru le plus drôle. La lenteur de la tortue associée à la rapidité d’un pratiquant d’arts martiaux...»

       Présent en France à l'occasion du Comic Con (à Villepinte), pour présenter la nouvelle série mettant en scène les bestioles spécialistes d'arts martiaux, Eastman élucide ainsi pour le site d'infos un certain nombre de mystères. Pourquoi lui et Peter Laird ont choisi des tortues donc, mais aussi pourquoi des noms italiens:
       «On trouvait ça banal de leur donner une consonnance orientale ou de les appeler Bob ou Steve. On était tous les deux passionnés d’histoire de l’art et particulièrement de la Renaissance italienne. Donatello a failli s’appeler Bernini car c’était mon sculpteur préféré.» (...)



    °°°

    "Si je peux t'héberger?
    Tout à fait d'accord, mon pote,
    mais va falloir mettre la main à la pâte.
    D'abord, tu me construits ma hutte.
    Ensuite, on verra pour le trou où l'on te mettra"


    Duflot encadre les loyers et
    surprise, les professionnels rechignent

       (...) Comme prévu – qui aurait pu en douter ? – les proprios et leurs assoces professionnelles ruent dans les brancards. Avec des menaces finaudes de syndics indignés. En gros :  
       « Si vous nous empêchez d’augmenter en rond, on pourrait bien se garder nos appart’ bien au chaud – et vides – en représailles ! »
       C’est ça, les gars, pour sauver une augmentation potentielle de quelques dizaines d’euros mensuels, vous allez vous priver de plusieurs centaines d’euros de gains acquis, payer vous-mêmes sans compensation les taxes foncières et d’habitation, pourvoir de votre poche aux frais d’entretien (et ça se dégrade vite, un logement vide) ! (...)

       Pour l’heure, la ministre Duflot paraît décidée à tenir la dragée haute aux mutins (et lobbyistes. Mais combien de temps encore?). Dont acte, attendons pour voir la rentrée de septembre. Enfin, certains, eux, n’ont apparemment pas patienté jusque là.
       Je suis allé consulter la liste des agglomérations et communes concernées. Chouette, la ville de Nantes – oui, celle du ministre Ayrault – y figure ! Ça tombe bien, ma mioche de dix-huit ans y cherche un petit chez-elle pour y mener ses études. (mais cet encadrement ne s'applique pas dans une certaine sous-préfecture de l'Hérault...)

       Elle avait repéré il y a deux/trois semaines deux studios, l’un à 280 euros et des poussières, l’autre à 380. La semaine dernière, les deux mêmes, sur annonce, étaient passés respectivement à 310 et 424. Ah, ce que c’est que la prévention! (...)


    °°°

    "Qui veut enchérir pour la balle qui a achevé le Président
    Kennedy? Qui?"

    Suzy Parker by Dan Wynn 1950s

    °°°

    (Généraux algériens dormant pendant les tractations honnies
    entre le Pouvoir du Pays et le Monde...)



    Le Monde et les remous 
    de la pub algérienne 
    à 1,6 million d’euros
    Farid Alilat | DNA-Algérie

       (...) La publication par le quotidien Le Monde, daté du mercredi 4 juillet, d’un supplément publicitaire faisant la propagande du pouvoir algérien à l’occasion du cinquantième
    anniversaire de l’indépendance provoque de nombreux remous :
       /des remous d’abord au sein de la rédaction du quotidien du soir qui s’offusque de ces publireportages qui nuisent à la crédibilité du Monde ;
       /de l’indignation chez les Algériens qui comprennent mal que les autorités de leur pays paient des publications étrangères avec l’argent public pour se refaire une image ;
       /des vagues dans la presse algérienne dont certains titres dénoncent une opération de marketing facturée à un journal « français » la veille de la célébration de la fête de l’indépendance du pays ;
       /des vagues ensuite avec la révélation du journal El Watan qui indique que le contrat de publicité signé entre l’Anep, l’organisme qui gère la publicité du secteur public, et Le Monde avoisine les 160 000 000 de dinars (1,6 million d’euros). Une petite fortune dans un pays où le salaire minimum garanti est de 18 000 dinars (180 euros) ;
       /des vaques encore car comme le révèle ce jeudi DNA, le gouvernement algérien a en réalité entrepris une vaste opération de marketing à l’international qui a commencé avec Le Monde et s’est poursuivie avec la publication le 5 juillet de suppléments de la même nature que celui du quotidien français dans les journaux USA Today, The Times, The Financial Times Deutschland, d’Al Hayat et d’Al Shaq Al Awsat. (...)


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    Benoît Barvin

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